Une Planète en bonne santé pour des Hommes

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Une Planète en bonne santé pour des Hommes
MANGEONS SAINEMENT POUR UNE
PLANÈTE SAINE
Mardi 28 février 2012
Hôtel Sofitel, Bruxelles
Participants :
Catherine Bearder MEP, Membre du Comité parlementaire européen sur le Développement régional
Chantal Bruetschy, Chef d'unité, Innovation et Durabilité, DG Santé et Consommateurs, Commission européenne
Mark Driscoll, Directeur du programme One Planet Food WWF-UK
Tony Long, Directeur, Bureau des politiques européennes WWF
Sarah Merrington, Chef de Projet pour LiveWell for LIFE, WWF-UK
Christine Moeller, Chargé de mission pour l'évaluation économique des politiques climatiques, DG action climatique
Carmen Villar, Experte senior, Agence espagnole de sécurité alimentaire et de nutrition
Modéré par Giles Merritt, Secrétaire Général des Amis de l'Europe
Partenaire médias
Une Planète en bonne santé pour des Hommes en bonne santé.
Le rapport a été rédigé par Tamsin Rose, expert indépendant de la santé et de la nutrition
commissionné par les Amis de l'Europe.
Les points de vue exprimés dans ce rapport reflètent des opinions personnelles qui ne sont pas
nécessairement celles des organisations représentées, ni celles des Amis de l'Europe, son Conseil de
fiduciaires, membres ou partenaires.
La reproduction en tout ou en partie est autorisée à condition qu'on accorde tout le crédit aux Amis de
l'Europe, et que telle reproduction, qu'elle soit en tout ou en partie, ne soit vendue que si elle est
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Photos : Philippe Molitor, Gleamlight
Une Planète en bonne santé pour des Hommes en bonne santé.
Résumé
Le projet « LiveWell for low impact food in Europe (LIFE) » a été lancé à Bruxelles le 28 février 2012
avec un débat politique avec les parties prenantes. Il s’agit de la hausse des maladies chroniques et
des changements climatiques. LIFE s’est engagée à trouver des moyens fiables pour résoudre
simultanément ces deux problèmes.
L'Union européenne s'est engagée à réduire les émissions de gaz à effets de serre d'au moins 20 %
avant 2020. La production et la consommation alimentaires sont responsables d'un tiers de ces
émissions. Lorsqu'on sait qu'un tiers des cancers et des maladies cardiovasculaires est dû à une
mauvaise nutrition, l’amélioration de notre régime alimentaire pourrait non seulement participer à la
protection de l’environnement mais également être le principal facteur de réduction des problèmes de
santé en Europe.
Les porte-parole de la WWF ont insisté sur le besoin urgent d'un changement et sur l'importance de se
pencher sur le secteur alimentaire d'un point de vue de la santé publique et de l'environnement. Le
concept de durabilité a été entendu dans un sens plus large que celui de kilomètres alimentaires,
englobant l'énergie, l'utilisation de l'eau et des engrais, le prix et la disponibilité, l'emballage, la distance
et le type de transport. L'alimentation n'est pas qu'une simple marchandise ; c'est une notion délicate et
sensible assortie d'une importance culturelle. Notre façon de cultiver, de produire et de consommer nos
aliments a une incidence sur notre planète. Catherine Bearder, membre du Parlement européen a
souligné la « crise silencieuse » de la biodiversité. « Nous approchons à grands pas du point de
basculement qui menace la biodiversité de la chaîne alimentaire qui soutient la vie sur la planète ».
