Mur de frissons - Jeunes musiciens du monde

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MUSIQUE
Mur de frissons
Yves Leclerc
Samedi, 21 Juillet 2012, 21:55
| Photo Benoit Gariepy / Agence QMI
QUÉBEC – Roger Waters et son équipe ont mis toute la gomme pour la 192e et dernière
représentation de sa tournée « The Wall », samedi soir, sur les plaines d’Abraham, à Québec. Une
soirée mémorable, historique et qu’on n’oubliera jamais. Du très grand art.
Des Plaines qui débordaient de monde avec une foule d’environ 75 000 spectateurs. Une marée
humaine particulièrement compacte en avant-scène et un peu partout sur le site. Waters et ses 11
musiciens ont démarré la soirée avec In The Flesh? et un imposant bataillon de pyrotechnie
déployé le long du mur de 728 pieds. Grandiose.
L’ex-Pink Floyd est apparu sur scène, et plus grand que nature sur le mur. Les bras dans les airs et
le regard triomphant, ses yeux ont balayé toute l’étendue des Plaines.
Le bombardier lancé à partir d’une grue située loin sur la colline s’écrase avec fracas et multiples
explosions dans le haut du mur. La foule réagit fortement. On a senti comme un énorme frisson
envahir la place.
Les effets surround et quadraphoniques résonnaient avec puissance, contribuant à mettre chaque
spectacteur en plein cœur de l’action.
Contre les États
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Une longue rivière de sang, rouge vif, déferle sur le mur durant Another Brick in the Wall Part One.
Le bruit de l’hélicoptère, qui annonce l’interprétation de The Happiest Days of Our Lives est
puissant. On a l’impression qu’un véritable hélico survole les lieux.
Les Jeunes musiciens du monde se pointent ensuite sur les planches pour le We Don’t Need No
Education. Ils portent des chandails noirs avec l’inscription Fear Builds Wall (la peur érige les
murs). Un beau moment.
Après The Ballad of Jean Charles Menezes, il dédie, en français, le concert à cet homme abattu à
Londres par la police, croyant qu’il était un terroriste. Il profite de l’occasion pour lancer quelques
flèches contre les états policiers et à la terreur présente partout sur la planète.
Après Mother, avec des images de Waters chantant avec Floyd à Earl’s Court, c’est la douce et
menaçante Goodbye Blue Sky avec des projections recouvrant tout le mur.
Empty Spaces résonne dans toute la place. La sono est excellente, impeccable et surtout
frissonnante. Un régal pour les yeux et les oreilles.
La voix de Waters a été excellente tout le long de la soirée.
Émouvante Vera
Après un court entracte, le mur est complet. La vision est impressionnante et surréaliste.
Les musiciens interprètent Hey You derrière l’imposante muraille. On ne voit rien sauf les
éclairages en arrière-scène. Un grand moment de l’histoire de la musique rock.
Après la très touchante Vera, qui réussit une fois de plus à faire lever le poils sur les bras et couler
les larmes, Dave Kilminster imitera David Gilmour à la presque perfection, avec les solos de
Comfortably Numb joués en haut du mur.
L’effet le plus impressionnant de la soirée se produit lors de la deuxième version de In the Flesh
avec 40 projecteurs dirigés vers le ciel et perçant presque chaque nuage. Wow!
Le mur s’est effondré à la fin de The Trial et Waters était heureux.
« C’est une très bonne place pour terminer. C’est la dernière. Nous allons nous souvenir de cette
nuit toute notre vie. Vous êtes magnifiques », a-t-il lancé, devant une foule qui en aurait pris encore
plus. Magistrale soirée.
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