Raisin de table - Chambre d`Agriculture du Gard

Transcription

Raisin de table - Chambre d`Agriculture du Gard
Fiche Technique
Production Développée en Languedoc-Roussillon
Filière Arboriculture
Septembre 2008
Raisin de table
Rédigée par :
Alain SORBIER
Chambre d’Agriculture de l’Hérault
Potentiel des marchés
Production
Principaux pays producteurs
Les deux plus gros pays producteurs en
tonnage (Chine et Turrquie) ne sont pas
leaders sur le marché mondial du produit
frais, en raison d’une forte auto
consommation
ou
d’un
débouché
particulier
(fruits
secs,
industrie
agroalimentaire).
Les principaux concurrents de la France
sur son marché intérieur sont l’Italie
(2/3 des importations), l’Espagne (14%)
et l’Afrique du Sud (6%).
Le marché mondial est dominé par des
variétés à gros grain et à fort
rendement. Des variétés traditionnelles
sont également produites en masse et
des variétés apyrènes (sans pépins)
voient un développement rapide.
Production en France
La production française commercialisée
en 2006 s’établit à 62 000 tonnes. Le
niveau moyen des exportations s’établit
à 18 500 tonnes en 2005, alors que le
volume importé est d’environ 145 000
tonnes. La production française couvre
moins d’un quart de la consommation
intérieure (BRM, Douanes).
En
Languedoc-Roussillon,
ancien
grand bassin de production au niveau
national, le raisin de table est en déclin
régulier depuis plusieurs décennies.
Le Languedoc-Roussillon se caractérise
par une forte précocité qui le positionne
en début de calendrier de récolte pour
toutes les variétés cultivées en France
Production, à retenir…
Production mondiale (BRM, 2006) :
- 1e Chine : 6,2 M tonnes
- 2e Turquie : 1,8 M tonnes
- 3e Italie : 1,6 M tonnes
- 9e Espagne : 0,3 M tonnes
- 16e France : 0,062 M tonnes
Bassin de production français :
- Sud Est - 41 400 tonnes - AOC Muscat
du Ventoux
- Sud Ouest - 16 000 tonnes - AOC
Chasselas de Moissac
En Languedoc-Roussillon :
- 3 900 tonnes pour 1 000 ha en 2006
- 3 variétés principales : Chasselas,
Muscat de Hambourg, Alphonse Lavallée
(hors serre). Les producteurs peuvent
donc, en théorie, bénéficier de prix
attractifs en début de campagne, mais
subissent ensuite une baisse des cours
consécutive à l’arrivée sur le marché de
productions étrangères à partir de la miaoût. Ils sont parfois également victimes
de l’encombrement du marché par
d’autres espèces fruitières type « fruits
d’été ».
La période actuellement couverte par la
production
régionale
commence
la
dernière semaine de juillet et s’étend
jusqu’à la mi-septembre.
L’une des principales caractéristiques de
cette culture en région est d’être
majoritairement
pratiquée
par
des
vignerons, au contraire des deux grands
bassins de production Français où les
producteurs sont le plus souvent des
arboriculteurs. De ce fait, la récolte du
raisin de table - production annexe de la
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
1
Parte 2 : Fiche Raisin de table
vigne de cuve en Languedoc-Roussillon –
y
est
souvent
concurrencée
puis
interrompue par le début des vendanges.
La région s’est donc en partie spécialisée
sur des variétés précoces ou de première
partie de saison, et surtout sur des
variétés à double fin, tout en jouant sur
la précocité de ses terroirs afin
d’enchaîner les vendanges sur le raisin
de table.
Cette dualité vin/raisin est, d’une part, à
l’origine d’un manque de couverture
d’une partie de la saison, mais
également d’un manque de spécialisation
des producteurs qui ont tendance à
reporter leurs efforts sur la vigne de
cuve,
beaucoup
plus
mécanisable,
quand le marché n’est pas porteur.
Organisation commerciale
La filière est déstructurée ; aucune
Organisation de Producteurs (OP) n’étant
dédiée au raisin de table en LanguedocRoussillon.
Trois expéditeurs travaillent toujours sur
la moyenne vallée de l’Hérault. Certains
producteurs Gardois peuvent apporter à
des OP spécialisées du Vaucluse. Dans
l’Aude, les ventes ne se font qu’en circuit
court.
