universite cheikh anta diop de dakar

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universite cheikh anta diop de dakar
1
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
___________________
FACULTÉ DE MÉDECINE DE PHARMACIE
ET D’ODONTO-STOMATOLOGIE
___________________________
ANNEE 2000
N° 27
ETAT DES LIEUX DE LA CONFIDENTIALITE PARTAGEE
DANS L’INFECTION A VIH/SIDA A DAKAR
THESE
POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN MEDECINE
(DIPLOME D’ETAT)
PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT
le 21 Juin 2000
par
Monsieur LAMINE FALL
né le 19 Février 1967 à Saint-Louis (Sénégal)
MEMBRES DU JURY
Président:
Membres:
M. Momar
M. Omar
M. Saïd Nourou
Mme Mame Awa
M. Birama
GUEYE
SYLLA
DIOP
FAYE/NIANG
SECK
DIRECTEUR DE THESE: M. Omar SYLLA
Professeur
Maître de Conférence Agrégé
Maître de Conférence Agrégé
Maître de Conférence Agrégé
Maître de Conférence Agrégé
Maître de Conférence Agrégé
2
DEDICACES
3
Bismil lahi. Louange à Dieu et à son prophète Mohamed (PSL).
Ce travail est dédié à :
Mes grands-parents, d’outre-tombe,
Que la terre leur soit légère et que Dieu les accueille en son Paradis Eternel, ainsi qu’à
tous mes proches qui ne sont plus de ce monde.
Ma mère et à mon père,
Vous avez rempli vos devoirs envers vos enfants, que Dieu fasse que vous puissiez être
récompensés à la hauteur de vos efforts. Merci pour tout.
Mes soeurs et frères,
Vous avez dû supporter mes absences répétées depuis deux décades.
Que Dieu puisse nous rapprocher encore plus. Merci de votre compréhension.
Ma famille adoptive de Usine Niarry Tally,
Grâce à vous, je n’ai jamais perdu la chaleur familiale si douce. Votre hospitalité a été
sans pareille. Merci pour tout.
Mes cousines et cousins, mes belles-soeurs et beaux-frères,
Vous avez été pour moi, de vrais soeurs et frères. Merci encore pour votre sympathie.
Mes tantes, oncles, autres grands-parents,
Vous avez su jouer le rôle de mes parents en leur présence lointaine. Je m’associe à eux
pour vous réitérer leurs remerciements très sincères.
Mes nièces et neveux,
Votre compagnie m’a toujours été très agréable. Merci encore pour tout.
Mes amis :
D’enfance, de Tivaouane, Ouadiour, Sakal, Saint-Louis;
Ex-enfants de troupe du prytanée militaire de Saint-Louis;
et à tous les "Anciens" et "Bleus" de la même école;
De l’Association des Médecins de Brousse (AMB);
De l’amicale des internes et anciens internes des hôpitaux de Dakar;
Du Nanbudo Sénégal et de la Fédération Sénégalaise de Judo et Disciplines Associés
(FSJDA);
Merci de m’avoir permis de passé avec vous des moments inoubliables.
Mes collégues, confrères et amis, personnels de santé :
Qui luttent inlassablement contre la pandémie du Sida;
Du Centre de Santé Mentale Dalal Xel de Thiès;
Du CHU de Fann et des autres CHU;
Du service de Psychiatrie de Fann;
De la division de Pédopsychiatrie "Kër Xaleyi";
4
A mes anciens maîtres et professeurs...
Tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail :
M Mamadou Habib THIAM, M Charles BECKER, M Abdoul Aziz HANE, Mme
CISSE, Dr Mamadou DIOP, Dr Babacar FALL, Dr Souleymane DIOP, Dr Pape
Mandoumbé GUEYE, Dr Charlotte Faty NDIAYE, Mme Marie CISSE THIOYE , M
René COLLIGNON, Dr Mamadou GUEYE, M Modou Fall SALL, Dr Ismaïla
MBAYE, Dr Thérèse Moreïra DIOP, Dr Assane KANE, M Isaac Yankhoba NDIAYE,
M NDiaw DIOUF, Dr Abdoul Almamy HANE, Dr Mouhamadou FALL, Dr Mamadou
SARR, Dr NDèye Fatou NGOM, Dr NDella DIAKHATE, Dr Mame Awa TOURE, Dr
Martin, Dr KANDJI, Dr Djeynaba DIALLO, Dr DOUCOURE, M KANE...
Particulièrement :
Dr Babacar FAYE
Dr Mamadou Habib THIAM
Dr Jean Pierre DIALLO
Mme NDIAYE née Octavie KENY
Votre collaboration technique et matérielle a été irremplaçable. Merci de votre soutien
désintéressé.
Tous les personnels des services sanitaires et sociaux:
du CTA - OPALS, des Maladies Infectieuses, du service de Pneumologie, de l’Hôpital
d’Enfant Albert Royer, du centre bucco-dentaire de Fann, de la division Jamot A de
l’Hôpital Principal de Dakar, des services de Médecine Interne et de Dermatologie de
l’Hôpital Aristide Le Dantec, du service des IST de l’Institut d’Hygiène Sociale, des
services de médecine d’entreprise de la Sonatel, du Port Autonome de Dakar et des
Industries Chimiques du Sénégal, de l’Espace UACAF.
Toutes les pvvih ayant participé à l’enquête et à leurs familles, particulièrement aux
membres et sympathisants du RNP+.
Ma future épouse et à nos enfants ...
5
A nos Maîtres et Juges ...
Pr Momar GUEYE,
Nous sommes honorés que vous ayez accepté de présider le jury de notre thèse. C’est le
sourire aux lèvres que vous nous avez toujours habitué et nous n’avons jamais douté
que vous aurez accepté notre proposition. Merci pour tout.
Pr Ag. Omar SYLLA,
Vous avez été pour nous un guide dès les premiers contacts. Avec ce travail que vous
avez initié et conduit avec dextérité, nous avons su apprécier votre sens de la rigueur,
vos qualités humaines et votre esprit d’ouverture. Nous espérons avoir été à la hauteur
de vos exigences. Merci encore.
Pr Ag. Saïd Nourou DIOP,
Lors de notre passage dans votre service, en tant que faisant fonction d’interne, vous
nous avez fait découvrir les nombres facettes de la médecine, comme nous ne l’avions
jamais imaginé auparavant. Nous avons su apprécié vos qualités humaines et votre sens
de la rigueur et du travail bien fait. Cela a été pour nous une étape importante. Encore
merci.
Pr Ag. Mame Awa FAYE / NIANG,
Vous nous avez largement ouvert les portes de votre service et encouragé dans la
poursuite de ce travail.
Malgré votre emploi du temps chargé, ce jour, vous avez encore accepté de nous faire
la faveur de sièger dans le jury de notre thèse. Merci infiniement.
Pr Ag. Birama SECK,
Je suis dans votre service depuis un peu plus d’un an. Cela m’a suffit pour apprécier
vos qualités humaines, votre rigueur et votre sens de l’organisation. Vous et votre
équipe avez su m’intéressé encore plus à la pédopsychiatrie. J’espère être un de vos
brillants élèves. Merci pour vos enseignements.
6
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTÉ DE MÉDECINE DE PHARMACIE
ET D’ODONTO-STOMATOLOGIE
DECANAT & DIRECTION
DOYEN
M. René NDOYE
PREMIER ASSESSEUR
M. Mamadou BADIANE
DEUXIEME ASSESSEUR
Mme Thérèse MOREIRA DIOP
CHEF DES SERVICES
ADMINISTRATIFS
M. Assane CISSE
Fait à Dakar, le 17 Avril 2000.
7
LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT PAR GRADE
POUR L’ANNEE UNIVERSITAIRE 1999 - 2000
I. MEDECINE
PROFESSEURS TITULAIRES
M. José Marie
M. Mamadou
M. Sérigne Abdou
M. Salif
M. Fallou
M. Moussa Fafa
M. Fadel
M. Baye Assane
M. Lamine
M. Samba
* M. El Hadj Malick
Mme Thérèse MOREIRA
M. Sémou
M. Souvasin
M. Mohamadou
M. Mamadou
M. Momar
M. Nicolas
M. Bassirou
M. Ibrahima Pierre
*M. Madoune Robert
M. Mouhamadou
AFOUTOU
BA
BA
BADIANE
CISSE
CISSE
DIADHIOU
DIAGNE
DIAKHATE
DIALLO
DIOP
DIOP
DIOUF
DIOUF
FALL
GUEYE
GUEYE
KUAKUVI
NDIAYE
NDIAYE
NDIAYE
NDIAYE
M. Mouhamadou Mansour
Mme Mbayang NIANG
M. Papa Demba
NDIAYE
NDIAYE
NDIAYE
* Associé
Histologie-Embryologie
Pédiatrie
Cardiologie
Maladies Infectieuses
Physiologie
Bactériologie-Virologie
Gynécologie-Obstétrique
Urologie
Hématologie
Parasitologie
O.R.L.
