une idee, un projet…

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une idee, un projet…
UNE IDEE, UN PROJET…
Une Initiative Made In Nord-Pas de Calais
In Lille Eurasanté
www.conceptroom.fr
Un projet signé :
En collaboration avec :
Avec le soutien de :
1
2
Innovation, collaboration, créativité, ambition,… : tels sont quelques-uns des termes entendus par les
2 000 visiteurs du Salon Hôpital Expo 2012 qui ont pu découvrir en avant-première le « Concept Room »,
prototype grandeur nature de chambre d’hôpital innovante « made in Nord-pas de Calais ».
La presse n’a pas manqué d’éloges pour décrire ce projet collaboratif d’un genre nouveau, faisant travailler
main dans la main les mondes hospitalier et industriel afin de mieux répondre aux objectifs de notre filière
santé régionale: le bien-être du patient et de ses soignants. Ce projet, salué par le Rapport Gallois relatif à la
compétitivité de l’industrie française, a ainsi permis de démontrer la capacité d’innovation et de collaboration
des entreprises régionales entre elles et de l’utilisateur. Mais bien au-delà du coup médiatique porté par ce
projet, la réussite a été pleine et entière car le prototype exposé a suscité un réel intérêt de la part des
hospitaliers qui l’ont visité et qui demandent aujourd’hui à l’acheter.
Trois nouveaux challenges se sont donc présentés à nous en juin 2012 : valoriser le travail réalisé sur ce
premier projet de Concept Room ; assurer un avenir au prototype du Concept Room afin de répondre à la
demande des nombreux professionnels hospitaliers; profiter de l’impulsion lancée par ce projet pour qu’il soit
le premier d’une série de grands projets collaboratifs d’envergure entre l’hôpital et les fournisseurs.
Aujourd’hui, à l’aube de l’édition 2013 des Salons de la Santé et de l’Autonomie, nous nous félicitons de
l’atteinte de nos objectifs : le prototype grandeur nature du Concept Room Opus 1 a été réinstallé au cœur du
CHRU de Lille pendant que la communication continue d’être assurée en France et à l’étranger; une société
commune a été créée par les entreprises participantes afin d’industrialiser et de commercialiser le prototype
exposé; l’aventure d’un projet collaboratif régional d’envergure s’est déclinée dans un Concept Room Opus 2
ème
avec les mêmes valeurs mais des entreprises et des objets différents. Un 3 Opus est déjà en réflexion….
Nous sommes fiers aujourd’hui de présenter à la communauté hospitalière le fruit d’un an de travail
collaboratif du CHRU de Lille avec une trentaine d’entreprises du Nord-Pas de Calais sur un nouveau sujet, celui
de l’ORGANISATION INNOVANTE D’UN SERVICE AMBULATOIRE, mettant en son cœur la marche en avant et
l’autonomie du patient. La réorganisation de ces services, nous le savons, devient une nécessité urgente car le
développement de la chirurgie ambulatoire constitue aujourd’hui l’un des dix programmes prioritaires de la
1
gestion des risques des ARS pour les années 2010–2012 , en vue d’atteindre l’objectif du gouvernement d’un
taux de prises en charge en ambulatoire de 50% à l’échelle du territoire d’ici 2016. Nous espérons que ce
nouveau projet de Concept Room Opus 2 participera à l’accomplissement de cet objectif commun. En vous
présentant ce projet aujourd’hui, la collaboration initiée entre le CHRU de Lille et Clubster Santé s’ouvre
désormais à vous : professionnels de santé, fournisseurs et usagers. Voici le projet tel que nous l’avons pensé,
à vous de le nourrir, de le faire évoluer, de faire qu’il représente l’avenir de nos hôpitaux.
Yvonnick MORICE,
Directeur Général du CHRU de Lille
1
François BLOCH,
Président de Clubster Santé
Instruction DGOS/R3 n° 2010-457 destinée aux directeurs généraux des ARS du 27 décembre 2010.
3
SOMMAIRE
I. UNE CO-REFLEXION ……………………………………………………………………………………………………….5
1. LA GENESE……………………………………………………………………………………………………………………………5
i)
Le succès du Concept Room Opus 1 pour les entreprises de santé régionales
ii)
La signature d’un partenariat pluriannuel entre Clubster Santé et le CHRU
de Lille
iii)
La perception commune de besoins d’innovations dans un secteur en pleine
croissance : les services ambulatoires
2. LES ETAPES CLES………………………………………………………………………………………………………………7
i)
2012
ii)
2013
3. LES ORIENTATIONS…………………………………………………………………………………………………………..8
i)
L’expression collective de l’innovation
iii)
La souplesse d’intégration
iv)
La marche en avant
v)
L’autonomie du patient
II.
LE CONCEPT ROOM OPUS 2 : 3 INNOVATIONS MAJEURES POUR UNE
ORGANISATION AMBULATOIRE OPITIMISEE…………………………………………………..10
1. UN ESPACE GLOBAL REPENSE, PRIVILEGIANT LA CONVIVIALITE…………………………………….10
i)
Une zone d’accueil et de prise en charge
ii)
Une zone d’intervention et de surveillance
iii)
Une zone de rétablissement et de sortie
2. UN FAUTEUIL-LIT 3 EN 1…………………………………………………………………………………………………24
i)
Fauteuil-lit
ii)
Brancard
iii)
Table d’intervention
3. UNE ULTRA CONNEXION A DISTANCE ET SANS FIL……………………………………………………………29
i)
La mesure des paramètres vitaux du patient
ii)
La traçabilité du patient et des dispositifs médicaux
iii)
La retransmission des données
III. LE CONCEPT ROOM OPUS 2 : LES PERSPECTIVES………………………………………………34
1. BOOSTER LA PROMOTION DU CONCEPT ROOM ET DE SA DEMARCHE……………………………..34
2. CONCEVOIR LES SOLUTIONS DE GRANDE SERIE………………………………………………………………..34
3. L’OPUS 3 DU CONCEPT ROOM D’ORES-ET-DEJA EN REFLEXION……………………………………..…35
ANNEXES……………………………………………………………………………………………………………..36
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I.
UNE CO-REFLEXION
1. LA GENESE
i)
Le succès du Concept Room Opus 1 pour les entreprises de santé
régionales
Pour sa 1ère apparition au Salon Hôpital Expo 2012, le Concept Room a attiré plus de 2000
visiteurs en 4 jours et plus de 50 supports médias (presse, radio, TV,…). Une belle reconnaissance
pour ce projet collaboratif mené par trente entreprises de la Région Nord-Pas de Calais.
Le projet du « Concept Room », nommé à partir des célèbres « concept cars » des Salons de
l’Automobile qui visent à promouvoir le savoir-faire et le potentiel innovant de leur créateur, a été
lancé dans ce but : mettre sur le devant de la scène les qualités d’innovation et de dynamisme de la
filière santé régionale. Pour atteindre cet objectif, deux challenges devaient être réussis : faire
travailler ensemble plus de trente entreprises et présenter au final des prototypes pertinents et en
adéquation avec les attentes usagers et soignants, malgré le court délai de réalisation (six mois).
L’objectif premier de valorisation de la filière santé du Nord-Pas de Calais a remporté un vif succès. La
presse n’a pas manqué d’éloges pour le décrire, n’hésitant pas à afficher en titre de une « Le coup
d’éclat de la filière santé ». Mais le succès a été plus loin que la distinction du savoir-faire « Made in
Nord-Pas de Calais » : les prototypes exposés ont suscité chez les professionnels de santé qui l’ont
visité un réel intérêt et dans de nombreux cas : le souhait de pouvoir acheter tout ou partie de cette
chambre.
L’association Clubster Santé n’ayant pas vocation à vendre les produits de cette chambre issus de la
co-conception de ses membres, c’est tout naturellement qu’elle a accompagné la création d’une
nouvelle société destinée à l’industrialisation et à la commercialisation des produits du Concept
Room. Cette société, nommée CLINIFIT, a pu voir le jour grâce au soutien de ses actionnaires : les
entreprises impliquées dans le projet et qui souhaitaient voir aboutir les prototypes qu’elles avaient
mis au point ensemble.
Face à ce succès évident, tant dans la communication que dans la vente prochaine des prototypes,
les entreprises ont évidemment affirmé leur vœu de renouveler l’expérience.
« Le modèle CLINIFIT s’inscrit dans la continuité de la démarche initiée par CLUBSTER SANTE
(qui) a permis à chacune des entreprises partenaires de prendre conscience des manques de
moyens, de compétences, de méthodes pour innover individuellement, et surtout de tester le
pouvoir démultiplicateur de la démarche commune. (…) CLINIFIT n’est en aucun cas un
distributeur ou un simple intégrateur de produits préexistants, mais bien un offreur global
de savoir-faire générateurs de valeur ajoutée pour des environnements complexes. »
Nicolas VAILLANT, Directeur Général, CLINIFIT
ii)
La signature d’un partenariat pluriannuel entre Clubster Santé et le
CHRU de Lille
L’adhésion et l’engouement du monde hospitalier pour le projet a été tout aussi fort que
celui exprimé par le monde de l’entreprise.
En effet, fort du succès du Salon Hôpital Expo, le CHRU de Lille a souhaité réinstaller pour une durée
de deux ans le Concept Room au cœur du hall de l’hôpital Huriez. Ce lieu lui permet d’être vu des
soignants, des patients et de leurs visiteurs à tout moment. Depuis son inauguration le 2 Octobre
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2012, des visites sont régulièrement organisées pour le personnel médical du CHRU, pour les visites
de délégations d’autres hôpitaux français ou étrangers, pour les clients des entreprises participantes,
ou encore pour le grand public, comme à l’occasion des Fêtes de la Science (10-14 Octobre 2012).
Le CHRU de Lille a démontré une nouvelle fois grâce à ce projet son dynamisme et sa volonté de
soutenir l’innovation industrielle pour le bien-être de ses patients et de son personnel soignant. La
décision de renouveler le partenariat avec Clubster Santé en vue de réitérer l’expérience d’un tel
projet a donc été naturelle, avec le souhait affiché de vouloir assurer une pérennité à ces projets
issus du monde de l’entreprise, en signant un partenariat pluriannuel avec Clubster Santé. La
signature de ce partenariat a eu lieu le 6 mars 2013, durant la conférence de presse de lancement du
Concept Room Opus 2.
iii)
La perception commune de besoins d’innovations dans un secteur en
pleine croissance : les services ambulatoires
Le monde de l’entreprise et le monde hospitalier étant à l’unisson dans leur volonté de
poursuivre leurs efforts d’innovation et de collaboration en région, une idée a rapidement vu le jour :
renouveler l’expérience du projet de chambre d’hôpital du futur afin de faire naitre un « Concept
Room Opus 2 » qui aurait cette fois pour thème une organisation innovante de service ambulatoire.
Pour définition, la chirurgie ambulatoire est « une chirurgie programmée et réalisée dans les
conditions techniques nécessitant impérativement la sécurité d’un bloc opératoire, sous une
anesthésie de mode variable, suivie d’une surveillance postopératoire permettant, sans risque
majoré, la sortie du patient le jour même de son intervention » (Haute Autorité de Santé - HAS).
Le choix de ce sujet est né d’un double constat : du monde hospitalier et des entreprises.
D’une part pour le monde hospitalier, la réorganisation des services de ce type devient une nécessité
urgente. En effet le gouvernement français s’est fixé l’objectif que le taux des prises en charge en
ambulatoire augmente à 50% d’ici 2016, à l’échelle du territoire. Selon une étude internationale de
l’IAAS (International Association Ambulatory Surgery) de 2009, la France est au dernier rang des pays
de l’OCDE avec un taux de 36% contre 50% en Europe du Nord. Le développement de la chirurgie
ambulatoire constitue ainsi aujourd’hui en France l’un des dix programmes prioritaires de la gestion
des risques des ARS pour les années 2010–20122.
Les raisons de cet objectif sont liées aux nombreux bénéfices attribués à l’organisation ambulatoire
par rapport à l’hospitalisation complète, parmi lesquels: le meilleur bien-être du patient qui est
hospitalisé moins longtemps ; la réduction de la durée de séjour, qui entraine une baisse des coûts
directs de l’hospitalisation ; la moindre consommation en actes de radiologie, en temps de soins, en
temps d’utilisation des structures hospitalières, en prescriptions médicamenteuses ainsi qu’en
nombre de consultations ; les lits en hospitalisation complète réservés aux patients ayant les
pathologies les plus complexes, etc… (Ensemble pour le développement de la chirurgie ambulatoire,
HAS et ANAP).