Les porte-parole de la Commission européenne ont décrit la pertinence du projet dans le cadre de
plusieurs initiatives stratégiques européennes destinées à réduire l'exploitation intensive des
ressources du secteur alimentaire. Ces initiatives comprennent la diminution des déchets alimentaires
sans augmenter les coûts pour les consommateurs, les écolabels pour les fruits et légumes et une
meilleure sensibilisation du public sur l'interprétation de l'étiquetage alimentaire « à consommer de
préférence avant le » et « à consommer jusqu’au". Les modèles de la Commission prouvent que de
meilleures habitudes alimentaires permettraient de réduire les émissions de gaz à effets de serre et
d'améliorer la santé. Cependant, les différents niveaux de connaissances, les habitudes d'achat et
d'alimentation ainsi que des problèmes d'infrastructures sont autant d'obstacles qui empêchent la mise
en place de ces changements. Mais des moyens existent pour permettre ces changements, tels que
l'utilisation d'incitations économiques, une meilleure sensibilisation du public et l'engagement des
acteurs tout au long de la chaîne alimentaire.
Toutes les parties prenantes se rejoignent pour souligner le besoin de trouver de nouveaux moyens
innovants pour réduire l'exploitation intensive des ressources et les émissions de CO2 dans la chaîne
alimentaire. Le projet LiveWell prend vie à un moment opportun où plusieurs mouvements de
contribution aux processus clés de l'UE, tels que le développement d'une « Communication sur
l'alimentation durable », la réforme des politiques communes agricoles et de la pêche ou la mise à jour
de l'étiquetage des aliments, se mettent en place. En tant que marché principal de l'import/export, l'UE
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pourrait tenir le rôle de leader principalement en donnant la priorité à la durabilité du système
alimentaire dans ses politiques nationales et internationales et dans ses relations commerciales.
Présentation du Projet LiveWell for Life
WWF et les Amis de l'Europe lancent en collaboration un projet de trois ans visant à définir un régime
alimentaire sain et durable en Europe, qui améliore la santé des citoyens européens et participe à la
réduction des émissions de gaz à effets de serre liées à la chaîne d’approvisionnement alimentaire
européenne.
Sarah Merrington, Chef de projet pour LiveWell for LIFE, WWF-UK, a décrit la logique du projet :
« Nous avons besoin d'établir de nouveaux moyens innovants afin de réduire l'exploitation intensive
des ressources et les émissions de CO2 dans la chaîne alimentaire. » Le projet a débuté par une
comparaison entre les recommandations nutritionnelles au Royaume-Uni appelées « EatWell Plate »
(l'Assiette Bien-manger) et le régime alimentaire moyen. Les conclusions indiquent que la population ne
mange pas assez de fruits et légumes et de glucides mais trop de protéines et d'aliments traités. WWF
s'est appuyé sur la démarche EatWell à laquelle ont été ajoutés les critères de durabilité afin de
développer les principes LiveWell, démontrant la synergie totale entre un guide nutritionnel et des
calculs de durabilité.
Cette même démarche sera appliquée dans les trois pays pilotes : la France, l'Espagne et la Suède qui
présentent des modèles différents en termes d'agriculture, de vente au détail et d’habitudes
alimentaires. Les chercheurs établiront des tendances alimentaires et une carte nationale « LiveWell for
Life » pour chaque pays en se basant sur le format des recommandations alimentaires nationales. Un
réseau des parties prenantes de toute la chaîne alimentaire sera chargé d'identifier les enjeux et les
opportunités de mise en œuvre des recommandations.
« Il y a exactement 40 ans, le Club de Rome a publié son rapport
sur les limites de la croissance. Cet enjeu persiste encore :
comment la Terre peut-elle accueillir une population estimée à 10
milliards d'ici 2050. L'axe alimentation-eau-énergie est le pilier
fondateur de la vie sur la planète et il doit se maintenir en
équilibre. »
Tony Long, Directeur du Bureau des politiques européennes WWF
Une Planète en bonne santé pour des Hommes en bonne santé.
Tony Long, Directeur du Bureau des politiques européennes WWF a déclaré « Il y a exactement 40
ans, le Club de Rome a publié son rapport sur les limites de la croissance. Cet enjeu persiste encore :
comment la Terre peut-elle accueillir une population estimée à 10 milliards d'ici 2050. L'axe
alimentation-eau-énergie est le pilier fondateur de la vie sur la planète et il doit se maintenir en
équilibre ».
