dossier de presse Velázquez
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dossier de presse Velázquez 25 mars - 13 juillet 2015 Grand Palais galeries nationales entrée square Jean Perrin communiqué de presse p. 2 press release p. 4 comunicado p. 6 biographie p. 8 textes des salles p. 9 liste des œuvres exposées p. 13 scénographiep. 32 principaux apports scientifiques de l’exposition p. 34 quelques extraits du catalogue p. 35 quelques notices d’œuvres p. 38 Velázquez à Parisp. 41 pourquoi les Ménines ne seront pas au Grand Palais ? p. 43 le commissaire de l’exposition catalogue de l’exposition p. 44 autres publications film de l’exposition p. 46 p. 45 p. 47 développements numériques p. 48 à l’auditorium du Grand Palais p. 49 activités pédagogiques p. 51 à l’auditorium du Louvre p. 53 informations pratiques p. 54 visuels disponibles pour la presse p. 55 le groupe Sanef grand mécène de l’exposition p. 63 Credit Suisse mécène de l’exposition p. 64 partenaires p. 65 Diego Velázquez, Portrait du pape Innocent X, 1650, Huile sur toile, 140 x 120 cm, Rome, Galeria Doria Pamphilj © Amministrazione Doria Pamphilj srl communiqué Velázquez 25 mars – 13 juillet 2015 Grand Palais galeries nationales entrée square Jean Perrin Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux - Grand Palais et le musée du Louvre, Paris en collaboration avec le Kunsthistorisches Museum, Vienne Une première étape de la manifestation, dans un format réduit, a été présentée à Vienne, au Kunsthistorisches Museum, du 28 octobre 2014 au 15 février 2015 Né à Séville en 1599, Velázquez est l’une des plus importantes figures de l’histoire de l’art, tout style et toute époque confondus. Chef de file de l’école espagnole, peintre attitré du roi Philippe IV, au moment où l’Espagne domine le monde, il est le strict contemporain de Van Dyck, Bernin et Zurbaran, bien que son art ne l’élève à une intemporalité que seuls peuvent lui disputer les noms de Léonard, Raphaël, Michel-Ange, Titien, Caravage et Rembrandt. Formé très jeune dans l’atelier de Francisco Pacheco, peintre influent et lettré de la capitale andalouse, il ne tarde pas à s’imposer et, encouragé par son maître devenu aussi son beau-père, décide de tenter sa chance à la Cour de Madrid. Après une première tentative infructueuse, il est finalement nommé peintre du roi en 1623 marquant le début d’une ascension artistique et sociale qui le mène aux plus hautes charges du palais et au plus près du souverain. Sa carrière est rythmée par deux voyages déterminants en Italie, le premier autour de 1630, le second autour de 1650, et par les naissances et décès successifs des héritiers au trône. Maître dans l’art du portrait, dont il libère et renouvelle le genre, il n’excelle pas moins dans le paysage, la peinture d’histoire ou, dans sa jeunesse, la scène de genre et la nature morte. Bien qu’il soit l’un des artistes les plus célèbres et admirés hier comme aujourd’hui, aucune exposition monographique n’a jamais montré en France le génie de celui que Manet a consacré « peintre des peintres ». La rareté de ses tableaux (à peine plus d’une centaine) et leur légitime concentration au musée du Prado (Madrid) rendent particulièrement difficile l’organisation d’une rétrospective complète. C’est cependant le défi relevé par le musée du Louvre et le Grand Palais qui joignent leur force en collaboration avec le Kunsthistorishes Museum de Vienne et avec l’appui généreux du musée du Prado. Certains prêts tout à fait exceptionnels ont ainsi pu être obtenus à l’instar de la Forge de Vulcain (Prado) et de la Tunique de Joseph (Escorial), de même que des chefs-d’œuvre absolus comme la Vénus au miroir (Londres, National Gallery) ou le Portrait d’Innocent X (Rome, Galleria Doria Pamphilj) - si cher à Francis Bacon -, deux icônes universelles de l’histoire de l’art. L’exposition entend présenter un panorama complet de l’œuvre de Diego Velázquez, depuis ses débuts à Séville jusqu’à ses dernières années et l’influence que son art exerce sur ses contemporains. Elle se donne en outre pour mission de porter les principales interrogations et découvertes survenues ces dernières années, exposant, dans certains cas pour la première fois, des œuvres récemment découvertes (L’Education de la Vierge [New Haven, Yale Art Gallery] ; Portrait de l’inquisiteur Sebastian de Huerta [collection particulière]). Une première section s’attache à évoquer le climat artistique de l’Andalousie au début du XVIIe siècle, mettant en perspective les premières œuvres de Velázquez et restituant l’émulation de l’atelier de Pacheco autour de peintures et de sculptures d’Alonso Cano et Juan Martinez Montañés. Diego Velázquez, Portrait de Pablo de Valladolid (détail), vers 1635, huile sur toile, 209 x 125 cm Madrid, Museo Nacional del Prado © Madrid, Museo Nacional del Prado Velázquez 2 Vient ensuite le moment d’aborder la veine naturaliste et picaresque de la peinture de Velázquez autour de ses scènes de cuisine et de taverne, en insistant particulièrement sur les concepts de variation et de déclinaison des motifs. Autour de 1620, le style du peintre évolue vers un caravagisme plus franc. Cette période correspond aux premiers contacts de l’artiste avec Madrid et la peinture qu’on y trouve et qui s’y produit. Cette partie de l’exposition, assurant la transition entre les années de formation à Séville et la première époque madrilène, présente ainsi les œuvres du peintre parmi celles de ses contemporains, espagnols ou italiens, qui partagèrent cette adhésion à une peinture plus «moderne». Enfin, les débuts du peintre à la cour voient évoluer sa conception du portrait, passant d’un naturalisme bouillonnant à des formules plus froides et solennelles en accord avec la tradition du portrait de cour espagnol. Tournant important de son art comme de sa carrière, le premier voyage en Italie de l’artiste est illustré par des œuvres qui pourraient avoir été exécutée à Rome ou immédiatement à son retour (Vue des jardins de la Villa Médicis, Rixe devant une auberge…). Ces chefs-d’œuvre de la première maturité offrent en outre l’occasion d’aborder un aspect peu exploré de son œuvre : le paysage. Stimulé par l’exemple de Rubens, Velázquez confère une fraîcheur et une liberté aux arrières-plans de ses portraits en extérieur réalisés pour les différentes résidences royales. La partie centrale de cette deuxième section est consacrée à la figure de Baltasar Carlos. Fils chéri et héritiers attendu de la Couronne, il incarne tous les espoirs dynastiques des Habsbourg d’Espagne au moment où le règne de Philippe IV est lui-même à son apogée. A mi-parcours, l’exposition s’arrête sur la peinture mythologique, sacrée et profane de Velázquez dont la Vénus au miroir constituera le point d’orgue. La troisième et dernière partie est dédiée à la dernière décennie du peintre et à son influence sur ceux que l’on appelle les vélazquésiens (velazqueños). Cette section consacre largement l’importance du peintre en tant que portraitiste, à la Cour de Madrid dans un premier temps, puis à Rome autour du pape Innocent X à l’occasion de son second voyage italien. A cette occasion seront évoqués deux de ses collaborateurs importants et demeuré dans l’ombre du maître : l’Italien Pietro Martire Neri et Juan de Pareja, esclave affranchi et assistant du peintre. Il s’agit enfin de présenter les derniers portraits royaux exécutés par le maître espagnol, en regard de ceux de son gendre et plus fidèle disciple : Juan Bautista Martinez del Mazo. Une salle, dédiée à ce dernier, témoigne des derniers feux du styles de Velázquez, autour du tableau de La Famille du peintre de Vienne et de la version réduite des Ménines de Kingston Lacy, avant que d’autres influences, celle de Van Dyck notamment, ne s’exerce sur les peintres de la génération suivante dont le plus virtuose, Carreño de Miranda, nous livre les impressionnantes dernières images des derniers Habsbourg d’Espagne. ....................................... commissaire : Guillaume Kientz, conservateur au département des Peintures du musée du Louvre. scénographe : Atelier Maciej Fiszer ....................................... ouverture : dimanche et lundi de 10h à 20h, du mercredi au samedi de 10h à 22h Fermé le mardi. publications aux éditions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris 2015 : tarifs : 13 €, 9 € TR (16-25 ans, demandeurs d’emploi, famille nombreuse). Gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse. • catalogue de l’exposition, 24,5 x 29 cm, 408 p., 330 ill., 50 € (en coédition avec le musée du Louvre) • album de l’exposition, 21 x 26,5 cm, 48 p., 40 ill., 10 € • Velázquez l’Expo, 15 x 20 cm, 280 p., 123 ill., 18,50 € • le film de l’exposition, réalisé par Karim Aïnouz, 52 mn, 19,95 € • e-Album de l’exposition, 3.59€ (Appstore et Google Play) accès : métro ligne 1 et 13 «ChampsElysées-Clemenceau» ou ligne 9 «Franklin D.Roosevelt». informations et www.grandpalais.fr réservations : contacts presse : Réunion des musées nationaux Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12 Florence Le Moing [email protected] 01 40 13 47 62 Julie Debout [email protected] 01 40 13 41 36 #Velazquez GRAND MÉCÈNE DE L’EXPOSITION Velázquez 3 press release Velázquez 25 March – 13 July 2015 Grand Palais galeries nationales square Jean Perrin entrance An exhibition produced jointly by the Réunion des musées nationaux - Grand Palais and the Musée du Louvre, in collaboration with the Kunsthistorisches Museum, Vienna A first stage of the event, in a reduced format was presented in Vienna, the Kunsthistorisches Museum, from October 28, 2014 to February 15, 2015. Born in Seville in 1599, Velázquez is one of the most important figures in the history of art, all styles and periods together. The leader of the Spanish school, official artist to King Philip IV at a time when Spain dominated the world, he was a contemporary of van Dyck, Bernini and Zubaran, although his art gave him a timelessness that is rivalled only by Leonardo da Vinci, Raphael, Michelangelo, Titian, Caravaggio and Rembrandt. Trained at an early age by Francisco Pacheco, an influential painter and scholar in the Andalusian capital, he soon won recognition for his art. Encouraged by his master, by then also his father-in-law, he decided to try his luck at court in Madrid. After a first unsuccessful attempt, he was finally appointed painter to the king in 1623, the start of his social ascension which led him to the highest offices in the palace and brought him very close to the sovereign. His career was marked by two decisive trips to Italy, in about 1630 and then 1650, and by the birth and death of successive heirs to the throne. He was a masterly portraitist, renovating and liberating the genre, but was also skilled in landscape and history painting and, in his youth, genre scenes and still lifes. Although he is still one of the world’s most famous and admired artists, no monographic exhibition in France has ever shown the public the genius of the man that Manet called the “The painter of painters”. The rarity of his paintings (scarcely more than a hundred) and their legitimate concentration in the Prado Museum (Madrid) make it particularly difficult to organise a full retrospective. However that is the challenge taken up by the Louvre and the Grand Palais who have joined forces with the Kunsthistorisches Museum in Vienna, with the generous support of the Prado. Some outstanding loans have thus been obtained such as Vulcan’s Forge (Prado) and Joseph’s Bloody Coat Brought to Jacob (Escorial), along with abstract masterpieces such as Venus at her Mirror (London, National Gallery) or the Portrait of Pope Innocent X (Rome, Galleria Doria Pamphilj) — so dear to Francis Bacon — two universal icons of art history. The exhibition seeks to present a full panorama of the work of Diego Velázquez from his beginnings in Seville to his last years and the influence that his art had on his contemporaries. It also explores the main questions raised in recent years, showing newly discovered works – sometimes for the first time – (The Education of the Virgin [New Haven, Yale Art Gallery]; Portrait of the Inquisitor Sebastian de Huerta [private collection]). The first section evokes the art world in Andalusia at the beginning of the 17th century, putting Velázquez’s early works into perspective and recreating the atmosphere of emulation in Pacheco’s studio with paintings and sculptures by Alonso Cano and Juan Martinez Montañés. Diego Velázquez, Portrait de Pablo de Valladolid (détail), vers 1635, huile sur toile, 209 x 125 cm, Madrid, Museo Nacional del Prado ©Madrid, Museo Nacional del Prado Velázquez 4 It then explores the naturalistic and picaresque vein of Velázquez’s painting through kitchen and tavern scenes, with a special focus on the variations and embroidering on the same motifs. About 1620, the painter’s style developed more openly towards Caravaggism. This was when he first came in contact with Madrid and its paintings. This part of the exhibition, covering the transition from his early training in Seville to the first Madrid period, presents the painter’s works among those of his contemporaries,Spanish or Italian, who were all striving to be “modern”. When he first began to work at court his conception of the portrait developed from lively naturalism to a more distant, solemn style consistent with the portrait tradition in the Spanish court. His first journey to Italy, a decisive turning point in his art and his career, is illustrated by works which could have been done in Rome or immediately after his return (View of the Gardens of the Villa Medici, Fight Outside an Inn...). These masterpieces of his early adulthood are an opportunity to explore a little-known aspect of his work: landscapes. Following Rubens’s example, Velázquez brought an airy freshness to the backgrounds of portraits painted outdoors for the various royal houses. The central part of this second section focuses on Baltasar Carlos. As the cherished son and heir of the royal couple, he incarnated all the hopes of the Spanish Habsburgs at a time when Philip IV’s own reign was at its apogee. Velazquez’s mythological, sacred and profane painting marks the halfway point in the exhibition with Venus at her Mirror as the highlight. The third and last part is dedicated to the last decade of the painter’s life and his influence on his followers, know as the velazqueños. This section confirms the painter’s importance as a portraitist, first at the court of Madrid then in Rome around Pope Innocent X during his second trip to Italy. Two of his main assistants, who have stayed in the master’s shadow, are evoked here: the Italian artist, Pietro Martire Neri and a freed slave, Juan de Pareja. The exhibition ends with the last portraits by the Spanish master, compared with those of his son-in-law and most faithful disciple: Juan Bautista Martinez del Mazo. A room dedicated to the latter reveals the last flashes of Velázquez’s style with The Painter’s Family from Vienna and a small version of Las Meninas from Kingston Lacy, before the influence of other artists, Van Dyck in particular, began to be felt on the painters of the following generation, the most brilliant of whom, Carreño de Miranda, offers us the impressive final images of the last Spanish Habsburgs. ....................................... curator : Guillaume Kientz, curator in the Department of paintings, Musée du Louvre exhibition design : Atelier Maciej Fiszer ....................................... open : Sundays and Mondays from 10 am to 8 pm, Wednesdays to Saturdays from 9 am to 10 pm. Closed on Tuesdays prices : € 13, concession € 9 (16-25 year olds, jobseekers, large families). Free for all visitors under 16, income support beneficiaries and state pensioners access : metro line 1 and 13 « ChampsElysées-Clemenceau » or line 9 « Franklin D. Roosevelt » publication by the Réunion des musées nationaux - Grand Palais, 2015 : • exhibition catalogue, 408 p., 330 ill., € 50 (co-published with Le musée du Louvre) • exhibition album, 21 x 26.5 cm, 48 p., 40 ill., €10 • Velazquez, l’expo, 15 x 20 cm, 280 p., 123 ill., 18,50 € • the film of the exhibition, by Karim Aïnouz, 52 mn, €19,95 • exhibition e-album, € 3.59 (Appstore and Google Play) press contacts : Réunion des musées nationaux Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12 Florence Le Moing [email protected] 01 40 13 47 62 Julie Debout [email protected] Informations and booking on : www.grandpalais.fr #Velazquez GRAND MÉCÈNE DE L’EXPOSITION Velázquez 5 comunicado Velázquez 25 de marzo – 13 de julio de 2015 Grand Palais galeries nationales entrada plazza Jean Perrin Exposición coproducida por Réunion des musées nationaux – Grand Palais, el Museo del Louvre, en colaboración con el Kunsthistorisches Museum, Viena. Una primera etapa de la exposición, en un formato reducido, se presentó en Viena, en el Kunsthistorisches Museum, del 28 de octubre de 2014 al 15 de febrero de 2015. Velázquez, nacido en Sevilla en 1599, es una de las figuras más importantes de la historia del arte, sin distinción de estilos ni épocas. Cabecilla de la escuela española, pintor habitual del rey Felipe IV, en el momento en que España domina el mundo, es el contemporáneo estricto de Van Dyck, Bernini y Zurbarán, su arte le eleva a un rango de intemporalidad que solo pueden disputarle nombres como Leonardo, Rafael, Miguel Ángel, Ticiano, Caravaggio y Rembrandt. Formado a una edad temprana en el taller de Francisco Pacheco, influyente pintor y letrado de la capital andaluza, no tarda en imponerse y, animado por su maestro, convertido también en su suegro, decide probar suerte en la corte de Madrid. Tras un primer intento infructuoso, finalmente es nombrado pintor del rey en 1623, lo que marcará el inicio de una ascensión artística y social que le llevará hasta los más altos cargos de palacio y lo más cerca posible del soberano. Su carrera está marcada por dos viajes determinantes a Italia, el primero en torno a 1630, el segundo en torno a 1650, y por el nacimiento y la muerte de los herederos al trono. Maestro en el arte del retrato, cuyo género libera y renueva, no destaca en menor medida en el paisaje, la pintura histórica o, en su juventud, en la escena de género y la naturaleza muerta. A pesar de ser uno de los artistas más famosos y admirados tanto en épocas pasadas como en la actualidad, hasta ahora ninguna exposición monográfica en Francia había mostrado el talento de aquel que Manet consagró como «pintor de los pintores». La rareza de sus cuadros (pocos más de un centenar) y su legítima concentración en el Museo del Prado (Madrid) hacen que la organización de una retrospectiva completa sea especialmente difícil. No obstante, este es el desafío planteado por el Museo del Louvre y el Grand Palais, que unen sus fuerzas en colaboración con el Kunsthistorishes Museum de Viena, y con el apoyo generoso del Museo del Prado. Así, se han podido obtener algunos préstamos totalmente excepcionales como La fragua de Vulcano (Prado), además de auténticas obras maestras como la Venus del espejo (Londres, National Gallery) o el Retrato de Inocencio X (Roma, Galleria Doria Pamphili) — tan apreciado por Francis Bacon—, dos iconos universales de la historia del arte. La exposición pretende presentar un panorama completo de la obra de Diego Velázquez, desde sus inicios en Sevilla hasta sus últimos años, y la influencia que su arte ejerce en sus contemporáneos. Asimismo, tiene la misión de presentar los principales interrogantes y descubrimientos sobrevenidos durante estos últimos años, exponiendo, en algunos casos por primera vez, obras descubiertas recientemente [La educación de la Virgen (New Haven, Yale Art Gallery); Retrato del inquisidor Sebastián de Huerta (colección privada)]. Una primera sección se centra en evocar el clima artístico de Andalucía a principios del siglo XVII, poniendo en perspectiva las primeras obras de Velázquez y emulando el taller de Pacheco con pinturas y esculturas de Alonso Diego Velázquez, Portrait de Pablo de Valladolid (détail), vers 1635, huile sur toile, 209 x 125 cm, Madrid, Museo Nacional del Prado ©Madrid, Museo Nacional del Prado Velázquez 6 Cano y Juan Martínez Montañés. A continuación, llega el momento de abordar la vena naturalista y picaresca de la pintura de Velázquez en torno a escenas de cocina