Mitchell M. Lévy, FCCM - Institut Maurice Rapin
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Mitchell M. Lévy, FCCM - Institut Maurice Rapin
Les soins palliatifs dans les unités de soins intensifs : pouvons-nous mieux faire ? Mitchell M. Lévy, FCCM On pourrait penser, vu la fréquence des décès de patients dans les unités de soins intensifs, que parler de la mort avec les patients et les familles ne pose pas de problème au clinicien de soins intensifs. Or, malheureusement pour nos patients, ce n'est pas parce que nous sommes confrontés à la mort en permanence que nous sommes à l'aise avec le sujet. En tant que cliniciens, nous n'avons pas été formés à être à l'aise avec la mort. Ajoutez à cet inconfort l'absence de toute formation en matière de communication, et toutes les conditions sont réunies pour rendre les choses difficiles aux patients mourants et à leurs proches dans l'unité de soins intensifs. Pouvons-nous mieux faire ? Bien sûr que oui. Les auteurs de ce numéro de Critical Care Medicine ont extrêmement bien identifié les difficultés et les barrières auxquelles se heurtent souvent les praticiens qui suivent des patients mourants. Compétences insuffisantes en matière de communication, absence de formation, émotivité accrue des patients et des soignants, connaissance vague des questions médico-légales : tous ces facteurs viennent compliquer un processus déjà lourd et difficile. Comme de nombreux auteurs l'ont bien montré, dans ce numéro et dans des publications antérieures (1-10), certaines réalités relatives aux soins palliatifs dans les unités de soins intensifs sont désormais évidentes et irréfutables : 1) Les patients et leur famille ne sont pas satisfaits des soins palliatifs reçus pendant le séjour en unité de soins intensifs 2) La communication avec les soignants est systématiquement considérée comme le critère à la fois le plus important et le plus défaillant dans l'évaluation de la qualité des soins. 3) Les patients et leur famille indiquent que la prise en charge de la douleur reste insuffisante pour les patients mourants. 4) Une certaine limitation des soins intervient pour la grande majorité des patients qui meurent à l'unité de soins intensifs LEVY 1 5) Les médecins de soins intensifs ont rarement été formés aux soins palliatifs, et la plupart des programmes de formation n'ont pas défini de programme pour cette formation. Où que l'on se tourne, de nos jours, on est confronté à une nouvelle étude illustrant le mécontentement exprimé par les familles quant à la qualité des soins reçus par leurs proches décédés en unité de soins intensifs (11). Nous autres soignants avons du mal à accepter cette information, que l'on retrouve couramment à la fois dans des publications scientifiques et dans la presse grand public. En tant que cliniciens, la plupart d'entre nous considèrent que nous prenons bien soin de nos patients et que nous faisons tout pour agir dans leur intérêt. Aucun soignant n'a envie de s'entendre dire qu'il ne sait pas se comporter face aux patients mourants et à leur famille. Curieusement, les cliniciens reconnaissent la nécessité d'une formation continue. Nous ne mettons pas en cause l'importance d'une révision et d'une amélioration de nos compétences en matière de ventilation mécanique, par exemple. Pourtant, bon nombre de cliniciens rechignent à admettre que les compétences en matière de soins palliatifs peuvent être considérées, de la même façon, comme nécessitant un apprentissage permanent tout au long de leur carrière. De nombreux cliniciens réagissent mal quand on leur dit que leurs compétences en matière de communication avec les patients pourraient être améliorées. Les médecins considèrent rarement les soins palliatifs comme un domaine où les compétences peuvent être améliorées ou réactualisées et, généralement, les séances consacrées aux soins palliatifs attirent peu de public lors des grands congrès médicaux sur les soins intensifs. Un autre facteur complique encore les choses : l'inaptitude de notre culture médicale à définir un "étalon-or" en matière de soins palliatifs. Il existe des standards clairs en matière d'éducation et de certification pour les techniques chirurgicales, les méthodes d'insertion des cathéters et les nouvelles méthodes de ventilation mécanique. Aucun clinicien sérieux ne s'offusquerait qu'on lui suggère de suivre une formation continue sur la gestion du