Malgré ces bénéfices évidents, le retard de la France dans ce domaine s’explique selon Jean-Luc
Harousseau, Président du Collège de la HAS, et Philippe Ritter, Président du CA de l’ANAP par la
raison suivante : « C’est sans doute l’intrication des deux dimensions, médicale et organisationnelle,
qui est à l’origine des incompréhensions, des réticences et des difficultés du développement de la
chirurgie ambulatoire. » Un beau challenge que de proposer une solution innovante pour une
organisation ambulatoire optimisée, aussi bien pour le CHRU de Lille ! (cf annexe).
D’autre part, les entreprises régionales, du fait de cet objectif fixé par le gouvernement et donc des
changements certains à venir dans la réorganisation des services, ont compris tout le potentiel
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Instruction DGOS/R3 n° 2010-457 destinée aux directeurs généraux des ARS du 27 décembre 2010.
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commercial à développer des solutions innovantes à proposer au monde hospitalier sur ce sujet.
Pour le réseau d’entreprises qu’est Clubster Santé, ce sujet présentait aussi l’avantage de faire
travailler de nouvelles sociétés que celles inscrites dans la démarche d’un projet comme l’an dernier
avant tout axé sur l’axe hôtelier.
2. LES ETAPES CLES
i)
2012
Du 22 au 25 Mai a eu lieu l’exposition du Concept Room (Opus 1) : le succès immédiat a très
vite semé l’idée de renouveler l’expérience dès l’année suivante.
Le 18 juin 2012 : c’est l’heure du bilan : Clubster Santé réunit tous ses membres lors d’un grand
déjeuner afin de revenir sur cette expérience menée par certains d’entre eux et amorcer le nouveau
sujet choisi : l’organisation ambulatoire innovante.
L’été 2012 est consacré à une étude en profondeur du marché des services ambulatoires, en lien
avec nos partenaires du CHRU de Lille. Nous y effectuons par exemple la visite du service
ambulatoire de l’hôpital Huriez, et, peu de temps après, celle de l’hôpital de Calais. Nous établissons
également notre plan d’actions pour l’année à venir en termes de veille et d’évènements sur le sujet
auxquels nous nous sommes rendus dans l’année (Rencontres Régionales de la HAS du 13 décembre
2012, Journée Nationale de la Chirurgie Ambulatoire le 17 janvier 2013,…).
C’est également à cette période que le partenariat est renouvelé avec PG Promotion (organisateur
du Salon Hôpital Expo). Nous savons dès lors que le Concept Room Opus 2 sera exposé en 2013 sur
un stand de 140m2, soit une surface assez grande pour permettre la réalisation de notre vœu :
représenter un service ambulatoire avec toutes les étapes du patient de son arrivée dans le service
jusqu’à son départ.
Le lancement effectif du projet auprès des entreprises se fait à partir de septembre 2013, marqué
par des réunions de brainstorming général sur l’aménagement de notre service ambulatoire et de ses
orientations. Nous aboutissons à une idée claire sur le parcours et produits à concevoir pour notre
démonstration.
« Le vif succès qu’a rencontré le lancement du Concept Room Opus 1 sur Hôpital
Expo 2012, tant au niveau de l’attrait des visiteurs que des retombées presse, nous a conduit
à renouveler notre partenariat cette année lors des Salons de la Santé et de l’Autonomie.
Nous sommes heureux de présenter le Concept Room Opus 2 grandeur nature et de
contribuer à la réussite de ce projet novateur »
Stéphane PIC-PARIS, Directeur Général délégué de PG PROMOTION,
organisateur des Salons de la Santé et de l’Autonomie
ii)
2013
De janvier à avril 2013, c’est la phase technique qui est lancée avec la conception, la
réalisation et l’assemblage du prototype grandeur nature.
En parallèle, notre plan de communication est lancé, en mettant la barre haute en relations presse et
publiques, et en veillant à concevoir des outils de communication attractifs et pédagogiques sur la
démarche et les innovations (film, BD, cartes postales, site internet dédié, 4x3,…).
Le 22 mai : c’est la deuxième conférence de presse, cette fois présentant en avant-première à la
presse régionale notre concept. S’agissant d’un projet régional, il convient en effet de le présenter en
Nord-Pas de Calais avant de l’exporter à Paris.
Du 28 au 30 mai : le Concept Room Opus 2 est présenté sur les Salons de la Santé et de
l’Autonomie où il est nommé « animation officielle ». L’inauguration du stand est organisée le 28 mai
7
à 11h30 en présence notamment de Gilles Pargneaux, Député européen originaire de la région NordPas de Calais.
Le 26 juin, c’est le déjeuner des partenaires, organisé afin de réunir tous les acteurs du projet – et en
savourer l’expérience.
3. LES ORIENTATIONS
i)
L’expression collective de l’innovation
La réflexion menée par plus de 30 entreprises a abouti à la réalisation concrète d’un
prototype mettant en œuvre des produits, process et services innovants.
Pour la deuxième année consécutive, l’ambition du Concept Room a été de ne pas être le showroom
des savoir-faire de chaque entreprise en juxtaposant leurs dernières innovations. Le challenge était
ailleurs : dans la volonté de permettre aux entreprises de travailler ensemble (de la conception à la
production) afin qu’elles produisent à plusieurs ce qu’aucune d’elles n’aurait pu réaliser seule.
Tous ces acteurs ont été coordonnés par Clubster Santé, avec le soutien de Marc Broucqsault,
Président d’ALTAO et Vice-Président de CLUBSTER SANTE.
« Nos Opus successifs font la preuve de la fécondité du concept : La méthode de conception
de l’innovation est en soi innovante : Elle se fonde sur la conception conjointe, entre
entreprises, mais aussi entre entreprises et soignants. Cette méthode postule qu’il y a de
meilleures solutions dans les innovations conçues par une multitude qui coopère que dans
celles qui sont issues de la tête d’un expert. Le défi est bien sûr dans la méthode de
coopération, très facilitée par l’internet. La méthode utilise aussi la conception conjointe
entre fournisseurs et utilisateurs, qui coopèrent dès les premières pistes d’innovation. Il
s’agit donc d’une innovation collective, portée par Clubster Santé, dont personne ne peut
individuellement revendiquer être l’auteur. »
Marc BROUCQSAULT, Président d’ALTAO et Vice-Président de CLUBSTER SANTE
ii)
La souplesse d’intégration
Les architectes du Concept Room Opus 2 ont veillé en le concevant à ce que notre service
ambulatoire innovant bénéficie d’une adaptabilité dans l’espace et d’une grande souplesse
d’intégration. Les divers espaces qui le composent et que nous avons tous représentés (en taille
réelle ou par signalétique) sur notre stand sont facilement adaptables à différentes échelles d’un
bâtiment.
Afin de se donner une meilleure idée de ce que le service ambulatoire de demain que nous avons
conçu pour un stand pourrait représenter à l’échelle réelle, les architectes ont également produit un
plan fonctionnel de ce même service sur une surface totale de 500m2, avec 6 boxes de préparation
des patients, une salle d’intervention et une salle d’opération (cf annexes).
iii)
La marche en avant
Le premier principe fondamental de notre proposition d’organisation ambulatoire innovante
concerne la marche en avant du patient d’une part, et du matériel médical d’autre part.
Ce principe d’organisation simple permet des avantages incontestables, parmi lesquels :
- Le patient a désormais des déplacements optimisés ; outre l’économie de voyages inutiles, il
peut également mieux suivre les étapes de son parcours - et être ainsi rassuré
8
-
-
Le moindre nombre de déplacements est bien sûr grandement apprécié par le personnel
soignant, qui économise son énergie pour la concentrer sur les soins
La limitation des déplacements et des mouvements du matériel médical (et notamment de
ceux entre les différentes zones (contaminées ou non) permet aussi de réduire le risque de
contamination entre la zone propre et la zone sale.
Un système de traçabilité efficace dans une organisation de marche en avant permet très
facilement de positionner à tout instant les fauteuils-lits des patients et les dispositifs
médicaux, et ainsi de savoir à tout instant où est chaque produit et quelle est la prochaine
étape de son parcours.
iv)
L’autonomie du patient
L’autonomie du patient nous est apparue comme la seconde valeur essentielle à mettre en
avant dans ce projet. En effet, un patient de chirurgie ambulatoire est pour rappel un patient arrivant
le matin dans le service et en sortant le soir-même. Aussi, il était important de prendre en compte
cette donnée afin de retrouver dans ce service une organisation permettant au patient de retrouver
l’autonomie qu’il avait le matin même avant son arrivée dans le service et qui la retrouvera le soir
lors de sa mise à la rue. Cette autonomie du patient permet également au personnel soignant d’être
moins mobilisé pour les questions de transport, et donc d’être davantage disponibles pour se
concentrer sur les soins.
Notre projet permet de doter chaque patient d’un fauteuil-lit mobile dans lequel il prend place à son
arrivée dans son espace de préparation et qu’il ne quittera qu’à sa sortie du service. Sur ce fauteuil,
le patient peut décider de ses positions d’assise et de ses déplacements (dans la limite bien sûr des
zones autorisées).
Au-delà de permettre l’autonomie grâce à ce fauteuil-lit innovant, nous avons souhaité que
l’aménagement même des espaces puisse contribuer au sentiment d’autonomie des patients, afin
de les rendre davantage acteurs de leur parcours qu’ils ne le sont dans les services traditionnels. En
effet, par exemple, il peut choisir de rester soit en salle d’attente collective, soit de s’isoler dans un
box individuel de préparation. Le même aménagement se retrouve à la fin de son parcours où, sous
autorisation, et toujours sous la surveillance du personnel soignant, il peut quitter la salle de réveil
pour aller vers une salle de repos conviviale.
« Plus le séjour du patient est court, plus il faut optimiser la prise en charge et l'organisation.
Il faut pour cela limiter les pertes de temps et les charges de travail inutiles (brancardages,
attente pour les déplacements, etc…). Pour citer Napoléon : «C'est avec les détails que l'on
perd des guerres ».
Nadine RUOLT, Anesthésiste et Coordinatrice du Centre Ambulatoire de l’hôpital Huriez,
CHRU de Lille
9
II.
LE CONCEPT ROOM OPUS 2 : 3 INNOVATIONS MAJEURES
POUR UNE ORGANISATION AMBULATOIRE OPITIMISEE
1. UN ESPACE GLOBAL REPENSE, PRIVILEGIANT LA CONVIVIALITE
Nous avons pensé notre service en trois espaces : d’abord une zone d’accueil et de prise en
charge, puis une zone d’intervention et de surveillance, enfin une zone de rétablissement et de
sortie. Examinons les caractéristiques de chacune d’elles et les passages de l’une à l’autre.
i)
Une zone d’accueil et de prise en charge
L’arrivée dans le service peut se faire pour le patient de manière autonome par ses propres
moyens ou en ambulance si cela ne lui est pas possible. Dans ce deuxième cas, le fauteuil-lit que le
patient trouve à son arrivée dans le service serait en fait celui qu’il trouverait dès son entrée dans
l’ambulance, grâce à l’adaptation de cette dernière aux contraintes du fauteuil-lit.
A son arrivée dans le service, le patient se présente à un accueil afin de remplir les formalités
administratives. Il a déjà bénéficié d’informations en amont de cette rencontre : consultation avec le
médecin, information sur les précautions à prendre en amont et en aval de cette journée
d’hospitalisation, rappel à J-24h ou J-48h de son rendez-vous et des conditions de présentation qu’il
doit remplir,…. Cependant, cette arrivée dans le service le Jour J est importante car il s’agit du
premier contact humain avec ce patient qui avait connaissance en amont de son hospitalisation – et
a donc eu le temps d’y penser et souvent de l’appréhender. Il est important de le rassurer dès cette
étape, tout en vérifiant que les conditions permettant son acceptation dans le service sont remplies.
Outre ces formalités administratives, le personnel de l’hôpital remet au patient un bracelet
intelligent qui ne le quittera plus jusqu’à sa sortie du service. Discret et non-intrusif pour le patient,
ce dispositif médical permettra au personnel soignant de bénéficier d’informations vitales, qu’il est
important de lui expliquer, sur le patient et sa santé durant tout son séjour en ambulatoire. Nous
reviendrons plus en détails sur les caractéristiques de ce bracelet, qui a la possibilité de mesurer le
pouls du patient, sa saturation d’oxygène et la position du patient dans le service grâce à un système
RFID.
Une fois le bureau de l’accueil franchi, la prochaine étape est celle de l’attente avant la prise en
charge, soit une étape où l’anxiété du patient est sans doute à son maximum. Nous avons interrogé
l’usager pour connaitre leur ressenti sur la façon dont nous devions appréhender cette attente :
certains d’entre eux préféraient combattre le stress en étant entouré (par leurs proches, et de
manière générale par d’autres gens afin de ne pas être seul car le sentiment de solitude accentuait
leur angoisse), d’autres au contraire en s’isolant, en se retrouvant seul et au calme. Afin de pouvoir
répondre au maximum à ces deux types de comportements très personnels, nous avons donc
souhaité créer des boxes individuels d’attente qui sont modulaires :
-
Ils peuvent être ouverts sur la zone d’accueil et offrir une place pour l’accompagnant, afin
d’être dans un univers ouvert où le patient ne se sent pas seul.
