musique en images - La Jaune et la Rouge
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DÉCEMBRE 2016 • LA JAUNE ET LA ROUGE 80 MUSIQUE EN IMAGES ARTS, LETTRES & SCIENCES JEAN SIBELIUS : LES SEPT SYMPHONIES Direction Simon Rattle, Orchestre philharmonique de Berlin Quatre CD et un Blu-ray Berliner Philharmoniker Recordings L’œuvre symphonique de Sibelius (18651957) comprend sept symphonies, toutes mémorables. Elles sont, avec le Concerto pour violon et quelques poèmes symphoniques (Tapiola, Finlandia, En saga, Quatre Légendes), des piliers de la musique du xxe siècle, parmi ce que ce siècle a fait de meilleur en musique. Ces symphonies sont encore insuffisamment connues et jouées en concert, comme l’étaient celles de Mahler il y a quarante ans. Karajan ne s’y était pas trompé, lui qui les a dirigées dès les années 1930, et les a enregistrées à plusieurs reprises (sauf la Troisième), considérant que ces symphonies étaient l’écrin idéal pour valoriser le soyeux des cordes, la brillance des cuivres et l’élégance des bois de l’Orchestre philharmonique de Berlin dont il avait forgé un son proprement inouï. Un autre chef qui avait fait de Sibelius un cheval de bataille est Simon Rattle, alors jeune chef d’obscurs orchestres britanniques, dont ces enregistrements avaient participé à sa notoriété qui l’a amené progressivement jusqu’à diriger l’orchestre le plus célèbre du monde, à Berlin. La réunion dans ces symphonies d’un Rattle désormais plus mûr de trente ans et de l’Orchestre de Karajan (oui, des caractéristiques de l’orchestre de cette époque ont survécu, écoutez leurs pizzicati, un son identifiable qui date même de Furtwängler le prédécesseur de Karajan) est un événement pour les amateurs de Sibelius. Mais nous avons aussi la chance de trouver là une production qui filme magnifiquement les représentations, données pour les cent cinquante ans de la naissance du compositeur. Or comme souvent pour les œuvres riches et complexes, l’image apporte beaucoup. Il est aisé de suivre le flux orchestral, la richesse de la partition, la qualité musicale des musiciens, le leadership du chef. La forme des symphonies de Sibelius évolue entre une première symphonie de forme très classique en quatre mouvements jusqu’à la septième en un seul mouvement, flux musical continu sans structure ni reprise, formidable. Pour enrichir le son, très important chez Sibelius, des bois, les deux flûtes de l’orchestre sont là de nature et de son différents, Emmanuel Pahud jouant de sa traditionnelle flûte en vermeil mais accompagné d’un second flûtiste avec une flûte en bois. Pour les mouvements lents où les bois sont souvent à découvert (la Troisième ou la Cinquième Symphonie par exemple), cela donne un effet très fort, un son plus riche et complexe. Personnellement j’aime et collectionne tout Sibelius, y compris sa musique de chambre, ses cantates ou l’opéra de jeunesse, son œuvre de piano, ses mélodies. Et je me réjouis à écouter ses successeurs finlandais Sallinen, Rautavaara et Kalevi Aho, passionnants. Pour les symphonies de Sibelius j’écoute régulièrement les enregistrements de Karajan et du jeune Rattle, de Bernstein, de Vladimir Ashkenazy, de Colin Davis. Mais désormais cet ensemble de films, par leur qualité et l’émotion qu’ils suscitent, est pour moi une merveille, un Blu-ray où je reviens maintenant très régulièrement. n Marc Darmon (83) BRIDGE Gaston Méjane (62) Une donne de la DN1/2. Vous jouez 2♠ en Sud, rouge contre vert. NORD ♠ 6 ♥ 9 ♦ 8 ♣ D 5 7 2 6 5 9 6 3 2 SUD ♠ A ♥ A ♦ A ♣ 8 R V 7 3 D 5 3 V 4 Les enchères 0 1♦ 2♣ – N – – – E 1♥ 2♦ – S x 2♠ Ouest entame A et R de ♣ (le 10 et le 5 en Est) puis D♠. À vous. Solutions page 84 JR720_p80-84_ALS.indd 80 23/11/2016 15:50 DÉCEMBRE 2016 • LA JAUNE ET LA ROUGE DISCOGRAPHIE 81 ARTS, LETTRES & SCIENCES NOSTALGIQUES La pensée d’un homme est avant tout sa nostalgie. Albert Camus, Le mythe de Sisyphe Comme une œuvre musicale peut s’écouter et se réécouter à l’infini, toujours semblable à elle-même, la musique est le véhicule idéal pour nous transporter dans le passé – le seul peut-être car, contrairement à la musique