Médecine Interne I
Cardiologie
Orthopédie-Traumatologie
Pédiatrie
Neuro-Chirurgie
Psychiatrie
Pédiatrie
Dermatologie
Neurologie
Ophtalmologie
Chirurgie Thoracique & CardioVasculaire
Neurologie
Physiologie
Anatomie Pathologique
8
*M. Mamadou
M. René
M. Abibou
M. Mamadou
§ Mme Awa Marie COLL
M. Seydina Issa Laye
M. Dédéou
M. Abdourahmane
M. Housseyn Dembel
M. Mamadou Lamine
M. Moussa Lamine
*M. Cheikh Tidiane
M. Meïssa
M. Pape
M. Alassane
NDOYE
NDOYE
SAMB
SARR
SECK
SEYE
SIMAGA
SOW
SOW
SOW
SOW
TOURE
TOURE
TOURE
WADE
Chirurgie Infantile
Biophysique
Bactériologie-Virologie
Pédiatrie
Maladies Infectieuses
Orthopédie-Traumatologie
Chirurgie Générale
Médecine Préventive
Pédiatrie
Médecine Légale
Anatomie-Chirurgie
Chirurgie Générale
Biochimie Médicale
Cancérologie
Ophtalmologie
MAITRES DE CONFERENCES AGREGES
M. Mamadou
M. Moussa
M. Seydou Boubacar
M. Mohamed Diawo
M. Jean Marie
M. Abdarahmane
* M. Massar
*M. Issakha
M. Amadou Gallo
M. Bernard Marcel
M. El Hadj Ibrahima
M. Saïd Nourou
M. Alassane
M. Raymond
M. Babacar
M. Ibrahima
Mme Mame Awa
§ Disponibilité
* Associé
BA
BADIANE
BADIANE
BAH
DANGOU
DIA
DIAGNE
DIALLO
DIOP
DIOP
DIOP
DIOP
DIOUF
DIOUF
FALL
FALL
FAYE
Urologie
Radiologie
Neuro-Chirurgie
Gynécologie-Obstétrique
Anatomie et Cytologie patholog.
Anatomie Chirurgie Générale
Neurologie
Santé Publique
Neurologie
Maladies Infectieuses
Orthopédie-Traumatologie
Médecine Interne
Gynécologie
O.R.L.
Chirurgie Infantile
Chirurgie Pédiatrique
Maladies Infectieuses
9
M. Oumar
Mme Sylvie SECK
M. Oumar
M. Lamine
* M. Sérigne Maguèye
M. Abdoul Almamy
M. Abdoul
M. Victorino
M. Jean Charles
*M. Claude
M. Papa Amadou
M. El Hadji
M. Youssoupha
M. Niama DIOP
Mme Bineta KA
M. Mohamadou Guélaye
M. Moustapha
M. Birama
M. El Hassane
FAYE
GASSAMA
GAYE
GUEYE
GUEYE
HANE
KANE
MENDES
MOREAU
MOREIRA
NDIAYE
NIANG
SAKHO
SALL
SALL
SALL
SARR
SECK
SIDIBE
*M. Papa Salif
Mme Haby SIGNATE
M. Cheickna
M. Omar
M. Doudou
SOW
SY
SYLLA
SYLLA
THIAM
Parasitologie
Biophysique
Parasitologie
Physiologie
Urologie
Pneumophtisiologie
Cardiologie
Anatomie Pathologique
Gynécologie
Pédiatrie
Ophtalmologie
Radiologie
Neuro-Chirurgie
Biochimie Médicale
Anesthésie-Réanimation
Pédiatrie
Cardiologie
Pédopsychiatrie
Endocrinologie-Métabolisme
Nutrition-Diabétologie
Maladies Infectieuses
Pédiatrie
Urologie
Psychiatrie
Hématologie
MAITRES - ASSISTANTS
M. El Hadj Amadou
M. Moussa
M. Boubacar
M. El Hadj Souleymane
M. Cheikh Ahmed T.
Mme Mariama Safiétou KA
M. André Vauvert
Mme Anta TAL
*Associé
BA
BA
CAMARA
CAMARA
CISSE
CISSE
DANSOKHO
DIA
Ophtalmologie
Psychiatrie
Pédiatrie
Orthopédie-Traumatologie
Gynécologie-Obstétrique
Médecine Interne II
Orthopédie-Traumatologie
Médecine Préventive
10
* M. Ibrahima
M. Djibril
*M. Mame Thierno
M. Yémou
M. Ibrahima Bara
M. Boucar
M. Mamadou Lamine
DIAGNE
DIALLO
DIENG
DIENG
DIOP
DIOUF
DIOUF
M. Saliou
Mme Gisèlé WOTO
*M. Mamadou Mourtalla
M. Assane
*M. Mouhamadou
M. Abdoulaye
DIOUF
GAYE
KA
KANE
MBENGUE
NDIAYE
Mme Coura SEYE
M. Issa
M. Ousmane
M. Alain Khassim
Mme Paule Aïda ROTH
M. Abdoulaye
M. Abdoulaye
M. Doudou
M. Amadou Makhtar
M. Gora
M. Ahmed Iyane
Mme Hassanatou TOURE
M. Mouhamadou Habib
M. Abdourahmane
M. Alé
NDIAYE
NDIAYE
NDIAYE
NDOYE
NDOYE
POUYE
SAMB
SARR
SECK
SECK
SOW
SOW
SY
TALL
THIAM
Pédiatrie
Gynécologie-Obstétrique
Dermatologie
Parasitologie
Cardiologie
Médecine Interne I Néphrologie
Médecine Interne I
Gastro-Entérologie
Pédiatrie
Anatomie Pathologique
Médecine Interne I
Dermatologie
Médecine Interne I
Anatomie Chirurgie
Orthopédique
Ophtalmologie
O.R.L.
Pédiatrie
Urologie
Ophtalmologie
Médecine Interne I
Physiologie
Psychiatrie
Psychiatrie
Physiologie
Bactériologie-Virologie
Biophysique
Orthopédie-Traumatologie
O.R.L.