10
-
Les boxes peuvent se fermer de sorte que le patient puisse s’isoler dans un univers intime, à
l’abri des regards et de l’agitation du service.
Premiers sketchs de cet espace d’attente :
© UP DESIGN
Cet espace d’attente individuel est à penser comme un espace de préparation physique et mentale à
l’intervention.
Physique, d’abord, pour les raisons suivantes :
-
Le patient peut se dévêtir et ranger ses affaires dans un petit sac qui viendra ensuite se clipser
par aimant sur le fauteuil-lit où il prendra place. Ainsi, ses affaires suivront tout son parcours
dans le service de sorte qu’il n’ait pas à revenir à un point fixe chercher ses effets personnels.
L’espace de changement du patient a été pensé à l’entrée de la pièce, grâce à un meuble
multifonctions. Il est en effet doté d’une petite tablette où poser le sac pour y ranger ses
affaires, d’un distributeur de housses de rangement (qui permettent une fois remplies d’en
aspirer l’air afin d’en réduire la taille de ¾), d’un système d’aspiration simple pour réduire la
taille de ces sacs et enfin d’un distributeur de draps housses étanches pour le fauteuil-lit
qu’utiliseront les soignants afin de protéger le fauteuil-lit avant de le conduire dans le sas
d’hygiène puis en salle d’intervention. Les housses de rangement des vêtements et chaussures
du patient sont constitués de sachets en PE (polyéthylène) car c’est une solution hygiénique
qui enferme les articles dans un environnement clos et étanche à l’eau et à l’air, pour un coût
très faible.
-
Il revêt une tenue du patient. Cette tenue a été pensée pour l’usage fait en service
ambulatoire, car son usage grâce à une fermeture aimantée sur le devant rend le patient
autonome puisqu’il peut ainsi, seul, l’ouvrir ou la fermer. Un pantalon est également fourni en
option.
11
-
Il a accès à un coin sanitaire à l’opposé du fauteuil-lit dans la pièce afin d’éviter tout risque
d’éclaboussures sur celui-ci. Ce coin sanitaire est composé des éléments suivants :
o Un coin lavabo : un meuble avec une vasque et un robinet qui est commun au patient et
au soignant (ce dernier peut en effet l’utiliser lorsqu’il arrive du bloc pour y emmener le
patient). Il a été conçu sur mesure pour s’intégrer au design du cocon afin d’en être le
prolongement. Au-dessus de ce meuble, un distributeur de gel désinfectant pour friction
hydro-alcoolique peut également être utilisé par les patients et soignants.
o
Un coin douche : l’espace douche est adapté à l’environnement hospitalier grâce au
revêtement mural et à la robinetterie adaptée, tant par la barre de maintien que
constitue la barre de douche que par les propriétés antibactériennes de la douchette et
des mitigeurs. Par exemple, l’ouverture et la fermeture du mitigeur de la vasque sont
automatiques, afin d’éviter toute transmission de germes par les mains et est doté d’un
programme de rinçage périodique et d’une électrovanne dans membrane pour éviter la
stagnation de l’eau. Afin de parfaire la délimitation de l’espace douche, un retour en
hauteur a été réalisé de manière très simple afin de donner l’illusion d’une douche
italienne dans cette pièce. Nous avons ainsi misé sur l’alliance entre des équipements
hospitaliers adaptés et un design d’environnements hôteliers.
© UP DESIGN
o
Un WC : Ce nouveau prototype de
WC est la nouvelle version du prototype de principe
montré sur le Concept Room Opus 1. Ce WC est
encastrable et possède la fonction de lave-bassin
(non utilisé dans le cas d’un service ambulatoire,
mais qui peut l’être en chambre d’hôpital ou de
soins). Le prototype que nous avons adapté pour ce
projet ne montre donc pas la fonction de lave-bassin
même si son principe interne est le même : une fois
inséré dans le WC, le bassin ergonomique se remplit
peu à peu d’eau lorsque la chasse est tirée. Inspiré
du modèle des bambous japonais, le bassin bascule
sous le poids de l’eau qui fait basculer son point de
pivot. Les matières sont alors évacuées et un
système de jets permet de nettoyer le bassin et le
fond de la cuvette.
Détail du coin douche/WC
Une fois ainsi mis en condition, il peut se relaxer, grâce à un environnement que nous avons
particulièrement travaillé dans ce but:
-
D’abord il prend place dans un fauteuil-lit sur lequel il fera tout son parcours dans le service
(nous développerons les différentes fonctions de ce fauteuil-lit dans la partie suivante de ce
dossier). Ainsi, le patient n’aura pas à être sans cesse transporté d’un élément d’assise à un
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autre ; ce fauteuil-lit sera le sien jusqu’à son départ du service, ce qui lui rend son élément
d’assise familier, contribuant ainsi à le rassurer.
-
Une fois assis, le patient peut utiliser la tablette tactile reliée par un bras articulé au fauteuil.
Nous décrirons plus en détail cette tablette ci-après, mais il est important de mentionner que
cette tablette se met en route lorsque le patient vient poser ses bras sur les accoudoirs du
fauteuil (un lecteur RFID dans l’accoudoir vient alors vérifier la puce RFID du bracelet du
patient) : le personnel soignant a alors la bonne correspondance pour s’assurer que le patient a
bien pris place dans le box qui lui était attribué.
Une fois allumée, cette tablette permet notamment au patient à ce stade de se divertir grâce
aux nombreuses applications de divertissement qu’elle contient. Il peut également prendre
connaissance de toutes les étapes qu’il va devoir franchir durant son parcours dans ce service,
(l’information étant un premier pas nécessaire vers la relaxation afin de lever toutes les
interrogations du patient qui auraient pu le rendre anxieux) et le temps estimé avant son
passage à l’étape suivante (on dit souvent que l’attente à la gare est moins longue dès lors que
nous voyons le train arriver au loin).
-
Ce fauteuil est placé sous un cocon qui a la forme d’un « looping ». Cette forme a été choisie car
elle symbolise le démarrage de la marche en avant du patient dans le service, ce qui est par
ailleurs renforcé par la position du fauteuil-lit dans la pièce, tourné vers l’endroit où il se dirige.
Cette position permet au patient de voir directement arriver le personnel soignant (car le
patient fait face à la porte que les soignants ouvriront pour venir le chercher), ce qui lui permet
d’être davantage actif et de faire face aux évènements à venir.
"Ancré à la notion de marche en avant présentée sur l'Opus 2, cet espace d'attente
agit comme un trait d'union entre le monde extérieur et le monde médical. Élément
sculptural rythmant l’espace du box d’accueil, nous avons créé ce concept de "looping" afin
de répondre à tous les besoins du patient avant son intervention médicale. Au-delà d'une
réponse fonctionnelle adaptée, ce concept offre au patient un espace accueillant et apaisant
où il pourra se préparer à l'intervention médicale dans les meilleures conditions possibles"
Paul-Etienne MELIGNE et Adrien CIEJAK, Designers, UP DESIGN
-
Ce looping a été pensé de manière à accompagner le patient dans sa phase de relaxation, d’où
son nom de « cocon », grâce aux éléments suivants :
o Les couleurs : le cocon est d’une couleur neutre à l’extérieur (blanc) afin de ne pas
perturber le champs de vision des autres patients qui se trouveraient en salle d’attente
collective et de mieux se fondre dans le paysage de l’hôpital. En revanche, lorsque le
patient y prend place, l’environnement coloré lui permet d’être placé dans une bulle qui
l’aide à oublier sa présence dans un hôpital.
o
Les lumières : grâce aux bandes leds implémentées sur les tranches de ce cocon, les
éclairages permettent d’obtenir une lumière assez chaude aidant au repos du patient sans
gêner sa vue car ils ne se situent pas dans son champs de vision. La lumière est un
13
élément essentiel car elle fait ressortir les couleurs de l’environnement et peuvent être
modulées de manière à créer un environnement tamisé, pouvant ainsi contribuer, par
exemple, à plonger le patient dans un état de (semi-)endormissement.
o
o
Les odeurs : c’est souvent une dimension oubliée dans
l’aménagement d’un environnement, or elle est essentielle, et
particulièrement dans les environnements hospitaliers qui sont
aseptisés par de nombreux produits nettoyants. Etant donné les
contraintes de notre stand, nous n’avons pu concevoir un système de
diffusion d’odeurs aidant à la relaxation car il n’aurait pas été
démonstratif, à moins de diffuser de fortes odeurs, ce qui n’aurait
pas traduit la réalité. Toutefois intégrer un réel système est tout à fait
envisageable dans un réel hôpital ; c’est comme cela que nous avons
d’ailleurs pensé notre concept de cocon.
Réflexion sur le boxcocon par :
ATAO
BIOLUME
LIFE DESIGN SONORE
MGD CONTRACT
RESINOR
Les sons : nous avons équipé notre cocon de 8 vibreurs invisibles de
UP DESIGN
8Ω logés dans la demi-coque du cocon située vers la tête du patient,
WOW TECHNOLOGY
de sorte à permettre un son directionnel vers la tête du patient sans
qu’il puisse parvenir à dire où se situe la source de son. Le caisson
tout entier sert ainsi de mini caisse de résonnance, mais sans du tout gêner les personnes
qui pourraient se tenir tout près de celui-ci. Le patient (et seulement lui) est ainsi la cible
des sons envoyés, dont il module bien sur l’allumage et le volume selon ses souhaits.
« Les composants [utilisés pour la sonorisation] permettent d’obtenir, à faible niveau de
puissance, un enveloppement sonore haute résolution du lieu avec une sensation de bienêtre grâce à une meilleure intelligibilité, la révélation sans distorsion ni agressivité de plus de
détails contenus dans l'enregistrement sonore et un son plus clair, plus riche et plus fidèle. »
Patrick LECOCQ, Président Directeur Général, ATAO
-
Le cocon offre une assise pour l’accompagnant du patient qui souhaiterait être présent lorsque
celui-ci est dans le box. Cette assise a été conçue de manière à ce que tous deux soient face à
face et assis à la même hauteur ; ils sont ainsi à égalité, comme ils le seraient chez eux.
-
Sans que le patient ne s’en rende compte, toutes ses constantes physiologiques sont
mesurées (à distance et sans fils); il est déjà sous la surveillance des soignants. Cela fera l’objet
d’une description plus détaillée ci-après car cela constitue une innovation importante de notre
projet.
Ce « cocon » que nous venons de décrire constitue un espace nouveau, qui n’existe souvent pas en
tant que tel dans les services traditionnels. Nous l’avons pensé afin de répondre à l’exigence
d’apaiser le patient avant son passage en salle d’intervention.
14
Nous savons que l’espace des hôpitaux est aujourd’hui limité et ne peut nécessairement laisser place
à de nouvelles structures. C’est pour cela que nous avons conçu ces box-cocons d’une taille limitée
(9m2 avec l’option douche-sanitaires ou 6m2 avec uniquement le cocon-looping) qui regroupent en
un seul espace les fonctions aujourd’hui réparties en plusieurs lieux : un endroit où le patient se
change, un autre où il peut se laver et aller aux toilettes, un autre où il s’assoit et attend d’être mené
au bloc,…
Il est tout à fait possible de placer les cocons en enfilade dans une même pièce (car sa forme protège
le patient des regards et son système de sonorisation fait qu’un patient ne gêne pas ses voisins) ou
dans des pièces individuelles fermées. Il peut être considéré et vendu comme un tout, ou alors en
lots indépendants (espace sanitaire, espace de passage, cocon looping).
© Matthieu Verbeke, CLUBSTER SANTE
Visuel de l’espace d’attente :
15
© Matthieu Verbeke, CLUBSTER SANTE
Visuel du looping :
Le personnel soignant vient ensuite chercher le patient dans son cocon pour l’amener dans
l’espace de préparation médicale : le SAS d’hygiène.
Le SAS d’hygiène marque l’entrée du patient dans la zone propre, c’est pourquoi cette salle est
d’abord le lieu de la transformation du fauteuil pour passer du box-cocon à la salle d’intervention.