diabète. Pourtant, comment définissons-nous et évaluons-nous une bonne discussion sur l'arrêt des soins entre un clinicien et un patient ? Comment évaluons-nous si des étudiants en médecine et des stagiaires en cours de spécialisation sont compétents en matière de soins palliatifs ? Qu'est-ce qui caractérise des soins palliatifs humains ? LEVY 2 C'est peut-être pour cela qu'il a été si difficile d'enseigner ces compétences aux cliniciens au cours de leur formation. Même si de nombreuses facultés de médecine proposent des cours sur l'éthique de la mort et sur la mort, la plupart des programmes de formation de troisième cycle n'assurent pas systématiquement de formation en matière de soins palliatifs. La plupart des soignants acquièrent ces compétences sur le tas. Non seulement nous n'avons pas pu mesurer d'impact positif des initiatives de formation en matière de soins palliatifs (7), mais nous n'avons toujours pas identifié de critères de qualité clairs pour les soins palliatifs (12). Bien que l'on dispose désormais, grâce à des entretiens avec des patients et des cliniciens (13, 14), de données suggérant l'existence de "domaines" de qualité en matière de soins palliatifs, il n'existe pas d'outils standardisés et validés pour évaluer ces compétences cruciales. Définir de bons soins palliatifs Par où commencer ? Qu'est-ce qui caractérise des soins palliatifs efficaces et humains ? Dans la littérature récente, c'est la communication avec les soignants qui est le plus souvent citée comme le facteur primordial pour les patients et leur famille au cours des soins palliatifs (6, 15). Des études publiées ont montré que la communication, mais aussi la continuité de la communication, sont un élément essentiel pour obtenir de bons soins palliatifs. Le point de départ peut être assez simple : le soignant doit être prêt à avoir "la conversation". Cela signifie qu'il doit prendre le temps de s'asseoir avec le patient et/ou la famille, de créer un environnement propice et de communiquer avec franchise et sincérité en disant la vérité sur la maladie du patient. Cela semble couler de source mais, en réalité, c'est l'une des tâches les plus ardues d'un clinicien de soins intensifs. Certes, nous croulons sous les contraintes de temps et le rythme des soins médicaux est infernal, mais un bon clinicien trouvera toujours le temps d'étudier des résultats de laboratoire essentiels ou de vérifier à deux fois un traitement médicamenteux important. Pourtant, on est rarement prêt à accorder autant d'attention et de valeur aux discussions sur l'arrêt des soins. Curieusement, alors que nous nous considérons comme des défenseurs acharnés du patient, nous avons beaucoup de mal à prendre l'initiative d'une discussion franche sur la mort avec un patient qui n'a aucune chance de se remettre de sa maladie. LEVY 3 L'abîme entre ce que nous croyons dire à nos patients et ce qu'ils entendent (16) montre à quel point nous maîtrisons mal le processus. Le point de départ, pour améliorer les soins palliatifs, c'est tout simplement de se dire que nous pouvons faire mieux. Reconnaissons et acceptons trois vérités importantes : tout d'abord, les études prouvent qu'il y a une différence importante entre ce que les cliniciens croient avoir dit et ce que les patients déclarent avoir entendu (17). Deuxièmement, un fort pourcentage des patients et des familles sont mécontents des soins palliatifs reçus. Troisièmement, ces études parlent de nous, et non "d'autres" soignants. Ce sont nos patients qui expriment ce mécontentement face aux soins palliatifs. Les cinq rôles des soignants En tant que praticiens, nous sommes formés pour rétablir la bonne santé. On a beaucoup écrit sur le conflit auquel ce credo "réussite = santé" conduit les intervenants en soins palliatifs (18). Si notre principal critère de réussite, en tant que professionnels de la médecine, est le rétablissement du patient, il est inévitable de considérer la mort comme un échec. En revanche, si on considère que l'objectif des soins palliatifs consiste à accompagner les patients et leurs familles et à faciliter la résolution des conflits lors du processus conduisant à la mort, nous pouvons commencer à comprendre que nous apaisons bel et bien les souffrances des patients et de leur famille, même si le patient est mourant. Ayant brièvement évoqué ce point de départ, j'aimerais suggérer certaines stratégies pour les soins palliatifs dans