Cette inquiétude est partagée par d'autres.
Les initiatives de l'UE sur l'efficacité des ressources et l'alimentation
En 2008, le Plan d'Action (Action Plan) pour une consommation et une production durables et pour une
politique industrielle durable de la Commission européenne définit l'objectif politique qui vise à changer
les modèles économiques pour réduire l'utilisation de l'énergie et des ressources naturelles et à créer
de nouvelles opportunités dans l'économie verte. Le Rapport 2010 de l'Agence européenne pour
l'environnement sur « la Consommation et l'Environnement » (Consumption and the Environment) a
indiqué que des changements significatifs des modèles de production et de consommation étaient
nécessaires pour parvenir à des réductions importantes des impacts environnementaux. La Feuille de
route pour une Europe efficace en matière d'utilisation des ressources (Roadmap to a Resource
Efficient Europe) de la Commission européenne fixe une réduction cible de 20 % de l'utilisation des
ressources dans la chaîne alimentaire et une division de moitié (50 %) des déchets alimentaires avant
2020.
En 2013, la Commission publiera une « Communication sur l'alimentation durable » qui recensera les
moyens de réduire l'impact environnemental de la production alimentaire et les modèles de
consommation et développera, avant 2014, une méthodologie pour établir les critères de durabilité des
principales denrées alimentaires. Les gouvernements nationaux doivent également résoudre le
dysfonctionnement de nos modèles alimentaires actuels. Le Rapport de l'Agence d'évaluation
environnementale des Pays-Bas « Le Puzzle protéinique : consommation et production de viandes, de
produits laitiers et de poissons dans l'UE » (The Protein Puzzle: consumption and production of meat,
dairy and fish in the EU) évalue les conséquences de la production et de la consommation de protéines
animales sur la santé humaine et l'environnement. Le rapport FORESIGHT du gouvernement
britannique « S'attaquer à l'obésité : Les choix futurs » (Tackling obesities: Future choices) décrit les
relations complexes au sein de la chaîne alimentaire qui contribuent au surpoids et à l'obésité.
Engendrer un changement global
Modifier les comportements demeure un processus difficile et complexe et particulièrement délicat dans
le secteur alimentaire. S'alimenter est une nécessité mais également une source de plaisir et une partie
de notre identité culturelle. C'est une question très personnelle et sensible. Malgré les messages
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extrêmement clairs sur la santé et les régimes alimentaires, la majorité de la population des pays
développés présente des problèmes de surpoids et d'obésité. Les efforts déployés pour modifier les
comportements alimentaires ont un succès limité, en partie parce que les effets négatifs de mauvais
régimes alimentaires ne sont pas immédiats et ne donnent que des mécanismes de retour
d'informations faibles.
« Ce que nous mangeons nous permet par la même occasion de
prendre des décisions pour réduire notre empreinte carbone
personnelle ».
Christine Moeller, Chargé de mission pour l'évaluation économique des
politiques climatiques, DG action climatique de la Commission européenne
La Commission européenne a examiné comment les changements comportementaux pourraient
affecter les émissions de CO2 dans les domaines de l'habitat, du transport et du système alimentaire.
Elle a créé des modèles d'impacts potentiels de trois changements dans les habitudes alimentaires
(végétarien, régime sain et équilibré). En plus de fournir un meilleur état de santé, les modèles ont eu
des retombées bénéfiques sur la réduction des émissions de gaz à effets de serre de la chaîne
alimentaire. Christine Moeller, Chargé de mission pour l'évaluation économique des politiques
climatiques, DG action climatique de la Commission européenne a déclaré : « Ce que nous mangeons
nous permet par la même occasion de prendre des décisions pour réduire notre empreinte carbone
personnelle ». Il est nécessaire que l'opinion publique comprenne bien que notre façon de produire et
de consommer des aliments n'est pas durable.