Pour permettre cela le fauteuil-lit passe en position brancard, la tablette est rangée sous celui-ci et
toute la partie haute du fauteuil-lit est recouverte d’un tissu anti-bactérien adapté pour entrer en
salle d’intervention. Sur la partie basse (les roues), nous avons pensé à deux systèmes pour respecter
une contrainte simple : les roues qui ont servi auparavant dans le service (la zone « sale ») ne doivent
pas être les mêmes qui sont utilisées dans la zone « propre ». En conséquence, deux systèmes sont
possibles :
-
Soit surélever le fauteuil-lit pour faire en sorte que les roues utilisées jusqu’à présent ne soient
plus celles qui vont servir à faire avancer le fauteuil-lit en salle d’intervention ;
-
Soit faire monter le fauteuil-lit sur une petite plateforme grâce à une rampe ; la plateforme sera
ensuite emmenée en salle d’intervention afin que ce soit ses roues (et non celles du fauteuil) qui
roulent sur le sol de la zone propre.
Nous avons choisi de présenter sur notre stand la première solution, car elle présente un challenge
technique plus important à remporter pour notre fauteuil-lit. Cela sera décrit plus précisément dans
la partie décrivant les innovations de ce fauteuil-lit. Cependant nous avons coordonné un groupe
16
d’étudiants de l’école d’ingénieurs HEI sur la deuxième solution, afin de concevoir en théorie le
mécanisme de la seconde solution.
C’est aussi dans ce SAS que peuvent être réalisées les anesthésies des patients avant leur entrée en
salle d’intervention (qui sont souvent aujourd’hui réalisées dans la salle d’intervention même). Cela
permet bien sûr d’accélérer le flux des patients dans le service (car pendant qu’un patient est encore
en salle d’intervention, le patient suivant peut déjà être anesthésié dans le SAS).
ii)
Une zone d’intervention et de surveillance
Cette deuxième zone est constituée de trois étapes : une salle d’intervention, un couloir septique
et une salle de réveil.
Après le passage au SAS vient bien sûr la salle d’intervention.
Nous avons choisi pour notre prototype de service innovant de représenter
non un bloc opératoire mais une salle d’intervention (où les contraintes
d’asepsie sont moins élevées que dans le premier). En effet, on peut
observer de grandes différences dans le type d’opérations réalisées dans un
service ambulatoire. Nous nous sommes adaptés à celles qui ne présentent
pas le niveau d’asepsie le plus haut, afin de tester d’abord l’avis des
soignants sur l’idée de faire tout le trajet sur un seul élément (le fauteuil-lit)
en le mettant dans un premier temps sur ce projet dans un environnement
où le niveau d’asepsie n’est pas le plus fort.
Réflexion sur la salle
d’intervention par :
BIOLUME
IMPLANTRACK
MANING
SCOTLER
SURGIRIS
© Matthieu Verbeke, CLUBSTER SANTE
Pour les interventions nécessitant un niveau d’asepsie plus fort, nous avons
pensé à la solution de faire entrer le fauteuil-lit dans un caisson pour ses roues et sa partie basse, et
recouvrir le haut d’un champ opératoire. Une étude approfondie pourra également être menée sur
le cas des opérations où une table très dure est nécessaire.
17
Au cœur de notre salle d’intervention se trouve l’emplacement dédié pour le fauteuil-lit, représenté
au sol par un marquage et au plafond par le positionnement des éclairages appropriés. Il était
important de bien symboliser l’espace de l’opération car nous n’avons pas comme dans certaines
salles d’intervention une table fixée au sol, mais bien notre fauteuil-lit en position de table
d’intervention.
Au-dessus du fauteuil-lit également, un bras d’éclairage chirurgical (scialytique) à technologie LED et
à multi températures de couleur est fixé au plafond. La technologie LED permet un éclairement
efficace, tout en bénéficiant d’atouts intéressants : durée de vie quasi-illimitée, faible consommation,
pas d’émission de chaleur par la lumière produite et possibilités de réglage des propriétés des
éclairages. Les coupoles d’éclairage utilisées (X3 et X2) ont la particularité d’être développées à partir
d’un nouveau système d’optique permettant de maintenir un éclairement central constant quel que
soit le diamètre de champ éclairé. Une caméra est également intégrée à la coupole d’éclairage dans
la poignée stérile et peut être pilotée par un boîtier de contrôle grâce à la technologie sans-fil WCT.
Un bras plafonnier mono double est également fixé dans la salle d’intervention ; celui-ci permet la
distribution de d’électricité et de fluides médicaux ainsi que le support et le rangement des
dispositifs nécessaires aux actes médicaux. Ce bras intègre des articulations équipées de freins
électro-magnétiques afin qu’il puisse être positionné avec une grande précision et en toute sécurité.
L’intégration d’éclairages indirects d’ambiance et de circulation pour un meilleur confort du patient
et du personnel lors des soins de nuit. Pour rendre l’environnement plus agréable et apaisant, un
lecteur mp3 peut être connecté au boitier d’énergie pour diffuser par deux haut-parleurs intégrés
une musique d’ambiance.
Pour compléter cet éclairage apporté par les scialytiques se trouve également des plafonniers
encastrés étanches spécifiques aux salles d’intervention et d’opération.
Dans cette salle se trouvent également un chariot de soins (pour un rangement rationnel et optimisé
des produits nécessaires à la réalisation des soins) et un chariot d’urgence (pour permettre le
traitement rapide et efficace des défaillances vitales car il accepte un large choix d’accessoires :
support container à déchets, support défibrillateur, planche à massage cardiaque, support bouteille à
oxygène, porte-sérum …).
Au mur de cette salle d’intervention, un écran a trois fonctions :
-
Il transcrit les paramètres vitaux du patient
Il fait figurer en grand format le dossier médical du patient afin que les chirurgiens puissent le
consulter à tout moment pendant l’opération
Il permet d’afficher la liste des dispositifs médicaux entrés et sortis de cette salle d’intervention
afin de mieux tracer ces DM. Une solution a été utilisée pour mettre au point ce système dans
notre projet, qui fonctionne à l’aide d’une petite caméra qui scanne les dispositifs médicaux
marqués et les traduit sous forme d’une liste à l’écran (avec noms et codes des instruments).
Cela permet que tous les DM soient tracés et reconditionnés après leur passage en salle
d’intervention, sans risque d’en oublier.
18
A la sortie de la salle d’intervention, le patient passe par un couloir septique où le fauteuil-lit quitte
son équipement de passage en salle d’intervention : on lui ôte le tissu spécifique sur la partie haute
qui l’a protégé de toute contamination et on redescend le fauteuil afin de retrouver ses roues
premières (celles avec lesquelles il a démarré son passage dans le service). Le fauteuil-lit reprend sa
position brancard pour emmener le patient jusqu’en salle de réveil.
© Matthieu Verbeke, CLUBSTER SANTE
Au bout de ce couloir, le patient atteint la salle de réveil.
Nous l’avons conçue de manière à ce que les deux lits présents soient installés
avec un petit décalage entre les deux, de façon à respecter l’intimité de chacun,
faisant en sorte que deux patients installés côte à côte ne puissent pas se voir. Au
cas où le personnel soignant souhaite totalement cacher des regards un patient, il
a la possibilité de tirer un paravent entre ces deux lits.
Les fauteuils-lits viennent se placer sous des baldaquins innovants et conçus sur
mesure pour ce projet car leur forme de « main protectrice » sert à rassurer le
patient.
Réflexion sur la salle
de réveil par :
BIOLUME
DÉCOR & PLUS
RESINOR
SCOTLER
TARKETT
Ces baldaquins combinent deux qualités :
-
Première qualité de ces baldaquins, ils offrent un éclairage adapté à la salle de réveil:
o
D’une part il ne gêne pas la vue du patient (qu’il soit en position allongée ou semi-assis) ; Il
est pour cela doté d’un éclairage d’ambiance constitué d’un ciel étoilé et d’un éclairage
rasant au plafond pour appuyer la sensation de volume dans la pièce. Cet éclairage peut
être à température de couleur variable selon les moments de la journée afin de
correspondre aux variations des couleurs de la lumière du jour (cycle circadien) et ainsi
19
accompagner les personnes désorientées après leur anesthésie à se remettre en phase avec
la réalité de la journée.
o
D’autre part il bénéficie d’un éclairage de soins, beaucoup plus fort, en cas d’une
utilisation par le personnel soignant en cas d’urgence.
Les sources de lumières utilisées sont issues de la technologie
LED. Les qualités majeures de cette technologie sont la durée de
vie (plus de 100.000 h contre 8 000h pour la fluorescence) et la
très faible consommation. Pour parfaire les économies à réaliser,
ces éclairages sont couplés avec des cellules photoélectriques
qui éteignent les appareils pour toute absence dans la chambre
et réduit automatiquement le niveau d’éclairage si l’apport
naturel (par la fenêtre) est satisfaisant.
© RESINOR
Deuxième qualité de ces baldaquins, ils combinent les
fonctions des têtes de lit traditionnelles, car ils offrent l’accès
aux fluides et prises électriques.
Ces baldaquins sont positionnés de manière à offrir une vue
directe du personnel médical se trouvant dans le PC infirmier sur
tous les lits.
Baldaquin
Un écran transparent a été installé dans ce PC infirmier afin que les soignants puissent suivre en
parallèle :
-
La vision directe des patients positionnés dans leur fauteuil-lit, sous leur baldaquin
Le suivi sur l’écran de plusieurs données :
o les constantes physiologiques des patients mesurées à partir des capteurs que nous
décrirons ci-après ;
o le dossier médical du patient ;
o le compte-rendu de l’intervention (et toute remarque que souhaitent mentionner les
chirurgiens sur ce patient au personnel médical qui le suivra après sa sortie de la salle
d’intervention)
o un logiciel qui permet au personnel médical de suivre à l’échelle du service quels sont les
fauteuils-lits actuellement utilisés par des patients et ceux qui ne le sont pas, et où ils se
situent précisément dans le service, grâce à une représentation en 3D du service. Cette
fonctionnalité est également particulièrement utile pour le personnel en charge de la
logistique au sein des hôpitaux (car au-delà de tracer les fauteuils-lits, tout type
d’équipement peut être tracé par cette méthode).
Un passage a également été pensé des deux côtés de cet écran afin que le personnel médical puisse
très facilement accéder aux patients en cas d’urgence. Une fois l’accord des soignants obtenu, le
patient peut quitter la salle de réveil pour aller vers une zone de repos commune (en se changeant
s’il le souhaite entre les deux dans un vestiaire pour reprendre ses vêtements civils).
20
iii)
Une zone de rétablissement et de sortie
Les patients n’obtiennent souvent pas directement leur autorisation
de mise à la rue à la sortie de la salle de réveil. Un temps de surveillance
peut parfois être requis avant la sortie, par exemple car la sortie ne peut
se faire avant un certain délai après ingérence de certains médicaments
pris pour l’anesthésie. Aussi, pour cela, ces patients n’ont plus besoin
d’être sous la surveillance aussi forte que celle durant leur période de
réveil, mais ne peuvent pas quitter le service immédiatement. Ce
moment est donc un entre-deux où le patient doit se reposer avant sa
sortie du service.
Réflexion sur la salle de
repos conviviale par:
DÉCOR & PLUS
LILLE DESIGN
RICHARD MOBILIER
TARKETT
Aujourd’hui, les patients attendent souvent à cette étape de leur parcours dans des chambres
individuelles, ce qui occupe d’une part beaucoup de place dans l’enceinte des hôpitaux et est d’autre
part, certes, synonyme d’intimité pour le patient mais aussi d’isolement. Or, à cette étape de son
parcours, le patient a besoin avant tout de « revenir à la vie » afin de se préparer à sa mise à la rue.
Nous avons identifié durant nos séances de brainstorming plusieurs caractéristiques pouvant aider et
accompagner le patient dans ce « retour à la vie » :

Sortir de la salle de réveil pour aller vers un endroit qui lui est plus familier et donc moins
source d’angoisse

Retrouver ses vêtements personnels: cela est chose faite pour le patient à la sortie de la salle
de réveil, car il passe par une zone de vestiaires

Etre verticalisé : c’est en effet une donnée très importante pour rendre le patient davantage
acteur de son parcours. Ainsi en quittant la salle de réveil, le patient peut se déplacer grâce à
son fauteuil-lit mobile, voir à se mettre debout si cela lui est possible pour rejoindre la salle
de repos.

Retrouver ses proches: c'est une donnée clé dans le retour à la vie des patients, et encore
plus si le patient est un enfant.

Se restaurer: le patient doit souvent arriver à jeun pour son intervention, aussi, la
restauration est un élément important pour lui redonner de l'énergie.
C'est dans l'optique de répondre à toutes ces fonctions que nous avons conçu notre salle de repos
conviviale à laquelle accède le patient en fin de parcours et qui lui offre une vue vers l’extérieur grâce
à de larges fenêtres.