les unités de soins intensifs (Tableau 1). Ces stratégies sont, de bien des façons, un récapitulatif de ce qui a déjà été évoqué et ont vocation à faire office de lignes directrices pour la pratique des soins palliatifs dans les unités de soins intensifs. Les cinq stratégies applicables aux soins palliatifs : 1. Se forger un rapport personnel avec la mort 2. Savoir communiquer, être sincère et présent 3. Créer l'environnement propice 4. Etre disposé à ne pas tout contrôler 5. Faciliter les décisions relatives à l'arrêt des soins LEVY 4 1. Se forger un rapport personnel avec la mort J'aimerais suggérer que l'aptitude à prodiguer des soins palliatifs humains et réconfortants est fondée sur l'aptitude du soignant à être à l'aise avec la mort. Il paraît évident que, pour communiquer au patient mourant une impression de confort ou de réconfort, le soignant doit connaître ses propres réactions face à l'idée de la mort ou du deuil. On ne nous a pas appris, lors de notre formation, à accorder la moindre valeur à un travail d'imagination sur la souffrance, la mort ou la perte d'un proche. En revanche, la plupart des cliniciens reconnaissent qu'ils ont beaucoup appris en passant, un jour, de l'autre côté de la barrière des soins médicaux. Les soignants qui ont vécu l'expérience malheureuse d'être admis ou d'avoir un proche admis en unité de soins intensifs en reviennent plus déterminés que jamais à humaniser l'univers des soins intensifs. Une fois que l'on a soi-même vécu la frustration du patient et de ses proches, les failles du système médical deviennent beaucoup plus visibles. Curieusement, la formation des bénévoles qui œuvrent auprès de patients mourants comporte toujours un travail de réflexion sur la mort (18). Qu'il s'agisse de réfléchir à la personne qui sera la plus affectée par le décès ou d'imaginer les funérailles, l'importance de ce travail de réflexion est reconnue pour le personnel des établissements accueillant les malades en phase terminale (19, 20). Pourtant, aujourd'hui encore, la plupart des médecins ne bénéficient pas d'une telle formation. Par conséquent, il n'est guère surprenant que les soignants aient tant de difficultés à bien accompagner les patients et leur famille pour les questions liées à la mort. La plupart des soins palliatifs impliquent, de la part du soignant, une aptitude à gérer l'incertitude : le pronostic, la progression de la maladie, le dosage du traitement contre la douleur, la réaction des divers membres de la famille, les souhaits des patients et le processus de mort lui-même comportent tous un certain degré d'incertitude. Malheureusement, les soignants ne savent pas gérer l'incertitude. Notre formation ne couvre que peu, voire pas du tout, cet aspect des soins aux patients. Irrémédiablement, cela conduit à un malaise du soignant, qui le conduit souvent à adopter une attitude d'évitement. Par conséquent, on peut dire que l'un des défis les plus fondamentaux en matière de soins palliatifs consiste à apprendre à être plus à l'aise avec l'incertitude et à savoir réagir d'une manière confiante et LEVY 5 raisonnée aux incertitudes qui entourent le travail avec les patients en fin de vie. Comment les soignants peuvent-ils travailler avec l'incertitude ? Etre à l'aise avec la mort La première étape, pour se constituer de bonnes compétences en matière de soins palliatifs, consiste à être à l'aise avec la mort. Les patients se sentent rassurés et réconfortés lorsque le soignant est capable d'être à l'aise avec le processus conduisant à la mort, lorsqu'il ne cherche pas systématiquement à éviter tout sentiment de douleur, de deuil et d'incertitude et lorsqu'il représente un élément de stabilité face à la peur et à l'angoisse du patient. Cette compétence n'est pas innée et, bien qu'évidente, est souvent oubliée lors des débats consacrés aux moyens d'améliorer les soins palliatifs. Cette première étape est aussi la plus difficile pour bon nombre de soignants. Il s'agit d'avoir la confiance nécessaire pour faire face à la mort avec sincérité et simplicité. 