Neurologie
CHEFS DE CLINIQUE-ASSISTANTS
DES SERVICES UNIVERSITAIRES DES HOPITAUX
Mme Aïssata LY
*Associé
BA
Radiologie
11
M. Maguette
Mme Mariame GUEYE
M. Momar Codé
M. Mamadou Diarrah
Mme Elisabeth FELLER
M. Ahmadou
Mlle Ndèye Méry
M. Saïdou
M. Oumar
M. Charles Bertin
M. Rudolph
Mme Sokhna BA
Mme Anne Aurore SANKALE
Mme Elisabeth
Mme Fatou SENE
M. Pape Ahmed
M. El Hadj Fary
M. Oumar
* M. Abdoul Aziz
Mme Aminata DIACK
M. Philippe Marc
M. Amadou Koura
M. Moustapha
*M. Cheikh Tidiane
Mme Ndèye Maïmouna
M. Ndaraw
*M. Abdou
Mme Suzanne Oumou
Mme Anna
M. Moussa
* M. Masserigne
Mme Aïda
M. Mamadou Habib
M. Silly
* Associé
* Associé
BA
BA
BA
BEYE
DANSOKHO
DEM
DIA
DIALLO
DIARRA
DIEME
DIOP
DIOP
DIOUF
DIOUF
DIOUF
FALL
KA
KANE
KASSE
MBAYE
MOREIRA
NDAO
NDIAYE
NDOUR
NDOUR
NDOYE
NIANG
NIANG
SARR
SEYDI
SOUMARE
SYLLA
THIAM
TOURE
Chirurgie Générale
Gynécologie-Obstétrique
Neuro-Chirurgie
Anesthésie-Réanimation
Maladies Infectieuses
Cancérologie
Maladies Infectieuses
Médecine Interne I
Chirurgie Générale
Orthopédie Traumatologie
Stomatologie
Radiologie
Chirurgie Plastique
Anesthésie-Réanimation
Neurologie
Urologie
Médecine Interne I
Anesthésie-Réanimation
Cancérologie
Pédiatrie
Gynécologie-Obstétrique
Neurologie
Neurologie
Maladies Infectieuses
Médecine Interne I
Neuro-Chirurgie
Clinique Médicale Néphrologie
Dermatologie
Médecine Interne II
Maladies Infectieuses
Maladies Infectieuses
Psychiatrie
Psychiatrie
Stomatologie
12
ATTACHES CHEFS DE CLINIQUE
M. Oumar
M. Mamadou
M. Mor
BA
COUME
NDIAYE
Pneumophtisiologie
Médecine Interne I
Pneumophtisiologie
ATTACHES - ASSISTANTS
Mme Nafissatou NDIAYE
Mlle Fatou DIALLO
M. Pape
BA
DIALLO
NDIAYE
Anatomie Pathologique
Biochimie Médicale
Médecine Préventive
II. PHARMACIE
PROFESSEURS TITULAIRES
M. Doudou
M. Emmanuel
M. Cheikh Saad Bouh
* M. Babacar
M. Issa
*M. Souleymane
*M. Omar
BA
BASSENE
BOYE
FAYE
LO
MBOUP
NDIR
Chimie Analytique et Toxicologie
Pharmacognosie et Botanique
Bactériologie-Virologie
Pharmacologie et Pharmacodynamie
Pharmacie Galénique
Bactériologie-Virologie
Parasitologie
MAITRES DE CONFERENCES AGREGES
M. Mamadou
M. Mounirou
M. Balla Moussa
Mme Aïssata GAYE
Mme Aminata SALL
M. Alioune
M. Pape Amadou
*Associé
BADIANE
CISS
DAFFE
DIALLO
DIALLO
DIEYE
DIOP
Chimie Thérapeutique
Toxicologie
Pharmacognosie
Bactériologie-Virologie
Physiologie Pharmaceutique
Immunologie
Biochimie Pharmaceutique
13
MAITRES - ASSISTANTS
*M. Aynina
M. Amadou
Mme Rita
BEREHOUNDOUGOU
M. Matar
CISSE
DIOUF
NONGONIERMA
Biochimie Pharmaceutique
Toxicologie
Pharmacognosie
SECK
M. Oumar
THIOUNE
Pharmacie Clinique et Chimie
Organique
Pharmacie Galénique
ASSISTANTS
Mlle Issa Bella
M. Mounibé
Mlle Thérèse
*M. Amadou Moctar
BAH
DIARRA
DIENG
DIEYE
M. Yérim Mbagnick
M. Macoura
M. Djibril
DIOP
GADJI
FALL
M. Mamadou
M. Modou
M. Augustin
M. Bara
* M. Mamadou
Mme Maguette Dème SYLLA
Mme Philomène LOPEZ
M. Mamadou
M. Mamadou
M. Elimane Amadou
M. Alassane
FALL
LO
NDIAYE
NDIAYE
NDIAYE
NIANG
SALL
SARR
SARR
SY
WELE
Parasitologie
Physique Pharmaceutique
Parasitologie
Pharmacologie
Pharmacodynamie
Chimie Analytique
Hématologie
Pharmacie Clinique Chimie
Organique
Toxicologie
Botanique
Physique Pharmaceutique
Chimie Analytique
Pharmacologie
Immunologie Biochimie
Biochimie Pharmaceutique
Physiologie Pharmaceutique
Physiologie Pharmaceutique
Biochimie Pharmaceutique
Physiologie Pharmaceutique
ATTACHES
* Associé
14
M. William
Mme Amy THIAM
M. Mor
M. Pape Madièye
Mlle Edwige
M. Modou Oumy
M. Sarra
DIATTA
FALL
GUEYE
GUEYE
GOMIS
KANE
NGOM
Botanique
Chimie Analytique
Physiologie Pharmaceutique
Biochimie Pharmaceutique
Pharmacognosie
Physiologie Pharmaceutique
Pharmacie Galénique
III. CHIRURGIE DENTAIRE
PROFESSEURS TITULAIRES
M. Ibrahima
Mme Ndioro
BA
NDIAYE
Pédodontie-Préventive
Odontologie Préventive &
Sociale
MAITRES DE CONFERENCES AGREGES
* M. Boubacar
M. Papa Demba
Mme Charlotte Faty
M. Malick
DIALLO
DIALLO
NDIAYE
SEMBENE
Chirurgie Buccale
Parodontologie
Chirurgie Buccale
Parodontologie
MAITRES ASSISTANTS
*M. Falou
Mlle Fatou
M. Abdou Wahab
*M. Mohamed Talla
Mme Soukèye DIA
M. Abdoul Aziz
DIAGNE
GAYE
KANE
SECK
TINE
YAM
Orthopédie Dento-faciale
Odontologie Conser. Endodontie
Odontologie Conser. Endodontie
Prothèse Dentaire
Chirurgie Buccale
Pédodontie
ASSISTANTS DE FACULTE
* Associé
15
M. Abdou
Mme Aïssatou TAMBA
Mme Khady DIOP
M. Daouda
BA
BA
BA
CISSE
Mme Adam Awa Marie Seck
* M. Khalifa
*M. Lambane
Mme Fatou
M. Cheikh Mouhamadou M.
DIALLO
DIENG
DIENG
DIOP
LO
* M. Malick
MBAYE
M. Edmond
M. Cheikh
M. Paul Débé Amadou
M. Farimata Youga DIENG
M. Saïd Nour
NABHANE
NDIAYE
NIANG
SARR
TOURE
Chirurgie Buccale
Pédodontie Préventive
Orthopédie Dento-Faciale
Odontologie Préventive &
sociale
Parodontologie
Odontologie Légale
Prothèse Dentaire
Pédodontie Préventive
Odontologie Préventive &
Sociale
Odontologie Conserv.
Endodontie
Prothèse Dentaire
Prothèse Dentaire
Chirurgie Buccale
Matières Fondamentales
Prothèse Dentaire
ATTACHES
M. Henri Michel
M. Babacar
M. Daouda
M. Malick
M. Mohamed
Mme Fatoumata DIOP
M. Babacar
* Associé
* Associé
BENOIST
FAYE
FAYE
FAYE
SARR
THIAW
TOURE
Parodontologie
Odontologie Conserv. Endodontie
Odontologie Préventive & Sociale
Pédodontie-Orthopédie
Odontologie Conser. Endodontie
Odontologie Conser. Endodontie
Odontologie Conser. Endodontie
16
PLAN
LISTE DES ABREVIATIONS
I / INTRODUCTION
II / DÉFINITION - ÉPIDÉMIOLOGIE
A / Définition - Classification
B / Données épidémiologiques
III / RAPPELS
A / Physiologie
B / Clinique
C / Counseling
D/ Ethique et juridique
IV / MÉTHODOLOGIE
A/ Protocole
B/ Méthodes de recueil des données
C/ Méthodes d’analyse des résultats
V / RÉSULTATS - DISCUSSION
VI / RECOMMANDATIONS
VII / CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
17
LISTE DES ABREVIATIONS
ANCS
Alliance Nationale Contre le Sida
ARV
Anti RétroViraux
AWA
Association for Women Against Aids
CDC
Center for Diseases Control
CHU
Centre Hospitalier Universitaire
CMV
CytoMégaloVirus
CNLS
Comité National de Lutte contre le Sida
CNPS
Comité National de Prévention du Sida
CTA
Centre de Traitement Ambulatoire
Cum.
Fréquences Cumulées
ELISA
Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay
Freq.
Fréquence
GMHC
Gay Men’s Health Crisis
HALD
Hôpital Aristide Le Dantec
HEAR
Hôpital d’Enfants Albert Royer
HIV
Human Immuno-Deficiency Virus
HPD
Hôpital Principal de Dakar
HTLV
Human T-Cell Leukémialymphoma Virus
IEC
Information Education Communication
IHS
Institut d’Hygiène Sociale
ICS
Industries Chimiques du Sénégal
IST
Infections Sexuellement Transmissibles
MI
Service des Maladies Infectieuses
MST
Maladies Sexuellement Transmissibles
18
OMS
Organisation Mondiale de la Santé
ONG
Organisation Non Gouvernementale
ONU
Organisation des Nations Unies
OPALS
Organisation PanAfricanaine de Lutte contre le Sida
PAD
Port Autonome de Dakar
PCR
Polymerase Chain Reaction
PNLS
Programme National de Lutte contre le Sida
PNO
Service de Pneumologie
PVVIH
Personnes Vivant avec le VIH
QCQ
Quiconque
RESER-SIDA
Réseau Sénégalais de Recherche sur le SIDA
RIPA
Radio-Immuno-Precipitation Assay
RNP+
Réseau National des Personnes vivant avec le Vih
SIDA
Syndrome de l’Immuno-Déficience Acquise
SNC
Système Nerveux Central
SONAT
Sonatel
SWAA
Society of Women and Aids in Africa
TASO
The Aids Support Organisation
VIH
Virus d’Immunodéficience Humaine
WB
Western-Blot
19
INTRODUCTION
20
Le SIDA (Syndrome d’Immuno-Déficience Acquise), forme la plus sévère
et la plus retentissante de l’infection à VIH (Virus d’Immunodéficience
Humaine), tout comme l’infection elle-même, ne cesse de défier les
sciences médicales et mêmes au delà, l’humanité dans toutes ses modalités
d’adaptation sociale et d’organisation.
