Untitled - Reporters sans frontières

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Untitled - Reporters sans frontières
PRIX DU NET-CITOYEN 2013
Netizen prize 2013
Le 12 mars 2013 aura lieu la Journée mondiale contre
la cyber-censure, une journée lancée par Reporters
sans frontières en 2008, et destinée à mobiliser chacun en soutien à un seul Internet, libre et accessible
à tous.
Launched by Reporters Without Borders in 2008,
World Day Against Cyber-Censorship (on 12 March
2013) is intended to rally everyone in support of a
single Internet without restrictions and accessible to
all.
La lutte pour la liberté d’expression sur Internet est
plus que jamais essentielle. Le printemps arabe l'a
clairement montré, en créant de nouveaux espaces
d’échange d’idées, le Net est un vecteur de liberté.
Dans les pays où les médias traditionnels sont sous
la coupe du pouvoir, les seules informations indépendantes se retrouvent sur Internet, qui est devenu un
forum de discussion, un refuge pour ceux qui souhaitent s’exprimer librement.
The fight for online freedom of expression is more
essential than ever. The Arab Spring has clearly shown,
by creating new spaces for exchanging ideas, that the
Internet is a vehicle for freedom. In countries where
the traditional media are controlled by the government, the only independent news and information
are to be found on the Internet, which has become a
forum for discussion and a refuge for those who want
to express their views freely.
Cependant, de plus en plus de gouvernements l’ont
compris et réagissent en tentant de contrôler la Toile
et de renforcer la surveillance des internautes. Les
net-citoyens font les frais des représailles des autorités. Plus de 180 d’entre eux sont actuellement emprisonnés pour s’être exprimés librement en ligne, principalement en Chine, au Vietnam et en Iran. La Journée
mondiale contre la cyber-censure leur rend hommage
et relaie leur combat pour un Internet libre.
However, more and more governments have realized
this and are responding by trying to control the Internet and by stepping up surveillance of Internet users.
Netizens are being targeted by government reprisals.
More than 180 of them are currently detained for expressing their views freely online, mainly in China, Iran
and Vietnam. World Day Against Cyber-Censorship
pays tribute to them and their fight for Internet freedom.
Reporters sans frontières et Google décerneront le
prix du Net-citoyen le mardi 12 mars 2013 à 18 heures,
lors d’une cérémonie qui se tiendra à Paris, dans les
locaux de Google France.
With support from Google, Reporters Without Borders
will award the Netizen Prize, on Tuesday 12th March, at
6 p.m. The ceremony will take place in Paris.
Ce prix récompense un internaute, blogueur ou cyberdissident qui s’est illustré par ses activités de défense
de la liberté d’expression sur le Net. Le ou la lauréat(e)
recevra une dotation de 2 500 €.
Pour la première fois, les internautes sont invités à
choisir le Net-citoyen de l’année parmi 9 nominés
et à voter sur la chaîne Youtube de Reporters sans
frontières du 27 février au 5 mars. Le lauréat sera annoncé le 7 mars 2013.
The Netizen Prize will be awarded annually to a blogger,
online journalist or cyber-dissident who has helped to
promote freedom of expression on the Internet. The
winner will receive 2,500 € in prize money.
For the first time, Internet users are invited to choose
among 9 nominees the Netizen of the Year and to
vote on Reporters Without Borders Youtube channel
from February 27th to March 5th. The winner will be
announced on March 7th.
Le prix du Netcitoyen a été attribué à :
The Netizen Prize was awarded to :
2010 : Les cyberféministes iraniennes du site Changement pour l’égalité
2010 : The Iranian cyber-feminists of "Change for
Equality"
2011 : Les blogueurs tunisiens du blog collectif indépendant Nawaat
2011 : The members of the Tunisian independent
collective blog Nawaat
2012 : Les Centres des médias des comités locaux de
coordination en Syrie
2012 : The media centers of the local coordination
committees in Syria
Nominés pour le Prix du Net-citoyen 2013
Nominees for the Netizen prize 2013
Assen Yordanov, BULGARIE
ASSEN YORDANOV, BULGARIA
Le site de journalisme d'investigation Bivol.bg (Le Buffle) est
fondé en octobre 2010 par les journalistes Assen Yordanov et
Atanas Tchobanov. Il publie depuis des enquêtes exclusives sur
la corruption, les failles du système judiciaire et les liens entre
les politiques et le crime organisé qui ont un impact considérable pour la société bulgare.