qui occupe pendant son déroulement tout notre espace sonore, photos et films, qui captent une partie seulement de notre espace visuel, ne peuvent pas nous abstraire totalement de notre environnement. LES TRIOS DE MENDELSSOHN Le Trio en ré mineur, écrit à 30 ans, date de la période la plus heureuse de la vie de Mendelssohn : il est heureux en famille, reconnu par ses pairs – dont Schumann – comme le nouveau Mozart, adulé par le public. Le second Trio en ut mineur est écrit en 1845 à l’âge de 36 ans, deux ans avant sa mort. Ce sont deux œuvres emblématiques de la musique de chambre de Mendelssohn, peut-être les plus fortes (si l’on excepte le tragique Quatuor op. 80, composé à la veille de sa mort, après la disparition de sa sœur Fanny). Tout l’art du compositeur y est concentré : mélodies oniriques (ah le deuxième mouvement du 1er Trio…), harmonies qui coulent de source, architectures géniales où le piano joue le rôle central : le plaisir sans mélange, le bonheur de l’instant présent ombré de la nostalgie du temps qui passe. Le Trio Pilgrim (Delphine Bardin, Arno Madoni, Maryse Castello) donne de ces deux œuvres exquises une lecture très française : à la fois chaude, claire et mesurée, évitant de rajouter du lyrisme à cette musique qui est le lyrisme à l’état pur 1. Un délice. JR720_p80-84_ALS.indd 81 SVIATOSLAV RICHTER Richter : une légende, pianiste mythique, peut-être le plus grand du xxe siècle. Né en 1915, élève de Neuhaus, il faut attendre les années 1960, après la mort de Staline, pour le découvrir en Occident. Force tellurique et toucher subtil, respect absolu de l’œuvre qu’il réinterprète cependant, peu d’intérêt pour le disque – à la différence d’un Gould – et pourtant enregistrements nombreux pour maints éditeurs : le paradoxe fait pianiste. Visionnaire : c’est le terme qui vient le premier à l’esprit à l’écoute d’une interprétation de Richter. On réalise soudain comme une évidence : eh oui, c’est bien comme cela qu’il fallait jouer cette Sonate de Beethoven, ce Concerto de Brahms. Warner rassemble en un coffret les enregistrements réalisés pour HMV et Teldec 2. Il faudrait plusieurs chroniques pour analyser ces pièces d’une richesse inouïe. Tout d’abord en solo des Suites pour clavier de Haendel, si peu jouées, à découvrir et à comparer aux Suites et Partitas de Bach ; trois Sonates de Beethoven dont La Tempête ; de Schubert la Wanderer Fantasie et la Sonate en la majeur ; de Schumann la Fantaisie en ut majeur, le Carnaval de Vienne, la 2e Sonate, Papillons. Vient ensuite la musique de chambre : des Sonates pour violon et piano avec Oleg Kagan, six de Mozart, deux de Beethoven dont Le Printemps ; avec le non moins mythique Quatuor Borodine le Quintette La Truite de Schubert et le Quintette avec piano de Schumann. Last but not least des concertos : deux de Bach (transcription par Bach des deux Concertos pour violon), les numéros 22 et 25 de Mozart, de Beethoven le 3e et le Triple Concerto (avec Oïstrakh et Rostropovitch), le Concerto de Dvorak, celui de Schumann, le 2e de Brahms, le Concerto de Grieg, le 2e de Bartok, le 5e de Prokofiev, le Kammerkonzert de Berg (avec Kagan). Enfin, avec les 15 Lieder de la Belle Maguelonne de Brahms, Richter montre qu’il est capable – ce qui est rare pour un grand soliste – d’accompagner un baryton, en l’occurrence Fischer-Dieskau. Chaque œuvre est une redécouverte, parce qu’on a l’impression, grâce à un jeu sobre et en quelque sorte profondément naturel, que l’œuvre est révélée telle qu’en elle-même, dépouillée de sa gangue de virtuosités et autres affèteries auxquelles certains nous avaient habitués. Un monde à pénétrer non avec précaution et componction mais avec la joie saine et l’enthousiasme du marcheur en montagne : enfin, de l’air ! Nostalgie : c’était au siècle dernier. * ** Vivre dans le passé est certes stérile. Mais vouloir l’ignorer pour se concentrer sur le moment présent et l’avenir serait la négation de la notion même de civilisation. Jusqu’il y a peu, l’art de la nostalgie était partie intégrante de cette identité française, heureuse ou malheureuse, dont il a beaucoup été question ces derniers temps. Hélas, projetés en avant dans une course sans cesse accélérée, nos concitoyens ne prennent plus guère le temps de jeter un regard en arrière. Comme le disait Simone Signoret, la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. n Jean Salmona (56) 1. 