y bodegón, insistiendo especialmente en los conceptos de variación y declinación de los motivos. En torno a 1620, el estilo del pintor evoluciona hacia un caravaggismo más franco. Este periodo corresponde a los primeros contactos del artista con Madrid y la pintura que allí se encuentra y se produce. Esta parte de la exposición, que enlaza la transición entre los años de formación en Sevilla y la primera época madrileña, presenta las obras del pintor entre las de sus contemporáneos, españoles e italianos, que compartieron esta adhesión a una pintura más «moderna». Finalmente, los inicios del pintor en la corte ven evolucionar su concepción del retrato, pasando de un naturalismo efervescente a formas más frías y solemnes acordes con la tradición del retrato de corte español. El primer viaje a Italia del artista, momento crucial de su arte y de su carrera, se ilustra mediante obras que podría haber realizado en Roma o justo después de su regreso (Vista del jardín de la Villa Médicis, Rixe devant une auberge…). Asimismo, estas obras de arte de su primera madurez ofrecen la oportunidad de abordar un aspecto poco explorado de su obra: el paisaje. Motivado por el ejemplo de Rubens, Velázquez confiere un aire de frescura y libertad a los segundos planos de sus retratos en exteriores realizados para las distintas residencias reales. La parte central de esta segunda sección está dedicada a la figura de Baltasar Carlos. Hijo venerado y heredero esperado de la Corona, encarna todas las esperanzas dinásticas de los Habsburgo de España en el momento en que el reino de Felipe IV está en su apogeo. A medio recorrido, la exposición hace un alto en la pintura mitológica, sagrada y profana de Velázquez, en la que la Venus del espejo constituirá el punto culminante. La tercera y última parte está dedicada al último decenio del pintor y a su influencia en los denominados velazqueños. Esta sección consagra ampliamente la importancia del pintor como retratista, en la Corte de Madrid en un primer momento, y más tarde en Roma en torno al papa Inocencio X, con motivo de su segundo viaje a Italia. En esta ocasión se aludirá a dos importantes colaboradores que permanecieron a la sombra del maestro: el italiano Pietro Martire Neri y Juan de Pareja, liberto y asistente del pintor. Finalmente, se presentan los últimos retratos reales realizados por el maestro español, frente a los de su yerno y más fiel discípulo, Juan Bautista Martínez del Mazo. Una sala dedicada a este último es testimonio de las últimas ascuas del estilo de Velázquez, en torno al cuadro de La familia del pintor de Viena y la versión reducida de las Meninas de Kingston Lacy, antes de que se ejercieran otras influencias, especialmente la de Van Dyck, en los pintores de la siguiente generación (entre los que Carreño de Miranda destaca por ser el más virtuoso), nos proporciona las últimas e impresionantes imágenes de los Habsburgo de España. ....................................... comisario : Guillaume Kientz, conservador en el departamento de pintura del Museo del Louvre escenógrafo : Atelier Maciej Fiszer ....................................... apertura : Domingo y lunes de 10h a 20h, de miércoles a sábado de 10 a 22pm Cerrado los martes publicaciones en las ediciones de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris, 2015 tarifas : 13 €, reducida 9 € (16-25 años, personas en paro, familias numerosas). Gratis para menores de 16 años, beneficiaros del ingreso de solidarisdad activa RSA y beneficiarios de la pensión mínima - catalogo de la exposición, 24.5 x 29 cm, 432 p., 300 ill., €49 (co editato con Le musée du Louvre) • album de la exposición, 21 x 26.5 cm, 48 p., 40 ill., €10 • Velazquez, l’expo, 15 x 20 cm, 280 p., 123 ill., 18,50 € • e-album de la exposición, 3,59 € (Appstore y Google Play) acceso : lineas de metro 1 y 13 «ChampsElysées-Clemenceau» o 9 «Franklin D. Roosevelt» Para mas informacion y reservaciones : www.grandpalais.fr contacto de prensa Réunion des musées nationaux Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12 Florence Le Moing [email protected] Julie Debout [email protected] #Velazquez GRAND MÉCÈNE DE L’EXPOSITION Velázquez 7 biographie 1599 Naissance de Diego Rodríguez de Silva y Velázquez dans l’église San Pedro à Séville. 1605 Naissance de Philippe IV, futur roi d’Espagne, à Valladolid. 1611 Juan Rodríguez de Silva, le père de Diego, signe avec Francisco Pacheco (1564-1644) un contrat d’apprentissage d’une durée de six années pour son fils. 1615 Mariage du futur Philippe IV avec Isabel de Bourbon. 1617 Après avoir achevé sa formation, Velázquez passe un examen devant la corporation des peintres sévillans. Il peut ainsi exercer son métier et ouvrir un atelier où il le souhaite en Espagne. 1618 Velázquez épouse la fille de Francisco Pacheco, Juana Pacheco Miranda, dans l’église San Miguel à Séville. 1621 Don Gaspar de Guzmán, comte d’Olivares (1587-1645), est fait Grand d’Espagne. 1622 Olivares entre au Conseil d’État, avec le rang de ministre. 1622 Premier séjour du peintre à Madrid. 1623 Grâce aux proches de Francisco Pacheco et plus précisément à don Juan de Fonseca, aumônier du roi, le comte-duc d’Olivares (1587-1645) fait venir Velázquez à la Cour une nouvelle fois afin qu’il y peigne un portrait du roi. Achevé le 30 août, le portrait (aujourd’hui perdu) remporte un vif succès et ouvre à l’artiste les portes de la Cour. Après s’être installé à Madrid sur les ordres de Philippe IV, Velázquez est nommé peintre du Roi. 1625 Velázquez peint le portrait équestre de Philippe IV (aujourd’hui perdu), qui connaît un succès retentissant lors de son exposition Calle Mayor à Madrid devant l’église San Felipe el Real. 1627 Le roi organise un concours entre ses peintres officiels, Velázquez, Vicente Carducho, Eugenio Cajés et Angelo Nardi. Déclaré vainqueur pour son tableau L’Expulsion des Morisques (détruit dans l’incendie de l’Alcázar en 1734), Velázquez s’impose comme le plus grand artiste de la Cour. 1628 Velázquez rencontre Pierre Paul Rubens (1577-1640), qui se rend pour la seconde fois en Espagne, où il séjournera pendant près de huit mois afin de régler certaines affaires diplomatiques. Les deux artistes se lient d’amitié et visitent ensemble l’Escorial. 1629 Naissance du prince héritier Baltasar Carlos à Madrid. 1629-1630: premier voyage en Italie Deux mois après le retour de Rubens à Anvers, Velázquez sollicite l’accord du roi afin de se rendre en Italie dans le but d’en voir les merveilles. 1631 Juan Bautista Martínez del Mazo entre dans l’atelier de Velázquez. 1630-1640 Les années 1630 représentent une période d’intense activité pour l’artiste, qui joue un rôle déterminant dans la décoration de plusieurs édifices royaux. 1638 Naissance de Marie-Thérèse d’Autriche, qui deviendra l’épouse de Louis XIV. 1649-1651: second voyage en Italie Ce second séjour s’effectuera dans des circonstances très différentes de celles du précédent. Philippe IV charge en effet l’artiste de rapporter d’Italie des sculptures antiques ou, à défaut, des moulages en plâtre et en bronze ainsi que des peintures de grands maîtres, et de ramener un peintre à fresque de grande réputation. 1650 Velázquez peint le Portrait du pape Innocent X. 1651 Après avoir annoncé le retour de l’artiste à Madrid, Philippe IV lui confirme sa confiance en lui confiant deux énormes chantiers, la rénovation de l’Alcázar et celle du monastère de San Lorenzo el Escorial. 1652 Velázquez est nommé « grand maréchal du Palais ». C’est une tâche très lourde qui lui laisse peu de temps pour la peinture. L’artiste doit régir la vie quotidienne du palais, organiser les déplacements de la Cour, s’occuper des différentes demeures. 1656 L’artiste peint Les Ménines. 1659 Velázquez est nommé chevalier de l’ordre de Santiago. Le lendemain, il est anobli par Philippe IV, qui lui octroie le titre de hidalgo. L’artiste exécute plusieurs tableaux à caractère mythologique et supervise la décoration du grand salon de l’Alcázar, dit salon des Miroirs. 1660 Velázquez est choisi comme témoin du mariage de l’infante MarieThérèse, fille de Philippe IV, avec le roi de France Louis XIV, union qui scelle les accords de paix entre les deux nations. En tant que grand maréchal, il doit veiller à l’organisation du voyage et superviser la décoration de la cérémonie, qui a lieu dans les Pyrénées. 6 août 1660 Mort de Velázquez. Velázquez 8 textes des salles 1. LES ANNÉES DE FORMATION DANS L’ATELIER DE PACHECO En 1611, à l’âge de douze ans, Diego Velázquez entre dans l’atelier du peintre et théoricien Francisco Pacheco. Séville est alors la plaque tournante de toutes les nouveautés en provenance ou à destination du Nouveau Monde. Ouverte sur les Flandres, l’Afrique et l’Italie, la ville brasse une population cosmopolite animée par une vitalité économique que garantit l’arrivée régulière d’or en provenance des Amériques. Ce contexte bénéficie au développement des arts, de sorte que le métier de peintre peut paraître une carrière honorable pour un fils de bourgeois aisés comme Diego Velázquez. Les six années passées aux côtés de Pacheco sont pour le jeune artiste l’occasion de fréquenter l’élite sévillane. Son maître anime une académie informelle dont les réunions rassemblent les esprits les plus brillants de la ville. Ce contexte stimulant se double dans l’atelier d’une émulation au contact d’autres artistes, comme Alonso Cano et Francisco López Caro, ou d’autres techniques à travers les sculptures de Juan Martínez Montañés, auxquelles il peut prendre part pour la polychromie. Le 14 mars 1617, Velázquez est reçu dans la corporation des peintres. Un an plus tard, il épouse la fille de son maître, Juana Pacheco. Cette même année 1617 est marquée par un débat passionné sur le culte de l’Immaculée Conception, dont un bref pontifical du pape Paul V vient d’interdire la critique publique. Le rôle nouveau dévolu aux images depuis le concile de Trente associe désormais intimement l’artiste au théologien, prolongeant le débat dogmatique sur le terrain visuel. VARIATIONS NATURALISTES Le mot espagnol bodegón est généralement associé au genre de la nature morte. Il désigne d’abord un lieu décrit comme l’antichambre de caves à vin où est offert à qui n’a pas de cuisine la possibilité de consommer un repas frugal. Par extension, le mot finit par caractériser les représentations de cuisines et de tavernes où sont mises en scène les couches inférieures de la population, appelées les picaros. Quoique considéré comme mineur, ce genre était en vogue au début du XVIIe siècle, à la faveur d’un intérêt nouveau pour la peinture de la réalité auquel on a donné le nom de naturalisme. Sur la vingtaine de compositions exécutées par Velázquez à Séville, près de la moitié sont des bodegones, dont certains se retrouvent dans de prestigieuses collections comme celle du duc d’Alcalá. Cet engouement pour les sujets humbles et les inventions du jeune Sévillan se traduit en outre par l’existence de nombreuses variantes et variations d’après ses œuvres, attestant le succès de sa peinture mais sans doute aussi l’activité à ses côtés d’un atelier dont les contours demeurent mystérieux. LA DÉCOUVERTE DU CARAVAGISME En 1622, Velázquez tente une première fois sa chance à la Cour de Madrid. S’il ne parvient pas à accéder à la personne du roi, il peut néanmoins se faire connaître de son entourage. Il découvre en outre la peinture que l’on y pratique et que l’on y apprécie, notamment les dernières tendances caravagesques venues d’Italie. Vers 1620 déjà, des contacts entre le jeune artiste et le caravagisme avaient pu passer par la connaissance d’œuvres de Jusepe de Ribera envoyées depuis Rome et Naples et de tableaux de Luis Tristán parvenus à Séville. C’est cependant à l’occasion de son premier voyage en Castille que Velázquez peut véritablement mesurer et imiter la modernité élégante de cette nouvelle manière, à travers notamment les compositions de Juan Bautista Maíno et de Bartolomeo Cavarozzi. Velázquez 9 ENTRE SÉVILLE ET MADRID : PREMIERS PORTRAITS La seconde fois est la bonne. Quelques mois à peine après son retour à Séville, le peintre est rappelé à la Cour par le comte d’Olivares, principal ministre du jeune Philippe IV. Le 30 août 1623, le souverain lui accorde une séance de pose. Son portrait plaît, et le 6 octobre le jeune artiste est nommé peintre du Roi. À Madrid, Velázquez n’est cependant ni le seul peintre ni le seul bon peintre. Le naturalisme bouillonnant pratiqué dans sa jeunesse s’accorde par ailleurs mal avec la tradition froide et figée du portrait de cour espagnol, de sorte qu’entre 1620 et 1624 il renouvelle ses influences et refroidit sa manière au contact des autres artistes de la scène madrilène. 2. VELÁZQUEZ PEINTRE DU ROI LE PREMIER VOYAGE EN ITALIE Les débuts de Velázquez à Madrid sont marqués par la visite d’hôtes prestigieux, le futur Charles Ier d’Angleterre en 1623, le cardinal Francesco Barberini en 1626 et le peintre Pierre Paul Rubens en 1628-1629. Les deux premiers sont de grands collectionneurs, le troisième est un artiste que les cours européennes s’arrachent. Tous trois sont passionnés d’art italien. C’est, semble-t-il, Rubens qui obtient de Philippe IV l’autorisation pour son jeune collègue d’effectuer un voyage de formation dans la péninsule voisine. Velázquez s’embarque ainsi le 10 août 1630 à Barcelone, arrive le 23 à Gênes pour faire d’abord route vers Venise. Il quitte ensuite la Sérénissime pour Rome, en passant par Ferrare et Cento notamment. Velázquez peut enfin se mesurer à l’Antique et aux plus grands peintres de son époque. Il peut aussi pratiquer la peinture de paysage, qui triomphe au même moment sous les pinceaux de Dughet, Poussin et Claude Lorrain. Il peut enfin s’attaquer au maître genre, la peinture d’histoire, et prend l’initiative de deux grandes compositions, l’une sacrée, l’autre profane, répondant aux deux tendances esthétiques dominantes : les derniers feux du caravagisme incarnés par Valentin et le néo-vénétianisme coloré de Pierre de Cortone, Guerchin et Poussin. BALTASAR CARLOS, L’INFANT CHÉRI Les premières victoires militaires du règne de Philippe IV et la naissance d’un prince héritier ouvrent pour la monarchie une période d’apogée dont la construction du palais du Buen Retiro est l’incarnation la plus visible. Quand l’infant Baltasar Carlos voit le jour, Velázquez est encore en Italie. À son retour, le peintre doit ainsi se consacrer en priorité aux portraits du jeune espoir de la dynastie. On voit dès lors l’enfant grandir de toile en toile, dans les différentes situations et tenues qui siéent à ses fonctions à venir. L’artiste met au service de cette imagerie royale toute sa science et ses récents acquis italiens, dans le rendu vibrant du paysage notamment. Il s’adjoint en outre un collaborateur important, Juan Bautista Martínez del Mazo, entré dans son atelier en 1631, devenu son gendre en 1634 et nommé professeur de peinture et de dessin du jeune infant en 1643. MYTHOLOGIES Bien que son rôle auprès du roi ait principalement consisté à être portraitiste, Velázquez aborda à de nombreuses reprises la fable sacrée ou profane. Dans un cas comme dans l’autre, il choisit d’ancrer sa représentation dans le réel ou, plus exactement, dans le concret, entretenant un mystère qui laisse parfois croire à un portrait caché derrière le modèle. De qui sainte Rufine prend-elle les traits? Démocrite est-il un bouffon de la Cour ? Quelle est l’énigmatique identité qui se dissimule derrière le visage trouble de Vénus dans le miroir ? Velázquez 10 3. VELÁZQUEZ PORTRAITISTE PEINDRE LA COUR C’est sur un portrait que Velázquez a été nommé peintre du Roi, c’est un portrait encore, Les Ménines, qui l’a consacré comme l’un des peintres les plus célèbres de tous les temps. Il est ainsi naturel que le genre du portrait soit celui dans lequel son apport reste le plus significatif. Depuis l’Italie, il réussit à emplir d’atmosphère ses compositions, à faire circuler l’air autour de ses modèles. Si les conventions rigides du portrait royal ne se prêtent pas, par nature, à l’innovation, les effigies de bouffons, de nains, de comédiens – parfois aussi d’artistes – lui fournissent des terrains d’expérimentation où régénérer la tradition et renouveler le genre. LE SECOND VOYAGE EN ITALIE À la différence de son premier séjour, le second voyage de Velázquez en Italie n’a plus pour objet de parfaire sa formation mais d’acquérir des œuvres antiques et modernes pour les réaménagements voulus par Philippe IV à l’Alcázar. Le peintre s’embarque ainsi à Malaga le 21 janvier 1649, avec la délégation partie à la rencontre de la future reine d’Espagne, Marie-Anne d’Autriche. Ils accostent à Gênes le 11 mars. Velázquez, comme lors de son premier itinéraire, rejoint d’abord Venise, le 21 avril, puis Ferrare, Bologne, Modène et enfin Rome le 29 mai. Après un rapide passage à Naples, il s’établit durablement dans la ville pontificale, qu’il quitte définitivement au printemps 1651, après maintes demandes de Philippe IV. Devenu agent artistique du roi d’Espagne, l’artiste n’oublie pas qu’il est peintre et exécute à l’occasion de ce second séjour le portrait du souverain pontife et ceux de plusieurs membres de son entourage. Un portrait de son esclave et collaborateur, Juan de Pareja, lui assure en outre un succès public lors de l’exposition annuelle des peintres, le jour de la Saint-Joseph. La majeure partie de son temps est cependant consacrée à superviser des fontes d’après des antiques célèbres, à acquérir des tableaux pour le roi et à recruter des artistes qu’il doit attirer à la Cour de Madrid. VELÁZQUEZ CHEF D’ATELIER À son retour à la Cour à l’été 1651, Velázquez trouve une famille royale au visage profondément changé. Philippe IV a épousé en secondes noces Marie-Anne d’Autriche, sa nièce (la fille de sa sœur Marie), autrefois promise à Baltasar Carlos, mort en 1646. De son premier mariage, seule a survécu l’infante Marie-Thérèse. En 1651, la nouvelle reine est déjà enceinte et accouche le 12 juillet de la princesse Marguerite. Celle-ci incarnera un temps les derniers espoirs dynastiques avant que ne naissent un premier garçon, en novembre 1657, Felipe Próspero, puis un second, Charles II, en novembre 1661. Le renouvellement de la famille royale et le jeu des alliances politiques et matrimoniales pressent la demande de portraits des nouveaux Habsbourg d’Espagne à destination des cours européennes. Nommé maréchal du palais (aposentador) en 1652, Velázquez est alors au sommet de son ascension. Il est également à la tête d’un large atelier, secondé par Juan Bautista Martínez del Mazo, dont la tâche principale est de dupliquer les portraits royaux à partir d’originaux ou de prototypes fournis par le maître. 