The investigative journalism website Bivol.bg (Buffalo) that
Assen Yordanov and another journalist, Atanas Tchobanov,
founded in October 2010 has had a major impact on Bulgarian
society by publishing exclusives about corruption, flaws in the
judicial system, and links between politicians and organized
crime.
Depuis mars 2011, le site Bivol.bg est partenaire officiel de
Wikileaks pour la publication des câbles diplomatiques américains concernant la Bulgarie et les pays des Balkans voisines.
Les publications de ces câbles par les journalistes de Bivol sont
accompagnés d'analyses, qui sont appréciées et citées par les
médias internationaux.
Bivol et ses fondateurs ont présenté leur travail lors de deux
conférences organisées en 2012 par le Parlement Européen.
Since March 2011, Bivol.bg has been the official WikiLeaks partner for the publication of leaked US diplomatic cables about
Bulgaria and neighbouring Balkan countries. The cables published by Bivol have been accompanied by analyses that have
been much appreciated and quoted by international media.
Bivol’s founders presented their work at two conferences organized by the European Parliament in 2012.
La rédaction de Bivol est aussi engagée pour la cause de la
liberté d'expression et dans la formation de jeunes journalistes
aux techniques d'investigation et de protection des données et
des sources. Durant l'été 2011, Bivol a organisé un cours pour
des journalistes sur la protection des communications téléphoniques et par Internet contre les écoutes, très utilisées en
Bulgarie. Le site anime aussi la plateforme de whistleblowing
Balkanleaks, reconnue par le fondateur de Wikileaks Julian Assange comme un exemple positif pour la sécurité des sources.
Le site, qui ne survit que grâce à l'enthousiasme des journalistes et la collecte de dons, est boudée par les publicitaires qui
redoutent des représailles économiques de la part des potentats visés par les publications du site.
Bivol’s journalists also promote freedom of expression and
give training to young journalists in the techniques of investigative reporting and in protecting data and sources. In 2011,
Bivol organized a summer course for journalists on protecting
phone and Internet communications against the clandestine
monitoring that is very common in Bulgaria. The website also
hosts the whistle-blowing platform BalkanLeaks, which WikiLeaks founder Julian Assange has hailed as a good example of
how to provide security to whistle-blowers.
The site survives thanks to the enthusiasm of its journalists
and to fundraising initiatives. Advertisers steer clear of it because they fear economic reprisals from the powerful people
often targeted by its investigative reporting.
Liens
Links
Site
Conférence ALDE en Bulgarie
Conférence sur la corruption dans les États membres de l'UE
Article de Julian Assange
Website
ALDE Meeting on Media Freedom in Bulgaria
Meeting about corruption in states members of UE
Article by Julian Assange
mosireen, Égype
mosireen, egypt
Fondé et animé par un groupe de citoyens-journalistes et militants, afin de documenter la révolution de 2011, le collectif
Mosireen retrace les origines de sa naissance à « l’explosion du
journalisme citoyen et de l’activisme culturel en Égypte pendant la révolution ».
Ses contributeurs ont d’abord collecté des images et des témoignages sur les 18 jours de manifestations qui ont mené à la
chute d’Hosni Moubarak, puis sur la justice sociale, avant de se
consacrer à nouveau aux mouvements de contestation, cette
fois-ci sous la présidence Morsi. Leur chaîne YouTube recueille
une large audience. D’abord simple relais des vidéos prises
par les manifestants, ils ont devenus producteurs de vidéos
et d’informations.