La
commercialisation
directe
est
fréquemment
pratiquée
par
des
producteurs, que ce soit pour certains en
marché de gros (Châteaurenard), en
négoce, sur le circuit de Grandes et
Moyennes
Surfaces,
ou
plus
fréquemment en circuits courts pour des
tonnages moins importants.
Prix
Comme pour toutes les spéculations
fruitières, les prix sont sujets à de
rapides et fortes variations sur la
campagne, en liaison avec le volume de
la production mondiale, les conditions de
l’arrivée sur le marché des productions
concurrentes (notamment Italia produit
en Italie, principal concurrent du
Languedoc-Roussillon) mais également
d’autres productions fruitières (fruits
d’été). Les campagnes alternent donc
avec des résultats commerciaux inégaux.
Du fait de l’inorganisation de la filière et
de l’importance des circuits courts non
documentés, il est très difficile d’établir
des éléments de prix fiables.
Le prix moyen à l’expédition sur 20052006 varie entre 0,50 et 0,70 € HT/kg
(Hérault). En région, il est issu d’une
forte variation entre le Muscat de
Hambourg précoce (maximum 1.5 €/kg)
et l’écroulement des cours consécutif à
l’arrivée sur le marché de l’Italia italien à
partir de la mi-août.
L’apport à la cuve pour les double fins
(raisin de table et/ou de cuve) est
rémunéré au prix plancher du vin de
tables.
Synthèse
Le raisin de table bénéficie d’une bonne
image auprès du consommateur et sa
consommation est en augmentation
constante au niveau national. Son
marché est toutefois dominé en France
par des importations de masse à bas prix
(type Italia), par des productions haut
de gamme associées aux deux AOC
Françaises et par des productions de
contre-saison
en
développement
(hémisphère sud). Ce marché est
extrêmement concurrentiel et sujet à des
crises conjoncturelles.
La possibilité de viser les circuits courts
est un avantage certain pour les petits
producteurs, et des débouchés existent
toujours pour les productions plus
importantes. Dans les deux cas, cette
production demande spécialisation et
technicité afin de se positionner sur des
créneaux de qualité rémunérateurs. A ce
titre
par
exemple,
l’homologation
récente
d’une
variété
apyrène
intéressante
(centennial
seedless),
produisant entre Chasselas et Lival, est
une opportunité certaine au niveau
régional.
Sur
le
long
terme,
la
restructuration de la filière est toutefois
indispensable.
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
2
Parte 2 : Fiche Raisin de table
Impact environnemental
Impact des intrants
Ils sont similaires à ceux liés à la
viticulture
(fongicides,
insecticides,
fumure). Les traitements phytosanitaires
appliqués en végétation sont raisonnés
de façon à limiter au maximum le
nombre d’interventions. Leur nombre est
donc variable selon les situations et les
campagnes :
Fongicides
Insecticides
Acaricides
Minimum Maximum
7
14
0
5
0
1
Soient en général 7 à 20 apports
d’intrants et phytosanitaires maximum,
en 7 à 12 applications.
Toutefois, la précocité de la production
en région limite encore ces interventions
pour les variétés les plus précoces. Par
ailleurs, la recherche de résidus étant
plus facile sur le raisin que dans le vin
(produit transformé), les producteurs
sont d’autant plus tenus de respecter les
bonnes
pratiques
agricoles.
Enfin,
certains produits phytosanitaires sont
inutilisables sur raisin, en raison des
risques de brûlure ou de marquage sur la
pellicule très sensible de ce fruit
(également
sensible
aux
dégâts
d’oiseaux).
La fumure de fond avant plantation est
une correction dépendant de l’analyse de
sol pratiquée.
La fumure d’entretien doit également
être
raisonnée
en
fonction
des
disponibilités du sol, du type de verger
et des objectifs commerciaux. Elle peut
être appliquée au sol en une intervention
ou par fertirrigation, des applications
foliaires pouvant compléter ces apports.
Exemple fréquent : les apports annuels
sont souvent de 40 à 60 mm/an, en 2 à
3 apports.
