Lavage des vitres Quelques outils et la qualité du geste

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Lavage des vitres Quelques outils et la qualité du geste
Equipement
Lavage des vitres
& Le geste demeure encore le meilleur outil du laveur de vitres. Même si de nouvelles
techniques, servies par des outils performants et faciles d’utilisation commencent à
gagner du terrain. Des solutions particulièrement adaptées lorsque l’opérateur doit
prendre de la hauteur dans son travail !
Quelques outils
et la qualité du geste !
L
e lavage des vitres ne
s’improvise pas. Règle
n°1, confirmée par les
professionnels et leurs
clients, très sensibles à cet
élément de propreté, forcément très visible. Sans
bon matériel, pas de bon travail. Règle
n°2. Encore une évidence, sans doute,
mais qu’il n’est pas superflue de marteler.
Il arrive encore de voir, au détour d’un
hall d’immeuble ou dans l’intimité d’un
bureau, un malheureux, muni d’un tissu
approximatif et d’une raclette fatiguée,
s’escrimant contre une vitre récalcitrante.
Dans ces cas là le résultat peut s’avérer
bien pire que la situation initiale du support, pourtant déjà très sale !
« C’est un vrai métier, qui s’apprend. Et
pour lequel on peut avoir plus ou moins
de bonnes dispositions. Même si cela peut
paraître facile, quand on observe le geste
d’un laveur expérimenté, la technique doit
être précise sinon il devra tout recommencer!» note M.Ziani, responsable de la propreté –et notamment de la vitrerie- pour
la société Challancin au cœur des aérogares de Roissy. Des milliers de m² de vitres,
parfois difficiles d’accès, que le responsable connaît comme sa poche après des
années passées dans cette ruche toujours
en activité. Aujourd’hui 13 personnes assurent la propreté 365 jours par an avec
des contraintes fortes dans certaines zones de passage. « Il nous faut être très vigilants et très réactifs nous sommes particulièrement confrontés aux traces de
doigts à hauteur des personnes sur les vitres extérieures, sur les séparations dans
les salles d’embarquement ou dans les zones de livraison des bagages. Pour ce qui
est de la technique l’équipement est simple : un seau, un produit que nous utilisons sur toutes les vitres, un mouilleur et
une raclette… » détaille le responsable de
Challancin.
La suite tient à la fois dans la qualité des
matériels, aussi simples soient-ils, et dans
la qualité du geste de l’opérateur. L’imprégnation de la surface à nettoyer doit
être suffisante sans toutefois occasionner
trop de coulures, il revient donc au laveur
de vitres de savoir bien essorer son
mouilleur avant d’utiliser la raclette.
Outil universel, simple de conception,
mais qui peut s’avérer inadapté si elle
n’est pas entretenue et utilisée correctement, la raclette va déterminer à la fois la
qualité du travail final et la rapidité d’exécution. « Nous utilisons des raclettes de
45 cm pour aller plus vite.
Il faut faire très attention à la qualité du
caoutchouc de celle-ci que nous changeons tous les jours. Ensuite le laveur peut
utiliser deux techniques. Soit la méthode
dite « américaine » qui consiste à nettoyer
en faisant des mouvements assez larges et
circulaires, soit la méthode « française »
dans laquelle l’opérateur fera des passages rectilignes et parallèles. La première
méthode est la plus largement utilisée,
elle est plus rapide et mieux adaptée aux
grandes surfaces que nous avons à traiter
» poursuit M. Ziani.
DES NACELLES JUSQU’À
35 MÈTRES DE HAUT
Parmi les accessoires complémentaires et
indispensables les perches occupent aussi
une place importante dans l’équipement
des laveurs de vitres. Au-delà de 2 mètres
il sera nécessaire de fixer le mouilleur et la
raclette au bout d’une perche. La technique est globalement la même mais l’utilisateur devra se contenter de mouvements
Une bonne imprégnation du mouilleur conditionne l’efficacité du geste
que le laveur va accomplir avec sa raclette. Dans le cas présent le mouvement
circulaire de la main est synonyme de méthode « américaine ».
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rectilignes. Lorsqu’ils sont amenés à travailler à des hauteurs plus importantes,
comme c’est quotidiennement le cas dans
les différents terminaux de l’aéroport de
Roissy, les équipiers de l’entreprise de
propreté utilisent alors des nacelles automotrices qui peuvent atteindre des hauteurs de 35 mètres. Le lavage des surfaces
vitrées se fera de la même façon mais
l’opérateur devra dans ce cas là suivre un
certain nombre de consignes dans le cadre du travail en hauteur. Au-delà de l’habilitation indispensable, le laveur s’équipera d’un harnais, d’un casque et de tout
autre équipement de protection individuel
nécessaire pour assurer sa sécurité. Dans
un environnement comme celui d’un
grand aéroport international la choix de
nacelles très maniables, à faible emprise
au sol, permet de réaliser ces opérations
de nettoyage en présence du public. Une
contrainte forte pour les collaborateurs de
la société Challancin qui sont régulièrement amenés à renseigner des voyageurs
ou à les aiguiller vers les comptoirs d’information. Le service jusqu’au bout….