Alors que des dizaines de milliers de manifestants descendent
à nouveau dans la rue en novembre 2012 pour dénoncer le
nouveau décret constitutionnel accordant de larges pouvoirs
au président Mohamed Morsi, Mosireen tente d’expliquer les
causes de la nouvelle crise qui touche le pays en postant en
ligne des interviews avec des manifestants.
La blogueuse et militante Mona Seif y explique que le nouveau
gouvernement a échoué à répondre à l’une des principales attentes de la révolution de 2011, la fin de l’impunité dont bénéficie les officiers de police du pays.
Founded and run by a group of citizen-journalists and activists to document the 2011 revolution, the Mosireen collective
traces its origins to the “explosion of citizen journalism and
cultural activism in Egypt during the revolution.”
Its contributors initially collected photos, videos and eye-witness accounts of the 18 days of demonstrations that led to
Hosni Mubarak’s fall. Then they looked at social injustice before focusing on protests again, this time under President Mohamed Morsi. Their YouTube channel, which has many viewers,
at first just showed video footage shot by demonstrators. But
now they produce videos and video news reports for it.
When tens of thousands of demonstrators took to the streets
again in November 2012 to oppose a decree granting emergency powers to President Morsi, Mosireen tried to explain
the causes of Egypt’s new crisis by posting interviews with the
demonstrators online.
The blogger and activist Mona Seif explained on Mosireen that
the new government had failed to respond to one of the main
demands of the 2011 revolution – an end to the impunity for
human rights violations by the country’s police.
Liens
Links
Site
Interview de la blogueuse Mona Seif
Chaîne YouTube du collectif Mosireen
Article NewYorkTimes
Flickr
Website
Interview with Mona Seif
YouTube channel of Mosireen collective
NewYorkTimes Article
Flickr
ITSMania pineda platero, honduras
itsmania pineda platero, honduras
Native de Comayaguela, à la périphérie de Tegucigalpa, la
journaliste indépendante Itsmania Pineda Platero est une
défenseure reconnue des droits humains au Honduras. Elle
compte également parmi les meilleurs spécialistes de la criminalité dans son pays – l’une des plus élevées au monde –
et en particulier du phénomène des « Maras », du nom de ces
bandes de jeunes ultraviolentes qui essaiment en Amérique
centrale et ont pris racines parmi les populations migrantes
aux États‑Unis. À plusieurs reprises, Itsmania a joué le rôle de
médiatrice auprès des gangs. Elle a notamment intercédé auprès de la redoutable Mara Salvatrucha (MS 13) pour épargner
la vie d’un photographe de quotidien gravement menacé. Elle
demeure à ce jour la seule experte agréée auprès des tribunaux à pouvoir décoder les symboles et signaux – notamment
les tatouages – utilisés par les membres des gangs pour se
reconnaître.
En 1989, avec un groupe d’artistes et de militants communautaires, Itsmania, pétrie de culture indigène, fonde le collectif
Xibalba Arte y Cultura, dédié à la réinsertion de jeunes issus
des gangs ou risquant d’y être intégrés. Xibalba est aussi un
blog d’informations, tenu par Itsmania elle-même, qui fournit
des données précieuses sur la situation sécuritaire et l’état des
lieux des droits de l’homme au Honduras.
Très mobilisée face au coup d’État du 28 juin 2009 et ses
conséquences sur la liberté d’informer – vingt-trois journalistes ont été assassinés au Honduras depuis cette date -, Itsmania est aussi à l’initiative du collectif féminin « Journalistes
pour la vie et la liberté d’expression », dont une manifestation
inaugurale en décembre 2011 a été durement réprimée devant
le palais présidentiel par la police et l’armée. La journaliste et
blogueuse, qui défilait alors en tête de cortège, a fait l’objet
l’année suivante de menaces de mort répétées et a dû bénéficier du soutien de Reporters sans frontières pour sa sécurité
personnelle.