Le virus responsable a été mis en évidence en 1983 soit deux ans après la
description des premiers cas de Sida par le CDC (Center for Diseases
Control) .
Dès lors, de grands efforts ont été déployés à travers toute la communauté
internationale pour aboutir à la mise au point depuis 1985 de tests de
dépistage de plus en plus performants, à une meilleure détermination des
facteurs de risque, à de très nombreuses initiatives de prévention du risque
de contamination et de propagation du virus, mais aussi à de très nombreux
essais thérapeutiques (essais vaccinaux, amélioration des traitements
antirétroviraux...)
Toutefois la médiocrité des résultats, traduite par l’expansion inexorable du
virus dans les coins les plus reculés du globe et l’ascension fulgurante de la
prévalence dans des zones jusque-là insoupçonnées avec des taux de
mortalité catastrophiques, contraste bien avec l’ampleur de ces efforts tant
humains que financiers. L’impact économique et social est très lourd
notamment dans les pays en développement où le secteur entier de la
production semble bloqué. Ainsi, l’action des réseaux de solidarité peut
être considérablement affaiblie (3) non seulement du fait de la crainte
suscitée par le Sida, mais aussi très probablement du fait de leur saturation
progressive (charges sociales et financières de plus en plus importantes
dans un contexte économique général défavorable).
C’est ainsi que l’infection à VIH et le Sida se sont révélés comme un
véritable fléau. D’aucuns n’ont pas d’ailleurs hésité à l’appeler la "peste du
XXème siècle". Très tôt sa prise en charge a dépassé le cadre strictement
médical, avec l’intervention d’associations de "personnes vivant avec le
VIH" ( PVVIH ) notamment, mais aussi de tous ceux qui interviennent
dans les cadres économiques, sociaux, juridiques, éthiques et psychocomportementaux de la maladie .
En fait, il s’agit de conjonction de multiples fléaux dont chacun demande
des efforts considérables. Devant l’ampleur des problèmes de prise en
charge, l’accent a dû être mis sur la prévention et le soutien psychosocial
21
des PVVIH. C’est dans ce contexte que vient s’intégrer le counseling;
cadre particulier de communication entre conseiller et consultant .
Notons que le séropositif ou le malade du Sida sera souvent confronté à des
situations particulièrement marquées par la dualité de son statut
sérologique avec diverses circonstances de la vie relatives à ses devoirs et
surtout à ses droits. Les questions d’ordre éthique et juridique se posent dès
lors avec acuité et à leur devant celles portant sur la confidentialité nous
intéresseront particulièrement.
En réalité, la confidentialité est au coeur même de la relation de confiance
nécessaire entre consultant et conseiller. Elle n’est pas spécifique du Sida
car il s’agit là d’une exigence traditionnelle de l’éthique des soignants
médicaux ou non. Cependant avec les implications pronostiques de la
maladie, l’ampleur des risques de contamination et de propagation de
l’infection due à certaines situations particulières, l’originalité de certains
contextes socioculturels ou civilisations notamment en Afrique et les
nombreux problèmes relationnels qui germent et grandissent au fil de
l’évolution de la pandémie, la notion de confidentialité se retrouve biaisée
avec l’introduction d’un terme plus ou moins "équivoque" réalisant le
concept de "confidentialité partagée".
Il s’agit alors de partager un secret; mais entre qui ? comment ? A quel
profit ? A quel risque ? Pourra-t-on continuer de parler de confidentialité
lorsqu’on en aura fait un "secret de polichinelle" ?
Ce n’est point là un problème nouveau mais la réactualisation de
problématique jadis posée ayant acquis une forte acuité dans un cadre très
actuel et très délicat.
D’aucuns pensent qu’en Afrique, la famille pourrait être considérée comme
une "unité confidentielle" et l’information sur un de ses membres partagée
par le reste sans le consentement de la personne concernée; la famille ayant
le droit de savoir et d’être impliquée du fait que l’intérêt individuel y cède
le pas à un sens coopératif, à l’interdépendance, à la responsabilité
collective et au besoin de survie de la communauté (43). A Chikankata, le
principe est fondé sur la nécessité pour le patient de partager avec un
proche les effets psychologiques du diagnostic (6); la famille faisant bien
souvent figure aux yeux des médecins de destinataires privilégiés de
l’annonce (les africains n’ayant pas la conception nucléaire (13) de la
famille). Ailleurs on considère que tous les acteurs intervenant dans les
itinéraires thérapeutiques sont susceptibles d’être associés au secret. Ainsi
au delà des soignants médicaux et paramédicaux, des parents et de la
22
famille du malade, les tradipraticiens et les religieux pourraient également
être impliqués dans le partage de la confidentialité (12). Nous voyons donc
que le nombre et les catégories de personnes à inclure dans le "cercle de la
confidentialité "peuvent être très variables. Tout aussi variable semble être
la manière de partager le secret médical.
En effet, parfois certains médecins révèlent le diagnostic à la famille alors
que le malade est encore dans l’insouciance et ils ne semblent pas gênés
compte tenu du décret 67-147 du 10-02-1967 instituant le code de
déontologie médicale et stipulant en son article 31:" Un pronostic peut
légitimement être dissimulé au malade. Un pronostic fatal ne peut lui être
révélé qu’avec la plus grande circonspection, mais il doit l’être
généralement à sa famille, à moins que le malade ait préalablement
interdit cette révélation ou désigné les tiers auxquels elle doit être
faite"(5). Il faut tenir compte qu’en l’état actuel de la recherche et de la
situation économique et sociale notamment en Afrique, diagnostic et
pronostic sont le plus souvent quasiment confondus .
D’autres fois, le médecin prend l’accord préalable de son patient avant
d’avertir un tiers soit par lui-même, soit par l’intermédiaire d’une autre
personne ou d’une équipe spécialisée, soit en exhortant le patient à prendre
sur lui même l’initiative de partager la confidentialité. Plus rarement cela
apparaît comme une sanction contre un patient qui expose volontairement
ou par négligence un tiers au risque de contamination; mais au nom de
quelle loi ?
Il ne semble pas exister de loi statuant en la matière, du moins dans la
majorité des juridictions africaines et internationales (2). C’est ce qui fait
dire à KANTÉ que "le droit doit nécessairement réagir pour remplir sa
double fonction de protection et de sanction "(45).
L’opportunité d’une confidentialité partagée dans le cadre du VIH/SIDA
semble se poser essentiellement dans les situations suivantes :
-Nécessité d’une meilleure prise en charge des PVVIH, en particulier d’un
soutien psychosocial face à l’infection.
-Nécessité de protection d’une tierce personne contre le risque
d’infection par le VIH du fait d’une relation de proximité particulière
(partenariat sexuel par exemple), avec le souci du respect des droits de la
personne humaine.
23
Dans ce dernier cas le principe se fonde sur le fait que dans certaines
circonstances, la personne infectée expose délibérément ses partenaires au
risque de contamination; citons le cas de couples discordants polygamiques
ou non. Il s’agit là de faire face à une violation grave du droit international
et notamment de la charte africaine qui stipule en son article 27 que :
"1- Chaque individu a des devoirs envers la famille et la société, envers
l’état et les autres collectivités légalement reconnues et envers la
communauté internationale.
2- Les droits et les libertés de chaque personne s’exercent dans le respect
du droit d’autrui, de la sécurité collective, de la morale et de l’intérêt
commun ." (9)
Il s’agit en même temps de satisfaire à un impératif de santé publique.
Dans le premier cas, la modestie des moyens et services offerts à la prise en
charge globale de l’infection, surtout en des zones aussi défavorisées que la
majorité des pays africains, oblige à chercher un pis-aller pour amé-liorer
la qualité de survie des sujets infectés. Ainsi donne-t-on l’information à
quelqu’un pour espérer un soutien psychologique et parfois matériel .
Les risques liés à une telle disposition par rapport au secret médical
peuvent être très variables. En vérité, les cas de partage de la
confidentialité ou de rupture pure et simple du secret médical ont souvent
des conséquences catastrophiques (stigmatisation, rejet, abandon, perte
d’emploi,...) pour les PVVIH et surtout du fait des diverses représentations
de la maladie et de l’infection.
En Afrique, traditionnellement "toutes les maladies sont transmises par
quelque chose d’invisible et si ce mal est à l’origine de la mort, c’est
foncièrement quelque chose d’occulte (sort jeté , malédiction ), d’où le
rejet, car celui qui est frappé par la malédiction provoque la malédiction
de la famille " (30). Autrement dit, c’est l’idée d’une responsabilité de la
personne contaminée voire sa faute, sa culpabilité, sa mauvaise conduite.
Et, il fut raisonnable de distinguer des victimes innocentes (transfusés,
hémophiles, nouveau-nés contaminés). Ainsi écrit VALLIN "la tentation
est forte de raisonner en terme de bien et de mal pour désigner un
coupable " (77) en ce qui concerne le SIDA.