21
Nous avons conçu cette salle en trois espaces distincts:
- Une zone d'attente collective : c'est là où les accompagnants du patient qui pour rappel l'ont quitté
à son entrée en SAS d'hygiène ont ensuite pris place pour l'attendre jusqu'à sa sortie en salle de
repos. Grâce à des écrans installés dans cette salle et retranscrivant les temps d'attente estimés avant
la sortie de leur patient, ils peuvent être tenus informés en temps réel de l'heure à laquelle ils vont le
retrouver. Ces informations peuvent être éditées grâce au système de traçabilité RFID qui sera décrit
plus tard. Un autre écran, tactile, permet d'avoir accès à une série de divertissement et jeux
interactifs afin d'animer cet espace et rendre l'attente moins longue.
© Matthieu Verbeke, CLUBSTER SANTE
– Une zone intime de retrouvailles patient/accompagnants: une fois le patient arrivé dans cette salle
de repos, il retrouve ses proches et ils peuvent se mettre ensemble dans un endroit confortable et à
l'abri des regards. Le « cocon individuel » par lequel était passé le patient à son arrivée dans le service
trouve ici son équivalent en un cocon familial à la fin du parcours.
– Une zone de restauration: cet espace permet au patient de pouvoir retrouver des forces; cette zone
de restauration permet également d'animer cette salle de repos afin d'en faire un endroit convivial,
ce qui aide la patient à réaliser qu'il n'est déjà presque plus à l'hôpital...
Le mobilier de cette salle a été pensé afin de représenter ces différents espaces dans la pièce, et
montrer que nous avons voulu leur donner un esprit différent.
22
© Matthieu Verbeke, CLUBSTER SANTE
Dans cette salle de repos, les constantes physiologiques du patient sont toujours sous surveillance.
Un bureau médical est disponible afin de permettre un nouvel examen du patient en toute intimité
avant de lui valider sa sortie. Une fois l'accord donné par le personnel soignant, le patient peut
quitter son fauteuil-lit pour se diriger de nouveau vers l'accueil du service. Il y vient cette fois pour
récupérer son dossier (ordonnances,...) et remplir les dernières formalités administratives validant sa
mise à la rue.
Pour l'objectif de notre stand, notre montage grandeur nature de service a été pensé sur une surface
de 140m2. Afin de donner une meilleure idée de ce que pourrait représenter l'organisation telle que
nous l'avons pensée à l'échelle de l'hôpital, nous avons réalisé un plan d'aménagement sur une
surface de 500m2 (cf Annexes). Ce plan permet également de représenter en taille réelle ce que nous
n'avions pu représenter que par de la signalétique pour les espaces secondaires tels que l'arsenal, le
circuit des déchets, les couloirs,...
« L’architecture est au service du fonctionnement de la structure. Les réalisations
architecturales ne sont effectives que si elles permettent d’accueillir les outils
technologiques nécessaires au bon fonctionnement de l’établissement. L’architecte a donc la
responsabilité de créer un circuit fluide réduisant les pertes d’espaces, même si les
réglementations liées à la prévention des maladies nosocomiales nous obligent à conserver
une distance entre les salles (…) Notre idée d'imaginer une organisation type de 400 à
500m2 qui pourrait remplacer les structures actuelles. »
Frank PETIT, Architecte, AGENCE PAINDAVOINE PARMENTIER
Après cette première innovation portant sur l'aménagement général du service, nous en avons créé
une seconde immédiatement corrélée car c'est elle qui permet de faire le lien entre tous les espaces
que nous venons de décrire: le fauteuil-lit mobile du patient.
23
2. UN FAUTEUIL-LIT 3 EN 1
Dès le démarrage du projet nous nous sommes
confrontés dans notre étude à un problème récurrent
dans les services ambulatoires : le transport du patient.
Comme l’indique Nadine RUOLT, Chef du service du
centre médicochirurgical ambulatoire de l’hôpital
Huriez (CHRU de Lille) : «Avant, on transportait le
patient du fauteuil à son lit, puis du lit à son brancard
avant de le transférer jusqu’à la table d’opération. Cette
démarche était à la fois longue et fastidieuse pour le
personnel. » C’est pour répondre à cette problématique
que nous avons axé notre projet autour d’un élément
phare : un fauteuil-lit trois en un qui remplirait les missions de fauteuil-lit, brancard et table
d’intervention. Aussi conclut Nadine RUOLT : « Dans l’Opus 2, nous avons conçu un fauteuil qui
remplirait toutes ces tâches à la fois. C’est la table d’opération du futur ». Grâce à cela, le patient
peut faire une véritable marche en avant sur un seul élément, sans jamais avoir à revenir en arrière.
i)
Fauteuil-lit
© Matthieu Verbeke, CLUBSTER SANTE
Cette première fonction de « fauteuil-lit » est la propriété principale de cet élément, c’est
pourquoi il tire son nom de cette fonction. Le Concept Room Opus 1 avait mis en scène un fauteuil-lit
destiné à la chambre d’hôpital du patient pour une durée de court séjour (3 à 5 jours). Son but était
de participer à la revalidation du patient en lui permettant d’être verticalisé et d’être autonome dans
l’espace de la chambre. Le fauteuil-lit de l’Opus 2 est un modèle issu de cette première version,
même s’il n’est plus cette fois conçu comme un fauteuil de chambre mais un fauteuil de service.
Fauteuil-lit du Concept Room Opus 2
24
De ce fait, nous avons tout d’abord développé les fonctions de déplacements et de passage de
portes. Le fauteuil-lit est ainsi parfaitement mobile et peut être déplacé par le patient lui-même
grâce à un joystick de commande situé sur son accoudoir droit. Nous verrons tout à l’heure que le
personnel médical a une autre manette de déplacement du fauteuil-lit lorsque celui-ci est en position
brancard.
© Matthieu Verbeke, CLUBSTER SANTE
Outre ces déplacements, le fauteuil-lit a également été pensé pour être confortable pour le patient
et pratique pour le personnel soignant en position statique. Ainsi, loin de la position traditionnelle
horizontale et statique, le fauteuil-lit du Concept Room Opus 2 s’adapte grâce à ses multi-positions
préprogrammées pour accompagner le patient dans les différentes étapes de son parcours. Dans la
fonction principale de fauteuil-lit, les positions d’assise varient d’une assise à 45° à une position
horizontale : le fauteuil peut ainsi en quelques dizaines de secondes devenir lit puis redevenir
fauteuil…
Des ailettes sur les deux côtés de la tête du patient, à la manière des sièges de certains trains et
avions. Ainsi, le patient peut aisément reposer sa tête à tout moment, quelle que soit sa position
dans le service. Ces ailettes ont également pour fonctions :
-
D’accueillir une webcam tournée vers le visage du patient (cela sera développé dans la partie
« capteurs » de cette étude)
De servir de barrières lorsque le patient est allongé ; cette fonctionnalité sera vue par la suite
(position brancard)
« La mobilité, le confort patient et l'assistance aux soins sont les points clés de ce concept du
fauteuil-lit ».
Régis BOREK, Directeur, I-COMETE
25
© Matthieu Verbeke, CLUBSTER
SANTE
Les accoudoirs présents des deux côtés de l’assise permettent au patient d’être confortablement
assis. Ils permettront également au patient d’être sous contrôle d’autres capteurs placés dans ces
accoudoirs (cf partie suivante). Tout comme les ailettes, les accoudoirs sont amovibles.
Un marche-pied a été ajouté sur la base
du fauteuil afin que l’assise soit
agréable pour le patient. Il reste
statique lorsque le fauteuil-lit passe en
position allongée.
Le bagage précédemment évoqué (où le patient range ses affaires personnelles lorsqu’il est dans le
box de préparation) vient se clipser par aimant sur une très fine plaque métallique au dos du fauteuil.
Ainsi, quelle que soit la position du fauteuil, le bagage reste solidement amarré au fauteuil-lit. Il est
tout à fait envisageable d’imaginer un système de fermeture personnelle du bagage à l’aide de la
puce RFID contenue dans le bracelet du patient ; ainsi, lui seul pourrait être en possibilité de l’ouvrir.
Sur ce fauteuil-lit est situé un bras articulé contenant une tablette tactile (format 11 pouces) qui a 2
utilités principales :
o
Pour le patient : cette tablette offre
divertissements et informations sur son
parcours et les temps d’attente qu’il lui reste
avant les prochaines étapes
o
Pour le soignant : en permanence
figurent les données concernant les
paramètres vitaux du patient. Si le personnel
médical souhaite davantage d’informations, il
peut en passant à l’arrière de l’écran son pass
RFID et accéder ainsi au dossier médical du
patient.
Visuel de l’écran de la tablette
© SCOTLER
« Légère, rapide, ergonomique, la tablette apporte l’ensemble des aspects de détente
pour le patient : internet, TV full HD, réseaux sociaux, radios, webcam, jeux multi-touch,
météo,… Professionnelle, sécurisée, performante la tablette est également le support pour
les professionnels de santé tout au long du parcours patient : dossier médical. Connectée,
dynamique, mobile la tablette va être au cœur du système ambulatoire en concentrant les
données des capteurs positionnés dans le lit fauteuil et le bracelet patient, en recevant les
données wifi et RFID, en étant en interaction permanente avec le dossier du patient. »
Olivier VERCAEMST, Président Directeur Général, CARE AND COMFORT
26
Concernant la literie, le fauteuil-lit est recouvert en permanence d’un drap-housse qui emballe la
structure du fauteuil-lit. Par-dessus est mis un drap changé à chaque nouveau patient dans le
fauteuil-lit et une couverture peut être ajoutée en option (car peu utile en service ambulatoire). Les
textiles ont été choisis pour leurs qualités reconnues : ils sont respirants, confortables et
antibactériens.
De la literie jetable (type champ opératoire) peut également être ajoutée lorsque le fauteuil est
conduit en salle d’intervention.
« L’innovation réside dans l’optimisation de l’exploitation des données et caractéristiques de
différents textiles techniques dont il a fallu étudier et analyser l’alliance pour obtenir le
glissement, l’élasticité, la solidité mécanique pour en faire un savant mélange qui aboutisse
à un fauteuil-lit confortable pour le patient, à fonction variable pour le soignant. Le textile
devient ainsi non seulement l’élément esthétique de recouvrement mais l’élément
indispensable de fonctionnalité du dispositif. »
Yannick YHUEL, CLINIBED
Dès la sortie du box de préparation où le patient s’est installé dans son fauteuil-lit, cet élément se
transforme en brancard pour le diriger dans le sas d’hygiène. Il s’agit là de la deuxième
caractéristique de cet équipement trois en un.
ii)
Brancard
Pour rappel par rapport au fauteuil-lit du Concept Room Opus 1, il ne
s’agit plus ici d’un fauteuil-lit de chambre d’hôpital où le patient est amené à
passer plusieurs nuitées dessus, mais d’un élément où le patient ne dormira
pas toute une nuit et qui doit avant tout lui offrir mobilité et autonomie. Cette
donnée a certes changé les fonctionnalités des déplacements et des positions,
mais aussi de la structure même du matelas et de la literie.
Réflexion sur la
conception du fauteuillit par:
AIRMAT
ALTAO
CLINIBED
En effet, afin de répondre aux normes des brancards, notre fauteuil-lit est par
défaut plus étroit qu’un fauteuil-lit de chambre, avec une option d’étirement
qui lui permet de passer de 5300mm à 9000mm de largeur.
Comme évoqué précédemment, le fauteuil-lit ainsi mis dans la position
allongée d’un brancard est ensuite déplacé par le personnel médical par une
commande de brancardage que l’on vient clipser à deux endroits possibles du
brancard pour le déplacer (à la tête ou aux pieds du patient).
ELANPLAST
FAVI
I-COMETE
MALIP
En position allongée de brancard, les ailettes et les accoudoirs sont utilisés comme barrières
naturelles afin de sécuriser le patient. Afin que le contrôle soit total, une sangle qui trouve son
27
origine dans l’ailette est tirée de manière à venir s’accrocher à l’accoudoir, de chaque côté du lit. Les
barrières des ailettes et des accoudoirs sont ainsi reliées entre elles.
Les caractéristiques de ce brancard ont été conçues pour ce projet de manière à répondre aux
normes des brancards utilisés à l’intérieur des hôpitaux mais il serait tout à fait envisageable de
travailler pour qu’il puisse s’adapter également aux brancards utilisés à l’extérieur. Nous avons
d’ores-et-déjà entamé une réflexion sur ce point en associant une société d’ambulances dans notre
projet qui pourrait adapter l’intérieur de ses véhicules aux dimensions de nos fauteuils-lits.