An independent journalist, blogger and human rights defender from Comayaguela, on the outskirts of Tegucigalpa, Itsmania Pineda Platero is one of the leading experts on crime in a
country that has one of the world’s highest rates. She is above
all an expert on the “maras,” the gangs of extremely violent
young criminals that have spread throughout Central America
and have taken root in immigrant communities in the United
States. She has acted as a mediator with gangs on several occasions and once managed to get the feared Mara Salvatrucha
(MS 13) to spare the life of a newspaper photographer. She is
still the only expert recognized by the Honduran courts as able
to decipher the symbols and signs that gang members use to
identify themselves, above all in tattoos.
Pineda also knows a lot about indigenous culture and, together
with a group of community artists and activists, founded a collective called Xibalba Arte y Cultura in 1989 that is dedicated to
the social rehabilitation of young people who have left gangs
or who are in danger of joining them. And she keeps a blog
called Xibalba that provides valuable data about the security
situation and human rights in Honduras.
A vocal critic of the June 2009 coup d’état and its impact on
freedom of information – 23 journalists murdered since the
coup – she was behind the creation of a women’s group called
“Journalists for Life and Freedom of Expression.” Its first march
in December 2011, which she led, was violently dispersed by
police and soldiers in front of the presidential palace (video
below). After she received repeated death threats in 2012,
Reporters Without Borders helped her to obtain personal protection.
Liens
Links
Site
Manifestation inaugurale du collectif « Journalistes pour la vie
et la liberté d’expression »
Website
Demonstration of the group “Journalists for Life and Freedom
of Expression”
Shiva Nazar Ahari, iran
Shiva Nazar Ahari, iran
Shiva Nazar Ahari, activiste des droits de l’homme de 27 ans,
a été arrêtée le 8 septembre, suite à une convocation à la prison d’Evin, pour purger une peine de quatre ans prison ferme.
Directrice du site Azad Zan ( Libération de la femme ), la jeune
cyberdissidente avait déjà été arrêtée le 14 juin 2009 et détenue pendant cinq mois le 20 décembre 2009. Elle avait été libérée le 12 septembre 2010 contre le versement d’une caution
de 500 millions de tomans ( environ 400 000 euros ), dans l’attente de la tenue de son procès en appel. La 36e chambre du
tribunal d’appel, le 28 janvier 2011, a condamné cette journaliste à quatre ans de prison et 74 coups de fouets, pour « complot en réunion contre la sécurité nationale » et « propagande
contre le régime ».
A 27-year-old human rights activist and cyber-dissident, Shiva
Nazar Ahari has been serving a four-year jail sentence since
8 September 2012, when she complied with a summons to
report to Tehran’s Evin prison.
The editor of the Azad Zan ( Women’s Liberation ) website,
Ahari was originally arrested on 14 June 2009 and was held
for five months. She was re-arrested on 20 December 2009
and was finally released on bail of 500 million toman ( 400,000
euros ) on 12 September 2010 pending the outcome of her
appeal. Her four-year jail sentence on charges of anti-government propaganda and plotting against national security was
confirmed on appeal on 28 January 2011. She was also sentenced to 74 lashes.
Dix-sept autres net-citoyens sont détenus en Iran aux côtés
de Shiva Nazar Ahari. La république islamique considère les
acteurs de l’information, et en particulier les cyberféministes,
comme des témoins gênants. La répression s’est particulièrement accrue depuis la réélection contestée de Mahmoud
Ahmadinejad à la présidence, en juin 2009, et les mouvements
de protestation qui ont alors vu le jour. Les autorités n’hésitent
pas à employer menaces, harcèlement, chantages, arrestations et aggressions pour mettre au pas ces esprits libres.
Seventeen other netizens are currently detained in Iran, where
the Islamic Republic’s authorities treat independent news and
information providers, especially women cyber-dissidents, as
unwanted witnesses.
The repression increased after President Mahmoud Ahmadinejad disputed reelection in June 2009, which triggered a wave
of protest. Since then, the authorities have never hesitated to
use threats, harassment, blackmail, physical violence and arrests in an attempt to rein in these free spirits.