L’excès d’eau est toutefois préjudiciable
à la qualité du produit et aux conditions
de
travail
(trop
forte
vigueur,
entassements de végétation, plus forte
sensibilité phytosanitaire).
Impact sur les paysages
Similaire à celui de la vigne. La culture
en lyre apporte de l’originalité dans un
vignoble fréquemment uniforme, et la
présence de haies brise-vent autour de
la parcelle peut générer un effet de
cloisonnement appréciable. La culture en
terrasse limite la déprise agricole sur des
terres difficilement valorisables par
certaines cultures.
Impact sur la biodiversité
Peu d’impact, si ce n’est par les haies
quand elles existent (refuge pour la
faune) et par l’enherbement naturel s’il
est pratiqué.
Synthèse
L’impact environnemental global du
raisin de table est pour l’instant
négligeable en Languedoc Roussillon du
fait de la faiblesse des surfaces et de
leur dilution dans la zone viticole.
Son intérêt principal réside dans la
limitation
de
la
déprise
agricole,
l’originalité de son aspect cultural dans
un océan de vignes uniformes et le
maintien de diverses variétés de vitis
vinifera.
Impact sur la ressource en eau
Besoins en eau : 400 à 600 mm
réguliers sur la campagne.
L’irrigation est souhaitable entre la
floraison et la véraison pour l’obtention
d’une production régulière et de qualité.
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
3
Parte 2 : Fiche Raisin de table
Contraintes
techniques
agronomiques
et
Calendrier de production
Mars / Avril
Plantation
Type de sols
Pas de condition stricte dans la majorité
des cas. Les conditions d’implantation
rejoignent celles, plus générales, de la
vigne.
Nov à Février
Mars / Avril
Taille
Fertilisation
Désherbage
Mai à Juillet
Traitement
Palissage
Irrigation
Les caractéristiques du sol (fertilité,
profondeur,
ressources
hydriques)
doivent être évaluées par des profils de
sol et une analyse de terre afin d’évaluer
la vigueur conférée au futur verger. Les
sols bien exposés et peu vigorisants
favorisent une production précoce et de
qualité.
Août / Sept
Récolte
Les principaux facteurs limitants sont la
sécheresse (zones sans irrigation),
l’excès d’eau et les zones gélives.
Topographie
Pas de condition particulière, mais une
adaptation de chaque parcelle à un
objectif commercial particulier.
Ex : plateau ou terrasse bien exposés au
sud + terres légères pour variétés
précoces et/ou colorant difficilement ;
plaines et bas de pentes pour une
production plus importante de milieu ou
de fin de saison à coloration plus facile.
Le vent pouvant être préjudiciable à la
qualité du produit (bris de sarment,
dégâts sur grappes), il est souhaitable
de planter en zone abritée des vents
dominants ou d’utiliser des haies brisevent.
Adaptation au climat
D’une façon générale, très bonne
adaptation au climat local. Eviter les
zones gélives.
Implantation de la production
Même si de nombreuses parcelles
traditionnelles de ce type subsistent, la
conduite en gobelet est maintenant
abandonnée
pour
les
plantations
nouvelles.
Le choix important du système de
conduite doit être effectué entre le plan
vertical et la lyre, principaux systèmes
de conduite utilisés en France.
La plantation en plan vertical est
similaire à celle de la vigne de cuve
conventionnelle et opte pour des
densités de 2,5 à 2,25 m d’écartement
inter-rang et de 1,20 à 1 m sur le rang,
soit des densités réelles (hors 10% de
tournières) allant de 3 à 4 000 pieds/ha.
La conduite en lyre (ou en « V » du fait
du double palissage ouvert) suppose une
densité inférieure de plantation mais
également le dédoublement de chaque
pied pour permettre une double taille.
(écartements de 3,5 à 2,5m, distances
sur le rang de 1,5 à 1,2 m, soit des
densités réelles de 1 700 à 3 000
pieds/ha,
et
une
équivalence
en
production de 3 400 à 6 000 pieds/ha).
Ce type de conduite demande une
technicité particulière, des investissements plus importants, une irrigation
obligatoire et retarde la vraie production
à la quatrième année.
En
contrepartie,
il
autorise
des
rendements plus importants, facilite
certaines opérations (notamment la
récolte) par la meilleure accessibilité du
raisin et surtout améliore la qualité du
produit pour des raisons de meilleur
ensoleillement et position des grappes.