Le pire concernant le partage de la confidentialité c’est, nous croyons, de
réaliser un secret de polichinelle car rappelons le : le devoir de
confidentialité est une exigence traditionnelle de l’éthique des soignants et
constitue un des fondements de notre pratique professionnelle (médicale).
24
Dans ce travail nous nous proposons de faire une étude diagnostique,
exploratoire nous permettant de mieux appréhender la situation dans le
contexte sénégalais et notamment dans nos principales structures sanitaires
et sociales .
Notre but est d’améliorer la prise en charge globale des personnes vivant
avec le VIH (PVVIH) et de réduire les risques de diffusion de l’infection
par une meilleure gestion de la confidentialité concernant le statut
sérologique des sujets infectés.
Notre objectif général est de:
- Faire l’état des lieux du partage de la confidentialité chez les PVVIH.
Nos objectifs spécifiques sont:
1- Identifier les modalités les plus fréquentes de partage la confidentialité
chez les PVVIH qui fréquentent les principales structures de prise en
charge en matière de VIH/SIDA à Dakar.
2- Identifier la place des soignants dans le processus de partage de la
confidentialité .
3- Répertorier les motivations et contraintes à ce partage .
4- Identifier les principaux effets psychosociaux liés au partage de la
confidentialité et leur influence sur la prise en charge globale des PVVIH.
5- Répertorier les suggestions et recommandations des principaux acteurs
impliqués dans la problématique du VIH/SIDA pour une meilleure gestion
de la confidentialité (partagée ou non).
25
DÉFINITIONÉPIDÉMIOLOGIE
26
A/ Définition - Classifications
La définition du Sida semble être avant tout un outil épidémiologique et
introduit la notion de classification. C’est ainsi que de nombreuses
classifications (25, 26) ont vu le jour et continuent à être améliorées au fur
et à mesure. Parmi ces classifications, nous citerons celle de Bangui
élaborée en 1987 fondée sur la description symptômatologique d’une
maladie et non sur la réponse à un test biologique (cf. tableau 1) et celle en
stades cliniques proposés par l’O.M.S. (cf. tableau 2) qui sont les plus
classiques.
A partir de 1992, à la fois pour affiner les procédures diagnostiques et
prendre en compte la prévalence de la tuberculose, la définition d’Abidjan
inclut la tuberculose pulmonaire et la séropositivité; l’analyse sérologique
confirmant le "diagnostic de Sida" effectué au moyen de la grille de lecture
des symptômes de Bangui.(79)
En 1993, le CDC a proposé une nouvelle définition du Sida prenant en
compte le taux de lymphocytes T CD4+ venant ainsi combler une grande
lacune jusque là présente dans de nombreuses classifications (cf. tableau
3). Ceci a conduit à l’établissement de catégories cliniques selon les
nouvelles classifications et définitions du Sida (cf. tableau 4).
B/ Données épidémiologiques
Ampleur de la maladie
- Dans le monde: En janvier 1997, 19,5 millions de personnes avaient
contracté le virus du Sida et il était attendu pour l’an 2000, 30 à 40
millions, soit près de 5000 nouveaux cas par jour (44). Au 30 juin 1996,
l’OMS avait recensé 1 393 649 cas de Sida depuis le début de l’épidémie;
cependant , elle estimait que plus de 7,7 millions de personnes étaient déjà
atteintes de Sida dont près de 90% dans les pays en développement (24) et
environ 800 000 enfants vivaient avec le VIH. Il y’a de plus en plus de
nouveaux cas d’infection à VIH chez les femmes: 8 millions en 1996, 13
millions prévus pour l’an 2000 dont 4 millions auront succombé à
l’infection, plus de 90% vivant dans les pays en développement.(51)
27
- En Afrique: Actuellement, le continent africain est le plus touché par
l’épidémie du Sida, même si on n’y dispose que d’éléments fragmentaires
pour reconstituer la dynamique de l’épidémie et évaluer son impact
démographique. Le nombre de cas de Sida signalés à l’O.M.S.
(Organisation Mondiale de la Santé) par an et par continent évolue
exponentiellement en Afrique tandis qu’ ailleurs la linéarité, sinon la
fluctuation négative semble s’observer.
La propagation de l’infection a été plus rapide et plus importante dans les
villes d’Afrique de l’Est où la prévalence chez les femmes enceintes est
souvent supérieure à 15%. Dans certaines villes d’Afrique centrale, la
séroprévalence semble s’être stabilisée aux alentours de 5% depuis le
milieu des années 80. La situation en Afrique de l’Ouest est plus
hétérogène avec une prévalence nettement plus basse dans les régions subsahariennes (30). Jusqu’en 1997, trois épicentres géographiques étaient
comptés en Afrique: Côte d’ivoire, Afrique du sud et région du Lac
Victoria qui regroupaient à elles seules 90% des cas d’infection à VIH chez
les adultes et les adolescents en Afrique (44).
- Au Sénégal: En 1997, la séroprévalence de la population générale adulte
approchée généralement par le biais de la séroprévalence des femmes
enceintes, était estimée à 1,4%.
Depuis la déclaration des premiers cas en 1986, le taux de prévalence
semble maintenu entre 1 et 1,2% dans la population générale adulte.
- Nombre de cas déclarés: Le total des cas de Sida déclarés par le Sénégal à
l’OMS au 30 juin 1996 est de 1573 cas (la date de la dernière déclaration
de cas remontant au 27 juin 1995). A la même période de 1996,
l’estimation du taux de prévalence dans la population totale est de 1,5.(20)
- Nombres projetés: Les variations de la séroprévalence iront pour
l’ensemble du Sénégal, de 0,13% à 2,88% en 2008, soit une progression
moyenne du taux annuel de prévalence de l’ordre de 0,19% entre 1994 et
2003. En 2008, l’on notera selon le groupe séro-épidémiologique du CNPS
(Comité National de Prévention du Sida) du Sénégal:
* 195 958 sujets séropositifs,
* 17 007 nouveaux cas de Sida,
* 136 497 cas cumulés de décès (SIDA) dont 88 181 hommes et 4
836 femmes.
28
Modes de transmission
La source de virus est plus souvent une personne infectée. Tous les sujets
infectés, symptomatiques ou non, infectés de façon aiguë ou chronique,
peuvent transmettre le virus. De nombreux facteurs interviennent dans la
transmissibilité, telle la charge virale, la présence de facteurs inhibiteurs ou
favorisants etc...
Il existe diverses voies de transmission dont trois sont principalement
décrites :
- voie sexuelle, le plus souvent hétérosexuelle: il y’a altération
cutanéomuqueuse préalable et le même mécanisme se retrouve dans les
examens par voie transcutanée ou per-endoscopiques, les blessures
accidentelles par des objets souillés comme lames (de rasoir), couteaux (à
circoncire), seringues, matériel chirurgical...
- voie transfusionnelle ou lors de greffe d’organe : transfusion de produits
sanguins labiles, administration de médicaments dérivés du sang;
transplantation d’organe, implantation de biomatériaux ...
- voie transplacentaire : transmission verticale, maternofoetale à distinguer
de la contamination perpartum où le nouveau-né est contaminé au cours de
l’accouchement à la faveur d’effraction cutanéomuqueuse.
Par ailleurs, il a été démontré l’impossibilité de la contamination par les
gestes de la vie quotidienne et par les vecteurs sanguins de maladies
comme les moustiques. La transmission post-natale du VIH par
l’allaitement au sein d’une maman porteuse du VIH est actuellement
reconnue.
29
RAPPELS
30
A/ PHYSIOPATHOLOGIE
Classification
Le VIH appartient à la famille des rétrovirus traditionnellement subdivisée
en trois sous-familles selon leur pathogènicité essentiellement :
- spumavirus : ils ne sont associés à aucune maladie connue.
- oncovirus : parmi lesquels : HTLV1 ET HTLV2 (Human T-cell
Leukémialymphoma Virus)
- lentivirus : impliqués dans des maladies non tumorales, ils détruisent les
cellules qu’ils infectent.
Structure et organisation génomiques: Actuellement on distingue deux
types de HIV : HIV1 qui est ubiquitaire et se retrouve sur toute la planète et
HIV2 qui semble élire domicile en Afrique de l’ouest . En microscopie
électronique, HIV1 et HIV2 présentent les caractères morphologiques des
lentivirus avec un core excentré tronculaire et une enveloppe avec des
spicules.
Ce qui caractérise le génome des HIV, c’est son grand nombre de gènes
régulateurs, codant pour des protéines qui régulent les différentes étapes de
la réplication virale.