Liens
Links
Site Azad Zan
Azad Zan Website
Murat Tungishbayev, KAZAKHSTAN
Murat Tungishbayev, KAZAKHSTAN
Murat Tungishbayev est un blogueur et activiste d’opposition.
Célèbre sur la Toile kazakhe, il a été employé comme expert
et formateur par plusieurs fondations internationales pour
populariser l’usage des réseaux sociaux dans la société civile.
Murat Tungishbayev a cofondé l’ONG Liberty, active depuis
novembre 2011 dans la défense de la liberté d’expression sur
Internet au Kazakhstan. Il a largement pris part aux activités de
la coalition d’observation électorale « Saylau », pour laquelle il
a créé une carte interactive recensant les fraudes électorales
lors des législatives du 15 janvier 2012, sur le modèle du projet
de l’ONG russe Golos.
An opposition activist and well-known blogger, Murat Tungishbayev has been used by international NGOs as an expert
and trainer to popularize the use of online social networks by
Kazakh civil society.
He cofounded the Kazakh NGO Liberty, which has been defending online freedom of expression in Kazakhstan since
November 2011, and played a leading role in the activities of
the election monitoring coalition “Saylau,” for which he created
an interactive map to register fraud during the January 2012
legislative elections. It was based on the model established by
the Russian NGO Golos.
Il a fait l’objet de menaces et d’une campagne de discrédit à
travers plusieurs articles anonymes postés sur Internet. Le 18
décembre 2011, il comptait parmi les premiers journalistes à se
rendre dans la région de Janaozen (Ouest) après la répression
sanglante d’une manifestation deux jours plus tôt. Il s’est fait
violemment agressé alors qu’il filmait un contrôle de police.
Le 10 février 2012, le blogueur a été convoqué par le KNB ( Comité de sécurité nationale ) d’Almaty et interrogé sur ses liens
avec les militants syndicaux et politiques de l’opposition et sur
une formation à l’utilisation des réseaux sociaux qu’il avait animée au profit des syndicalistes de Janaozen en août 2011, dans
le cadre d’un programme du NDI financé par la fondation américaine National Endowment for Democracy ( NED ). Les enquêteurs ont tenté de l’obliger à témoigner contre Vladimir Kozlov,
leader du parti d’opposition Alga, et le rédacteur en chef du
journal Vzgliad, Igor Viniavsky, tous deux emprisonnés, et à se
tenir à disposition du KNB.
Tungishbayev has been the target of threats and a smear campaign in anonymous online posts. On 18 December 2011, he
became one of the first journalists to visit the western Zhanaozen region after a violent crackdown on protests led by striking
oil workers two days earlier, and was physically attacked when
he filmed a police checkpoint.
He was summoned by the National Security Committee ( KNB )
in Almaty on 10 February 2012 for questioning about his links
with labour activists and opposition politicians and about a
seminar on the use of social networks that he gave to trade
unionists in Zhanaozen in August 2011 as part of an NDI programme funded by the US National Endowment for Democracy ( NED ). Investigators tried to force him to testify against two
detainees – Vladimir Kozlov, the leader of the opposition party
Alga, and Igor Viniavsky, the editor of the newspaper Vzglyad –
and to be ready to help the KNB in other ways.
Il a fui le pays peu après, avant de rentrer au Kazakhstan et de
reprendre ses activités quelques mois plus tard. Murat Tungishbayev a largement couvert les procès des syndicalistes,
militants politiques et journalistes qui se sont succédés depuis
les événements de Janaozen, et en a posté de nombreuses
vidéos sur Youtube et ses blogs. De même pour les parodies
de procès qui ont abouti à l’interdiction des principaux médias
d’opposition en novembre-décembre 2012. Ce regain d’activisme s’accompagne de nouvelles manoeuvres d’intimidation
et de menaces de la part du KNB.
He fled the country shortly thereafter, only to return and resume his activities a few months later. He has provided detailed coverage of the trials of trade unionists, political activists
and journalists that have been taking place since the unrest in
Zhanaozen, and has posted many videos on YouTube and on
his blogs. He also provided coverage of the sham court hearings that led to the main opposition media being banned in
November and December 2012. His return to active reporting
has led to new KNB attempts to intimidate and threaten him.