Au-delà des techniques traditionnelles,
faisant d’abord appel à l’expertise du laveur, à son savoir-faire, se développent de
nouveaux systèmes permettant à un public plus large de réaliser des chantiers.
Un public plus large, mais aussi des applications parfois plus complexes pour des
personnes ne disposant pas d’équipements spéciaux comme une nacelle par
exemple. Les interventions en hauteur
constituent aujourd’hui un réel enjeu
compte-tenu de l’architecture des nouveaux immeubles, qu’il s’agisse d’habitations ou de bureaux. Sur ce créneau la
société vendéenne Aubret propose plusieurs solutions de nettoyage en intérieur
combinant le brossage et l’aspiration et
facilitant les travaux en hauteur, jusqu’à
une dizaine de mètres de haut. La consommation en eau, de l’ordre de 30 à 40 litres
jusqu’à 400 m² de vitres nettoyées, est
pour sa part très réduite. « Cette solution
d’injection-extraction sera de plus en plus
utilisée car elle évite la mise en place d’un
échafaudage, l’utilisation d’une nacelle et
la protection des différents supports. Il est
Le matériel nécessaire pour une intervention à hauteur
d’homme se réduit à un seau, un mouilleur de bonne
qualité et une raclette à la lame impeccable.(DR)
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Equipement
Simplement équipé d’un mini-réservoir d’eau de 0,5 l et d’une perche
munie d’un support en microfibres le laveur de vitres peut travailler de façon
efficace en utilisant de l’eau pure unqiuement.(System H2O)
L’utilisation d’une nacelle, comme ici à Roissy, s’avère indispensable
pour certains travaux en hauteur.(DR)
en outre possible d’ajouter un léger produit dégraissant pour plus d’efficacité »
note le responsable de l’entreprise.
DE L’EAU PURE ET RIEN
D’AUTRE
Même démarche, pour Gilles Marquet :
proposer des outils mieux adaptés à la demande et surtout en bonne adéquation
avec les attentes de certains clients, entreprises de propreté ou non. « Le nettoyage
à l’eau pure n’était pas très tendance il y a
quelques années encore, aujourd’hui cette
technologie connaît un développement
très important. Pour travailler de 0 à 20
mètres plusieurs machines sont disponibles avec différentes gammes de prix. Les
perches proposées sont aussi différentes
en fonction de l’environnement dans lequel on évolue : aluminium pour la résistance ou carbone pour la légèreté.
L’équipement complet comprenant la machine et la perche va de 7 000฀ à
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10 000฀ ฀ » note Gilles Marquet fervent
promoteur de System H2O. L’eau pure,
osmosée, utilisée pour le nettoyage des
surfaces vitrées présente plusieurs avantages : séchage sans trace, gestion des effluents et bien entendu absence de tout
produit chimique. La technologie qui a
déjà fait ses preuves sur l’extérieur des bâtiments – voire des TGV ou camionsconnaît, depuis deux ans un développement sur les vitrages intérieurs.
« Il y a encore 5 ans le lavage des vitres
était exclusivement réservé aux quelque
20 000 à 30 000 laveurs spécialisés, estime
Gilles Marquet, aujourd’hui avec ce système qui permet de travailler jusqu’à 9 mètres de hauteur cette opération est accessible à tous ». La brosse utilisée en extérieur
est remplacée par une frange en microfibres qui essuie et capte la saleté. L’utilisateur est équipé à la ceinture, d’un réservoir
de capacité réduite (0,5 l) offrant une autonomie de 2 heures.
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La panoplie
de base
du laveur
de vitre
• Le mouilleur. Plus questions
d’utiliser de vieux chiffons pour
mouiller correctement la surface
à laver. A l’instar de la société
Unger, spécialisée sur ce créneau,
ces outils sont désormais munis
de microfibres qui assurent
une absorption optimale et
peuvent retenir jusqu’à 6 fois leur
poids en eau. Avec un nettoyant
appliqué d’une manière
homogène, le mouilleur glisse
facilement sur la vitre sanslaisser
de traces ni de fibres gênantes.
Il peut généralement être lavé et
séché plus de 500 fois.
• Les supports des raclettes.
Pour une tenue optimale dans
la main la poignée doit être
ergonomique et anti-glissante.
Les deux composants les plus
adaptés sont le caoutchouc et le
propylène. Par ailleurs les
raclettes peuvent offrir plusieurs
angles de travail afin d’atteindre
des zones plus difficilement
accessibles.
• Le grattoir. Il doit être facile
dans sa prise en main et pouvoir
être rangé en toute sécurité. Le
changement de lame doit se faire
facilement et le système doit
pouvoir être verouillé