Dynamique de la réplication virale : Récemment il a été démontré, grâce
à des modèles mathématiques, que la demi-vie du virus dans le plasma
serait d’environ deux jours avec un renouvellement d’environ un milliard
de virus plasmatiques par jour.
Tropisme : Le virus se réplique dans les lymphocytes CD4+, les
monocytes et macrophages, la microglie du système nerveux central, les
cellules folliculaires dendritiques des ganglions, les cellules de Langerhans
de la peau et des muqueuses, également dans les synciciotrophoblastes
porteur de la molécule CD4+.
Propriétés cytopathogénes : L’effet biologique majeur des HIV est l’effet
cytopathogéne qui permet la destruction des lymphocytes CD4+, aidé par
les autres mécanismes telle la toxicité directe du virus et de ses protéines
entre autres.
31
Variabilité : Les HIV sont caractérisés par leur très grande variabilité qui
explique toute la difficulté à l’élaboration d’un vaccin efficace.
Diagnostic virologique : Il est basé sur la détection d’anticorps antiHIV et
comporte essentiellement deux étapes : le dépistage et la confirmation.
Toutefois il existe des conditions particulières qui font appel à des
techniques plus lourdes et plus coûteuses relevant le plus souvent du
domaine de la recherche.
Dépistage : De très nombreux tests de dépistage sont disponibles. Ils sont
basés sur la détection d’anticorps antiHIV dans le sérum par méthode
immunoenzymatique (ELISA). Ils sont dits de première ou 2ème
génération selon le produit utilisé. Dans les tests de 1ère génération,
l’antigène fixé à la phase solide consiste en des particules virales purifiées
et lysées tandis que dans ceux de 2ème génération, le support solide est
sensibilisé avec des protéines virales (protéine interne p25 et/ou protéine de
surface gp120 ou gp41 du HIV ) obtenues par génie génétique ou encore
des peptides de synthèse. Ces tests doivent répondre à des critères définis
de sensibilité et de spécificité pour être valables. Le critère le plus
important pour un test de dépistage étant la sensibilité, celle-ci doit être de
100% sur un panel de sérum comprenant des échantillons difficiles en
particulier ceux provenant de sujet en début de séroconversion. Les tests de
dépistage sont de plus en plus perfectionnés.
Confirmation : Les tests de confirmation font suite aux tests de dépistage
et utilisent surtout le Western-blot ou Immunoblot en pratique courante
tandis que les autres techniques comme la radio-immunoprécipitation
(RIPA) n’est utile que dans les laboratoires de recherche.
Les critères de positivité du Western-blot (WB) ont fait l’objet d’un
consensus à l’OMS: Pour qu’un WB soit considéré comme positif, il faut
qu’il présente au minimum des anticorps dirigés contre deux
glycoprotéines d’enveloppe (gp160, gp120 et gp41 pour HIV1; gp300,
gp140, gp125, gp80 et gp36 pour HIV2) associés ou non à des anticorps
dirigés contre les protéines codés par les gènes pol et gag.
32
Cas particuliers : Dans certaines conditions, notamment chez les sujets
porteurs de virus dans les semaines précédant la séroconversion comme
chez le nouveau-né de mère séropositive seront utilisées des techniques
visant à établir l’antigènémie p25 et la virémie HIV par la recherche
d’antigènes viraux circulants. D’autres fois, c’est la recherche de gènes
viraux par amplification enzymatique, utilisant un procédé d’amplification
des séquences virales spécifiques du HIV, qui correspond à la PCR
(Polymérase Chain Reaction). Par ailleurs des techniques de "charge
virale" sont à l’étude. Cependant le diagnostic par les méthodes usuelles ne
peut se faire chez le nourrisson qu’à partir de l’âge de 15 mois.
B/ CLINIQUE
Histoire naturelle de l’infection à VIH
Entre l’introduction du virus dans l’organisme et l’installation de la
maladie à son stade ultime de SIDA, il se passe un délai variable .
Cependant on peut distinguer schématiquement trois grandes phases (27)
dans cette histoire:
- Phase précoce ou aiguë, de primo-infection (stade 1) qui dure quelques
jours à quelques semaines. Elle est souvent asymptômatique, rarement sous
forme d’infection virale aiguë d’allure de la mononucléose infectieuse ou
sous forme d’hépatite ou d’oesophagite érosive aiguë ou alors d’un tableau
neurologique avec encéphalite aiguë, méningite lymphocytaire, paralysie
faciale ou polynévrite.
La notion de comportements à risque ou la présence de facteurs de risque
doit alors faire fortement suspecter le diagnostic. Sur le plan biologique, les
délais de séroconversion constituent une autre difficulté au diagnostic
surtout en cas de contage récent. Toutefois, il est admis que cette
séroconversion intervient dans 95% des cas dans les trois mois suivant la
contamination et ce, quelque soit le mode d’infection.
- Phase intermédiaire ou chronique, de portage asymptomatique (stade 2)
et de syndrome de lymphadénopathie chronique (stade 3). Cette phase qui
peut durer plusieurs années, fait suite à la primo-invasion. Elle constitue
une période de latence quasi asymptomatique, hormis l’apparition
éventuelle d’un syndrome de lymphadénopathie chronique qui est défini
par la présence d’adénopathies évoluant depuis au moins trois mois, d’un
diamètre d’au moins un centimètre, au niveau d’au moins deux chaînes
ganglionnaires extraganglionnaires indépendantes et en l’absence de toute
autre étiologie.
33
Cependant au niveau biologique et immunitaire notamment, il y’a une
baisse importante du taux de lymphocytes CD4+ dans les mois précédant
les premiers signes. Cela marque probablement le réel départ de
l’immunodéficience.
- Phase terminale, symptomatique, de SIDA et états apparentés au SIDA
(stade 4). C’est le stade ultime de l’évolution du déficit immunitaire qui
dure quelques mois à quelques années. Durant cette période peuvent se
rencontrer 5 grands groupes de complications:
*Signes généraux à type de fièvre, amaigrissement et diarrhée tous avec
des caractéristiques particulières (cf. tableau 1)
*Signes neurologiques d’atteinte centrale ou périphérique
*Infections opportunistes variées: parasitaires, virales, bactériennes,
fungiques (cf. tableau 5)
*Affections malignes dont le sarcome de Kaposi et les lymphomes malins
*Autres manifestations dont la pneumopathie lymphoïde interstitielle
chronique qui ne peuvent pas être classées dans les groupes précités.
Les anomalies biologiques les plus significatives durant cette phase sont:
-une augmentation du taux de lymphocytes CD8 précédant une diminution
du taux de lymphocytes CD4.
- une augmentation du taux d’Ig A et de ß2 microglobuline
- une antigénémie p25 et une diminution du taux des anticorps anti p25.
A l’heure actuelle cette phase se termine inexorablement par l’exitus.
Aspects neuropsychiatriques
Il s’agit de manifestations souvent reléguées au second plan ou méconnues.
Cela justifie pour nous que nous isolons ces aspects car ils pourraient
constituer la partie cachée de l’iceberg.
Il n’existe pas de signe pathognomonique dans la sémiologie psychiatrique
liée à l’infection à VIH et au SIDA et le mécanisme des troubles reste
encore obscure. En effet, il n’est pas possible d’établir la part respective du
somatique et du psychique, le VIH présentant un neurotropisme particulier
et la connaissance de la gravité du diagnostic imprimant de façon certaine
sa marque sur l’état psychologique des patients. Les manifestations
psychiatriques peuvent apparaître à n’importe quel moment de l’évolution
de la maladie et leur aspect est variable selon chaque individu, allant des
simples manifestations réactionnelles ou névrotico-réactionnelles aux
34
épisodes psychotiques. De même, les atteintes encéphalitiques peuvent déterminer des troubles neuropsychiques voire un véritable état de démence.
1)Manifestations réactionnelles ou névrotico-réactionnelles :
Elles peuvent survenir à la faveur d’éléments déclenchants variables:
- mode de notification inadéquat,
- progression de l’infection,
- fragilité psychique préexistante,
- contexte psychosocial défavorable pouvant être marqué par :
*une dégradation de la qualité de vie,
*un deuil des ambitions professionnelles,
*un isolement affectif,
*une réaction inadéquate de l’entourage,
*la perte ou le suicide d’un proche,
*la stigmatisation,
*un manque de support social,
*un statut socio-économique précaire.