Liens
LINKS
Son blog
Site Internet de l'ONG Liberty
Carte interactive
His blog
NGO Liberty website
Interactive map
Oumarou Mohamed Lamine, MALI
Oumarou Mohamed Lamine, MALI
Journaliste animateur pour Radio AADAR FM ( Adar Koima - « La
joie de la colline » ) , Oumarou Mohamed Lamine est un soldat
de l’information.
A reporter and programme host on Radio AADAR FM ( Adar Koima - “Joy of the Hill” ), Mohamed Lamine Oumarou is a tireless
soldier in the service of news and information.
Basé à Gao, dans le nord du Mali, il fait partie des derniers
hommes de médias qui continuent de nous informer sur son
pays, sa région et le sort de ses concitoyens. Sa radio a été
investie par les islamistes du Mouvement pour l’unicité du Jihad en Afrique de l’ouest ( Mujao ), les programmes ont dû être
drastiquement réduits, et l’un de ses collègues a été violemment bastonné. Qu’à cela ne tienne, la résistance s’organise à
travers le net. Grâce à son blog, Oumarou Mohamed Lamine
se bat, malgré les pressions et les actes de vandalisme contre
son matériel, pour lutter contre la censure imposée à la presse
traditionnelle par les fondamentalistes. Malgré les difficultés
de connexion à Internet, qui l’obligent parfois à se déplacer
pour poster ses articles. Il recueille des informations via SMS
grâce à un réseau de 11 correspondants dans les régions de
Gao et de Tombouctou.
Based in Gao, in northern Mali, he is one of the few remaining
journalists still providing the outside world with information
about his region and its inhabitants. His radio station was
overrun by Islamists from the Movement for the Unity of Jihad
in West Africa ( MUJAO ), its programmes had to be drastically
cut back and one of his colleagues was badly beaten.
But there is online resistance. Despite being harassed and despite acts of vandalism against his equipment, Oumarou is resisting the censorship that the fundamentalists have imposed
on the traditional media. Because of Internet connection difficulties, he sometimes has to go from one place to another just
to post an article online. And he uses SMS texting to gather
information from a network of 11 correspondents in the Gao
and Timbuktu regions.
Depuis que le nord du pays échappe au contrôle de Bamako,
la peur et l’autocensure se sont emparées de beaucoup de
journalistes. Rares sont ceux qui, comme Oumarou Mohamed
Lamine, entendent assurer une couverture indépendante de
la situation. Agissements contre les populations locales, conditions de vie dans les zones sous contrôle islamiste ou touareg,
atteintes à la liberté de la presse : rien n’échappe à son regard
avisé. Désormais connu comme « le blogueur de Gao », il a suivi
la formation OuestAfrikaBlog.
Many journalists have been in the grip of fear and have been
censoring themselves ever since the government in the southern capital of Bamako lost control of the north. There are
very few who, like Oumarou, intend to keep providing independent coverage of the situation. Persecution of the local
population, living conditions in areas under Islamist or Tuareg
control and media freedom violations – there is little that he
fails to cover. Now know as the “Blogger of Gao,” he has followed the OuestAfrikaBlog training course.
Liens
Links
Son blog
Site de OuestAfrikaBlog
His blog
OuestAfrikaBlog website
Articles :
« Couper la main d'un voleur »
« Garder espoir »
« Passer à la vitesse supérieure »
« Agressé en plein studio »
Suren Gazaryan, RUSSIE
Suren Gazaryan, RUSSIa
Militant écologiste et d’opposition russe, ce blogueur populaire
est un membre dirigeant du Conseil de surveillance écologique
du Caucase nord et du Conseil de coordination de l’opposition.
Il s’est particulièrement illustré par ses investigations sur des
problèmes écologiques et des cas de corruption liés à la préparation des JO d’hiver 2014 à Sotchi.