« L'entrée et la sortie d'un patient font parties intégrantes d'un circuit ambulatoire et du
parcours du patient (…) L'intégration d'un fauteuil lit intégré directement à l'ambulance
permettant d'éviter la manipulation du patient et un gain de temps à l'entrée et à la sortie »
Christophe SILVIE, Gérant, AMBULANCES LANDRON
La position brancard est la première utilisée après le box de préparation de manière à conduire les
patients vers le sas d’hygiène. La prochaine étape est de conduire le patient en salle d’intervention,
où le fauteuil-lit prend une nouvelle et dernière position.
iii)
Table d’intervention
La première caractéristique de la table d’intervention était de créer une table parfaitement
stable pour les opérations qui pourront s’y dérouler ; cela a donc été notre premier sujet d’étude afin
d’obtenir ce résultat. De la même façon la dureté de la table n’est pas forcément la même requise
selon l’intervention concernée. Il est possible de choisir différentes duretés de mousse pour le
matelas du fauteuil-lit afin de parer à cela.
Autre caractéristique : une table d’intervention doit pouvoir varier de hauteurs afin de répondre aux
normes hospitalières. Nous avons obtenu ce résultat grâce à une colonne à la base du fauteuil qui
élève le sommier de 450mm en position basse à 1050mm en position haute. Cet écart de hauteur a
demandé un travail particulier sur l’actionneur de la colonne. Pour gagner quelques centimètres
supplémentaires, l’assise au sol formée par les quatre petites roues au sol peut même se surélever.
Le fauteuil-lit est également modulable dans sa longueur pour passer en salle d’intervention: ainsi,
une partie étirable aux pieds du patient permet d’allonger le lit à 2 mètres de long. Un textile adapté
et particulièrement étirable permet cette rallonge.
Les innovations mécaniques et électroniques de ce fauteuil-lit sont complétées par une autre
innovation importante : celle des capteurs installés sur cet élément.
28
3. UNE ULTRA CONNEXION A DISTANCE ET SANS FIL
Il s’agit de la troisième grande catégorie d’innovation du projet : mesurer grâce à un système
de mesure en temps réel sans fil et à distance deux types de données : les paramètres vitaux du
patient et la traçabilité de celui-ci et de son fauteuil-lit.
i)
La mesure des paramètres vitaux du patient
Nous avons identifié trois données importantes à mesurer en service
ambulatoire : le taux de saturation d’oxygène dans le sang, le rythme
cardiaque et le rythme respiratoire. C’est donc sur la mesure de ces trois
données que nous avons focalisé notre étude, tout en gardant à l’esprit de
faire un système non intrusif et même au-delà sans aucune gêne pour le
patient. Nous avons donc opté pour trois solutions sans contact – ou du
moins sans l’apparence du contact.
Réflexion sur les capteurs :
Capteurs traçabilité RFID :
NOOLITIC
Capteurs du bracelet:
ALL TRENDS
CIC-IT
I-COMETE
Tout d’abord, le bracelet du patient aujourd’hui répandu dans
certains services pour permettre l’identification du patient (par écriture
simple ou code barre) a été complété par de nouveaux éléments dans
notre projet.
Capteurs du fauteuil-lit :
ALTAO
CIC-IT (accoudoirs)
I-COMETE (accoudoirs)
Il est en effet comme expliqué précédemment doté d’une puce RFID pour
assurer la correspondance entre le patient et son fauteuil-lit. A cela
s’ajoute un capteur positionné sur l’artère radiale afin de mesurer le pouls
et le taux de saturation d’oxygène dit SPO2 (en la mesurant par réflexion).
Cela est une réelle innovation qui permet de remplacer le traditionnel
capteur pincé au bout du doigt du patient et relié à un fil, donnant une
plus grande aisance au patient dans ses mouvements.
ISEN (caméra)
Transfert des données :
NOOLITIC
Visualisation des données :
CARE AND COMFORT
STEREOGRAPH
© Grégory SANT, ALL TRENDS
Pour mesurer les données mesurées à partir de ces
capteurs, le bracelet est également doté d’une carte
électronique miniature, d’un module radio (afin de
transmettre les données captées vers une base de
données générales à partir de laquelle seront choisies
les données à diffuser sur écrans) et enfin d’une
batterie. Le challenge résidait dans la miniaturisation
de tous ces éléments afin d’avoir un tout facilement
portable par le patient.
Bracelet du patient
29
Ensuite, la deuxième source de données concernant les paramètres vitaux du patient réside
dans les accoudoirs du fauteuil-lit.
Toujours pour permettre la correspondance RFID entre le bracelet et le fauteuil-lit, un petit lecteur
RFID a été placé à la hauteur du poignet de chaque accoudoir. Ainsi le signal est validé, que le patient
porte son bracelet au poignet droit ou au poignet gauche.
Sous la paume de la main se trouve dans chaque accoudoir deux bandes ECG réalisées en laiton
(matière CuZn 40) qui ont deux fonctionnalités : elles sont antimicrobiennes (une donnée importante
étant donné que le fauteuil-lit est utilisé tous les jours par de nouveaux patients) et permettent une
conductibilité électrique permettant de mesurer la fréquence cardiaque. C’est précisément pour
mesurer cette dernière donnée que nous avons choisi ces bandes – et en avons installé 4 au total (car
la captation du signal se fait à partir de 3 sources). A partir des données recueillies sur le rythme
cardiaque par ce biais, on peut ensuite obtenir par calcul le rythme respiratoire du patient.
© Matthieu Verbeke, CLUBSTER SANTE
Au bout du doigt est placé un capteur du taux de saturation d’oxygène dans le sang et qui fonctionne
de la même façon par réflexion. On vérifie ainsi ce taux par le même type de capteur que celui déjà
utilisé sur le bracelet, mais qui n’est pas, cette fois-ci, disposé sur l’artère radiale mais sur le bout du
doigt : une zone très irriguée par le sang.
La dernière source de données sur
les paramètres vitaux du patient provient
d’une petite caméra fixée près du visage
du patient, sur l’ailette latérale de son
fauteuil-lit. Cette caméra permet de
véritablement mesurer à distance et sans
fil le rythme cardiaque du patient. En
effet, la caméra réussit à mesurer le
rythme de l’afflux sanguin qui colore la
peau du visage à chaque pulsation du
cœur, alors que cela n’est pas visible à
l’œil nu.
Accoudoir gauche (avec boutons de commande de positions)
© Matthieu Verbeke, CLUBSTER SANTE
Accoudoir droit (avec joystick)
Détail de l’ailette avec caméra
30
Arriver à ce résultat ne dépend pas de la caméra utilisée. En effet, nous nous sommes procurés pour
ce projet une petite caméra type webcam du commerce sans spécificités particulières. Le secret pour
parvenir à cette mesure du rythme cardiaque réside dans l’application d’un algorithme développé
par une équipe du MIT et publié dans l’article scientifique intitulé « Eulerian Video Magnification for
Revealing Subtle Changes in the World »3 qui amplifie les mouvements non visibles à l’œil nu.
« Comme on sait que le rythme cardiaque se situe approximativement entre 60 et 180
pulsations par minute, il suffit d'appliquer sur le flux d'images de la caméra un filtre qui ne
conserve que les variations dans cette gamme de fréquences pour l'isoler de manière quasi
certaine. Cela supprime les autres sources de variation de couleur, même plus importante (le
"bruit" du capteur de la caméra, celui généré par les sources de lumière artificielle,...), et
laisse apparaître le signal que nous cherchons. Cette technique fonctionne en lumière
naturelle et ne demande pas une qualité d'image importante, ce qui signifie que seulement
une caméra basique et un peu de capacités de calcul sont nécessaires pour la mettre en
œuvre. »
Cédric DINONT, Enseignant-chercheur
responsable du laboratoire de recherche en informatique, ISEN LILLE
Outre le système de mesure des paramètres vitaux du patient à distance et sans fil, un important
effort d’innovation a été porté sur la traçabilité du patient et de son fauteuil-lit.
ii)
La traçabilité du patient et des dispositifs médicaux
Un système RFID a été mis en place dans le service, en précisant à l’entrée à tous les patients
qu’ils seront sous cette mesure jusqu’à leur sortie du service. Ce système est modulable et peut être
activé dans certaines pièces et pas dans d’autres si l’hôpital le souhaite. Nous avons fait le choix de le
conserver dans tout notre service afin d’être le plus représentatif possible de toutes ses
fonctionnalités.
Concernant la traçabilité du patient et de son fauteuil-lit d’abord, deux types de systèmes RFID ont
été pensés, avec chacun son propre objectif :
-
3
Une puce RFID a été placée dans le bracelet électronique du patient. Ainsi, lorsque celui-ci
s’assoit dans son fauteuil-lit, grâce à un lecteur RFID intégré à l’accoudoir, la reconnaissance
entre le bracelet et le fauteuil-lit est assurée. On peut donc savoir à tout instant si le patient
s’est bien installé dans le fauteuil qui lui était destiné - et vérifier à nouveau cette
correspondance s’il se lève et se rassoit dans son fauteuil-lit. On sait ainsi à tout instant quels
fauteuils sont vides ou utilisés par un patient et amoindrir les risques de confondre des patients
avant de les emmener en salle d’intervention.
http://people.csail.mit.edu/mrub/papers/vidmag.pdf
31
-
Des bandes RFID ont été placées sous le revêtement de sol à l’entrée et la sortie de chaque
pièce et sont lues par un lecteur positionné sous le fauteuil-lit. La distance de lecture est large
(10 à 12cm), on peut donc tout à fait insérer ces bandes sous des revêtements de sols mêmes
épais. Ces bandes permettent d’obtenir le positionnement de chaque fauteuil-lit dans les pièces,
car nous savons à tout instant quelle bande d’entrée de la pièce il a franchi sans encore en
franchir la bande de sortie. Cela permet donc d’identifier précisément le positionnement de
chaque patient dans le service. A noter qu’en cas de grande salle, un maillage plus précis peut
tout à fait être possible, afin de savoir à quel endroit de la pièce le patient se situe (par le même
système de quadrillage au sol).
Afin de connecter ces deux solutions RFID sur un seul support, une application 3D a été conçue afin
de connecter les deux types d’informations remontées par le système de traçabilité RFID du patient.
Sur un même écran (disposé dans notre PC infirmier), le personnel médical voit le positionnement et
le déplacement des fauteuils-lits en temps réel. Cela a été pensé pour deux usages :
-
© STEREOGRAPH
-
Au niveau logistique, les fauteuils-lits utilisés et ceux qui ne le sont pas apparaissent de
couleurs différentes afin de savoir à tout moment de quels équipements disponibles le
service dispose.
Au niveau du contrôle médical, au-dessus de chaque fauteuil-lit se trouve également un petit
encart où sont résumés l’identité du patient et ses paramètres vitaux. En cas d’alerte de ces
paramètres, le fauteuil-lit peut clignoter en rouge sur l’écran afin d’attirer l’attention des
soignants.
Visuel de l’application 3D
32
Concernant la traçabilité des dispositifs médicaux dans le service, il était également important de
penser à un système afin que la marche en avant ne soit pas uniquement celle des patients, mais
aussi celle des dispositifs médicaux afin d’avoir un flux optimisé à la gestion plus simple et limitant les
risques de maladies nosocomiales.
Nous nous sommes particulièrement attachés à intégrer cette dimension dans notre salle
d’intervention, où les contraintes d’hygiène sont extrêmement importantes. Pour cela, nous y avons
positionné une petite caméra qui fait également scanner des codes DataMatrix gravés sur les
instruments chirurgicaux. Cela permet de tracer à leur entrée en salle d’intervention tous les
instruments chirurgicaux en les passant simplement une fois devant la caméra qui en édite ensuite la
liste. Il suffit de repasser les instruments une seconde fois à la fin de l’intervention devant la caméra
pour que le logiciel indique si tous les éléments entrés en salle d’intervention sont bien ressortis et
sont sur le chemin du reconditionnement. Avec ce système, il n’y a plus de risque d’oublier un
instrument dans la salle d’intervention.
Ladite caméra réussit à lire les codes en s’adaptant à la lumière ambiante grâce à trois types
d’éclairage intégrés qui mettent en valeur le contraste entre le code et l’instrument lui-même. Elle
s’adapte également pour lire les gravures plus ou moins profondes et sur tout type de matériau
(titane, inox, acier,…).
iii)
La retransmission des données
Les données relevées par les capteurs tant au niveau de la traçabilité des patients que des
paramètres vitaux sont ensuite transmises de manière identique. Un module radio associé à chaque
capteur permet d’envoyer les données en temps réel sur une base de données générales.
Ensuite, les données stockées sont sélectionnées pour être affichées en fonction du support choisi.
Par exemple concernant la traçabilité, sur les écrans de la salle de repos finale où les accompagnants
attendent la sortie du patient qu’ils ont accompagné figurent les temps estimés avant leur arrivée en
salle de repos.