2. Savoir communiquer : être sincère et présent Comme on l'a déjà dit, l'un des critères les plus souvent cités par les patients et leur famille est la communication avec les soignants : il faut savoir communiquer de manière directe, simple et humaine. Préoccupés par la nécessité de faire un diagnostic correct et d'ordonner la bonne intervention, les cliniciens que nous sommes peuvent sous-estimer le pouvoir thérapeutique d'une communication simple et sincère avec les patients et leurs proches. En réalité, quand on a un patient incurable, on ne peut plus rien faire pour ce patient et sa famille, à part communiquer sur le processus conduisant à la mort et contrôler les symptômes. Les impressions de mise à l'écart et d'abandon sont des composantes bien connues du travail de deuil (22, 23). En l'absence de tout remède, qu'est-ce que le soignant a à offrir au cours des soins palliatifs ? On peut considérer que de bons soins palliatifs, c'est avant tout un processus visant à rendre leur dignité aux patients et à leur famille grâce à une véritable communication. Avec cette prise de position, nous admettons qu'il est possible qu'un certain apaisement intervienne au cours du processus conduisant à la mort. Cela peut sembler naïf à LEVY 6 première vue, mais la communication et l'écoute ont déjà été considérées comme des gestes thérapeutiques (14, 15). Pour savoir écouter, il faut être sincère et concentré. Etre sincère Une composante essentielle d'une bonne communication en matière de soins palliatifs est la sincérité du soignant. Cela semble couler de source – qui irait s'opposer à ce que l'on soit sincère avec un patient et sa famille ? Malheureusement, ce n'est pas aussi facile qu'il y paraît. Etre sincère implique souvent de renoncer à la sécurité d'une distance affective ou psychologique avec les patients. En étant disponible du point de vue affectif auprès des patients et de leur famille, un soignant peut leur faire sentir qu'il a une présence effective. La franchise et la gentillesse sincère sont des outils thérapeutiques très efficaces dans les soins palliatifs, et sont trop souvent sous-estimés par les soignants. Etre présent Au vu du rythme des soins médicaux modernes, les cliniciens sont tiraillés entre plusieurs tâches tout au long de leur journée. Quand on est souvent en retard et souvent sollicité, on peut être découragé à l'idée de devoir trouver le temps d'une discussion sur l'arrêt des soins. De la part du soignant, l'attitude la plus utile consiste à être à l'aise et donc présent face à l'incertitude. Au lieu de chercher le moyen d'éviter le malaise ou l'anxiété qui apparaissent lorsque l'on est confronté à la mort et au deuil, il est possible d'être simplement présent. Le silence peut être un outil très efficace au cours des discussions sur l'arrêt des soins. Les jeunes cliniciens commettent souvent l'erreur suivante : mal à l'aise lors des silences pesants ou face à la douleur exprimée par les patients et leur famille, ils les réconfortent rapidement pour apaiser la tension, au lieu de se contenter du silence comme outil de réconfort. En réalité, le simple fait d'être présent aux côtés de la famille exprime la confiance et le respect que l'on a pour les patients et leurs proches. Comme nous le savons tous, quand la personne à laquelle on parle d'une chose importante est distraite, cela saute douloureusement aux yeux. C'est d'autant plus le cas pour les patients et leur famille, qui sont particulièrement vulnérables. Savoir écouter peut être un geste thérapeutique – le simple fait d'être entendus LEVY 7 peut aider les patients et leur famille à retrouver un sentiment de dignité au cours des soins palliatifs. 3. Créer l'environnement propice Des choses simples peuvent faire toute la différence en matière de soins palliatifs. Nous sous-estimons l'importance de l'environnement. Créer un environnement propice pour les conversations importantes peut être un outil thérapeutique efficace pour l'intervenant en soins palliatifs. Le lieu Personne n'a envie de parler de la mort possible d'un proche au milieu d'un couloir. La famille ne doit jamais avoir l'impression de devoir coincer un soignant entre deux portes pour obtenir des informations sur le patient. Il est essentiel que les discussions fondamentales avec les membres de la famille aient lieu dans un espace protégé, séparé du chaos et du bruit de l'unité de soins intensifs. Bon nombre d'unités de soins intensifs disposent d'une salle réservée à ces discussions mais, même si ce n'est pas le cas, il est important de trouver un cadre adapté. Si possible, il faut éviter de discuter d'une décision fondamentale relative à l'arrêt des soins dans la salle d'attente, en présence d'autres familles. Prendre le temps de trouver un espace adapté à