An environmentalist and opposition activist, this popular blogger is a leading member of the Council for the Environmental
Monitoring of the North Caucasus and the Opposition Coordinating Council. He has distinguished himself by his coverage of
environmental issues and corruption linked to the preparation
of the 2014 Winter Olympics in Sochi.
En juin 2012, après avoir révélé que le gouverneur Tkatchev
disposait d’une datcha construite illégalement au beau milieu
d’un parc naturel protégé, il a été condamné avec un autre activiste à 3 ans de prison avec sursis au terme d’un procès totalement à charge. Les deux hommes ont été reconnus coupables
de « grave dommage infligé à une propriété privée » pour des
dégâts mineurs causés à une barrière métallique par d’autres
militants, qu’ils avaient pourtant proposé d’indemniser.
After revealing that Alexander Tkachev, the governor of Krasnodar Krai ( the region that includes Sochi ), had an illegallybuilt dacha in the middle of a protected forest, he and another
activist were given three-year suspended jail sentences at the
end of a completely one-side trial.
They were convicted on a charge of “serious damage to private
property” in connection with minor damage to a metal gate
caused by other activists, for which they had offered to pay for
the repair
En novembre 2012, Suren Gazaryan a de nouveau été inculpé
sur la base d’allégations fantaisistes. Craignant d’être immédiatement arrêté du fait de sa précédente condamnation, le
blogueur a quitté le pays et demandé l’asile en Estonie.
When new trumped-up charges were brought against Gazaryan in November 2012, he fled Russia and sought asylum in
Estonia because he feared immediate arrest on the basis of
the suspended sentence.
Liens
Links
Son blog
Site dédié à l’affaire de la datcha du gouverneur Tkatchev
His blog
Website dedicated to governor Tkatchev's case
Cheikh Fall, SENEGAL
Cheikh Fall, SENEGAL
Chef de projet web, blogueur et @cypher007 sur Twitter,
Cheikh Fall est le fondateur de Sunu2012, une plate-forme
participative de monitoring de l’élection présidentielle 2012 au
Sénégal. Ce projet, pensé et conçu dès 2008, a été présenté
pour la première fois au public au Barcamp Gorée ( Sénégal )
en 2010, puis officiellement lancé en juin 2011.
Website project leader, blogger and @cypher007 on Twitter,
Cheikh Fall is the founder of Sunu2012, a participative website
that was created to monitor Senegal’s 2012 presidential election. Work began on the project in 2008, it was first unveiled
at an event near Dakar in 2010 and it was officially launched in
June 2011.
À la fois support pédagogique sur ce qu’est et représente une
élection présidentielle et outil d’information pour les citoyensélecteurs, Sunu2012 s’est révélé pendant plusieurs mois être
le rendez-vous des internautes sénégalais et étrangers suivant
le processus électoral. Qui sont les candidats, quel est leur
programme, comment chacun se positionne par rapport à un
enjeu crucial pour le pays, comment contacter un candidat ou
son équipe de campagne, etc. : autant d’informations disponibles pour les internautes sur ce portail.
A pedagogic guide to a presidential election’s importance and
source of information for voters, Sunu2012 proved for several
months to be the website for Senegalese and foreigners who
wanted to follow the electoral process. It provided them with
information about the candidates, their programmes, their
positions on key issues and how they or their campaign staff
could be contacted.
En 2000, les radios sénégalaises avaient joué un rôle déterminant de surveillance du processus électoral et de diffusion
des résultats en temps réel. Elles avaient ainsi permis d’éviter
les fraudes et avaient contribué à la première alternance de
l’histoire de ce pays depuis son indépendance.
Forts de cet héritage, convaincus de l’importance des médias
dans ce type de contexte politique tendu, et conscients de la
place grandissante des nouveaux médias, Cheikh Fall et ses
associés ont compté dans le bon déroulement du scrutin de
2012 et la réussite de ce grand rendez-vous de la démocratie sénégalaise. Le projet se concentre désormais sur le suivi
des promesses électorales. Ses fondateurs ont pour projet
de mettre leur plateforme à disposition d’autres initiatives de
monitoring d’élections, dans divers pays.