4. VELÁZQUEZ APRÈS VELÁZQUEZ JUAN BAUTISTA MARTÍNEZ DEL MAZO Né vers 1610, Juan Bautista Martínez del Mazo entre en 1631 dans l’atelier de Velázquez, dont il épouse la fille, Francisca, en 1634. Nommé professeur de peinture et de dessin de l’infant Baltasar Velázquez 11 Carlos à partir de 1643, il s’affirme comme le principal et le plus fidèle collaborateur du maître. Si son style a longtemps souffert d’une assimilation hâtive à tout ce qui n’était pas assez bon pour être de Velázquez lui-même, son identité artistique sort peu à peu de l’ombre et se distingue de celle de son mentor par une palette plus vive et plus contrastée, une conception simplifiée des formes, et un goût pour les effets de surface qui passe notamment par la multiplication des rehauts blancs. Pour la première fois, un nombre significatif d’œuvres de sa main permettent d’apprécier le peintre à sa juste valeur, en deçà de Velázquez, certes, mais au-delà de la simple production d’atelier. À la vérité sobre de son maître, Martínez del Mazo préfère l’élégante séduction d’une touche plus facile et virtuose en apparence. Il reste cependant le seul à avoir vraiment compris les enjeux esthétiques de la peinture de son mentor, quand bien même cette clairvoyance devait le ramener à ses propres limites. LOS VELAZQUEÑOS À l’exception notable de Juan Bautista Martínez del Mazo, Velázquez n’a pas vraiment fait école. Pourtant, nombreux sont les artistes qui, du vivant du maître ou des années encore après sa mort, montrent dans leur style une inflexion velazquésienne ou font référence à sa peinture. Pietro Martire Neri, son collaborateur à Rome, et Juan de Pareja, son esclave et assistant, n’adhèrent ainsi que transitoirement à sa manière pour céder ensuite à des influences plus faciles et davantage à leur portée. Antolínez et Carreño de Miranda seront pour leur part des protagonistes importants de la seconde école de Madrid, qui voit le triomphe du baroque italianisant à la cour d’Espagne. Ce dernier artiste, le seul à pouvoir prétendre succéder à Velázquez, puise cependant à une autre source, celle de la synthèse vénéto-flamande mise au point par Van Dyck, strict contemporain de Velázquez, plus séduisant sans doute, plus accessible en tout cas. Velázquez 12 liste des oeuvres exposées 119 œuvres présentées, dont 51 de Velázquez 1. LES ANNÉES DE FORMATION 1.1. DANS L’ATELIER DE PACHECO Simon Wynhoutsz Frisius (vers 1575 – 1628) Johannes Jansionius (1588-1664) Vue panoramique de Séville Amsterdam, 1617 Gravure à l’eau-forte, 50,5 × 227,5 cm (quatre planches) Londres, The British Library Francisco Pacheco (1564-1644) Dessin préparatoire pour L’Apothéose d’Hercule 1604 Plume et lavis de sépia sur papier vergé jaune clair , 39 × 27 cm Madrid, Museo de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando Ce dessin est préparatoire pour le plafond du grand salon de la Casa de Pilatos, la riche demeure sévillane du duc d’Alcalá. Le thème de l’apothéose d’Hercule renvoie à l’ancêtre légendaire du duc et invite à une méditation sur la destinée humaine et la conquête de la gloire. C’est sous ce plafond qu’avait l’habitude de se réunir la célèbre académie de Pacheco, au sein de laquelle figuraient les esprits les plus brillants de Séville. Francisco Pacheco (1564-1644) Portrait du sculpteur Juan Martínez Montañés, dans Libro de descripción de verdaderos retratos, de ilustres y memorables varones, Séville, vers 1628 Manuscrit ; crayon noir et sanguine sur papier, 38,7 × 22,5 cm Madrid, Fundación Lázaro Galdiano Dans son Libro de descripción de verdaderos retrato, Pacheco compile les biographies de ses contemporains les plus illustres, qu’il assortit chaque fois d’un portrait de sa main. Le modèle ici représenté est Juan Martínez Montañés, célèbre sculpteur de Séville avec lequel Pacheco collabora. Montañes était en outre membre de la congrégation de la Grenade, groupe spirituel très investi dans la défense de l’Immaculée Conception. Francisco Pacheco (1564-1644) Sainte Juste Sainte Rufine 1616-1617 Huile sur bois, 35 × 28,5 cm chaque Collection particulière européenne Sainte Juste et sainte Rufine sont deux martyres chrétiennes du iiie siècle devenues patronnes de Séville. Outre les palmes du martyr, leurs attributs caractéristiques sont des pièces de céramique du quartier de Triana, allusion au métier de la poterie qu’elles pratiquaient l’une et l’autre. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) L’Immaculée Conception Vers 1617 Huile sur toile, 142 × 98 cm Séville, Fundación Focus-Abengoa, Hospital de los Venerables Quoique l’œuvre ait par le passé été attribuée à Alonso Cano, en raison d’affinités formelles avec les sculptures plus tardives de ce dernier, il s’agit selon toute vraisemblance de l’une des premières œuvres exécutées par Velázquez au sortir de l’atelier de Pacheco. Le hiératisme de la Vierge, par comparaison avec le tableau de Londres (cat. 10), peut s’expliquer par l’intention dogmatique de l’image. Velázquez 13 Alonso Cano (1601-1667) L’Immaculée Conception Vers 1640 Bois polychrome, 62 × 22 × 14 cm Valence, Real Colegio Seminario de Corpus Christi de Valencia, Museo del Patriarca Francisco Pacheco (1564-1644) L’Immaculée Conception avec Miguel Cid 1619 Huile sur toile, 160 × 110 cm Cathédrale de Séville Miguel Cid était l’une des figures les plus engagées dans la défense et la promotion du culte de l’Immaculée Conception à Séville. Dans ce tableau, Pacheco fait preuve d’une grande orthodoxie dans la représentation du futur dogme en même temps qu’il laisse voir ses qualités de portraitiste. Le modèle tient un papier où est inscrit un célèbre poème marial composé par ses soins. Juan Martínez Montañés (1568-1649) L’Immaculée Conception 1606-1608 Bois polychrome, 128 × 55,5 × 53 cm Séville, Parroquia de Nuestra Señora de la Consolación de El Pedroso L’œuvre a souvent été rapprochée de L’Immaculée Conception de Londres, notamment pour l’étude des lumières et du drapé. La polychromie des sculptures était le monopole des peintres et Pacheco collabora à de nombreuses reprises avec Martínez Montañés. Si, pour des raisons chronologiques, Velázquez ne put prendre part à cette œuvre précise, il put néanmoins la connaître et participer à d’autres tâches similaires dans l’atelier de son maître. Diego Rodriguez de Silva y Velázquez (1599-1660) L’Immaculée Conception 1618-1619 Huile sur toile, 135 × 101,6 cm Londres, The National Gallery, acquis avec l’aide du Art Fund, 1974 Chef-d’œuvre de la période sévillane de Velázquez, l’œuvre fait pendant avec un Saint Jean l’évangéliste à Patmos (Londres, The National Gallery). Plus qu’une image de l’Immaculée Conception, le peintre a cherché à représenter l’apparition de la Vierge en insistant sur le naturalisme et la vie du modèle. Francisco Pacheco (1564-1644) Saint Pierre Célestin (?) 1611-1620 Huile sur toile, 155 × 113 cm Collection Granados Diego Rodriguez de Silva y Velázquez (1599-1660) L’Imposition de la chasuble à saint Ildefonse 1620-1622 Huile sur toile, 165 × 115 cm Séville, Coleccion Municipal Ayuntamiento de Sevilla, en dépôt à la Fundación Focus-Abengoa Le thème de la remise de la chasuble à saint Ildefonse est intimement lié à la promotion de l’Immaculée Conception. L’évêque de Tolède (viie siècle) est en effet considéré comme l’un des précurseurs de la défense de la pureté mariale. Velázquez 14 Juan de Roelas (vers 1570 – 1625) L’Éducation de la Vierge 1610-1615 Huile sur toile, 230 × 170 cm Séville, Museo de Bellas Artes Attribué à Diego Rodríguez Silva y Velázquez (1599-1660) L’Éducation de la Vierge Vers 1618-1619 Huile sur toile, 168 × 136 cm New Haven, Yale University Art Gallery, gift of Henry H. Townshend, B.A., 1897, LL. B. 1901, and Dr. Raynham Townshend, B.S.19005 Récemment redécouvert dans les réserves de la Yale Art Gallery à New Haven, ce tableau mutilé et ruiné pourrait être une œuvre inédite peinte par Velázquez à Séville. Le peintre s’inspire ostensiblement d’une composition sur le même thème de Juan de Roelas (cat. 13), mais représente moins la Vierge en train d’apprendre à lire que d’interpeller le fidèle, voire d’enseigner. 1.2.VARIATIONS NATURALISTES Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Le Repas à Emmaüs (visible dans l’exposition à partir du 24 avril) Vers 1617 Huile sur toile, 56,5 × 113,2 cm Dublin, National Gallery of Ireland L’introduction d’épisodes bibliques dans les fonds de scènes de cuisine ou de marché vient d’une tradition flamande apparue au milieu du xvie siècle dont Velázquez a pu avoir connaissance par la gravure ou par des tableaux importés à Séville. La présence d’une jeune Africaine au premier plan pourrait être une allusion à la question de la conversion des esclaves présents en masse dans la ville et à leur accès au Salut grâce à la révélation des Évangiles. Le thème du Repas à Emmaüs, comme celui de Marthe et Marie, est propice à la représentation de cuisines. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) La Mulata 1617-1618 Huile sur toile, 55,9 × 104,2 cm Chicago, The Art Institute of Chicago, Robert Waller Memorial Fund L’œuvre est considérée comme une copie autographe d’après le tableau de Dublin (cat. 15). L’absence de l’épisode biblique à l’arrière-plan en fait une simple scène de genre. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) et atelier Scène de taverne Vers 1618 Huile sur toile, 96 × 112 cm Budapest, Szépművészeti Múzeum Bodegón par excellence, cette scène de taverne procède d’une première version du thème conservée au musée de l’Ermitage (SaintPétersbourg). Les variations les plus importantes concernent le remplacement du jeune homme au fond par une jeune femme et la reprise pour la figure de gauche de la Tête de profil (cat. 18). Une partie de la critique y voit une œuvre partiellement autographe avec intervention de l’atelier. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Attribué à Tête d’homme Vers 1618 Huile sur toile, 39,5 × 35,5 cm Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage Il s’agit peut-être d’un prototype ou d’un poncif destiné à l’atelier pour servir à l’exécution de variantes. On retrouve ainsi la tête citée dans la Scène de taverne du musée de Budapest (cat. 17). La radiographie révèle qu’elle est peinte sur une autre tête dont les traits et la formule correspondent à celle du guitariste du tableau de Berlin. Velázquez 15 Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) ? Trois musiciens 1616-1617 Huile sur toile, 90,4 × 113,2 cm Berlin, Gemäldegalerie, Staatliche Museen zu Berlin Parmi les différentes versions connues, celle du musée de Berlin est généralement considérée comme la meilleure. La composition met en scène trois musiciens, dont un, au centre, aveugle, dans le cadre d’une auberge. La veine picaresque de la représentation ne fait pas de doute et se charge vraisemblablement d’un contenu moralisant mettant en garde contre les séductions des sens et de la boisson. Entourage de Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Nature morte Vers 1615-1620 Huile sur toile, 90,5 × 115 cm Florence, Galleria degli Uffizi, Istituti Museali della Soprintendenza Speciale per il Polo Museale Fiorentino Cette composition de qualité inégale doit être placée dans l’entourage de Velázquez à Séville. Il est possible qu’il s’agisse de l’œuvre de l’un de ses collaborateurs, voire d’un exercice exécuté dans son atelier ou dans celui de son maître Francisco Pacheco. 1.3.LA DÉCOUVERTE DU CARAVAGISME Jusepe de Ribera (1591-1652) Saint Jude Thaddée Saint Philippe Vers 1610-1612 Huile sur toile, 126 × 97 cm chaque Florence, Fondazione di Studi di Storia dell’Arte Roberto Longhi Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Saint Thomas 1619-1620 Huile sur toile, 94 × 73 cm Orléans, musée des Beaux-Arts Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Saint Paul Vers 1619-1620 Huile sur toile, 99,5 × 80 cm Barcelone, Museu Nacional d’Art de Catalunya Les tableaux des apôtres saint Paul et saint Thomas sont probablement deux éléments subsistant d’un apostolado (la représentation des douze apôtres autour du Christ) sur le modèle de ceux que Ribera pouvait peindre à la même époque. Il est possible que ce dernier artiste ait été un vecteur précoce du caravagisme à Séville. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Tête d’apôtre (?) Vers 1620 Huile sur toile, 38 × 29 cm Madrid, Museo Nacional del Prado, en dépôt au Museo de Bellas Artes, Séville Il pourrait s’agir d’un fragment d’une figure d’apôtre ou de philosophe appartenant à une série. Son style évoque autant le naturalisme de Ribera que celui de Luis Tristán (Trinité, Séville, cathédrale), dont Velázquez eut peut-être l’occasion de connaître des œuvres dès sa jeunesse à Séville. Velázquez 16 Luis Tristán (vers 1585 – 1624) Les Larmes de saint Pierre Vers 1612 Huile sur toile, 135,5 × 101,5 cm Poznań, Muzeum Narodowe Avec Ribera et Maíno, Tristán, présent à Rome entre 1607 et 1612, compte au nombre des caravagesques espagnols qui attirèrent le plus l’attention du jeune Velázquez. Juan Bautista Maíno (1581-1649) Les Larmes de saint Pierre Vers 1612 Huile sur toile, 141 × 109 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures, acquis en 2011 Peint vers 1612 pour le couvent Saint-Pierre-Martyr à Tolède, ce tableau de Juan Bautista Maíno, caravagesque espagnol présent à Rome entre 1605 et 1610, renvoie à la première version du Saint Matthieu et l’ange (perdu) de Caravage. La formule des jambes croisées et des mains enserrées, invention de Maíno, a inspiré Velázquez pour sa propre interprétation du thème. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Saint Pierre pénitent Vers 1623 Huile sur toile, 132 × 98,5 cm Madrid, Fondo Cultural Villar Mir Les affinités formelles qui rapprochent ce tableau des œuvres sur le même thème peintes par Maíno et Tristán incitent à dater son exécution de 1623, au retour de l’artiste de son premier séjour castillan. Elles laissent en outre penser que le jeune peintre séjourna à Tolède, où étaient conservés la composition de Maíno, sans doute celle de Tristán, et le Saint Jean Baptiste au désert de Bartolomeo Cavarozzi. Bartolomeo Cavarozzi (1587-1625) Saint Jean Baptiste 1617-1619 Huile sur toile, 169 × 112 cm Tolède, Cabildo Catedral Primada L’œuvre fut probablement exécutée pour le cardinal Sandoval, évêque de Tolède, à l’occasion du séjour espagnol de Cavarozzi entre 1617 et 1619. Elle incarnait alors la nouveauté et la modernité picturale venues d’Italie. Bartolomé González (1564-1627) Saint Jean Baptiste 1621 Huile sur toile, 150 × 90 cm Budapest, Szépművészeti Muzeum Signé et daté (1621), ce tableau témoigne de l’inflexion caravagesque du style de Bartolomé González, peintre de cour sage et archaïque. Il est possible d’y voir une réaction de l’artiste face au Saint Jean Baptiste de Cavarozzi ou à une œuvre comparable arrivée d’Italie. Attribué à Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Saint Jean Baptiste au désert Vers 1623 Huile sur toile, 171 × 152 cm Chicago, The Art Institute of Chicago, don de Barbara Deering Danielson Entrée au musée de Chicago sous le nom de Velázquez, l’œuvre fut d’abord attribuée à Alonso Cano puis déclassée comme anonyme sévillan. Son style, qui rappelle le naturalisme initial de Velázquez, annonce également ses premiers chefs-d’œuvre madrilènes. Il s’agit très probablement d’un tableau exécuté en 1623 au retour de l’artiste à Séville, une réaction peut-être au Saint Jean Baptiste de Cavarozzi, à l’instar de celle observée chez Bartolomé González. Velázquez 17 1.4.ENTRE SÉVILLE ET MADRID : PREMIERS PORTRAITS Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Mère Jerónima de la Fuente 1620 Huile sur toile, 160 × 106 cm Collection particulière Velázquez exécuta deux portraits presque identiques de la vénérable mère Jerónima de la Fuente à l’occasion du séjour de la religieuse à Séville, en route vers les Philippines où, à l’âge de soixante-six ans, elle partait fonder le premier couvent féminin du Nouveau Monde. Le peintre donne à son modèle l’apparence d’une sainte dont se dégage une détermination et une force morale impressionnantes. Alonso Cano (1601-1667) Saint François Borgia 1624 Huile sur toile, 189 × 123 cm Séville, Museo de Bellas Artes Peinte à l’occasion de la béatification de François Borgia, l’image du saint cherche à atteindre le degré de ressemblance d’un véritable portrait. Juan Martínez Montañés (1568-1649) Polychromie de Francisco Pacheco (1564-1644) Saint Ignace de Loyola 1610 Bois polychrome, 174 × 68 × 51 cm Séville, université de Séville Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) ?, ici attribué à Vicente Carducho (vers 1576 – 1638) Le Père Simon de Rojas sur son lit de mort Vers 1624 Huile sur toile 101 × 121 cm Famille du duc del Infantado, en dépôt au Museo de Bellas Artes, Valence Attribuée à Velázquez par Alfonso Emilio Pérez Sánchez sur la base d’un témoignage ancien, l’œuvre pourrait revenir plutôt à Vicente Carducho, rival de Velázquez à la Cour, dont on sait qu’il peignit un portrait du défunt moine sur son lit de mort. Juan Bautista Maíno (1581-1649) Gentilhomme 1618-1622 Huile sur toile, 96 × 76 cm Madrid, Museo Nacional del Prado Non seulement Maíno, qui avait été le professeur de dessin du jeune Philippe IV encore infant, comptait parmi les caravagesques espagnols les plus importants, mais il était en outre un portraitiste réputé pour son naturalisme franc et sa manière brillante. Juan Van der Hamen y León (1596-1631) Portrait de Lorenzo Van der Hamen y León Vers 1620 Huile sur toile, 54,8 × 42,7 cm Madrid, Instituto de Valencia de Don Juan Peintre de natures mortes, Juan van der Hamen était également réputé pour ses qualités de portraitiste. Le tableau qu’il a peint de son frère prenait place dans une galerie d’hommes lettrés. Il s’agit de l’un des plus beaux exemples de portraits tels que le genre était pratiqué au moment des premiers contacts entre Velázquez et la peinture en Castille. Velázquez 18 Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Luis de Góngora y Argote 1622 Huile sur toile, 50,2 × 40,6 cm Boston, Museum of Fine Arts, Maria Antoinette Evans Fund Ce portrait de Luis de Góngora fut exécuté par Velázquez à la demande de Pacheco, lors du premier séjour de l’artiste en Castille. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait d’homme Vers 1623 Huile sur toile, 51,4 × 40 cm Détroit, Detroit Institute of Arts, Founders Society Purchase, General Membership Fund Autrefois identifié comme un portrait de Juan de Fonseca, l’un des principaux relais de Velázquez à la Cour, il s’agit peut-être d’un portrait de lettré, sur le modèle de celui de Juan de Góngora. 2. VELÁZQUEZ PEINTRE DU ROI 2.1.LE PREMIER VOYAGE EN ITALIE Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) ? La Cène 1629 Huile sur toile, 65 × 52 cm Madrid, Museo de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando Cette petite toile correspond peut-être à la copie d’après La Cène de Tintoret que Velázquez est réputé avoir exécutée lors de son passage à Venise. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Rixe de soldats devant l’ambassade d’Espagne Vers 1630 Huile sur bois, 28,9 × 39,6 cm Rome, Galleria Pallavicini Peinte sur bois, cette petite composition fut attribuée à Velázquez par Roberto Longhi. On y note un intérêt, nouveau chez l’artiste, pour les représentations en extérieur et l’articulation de plusieurs figures en mouvement dans une même action, comme c’est le cas aussi dans les deux grandes toiles La Forge de Vulcain et de La Tunique de Joseph. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Vue des jardins de la villa Médicis, dit La Loggia ou Le Milieu du jour 1630 Huile sur toile, 44 × 38 cm Madrid, Museo Nacional del Prado Il s’agit de l’une des deux vues des jardins de la villa Médicis à Rome exécutées par Velázquez alors qu’il y passait les mois d’été de l’année 1630. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) La Forge de Vulcain Vers 1630 Huile sur toile, 222 × 290 cm Madrid, Museo Nacional del Prado Peint par Velázquez à l’occasion de son séjour à Rome, le tableau met en scène Apollon annonçant à Vulcain l’infidélité de son épouse Vénus avec Mars. Annonçant le rappel du dieu de la guerre sur le champ de bataille, ce thème, traité par de nombreux artistes dans les mêmes années, fait écho à la reprise des hostilités en Europe. Velázquez 19 Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Tête d’Apollon (Étude pour « La Forge de Vulcain ») Vers 1630 Huile sur toile, 36,3 × 25,2 cm Collection particulière Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) La Tunique de Joseph Vers 1630 Huile sur toile, 213,5 × 284 cm Madrid, Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial (Patrimonio Nacional) Cette composition sacrée constitue sans doute un pendant au profane La Forge de Vulcain. Elle représente l’effroi du patriarche Jacob à la vue du manteau ensanglanté de son fils Joseph, que ses frères ont vendu et entendent faire passer pour mort. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) La Tentation de saint Thomas d’Aquin Vers 1631-1633 Huile sur toile, 244 × 203 cm Orihuela, Museo Diocesano de Arte Sacro Commandée par le frère Antonio de Sotomayor pour le collège dominicain d’Orihuela, l’œuvre, encore empreinte d’influences italiennes, date du retour de l’artiste à la Cour. 2.2.BALTASAR CARLOS, L’INFANT CHÉRI Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de l’infant Baltasar Carlos avec un nain Vers 1631 Huile sur toile, 128 × 102 cm Boston, Museum of Fine Arts, Henry Lillie Pierce Fund Il s’agit sans doute du premier portrait par Velázquez de l’infant Baltasar Carlos. Le prince, qui adopte une pose hiératique, est représenté en tenue d’apparat cependant qu’un nain déguisé en enfant s’apprête à quitter la scène en emportant avec lui les attributs de l’enfance. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660), et atelier ? Portrait de l’infant Baltasar Carlos 1638-1639 Huile sur toile, 130 × 99,5 cm Vienne, Kunsthistorisches Museum Wien, Gemäldegalerie Attribué à Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Portrait de l’infant Baltasar Carlos en armure Vers 1639 Huile sur toile, 211 × 110 cm Londres, The Royal Collection, HM Queen Elizabeth II Sans doute le tableau envoyé à la cour de Charles Ier d’Angleterre. L’infant pose en tenue de campagne militaire. Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Portrait de l’infant Baltasar Carlos 1645-1646 Huile sur toile, 209 × 144 cm Madrid, Museo Nacional del Prado Il s’agit du dernier portrait de l’infant Baltasar Carlos, disparu en 1646. Juan Bautista Martínez del Mazo, nommé professeur de dessin du prince en 1643, s’inspire pour sa composition de la formule du portrait de l’infant Charles, frère de Philippe IV, peint par Velázquez vers 1628. Velázquez 20 Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de l’infant Baltasar Carlos sur son poney 1634-1635 Huile sur toile, 211,5 × 177 cm Madrid, Museo Nacional del Prado Point d’orgue de l’ensemble des effigies équestres des souverains Habsbourg placées dans le salon des Royaumes du Buen Retiro, le portrait de Baltasar Carlos incarne tous les espoirs et l’avenir de la dynastie. L’arrière-plan, qui laisse voir les environs de Madrid, est une démonstration magistrale de virtuosité et de liberté dans le rendu de la nature. Diego Rodriguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Saint Antoine abbé et saint Paul ermite au désert 1633-1634 Huile sur toile, 261 × 192,5 cm Madrid, Museo Nacional del Prado Cette œuvre fut exécutée pour l’ermitage San Pablo dans le parc du palais du Buen Retiro. Elle témoigne de la grande maîtrise du paysage atteinte par Velázquez depuis son retour d’Italie. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de Philippe IV en chasseur Vers 1632-1634 Huile sur toile, 200 × 120 cm Paris, musée du Louvre, en dépôt au musée Goya de Castres Il pourrait s’agir d’une seconde version autographe du portrait du roi en chasseur exécuté pour le pavillon de chasse connu sous le nom de Torre de la Parada. L’œuvre appartint à la collection du marquis de Leganés, le cousin du comte-duc d’Olivares, puissant ministre de Philippe IV. 2.3.MYTHOLOGIES Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Sainte Rufine (Sainte Juste ?) Vers 1629-1632 Huile sur toile, 74 x 64 cm Séville, Fundación Focus-Abengoa, Hospital de los Venerables Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Allégorie féminine (Muse ? sibylle ?) Vers 1645-1655 Huile sur toile, 64 × 58 cm Dallas, Meadows Museum, Southern Methodist University, Algur H. Meadows Collection, MM.74.01 Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Démocrite Vers 1627 – vers 1638 Huile sur toile, 101 x 81 cm Rouen, musée des Beaux-Arts, ancienne collection Gabriel Lemonnier Initialement conçue pour représenter un buveur, l’œuvre fut modifiée en Démocrite à la fin de la décennie 1630, sous l’influence possible d’une toile de Rubens sur le même thème. Atelier de Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Homme au verre de vin Vers 1630 Huile sur toile, 76,2 x 63, 5 cm Toledo, Toledo Museum of Art, don de Edward Drummond Libbey, 1926.85 Copie ou variation d’après le premier état du Démocrite du musée de Rouen (cat. 56), ainsi que le confirme la Velázquez 21 radiographie de ce dernier. Il pourrait s’agir d’une œuvre de Juan Velázquez, frère de Diego, actif à ses côtés jusqu’à sa mort, survenue en 1631. Pierre Paul Rubens (1577-1640) et atelier Démocrite 1636-1638 Huile sur toile, 180,5 x 66 cm Madrid, Museo Nacional del Prado Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667), d’après Rubens Démocrite Après 1638 Huile sur toile, 119 x 45 cm Madrid, Museo Nacional del Prado Envoyée par l’atelier de Rubens à la fin des années 1630 pour servir à la décoration du pavillon de chasse connu sous le nom de Torre de la Parada, l’œuvre fut copiée par Juan Bautista Martínez del Mazo. Elle put aussi inspirer à Velázquez l’idée de transformer un portrait de buveur en Démocrite. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) La Toilette de Vénus ou Vénus au miroir Vers 1647-1651 Huile sur toile, 122,5 × 177 cm Londres, The National Gallery, présenté par The Art Fund, 1906 Tableau fascinant et énigmatique – la plus belle nuque de l’histoire de la peinture –, cette Vénus fut peinte aux alentours de l’année 1650, sans que l’on s’accorde sur une date avant, pendant ou après le second séjour italien du peintre. Si l’œuvre constitue une réponse superbe aux nombreuses nudités vénitiennes des collections royales, le nu demeure rare dans la peinture espagnole. Hermaphrodite endormi Œuvre romaine d’époque impériale iie siècle après J.-C. Marbre grec (hermaphrodite) et marbre de Carrare (matelas), 45 × 172 × 89 cm Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines Alors conservé dans la prestigieuse collection Borghèse, l’Hermaphrodite retint l’attention de Velázquez à l’occasion de son second séjour italien, au cours duquel il en fit exécuter une copie en bronze. Il s’agit, selon certains critiques, d’une source possible pour La Toilette de Vénus. 3. VELÁZQUEZ PORTRAITISTE 3.1.PEINDRE LA COUR Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Philippe IV en tenue de campagne Vers 1628 Huile sur toile, 209,2 × 121 cm Sarasota, Collection of the John and Mable Ringling Museum of Art, The State Museum of Florida, Florida State University Philippe IV est représenté en tenue de campagne militaire. Le bâton de commandement, la main posée sur le pommeau de l’épée, la table et le chapeau forment le répertoire habituel du portrait royal en pied. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) L’Inquisiteur Sebastián de Huerta Vers 1625-1626 Huile sur toile, 121 × 101 cm Collection particulière Velázquez 22 Ce portrait est caractéristique des premières formules frontales utilisées par Velázquez à ses débuts à Madrid. Une grande force se dégage du modèle, un ecclésiastique influent à la cour de Philippe IV. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait du sculpteur Juan Martínez Montañés 1635-1636 Huile sur toile, 109 × 88 cm Madrid, Museo Nacional del Prado L’œuvre fut sans doute peinte à l’occasion du séjour à la Cour de Juan Martínez Montañés, appelé à Madrid afin d’exécuter un portrait en cire de Philippe IV destiné à être envoyé à Pietro Tacca à Florence pour servir à la fabrication de la statue équestre en bronze du souverain. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Juan Mateos Vers 1632-1634 Huile sur toile, 109 x 90,5 cm Dresde, Gemäldegalerie Alte Meister, Staatliche Kunstsammlungen Dresden Le modèle fut maître des Chasses de Philippe IV. Comme c’est le cas dans le portrait de Juan Martínez Montañes, la main est à peine ébauchée. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de Pablo de Valladolid Vers 1635 Huile sur toile, 209 x 125 cm Madrid, Museo Nacional del Prado La marginalité et la liberté de ton dont jouissaient les fous, les nains et les comédiens (gentes de placer) permettaient à Velázquez d’expérimenter plus librement de nouvelles formules pour renouveler le genre très codifié du portrait de cour. Pablo de Valladolid, ou Pablillo, fut un bouffon célèbre. Il pose ici habillé en gentilhomme, saisi peut-être au cours d’une représentation théâtrale. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) ? Portrait du bouffon Juan Calabazas Vers 1632 Huile sur toile, 175 x 106 cm Cleveland, The Cleveland Museum of Art, Leonard C. Hanna, Jr. Fund, 1965.15 Des doutes ont pu être exprimés sur l’attribution à Velázquez de ce portrait de bouffon. Les traits du modèle coïncident cependant avec ceux d’un dénommé Calabazas, auquel le peintre consacra plus tard un autre portrait (Madrid, Museo Nacional del Prado). Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de Don Pedro de Barberana y Aparregui Vers 1631-1632 Huile sur toile, 198,1 x 111,4 cm Fort Worth, Kimbell Art Museum Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de femme (la comtesse de Monterrey ?) 1631-1635 Huile sur toile, 123,7 x 101,7 cm Berlin, Gemäldegalerie, Staatliche Museen zu Berlin Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait d’homme (autoportrait ?) 1634-1635 Huile sur toile, 68,5 x 55,2 cm Velázquez 23 New York, The Metropolitan Museum of Art, The Jules Bache Collection, 1949 Les traits de cet homme se retrouvent dans le personnage situé à l’extrême droite de La Reddition de Breda. Il pourrait s’agir d’un autoportrait de Velázquez autour de sa trente-sixième année. 3.2.LE SECOND VOYAGE EN ITALIE Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait du pape Innocent X 1650 Huile sur toile, 140 × 120 cm Rome, Galleria Doria Pamphilj Ce célèbre portrait fut peint par Velázquez durant le mois d’août 1650, ainsi que le confirme le vêtement d’été porté par le pontife. « Troppo vero » (« trop vrai ») auraient été les mots du pape à la vue du tableau achevé. Velázquez s’inscrit ici dans la continuité des portraits de Jules II par Raphaël et de Paul II par Titien. Il reçut en remerciement une chaîne et une médaille en or. Attribué à Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Étude pour le portrait du pape Innocent X Vers 16549 Huile sur toile, 49,2 × 41,3 cm Washington, National Gallery of Art, Andrew W. Mellon Collection Il pourrait s’agir de l’esquisse prise sur le vif lors de la séance de pose accordée par Innocent X à Velázquez en vue de l’exécution de son grand portrait. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait du cardinal Camillo Astalli-Pamphilj 1650 Huile sur toile, 61 × 48,5 cm New York, The Hispanic Society of America Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de Monseigneur Camillo Massimo Vers 1650 Huile sur toile, 75,9 × 61 cm Dorset, Kingston Lacy, The Bankes Collection (The National Trust) Protecteur de Nicolas Poussin et de Claude Lorrain, Camillo Massimo fut l’un des meilleurs connaisseurs de son temps et un personnage clé de la Rome artistique au moment où Velázquez cherchait à acquérir des œuvres pour le compte de Philippe IV. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait d’homme (un ecclésiastique ?) Vers 1650 Huile sur toile, 67 × 50 cm Rome, Musei Capitolini, Pinacoteca Capitolina Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Jeune paysanne (La Contadina) Vers 1650 Huile sur toile, 65 × 51 cm Collection particulière Autrefois identifiée par erreur avec le portrait d’une Galicienne inventorié à Madrid dans la collection de Gaspar de Haro, l’œuvre pourrait correspondre à l’un des portraits exécutés en Italie dont Palomino dit qu’ils furent laissés inachevés. Elle figure en 1687 dans l’inventaire napolitain du même Gaspar de Haro, qui en fit certainement l’acquisition en Italie. Velázquez 24 Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) et Pietro Martire Neri (1601-1661) Portrait de Monseigneur Cristoforo Segni Vers 1650 Huile sur toile, 121,2 × 98,7 cm Collection particulière Selon l’inscription sur le papier que tient le prélat, l’œuvre aurait été commencée par Diego Velázquez et achevée par Pietro Martire Neri, collaborateur italien de l’artiste durant son second séjour romain. Pietro Martire Neri (1601-1661) Innocent X et un prélat (Pietro Vidoni ?) Vers 1652 Huile sur toile, 210 × 167 cm Madrid, Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial (Patrimonio Nacional) D’après Alessandro Algardi, dit l’Algarde (1595-1602 – 1654) Jupiter foudroyant les Titans Seconde moitié du xviie siècle Bronze à patine brune, parties dorées (par l’orfèvre Christofle le 9 février 1845), 112 × 60,5 × 53,5 cm Paris, musée du Louvre, département des Objets d’art Velázquez commanda plusieurs œuvres à l’Algarde, sculpteur proche du milieu pontifical d’Innocent X. Au nombre d’entre elles figurait un chenet comparable à celui-ci, installé plus tard dans une fontaine des jardins du palais d’Aranjuez. Giovanni Battista Morelli (Rome, ? – Madrid, 1669) Saint Jean Baptiste enfant Céramique et engobe de terre rouge 52 × 26 × 51 cm Madrid, Museo Nacional del Prado Giovanni Battista Morelli fit partie des artistes recrutés par Velázquez en Italie. Il ne rejoignit l’Espagne qu’en 1659, après avoir travaillé un temps à la cour de France. 3.3.VELÁZQUEZ CHEF D’ATELIER Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de Philippe IV Vers 1654 Huile sur toile, 69,3 × 56,5 cm Madrid, Museo Nacional del Prado Cette œuvre est le dernier portrait du roi peint par Velázquez. Elle a pu servir de prototype à l’atelier pour exécuter des copies à destination de l’Espagne ou des autres cours européennes. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) L’Infante Marie-Thérèse Vers 1652 Huile sur toile, 34,3 × 40 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, The Jules Bache Collection, 1949 Ce portrait à l’apparence inachevée de l’infante Marie-Thérèse fut certainement exécuté par Velázquez pour permettre à son atelier de satisfaire la forte demande d’effigies royales. La coiffure, une perruque (mono) semée de papillons scintillants, est particulièrement virtuose. Atelier de Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de la reine Marie-Anne d’Autriche Vers 1652 Huile sur toile, 209 × 125 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures, entré au musée du Louvre par voie d’échange avec les musées espagnols en 1941 Velázquez 25 Atelier de Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de l’infante Marie-Thérèse Vers 1653 Huile sur toile, 71 × 60 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures, legs Louis La Caze, 1869 Il s’agit d’un fragment d’après une composition plus grande dont l’original est conservé à Vienne. La qualité de la facture du visage est sensiblement plus élevée que celle du costume, d’exécution plus systématique. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de l’infante Marguerite en bleu Vers 1659 Huile sur toile, 126 × 106 cm Vienne, Kunsthistorisches Museum Wien, Gemäldegalerie Ce tableau et le portrait de l’infant Felipe Próspero furent envoyés à la cour de Vienne en 1659 afin de donner une image du nouvel héritier des Habsbourg d’Espagne et de mettre à jour les traits de la princesse Marguerite, destinée à épouser le futur empereur. Le bleu de la robe à crinoline (guardainfantes) est une couleur rare chez le peintre. Le manchon que tient la princesse confirme que l’œuvre fut exécutée en hiver. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de l’infant Felipe Próspero Vers 1659 Huile sur toile, 128,5 × 99,5 cm Vienne, Kunsthistorisches Museum Wien, Gemäldegalerie Né en novembre 1657, Felipe Próspero était, onze ans après la mort de Baltasar Carlos, le nouvel héritier mâle tant attendu. D’une santé précaire, on l’affublait d’amulettes porte-bonheur et de clochettes pour guetter ses moindres mouvements. Velázquez rehausse son teint livide par une symphonie de rouge et utilise la présence du petit chien – « Isa » – sur le fauteuil pour ajouter au portrait une touche bienvenue de vie et de vivacité. Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Portrait de l’infante Marie-Thérèse Vers 1645 Huile sur toile, 148 × 102,9 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, Rogers Fund, 1943 Probablement une version d’après un original perdu de Velázquez. La formule du chien sur le fauteuil y apparaît pour la première fois. Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) L’Infante Marguerite Après 1659 Huile sur toile, 121 × 107 cm Budapest, Szépművészeti Múzeum Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Portrait de l’infante Marguerite en rose et argent Vers 1663 Huile sur toile, 120,7 × 94,4 cm Vienne, Kunsthistorisches Museum Wien, Gemäldegalerie Attribué à Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Portrait du général Adrián Pulido Pareja Vers 1647 Huile sur toile, 203,8 × 114,3 cm Londres, The National Gallery, achat en 1890 Velázquez 26 Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) et/ou Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait d’une femme à la mantille Vers 1639 Huile sur toile, 97,2 × 48,5 cm Bakewell, Trustees of the Chatsworth Settlement Le modèle de ce portrait pourrait correspondre à celui de la Femme à l’éventail de la Wallace Collection (Londres), parfois identifiée avec Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse. Le tableau, attribué par certains auteurs à Velázquez, pourrait revenir à son gendre, Juan Bautista Martínez del Mazo, ou être une œuvre de collaboration. Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) ? Portrait d’homme Vers 1650 Huile sur toile, 69,2 × 56,5 cm New York, The Metroplitan Museum of Art, Marquand Collection, gift of Henry G. Marquand, 1889 4. VELÁZQUEZ APRÈS VELÁZQUEZ 4.1.LOS VELAZQUEÑOS Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Portrait de Diego Velázquez 1644-1659 Huile sur toile, 121,5 × 98 cm David Leppan & Laura Aboli José Antolínez (1635-1675) Scène d’atelier dit aussi Le Pauvre Peintre ou Le Vendeur de tableaux Vers 1670 Huile sur toile, 201,9 × 125,6 cm Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen München, Alte Pinakothek Quoiqu’il ne soit pas à proprement parler un peintre velazquésien, Antolínez fait ici clairement référence aux Ménines, dont il présente un contre-exemple, celui de la déchéance de la peinture, sans doute plus représentatif de l’ordinaire des artistes espagnol de son époque. Attribué à Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Fillettes Vers 1660 Huile sur toile, 58 × 46 cm Madrid, Museo Nacional del Prado Le style de ces deux portraits, traditionnellement donnés à José Antolínez, semble davantage correspondre à celui de Juan Bautista Martínez del Mazo. La ressemblance entre les deux modèles laisse penser qu’il s’agit de sœurs. Pietro Martire Neri (1601-1661) Portrait de Velázquez Vers 1650 ou 1660 Huile sur toile, 78 × 57 cm Paris, galerie Canesso Juan de Pareja (vers 1610 – 1670) Portrait de l’architecte José Rates 1665-1670 Huile sur toile, 116,9 × 97,8 cm Valence, Museo de Bellas Artes Il s’agit de l’une des œuvres les plus intéressantes de Juan de Pareja, assistant et esclave de Velázquez, affranchi par le peintre en 1650. Velázquez 27 Entourage de Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait d’un nain avec un chien Vers 1660-1670 Huile sur toile, 142 × 107 cm Madrid, Museo Nacional del Prado L’œuvre fut au xixe siècle l’un des Velázquez les plus célèbres. Elle est aujourd’hui considérée comme de l’entourage du peintre plutôt que du maître lui-même. La présence du chien permet de déduire par l’échelle des figures qu’il s’agit d’un nain et non d’un courtisan. Juan Carreño de Miranda (1614-1685) Portrait du bouffon Francisco Bazán Vers 1680 Huile sur toile, 200 × 101 cm Madrid, Museo Nacional del Prado Juan Carreño de Miranda (1614-1685) Portrait de la reine Marie-Anne d’Autriche Vers 1671 Huile sur toile, 211 × 125 cm Madrid, Museo Nacional del Prado La reine Marie-Anne d’Autriche, seconde épouse de Philippe IV, fut nommée régente à la mort du roi jusqu’aux quatorze ans de leur fils Charles II. La position assise derrière un bureau témoigne de sa mission, d’administrer le royaume. Le cadre est celui du salon des Miroirs, pièce d’apparat symboliquement associée à l’exercice du pouvoir. Juan Carreño de Miranda (1614-1685) Portrait du roi Charles II en grand maître de la Toison d’or 1676-1677 Huile sur toile, 216,5 × 140 cm Rohrau, Graf Harrach’sche Familiensammlung, Schloss Rohrau, Nö Il s’agit du portrait d’apparat du dernier des fils de Philippe IV, représenté dans le cadre prestigieux du salon des Miroirs de l’Alcázar. D’une santé fragile et d’un physique ingrat, le souverain n’aura pas de descendance et sa mort marquera la fin de la dynastie des Habsbourg d’Espagne. 4.2.JUAN BAUTISTA MARTÍNEZ DEL MAZO Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) ? Portrait équestre de Philippe IV 1635 Huile sur toile, 126 × 91 cm Florence, Galleria Palatina, Palazzo Pitti Il s’agit sans doute de la réduction du portrait équestre envoyé à Florence pour servir à l’exécution de la statue n bronze de Philippe IV à cheval. Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Portrait équestre du comte-duc d’Olivares 1636-1638 Huile sur toile, 127,6 × 104,1 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, Fletcher Fund, 1952 La très grande qualité de ce portrait équestre a fait penser à certains auteurs qu’il pouvait s’agir d’une œuvre de Velázquez. Le style correspond cependant en tout point à la meilleure manière de Del Mazo, notamment dans ses animations en surface, ses rehauts de blanc et une certaine superficialité des volumes. Velázquez 28 Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Saint Faust cultivateur Vers 1640-1650 Huile sur toile, 80 × 63 cm Collection LL-A Il s’agit de l’une des compositions les plus charmantes de Del Mazo, dont la formule reprend le fameux Ésope de Velázquez. Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Portrait d’un enfant en tenue de chœur Vers 1666 Huile sur toile, 167,3 × 121,9 cm Toledo, Toledo Museum of Art, acquis avec l’aide de la Libbey Endowment, don de Edward Dummond Libbey, 1951.364 Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) La Reine Marie-Anne en deuil 1666 Huile sur toile, 196,8 × 146 cm Londres, The National Gallery, présenté par Rosalind, the Countess of Carlisle, 1913 À l’arrière-plan du portrait en deuil de la reine Marie-Anne, on distingue l’infant Charles et sa suite. Ils se tiennent dans la pièce dite octogonale qui reliait les appartements du roi au salon des Miroirs dans lequel pose la régente. Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) L’Impératrice Marguerite d’Autriche en deuil Vers 1665-1666 Huile sur toile, 209 × 147 cm Madrid, Museo Nacional del Prado L’œuvre doit être datée entre la mort du roi Philippe IV en 1665 et le départ de l’infante pour Vienne, où elle épouse à la fin de l’année 1666 l’empereur Léopold Ier. On note à l’arrière-plan la présence du futur Charles II enfant avec sa suite. Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Portrait de la duchesse de Híjar Vers 1660 Huile sur toile, 210 × 138 cm Madrid, Museo de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Portrait de femme Vers 1655-1660 Huile sur toile, 154 × 126 cm Paris musée du Louvre, département des Peintures, legs de Mme Lucille Nolleval, 1911 Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Vue de Saragosse 1647 huile sur toile, 181 × 331 cm Madrid, Museo Nacional del Prado Il s’agit du seul vaste panorama urbain conservé attribuable avec certitude à Del Mazo, réputé pour ce type de production. L’hypothèse de la participation de Velázquez au tableau, soutenue par le passé, est aujourd’hui abandonnée par la critique. Velázquez 29 Attribué à Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Réunion de quatorze personnages, dit aussi Les Petits Cavaliers Vers 1645-1650 Huile sur toile, 47,7 × 78 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures, acquis en 1851 Probablement un fragment d’une composition plus grande, l’œuvre, autrefois considérée comme de Velázquez, fut particulièrement admirée par Manet, qui en fit plusieurs copies. Attribué à Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Portrait de l’infante Marguerite Vers 1654 Huile sur toile, 70 × 58 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures, collection de Louis XIV Il s’agit de l’un des portraits de la famille royale espagnole commandés en 1654 par Anne d’Autriche pour décorer le cabinet des Bains de ses nouveaux appartements au Louvre. Longtemps attribuée à Velázquez, et célèbre à ce titre, l’œuvre pourrait revenir au pinceau de Martínez del Mazo, avec le style duquel elle présente de nombreuses affinités tant dans la vivacité de la palette que dans les détails d’exécution. Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) La Famille de Philippe IV (copie d’après Les Ménines de Velázquez) 1658-1667 Huile sur toile, 140 × 124 cm Dorset, Kingston Lacy, The Bankes Collection (The National Trust) Plus qu’une esquisse des Ménines – dont la composition changea en cours d’exécution –, cette toile doit être comprise comme une réduction du célèbre tableau. Le nom de Juan Bautista Martínez del Mazo reste le plus probable pour des raisons de style autant que de qualité. Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) La Famille de l’artiste 1664-1665 Huile sur toile, 149,5 × 174,5 cm Vienne, Kunsthistorisches Museum Wien, Gemäldegalerie Cette évocation évidente des Ménines, en contrechamp, met en scène les enfants issus des premier et deuxième mariages de Del Mazo, dont les armoiries figurent dans l’angle supérieur gauche. Les quatre personnages les plus à gauche sont identifiables avec certitude aux trois fils et à l’une des filles de la première épouse du peintre, Francisca. Il s’agit ainsi des petits-enfants de Velázquez. Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667) Portrait de Luis Martínez del Mazo, esquisse pour La Famille de l’artiste Vers 1664-1665 Huile sur toile, 38,1 × 27,3 cm Londres, The Trustees of Dulwich Picture Gallery épilogue Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Autoportrait 1640-1650 Huile sur toile, 45 × 38 cm Valence, Museo de Bellas Artes, collection de la Real Academia de San Carlos Velázquez 30 Attribué à Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Autoportrait 1644-1659 Huile sur toile, 103,5 × 85,5 cm Florence, Galleria degli Uffizi, Istituti Museali della Soprintendenza Speciale per il Polo Museale Fiorentino Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Cheval blanc 1634-1638 Huile sur toile, 310 × 243 cm Madrid, Palacio Real (Patrimonio Nacional) Œuvre inachevée, cette toile a pu servir de prototype pour les portraits équestres exécutés par l’atelier ou avec son intervention. Velázquez 31 scénographie Atelier Maciej Fiszer, scénographie, museographie, design. Velázquez appelle d’abord sobriété, modestie et élégance, ici le geste scénographique est nécessairement minimal. La scénographie s’articule autour d’un séquençage visuel très précis du parcours afin de guider le regard du visiteur de tableaux en tableaux, de lui faire découvrir pas à pas, au fil de sa visite, au détour d’une cimaise, les œuvres extraordinaires présentées. L’enchainement des salles est contrasté, c’est un parcours fait d’émotions qui se construit graduellement. Certaines salles sont rendues plus spectaculaires de par leur géométrie, les espaces de circulation pour le public sont généreux, par moments on joue avec la lumière naturelle, enfin la couleur s’affiche crescendo au fil de la visite… Les années de formation Salle B La première salle donne immédiatement la sensation d’une atmosphère intimiste et chaleureuse. Les cimaises sont peintes dans des tons légèrement chauds, la lumière est douce et diffuse, la géométrie de la salle est très simple avec l’accent mis sur le tableau l’Education de la Vierge, présenté sur une cimaise centrale, c’est la première séquence visuelle pour le public. Ensuite sur des murs de dimensions semblables, les tableaux se répondent les uns avec les autres, se démultipliant, en correspondance avec l’idée de la copie. La salle s’articule autour de trois sous-sections avec toujours comme principe de placer dans les axes visuels principaux les œuvres de Velázquez. Rotonde B C’est la première séquence de transition de l’exposition, elle est plus sombre, l’espace du musée disparait, les murs s’effacent pour donner toutes leurs places aux portraits éclairés de façon isolée. On favorise une forme de chassé-croisé des regards des portraits. Salle E L’espace s’ouvre, il est majestueux, baigné de clarté, mélangeant la lumière du nord naturelle existante via des dispositifs de velums sur les fenêtres de la salle et des sources artificielles justement dosées. Des cimaises de 6m de haut portent un seul tableau, elles rythment les séquences des toiles et notamment la croissance des portraits de l’infant chéri. La lumière des peintures est mise en valeur par des lampes offrant un spectre plus blanc, proche du jour, le tout sur des fonds légèrement gris assez absorbants. De nombreux bancs permettent de se reposer et de contempler les peintures. Pour la présentation du chef-d’œuvre La Vénus au miroir, point d’orgue de cette section, une grande salle ovale est bâtie. Coiffée d’un velum diffusant, la lumière y est douce et enveloppante, à l’image d’une salle traditionnelle de musée. Un banc circulaire permet de contempler le tableau à souhait. Velázquez portraitiste Salle D La géométrie se construit autour de grands murs courbes, elle évoque la galerie de portrait. La salle est subdivisé en trois sous-sections avec comme principe séquentiel des cimaises centrales portant les chefsd’œuvre dont le Portrait du pape Innocent X. Velázquez 32 Des couleurs aux tons plus soutenus différencient les sections, c’est la première apparition nette de la couleur dans le parcours. L’ensemble est baigné dans une lumière assez faible sur les murs et révélant la luminosité des œuvres. Les velazqueños Rotonde A Cette rotonde possède une géométrie propre spectaculaire. C’est la seconde séquence de transition de l’exposition. On y retrouve un espace beaucoup plus sombre permettant un découpage par la lumière des grands portraits en pied des velazqueños. Encore une fois, on joue du chassé-croisé des regards des portraits. Salle A La seconde partie consacrée au peintre del Mazo est articulée autour de grandes cimaises disposées en épi, complétés par de grands vélums diffusant la lumière naturelle extérieure. L’atmosphère y est plus claire. Ce principe géométrique permet de bien mettre l’accent sur certaines œuvres, notamment sur la version réduite des Ménines. Dans l’axe de la salle on découvre bientôt le grand Cheval Blanc de Velázquez, annonçant le final de l’exposition. Final Le cheval, encadré de deux autoportraits, sont présentés dans une chambre ovale noire. Tout concours à privilégier une lecture à nouveau intimiste des œuvres, à imprimer la rétine du visiteur de ces trois dernières toiles extraordinaires. Velázquez 33 principaux apports scientifiques de l’exposition Depuis la grande rétrospective organisée conjointement par le musée du Prado à Madrid et le Metropolitan Museum à New York en 1989/1990, la connaissance de Velázquez et de sa peinture s’est considérablement enrichie. Non seulement la compréhension du style et de la chronologie de l’artiste s’est affinée, mais de nouvelles œuvres et de nouvelles attributions sont venues redessiner, bousculer parfois, le corpus très réduit des tableaux acceptés du maître. A l’occasion de son exposition monographique en 2006, la National Gallery avait pu, à Londres, procéder à une mise à jour du regard critique porté sur le noyau le plus dur et le plus stable des toiles de Velázquez. Près de 10 ans plus tard, 25 ans après les manifestations madrilène et newyorkaise, il importait à la fois de faire un point sur l’état de la recherche mais aussi de proposer un panorama complet et cohérent de l’évolution artistique de Velázquez qui tienne compte des dernières nouveautés et formule, à son tour, de nouvelles hypothèses pour être débattues. Au nombre de ses principaux apports scientifiques, l’exposition du Grand Palais s’attache à présenter les tableaux récemment entrés dans le corpus, en raison de leur caractère inédit ou d’un revirement récent et largement accepté d’attribution, en l’espèce : L’Immaculée Conception (Séville, fondation Focus Abengoa), la Sainte Rufine (Séville, fondation Focus Abengoa), le Saint Jean Baptiste au désert (Chicago Art Institute), le Portrait de Sebastian de Huerta (coll. part.), la Jeune paysanne (coll. part.) etc. Elle souhaite ensuite saisir l’occasion de la présence d’un grand nombre d’œuvres certaines du maître pour discuter certains cas qui demeurent problématiques à l’instar de L’Éducation de la Vierge, un tableau tout récemment retrouvé dans les réserves de la Yale Art Gallery (New Haven) et attribué, non sans polémique, à Velázquez. Cette occasion unique qu’offre la juxtaposition éphémère de toiles pendant une exposition invite aussi à mieux préciser certaines zones frontières entre le maître et son atelier, tant dans sa jeunesse à Séville, qu’au plus haut de son activité à Madrid. Au cœur de cette problématique se trouve la figure de Juan Bautista Martinez del Mazo, gendre et meilleur disciple de Velázquez. Longtemps demeuré un artiste-tiroir, on avait pris l’habitude de lui attribuer par facilité tout ce qui n’était pas assez bon pour être de Velázquez luimême.Quelques œuvres restaient alors dans les limbes d’un entre-deux qu’il importe désormais de mieux comprendre. La présence d’un nombre significatif de ses tableaux, avec de nouvelles attributions (dont celle du fameux Portrait de l’infante Marguerite du Louvre, désormais définitivement écarté du nom de Velázquez pour celui de Martinez del Mazo), permet de mieux cerner les particularités de son identité artistique et les caractéristiques de son style par rapport à celui de son beau-père. Une section entière est ainsi consacrée au talent de Del Mazo resté dans l’ombre de Velázquez. A ses côtés, mais plus brièvement, sont évoqués d’autres assistants du peintre comme son esclave Juan de Pareja ou son collaborateur à Rome vers 1650 Pietro Martire Neri. L’exposition veut aussi mieux définir la notion de velazqueños, c’est-à-dire en somme d’évaluer l’influence de l’artiste sur son époque. Enfin la rétrospective du Grand Palais est l’occasion de revenir sur un point vivement débattu depuis longtemps à savoir l’influence possible du caravagisme sur la peinture de Velázquez. Le parti adopté dans l’exposition est de distinguer une première phase, dite naturaliste, d’une connaissance plus tardive et en tout cas indirecte de l’art de Caravage, passant dans un premier temps, vers 1620, par une connaissance des œuvres de Jusepe de Ribera et Luis Tristan et, dans un second temps, par la découverte, lors du premier voyage en Castille de l’artiste, de la peinture « moderne » pratiquée à Tolède par Juan Bautista Maino et des compositions de caravagesques de passages à l’exemple particulièrement éloquent de Bartolomeo Cavarozzi. La démonstration se veut avant tout visuelle, autour de deux triades, l’une sur le thème des «Larmes de saint Pierre», l’autre sur celui de «Saint Jean Baptiste au désert». Cette proposition permet en outre d’affiner la datation de ces œuvres et de résoudre ce qui paraissait encore chronologiquement ou stylistiquement incohérent pour certains dans l’évolution de l’artiste. Velázquez 34 quelques extraits du catalogue La Peinture à la Cour du roi d’Espagne, 1620 - 1670 Si avec le recul que nous donne l’histoire, la réussite de Velázquez apparaît comme l’apogée de l’âge d’or espagnol dans le domaine de la peinture, il faut rappeler que la période dans laquelle a débuté le peintre fut plutôt propice à l’épanouissement de cet art. Dès le début du siècle en effet, les premiers frémissements d’un renouveau se faisaient déjà sentir, et la scène artistique comptait déjà de nombreux talents avec lesquels Velázquez était en contact. À la mort de Philippe III, en 1621, la peinture à la Cour d’Espagne était cependant à l’image de la monarchie : épuisée et en mal de sang neuf. En raison d’un système bureaucratique sclérosé hérité de l’empereur Charles Quint, tous les postes de peintre du Roi étaient occupés par des artistes – pour certains issus de la génération qui décora l’Escorial entre les années 1560 et 1580 – qui estimaient que leur ancienneté justifiait à elle seule leur prédominance. Certains étaient de bons peintres, d’autres non. Les luttes entre les ambitions des uns et des autres et la protection de leurs acquis offrirent à Velázquez un contexte qui lui permit de se détacher du lot et de s’élever rapidement dans la hiérarchie. Malgré quelques cahots, son parcours fut des plus linéaires. [...] À la Cour d’Espagne, le portrait formait une spécialité à part, et c’est en qualité de portraitiste que le jeune Velázquez fut nommé peintre du Roi en 1623. Sa mission première était de renouveler l’image de la monarchie espagnole, c’est-à-dire d’en présenter un visage autre que celui de l’effondrement d’un règne dans la banqueroute, l’épuisement et les échecs diplomatiques, un visage qui annoncerait au contraire un retour à l’âge d’or tant regretté de Philippe II, lorsque personne ne contestait la suprématie mondiale de l’Espagne. Compte tenu de ce qu’était alors le statut du portrait de cour en Espagne, on attendait un renouvellement équivalent à celui qu’Anthonis Mor (Antonio Moro) et Titien avaient apporté au début de la dynastie. [...] Il est probable que le plaisir que manifesta la royauté à la vue des premières œuvres de Velázquez – promptement récompensé pour le travail accompli alors que d’autres attendaient longtemps avant d’être rémunérés – aggrava les ressentiments qui s’accumulaient contre le jeune artiste. La crise prit une tournure aiguë à l’occasion d’un célèbre concours tenu en 1627 pour lequel chacun des quatre peintres salariés du roi durent peindre leur version d’un même sujet, « Philippe III et l’expulsion des Morisques à Valence ». Le tableau de Velázquez, perdu depuis le XVIIIe siècle, devait être accroché dans la « Nouvelle Salle » (Salon Nuevo) du palais, où tous les peintres avaient travaillé et qui devenait le lieu de tensions de plus en plus vives6. Or, L’Expulsion des Morisques était un portrait, ce qui n’était pas le domaine de compétence des rivaux de Velázquez. Rien ne peut mieux illustrer la manière dont le concours a été biaisé en faveur de ce dernier qu’un portrait récemment découvert du duc de Feria, qui fut l’un des plus grands commandants militaires de son temps, et que l’on peut attribuer avec certitude à Carducho, vers 1620-1627. Dans ce portrait rare, l’artiste s’efforce de dépasser le style archaïque de Villandrando et de González , mais le résultat paraît pâle à côté de la profondeur et de l’assurance de ceux de Velázquez à la même époque. La réussite du jeune artiste était, pourrait-on dire, programmée. [...] Rien ne prouve que le jeune Sévillan ait été ouvertement influencé par le style de Rubens pendant les nombreux mois que les deux peintres passèrent ensemble. Mais, sur le plan personnel, cette rencontre a certainement contribué à transformer la personnalité du jeune homme. Son style connaît en effet un changement spectaculaire à l’époque – les portraits royaux de 1628-1629 sont beaucoup plus fluides et plus gracieux – et il est difficile de ne pas imaginer que cette évolution ait pu être provoquée par la cohabitation des deux grands peintres durant sept mois. Libéré des critiques constantes et sournoises de ses rivaux d’arrière-garde et vivant à proximité d’une idole d’une réelle générosité d’esprit, le jeune Velázquez parvint finalement à s’affranchir du naturalisme réducteur de sa prime jeunesse et à dépasser les querelles de palais. Dans cette sorte de « master class », il comprit le véritable potentiel de la peinture à l’huile et apprit à mieux l’utiliser à ses propres fins. Peu après le départ de Rubens, Velázquez embarque pour l’Italie avec le marquis de Spínola, un proche allié d’Olivares. Le but officiel de ce séjour d’un an et demi, qui est également une récompense pour services Velázquez 35 rendus, est de parachever son éducation en découvrant les grands artistes et les chefs-d’œuvre de la péninsule italienne. Pour cela, il bénéficie de tous les avantages et de toutes les introductions possibles, et cette expérience va le transformer plus profondément encore que les sept mois passés auprès de Rubens. Au début de l’année 1631, il rentre à Madrid en artiste mûr, prêt à assumer son rôle dans l’un des partenariats artistiques les plus admirables de l’histoire de l’art. [...] On ne connaît pas aussi bien qu’on le souhaiterait le fonctionnement de l’atelier de Velázquez, mais il est clair qu’un certain nombre d’artistes – notamment de portraitistes qui faisaient partie de l’atelier ou pratiquaient de leur côté – ont, à partir des années 1630, imité le style du maître avec plus ou moins de compétence. Plusieurs peintres mentionnés par Palomino – Juan de Pareja, Juan de Alfaro, Francisco de Burgos Mantilla et Francisco de Palacios, par exemple – sont ou pourraient être associés à certains portraits exécutés dans le style de Velázquez mais pas assez convaincants pour être de la main du maître. Velázquez a surtout eu des liens personnels très étroits (semblables à ceux que lui-même avait eus avec Pacheco) avec son gendre, Juan Bautista Martínez del Mazo (vers 1612 – 1667), qui a très certainement été son apprenti. À la tête de l’atelier, Mazo devait adopter un style le plus proche possible de celui de Velázquez, et même Antonio Palomino parle de la difficulté de