cette discussion envoie un message clair à la famille. Même si les cliniciens peuvent en venir à considérer l'unité de soins intensifs comme leur "foyer", la plupart des gens ressentent de la peur, de l'anxiété et de l'appréhension dès qu'ils sortent de l'ascenseur. C'est une réaction normale à un environnement chaotique, bruyant et surpeuplé qui est, figurativement et littéralement, alarmant. Qui doit être présent Un critère tout aussi important que le lieu est l'identité de la personne qui mène la discussion. Dans les établissements universitaires, un interne effectuerait rarement une procédure invasive telle que la pose d'un cathéter dans l'artère pulmonaire sans consulter et être formé par un médecin qualifié. En revanche, il n'est pas rare du tout que les discussions LEVY 8 sur l'arrêt des soins soient initiées et menées par des internes. C'est compréhensible : ces discussions interviennent souvent tard le soir ou pendant les heures de repos et, même au cours de la journée, peuvent être considérées par certains comme relevant de la responsabilité des internes. Or, elles ne devraient pas reposer sur les épaules des internes. Certains soignants ont une aptitude naturelle à écouter, communiquer et être sincère et coopératif. Pour d'autres, ces compétences représentent des difficultés énormes et impliquent une formation. Ces compétences ne devraient pas s'acquérir sur le tas. Les jeunes soignants, qui travaillent tard la nuit, se retrouvent souvent dans des situations très difficiles d'un point de vue affectif, qui les obligent à se fier à leur intuition pour établir une relation de confiance avec le patient et la famille dans un temps très court. Savoir écouter, poser les bonnes questions et apprendre à faciliter les discussions en famille ne sont pas des compétences innées, et ces compétences peuvent être mesurées et évaluées comme les autres compétences procédurales en matière de soins intensifs (24). Il est de notre devoir de former les soignants à cet accompagnement de fin de vie. En outre, les discussions importantes doivent refléter un point de vue unique, partagé par toute l'équipe médicale. Le personnel infirmier, les internes et tous les autres membres de l'équipe de soins intensifs activement impliqués dans les soins au patient doivent participer. Chaque membre de l'équipe de soins intensifs rentre nécessairement en contact direct avec le patient et la famille, et on lui posera des questions difficiles. Dans l'idéal, il faudrait que les membres de l'équipe de soins intensifs discutent entre eux avant de rencontrer la famille. Ainsi, les familles seraient rassurées d'entendre les cliniciens qui s'occupent de leurs proches parler d'une seule voix. 4. Etre disposé à ne pas tout contrôler Le clinicien ressent le besoin de manifester une attitude "professionnelle" et de maintenir une distance affective et psychologique, mais cela peut n'être qu'un écran de fumée destiné à dissimuler sa détresse quand les patients ou leur famille expriment leur douleur ou leur désespoir. Pourquoi partons-nous du principe que les patients ont besoin de ne voir dans les praticiens que des êtres professionnels et forts ? On apprend à beaucoup de soignants que la LEVY 9 vulnérabilité face au patient est un manque de professionnalisme. Or, le fait d'être disposé à manifester un malaise ou à dire "je ne sais pas" peut apporter un grand réconfort à bon nombre de patients et de familles. En nous autorisant à être vulnérables face aux patients et aux familles et en ne refusant pas les moments difficiles d'un point de vue affectif, nous permettons aux familles de voir que ces questions nous posent problème, à nous aussi. Les familles apprécient souvent notre aptitude à avouer nos incertitudes. Un soignant peut manifester son malaise et son angoisse face aux soins palliatifs. C'est d'ailleurs cette implication affective qui pourra réconforter le patient et sa famille, car elle serait interprétée comme le signe d'un intérêt véritable. Ne pas cacher son malaise personnel peut aussi améliorer la communication avec le patient et sa famille au cours des soins palliatifs. Au cours des soins palliatifs, les soignants doivent renoncer à tout contrôler à la place des patients et de leur famille, qui sont très vulnérables lors de leur arrivée dans l'unité de soins intensifs et qui, de bien des façons, se sentent dépossédés de leur dignité dans l'univers des soins