Dans tous les cas, il est souhaitable de
procéder à une analyse de terre et de
procéder à un examen de profils de sol
avant plantation.
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
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Parte 2 : Fiche Raisin de table
Conduite de la production
Comme toute production fruitière, la
conduite du raisin de table implique une
succession d’opérations saisonnières,
mais concentre trois pics d’activité
principaux :
De novembre à février : la taille
hivernale
De mai à juillet : opérations en vert,
lourdes et concentrées (ébourgeonnage,
égrappage,
effeuillage,
palissage,
écimage) qui se conjuguent avec une
protection phytosanitaire qui doit être
sans faille (critères encore plus stricts
que pour la vigne de cuve, cadences d’au
maximum 14 jours dans certaines
situations)
De fin juillet à septembre : la récolte,
principal poste de main d’œuvre avec la
taille, doit impérativement être réalisée
le matin ou en soirée afin d’éviter
l’échaudage. Les dates dépendent des
variétés, mais également de l’état de la
demande (la possession d’un local
frigorifique donne à ce niveau une
certaine souplesse).
Irrigation
Bien que la production soit possible en
sec sur des sols non limitants, les
apports de 40 à 60 mm fréquemment
appliqués représentent une disponibilité
de 4 à 600 m3 entre la fin du printemps
et l’été, avec des apports moyens de
2mm/jour/ha,
soit
20
m3/ha/jour.
L’irrigation est actuellement un facteur
quasiment
indispensable
au
développement d’un verger moderne.
Contrainte de main d’oeuvre
Principal facteur limitant de cette
production, la main d’œuvre intervient
de façon importante dans les charges de
production, d’autant que le personnel
doit être formé à certaines opérations
particulières (taille, récolte).
Main d’œuvre à l’hectare pour une plantation
en année N (Chambre d’Agriculture du
Vaucluse) :
N+1
N+2
Total
3 ans
199 h
123 h
142 h
464 h*
355 h
105 h
123 h
583 h
N
Plan
Vertical
Lyre
Main d’œuvre à l’hectare et par an pour la
conduite et la récolte (CA 84) :
Total
conduite
Récolte
TOTAL
annuel
Plan V qualitatif
270 h
225 h
495 h
( 9 t/ha)
Lyre qualitative
350 h
702h
(14 t/ha)
352 h
Lyre productive
500 h
852 h
(20 t/ha)
ère
* 1 faible récolte en 3è année en plan vertical :
130 h, soit un total réel de 594 h sur 3 ans en PV.
Remarque :
Il convient de relativiser cette évaluation
de main d’œuvre qui doit être considérée
comme un maximum en LanguedocRoussillon. Plusieurs opérations en vert
sont susceptibles d’être limitées en
fonction du niveau qualitatif recherché,
de la variété et de la productivité de la
parcelle.
Par ailleurs, la récolte de l’intégralité de
la production d’une parcelle n’est pas
obligatoire (temps de récolte moyen : de
30 à 40 kg/heure/UTH en plan vertical).
Les temps de récolte au kg augmentent
de la lyre au plan vertical et de celui-ci
au gobelet. Les écarts de tri (déchets)
augmentent dans le même sens.
Contrainte foncière
Contrainte dépendant de la main
d’œuvre
et
du
matériel
cultural
disponibles.
Un petit producteur commercialisant
directement peut exploiter une parcelle
de 30 à 50 ares plantée en plusieurs
variétés
échelonnées
sans
recours
important à la mécanisation et à une
main d’œuvre saisonnière pour la
récolte. Ces contraintes interviennent
pour des surfaces plus importantes (de 1
à 3 hectares fréquemment) et/ou des
plantations mono-variétales.
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
5
Parte 2 : Fiche Raisin de table
Par contre, l’accessibilité de la parcelle
doit impérativement être aisée pour
faciliter la récolte et le transport du
produit (fourrières larges, chemins
d’accès carrossables). La parcelle doit
également se situer si possible en zone
irriguée.
Mécanisation
Matériel similaire à la viticulture, hormis
récolte
(petit
matériel,
véhicule
utilitaire). Local frigorifique utile.