1 CD Triton. 2. 24 CD Warner. 23/11/2016 15:50 82 DÉCEMBRE 2016 • LA JAUNE ET LA ROUGE LIVRES ARTS, LETTRES & SCIENCES RÉFORMEZ ! PAR LE DIALOGUE ET LA CONFIANCE Jean-Paul Bailly (65) Éditions Descartes & Cie – 2016 Jean-Paul Bailly, on le sait tous, a réussi à conduire des réformes en profondeur dans deux grandes entreprises publiques françaises, la RATP et La Poste. Le livre qu’il vient d’écrire et de publier à partir de cette expérience incomparable l’autorise à dégager quelques principes qui permettent de conduire des réformes avec succès : écoute de toutes les parties prenantes, dialogue, diagnostic, coconstruction d’un projet sans crainte d’innover, responsabiliser, décider en expliquant le sens de l’action. Tout en créant en permanence une confiance partagée. L’intérêt profond de ce livre est de pouvoir suivre cette démarche de transformation de l’entreprise dans le cas de la RATP et de La Poste. Mais ce livre révèle aussi en partie comment le parcours de Jean-Pierre Bailly et sa personnalité l’ont fait accéder au statut d’interlocuteur valable auprès des différentes parties prenantes : Polytechnique et le MIT c’est très bien, mais en complément, un poste d’agent de maîtrise au terminus Balard de la ligne 8 de la RATP, un premier cas pratique de conduite du changement aux ateliers Championnet de cette même RATP lui ont permis d’atteindre le premier palier de confiance. Le lecteur comprendra alors encore mieux comment il a pu réussir au point qu’il est aujourd’hui constamment sollicité sur les sujets les plus variés dès lors qu’il s’agit de conduire des changements dans un monde où la complexité vient d’abord du JR720_p80-84_ALS.indd 82 grand nombre d’interlocuteurs concernés, dont les syndicats et les pouvoirs publics, chacun arrivant avec ses idées et ses exigences. On a vu ainsi Jean-Pierre Bailly remettre des propositions au sujet de l’ouverture des magasins le dimanche, ou encore sur les problématiques rencontrées par le groupe Air France-KLM. Il y a donc bien une méthode Bailly. Alors, bravo pour la méthode, pour les recettes, et surtout bravo pour le chef. Intéressante préface d’Emmanuel Macron (alors ministre de l’Économie et des Finances). Jean Netter (65) Éditions Descartes & Cie, 32, rue Cassette, 75006 Paris. Tél. : 01 42 22 29 02. DU NÉANT À LA PHYSIQUE Richard Wojnarowski (65) Richard Wojnarowski – 2016 Dès le début de cet essai de près de 200 pages (dont 70 d’annexes) l’auteur nous prévient : « Cet opuscule n’a pas été écrit pour être lu, mais pour permettre à l’auteur d’essayer d’éclaircir ses propres idées. » De plus, il n’hésite pas à ajouter : « Les considérations (que je) développe n’ont aucune utilité », témoignant ainsi d’une humilité sans doute feinte qui n’est pas sans rappeler la déclaration tonitruante faite par Salvador Dali à la fin d’un brillant exposé aux promos 62 et 63 réunies dans l’amphi Arago : « Mes connférrrences sont faites pour la crrrétinisation dé l’houmanité ! » Si on passe outre, on découvre une étonnante promenade dans le savoir scientifique encyclopédique de notre camarade qui englobe de multiples domaines : topologie (espaces vectoriels, fractales), algorithmique, thermodynamique (entropie), relativité restreinte et générale, physique quantique et des particules, cosmologie, qui sont parcourus en faisant constamment appel à un formalisme mathématique d’assez haut niveau qui risque de décourager le lecteur qui n’a pas bénéficié d’une formation scientifique (ou l’a oubliée). À signaler l’annexe 3 (Le modèle standard) qui permettra aux plus anciens de mettre à jour leurs connaissances sur les différentes particules élémentaires. Ces considérations sont parsemées de citations de philosophes ou de théologiens d’époques et de cultures variées qui visent à montrer, de façon quelquefois acrobatique et jouant quelque peu sur