intensifs. Par exemple, on indique à la famille les horaires des visites, leur durée et le nombre de visiteurs autorisé. On lui dit qu'elle ne doit pas faire trop de bruit et qu'il est interdit d'apporter de la nourriture. Au fond, on lui dit que ses idées sur la manière de prendre soin du patient mourant ne sont pas bonnes. En disant à la famille qu'elle ne sait pas ce qui est bon pour le patient, on sape son aptitude à soutenir et prendre soin de ce dernier. Au fur et à mesure que la condition du patient décline, la confusion et l'incertitude deviennent encore plus prédominantes. Les patients et leur famille veulent en savoir plus, et les soignants les comprennent moins. C'est un cocktail regrettable, qui conduit souvent à creuser encore davantage le fossé affectif entre les cliniciens et les patients. Laisser la famille donner le ton Les cliniciens ont souvent du mal à comprendre le sentiment d'impuissance et de perte de contrôle des patients mourants et de leur famille dans l'unité de soins intensifs (25-28). La famille doit demander la permission avant de faire quoi que ce soit dans la zone de soins intensifs. Les proches du malade doivent demander à quelle heure ils doivent venir, quels vêtements ils doivent porter et même s'ils ont le droit de toucher le patient. Cette impuissance LEVY 10 aggrave le désespoir qui est courant durant les soins palliatifs. Les cliniciens peuvent apporter un certain réconfort à ce niveau. L'absence d'horaires pour les visites, qui est de plus en plus courante dans les unités de soins intensifs, représente un pas dans la bonne direction. Permettre aux familles de maîtriser l'heure à laquelle elles rendent visite à leur proche peut constituer un geste de soutien important en leur faveur. Il peut également être utile de laisser la famille donner le ton lors des discussions. Dans une certaine mesure, les soignants peuvent permettre aux familles de décider de l'heure du rendez-vous, de la durée de l'entretien et du nombre de personnes présentes. Inutile de dire que le temps des soignants est souvent compté, mais, même avec un planning très chargé, il est possible de permettre aux familles d'exercer un certain contrôle. Cela peut apporter un énorme soulagement et un regain de confiance aux familles, qui ont l'impression d'être mises de côté et impuissantes, et ne peut que favoriser la communication et faciliter la prise de décision sur l'arrêt des soins. En ne permettant pas aux familles de participer aux soins prodigués au patient, nous sapons leur confiance dans leur aptitude à accompagner leur proche. Il s'agit d'identifier et de satisfaire les besoins de la famille. A-t-elle besoin de contrôler certains aspects des visites ? At-elle besoin d'un deuxième avis ? A-t-elle besoin d'une démarche alternative ? A-t-elle besoin de quelqu'un pour l'aider à résoudre ses conflits ? Une fois que le soignant a renoncé à tout contrôler et qu'il est devenu plus souple, il peut se retrouver face à une famille plus gérable et plus encline à exprimer ses besoins. Cela peut être difficile pour le clinicien, mais c'est important pour les familles. 5. Faciliter les décisions relatives à l'arrêt des soins Demander à une famille de prendre une décision en matière d'arrêt des soins alors qu'elle est plongée dans la douleur représente l'ironie ultime des soins intensifs. A un moment où les êtres sont tenaillés par la douleur, la colère, la culpabilité et une peine immense, les soignants leur demandent de prendre des décisions qui, comme nous le savons tous, sont souvent assimilées à la signature de l'arrêt de mort du patient. Pour ne rien arranger, les gens ont souvent l'impression que les soignants abandonnent le processus de décision au patient et aux familles au pire moment. Nous devons nous poser la question suivante : qui, du clinicien ou LEVY 11 de la famille, doit supporter le fardeau de la décision ? A notre époque de respect strict de l'autonomie du patient, il est facile de répondre que la décision appartient au patient ou à son représentant. Mais il faut une réponse bien plus réfléchie et humaine. Les soignants étant confrontés, à chaque nouvelle étude publiée, au profond mécontentement suscité par les soins palliatifs, cette question devient cruciale. Faisons-nous vraiment preuve d'humanité en faisant peser tout le fardeau sur les épaules des familles ? Ne pourrions-nous pas, en tant que soignants, faciliter la prise