Elles sont marquées surtout par la dépression et l’ anxiété mais également
par des idées obsessionnelles notamment l’idée de mort qu’impose le
diagnostic et qui plane comme une "épée de Damoclès" sur la tête du
patient.
a) Dépression
Elle ne comporte aucun caractère particulier et le tableau dépressif est fait
de : inhibition, aboulie, asthénie, ralentissement psychomoteur, tristesse,
vision péjorative de l’avenir, autodévalorisation, culpabilité, irritabilité,
agressivité,
indifférence
affective,
diminution
des
capacités
d’investissement objectal, baisse du désir sexuel voire anhédonie sexuelle,
idées de destruction interne, d’empoisonnement. Le tout pouvant survenir
sur un fond de fatigue, d’anorexie, de perturbations du sommeil, de
troubles des fonctions supérieures. Parfois, il s’installe un véritable état
mélancolique pouvant aller jusqu’au suicide avec idées suicidaires, actes
autoagressifs, tentatives de suicide.
b) Anxiété
Elle est variable allant d’une anxiété diffuse à une véritable attaque de
panique. Le tableau peut comporter : une sensation de tension interne, des
difficultés de concentration, une irritabilité, des troubles du sommeil et des
fonctions digestives, des sueurs, des paresthésies, des éruptions.
35
2) Manifestations psychotiques
Il s’agit essentiellement d’épisodes d’accès maniaque pouvant être
considérés comme un moyen de défense contre l’angoisse et la dépression.
Parfois, il s’agit de bouffée délirante aiguë pouvant apparaître comme un
épisode isolé ou comme un mode d’entrée dans la psychose chronique
(expérience délirante primaire) ou alors venant émailler l’évolution d’une
psychose chronique.
3) Atteintes organiques
Souvent il s’agit de troubles neuropsychiatriques atypiques qui doivent
imposer au moindre doute, des examens complémentaires à la recherche de
lymphomes cérébraux et d’encéphalopathies liées au VIH.
Le tableau comporte essentiellement un syndrome confusionnel, des
troubles cognitifs intéressant l’attention, la concentration, la mémoire. La
démence peut constituer une circonstance du diagnostic surtout chez le
sujet âgé avec troubles mnésiques, lenteur d’idéation, trouble de la
concentration pouvant aller jusqu’à la perte de l’adaptation sociale.
36
Critères d’inclusion
Critères
majeurs
Critères
mineurs
Amaigrissement
> 10% du poids
Fièvre continue
intermittente
Diarrhée > 1 mois
Score
2
ou
Asthénie prolongée
Candidose
buccopharingée
Herpès
cutané
chronique récidivant
Dermatose généralisée
prurigineuse
Zona (récidivant)
Adénopathies
généralisées
Signes neurologiques
Toux; pneumopathie
>1 mois
Kaposi généralisé
TABLEAU 1 : Classification de Bangui
3
3
4
4
4
4
4
2
2
2
12
37
Stade clinique 1
- Patient asymptomatique
- Adénopathies persistantes généralisées
- Degré d’activité 1 : activité normale
Stade clinique 2
- Perte de poids <10% du poids corporel
- Zona (au cours des 5 années précédentes )
- Manifestations cutanéo-muqueuses mineures (dermite séborrhéique, prurigo, onyxis
mycosique, ulcérations buccales récidivantes, chéilite angulaire)
Stade clinique 3
- Perte de poids >10% du poids corporel
- Diarrhée inexpliquée >1 mois
- Fièvre prolongée >1 mois
- Candidose buccale
- Leucoplasie chevelue buccale
- Tuberculose pulmonaire dans l’année précédente
- Infection bactérienne sévère
- Et/ou degré d’activité 3 :patient alité moins de 50% du temps au cours du mois
précédent
Stade clinique 4
- Syndrome cachectisant dû au VIH
- Pneumocystose pulmonaire
- Toxoplasmose cérébrale
- Cryptosporidiose avec diarrhée >1 mois
- Cytomégalovirose autre qu’hépatique, splénique ou ganglionnaire
- Herpès virose cutanéo-muqueuse >1 mois ou viscérale
- Leuco-encéphalite multifocale progressive
- Mycose endémique généralisée (histoplasmose, coccidioidomycose)
- Candidose oesophagienne, trachéale, bronchique ou pulmonaire
- Mycobactériose atypique disséminée
- Septicémie à salmonelle mineure
- Tuberculose extra-pulmonaire
- Lymphome malin
- Sarcome de Kaposi
- Encéphalopathie à VIH
- Et/ou degré d’activité 4 : patient alité plus de 50% du temps au cours du mois
précédent
(Diagnostic certain des présomptifs)
TABLEAU 2 : La classification en stades cliniques proposée par l’O.M.S.
38
Nombre de
Formes cliniques
Lymphocytes
(A)
(B)
Asymptomatique Symptomatiques
s
sans critère (A)
Primo-infection
ou
T CD4 +
>500/mm3
A1
B2
200 - 499/mm3
B2
B2
<200/mm3
A3
B3
TABLEAU 3 : Définition du SIDA (CDC 1993)
(C)
SIDA
39
CATÉGORIE A
Un ou plusieurs des critères listés ci-dessous chez
un adulte ou un adolescent infecté par le VIH, s’il
n’existe aucun des critères des catégories B et C.
- Infection VIH asymptomatique
- Lymphadénopathie généralisée persistante
- Primo-infection symptomatique
CATÉGORIE C
Cette catégorie correspond à la définition du Sida
chez l’adulte. Lorsqu’un sujet a présenté une
pathologie de cette liste, il est classé
définitivement dans la catégorie C.
- Candidose de l’oesophage;
- Cancer invasif du col;
- Coccidoïodomycose disséminée ou
extrapulmonaire;
CATÉGORIE B
- Cryptococcose extrapulmonaire;
- Cryptosporidiose intestinale supérieure à 1 mois;
Manifestations cliniques chez un adulte ou un
- Infection à CMV(autre que foie, rate, ganglions)
adolescent infecté par le VIH ne faisant pas partie ;
de la catégorie C et qui répondent au moins à
- Rétinite à CMV (avec altération de la vision);
l’une des conditions suivantes :
- Encéphalopathie due au VIH;
- angiomatose bacillaire;
- Infection herpétique, ulcères chroniques
- candidose oropharyngée;
supérieurs à 1 mois ou bronchique, pulmonaire ou
- candidose vaginale, persistante, fréquente ou qui oesophagienne;
répond mal au traitement
- Histoplasmose disséminée ou extrapulmonaire;
- dysplasie du col(modérée ou grave, carcinome in - Isosporidiose intestinale chronique <1 mois;
situ);
- Sarcome de Kaposi;
- syndrome constitutionnel : fièvre(>38°C) ou
- Lymphome de Burkitt;
diarrhée supérieure à 1 mois
- Lymphome cérébral primaire;
- leucoplasie chevelue de la langue;
- Infection à Mycobactérium avium ou Konsasii ,
- zona récurrent ou envahissant plus d’un
disséminée ou extrapulmonaire;
dermatome;
- Infection à mycobactérie identifiée ou non,
- purpura thrombocytopénique idiopathique;
disséminée ou extrapulmonaire;
- salpingite, en particulier lors de complications
- Pneumonie à pneumocystis carinii
par des abcès tubo-ovariens;
- Pneumopathie bactérienne récurrente;
- neuropathie périphérique.
- Septicémie à salmonella non typhi récurrente;
Cette catégorie est hiérarchique, c’est à dire qu’un - Toxoplasmose cérébrale;
sujet classé dans la catégorie B ne peut passer
- Syndrome cachectique dû au VIH.
dans la catégorie A lorsque les signes cliniques
ont disparu.
TABLEAU 4 : Catégories cliniques selon les nouvelles classifications et
définitions du SIDA , 1993
40
AGENT
Parasites
-Pneumocystis carinii
-Toxoplasmose
-Cryptosporidiose
-Isosporidiose
-Microsporidiose
Champignons
-Candidose
-Cryptococcose
-Histoplasmose
-Aspergillose
Bactéries
-Mycobactéries
atypiques
-Tuberculose
-Salmonella non typhi
-Cytomégalovirus
Virus
-Herpès
-Papovavirus
LOCALISATIONS
-Pneumonie
-SNC, Rétine,
poumons, généralisée
-Tube digestif, voies
biliaires
-Tube digestif
-Tube digestif, urines,
sinus
-Bouche, oesophage
-SNC, poumons ou
disséminée
-Disséminée
-Poumons
ou
disséminée
-Sang, ganglions, tube
digestif, disséminée
-Poumons, ganglions,
disséminée
-Septicémie récidivante
-Rétine, tube digestif,
SNC, poumon
-Peau, muqueuses,
poumon, tube digestif
-Encéphalopathie multifocale progressive
TABLEAU 5 : Infections opportunistes au cours du SIDA
41
C/ COUNSELING
Le counseling peut être défini comme un mode de communication sous
forme d’information, de conseil et d’assistance entre deux individus au
moins ou deux partis. Le premier a le rôle de conseiller et a pour tâche
principale d’aider le second, appelé consultant, à identifier un problème en
l’occurrence la séropositivité VIH/SIDA, à prendre des décisions et à réagir
de façon rationnelle. Il aura pour objectif de :
- donner une information claire et précise sur l’infection à VIH/SIDA,
- induire un changement de comportement en vue de réduire les risques de
transmission du VIH,
- apporter un soutien face aux perturbations psychologiques et sociales
induites par le VIH/SIDA,
- faciliter la prise en charge des personnes atteintes et de leurs proches par
les collectivités,
- contribuer à la prévention du VIH.