Fall was inspired by the key role that Senegal’s radio stations
played during the elections in 2000, monitoring the entire process and broadcasting the results as they emerged, thereby
helping to prevent fraud and contributing to the first change of
government through the polls since independence.
Convinced that the press can make a vital contribution at a time
of political tension and conscious of the growing importance of
new media, Fall and his associates had a major impact on the
success of the 2012 election, which was a crucial test for Senegalese democracy. The project is now monitoring adherence to
election promises and its founders plan to make their platform
available to would-be election monitors in other countries.
Liens
Links
Vidéo de présentation Sunu2012
Présentation du projet à Barcamp Gorée
Initiative africaine de veille d'élections
Presentation video of Sunu2012
Presentation at Barcamp Gorée
African election watch
Huynh Ngoc Chenh, VIETNAM
Huynh Ngoc Chenh, VIETNAM
Huynh Ngoc Chenh est l'un des blogueurs les plus influents
au Vietnam, qui n’hésite pas à critiquer le gouvernement et à
défendre la liberté d'expression.
One of Vietnam’s most influential bloggers, Huynh Ngoc Chenh
does not hesitate to criticize the government and defend freedom of expression.
Né en 1952 dans la province de Da Nang, au centre du Vietnam, Huynh Ngoc Chenh a rejoint le journal Thanh Nien en
1992, au sein duquel il a exercé comme journaliste puis à des
postes à responsabilité élevée jusqu'à sa retraite en avril 2012.
Il a commencé à bloguer en 2008 sur Yahoo 360, avant de migrer sur Blogspot en 2011.
Born in 1952 in the central province of Da Nang, Chenh joined
the newspaper Thanh Nien in 1992, first as a reporter and then
in senior positions until his retirement in April 2012. He began
blogging on Yahoo 360 in 2008 before migrating to Blogspot
in 2011.
Huynh Ngoc Chenh se concentre sur les questions de la démocratie, des droits de l'homme et des rassemblements antichinois concernant le conflit en mer orientale. Actuellement,
son blog attire environ 15.000 lecteurs par jour mais est bloqué au Vietnam. Ses lecteurs doivent utiliser un logiciel de
contournement de la censure ( type VPN ) pour lire ses articles.
Alors qu'il était encore journaliste, Huynh Ngoc Chenh a été
mis en garde pour des billets publiés sur ses précédents blogs,
qui ont été fermés à maintes reprises.
Son départ du journal lui a donné davantage de temps pour
écrire sur son blog, ce qui lui a valu de plus en plus de pressions et menaces de la part des autorités. Il a notamment été
suivi et placé sur écoute. Le 9 décembre 2012, il a été empêché
de participer à une manifestation anti-chinoise à Saigon, qui
était organisée par un certain nombre d'actuels ou anciens
fonctionnaires gouvernementaux.
He blogs about democracy, human rights and anti-Chinese
demonstrations over the territorial disputes in the South
China Sea. His blog currently gets about 15,000 readers a day
although it is blocked in Vietnam. Internet users in Vietnam
have to use VPN-type software to circumvent the censorship
and read his blog. While still a journalist, he was warned about
what he was posting on his earlier blogs, which were repeatedly closed.
His departure from the newspaper has given him more time
to blog, which has led to more harassment and threats from
the authorities. Nowadays he is tailed and his phone is tapped.
On 9 December 2012, he was prevented from taking part in an
anti-Chinese demonstration in Saigon that was organized by a
number of current and former government officials.
Despite all these problems, he continues to write and to
answer questions from the foreign media on Vietnam’s most
sensitive subjects.
En dépit de tous les problèmes qu'il rencontre, il continue
d'écrire et de répondre aux questions des médias étrangers
sur les sujets les plus sensibles au Vietnam.
Liens
Links
Son blog
His blog
REPORTERS SANS FRONTIÈRES
Alexandre Jalbert
00 33 1 44 83 84 56 - [email protected]
GOOGLE
Clément Wolf
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