distinguer entre les originaux du maître et les copies de Mazo. Son style personnel est donc difficile à définir, mais des progrès en ce sens ont été réalisés. De fait, la personnalité de Mazo en tant que portraitiste indépendant, et surtout comme paysagiste, est aujourd’hui mieux définie. Se tenant à l’écart des autres artistes de son temps, mais très proche de son beau-père à la fin de sa vie, il n’a pratiquement pas travaillé pour l’Église. Velázquez lui transmit en outre nombre de privilèges que le roi lui avait accordés, en veillant autant qu’il le pouvait à ce que son gendre progresse à la Cour et bénéficie d’avantages auxquels aucun autre artiste n’avait droit. Il est donc normal qu’à la mort de Velázquez, en 1660, Mazo ait été nommé peintre de la Cour auprès de Philippe IV. Ce succès personnel dura néanmoins peu car le roi mourut en 1665 et l’artiste à peine un an et demi plus tard. William B. Jordan Velázquez, une lente découverte Que les Français aient longtemps totalement ignoré l’œuvre de Velázquez est un fait bien connu qui s’explique assez facilement. L’engouement soudain qui, au cœur du XIXe siècle, a succédé à cette indifférence a fait l’objet de deux expositions : en 1999, le musée de Castres offrait une première approche de la question, centrée sur l’influence de l’artiste sur les peintres français ayant fait le voyage d’Espagne ; en 2003, le dialogue entre Velázquez et Manet au musée d’Orsay couronnait une magistrale analyse du goût du XIXe siècle français pour la peinture espagnole. Cette question n’a donc pas besoin d’être reprise. Il nous semble que cette première exposition consacrée en France à Velázquez et son entourage offre l’opportunité d’examiner en détail la manière dont les Français ont pu se faire progressivement, de façon souvent indirecte et chaotique, pour y parvenir à la fin des années 1860, une idée de plus en plus juste de cet inconnu qui devint pour Manet et ses contemporains « le peintre des peintres ». Velázquez, cet inconnu Selon Palomino, source fondamentale pour notre connaissance de l’artiste, Velázquez souhaitait visiter Paris en rentrant de son second séjour en Italie (1649-1651). Les menaces de guerre l’en dissuadèrent. Que de choses ce voyage n’aurait-il pas changées ! Les quelques contacts que Velázquez eut avec la famille royale française ne touchèrent en effet guère le monde artistique parisien. Exécutée par l’atelier, la série de portraits de la maison d’Autriche commandée par la reine mère en 1654 pour ses appartements d’hiver au Louvre, avec L’Infante Marguerite, fut à peine mentionnée par Félibien (1679) ou Germain Brice (1706). Aucun de ses portraits de l’infante Marie-Thérèse, future reine de France, ne parvint à Paris. Velázquez, maréchal du Palais, chevalier de l’ordre de Saint-Jacques, assista – Palomino nous le rapporte – à la rencontre de l’infante et de Louis XIV, le 7 juin 1660, dans le décor qu’il avait conçu sur l’île des Faisans. La Cour française savait-elle seulement qu’il était aussi peintre ? De l’Espagne, on connaissait bien alors la littérature mais on semblait ignorer qu’elle pût avoir des peintres. [...] Velázquez 36 Lebrun et les guerres napoléoniennes Le Consulat ouvrit les portes de l’Espagne. Sans se préoccuper des lois qui interdisaient depuis 1779 la sortie d’œuvres du territoire espagnol, le premier à s’y servir fut Lucien Bonaparte, ambassadeur de novembre 1800 à novembre 1801. C’est à Madrid qu’il commença à « collectionner », des tableaux italiens et flamands principalement. À la fin de sa mission, il rapportait à l’hôtel de Brienne un Velázquez superbe et unique, La Dame à l’éventail, dont le destin, nous le verrons plus loin, illustre l’âpre lutte franco-anglaise pour la possession de toiles d’un peintre qui n’a guère été prolifique. Du côté des marchands, les Français tirèrent les premiers, avant Buchanan et Wallis : de mars à novembre 1807, Jean-Baptiste Lebrun (1748-1813) parcourut l’Espagne pour « révéler au monde une école inconnue », dans l’espoir de fructueuses affaires [...] Lebrun avait-il raison de penser que les Français ne s’intéresseraient pas à Velázquez ? Leur connaissance du peintre espagnol n’avait certes guère fait de progrès pendant les guerres napoléoniennes : au musée Napoléon, où était accroché L’Infante Marguerite, on avait pu voir La Famille du peintre (rendue à Mazo) prise à Vienne mais La Tunique de Joseph était restée dans les réserves. Les spoliations de l’armée française ne touchèrent qu’à peine Velázquez : les dernières œuvres de jeunesse demeurées à Séville étaient déjà vendues aux Britanniques ; seul le portrait de belle qualité de l’Infante Marie-Thérèse semble avoir été découpé par un Français dans le palais du Buen Retiro qu’occupaient les troupes. Si Joseph Bonaparte emporta et abandonna dans sa fuite Le Porteur d’eau (Londres, Apsley House) et Deux hommes à table, le seul Velázquez donné officiellement en cadeau à un officier fut le Philippe IV en brun et argent reçu par le général Dessoles. Entre Londres et Paris : Lapeyrière Les années 1810-1825 voient Velázquez apparaître dans le collectionnisme français. À Londres, en pleine récession économique, Buchanan se plaignait de ces « spéculateurs » venus de France. Il les avait vus à la vente de la collection de Lucien Bonaparte, les 14 et 15 mai 1816 : La Dame à l’éventail, probablement achetée dès cette date par le banquier espagnol Alejandro Aguado, exilé en France depuis 1815, fit un prix très moyen (42 livres). Elle revenait donc en France, bientôt installée dans l’hôtel d’Augny, où elle demeura jusqu’à la mort d’Aguado en 1843. Le cas d’Augustin Lapeyrière (1779-1831), receveur général du département de la Seine, banquier et promoteur immobilier, est exceptionnel car il donne une place prépondérante à l’artiste espagnol dans une collection typique, par son éclectisme et son mouvement, de celles des financiers collectionneurs. [...] Les Français et l’ouverture du musée du Prado En novembre 1819, l’ouverture au public du musée du Prado, abritant les collections royales, inaugurait un changement considérable dans la connaissance que l’Europe avait de Velázquez. Son œuvre passait brusquement de l’isolement des palais de la monarchie au grand jour. [...]. Que virent les premiers visiteurs français du Prado ? Mérimée, après s’être extasié sur la peinture italienne et flamande, admire rapidement la variété de la manière, le coloris et la fraîcheur des carnations, les paysages, déplore le manque d’expression, le trop grand nombre de portraits dans la peinture d’histoire et oublie Les Ménines ; Louis Viardot, qui avait longuement séjourné en Espagne en 1823-1824 et qui possédait depuis 1835 L’Infante Marie-Thérèse, publie dans ses Notices sur les principaux peintres d’Espagne la première étude personnelle sur Velázquez, enrichie d’une analyse très sensible des grandes scènes du Prado avec enfin une mention des Ménines, connues alors comme La Famille de Philippe IV, concluant : « les procédés les plus simples et les plus habiles produisent le résultat le plus vrai, l’illusion la plus complète […] Velázquez est le premier des maîtres ». Taylor, écrivant après la formation de la Galerie espagnole, ajoute : « Jamais on n’a poussé plus loin toutes les qualités de la science de la peinture. Jamais on n’a porté aussi haut les effets magiques de la couleur et de la lumière. » Quelques années plus tard, en 1846, Théophile Gautier visitait le Prado en sortant des corridas qui fêtaient le mariage du duc de Montpensier et de l’infante Maria Luisa : il ne regarda que l’école espagnole, Velázquez bien plus que Zurbarán ou Murillo ; sa relation enthousiaste et très complète annonce l’adhésion profonde de sa génération à la recherche de vérité qui domine la démarche de l’artiste. Et tous de conclure qu’il n’y a qu’au Prado qu’on peut l’admirer ! Véronique Gérard Powel Velázquez 37 quelques notices d’œuvres Diego Rodriguez de Silva y Velázquez (1599-1660) L’Immaculée Conception 1618-1619 Huile sur toile, 135 × 101,6 cm Londres, The National Gallery L’ordre du Carmel portait une dévotion particulière à l’Immaculée Conception et revendiquait la primauté de sa reconnaissance, qu’il faisait remonter à l’apparition d’une nuée au prophète Élie. La tradition avait interprété ce nuage comme la préfiguration de Marie. Dans ce contexte, le lien entre la vision de Jean et celle d’Élie devenait évident. Le disciple du Christ, retiré sur l’île de Patmos, avait lui aussi assisté à une apparition, celle de la Femme de l’Apocalypse, rapidement assimilée à la Vierge. Habillée de soleil, couronnée d’étoiles, la lune sous ses pieds, l’Immaculée Conception constitua largement son iconographie à partir du récit johannique. Velázquez, fidèle aux exemples de Pacheco – plus qu’à ses textes qui n’étaient peut-être pas encore écrits –, reprend les couleurs traditionnelles de Marie pour la tunique et le manteau. Comme son maître, il donne à la lune la forme d’une sphère translucide, alliant vérité de l’observation astrologique et symbolique de la pureté mariale. Dans la partie inférieure de la composition figure l’ensemble des emblèmes de l’Immaculée, issus de l’Apocalypse, du Cantique des cantiques, du Livre de l’Ecclésiastique et du Livre des Proverbes, que l’on retrouvait dans les litanies de la Vierge [...] Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) La Mulata 1617-1618 Huile sur toile, 55,9 × 104,2 cm Chicago, The Art Institute of Chicago [...]La mise en scène de la population noire de Séville ne doit pas surprendre. Après Lisbonne, la capitale andalouse était la première concentration européenne en nombre d’esclaves. Cette réalité faisait partie du quotidien du peintre. Son père en possédait à son service, Juan Martínez Montañés et Francisco Pacheco également. Velázquez lui-même put disposer d’esclaves. Ce fut au moins le cas plus tard dans sa carrière, au milieu du siècle quand il entreprit son second voyage en Italie avec un certain Juan de Pareja, mulâtre et collaborateur, que le peintre affranchit en 1650.[...] Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Saint Thomas 1619-1620 Huile sur toile, 94 × 73 cm Orléans, musée des Beaux-Arts [...]le Saint Thomas et le Saint Paul sont les tableaux les plus évidemment caravagesques peints par le jeune Sévillan. S’il reste à prouver qu’il ait pu voir directement des œuvres du maître lombard, les Apôtres d’Orléans et de Barcelone laissent penser qu’il connaissait certaines des premières créations de Ribera. Le cadrage, la frontalité de la mise en page, la franchise de la touche, la forte présence du modèle, rappellent en effet l’apostolado exécuté à Rome pour Pietro Cussida[...] La mise modeste du saint, conforme aux prescriptions d’une Église soucieuse de réaffirmer l’humilité de ses premiers membres, est servie par une composition puissante mais sobre, à la palette terreuse et sourde. Les plis profondément creusés dans le pesant manteau ocre rappellent l’art de la taille des sculptures en bois espagnoles. Le clair-obscur accusé accentue cet effet de relief. La touche nourrie, dense, lourde, donne au modèle, peint sur le vif, une présence imposante et directe. Le profil du jeune homme, dans la formule duquel Manuela Mena Marqués voit l’éventuelle reprise d’une monnaie antique, évoque les traits du Saint Jean à Patmos de Londres ou de la Tête d’homme de l’Ermitage.[...] Velázquez 38 Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de l’infant Baltasar Carlos avec un nain Vers 1631 Huile sur toile, 128 × 102 cm Boston, Museum of Fine Arts [...] Ainsi que le relève Du Gué Trapier, il s’agit de la première apparition d’un nain dans le corpus de Velázquez. Cette association avec un membre de la famille royale n’est pas inédite. Elle obéit au contraire à une tradition bien établie du portrait de cour que l’on observe jusque dans Les Ménines. On a cherché à reconnaître dans le compagnon de l’infant les traits de Francisco Lezcano. Celui-ci n’est pourtant entré au service de la Couronne qu’en 1634. La proposition d’y voir un ajout postérieur de l’artiste (Pantorba, 1955 ; cat. exp. New York, 19891990) n’est guère crédible tant la composition paraît puissante, cohérente et équilibrée. L’idée de Velázquez de représenter le jeune prince au moment où déjà s’achève pour lui le temps insouciant de l’enfance est au contraire éloquente, superbe et émouvante. Le regard inquiet que lui jette son ancien camarade de jeu – le seul adulte des deux pourtant ! – augmente l’expression de la gravité de la charge qui incombe à l’enfant, met une distance définitive entre les deux personnages et apporte une touche mélancolique à ce premier portrait officiel. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Autoportrait 1640-1650 Huile sur toile, 45 × 38 cm Valence, Museo de Bellas Artes La plus grande confusion règne autour des autoportraits ou prétendus autoportraits de Diego Velázquez. Le tableau du musée des Beaux-Arts de Valence, avec la notable exception des Ménines – mais cette œuvre est-elle réductible à un autoportrait ? –, est ainsi la seule représentation du peintre par lui-même qui soit, depuis sa restauration en 1986, acceptée sans réserve par la critique. Faire son portrait pour un artiste n’était pas en Espagne un usage aussi répandu qu’en Italie, en France ou dans les Flandres. Aussi ne faut-il pas s’étonner que la première occurrence d’un autoportrait de Velázquez soit rattachée à son séjour romain de 1630. Le témoignage de Pacheco, qui possédait l’œuvre, le décrit comme peint « dans la grande manière de Titien ».[...] Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de Philippe IV Vers 1654 Huile sur toile, 69,3 × 56,5 cm Madrid, Museo Nacional del Prado [...] L’œuvre offre l’une des dernières images officielles du souverain dans la dernière décennie de son règne. Elle fut à l’origine d’un grand nombre de répliques et de variantes, en buste ou en pied, dans le but de fournir et de diffuser une effigie « à jour » du monarque. Quoique la question soit débattue, le portrait du Prado pourrait être un prototype à destination de l’atelier chargé de dupliquer l’image royale. La virtuosité assurée de son exécution, rapide, ferme, éloquente, désigne sans ambages le seul pinceau du maître. Son caractère ébauché – « dessiné en peinture », selon l’expression alors utilisée –, ses repentirs laissés visibles, son inachèvement flagrant mais aussi l’intimité mélancolique qu’il laisse transparaître, confortent l’hypothèse d’un portrait pris sur le vif et ajusté sur un costume aussi sommairement que puissamment mis en place. Ces mêmes caractéristiques se retrouvent dans le Portrait de la reine Marie-Anne, peint dans les mêmes années (1653-1656) et destiné peut-être à la fabrique de pendants aux différents portraits de Philippe IV. Velázquez 39 Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) L’Infante Marie-Thérèse Vers 1652 Huile sur toile 34,3 × 40 cm New York, The Metropolitan Museum of Art Née en 1638, l’infante Marie-Thérèse est l’unique fille du premier mariage de Philippe IV à avoir survécu. La mort du prince Baltasar Carlos, en 1646, lui donne en outre une place dynastique prépondérante qui fait d’elle l’unique héritière de Philippe IV, et de son mariage, un enjeu politique de premier plan. La demande et la multiplication de ses portraits en furent le corollaire logique et habituel, de sorte qu’à partir du moment où la jeune fille atteignit l’âge d’être mariée, son effigie fut réclamée et envoyée de toutes parts. La correspondance du souverain avec la sœur Luisa Magdalena de Jesús, qui avait été la gouvernante de la princesse, témoigne du désir et du plaisir d’obtenir des « images » de la famille royale. En juillet 1648, la religieuse priait Philippe IV de lui faire parvenir un portrait de l’infante. En 1651, c’est cette dernière qui informe la religieuse qu’elle vient de poser pour un portrait. Il avait fallu attendre le retour à Madrid de Velázquez, occupé en Italie entre 1648 et 1651. Le 5 juillet 1653, enfin, sœur Luisa Magdalena remercie le roi pour les tableaux de ses parentes, c’est-à-dire probablement de Marie-Thérèse, de la nouvelle reine Marie-Anne, épousée en 1649, et de la jeune Marguerite, née en 1651. La toile new-yorkaise, dont l’âge du modèle semble indiquer une exécution vers 1652 [...], n’était cependant pas destinée à être expédiée comme cadeau diplomatique ou marque d’affection. À l’instar du Portrait de Philippe IV et du Portrait de Marie-Anne, il s’agissait sans doute d’un prototype destiné à l’atelier afin qu’il puisse dupliquer l’image de la princesse pour répondre aux nombreuses demandes de son portrait. La vivacité de l’expression, servie par une peinture généreuse et vibrante, donne au modèle une présence qui trahit une exécution sur le vif. L’impressionnante coiffure, semée de papillons scintillants, encadre comme un écrin le visage de la princesse. Cette nouvelle mode, qui s’épanouit dans les années 1650, s’était timidement mise en place dès le milieu de la décennie précédente, ainsi qu’en témoigne un autre portrait de l’infante exécuté par Del Mazo. Tout le charme du tableau du Metropolitan réside cependant dans l’impression de vie qui se dégage du regard franc, des lèvres et des joues roses – signe de bonne santé – du modèle, auxquels fait écho le chatoiement argenté des papillons de soie. Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660) Portrait de l’infante Marguerite en bleu Vers 1659 Huile sur toile, 126 × 106 cm Vienne, Kunsthistorisches Museum Wien Le Portrait de l’Infante Marguerite en bleu est le troisième tableau de la jeune princesse à avoir été envoyé à la cour de Vienne après ceux, en robe rose et en robe blanche, arrivés respectivement en 1654 et 1656 (Vienne, Kunsthistorisches Museum). Peut-être en 1659 l’infante étaitelle déjà promise à Léopold Ier, qu’elle épousa sept ans plus tard ? La régularité des envois de son portrait témoigne d’un souci de suivre les traits de la princesse et de disposer d’une image à jour de sa personne. La naissance de l’infant Felipe Próspero en 1657 l’avait écartée de l’ordre de succession de la couronne espagnole. La mort, la même année, de l’empereur Ferdinand III, posait en revanche la question du mariage de l’héritier, l’archiduc Léopold. Il fallait alors attendre que sa jeune cousine espagnole soit en âge de convoler. L’œuvre, « excellemment peinte », selon Palomino, fut adressée, aux dires du même auteur, à la cour impériale en compagnie du Portrait de l’infant Felipe Próspero exécuté la même année. Il s’écoula toutefois une longue période pendant laquelle on crut reconnaître dans ce témoignage la toile aujourd’hui conservée au musée de Budapest, avant que l’original du musée de Vienne ne soit redécouvert en 1923 dans un dépôt de la Hofburg et immédiatement identifié par Gustav Glück comme l’œuvre de Velázquez citée par Palomino. [...] Velázquez 40 Velázquez à Paris A la brûlante question « combien le Louvre conserve-t-il de tableaux de Velázquez ? », il faut malheureusement sans doute répondre « aucun ». Ce manque constitue à l’évidence la lacune majeure des collections du plus grand musée du monde, un défaut que les précédentes générations de conservateurs ont à plusieurs reprises cherché à corriger depuis le triste départ du musée espagnol de Louis-Philippe. Six œuvres cependant gravitent dans l’orbite du maître : un portrait de la princesse Marguerite, envoyé en 1654 à la reine Anne d’Autriche pour servir à la décoration de ses appartements d’hiver ; un portrait de Philippe IV en tenue de chasse, acquis en 1862 et déposé au musée Goya (Castres) depuis 1949 ; un portrait de l’infante Marie-Thérèse, future reine de France, entré grâce au legs La Caze en 1869 ; un portrait de la reine Marie-Anne, arrivé à l’occasion d’un échange patrimonial polémique entre les gouvernements du général Franco et du maréchal Pétain en 1941 ; un fragment d’une composition représentant quatorze petits personnages, Les Petits Cavaliers, célèbre pour avoir été copié par Manet notamment ; un portrait d’une femme inconnue enfin, vêtue à la mode espagnole des années 1650-1660. Cette dernière toile est aujourd’hui attribuée à Juan Bautista Martinez del Mazo, collaborateur et gendre de Velázquez, un nom déjà évoqué en 1961 par Xavier de Salas et à nouveau défendu par Pierre Curie après la restauration de l’œuvre en 2007-2008. Au-delà de ce cas parfaitement clarifié, la préparation de la grande rétrospective du Grand Palais imposait, en même temps qu’elle en fournissait l’occasion idéale, une réévaluation critique et une mise au point du statut des cinq tableaux restants. A l’automne 2013, le Portrait de l’infante Marguerite et le Portrait de la reine Marie-Anne furent prêtés au musée du Prado dans le cadre de l’exposition Velázquez y la familia de Felipe IV offrant la possibilité d’en comparer le style et le niveau de qualité au contact d’œuvres indiscutables de l’artistes. Les deux toiles furent présentées comme des tableaux d’atelier et la confrontation confirma qu’il ne pouvait s’agir de portraits exécutés par Velázquez lui-même. L’opportunité fut en outre saisie de faire étudier le Portrait de la reine Marie-Anne par le laboratoire du Prado, aux côtés de la version originale conservée par le musée madrilène. L’histoire matérielle du tableau du Louvre, entré dans les collections françaises en 1941 seulement, était en effet largement espagnole. Quoique les résultats de l’étude aient confirmé l’impression à l’œil nu, il fut décidé d’entreprendre à Paris la restauration de l’œuvre, encombrée par la crasse déposée par le temps, par des interventions anciennes altérées et par un vernis inégalement oxydé. Le travail effectué aux ateliers du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) et confié aux mains expertes de Regina Moreira a permis de révéler, sinon un Velázquez authentique, du moins une toile à l’aspect bien plus séduisant et frais qu’auparavant, du meilleur niveau de l’atelier. La composition en outre nous conserve l’image de l’œuvre telle que Velázquez l’avait conçue alors que la toile du Prado fut modifiée par un agrandissement postérieur. L’exposition du musée du Prado fut aussi l’occasion de constater combien le charmant portrait de la princesse Marguerite gagnerait à être soulagé d’une partie de son vernis jaunie. L’impeccable restauration menée par Anne Lepage révéla une vivacité de coloris et des détails d’exécution qui permirent de porter un regard renouvelé sur l’œuvre et de pouvoir en proposer avec une certaine assurance l’attribution à Martinez del Mazo. L’étude et la définition de son style par rapport à celui de Velázquez constituent en effet l’un des enjeux de l’exposition du Grand Palais. A ce titre, le nom du gendre de Velázquez sera également proposé pour les fameux Petits Cavaliers qui plurent tant à Manet. L’impossibilité pour le Kunsthistorisches Museum de Vienne de prêter leur Portrait de l’infante Marie-Thérèse empêchera malheureusement de pouvoir à Paris le comparer avec l’exemplaire du Louvre. Si le visage est une grande réussite picturale, le costume en revanche témoigne d’une facture un peu sèche et mécanique qui indique une large participation de l’atelier. La toile déposée au musée Goya enfin, peu connue et rarement présente aux grandes expositions, est peutêtre le tableau le plus prometteur. Rapidement cataloguée par la critique parmi les œuvres d’atelier, son indéniable qualité nous a incités à en programmer l’analyse par le laboratoire du C2RMF en prévision d’une restauration qui fut confiée à Isabelle Chochod. Le rapport scientifique rédigé par Gilles Bastian a ainsi non seulement confirmé, malgré de profondes usures, l’excellent niveau du tableau, mais a révélé l’existence Velázquez 41 d’un certain nombre de repentirs (changements d’idée du peintre en cours d’exécution) que l’on retrouve dans l’autre version, considérée comme originale, du musée du Prado. La conclusion logique de ce constat porte à penser que les deux œuvres furent peintes simultanément, le peintre passant de l’une à l’autre au gré de ses expérimentations et recherches de solutions et de formules. Le visage, plus fade que celui de l’exemplaire madrilène est en revanche peut-être une répétition d’après ce dernier. Certains détails en outre, malgré une couche picturale fatiguée, sont de virtuoses morceaux de peinture, à l’instar du gant, du chien, et du paysage dont la liberté et l’indépendance signalent la présence d’un grand peintre à l’œuvre. Sur les pas du siècle de Velázquez à Paris - Les Invalides dont la construction en 1670 s’inspire du monastère de l’Escorial - La chapelle des mariages de Saint-Sulpice qui conserve l’immense toile du Mariage de la Vierge par Antonio de Pereda, peintre de Madrid, contemporain de Velázquez, qui prit part à la décoration de la célèbre Salle des Royaumes au palais du Buen Retiro. - Le palais du Louvre, notamment les anciens appartements d’Anne d’Autriche, sœur de Philippe IV, dont une partie du décor célèbre la Paix des Pyrénées entre la France et l’Espagne. - Le Val-de-Grâce, fondé par Anne d’Autriche qui, à l’imitation des usages espagnols, se fit aménager un appartement royal au cœur du couvent. - L’église Saint-Médard qui conserve un Saint Joseph et l’Enfant de Francisco de Zurbaran, compatriote et ami de Velázquez qui témoigna pour lui au moment de sa candidature pour devenir chevalier de l’ordre de Santiago. Velázquez 42 pourquoi Les Ménines ne seront pas au Grand Palais ? Il est légitime que le futur public de l’exposition s’attende à y trouver Les Ménines. Il est compréhensible même qu’il l’y cherche, d’une salle à l’autre, et finisse par poser la même question que celle de Théophile Gautier devant l’œuvre elle-même à Madrid : « où est le tableau » ? La réponse est simple : le tableau n’y est pas. Comment expliquer que la toile la plus importante et la plus célèbre de l’artiste auquel on consacre une rétrospective - la première en France ! - soit absente ? On aurait beau jeu de se réfugier derrière le prétexte de la fragilité de l’œuvre. Elle l’est sans doute, mais ce n’est en l’espèce pas le critère qui doit prévaloir. On pourrait rappeler que le règlement interne du musée du Prado interdit à ses conservateurs de prêter plus de sept Velázquez pour une même exposition. La question cependant ne réside pas davantage dans cette clause. On pourrait enfin s’abriter derrière un refus catégorique du musée espagnol de se séparer de ce chef d’œuvre, ne serait-ce que pour quelques mois. Il est certain qu’il l’aurait fait. Il aurait eu raison de le faire. Toutefois, quand bien même la proposition serait venue de Madrid, en conscience, nous n’aurions pas emprunté Les Ménines. Il est des œuvres qu’il est impossible de réduire à un simple tableau, à une simple sculpture ou à un simple objet d’art, Les Ménines en font partie. Le lien de la toile avec l’Espagne, dans son histoire comme dans son territoire, le fait qu’elle ait été peinte à Madrid, à quelques kilomètres du lieu qui la conserve aujourd’hui ne sont pas les uniques raisons de son inamovibilité, même si l’évidence veut que ce soit au Prado et au Prado seul qu’elle peut le mieux dire ce qu’elle a à dire au nombreux visiteurs qui font le voyage pour la voir. Si Les Ménines ne sont pas un simple tableau, c’est parce que la charge symbolique (le symbole de l’Espagne, du Siècle d’Or, de Velázquez, du triomphe de l’art) que porte l’œuvre dépasse les seules questions de sa matérialité, de sa conservation, bonne ou mauvaise, et des capacités logistiques à la déplacer sans risque. Les Ménines ne se déplacent pas, non seulement parce que le risque «0» n’existe pas, mais parce que plus qu’un tableau, Les Ménines sont un monument. Le peintre Luca Giordano avait dit des Ménines qu’elles étaient « la théologie de la peinture ». Penserait-on à déplacer une cathédrale pour une exposition ? La comparaison peut paraître outrancière, mais il faut faire abstraction des questions techniques - nous avons dit que là n’était pas le débat -, et comprendre qu’il s’agit avant tout d’une question morale. Les Ménines sont un monument de la peinture, un monument de l’art, un monument de l’Histoire, un monument espagnol, et les monuments on les visite, on va à eux, on ne les déplace pas (ou en tout cas on ne devrait pas !). Alors, de même qu’il ne faut pas prêter Les Ménines, il ne faut pas les emprunter. Et, c’est de part et d’autres, la responsabilité collective de tous les acteurs de la culture et du patrimoine que de garantir cette sacrosainte prévention, en dépit des pressions, souvent les mieux intentionnées, et des tentations, parfois grandes. Cette déontologie, heureusement, ne s’applique qu’à un nombre extrêmement réduit d’œuvres, dont la liste n’est pas aussi subjective qu’on pourrait le croire. Pour le bonheur des visiteurs et des commissaires d’exposition, beaucoup d’autres œuvres et de chefs d’œuvres restent empruntables. Le Grand Palais aura ainsi la joie d’en faire découvrir un grand nombre provenant du monde entier. Si les Ménines seront bien absentes, c’est qu’elles sont à leur place, au Prado, mais aussi et surtout dans toutes les têtes et tous les cœurs. C’est le moyen le plus sûr de les y conserver, en 2015 et pour les siècles à venir. dispositif numérique dans l’exposition autour des Ménines : Une tablette numérique présente de façon linéaire le module interactif de l’e-album de l’exposition (cf p. 48) qui présente de façon synthétique et comparative trois lectures différentes du tableau par Michel Foucault, Jacques Lacan et Jonathan Brown, professeur à l’Institut des Beaux-Arts de l’Université de New York. Velázquez 43 le commissaire de l’exposition Né à Strasbourg en 1980, Guillaume Kientz entame des études d’histoire de l’art après un diplôme de Sciences politiques. Il est titulaire d’une maîtrise effectuée à Rome sur le portrait cardinalice au XVIIe siècle et d’un master II Recherches consacré aux collections du musée Granet d’Aix-enProvence. Il rédige actuellement sa thèse sur la peinture en Espagne au début du XVIIe siècle. Diplômé de l’Institut national du Patrimoine en 2008, il intègre la Conservation régionale des Monuments historiques d’Auvergne avant de rejoindre, en 2010, le musée du Louvre où il est chargé des collections de peintures et sculptures espagnoles, portugaises et latino-américaines. Commissaire de l’exposition « Le Mexique au Louvre, chefs-d’oeuvre de la Nouvelle Espagne » en 2013, il organise la même année des journées d’études consacrées à Goya. En 2014, il dirige un colloque international dédié à Greco et la France et assure le co-commissariat d’une exposition Ribera à Rennes et à Strasbourg. Ses recherches actuelles portent sur le caravagisme en Europe et la naissance d’une école de la réalité. Il travaille en outre à divers projets dont le recensement de l’art espagnol dans les collections françaises et la poursuite de l’étude du musée espagnol de Louis-Philippe. © Cecil Mathieu Velázquez 44 catalogue de l’exposition avant propos Philippe IV et Velázquez. Velázquez et Philippe IV par Jonathan Brown Essais Velázquez à Paris par Guillaume Kientz La France et l’Espagne à l’époque de Velázquez par John H. Elliott Séville 1600 : une nouvelle Renaissance ? par Vicente Lléo Cañal Aux origines du naturalisme espagnol par Benito Navarrete Prieto La peinture à la cour du roi d’Espagne, 1620-1670 par William B. Jordan Artistes et courtisans : peindre à la Cour de Philippe IV par Javier Portús Velázquez, une lente découverte par Véronique Gérard Powell grAnd pAlAis sommaire : velAzquez À travers un panorama complet de ses œuvres, le catalogue retrace le parcours de Velázquez, des premières influences qu’il a reçues jusqu’à celles qu’il exercera sur les artistes qui le suivront, les velazqueños, mettant l’accent sur l’évolution de son art, et dressant un portrait vivant de l’artiste inscrit au coeur des courants artistiques, sociaux et politiques de son temps. 2015 le cAtAlogue de l'exposition velAzquez grAnd pAlAis 25 mArs – 13 juillet 2015 EXE RELIÉ VELASQUEZ.indd 24 09/02/15 10:30 Catalogue Les années de formation I. Dans l’atelier de Pacheco ; II. Variations naturalistes ; III. La découverte du caravagisme ; IV. Entre Séville et Madrid : premiers portraits Velázquez peintre du roi V. Le premier voyage en Italie ; VI. Baltasar Carlos, l’infant chéri ; VII. Mythologies Velázquez portraitiste VIII. Peindre la Cour ; IX. Le second voyage en Italie ; X. Velázquez, chef d’atelier ; Velázquez après Velázquez XI. Juan Bautista Martinez del Mazo ; XII. Los velazqueños Chronologie ; Biographies des artistes exposés ; Bibliographie ; Index ................... auteurs : Roberto Alonso Moral, Conservateur du Legado Alfonso E. Pérez Sánchez; Jonathan Brown, Carroll and Milton Petrie of Fine Arts, Institute of Fine Arts, New York University; John H. Elliott, Regius Professor Emeritus of Modern History, University of Oxford; Adrián Fernández Almoguera, Historien de l’art; Véronique Gérard Powell, maître de conférences à Paris-Sorbonne; William Jordan, Historien de l’art; Guillaume Kientz, commissaire de l’exposition, conservateur chargé de l’école espagnole au département des Peintures du musée du Louvre; Vicente Lleo Cañal, Catedrático de Historia del Art, Universitad de Sevilla; Benito Navarrete Prieto, Directeur, Infrastructure and Cultural Heritage of the City of Seville, Laetitia Perez, Documentaliste scientifique, département des Peintures du musée du Louvre; Javier Portus, Conservateur en chef, peinture espagnole, Museo Nacional del Prado, Madrid; Salvador Salort Pons, Head of European Art, Detroit Institute of Art ................... coédition Rmn - Grand Palais / Louvre, Paris 2015, 24,5 x 29 cm, 408 pages, 330 illustrations, relié, 50 € nomenclature Réunion des musées nationaux-Grand Palais EK196221 ISBN : 9782711862214, en vente dans toutes les librairies. Velázquez 45 • velazquez autres publications l’Album de l’exposition L’exposition album De Du GRaND PalaIS par Laure Dalon 21 x 26,5 cm 48 pages, 40 illustrations, broché, 10 € parution le 18 mars 2015 velazquez EXE COUV_VELAZQUEZ_ALBUM5.indd 3 09/02/15 10:23 De sa formation à sa nomination comme peintre du roi Philippe IV, de ses voyages en Italie à son activité de chef d’atelier jusqu’à sa consécration au XIXe siècle avec la vogue espagnole en France, le parcours de Velázquez, peintre majeur du Siècle d’Or espagnol, est présenté jalonné par un large choix d’oeuvres exposées, dans la perspective historique d’une Espagne qui connait une apogée artistique et littéraire en même temps que commence le déclin politique de la dynastie des Habsbourg. par Guillaume Kientz 15 x 20 cm 280 pages, 123 illustrations, broché, 18,50 € en français, anglais et espagnol parution le 18 mars 2015 velazquez Velázquez l’Expo hokusai • l’expo français EXE_COUV_VELAZQUEZ_L'EXPO.indd 3 i engl ish i espaÑ ol l’expo 09/02/15 10:28 Toute l’exposition, rien que l’exposition : l’intégralité des œuvres exposées avec leurs cartels et leurs panneaux pédagogiques, dans l’ordre de leur présentation. Une expérience unique de visite sur papier. Un ticket à durée illimitée pour que l’exposition temporaire devienne permanente. • Velázquez, Hors série Découvertes Gallimard par Véronique Gerard-Powell 12 x 17 cm 8,90 € coédition Gallimard / Réunion des musées nationaux - Grand Palais parution le 10 avril 2015 Ce Hors série décline un parcours en huit modules : natures mortes et peintures religieuses, premiers portraits à la cour de Madrid 1623-30, la leçon italienne, le portraitiste de cour et son atelier, le second voyage en Italie, la famille de Philippe IV, l’invention formelle, l’héritage de Velázquez. Véronique Gerard-Powell est spécialiste de l’art espagnol, maître de conférences en histoire de l’art à l’Université de Paris IV, Sorbonne. contact presse Gallimard : Béatrice Foti - 01 49 54 42 10 [email protected] Velázquez 46 film de l’exposition Diego Velázquez, ou le réalisme sauvage réalisé par Karim Aïnouz commentaires dits par Arthur H. DVD-Vidéo 52 mn – film couleurs NTSC – Toutes zones Langues : français - anglais - allemand - sourds et malentendants Prix : 19.95 € coédition © 2015 – Réunion des musées nationaux - Grand Palais / ARTE coproduction © 2014 – LES POISSONS VOLANTS, Arte France, Réunion des musées nationaux - Grand Palais parution en DVD le 25 mars 2015 diffusion sur ARTE le 29 mars 2015 à 17h35 disponible aussi en téléchargement VOD sur ArteVod et iTunes en mars 2015 L’œuvre de Diego Velázquez (1599-1660), pleine d’audace, marque une étape essentielle dans l’histoire de la peinture. Sans cesse à la recherche d’une vérité humaine à travers le traitement de la lumière et de l’espace, Velázquez est un documentariste avant la lettre. Le film part à la découverte de la singularité du « peintre des peintres » et permet de mesurer la révolution artistique et esthétique que Diego Velázquez a déclenchée. Depuis la Vénus à son miroir jusqu’au miroir des Ménines, le film échappe à tout didactisme et s’attache à recréer le lien émotionnel exceptionnel entre l’œuvre de Velázquez et le public, entre l’œil du peintre et celui du spectateur. Entre sa vie et nos vies. ................... auteur : Karim Aïnouz, est scénariste et réalisateur, d’origine brésilienne. Il a réalisé de nombreuses fictions, notamment le long métrage Madame Sata (présenté au Festival de Cannes en 2002), des courts et des documentaires sélectionnés dans de multiples festivals internationaux. Outre ses réalisations cinématographiques et télévisuelles, Karim Aïnouz crée et expose des installations présentées notamment à la Biennale du Whitney Museum of American Art (1997), la Biennale d’Art de São Paulo (2004) et la Biennale de Sharjah (2011)… Velázquez 47 développements numériques sur www.grandpalais.fr, un teaser vidéo, des contenus vidéo et textuels, une page dédiée au Jeune Public « les artistes du Grand Palais » et activités-jeux Contenus, animations et Partage sur Facebook, Twitter et Instagram • l’Application de l’exposition L’Exposition : accès gratuit à un contenu pour découvrir l’exposition (articles, informations pratiques, agenda, billetterie). Audioguides : accès payant à des audioguides (en versions française, anglaise, espagnole et visite pour enfants). prix : 3,99 € • Velázquez en son temps, l’e-album de l’exposition L’album de l’exposition est enrichi par un design spécifique au format Tablette et par un contenu interactif inédit : une médiathèque connecté, une carte évolutive de l’empire espagnol et une exploration visuelle des Ménines. Les Ménines est un tableau qui a donné lieu à de nombreuses lectures et interprétations. Un module interactif présente de façon synthétique et comparative quatre lectures différentes du tableau par Michel Foucault, Jacques Lacan, Jonathan Brown, professeur à l’Institut des Beaux-Arts de l’Université de New York et Guillaume Kientz, commissaire de l’exposition. Le lecteur peut ainsi choisir chacun des auteurs et partir à la découverte de sa vision des Ménines à travers des animations et des points d’intéractivité dans le tableau. supports : tablettes (App store et Google Play) version française prix : 3,59 € pour obtenir un code de téléchargement gratuit : [email protected] • visite de l’exposition avec des lunettes connectées La Rmn-Grand Palais et Acoustiguide s’associent afin de proposer aux visiteurs de l’exposition Velázquez une offre de médiation inédite utilisant les lunettes connectées. Novatrice et accessible à tous, cette première mondiale favorise une approche originale des œuvres et de leur contexte de création. Par la musique, la vidéo, de nombreux visuels et des commentaires adaptés, les participants enrichissent leur parcours tout préservant un contact direct avec les toiles originales. deux visites par jour par groupe de 10 personnes (une le matin, une l’après-midi) réservation obligatoire en ligne location de lunettes à l’accueil de l’exposition : 8 € plus d’informations sur le site grandpalais.fr Velázquez 48 à l’auditorium du Grand Palais L’entrée à l’auditorium est gratuite. Pour les rencontres du mercredi, les films du vendredi et les concerts, invitations à télécharger sur grandpalais.fr LES RENCONTRES DU MERCREDI Mercredi 25 mars à 12h30 : Velázquez, le pinceau et l’épée conférence par Guillaume Kientz, conservateur chargé de l’école espagnole au département des Peintures du musée du Louvre et commissaire de l’exposition. Mercredi 20 mai à 18h30 : Velázquez et le pouvoir espagnol conférence par Benoît Pellistrandi, historien, membre correspondant de la Real Academia de la Historia et ancien directeur des études de la Casa de Velázquez à Madrid. Mercredi 27 mai à 18h30 : La Folie des grandeurs film de Gérard Oury, 1971, avec Louis de Funès, Yves Montand et Alice Sapritch En