Reconnaissant l’importancede l'enjeu, Giles Merritt, Secrétaire général des Amis de l'Europe a
demandé « Comment faites-vous bouger un secteur comme l'industrie agro-alimentaire ? » Tony Long,
Directeur du Bureau des politiques européennes WWF parle du succès de la collaboration entre la
WWF et les quatre plus importants syndicats de pêche pendant 2 ans. « Il existe un engagement au
niveau de la direction générale et un accord sans précédent sur un message commun envoyé au
Parlement européen. Ce type de transversalité se manifeste plus souvent ». Le travail avec le
producteur, le détaillant, le consommateur et les réseaux de santé permet de trouver un équilibre entre
l'utilisation des ressources et l'alimentation.
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« Nous avons besoin de certaines alliances indues entre des
organisations qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble pour
faire tomber les barrières systématiques qui bloquent le
changement dans la chaîne alimentaire. »
Mark Driscoll, Directeur du programme One Planet Food WWF-UK
Les modèles de prix des aliments font partie du problème a expliqué Mark Driscoll, Directeur du
programme One Planet Food WWF-UK. « Au cours des 40 dernières années, les pays développés se
sont habitués à dépenser moins sur l'alimentation. Les prix moyens des aliments en 1980-2000
représentent environ la moitié de ceux en 1950-1980. Ce que les consommateurs paient quand ils
achètent des aliments ne reflète pas les réelles dépenses en termes d'environnement et de santé ».
Mais il a affirmé que le secteur alimentaire est plus innovant et peut être plus rapide à mettre en œuvre
le changement que le gouvernement. « Nous avons besoin de certaines alliances indues entre des
organisations qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble pour faire tomber les barrières
systématiques qui bloquent le changement dans la chaîne alimentaire. »
Chantal Bruetschy, Chef d'unité, Innovation et Durabilité, DG Santé et Consommateurs, Commission
européenne, a estimé qu'il ne faut pas essayer de dire aux gens ce qu'ils doivent manger pour sauver
la planète, ce qui supprime le plaisir de manger. Rappelant les principes de libre choix, elle a ajouté
« Nous devons trouver des solutions gagnant-gagnant pour la population et la planète. Tous les acteurs
de la chaîne alimentaire doivent travailler ensemble ».
« Nous devons trouver des solutions gagnant-gagnant pour la
population et la planète. Tous les acteurs de la chaîne alimentaire
doivent travailler ensemble. »
Chantal Bruetschy, Chef d'unité, Innovation et Durabilité, DG Santé et
Consommateurs, Commission européenne
Une meilleure alimentation pour tous ?
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L'Alliance européenne pour la santé publique (EPHA) a souligné que l’augmentation de la pauvreté
rendait plus difficile d’avoir un régime alimentaire durable et équilibré. L'Europe s'urbanise de plus en
plus et être pauvre dans une ville limite l'accès à des aliments frais de qualité. Plusieurs initiatives
intéressantes encouragent la population à cultiver leurs aliments sur des petites parcelles de terre dans
les zones urbaines ou à travers des coopératives agricoles.
« Nous devons être certains que nos nouvelles démarches
vers une alimentation durable sont équitables et accessibles
à tous quelque soit le statut socio-économique. »
Carmen Villar, Experte senior, Agence espagnole de sécurité
alimentaire et de nutrition
Sarah Merrington a répondu :« Il y a des frais réels pour une alimentation saine et des coûts perçus.