les mots, que ces penseurs avaient eu des intuitions de ce qu’allaient découvrir plusieurs siècles plus tard les grands physiciens. Un bel exemple dans l’annexe 7 : le rapprochement entre le paradoxe EPR (Einstein-PodolskyRosen) de la mécanique quantique et certains écrits de saint Augustin. Un des intérêts du livre est de rappeler, au-delà de ceux de scientifiques associés à des théorèmes ou des équations que nous connaissons tous, les noms de quelques autres qui ont également joué un rôle éminent mais sont généralement ignorés de nos cours de mathématiques ou de physique (Calabi, Christoffel, Majorana, Tarski, Yau, etc.). François Xavier Martin (63) Éditeur : BoD – Books on Demand, 12-14 rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris. Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux éditions Publibook en 2014. 25/11/2016 08:17 DÉCEMBRE 2016 • LA JAUNE ET LA ROUGE 83 ARTS, LETTRES & SCIENCES RÉPUBLICAINS, OSEZ ! Alain Mathieu (57) recommande aux politiques d’avoir du courage pour réformer au risque de déplaire. Mais n’est pas Churchill ou de Gaulle qui veut. Éditions Libréchange – 2016 Hubert Lévy-Lambert (53) Auteur du Modèle anti-social français (2008) et des Mythes qui ruinent la France (2011), Alain Mathieu est docteur en économie, a travaillé aux Finances, a dirigé le Bon Marché et Conforama, a redressé une entreprise et a présidé les Contribuables associés. Il sait donc de quoi il parle quand il donne des conseils aux candidats à la présidentielle, qui admettent que la France est malade mais ne proposent des réformes structurelles que d’une main tremblante. Rappelant que l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie ont su mener des réformes énergiques, Alain Mathieu propose d’entrée de jeu de rendre la France plus inégalitaire pour diminuer le chômage, prenant à rebours les conclusions du gourou Piketty. Contestant les conclusions du GIEC, il recommande ensuite, comme Raymond Cartier naguère (Corrèze vs Zambèze), de sauver la France avant la planète. Sortant délibérément de l’économique, il ose dire que l’islam est une religion violente, alors que son livre est paru avant Nice et SaintÉtienne-du-Rouvray. Revenant à l’économie, il propose d’oser abroger réellement les 35 heures, d’oser instaurer l’impôt à taux unique, d’oser supprimer la Sécurité sociale et les HLM et d’oser réduire fortement les effectifs publics et réglementer le droit de grève. En conclusion de ce petit ouvrage roboratif et bien argumenté, Alain Mathieu JR720_p80-84_ALS.indd 83 Éditions Libréchange, 16, rue Pastorelli, 06000 Nice. Tél. : 04 93 92 00 12. LE NÉGATIONNISME ÉCONOMIQUE ET COMMENT S’EN DÉBARRASSER seraient pas malheureux de voir les écrits passibles du Code pénal comme ceux des négationnistes de la Shoah ! L’économie n’est malheureusement pas une science dure et les bons économistes savent se montrer humbles devant les échecs patents de leurs théories, même faisant l’objet d’un consensus. C’est ainsi que, s’adressant apparemment à des demeurés qui n’ont jamais entendu parler de la loi de l’offre et de la demande, nos amis consacrent plusieurs pages à Pierre Cahuc et André Zylberberg RÉCRÉATIONS SCIENTIFIQUES Flammarion – 2016 Jean Moreau de Saint-Martin (56) [email protected] Pierre Cahuc est professeur d’économie à l’X, ce qui vaut à son livre l’honneur d’être recensé dans La Jaune et la Rouge après avoir été encensé dans les plus grands journaux. Pierre Cahuc et son compère André Zylberberg, économiste distingué comme lui, pourfendent tous les mythes véhiculés par des économistes non patentés, qui ont le front de publier des articles non validés par des revues à comité de lecture. Mais ils vont peut-être un peu trop loin en considérant un consensus d’économistes distingués comme la loi et les prophètes et un manifeste d’économistes « atterrés » comme bons à jeter avec l’eau du bain. Selon eux, certaines questions sont définitivement closes, les débats sont tranchés et il ne faut pas perdre de temps avec des imposteurs et des démagogues qui ne sont pas d’accord avec le consensus, qu’ils qualifient de négationnistes et dont ils ne 1. AU PLUS HAUT Un tétraèdre régulier et un octaèdre régulier, de même longueur d’arête, sont posés sur la table. Lequel surpasse l’autre en hauteur ? 