présence de Danièle Thomson, scénariste du film. Mercredi 3 juin à 18h30 : L’idée de l’art dans l’Espagne de Velázquez : subtilité et grandeur conférence par Mercedes Blanco, professeur de littérature de l’Espagne classique à Paris IV, Université Paris-Sorbonne. Mercredi 10 juin à 18h30 : Velázquez et la mode : le défilé des vanités conférence par Amalia Descalzo, professeur culture et mode, ISEM, Fashion Business School, Université de Navarre. LES FILMS DU VENDREDI 12H Cycle Infantes et hidalgos La Cour d’Espagne du Grand Siècle vue par le cinéma français, italien, espagnol et par Hollywood ! Amours princières, costumes baroques, aventures picaresques… ce cycle présente trois grandes productions cinématographiques des années 40 qui perpétuent l’imagerie romantique d’une Espagne terre d’intrigues et de panache flamboyant. Une adaptation plus récente et particulièrement savoureuse d’un roman de l’écrivain Torrente Ballester complète ce programme. Vendredi 10 avril : Ruy Blas de Pierre Billon, 1948, avec Jean Marais, Danielle Darrieux et Marcel Herrand, 1h33 d’après Victor Hugo, adapté par Jean Cocteau. Vendredi 22 mai : Don Cesare di Bazan de Riccardo Freda, 1942, avec Gino Cervi, Anneliese Uhlig et Paolo Stoppa, VOSTF, 1h18 Vendredi 29 mai : El Rey pasmado (Le Roi ébahi) d’Imanol Uribe, 1991, avec Gabino Diego, María Barranco et Joaquim De Almeida, Version espagnole non sous-titrée, 1h50 Vendredi 5 juin : Les Aventures de Don Juan de Vincent Shermann, 1949, avec Errol Flynn et Viveca Lindfors, VOSTF, 1h50 Velázquez 49 CONCERT Samedi 4 avril à 18h30 : Variations et fantaisies sur les Folies d’Espagne Avec l’Ensemble baroque du CRR de Paris sous la direction de Marco Crosetto. Œuvres de Cabezon, Enzina, Ortiz, Frescobaldi, Falconieri, Marais, Couperin, Guignon, Lully, … En collaboration avec le Cycle Concertiste du Département de Musique Ancienne du Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris (Jean-Christophe Revel) DOCUMENTAIRES du 25 mars au 25 juin : Diego Velázquez ou le réalisme sauvage de Karim Aïnouz, 2015, 52 min à 17h les lundis 13 avril ; 4,11 et 18 mai. à 16h les mercredis 25 mars ;1er, 8 et 15 avril ; 20 et 27 mai ; 3, 10 et 24 juin. à 14h les vendredis 10 avril, 22 et 29 mai, et 5 juin. Les Petits secrets des grands tableaux : Les Ménines de Carlos Franklin, 2014, 26 min à 17h les mercredis 25 mars ; 1er, 8 et 15 avril ; 20 et 27 mai ; 3, 10, 17 et 24 juin. HORS LES MURS : SOIREE EXCEPTIONNELLE AU CINEMA LE BALZAC Jeudi 16 avril à 18h30 : Don Quichotte De G. W. Pabst, 1933, avec Fedor Chaliapine, George Robey et Renée Valliers, 1h20 Accueil tapas à partir de 18h et projection au Balzac puis visite de l’exposition Velázquez au Grand Palais. NUIT EUROPEENNE DES MUSEES Samedi 16 mai : ouverture exceptionnelle de 20h à minuit. Entrée gratuite. Concert à 20h30 : Ay Luna, La Nuit, la Lune, le Chemin Avec les élèves et étudiants du Département de Musique Ancienne du CRR de Paris sous la direction de Caroline Howald. Retrouvez les conférences en ligne sur grandpalais.fr, Itunes.fr/grandpalais et France Culture Plus. Velázquez 50 activités pédagogiques ADULTES Visite guidée de l’exposition Le nom de Diego Velázquez résume à lui seul l’éclat de l’Espagne au XVIIe siècle. Témoin à la fois de la grande Histoire et du quotidien, portraitiste du pape et du roi, comme des plus humbles, maître du clairobscur, le « peintre des peintres » selon la formule de Manet, fait l’objet d’une rétrospective exceptionnelle. Accompagnés d’un conférencier, suivez l’artiste dans sa quête de vérité… Durée : 1h30 Dates : Hors vacances scolaires lundi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi 14h30, mercredi, jeudi et vendredi 19h30 Vacances scolaires lundi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi 11h, lundi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi 14h30 Tarif : 22€. Tarif réduit : 16€ Offre tarifaire Tribu (billet pour groupe de 4 payants composé de 2 jeunes de 16 à 25 ans) 60€ Visite atelier adultes Dessins en promenade Vous aimez dessiner ? Vous êtes professeur d’arts plastiques ou responsable d’un atelier de dessin ? Amateur ou artiste professionnel ? Venez goûter seul ou à plusieurs, à l’ambiance du Grand Palais en ouverture restreinte. Accompagnés d’un conférencier, prenez le temps de remplir les pages d’un carnet de croquis des œuvres magistrales de Diego Velázquez. Matériel de dessin non fourni. Durée : 2h Dates : mardi 23 juin, 14h Tarif : 30€. Tarif réduit : 22€ Visite guidée à deux voix Les XVIe et XVIIe siècles espagnols sont marqués par des noms illustres : Cervantes, sainte Thérèse d’Avila ou Velázquez. Mais outre roman picaresque, romancero et écrits mystiques, ce que l’on a coutume d’appeler le Siècle d’or, propose un très large éventail de chefs-d’œuvre littéraires. Découvrez l’exposition avec un conférencier et une spécialiste d’histoire et de civilisation de la période, qui restituera le contexte littéraire et culturel ainsi que des textes en langue originale. Durée : 1h30 Dates : mercredi 20 mai 19h30 Tarif : 22€. Tarif réduit : 16€ Offre tarifaire Tribu (billet pour groupe de 4 payants composé de 2 jeunes de 16 à 25 ans) : 60€ FAMILLES ET ENFANTS Visite guidée famille Eclairés des commentaires d’un conférencier, découvrez en famille l’œuvre exceptionnel du peintre des Infants d’Espagne. Durée : 1h Dates : Hors vacances scolaires mercredi et samedi 16h45 Vacances scolaires lundi, mercredi et samedi 16h45 Tarif : 20€. Tarif réduit : 14€ Tarif famille (2 adultes et 2 jeunes de 16 à 25 ans) : 45€ Offre tarifaire Tribu (billet pour groupe de 4 payants composé de 2 jeunes de 16 à 25 ans) : 54€ Velázquez 51 Visite d’introduction à l’exposition Offre réservée aux nouveaux visiteurs ! Une visite au cours de laquelle un conférencier évoque la vie intense du Grand Palais et vous fait découvrir la vie et l’œuvre de Velázquez... Vous poursuivez ensuite la visite librement. Durée : 1h Date : samedi 6 juin, 11h Tarifs : 13€ Gratuit pour les moins de 16 ans dans la limite de 3 enfants par adulte (réservation obligatoire) Visite-atelier Portrait (pour les 5-7 ans) Velázquez excelle dans le genre du portrait, scrutant chaque détail de la physionomie de son modèle, qu’il soit jeune ou âgé, homme d’Eglise ou bouffon. Après la visite de l’exposition accompagnés d’un conférencier, les participants mettent en scène leur propre portrait officiel à la manière du célèbre peintre. Durée : 1h30 Dates : Hors vacances scolaires mercredi 15h, samedi 10h45 Vacances scolaires lundi, mercredi et samedi 10h30 Tarif : 7,5€ Visite-atelier Portrait (pour les 8-11 ans) Durée : 2h (1h de visite, puis 1h d’atelier environ) Dates : Hors vacances scolaires mercredi et samedi 14h Vacances scolaires lundi, mercredi et samedi 14h Tarif : 10€ des activité-jeux et fiches pédagogiques pour le jeune public sont disponibles sur grandpalais.fr/jeune-public et sur panoramadelart.com Velázquez 52 à l’auditorium du Louvre renseignements : www.louvre.fr ; réservation : 01 40 20 55 00 ou www.fnac.com Mercredi 1er avril, 12h30 Présentation de l’exposition par Guillaume Kientz, commissaire de l’exposition tarif : 3 (-26 ans) à 6 €, gratuit pour les étudiants en art et en histoire de l’art Vendredi 17 avril, 20h concert Quatuor Tana / Parra / Aracne, création mondiale, commande du musée du Louvre et du Wigmore Hall / Arriaga / Premier quatuor en ré mineur / Turina / Oración del torero / Piazzola / Quatre tangos Passer de la virtualité à la réalité artistique…Cette démarche entreprise par Velázquez dans son tableau Les Fileuses, peint en 1658, a été le point de départ de la démarche artistique du compositeur espagnol Hector Parra pour écrire Aracne. Cette composition inédite célèbre la polyphonie instrumentale en écho au tableau et aux sonorités baroques. L’interprète devient, au même titre que les sujets peints, une pièce centrale de la compréhension de l’œuvre et s’autorise même des libertés avec le texte musical. Des libertés qui sont non seulement conseillées mais encouragées. tarif : 7 (- 26 ans) à 14 € Lundi 20 avril, 12h30 Film sur l’art Vélasquez, le peintre des peintres de Didier Baussy-Oulianoff Fr., 2008, 56 min Figure majeure de l’histoire de l’art, exceptionnel paysagiste et portraitiste, Diego Velázquez est le plus célèbre des peintres de l’âge d’or espagnol. Le film s’intéresse plus particulièrement au lien qui unissait le peintre à son royal modèle, Philippe IV. tarif : 3 (-26 ans) à 6 €, gratuit pour les étudiants en art et en histoire de l’art Jeudi 28 mai, 18h30 Conférence – rencontre Tableaux, catalogues, expositions. Poussin-Velázquez, regards croisés Pierre Rosenberg, de l’Académie française et Jonathan Brown, New York University Velázquez et Poussin sont contemporains. Ils ont pu se rencontrer deux fois à Rome en 1630 et 1649-1650. L’un est le peintre officiel d’un roi à la tête d’un atelier, l’autre est un solitaire. Quel regard l’Espagnol a pu porter sur Poussin ? Que pouvait penser Poussin de la peinture de Velázquez ? Les deux spécialistes incontestés des artistes vont tenter de répondre à ces questions et confronter dans leurs pratiques de l’histoire de l’art, les problèmes posés par l’exercice du catalogue et les enjeux de l’exposition. En lien avec les expositions du Louvre (Poussin et Dieu) et du Grand Palais (Velázquez) et la sortie de leurs catalogues respectifs. tarif : 3 (-26 ans) à 6 €, gratuit pour les étudiants en art et en histoire de l’art Samedi 30 mai 10h/18h Colloque Velázquez : un peintre au travail En collaboration avec le département des Peintures et le soutien de l’ambassade d’Espagne à Paris Ce colloque entend saisir l’occasion de l’exposition Velázquez pour faire un bilan scientifique des dernières avancées de la recherche sur l’artiste. Il permettra en outre à différents spécialistes de partager leurs points de vue sur le propos porté par l’exposition et sur certaines des idées qui y sont défendues. La question de l’entourage et de l’atelier du peintre, de Séville à Madrid, sera au cœur de ces problématiques que les restaurations et analyses récentes ainsi que les propositions d’attribution éclaireront d’un jour nouveau. entrée libre Velázquez 53 informations pratiques ouverture : dimanche et lundi de 10h à 20h du mercredi au samedi de 10h à 22h fermeture hebdomadaire le mardi fermé le vendredi 1er mai ouverture exceptionnelle de 20h à minuit samedi 16 mai pour la Nuit européenne des musées, entrée gratuite tarifs : 13 €, 9 € TR (16-25 ans, demandeurs d’emploi, famille nombreuse). Gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse. accès : Grand Palais, galeries nationales entrée Clemenceau métro ligne 1 et 13 « Champs-Elysées-Clemenceau » ou ligne 9 « Franklin D.Roosevelt » audioguides : disponible en français, anglais, allemand et espagnol 5 € sur place dans l’application de l’exposition à 3,99 € renseignements et achats des billets sur : www.grandpalais.fr ou par téléphone au : 01.44.13.17.17 Velázquez 54 visuels disponibles pour la presse Autorisation de reproduction uniquement pendant la durée de l’exposition et pour en faire le compte-rendu. Reproduction authorised only for reviews published during the exhibition. Les images doivent être impérativement reproduites en intégralité, ne doivent pas être recadrées et aucun élément ne doit y être superposé. Reproduction authorised only for reviews published during the exhibition. Images must be used full size and must not be bled or cropped in any way. Nothing must be superimposed on images. Chaque photographie doit être accompagnée de sa légende et du crédit photographique appropriés. Each image should include the proper credit line. Toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du service presse de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais. No publication may use an image as a cover photo for a magazine, special insert, Sunday magazine, etc., without the prior consent of the press office of Réunion des musées nationaux-Grand Palais Les sites web ne peuvent reproduire les images dans une résolution supérieure à 72 dpi. Internet use shall be restricted to low resolution images, no greater than 72 dpi. 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Diego Velázquez L’Immaculée Conception 1618-1619 huile sur toile, 135 x 101,6 cm Londres, The National Gallery © The National Gallery (reproduction au format A4 maximum) Diego Velázquez La Mulata 1617-1618 huile sur toile, 55,9 x 104,2 cm Chicago, The Art Institute © The Art Institute, Chicago Velázquez 55 Diego Velázquez L’Apôtre saint Thomas 1619-1620 huile sur toile, 94 x 73 cm Orléans , Musée des Beaux-Arts © RMN-Grand Palais / Droits réservés Diego Velázquez Saint Paul vers 1619-1620 huile sur toile, 99,5 x 80 cm Barcelone, Museu Nacional d’Art de Catalunya (MNAC) © MNAC - Museu Nacional d’Art de Catalunuya, Barcelone / photo : Calveras/Mérida/Sagrista Juan Bautista Maíno (1581-1649) Gentilhomme 1618-1622 Huile sur toile, 96 × 76 cm Madrid, Museo Nacional del Prado © Madrid, Museo Nacional del Prado Velázquez 56 Diego Velázquez La Forge de Vulcain vers 1630 huile sur toile, 222 x 290 cm Madrid, Museo Nacional des Prado © Madrid, Museo Nacional del Prado Diego Velázquez La tunique de Joseph vers 1630 huile sur toile, 213,5 x 284 cm Madrid, Real Monasterio del Escorial (Patrimonio Nacional) © Patrimonio Nacional Diego Velázquez Portrait de l’infant Baltasar Carlos avec un nain vers 1631 huile sur toile, 128 x 102 cm Boston, Museum of Fine Arts © Museum of Fine Arts, Boston Velázquez 57 Diego Velázquez Portrait de l’infant Baltasar Carlos sur son poney 1634-1635 huile sur toile, 211,5 x 177 cm Madrid, Museo Nacional del Prado © Madrid, Museo Nacional del Prado Diego Velázquez Allégorie féminine (Muse ? sibylle ?) vers 1645-1655 huile sur toile , 64 x 58 cm Dallas, Meadows Museum © Meadows Museum - SMU, Dallas / photo Michael Bodycomb Diego Velázquez Démocrite vers 1627 - 1638 huile sur toile, 101 x 81 cm Rouen, Musée des Beaux-Arts © RMN-Grand Palais / Gérard Blot Velázquez 58 Diego Velázquez Vénus au miroir vers 1647-1651 huile sur toile, 122,5 x 177 cm Londres, the National Gallery © The National Gallery (reproduction au format A4 maximum) Diego Velázquez Portrait du sculpteur Juan Martínez Montañés 1635-1636 huile sur toile, 109 x 88 cm Madrid, Museo Nacional del Prado © Madrid, Museo Nacional del Prado Diego Velázquez Portrait de Pablo de Valladolid vers 1635 huile sur toile, 209 x 125 cm Madrid, Museo Nacional del Prado © Madrid, Museo Nacional del Prado Velázquez 59 Diego Velázquez Portrait du pape Innocent X 1650 Huile sur toile, 140 x 120 cm Rome, Galleria Doria Pamphilj © Amministrazione Doria Pamphilj srl Diego Velázquez Portrait de Philippe IV vers 1654 huile sur toile, 69,3 x 56,5 cm Madrid, Museo Nacional del Prado © Madrid, Museo Nacional del Prado Diego Velázquez L’Infante Marie-Thérèse Vers 1652 Huile sur toile, 34,3 × 40 cm New York, The Metropolitan Museum of Art © The Metropolitan Museum of Art, dist. Rmn-Grand Palais / Malcom Varon Velázquez 60 Diego Velázquez Portrait de l’infante Marguerite en bleu vers 1659 huile sur toile, 127 x 106 cm Kunsthistorisches Museum, Vienne © Kunsthistorisches Museum, Vienne Attribué à Juan Bautista Matinez del Mazo L’infante Marie-Marguerite vers 1654 huile sur toile, 70 x 58 cm Musée du Louvre, département des Peintures, Paris. © Rmn-Grand Palais (musée du Louvre) / Gérard Blot Diego Velázquez Autoportrait 1640-1650 huile sur toile, 45 x 38 cm Museo de Bellas Artes, Valence © Museo de Bellas Artes, Valence Velázquez 61 Diego Velázquez Cheval blanc 1634-1638 huile sur toile, 310 x 243 cm Palacio Real (Patrimonio Nacional), Madrid © Patrimonio Nacional L’affiche de l’exposition © Rmn-Grand Palais Velázquez 62 Le groupe Sanef grand mécène de l’exposition GRAND MÉCÈNE DE L’EXPOSITION Le groupe sanef est très heureux de soutenir la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, à travers la première exposition monographique en France consacrée au peintre espagnol Diego Velázquez, l’une des plus importantes figures de l’histoire de l’art, tout style et toute époque confondus. Ce soutien s’inscrit dans une action globale de mécénat, à la fois culturel et social, qui est au cœur de sa politique de responsabilité sociale. Depuis plusieurs années, le groupe sanef mène des actions continues de valorisation des territoires traversés par ses autoroutes, en soutenant activement des initiatives culturelles régionales. Il s’est aussi engagé depuis 2009 dans des actions de mécénat social pour favoriser l’insertion professionnelle. Enfin, il s’emploie à créer des passerelles entre ses actions de mécénat social et culturel, convaincu que la culture crée du lien social et contribue à favoriser la réinsertion durable. Filiale du groupe espagnol Abertis, leader mondial des infrastructures autoroutières, sanef s’engage également pour le rayonnement culturel espagnol en France. Le groupe était déjà partenaire de l’exposition Dalí au Centre Pompidou en 2012-2013. A propos de sanef : sanef est un groupe gestionnaire d’autoroutes et un opérateur de services. Sa mission : favoriser la mobilité durable des biens et des personnes, innover et déployer des services de haute qualité, et contribuer au dynamisme des territoires par ses réseaux et ses solutions péage. sanef fait partie du groupe Abertis, leader mondial des infrastructures autoroutières et de télécommunications. Avec 1902 km d’autoroutes en exploitation en France, le groupe emploie 3 500 personnes. Le total de ses revenus a atteint 1,566 milliard d’euros en 2013. Contact presse : Anne-Sophie Le Ber – Tél. 01 41 90 59 32 – [email protected] Velázquez 63 Credit Suisse, mécène de l’exposition Dans le cadre de ses activités de mécénat culturel, Credit Suisse a décidé d’accompagner l’exposition Velázquez, qui se tiendra au Grand Palais du 25 mars au 13 juillet 2015. Il s’agit de la première exposition monographique mettant en lumière le génie de celui qui fut nommé « peintre des peintres » par Manet. «C’est avec enthousiasme que nous nous associons à nouveau avec la Réunion des musées nationaux - Grand Palais à l’occasion de cette rétrospective exceptionnelle dédiée à l’une des plus importantes figures de l’histoire de l’art. Credit Suisse accorde depuis toujours une attention particulière à la préservation et à la valorisation du patrimoine culturel. Nous sommes fiers de soutenir cette exposition de premier plan en France et d’offrir à des milliers de visiteurs, amateurs de l’art pictural, curieux ou novices, une expérience riche et unique.» - Pierre Fleuriot, Président de Credit Suisse en France Credit Suisse soutient l’art et la culture depuis de nombreuses années. Partenaire de longue date d’institutions culturelles de renommée mondiale, la banque a pour ambition d’encourager les projets innovants et de favoriser en particulier l’accès à l’art pictural et à la musique. La banque s’est récemment associée à The National Gallery à Londres, le Musée du Luxembourg à Paris, the Taipei Fine Arts Museum à Taïwan, le Museo Poldi Pezzoli à Milan, the New York Philharmonic Orchestra, le Festival de Salzbourg, le théâtre Bolchoï à Moscou, the Sydney Symphony Orchestra, the Shangai Museum, the Singapore Art Museum ou encore the Hong Kong Arts Festival. Contact Presse : - Robert Amady - Sarah Jardin Tél. +33 1 44 82 46 31, [email protected] Tél. +33 1 44 82 46 36, [email protected] Credit Suisse en France Grâce à ses 250 professionnels qui bénéficient du soutien de l’ensemble des équipes du Groupe dans le monde, Credit Suisse offre à la clientèle française (grandes entreprises, institutions financières, investisseurs institutionnels, entreprises familiales et clients privés), l’accès à une gamme de produits diversifiés, que ce soit en Banque d’Investissement ou bien en Banque Privée. Son ambition est d’accompagner ses clients face à leurs nouveaux enjeux stratégiques et financiers, en mettant à leur service son expertise dans ses différents métiers et sur l’ensemble des géographies couvertes dans le monde ainsi qu’en leur proposant des solutions sur mesure, innovantes et de qualité. https://www.credit-suisse.com/fr/fr.html CREDIT SUISSE, 25, avenue Kléber, 75 784 Paris, France Velázquez 64 partenaires www.tf1.fr www.lemonde.fr www.histoire.fr www.huffingtonpost.fr www.arte.tv www.lacroix.com www.ratp.fr www.parismatch.com www.lexpress.fr www.rtl.fr Velázquez 65