Autre exemple concernant cette fois les paramètres vitaux du patient, la tablette fixée sur le fauteuillit permet de retransmettre en direct les résultats des paramètres vitaux du patient, qui lui sont donc
accessibles. Par contre, étant donné que le patient ne peut pas avoir accès à son dossier médical sans
la présence d’un membre de l’équipe soignante, seul un badge d’accès RFID remis à cette équipe
permet d’activer cette fonctionnalité.
De multiples supports de diffusion des données ont ainsi été choisis afin de mettre en valeur le
meilleur moyen de tirer le maximum de bénéfice de chaque donnée. C’est dans cette optique par
exemple qu’un écran transparent a été installé dans le PC infirmier : les soignants peuvent avoir une
vision directe des patients tout en gardant à l’écran les constantes en temps réels.
« Ce projet Opus 2 a permis de mettre en avant des technologies et des outils pour améliorer
l'information au sein du service ambulatoire. La collaboration entre les techniciens, les
designers, le personnel de santé est un succès majeur de ce projet, au-delà de l'aspect
technologique. »
Sylvain DECEUNINK, Gérant et Associé, NOOLITIC
33
III. LE CONCEPT ROOM OPUS 2 : LES PERSPECTIVES
1. BOOSTER LA PROMOTION DU CONCEPT ROOM ET DE SA DEMARCHE
L’aventure « Concept Room » ne s’arrête pas après son exposition sur les Salons de la Santé et de
l’Autonomie. Comme ce fut déjà le cas pour le projet Opus 1, une « deuxième vie » est d’ores-et-déjà
prévue pour ce prototype, via une exposition permanente au CHRU de Lille puisque ce service
ambulatoire innovant sera réexposé dans le service ambulatoire de l’hôpital Huriez et également en
partie dans le hall de ce même hôpital pour poursuivre les interactions entre les fournisseurs et les
utilisateurs, ainsi que mieux connaitre les retours des utilisateurs post-conception.
D’autre part, en parallèle du stand a été réalisé un film du projet (15 minutes environ) retraçant le
projet depuis son origine jusqu’à son exposition, et présentant les innovations de ce service innovant
par leurs créateurs eux-mêmes : les entreprises de la région. Ce film permettra à tous les acteurs
impliqués de poursuivre le travail de communication engagé par Clubster Santé et le CHRU de Lille en
devenant les ambassadeurs du projet en le faisant connaitre.
Par ailleurs, le projet du Concept Room Opus 2 s’exportera bientôt à l’international puisque des
présentations en sont déjà prévues au Danemark où une démarche collaborative entre hôpitaux et
entreprises a également été menée, en Allemagne (Salon Medica 2013),…
2. CONCEVOIR LES SOLUTIONS DE GRANDE SERIE
Outre le succès médiatique et la reconnaissance par tous de l’ambition de ce type de projet
collaboratif, la véritable réussite réside dans la possibilité de mener à terme ses prototypes et d’ en
assurer les suites commerciales. Sans cela, les prototypes exposés ne resteraient que dans le
domaine du rêve pour les usagers qui ont contribué aux réflexions – et du « mauvais » rêve pour les
entreprises qui y auraient beaucoup investi sans autres retombées financières que celles, indirectes,
apportées par la communication autour de leur nom.
Comme indiqué précédemment, c’est la société CLINIFIT, créée à l’issue du Concept Room Opus 1,
qui pourra se positionner pour la conception des produits pour les industrialiser, toujours en faisant
travailler de pair utilisateurs et fournisseurs. Cela a en effet été le challenge à relever, mais au final le
secret de la réussite du projet – il serait dommageable de ne pas capitaliser sur les prises de contacts
et les habitudes de travail développées ensemble durant les projets pour la suite des travaux de
conception.
La société CLINIFIT proposera à la vente soit des packages complets de chambre d’hôpital (pour
l’Opus 1) ou de services ambulatoires (pour l’Opus 2) aussi bien que la vente de produits de manière
indépendante. Cela permettra de répondre au plus près aux besoins des demandeurs, qu’ils soient
par exemple en construction/rénovation complète de leur hôpital ou en renouvellement seulement
d’un seul type de matériel.
Clubster Santé via CLINIFIT souhaite également s’inscrire dans la tendance des achats précommerciaux (« Pre-Commercial Procurement » – PCP) impulsés par la Commission Européenne afin
d’inciter les acheteurs publics à driver l’innovation. Celle-ci n’est donc plus une simple résultante du
34
marché de l’offre, mais également du marché de la demande. Les achats pré-commerciaux sont une
approche nouvelle permettant de développer les services de R&D grâce à l’implication des acheteurs
publics via différents moyens : partage des risques et des bénéfices dans le design, le prototypage et
tests des produits ; création des conditions optimum pour une large commercialisation en faisant
évoluer la règlementation en tenant compte des résultats de R&D ; concentration des efforts de
plusieurs fournisseurs,…
3. L’OPUS 3 DU CONCEPT ROOM D’ORES-ET-DEJA EN REFLEXION
En parallèle de la réalisation du Concept Room Opus 2 (septembre 2012 à Mai 2013) a été
lancée au sein de Clubster Santé la Commission Vente, soit une série d’ateliers menée par un petit
groupe d’entreprises membres du réseau dans le but de rencontrer les acteurs clés d’un marché. Ces
ateliers en groupes de travail restreints sont dirigés dans le but de s’acculturer à un marché et
débattre avec ses acteurs clés des perspectives d’évolution et d’innovation qu’il serait possible
d’atteindre grâce à une mutualisation de moyens.
Une première Commission Vente avait été menée en 2011 ; axée sur le marché de la vente aux
hôpitaux, cette Commission avait abouti au projet désormais connu du Concept Room Opus 1. Une
nouvelle thématique a été choisie pour cette nouvelle Commission qui verra naitre dans sa suite
l’Opus 3 : celle du marché de la dépendance.
Comme le résument bien les deux administrateurs de Clubster Santé à la tête de cette Commission
Messieurs Christian JUDE, Directeur de HMS-VILGO et Frédéric CHAUSSADE, Directeur de
STRATELYS : « La dépendance, qu'elle soit liée au vieillissement de la population, aux pathologies
invalidantes et/ou chroniques est et doit être une préoccupation majeure de notre système de santé
aujourd'hui et dans les années à venir. » Et l’année 2013 est incontestablement celle d’une prise de
conscience – et au-delà du démarrage d’un plan d’action à la fois du gouvernement et du monde
industriel, comme l’a représenté le lancement officiel de la Silver Economy le 24 avril 2013
conjointement mené par le Ministre du Redressement Productif et la Ministre de l’Autonomie et des
Personnes Agées auquel Clubster Santé a assisté.
Domotique, miniaturisation des dispositifs et matériels médicaux, technologies de l'information et de
la communication, télémédecine,… Les chantiers sont vastes sur le secteur de la dépendance, ce qui
représente selon nos deux administrateurs « autant d'opportunités à saisir pour apporter des
réponses aux attentes des patients, usagers qui souhaitent en grande majorité éviter ou écourter
leur séjour à l'hôpital en se maintenant à domicile ou en EHPAD. »
Quelle plus belle vitrine que d’exposer le nouveau projet qui représentera notre réponse commune
aux évolutions du marché sur l’ancien Salon « Hôpital Expo » sur les « Salons de la Santé et de
l’AUTONOMIE » (du fait de son regroupement avec l’ancien Salon des Gérontechnologies) ? Rendezvous au printemps 2014 pour le découvrir !
35
ANNEXES
36
CLUBSTER SANTE, coordinateur du projet
Clubster Santé regroupe près de 150 entreprises de santé du Nord-Pas de Calais et représente les 4
secteurs d’activités de la filière : les industries biomédicales ; les biotechnologies, la pharmacie et la
nutrition ; les technologies de l’information et de la communication (TIC) de santé ; et enfin les
services appliqués à la santé.
Les missions ?
Développer, promouvoir, représenter et animer cette filière à l’échelle régionale, en favorisant la
mutualisation des moyens et des partenariats, mais également les échanges, la collaboration et le
partage d’expériences et d’informations relatives au marché de la santé, à son organisation, ses
exigences règlementaires et ses circuits de financement. Le tout afin de permettre l’émergence de
projets innovants, à l’instar du « Concept Room ».
Le projet de Concept Room
Ce projet fait suite aux constats de la Commission Vente qui a permis de rencontrer des acheteurs
hospitaliers et des centrales d’achat puis de tirer des conclusions sur la nécessité d’innover et de se
regrouper.
30 PME membres de Clubster Santé ont donc souhaité s’unir pour développer un prototype de
chambre du futur, véritable vitrine des innovations collectives pour tester ainsi « grandeur
nature » les services, outils et nouveaux usages qu’elles pourraient proposer aux établissements de
santé.
Les projets d’avenir
Les membres de Clubster Santé ont beaucoup d’autres projets pour la suite.
Au-delà de faire évoluer leur concept room, ils souhaitent aborder le marché des EHPAD et des
maisons de retraite.
Coordonnées :
Perrine LESPAGNOL
03 28 55 90 66
[email protected]
www.clubstersante.com
37
LE CHRU, coordinateur du projet
Intégrée dans le Projet d’Etablissement, la politique hôtelière a pour objectif de promouvoir une
offre modernisée, potentiellement personnalisable, répondant qualitativement aux attentes des
usagers et contribuant à l’avantage concurrentiel des pôles d’activités ainsi qu’à l’image de marque
du CHRU.
Une démarche pluriannuelle
Pour le CHRU de Lille, ce concept room constitue la première étape d’une démarche pluriannuelle
visant à:
- Innover et interpeller autour de l’exposition de concept room en fonction des typologies de
chambre (EHPAD, ambulatoire, conventionnelle, soins de suite,…)
- Réaliser des référentiels en matière d’aménagement, d’équipement et d’accueil.
- Constituer une base de données documentaire des innovations mondiales sur ce sujet
Une expertise inédite
- Faire de cette démarche régionale une réelle expertise nationale
- Accompagner les structures intéressées dans leur démarche de mise en place de chambre
innovante
Coordonnées :
Philippe MAYJONADE
03 20 44 59 99
[email protected]
www.chru-lille.fr
38
ACTEURS DU CONCEPT ROOM OPUS 2
ACIME FRAME
www.acimeframe.com
ALTAO
www.altao.com
Conçoit, fabrique et commercialise
des unités mobiles pour le transfert et
le soin des patients
Conseil et accompagnement : stratégie,
organisation hospitalière, optimisation de
plateaux techniques, sécurisation du codage,
de la chaîne de l'information médicale.
Développement de l’efficience dans la durée
Contact : Hervé DUBLY
[email protected] / 03 21 10 25 30
Contact : Marc BROUCQSAULT
[email protected] / 03 20 06 50 44
AMBULANCES
LANDRON
www.ambulances-landron.com
Transporteur sanitaire intégré à la
structure de SILVIE SANTE SERVICES
Contact: Christophe SILVIE
[email protected] / 03 21 93 93 43
BIOLUME
www.biolume.com
Spécialiste de la conception, fabrication
et distribution d’équipements et
d’éclairages hospitaliers et biomédicaux
(bandeaux tête de lit, hébergement,
gaines techniques, systèmes mobiles de
bras suspendus pour plateaux
techniques, fluides médicaux)
Contact : Jean-Luc CLAYE
[email protected] / 03 28 16 04 80
39
CARE AND COMFORT
CENTRACO
www.care-and-comfort.com
www.centraco.fr
Solution médicale et multimédia au
chevet du patient. Offre "Triple Play",
accès au dossier médical, IPTV.