de décision en faisant des suggestions aux familles à ce moment particulièrement difficile ? Evoquer le souhait du patient Il existe certains moyens pratiques d'alléger le fardeau de la prise de décision. La compétence la plus importante d'un bon intervenant en soins palliatifs est peut-être son aptitude à conduire la famille à évoquer les souhaits et les réflexions du patient. "S'il était ici, assis dans cette pièce, que nous demanderait-il de faire ?" : il est important que quelqu'un pose cette question à la famille. Dans la mesure du possible, il est important que les familles sentent que c'est le patient qui prend la décision. En attribuant la décision au patient, et non à la famille, nous pouvons parfois alléger l'énorme fardeau de culpabilité qui pèse sur la famille au cours de la prise de décision. Si nous abandonnons la famille à son sentiment d'avoir fait une chose terrible, nous n'avons aidé personne à décider d'interrompre ou de ne pas prodiguer les soins. Si c'était votre famille Les soignants ne doivent pas hésiter à donner leur avis. "Que feriez-vous si c'était un membre de votre famille ?" : cette question, les soignants ne doivent pas la redouter. Il ne s'agit pas d'en revenir au modèle paternaliste du passé. Nous ne pouvons pas prendre la décision à la place des patients et des familles, mais nous pouvons avoir le courage de dire aux familles notre sentiment face à leur situation. Sans imposer notre volonté, nous pouvons exprimer notre opinion avec sincérité et franchise, de manière à fournir aux familles quelques pistes de réflexion, en fonction de ce que nous savons des souhaits du patient. LEVY 12 Dans l'idéal, d'excellents soins palliatifs devraient conduire à un sentiment d'harmonie, sans culpabilité, sans méfiance, sans remords et sans angoisse. L'objectif des soins palliatifs est de faciliter l'acceptation de la mort par les patients et leur famille. Personne ne peut guérir la douleur liée à la mort d'un être cher, mais nous pouvons éviter d'aggraver les choses. Le soignant doit avoir confiance pour favoriser la prise de décision Les bons intervenants en soins palliatifs peuvent d'abord se renseigner sur les souhaits du patient et/ou de la famille, puis faciliter la prise de décision. Cela peut être terriblement difficile, surtout lorsque le patient est dans l'impossibilité de communiquer et que le soignant connaît le patient et sa famille depuis peu de temps. Le processus demande du courage et de la discipline, car le soignant doit véritablement écouter pour mieux connaître les souhaits du patient et de la famille. Nous devons croire à nos valeurs éthiques propres et à la réalité de notre compassion. Ensuite, nous pouvons donner des conseils en sachant que nous essayons de faire au mieux pour le patient en combinant ce que nous savons de ses souhaits à notre expertise clinique et à notre compassion. En d'autres termes, au fond, nous voulons ce qu'il y a de mieux pour nos patients parce que nous nous intéressons à eux. Avec un tel fondement et une telle motivation pour notre action, nous pouvons considérer que nous sommes équipés pour donner les meilleurs conseils à notre patient et à sa famille au cours des soins intensifs. Pour conclure, je propose la description suivante des soins palliatifs "idéaux" : d'abord, les patients et leur famille doivent se sentir accompagnés et pris en charge. Ils doivent sentir qu'on les écoute, qu'on ne les traite pas avec condescendance et que le soignant a été franc. Deuxièmement, le soignant doit être capable de s'asseoir avec eux et, grâce à sa formation en matière de communication, être pleinement présent et concentré durant les conversations relatives à l'arrêt des soins. Troisièmement, il faut faire attention à l'environnement dans lequel ces discussions se déroulent. Pour une discussion sur l'arrêt des soins, il est essentiel d'avoir un environnement adapté, tant du point de vue du lieu que du point de vue du moment. Trouver un environnement adapté ne se réduit pas au choix de la salle. Bien plus que cela, il s'agit d'un processus au cours duquel le soignant crée l'environnement psychologique dans lequel la famille ou le patient ont plus de chances de se relaxer, de réfléchir à la décision à prendre et de LEVY 13 se sentir accompagnés et soutenus. Quatrièmement, les soignants doivent abandonner une partie du contrôle aux patients et à leur famille. Quand un soignant est