Sensibilité au précédent vigne
Comme tous les vitis vinifera, le raisin de
table peut être atteint par différents
virus (court-noué, enroulement) pouvant
avoir infecté la vigne précédente et qui
limitent la productivité tout en rendant le
produit
non
commercialisable.
La
plantation sur un sol ayant porté une
vigne virosée est donc déconseillée en
l’absence d’une désinfection du sol
(onéreuse) ou d’un repos du sol de 7 à
10 ans.
En cas de présence de pourridié sur la
vigne précédente, la plantation est à
proscrire définitivement du fait de la
difficulté d’éradication de ce parasite
mortel dans le sol.
L’épuisement d’un sol doit être évalué
par l’analyse avant toute correction
éventuelle.
Le
stock
d’éléments
minéraux est en effet souvent suffisant
dans le cas d’un précédent vigne et des
amendements organiques sont souvent
plus utiles qu’une fumure de fond.
Dispositif réglementaire auquel la
production est soumise
Les plantations des variétés strictement
classées comme raisin de table sont
libres (variétés monofin, exemples : ora,
prima,
centennial
seedless,
carla,
ribol…).
Les plantations de variétés dites à
double fin (raisin de table et/ou de cuve)
ne peuvent être réalisées qu’avec des
droits
de
plantation
viticoles
en
portefeuille.
Les principales variétés (Muscat de
Hambourg,
Cardinal,
Chasselas,
Alphonse Lavallée, Danlas et Lival) sont
par exemple présents dans l’Hérault. En
général, elles sont autorisées en raisin
de cuve (A).
Elles peuvent en
conséquence être vinifiées ou donner
droit à la prime pour l’élaboration de jus
de raisin, à condition de ne pas dépasser
35 hl/ha.
La
réglementation
est
toutefois
susceptible d’une modification rapide
dans le cadre de l’adoption de la
nouvelle OCM.
Comme
pour
d’autres
productions
fruitières, les exploitations adhérant à
une OP reconnue peuvent bénéficier
d’aides à la rénovation variétale et à
certains investissements.
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
6
Parte 2 : Fiche Raisin de table
Risque
financier
et
intérêt
économique pour l’exploitant
Résultats économiques et facteurs de
risque
En régime de croisière, les rendements
attendus peuvent être de 9 à 11
tonnes/ha en plan vertical et de 14 à 20
tonnes/ha
en
lyre.
Aux
risques
phytosanitaires s’ajoute les possibilités
d’accidents climatiques en tant que
premier facteur de risque pour la
production, que ce soit en qualité ou en
quantité.
La marge brute est extrêmement
variable selon la variété, la productivité,
la qualité du produit, la date de mise en
marché et le circuit commercial ; d’où
une forte contrainte technique pour
maîtriser le volume, la qualité et la
disponibilité de sa production. Les cours
en circuit long fluctuent non seulement
d’une année sur l’autre, mais également
tout au long d’une même campagne.
Le circuit court qui est une opportunité
intéressante mais non évaluable dans le
Languedoc-Roussillon
demande
un
temps supplémentaire important de
démarchage commercial, de logistique
des livraisons et de présence éventuelle
en points de ventes. Il impose également
une palette variétale souvent plus
importante et donc un étalement
supérieur des temps de travaux ainsi
qu’une technicité importante.
Remarque : la possibilité d’apport à la
cuve en double fin pour les exploitations
viticoles a pour conséquence qu’une
partie importante du verger régional est
toujours
constituée
de
parcelles
inadaptées à une réelle spécialisation
fruitière (conduite en gobelet fréquente,
densités inadaptées, défaut d’irrigation)
et qui ne sont récoltées pour la table que
lorsque le marché est porteur.
Leur système de conduite, s’il demande
des investissements inférieurs à celui
des
vergers
spécialisés,
influe
négativement sur les rendements surtout
la qualité du produit (état sanitaire,
régularité, frais de récolte supérieurs).
L’investissement dans un verger doit
donc viser à l’optimisation du rendement
agronomique tout en assurant une
qualité de produit irréprochable, et
implique
donc
une
spécialisation
fruitière.
Besoins de trésorerie
Pour une plantation en plan vertical (2,5
x 1,2 m), l’investissement est de l’ordre
de 27 000 €/ha dont 3 200 € de plants
et 5 300 € de palissage.