Pour chaque pays pilote, nous chercherons à savoir si manger plus sainement et durablement coûte
plus cher. » On peut déjà voir l'impact de la crise économique en Europe ; une étude récente menée
au Royaume-Uni (recent survey in the UK) a fait état d'une chute de presque 30 % dans la
consommation de fruits et légumes chez les familles avec un faible revenu. Les ventes d'aliments
biologiques ont chuté, mais les produits du commerce équitable bénéficient toujours d'un fort soutien,
ce qui montre que même en période de crise, les consommateurs s'intéressent et adhèrent aux
principes d’une production équitable d'aliments. Carmen Villar, Experte senior, Agence espagnole de
sécurité alimentaire et de nutrition a ajouté : « Nous devons être certains que nos nouvelles démarches
vers une alimentation durable sont équitables et accessibles à tous quelque soit le statut socioéconomique. »
Eduquer les consommateurs pour provoquer le changement
Catherine Bearder, a appelé à une meilleure éducation dans les écoles, en déclarant « Nous avons
oublié les capacités d'autarcie alimentaire de nos parents et grands-parents. C'est facile d'acheter des
aliments industrialisés. Les personnes ayant un emploi du temps chargé ont souvent tendance à
assembler un repas plutôt que de se cuisiner un vrai repas complet. » Les consommateurs ont
également l'habitude d'acheter des fruits et des légumes ayant une apparence parfaite en
supermarché, ce qui ne reflète pas la façon dont ces produits sont cultivés. Une grande part de la
production, n’ayant pas une apparence parfaite, sera en fait gaspillée.
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De nos jours, les gens manquent de temps par rapport aux générations précédentes. Le mythe qu'il faut
combattre est que la préparation d'un bon repas équilibré demande du temps et des efforts. Une
alimentation saine ne doit pas être considérée comme un marché niche ou un luxe onéreux. Ces
perceptions peuvent être changées. Mme Beader a affirmé que la réglementation ne constitue pas
toujours la meilleure approche ; nous devons d'abord concentrer nos efforts sur le changement
d'attitudes des consommateurs afin qu'ils comprennent mieux les problèmes.
« Nous approchons à grands pas du point de basculement qui
menace la biodiversité de la chaîne alimentaire qui soutient la
vie sur la planète. »
Catherine Bearder, Membre du Comité parlementaire européen sur le
Développement régional
L'éducation est également importante pour réduire les déchets alimentaires. Beaucoup d'aliments sont
jetés car il existe une confusion concernant les indications « à consommer de préférence avant le » et
« à consommer jusqu’au » sur les étiquettes. La Commission européenne développera des outils
pratiques pour les consommateurs. Par exemple, l’indication « à consommer jusqu’au » est liée à la
sécurité microbiologique et les détaillants ajoutent toujours une marge de temps supplémentaire.
L’indication « à consommer de préférence avant le » renvoie au délai qui garantit la qualité du produit,
comme par exemple le goût et la texture.
Un réseau de détaillants alimentaires indépendants en Allemagne, Edika, a expliqué qu'avec 1,5
millions de produits alimentaires sur le marché, les magasins ne peuvent stocker qu'environ 10 000
produits, donc il faut faire des choix. Leurs membres n'essayent pas de faire concurrence aux grandes
chaînes de distribution sur les prix mais recherchent plutôt des produits locaux avec une valeur ajoutée.
Ils font la promotion de la durabilité sur leurs propres marques et ont employé 2 000 experts
nutritionnistes pour que chaque magasin dispose d'un expert disponible pendant quelques heures par
semaine pour aider les clients à en savoir plus sur ces questions.
Une approche scientifique doit étayer les évaluations de durabilité afin d'éviter que la situation des biocarburants ne se répète (quelques années après un enthousiasme précoce, il est apparut clairement
que ce n'était pas la solution). Les informations basées sur des preuves sont trop peu nombreuses pour
permettre aux acteurs de la chaîne alimentaire et aux consommateurs de savoir ce qui est plus
écologique. La Table Ronde sur la durabilité de la chaîne alimentaire s'emploiera à développer un kit
d'outils et une méthodologie pour permettre une évaluation de l'empreinte environnementale d'un
aliment.