disposé à se montrer souple et ouvert, on obtient d'excellents soins palliatifs. Un soignant a la possibilité de dire : "Je ne sais pas" et de révéler son malaise et son angoisse face aux soins palliatifs. Dans une certaine mesure, les familles peuvent donner le ton de la communication. Par exemple, elles peuvent fixer les horaires des visites, une heure de rendez-vous, la durée du rendez-vous, le nombre de participants. Cinquièmement, avec de la patience et de la persévérance, les soignants peuvent découvrir les souhaits des patients et des familles et avoir le courage de faciliter les décisions relatives à l'arrêt des soins. L'avenir Plusieurs questions restent sans réponse. Comment pouvons-nous inciter les soignants à considérer que les compétences en matière de soins palliatifs s'inscrivent dans un processus d'apprentissage permanent ? Pouvons-nous identifier des compétences clés en matière de soins palliatifs, pouvons-nous former les cliniciens à ces compétences et pouvons-nous inciter les cliniciens à vouloir suivre ces formations ? Comment éduquer les patients et les familles de manière à ce qu'ils exigent de bons soins palliatifs ? La qualité des soins dont nos patients bénéficieront à la fin de leur vie dépendra de notre aptitude à trouver des réponses à ces questions difficiles. Les solutions sont peut-être plus simples que nous le croyons. Pour améliorer les compétences en matière de communication, il suffit peut-être d'apprendre vraiment à écouter, ce qui n'est pas simple mais n'est pas forcément tellement compliqué. Les soignants peuvent surmonter la tentation de toujours fournir des réponses et des solutions et apprendre à considérer que leurs réactions et celles des patients et des familles face à la mort sont saines. Paniquer face à l'incertitude et à un risque de mort est une réaction tout à fait saine et nous pouvons apprendre à compatir avec nos patients et leur famille durant le processus qui conduit à la mort. Finalement, être un bon intervenant en soins palliatifs revient tout simplement à être quelqu'un de bien et de sincère, qui réagit avec honnêteté face aux patients et qui est prêt à LEVY 14 manifester de la sincérité et de la tendresse. Ce n'est peut-être pas à la pointe de la technologie, mais c'est un outil thérapeutique très efficace. Quand nous nous demandons : "Pouvons-nous mieux faire en matière de soins palliatifs ?", la réponse est peut-être beaucoup plus simple que nous l'imaginons. LEVY 15 Tableau 1 Stratégies pour des soins palliatifs humains dans l'unité de soins intensifs 1. Se forger un rapport personnel avec la mort - Se créer un rapport personnel avec le processus conduisant à la mort - Réfléchir à la mort et au deuil - Apprendre à être à l'aise avec les incertitudes de la maladie et de la mort 2. Bien communiquer : être sincère et présent - Etre sincère - Manifester une présence compatissante - Ecouter sans se laisser distraire 3. Créer l'environnement propice - Emmener la famille dans une salle particulière - Ne pas laisser ces conversations aux internes - Faire participer le personnel infirmier et les internes 4. Etre disposé à ne pas tout contrôler - Etre disposé à manifester un malaise - Etre disposé à dire :"Je ne sais pas" - Permettre à la famille de donner le ton de la communication - Découvrir les besoins des patients et des familles - Savoir quand rassembler la famille 5. Faciliter les décisions en matière d'arrêt des soins - Evoquer les souhaits du patient / inciter les familles à se souvenir de conversations avec le patient LEVY - Se mettre à la place des membres de la famille - Ne pas abandonner la prise de décision au patient et à la famille - Ne pas craindre d'aider la famille à prendre une décision - Expliquer ce qu'on ferait à sa place 16 Bibliographie (1) Houts PS, Yasko JM, Harvey HA, et al. Les besoins non satisfaits des patients souffrant de cancers en Pennsylvanie au cours des soins palliatifs. Cancer 1988 ; 62 : 627-634. (2) Siegel K, Raveis VH, Houts P, Mor V. Le fardeau des soignants et les besoins non satisfaits des patients. Cancer 1991 ; 68-1131-1140. (3) Lynn J, Teno JM, Phillips RS, et al. La perception par les membres de la famille de la mort des patients âgés et gravement malades. Annals of Internal Med 1997 ; 126(2) : 97-106. (4) Hanson LC, Danis M, Garrett J. Qu'est-ce qui ne va pas dans les soins palliatifs ? 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