Entièrement paramétrable et
personnalisable
Spécialiste du textile pour collectivité de
santé : matelas, linge, nappage et
ameublement non feu sur mesure
(voilages, rideaux, stores)
Contact : Olivier VERCAEMST
[email protected] / 06 20 26 32 59
Contact : Catherine KHALIL
[email protected] / 03 28 160 169
CIC-IT
www.cic-it-lille.com
Le CIC-IT se consacre à l'innovation
technologique en matière de biocapteurs
et e-santé, ainsi qu'à l'évaluation des
usages des technologies de santé, grâce à
son laboratoire d'ergonomie
Contact : Régis LOGIER
[email protected] / 03 20 44 48 82
CLINIBED
www.clinibed.com
Medical bedding - Fabricant français de
produits et d'équipements de confort pour
le lit médicalisé et les besoins du patient
alité
Contact : Yannick YHUEL
[email protected] / 03 20 02 23 60
40
CLINIFIT
CUPPENS
cedddddddddddddddesccccccccscs
www.cuppens.fr
Industrialise et commercialise
le Concept Room Opus 1
Contact: Nicolas VAILLANT
[email protected] / 06 10 56 77 75
DELABIE
www.delabie.fr
Spécialiste dans l’aménagement intérieur
de locaux professionnels : notamment
locaux tertiaires, cliniques et hôpitaux
Contact: Christophe SAMIER
[email protected] / 03 20 62 99 62
ELANPLAST
www.elanplastsc.fr
Leader européen en robinetterie et
équipements sanitaires pour collectivités
Spécialiste de l’usinage et le travail de toute
matière plastique
Contact: Delphine BUSSIERE
[email protected] / 03 22 60 22 70
Contact: Arnaud POMMIER
[email protected] / 03 21 47 33 47
41
FAVI
I-COMETE
FAVI
www.favi.com
Leader mondial en fonderie sous pression
d’alliage cuivreux. Fabricant d’accoudoirs
antimicrobiens, et conductibles
Contact: Corinne LACQUEMANT
[email protected] / 03 22 28 20 70
IMPLANTRACK
www.athmedical.com
Spécialiste des systèmes de traçabilité
pour les patients et dispositifs médicaux
pour les établissements de soins et
industriels
Contact: Geoffrey BRONINX
[email protected]/ 03 27 34 30 73
www. i-comete.com
Réalise des études d’ingénierie et des
moyens d’essais dans le domaine de la
mécanique pour des applications très
variées
Contact : Jean-Marc BERNARD
[email protected] / 01 60 92 41 44
LABORATOIRES ANIOS
www.anios.com
Fabricant de produits de désinfection
Contact: Maxime SHETTLE
[email protected]/ 03 21 47 33 47
42
MALIP
MANING
www.malip.com
www.maning.fr
Transformation de matériaux souples à
base de matières plastiques (PVC, PU,
EVA) par soudure haute-fréquence et
thermoformage
Société d’ingénierie de la construction.
Programmation, assistance à Maîtrise
d’Ouvrage et Maître d’œuvre dans le
domaine de la santé
Contact : Jérôme BARRIER
[email protected] / 03 20 76 42 31
MEDISOM
www.groupesweetco.com
Conception et fabrication d’articles de literie
pour les marchés de la santé
Contact : Ingrid MORIN
[email protected] / 03 20 81 40 72
Contact : Karine FOURNIER
[email protected] / 03 20 10 19 20
NOOLITIC
www.noolitic.biz
Développement de solutions pour
l'internet des objets et les réseaux M2M
Contact : Sylvain DECEUNINCK
[email protected] / 06 30 56 47 46
43
PAINDAVOINE PARMENTIER
www.paindavoineparmentier.fr
Agence composée de 20 collaborateurs dont
15 architectes qui ont développé un savoirfaire et une expérience confirmée dans une
large gamme de projets
Contact : Franck PETIT
[email protected] / 03 20 05 22 15
RICHARD MOBILIER
RESINOR
www.resinor.com
Spécialiste dans les aménagements
hospitaliers et équipements en résine
polyester renforcée fibre de verre pour
paillasses, lave mains, auges chirurgicales,
tables à langer et plans de travail, plus
mobilier associé
Contact : Jean-Luc CLAYE
[email protected]/ 03 27 90 19 06
STEREOGRAPH
www.richard-mobilier.fr
www.stereograph.fr
Fabricant de mobilier sur mesure depuis
1958 (conception et réalisation).
Collectivités, Centres de Gériatrie, Cafés,
Hôtels, Restaurants, Brasseries, Cafétérias,
Salles d’attente, Résidences hôtelières
Réalise des images de synthèse, des
vidéos et des visites virtuelles dans les
domaines de la santé
Contact : Olivier LEFEBVRE
[email protected] / 03 20 96 32 07
Contact : Manuel GOMES
[email protected] / 03 61 76 07 50
44
SURGIRIS
www.surgiris.com
Conception, fabrication et
commercialisation d'éclairages
chirurgicaux à LED et bras plafonniers
pour plateaux techniques
Contact : Daniel MICUCCI
[email protected] / 06 80 53 88 00
TARKETT
www.tarkett.com
Tarkett propose un large choix de
revêtements PVC répondant aux différentes
contraintes techniques de l’hôpital
Contact: Marilyne GOULARD
[email protected] / 01 41 20 41 68
45
LES SPONSORS DU CONCEPT ROOM
46
LES PARTENAIRES DU CONCEPT ROOM
INDUSTRIAL DESIGNER
47
Note sur la prise en charge ambulatoire,
Sujet du CONCEPT ROOM Opus 2
Réalisée par CLUBSTER SANTE
1. Définition et terminologies:
La chirurgie ambulatoire est « une chirurgie programmée et réalisée dans les conditions techniques
nécessitant impérativement la sécurité d’un bloc opératoire, sous une anesthésie de mode variable,
suivie d’une surveillance postopératoire permettant, sans risque majoré, la sortie du patient le jour
même de son intervention » (Haute Autorité de Santé).
Il n’y a aucune différence entre un acte chirurgical en ambulatoire et en hospitalisation classique.
L’acte chirurgical est identique à celui réalisé en chirurgie classique avec hospitalisation complète. Il
n’existe pas non plus de spécificité pour l’anesthésie. « Ce n’est pas l’acte qui est ambulatoire, mais le
patient » (HAS)
Les terminologies synonymes à l’étranger sont « day surgery », « ambulatory surgery », « same-day
surger » et « day-only ». Il convient de rester prudent dans l’interprétation des données car à
l’international les périmètres d’activité et modes de fonctionnement sont variables (ex : USA :
chirurgie ambulatoire = chirurgie sur 24h, soit avec un hébergement).
2. Les chiffres de la chirurgie ambulatoire en France aujourd’hui
Selon une étude internationale en 2009 de l’IAAS (International Association Ambulatory Surgery), le
taux de chirurgie ambulatoire était seulement de 36 % en France, alors qu’il dépassait les 50 % en
Europe du Nord ; en résultat la France est au dernier rang des pays de l’OCDE en termes de prise en
charge ambulatoire.
C’est donc moins de 4 opérations chirurgicales sur 10 qui sont effectuées en ambulatoire sur le
territoire français, alors que 8 sur 10 pourraient l’être. Cela créé un différentiel impressionnant : plus
de 2 millions d’opérations chirurgicales françaises – réalisées aujourd’hui en hospitalisation
traditionnelle avec nuits d’hospitalisation – pourraient être transférées en chirurgie ambulatoire.
Le gouvernement français s’est fixé l’objectif de rehausser ce taux à 50% d’ici 2016, à l’échelle du
territoire. Le développement de la chirurgie ambulatoire constitue ainsi l’un des dix programmes
prioritaires de la gestion des risques des ARS pour les années 2010–20124.
Pourquoi cette volonté d’augmenter la part de ce mode de prise en charge ?
Outre le bénéfice pour le patient qui n’est hospitalisé qu’un minimum de temps, l’intérêt
économique de la chirurgie ambulatoire est un postulat souvent évoqué pour justifier son déve4
Instruction DGOS/R3 n° 2010-457 destinée aux directeurs généraux des ARS du 27 décembre 2010.
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loppement. Plusieurs arguments économiques en faveur de la chirurgie ambulatoire ont été mis en
avant par le CREDES et l’IAAS :
- « la réduction de la durée de séjour liée à la pratique ambulatoire permettrait de réduire les
coûts directs de l’hospitalisation ;
-
la chirurgie ambulatoire serait moins consommatrice en actes de radiologie, en temps de soins,
en temps d’utilisation des structures hospitalières, en prescriptions médicamenteuses ainsi
qu’en nombre de consultations ;
-
la chirurgie ambulatoire améliorerait l’utilisation du bloc opératoire, ce qui serait source de
gains de productivité ;
-
les coûts en personnel seraient plus faibles, en raison de la fermeture des unités la nuit et d’un
taux d’absentéisme moindre ;
-
la chirurgie ambulatoire, mieux adaptée au confort des patients, permettrait de réaliser des
économies sur les coûts indirects, notamment concernant les arrêts de travail et le bénéfice
d’une meilleure productivité à la reprise du travail.
Des gains d’opportunité y seraient associés :
- la chirurgie ambulatoire permettrait de consacrer les lits en hospitalisation complète aux
patients ayant les pathologies les plus complexes ;
-
la limitation des listes d’attente permettant d’intervenir plus rapidement et donc de limiter les
pertes de chance. » (Ensemble pour le développement de la chirurgie ambulatoire, HAS et
ANAP)
Malheureusement aucune étude française, permettant d’évaluer le coût pour le patient ou les
organismes d’assurance maladie complémentaire d’une prise en charge en chirurgie ambulatoire par
rapport à l’hospitalisation, n’a été retrouvée par l’ANAP et la HAS.
Si les bénéfices patients et intérêts économiques sont concordants, pourquoi fait-on encore face à
des freins au développement de la chirurgie ambulatoire ?
Selon l’ANAP et la HAS, la problématique ne se limite pas aux seuls exercices médicaux et pratiques
professionnelles. La coordination des différents acteurs au sein de l’établissement devient décisive
dans un processus dont on veut écarter les aléas, les temps morts, les retards et augmenter la
fiabilité. Ainsi concluent Jean-Luc Harousseau, Président du Collège de la HAS, et Philippe Ritter,
Président du CA de l’ANAP : « C’est sans doute l’intrication des deux dimensions, médicale et
organisationnelle, qui est à l’origine des incompréhensions, des réticences et des difficultés du
développement de la chirurgie ambulatoire. »
3. Les étapes de la prise en charge du patient
Les quatre phases principales de la prise en charge sont :
-
l’évaluation préopératoire, au cours de laquelle la décision de réaliser la chirurgie en
ambulatoire est prise sur la base du triptyque patient-acte-structure. Il s’agit d’évaluer le
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rapport bénéfice/risque, d’anticiper les effets secondaires prévisibles et de préparer la sortie
du patient ;
-
la phase opératoire en elle-même;
-
la phase d’autorisation de sortie, qui repose sur une évaluation médicale à l’issue de laquelle
un bulletin de sortie est remis par un des médecins de la structure. Celui-ci précise les
conduites à tenir en matière de surveillance postopératoire, les coordonnées de
l’établissement de santé assurant la permanence et la continuité des soins, et le numéro
d’urgence à joindre ;
le suivi du patient est assuré par un appel téléphonique le lendemain de l’intervention
-
L’information à délivrer au patient concerne les mesures à prendre en préopératoire (notamment
le jeûne, la gestion des traitements et les exigences liées aux différentes techniques d’anesthésie) et
en postopératoire (conditions de sortie, nécessité d’être accompagné par un tiers pour le retour au
lieu de résidence, consignes liées aux suites éventuelles de la prise en charge, méthodes d’analgésie
postopératoires, modes de recours en cas d’événements non prévus). Les modalités de sortie
doivent également être expliquées aux accompagnants.
4. Les spécificités organisationnelles et fonctionnelles de la chirurgie ambulatoire
En France, la chirurgie ambulatoire est une activité soumise à l’autorisation de l’Agence régionale de
santé (ARS). Les destinataires de cette autorisation peuvent être un établissement de santé, un ou
plusieurs médecins ou une personne morale.
Quatre grands modèles d’organisation ambulatoire sont traditionnellement distingués :
-
Les structures intégrées ont un accueil et un séjour ambulatoire dédiés, mais localisés dans
une unité d’hospitalisation classique avec partage d’un bloc opératoire commun.
-
Les structures de fonctionnement autonome disposent de locaux d’accueil et de séjour
dédiés, avec un bloc opératoire dédié à l’ambulatoire situé dans le bloc traditionnel.
-
Les structures satellites comprennent l’ensemble des moyens matériels et humains (accueil,
séjour, bloc opératoire et personnel) nécessaires à l’ambulatoire et réunis au sein d’une
structure dédiée, mais dans l’enceinte de l’établissement de santé.
-
Les structures indépendantes (free standing centers) comprennent l’ensemble des moyens
matériels et humains (accueil, séjour, bloc opératoire et personnel) nécessaires à l’ambulatoire
et réunis au sein d’une structure entièrement dédiée à cette activité.
La réglementation française n’impose pas un modèle organisationnel particulier. Il est néanmoins
précisé que les structures de chirurgie ambulatoire doivent être aisément identifiables par leurs
usagers, faire l’objet d’une organisation spécifique et disposer en propre de moyens en locaux, en
matériel et en personnel.
Sources :
« Ensemble pour le développement de la chirurgie ambulatoire – La chirurgie ambulatoire en 12
questions », HAS et ANAP, Avril 2012
« Ensemble pour le développement de la chirurgie ambulatoire – Socle de connaissances», HAS et ANAP,
Avril 2012
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PLAN FONCTIONNEL
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