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Emballage alimentaire : une plainte courante
Certains porte-parole ont exprimé leur frustration concernant la quantité et la complexité des
emballages alimentaires. DG SANCO collabore avec des parties prenantes pour trouver des moyens
de réduire les déchets alimentaires et les emballages sans engendrer de frais supplémentaires.
Cependant, le dialogue avec le secteur de l'industrie alimentaire a révélé que l'emballage est parfois
utilisé pour diminuer les déchets alimentaires. Une recherche plus approfondie permettrait de
comprendre les compromis possibles entre la réduction des déchets alimentaires et l'emballage. Par
exemple, beaucoup de concombres sont conditionnés de manière individuelle. Changer le type et de la
durée du transport pourrait-il réduire le besoin de manchons en plastique ? Mark Driscoll a déclaré
"« Nous avons examiné de long en large les principaux effets de l'emballage dans une analyse du cycle
de vie. . 98 % de l'impact environnemental d'un aliment provient de l'aliment même, pas de
l'emballage . »
Le rôle de l'UE dans les modèles alimentaires globaux ?
La chaîne alimentaire est un phénomène global : alors que l'UE a un impact important sur le secteur
alimentaire, les Etats-Unis ont une empreinte de consommation plus grande. Catherine Bearder, vient
d'une famille d'agriculteurs et est membre de l'ACP-UE Assemblée parlementaire paritaire, elle a
affirmé que les décideurs politiques ont partagé leurs inquiétudes sur la sécurité alimentaire et la
durabilité. Elle a ajouté : « Observez la situation de crise globale chez les abeilles, sans elles nous
n'avons ni culture, ni nourriture ». Plusieurs acteurs de l'industrie alimentaire ont un intérêt stratégique
dans la durabilité du système alimentaire car ils visent un horizon à plus long terme. Les
gouvernements et les politiques agissent sur des termes plus courts, structurés par des cycles
électoraux. Certains porte-parole ont affirmé que les options en matière de politiques gouvernementales
visant à réquilibrer la chaîne alimentaire doivent suivre la voie du long terme. La Table Ronde
européenne sur la production et la consommation durables (European Food Sustainable Consumption
and Production Round Table) convoquée par la Commission européenne a réuni des acteurs de la
chaîne alimentaire afin d'explorer la distribution des incitations et des bénéfices économiques dans le
système alimentaire actuel en Europe. Ils ont fait remarquer que les changements des prix des denrées
et la Politique agricole commune affectent la disponibilité alimentaire. Leur mission consiste à examiner
les initiatives émergeantes de l'UE et qui pourraient globalement améliorer la durabilité des aliments.
Les choix alimentaires du consommateur se font dans un contexte plus large d'urbanisation, de
subventions agricoles et de production, de développement, de flux commerciaux et de prix des
denrées. Cela étant, fixer les frontières du projet LiveWell for Life constitue un défi. Il s'efforcera de
trouver des leviers de changement simples pour le comportement du consommateur sans perdre de
vue cette vision plus globale.
Une Planète en bonne santé pour des Hommes en bonne santé.
Alimentation et santé en Europe : une nouvelle base d'action, WHO EURO 2002
Agence européenne pour l’environnement (2010) L’environnement en Europe – Etat et perspectives :
www.eea.europa.eu/soer
WWF (2011) Rapport Energie – 100 % d’énergie renouvelable d’ici 2050:
http://wwf.panda.org/energyreport
WWF (2011) Rapport Forêt vivante - Chapitre 1: Forêts pour une planète vivante :
http://wwf.panda.org/livingforests
WWF (2010) Rapport Planète vivante : http://wwf.panda.org/
Pour plus d'informations sur LiveWell for LIFE, consultez : www.livewellforlife.eu, Twitter:
@LiveWellFood
Participants au déjeûner-débat sur le thème « Eating our way to a healthy planet » qui a eu lieu le mardi 28
février à Bruxelles.
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