Pour une plantation en
compter 31 500 €/ha,
plants et 12 500 €
d’irrigation (Chambre
Vaucluse, 2006).
lyre (3 x 1,2 m),
dont 2 600 € de
de palissage et
d’Agriculture de
Le
verger
rentre
faiblement
en
production en 3ème année pour le plan
vertical, en 4ème pour la lyre et ne
commence à produire franchement que
l’année suivante.
Risque financier lié aux investissements
En considérant le matériel cultural
comme similaire à celui de la vigne de
cuve, les seuls matériels de conduite
spécifiques sont liés à la récolte
(ciseaux, brouettes, véhicule utilitaire
type fourgonnette).
Le palissage en lyre interdit la récolte
mécanique en cas d’apport à la cuve
d’une variété double fin.
A noter : arracher de la vigne à cuve
pour mettre en place un atelier « viticole
fruitier »
plus coûteux semble, à
première vue, une stratégie plutôt
incertaine.
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
7
Parte 2 : Fiche Raisin de table
Personnes ressources
Chambres d’Agriculture :
Nicolas SOURD, conseiller agricole - Chambre d’Agriculture de l’Aude - ZA de Sautes a
Trebes CARCASSONNE cedex 9
Gilles SUBE, conseiller agricole - Mas de l’Agriculture BP 48078 30 932 Nîmes Cedex9
Alain SORBIER, conseiller agricole - Mas de Saporta CS 10010 34 875 Lattes Cedex
Stations d’expérimentation :
Nicolas JEGOUIC, responsable raisin de table à la station expérimentale de La Tapy
(Domaine Expérimental La Tapy – 84200 Carpentras-Serres)
Daniel LAVIGNE, responsable raisin de table à la station du CEFEL de Moissac
(CEFEL – 49 chemin des Rives – 82000 Montauban)
Organisations professionnelles et interprofessionnelles :
Didier FAYOLLET – Contact Raisin de Table – BRM - Comité Économique Agricole du
Bassin Rhône Méditerranée - Bâtiment U — MIN 84000 AVIGNON - Nâturopole —
Bâtiment C 66350 TOULOUGES - www.brmfl.com
Administration :
Laurent MAYOUX, réglementation - VINIFLHOR - 22 rue de Claret 34070 Montpellier www.viniflhor.fr
Bibliographie
Livre « Le raisin de table », CTIFL, 1993
Brochure « Mise en place d’une lyre », La Tapy
Brochure « Les nouvelles variétés de raisin de table », La Tapy
Brochure « Risques de brûlure et de marquage sur raisin de table par les produits
phytosanitaires », La Tapy
Brochure « La pourriture acide sur raisin de table », La Tapy
Brochure « Présentation des variétés précoces de raisin de table », annuel, La Tapy
Brochure « Présentation des variétés de saison et tardives de raisin de table », annuel, La Tapy
Brochure « Protection phytosanitaire du raisin de table », La Tapy
Brochure « Le dessèchement de la rafle sur raisin de table », C. Reynaud, La Tapy
Brochure « Les opérations en vert sur le raisin de table », La Tapy
Brochures « L’eau fertile (irrigation) », 1993-2005, Région Paca
Dépliant « Raisins et variétés »,Interfel
Article « L’effeuillage précoce en raisin de table », L’arboriculture fruitère N° 527
Article « Bilan de la journée effeuillage», Vaucluse agricole, 16/07/04
Article « L’irrigation sur raisin de table », Vaucluse Agricole, 27/05/05
Article « Les clefs d’une longue conservation », Vaucluse Agricole, 11/08/06
Circulaire DGPEI/SDCPV/2006-4057, Ministère de l’Agriculture / Viniflhor, financement de
certaines dépenses de rénovation du verger
Comptes rendus « Bilan de campagne », annuels, BRM Section Raisin
Compte rendus « Programme régional expérimentation en raisin de table », annuels, La Tapy
« Guide de protection raisonnée raisin de table », BRM
« Guide des vignobles Rhône Méditerranée », Supplément annuel aux bulletins d’informations
techniques, Chambres d’Agriculture LR et Paca
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
8
Partie 2 : Fiche Raisin de table

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