2. TROIS ÉGYPTIENNES Pouvez-vous trouver trois fractions égyptiennes (numérateur 1, dénominateur entier) dont la somme 1 / a + 1 / b + 1 / c = 4 / 2017 ? Il y a plusieurs solutions avec a < b < c, sauriez-vous trouver leur nombre, ainsi que la plus petite et la plus grande valeur de c ? 3. ÉTOILE JAPONAISE Quel est le rapport entre rayons du grand et des petits cercles ? Solutions page 84 23/11/2016 15:50 DÉCEMBRE 2016 • LA JAUNE ET LA ROUGE 84 LIVRES ARTS, LETTRES & SCIENCES expliquer que la hausse du salaire minimum peut favoriser l’emploi ou le défavoriser suivant le niveau des salaires et le contexte. Tout dépend, disent nos savants, « normands » sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres. Dans un autre chapitre, nos compères tirent à boulets rouges sur le patronat, en la personne de Louis Gallois, Denis Ranque ou Jean-Louis Beffa accusés de vouloir favoriser la compétitivité des entreprises en prônant une baisse des charges jusqu’à 3,5 fois le SMIC alors que le sacro-saint consensus serait sans ambiguïté : « pour obtenir un maximum de création d’emplois, les abaissements de charges doivent être concentrés au niveau du salaire minimum ». Péché impardonnable, la Fabrique de l’industrie a fait appel à un économiste indépendant, Gilles Koleda, qui n’a pas pris soin de publier ses travaux dans des revues internationales. Ses conclusions sont-elles fausses pour autant ? Nos amis se refusent même à les critiquer car ce serait entrer dans son jeu. Et si l’indépendant avait raison contre le consensus ? En informatique, on utilise l’acronyme « gigo » qui signifie garbage in garbage out pour caractériser les programmes mathématiquement exacts qui arrivent à des conclusions fausses simplement parce qu’ils sont partis d’hypothèses fausses. Le lecteur avisé aura remarqué que le consensus cherche à favoriser la création d’emplois alors que l’indépendant cherche à favoriser la compétitivité des entreprises. Objectifs différents conduisant naturellement à des moyens différents. Hubert Lévy-Lambert (53) SOLUTIONS DU BRIDGE Vous jouez A et R de ♠ et A et V de ♦. Est prend la D et rejoue 10♠ pour votre V, vous rejouez le 3♠ pour son 9 et il rejoue le 10♦ que vous coupez. Vous terminez en jouant A ♥ et ♥ pour le 9. Est vous apporte la D♥ (on sait que le R♥ est en Est). OUEST ♠ D 4 ♥ 8 4 ♦ R 9 7 4 3 ♣ A R V 7 Remarque : 2P – 1 = 52 % EST ♠ 10 ♥ R ♦ D ♣ 10 9 8 2 V 10 6 10 2 5 2P – 2 = 17 % SOLUTIONS DES RÉCRÉATIONS SCIENTIFIQUES 1. AU PLUS HAUT La hauteur est la même ; on a vu le mois dernier que les angles dièdres de ces deux polyèdres sont supplémentaires (ayant pour cosinus 1/3 et –1/3). En accolant l’octaèdre au tétraèdre selon une face, l’octaèdre repose aussi sur la table et sa face supérieure, passant par le sommet le plus haut du tétraèdre, est parallèle à la table. 2. TROIS ÉGYPTIENNES À la main, l’identité de Bachet pour les entiers 4 et 2017 donne 1 = 4 x 1513 – 2017 x 3, d’où 4 / 2017 – 1 / (1513 x 2017) = 3 / 1513, et comme 1513 = 17 x 89, 3 / 1513 = (89 + 1) / (510 x 89), d’où le triplet (510, 45390, 3051721). Un petit programme sur ordinateur m’a donné 27 triplets solutions, dont les valeurs extrêmes de c viennent des triplets (510, 60510, 171445) et (505, 339530, 69168033010). Le nombre 2017 étant premier, il divise au moins un et au plus deux des dénominateurs d’un triplet : un seul dans 19 solutions (dont la première et la dernière citées), deux dans les 8 autres. 3. ÉTOILE JAPONAISE Considérons un petit cercle (centre I, rayon r), et un diamètre D du grand cercle (centre O, rayon R) passant par le centre d’un autre petit cercle. Éditions Flammarion, 87, quai Panhard-et-Levassor, 75013 Paris. Tél. : 01 40 51 30 00. JR720_p80-84_ALS.indd 84 Le segment OI – R – r fait un angle de 60° avec D et se projette sur la distance de I à D, longue de r + R / 2. Ainsi r + R / 2 = (R – r) √3 / 2, et r / R = (√3 – 1) / (2 + √3) = 3 √3 – 5 = 0,196152... = 1 / 5,098076... 23/11/2016 15:50