Le counseling exige du conseiller des capacités d’empathie qui relèvent le
plus souvent du naturel, mais qui peuvent être cultivées, en plus des
connaissances de base sur la maladie et les techniques et attitudes de
communication que l’on peut acquérir. Il doit également être informé des
règles éthiques et juridiques consignées dans divers textes législatifs et
réglementaires ainsi que des représentations traditionnelles et culturelles
prévalantes dans la communauté. Il y’a un certain nombre de préalables au
counseling notamment l’information, le consentement, la relation de
confiance, le respect de la confidentialité et surtout l’absence de préjugé.
Le conseiller peut être toute personne du corps médical ou paramédical ou
personne ressource répondant aux critères sus-cités. Certaines associations
ou corporations peuvent servir de groupes relais ainsi que la communauté
de base. Ces relais peuvent être d’une importance capitale car comme le
souligne CARR A., les gens ne changent pas de comportement suite à la
prise de conscience intellectuelle que leur comportement peut être
dangereux pour eux-mêmes; "le changement de comportement est plus le
résultat de l’appartenance à une organisation communautaire qui avance
et qui soutient de tels changements (8) ".
Le counseling s’adresse à :
42
- la personne infectée avec sa, son ou ses partenaires sexuelles, sa famille et
son entourage,
- la personne ayant une pratique à risque,
- la personne victime de viol ou de sévices sexuels,
- la personne désireuse de connaître sa sérologie par rapport au VIH,
- l’individu cliniquement suspect.
Le counseling est une indication obligatoire dans toute situation impliquant
l’individu ou le groupe dans le processus VIH/SIDA qu’il soit ou non déjà
soumis au test. Ce qui revient à considérer deux phases :
- la phase pré-test où le statut sérologique n’est pas encore défini
- la phase post-test qui débute à l’annonce du statut sérologique.
Ces deux phases ne différent pas tant dans leur contenu d’autant plus que
dès la première étape, il faut être très global. La différence réside plutôt
dans la technique communicationnelle et la gestion de la charge
émotionnelle. En effet, il faut prévoir le contexte psychologique d’émotion
ou d’anxiété qui prévaut dans la phase post-test et craindre alors le manque
de concentration et d’attention de la part du consultant en ces moments-là .
De plus, il y’a des risques de fuite et de disparition de la personne d’où
l’idée pour certains de remettre par écrit les éléments essentiels
d’information après y avoir insisté au cours de cet entretien fondamental .
Sur le plan pratique, le conseiller en pré-test essayera surtout de préparer le
consultant à l’annonce du résultat du test sérologique par la recherche
d’une bonne compréhension de la signification du test et des implications
respectives de ces résultats. En post-test, il devra aider à préserver un
statut séronégatif ou à gérer et mieux vivre un nouveau statut de séropositif
ou bien encore au niveau de la famille et de l’entourage à renforcer la
solidarité interpersonnelle et communautaire.
Le séropositif sera souvent confronté à des situations particulièrement
marquées par la dualité de son statut sérologique avec diverses
circonstances de la vie :
- le désir de mariage qui pose le problème de la responsabilité individuelle
face au futur conjoint et à la communauté, mais également celui du système
de lévirat et de sororat dans certaines ethnies.
- la survie du couple qui peut être aléatoire notamment lorsqu’il s’agit d’un
couple discordant, c’est à dire quand un des conjoints semble indemne;
mais aussi du fait des risques et des contraintes liés aux rapports sexuels
surtout dans le cadre d’une union polygamique.
43
- le désir de procréation lié à la forte signification de l’enfant tant dans le
domaine socioculturel que religieux qui pose le problème des risques de
transmission verticale observée dans un tiers des cas.
- la naissance d’un enfant atteint qui peut entraîner des sentiments de
culpabilité et occasionner des charges supplémentaires pour sa survie.
- la scolarisation de cet enfant dont l’opportunité est discutable avec
l’exposition aux maladies fréquentes dans les collectivités d’enfant, en
particulier sous les tropiques où la pauvreté rend difficile l’accès à
d’éventuels antirétroviraux efficaces.
- l’orphelinat des enfants doit être prévu pour mieux réduire les risques de
rejet et faciliter leur prise en charge dans la famille et la communauté.
- le droit du travail et de la sécurité sociale est parfois remis en question par
des processus discriminatoires et ségrégationnistes .
- la pratique de la prostitution et de la toxicomanie intraveineuse pose avec
intensité le problème de la contamination et de la propagation de l’infection
à VIH et doit faire appel d’urgence à des changements de comportements .
- les questions d’ordre éthique et juridique portent essentiellement sur la
confidentialité, le droit de la famille notamment dans les couples
discordants, le droit au travail, au logement, à la sécurité sociale et dans les
assurances.
- les relations avec le personnel de santé sont très variables et fonction de la
réaction de chacun face à la maladie. La plupart des soignants sont partagés
entre la conscience professionnelle et les divers stress liés au VIH. Certains
expriment un sentiment d’impuissance ou de résignation face au pronostic
de la maladie. Sous d’autres cieux, avec les progrès réalisés dans la
recherche de nouveaux antirétroviraux et protocoles thérapeutiques de plus
en plus efficaces, des espoirs sont nourris.
Tout ceci dénote la complexité du problème VIH/SIDA dont le diagnostic
occasionne des dilemmes psychologiques et sociaux, des conflits et des
stress pour chaque personne intimement impliquée dans le SIDA, pour
celles qui le sont le moins et enfin pour toute la société.
C’est ainsi que pour unir leurs efforts et leurs idées des associations de
PVVIH sont nées pour faire face à la pandémie et à ses corollaires : la
stigmatisation et les causes de celles-ci (marginalité, peur de la
contamination, ...) . Cette stigmatisation a touché des personnes aussi bien
dans leur vie familiale, affective que professionnelle et même jusqu’à
l’hôpital, des attitudes discriminatoires ont parfois été adoptées à leur
44
encontre. Ceci a surtout conduit à la rupture des liens sociaux et comme le
note DEFERT D.: "c’est dans cette fragmentation que se sont organisés les
mouvements communautaires qui cherchent avant tout à lutter contre
l’exclusion"(15). Les premières associations de lutte contre le SIDA ont vu
le jour aux Etats-Unis, au Royaume Uni, en France et dans la plupart des
grandes métropoles des pays industrialisés, regroupant essentiellement des
membres appartenant à des groupes particuliers comme les homosexuels,
les lesbiennes et les toxicomanes intraveineux. Peuvent être cités le GMHC
( Gay Men’s Health Crisis) à New-York en 1982; les Gay and Lesbian
Switch Board et Gay Medical Association en Grande-Bretagne en 1983;
AIDES en France en 1984 .
Sur le continent africain, c’est en Afrique de l’Est, là où les premiers cas de
Sida du continent ont été identifiés et où les pouvoirs politiques ont bien
voulu reconnaître officiellement l’existence de l’épidémie, que se sont
créées les premières associations africaines comme le TASO (The Aids
Support Organisation) en 1986 en Ouganda . En Afrique subsaharienne, il
a fallu attendre plus tard pour des raisons essentiellement politiques (déni
de l’épidémie) . C’est en 1994 que la Côte d’ivoire connaît ses premières
associations : Club des Amis au mois de juin et Lumière Action en Août de
la même année. Au Sénégal, de nombreuses associations existent
actuellement (RNP+, SWAA Sénégal, AWA, ANCS, ...).
Si au départ, ces associations ont regroupé en particulier aux États-Unis et
dans les pays anglo-saxons des membres appartenant auparavant à des
groupes particuliers, il faut reconnaître que dans l’évolution, ce caractère
identitaire a cédé le pas à une communauté très hétérogène où on compte à
côté des séropositifs , des malades et de leurs proches, leurs parents et
l’équipe multidisciplinaire des acteurs de santé et des travailleurs sociaux.
Par son organisation même, l’association a une fonction thérapeutique
essentiellement psychologique en rétablissant le "lien social" (15) et en
autorisant la parole libérée pour des membres qui n’y ont pas la crainte
d’être jugés et qui profitent de l’opportunité d’échanger des expériences et
témoignages divers relatifs à leur "mal" commun (14). Ces associations
essayent également de combler d’autres insuffisances liées à la
désintégration sociale et d’alléger le fardeau des traitements et
hospitalisations longs et coûteux qui serait insupportable (67). Dans
pratiquement toutes les associations, l’accent est mis sur l’information et
l’éducation en matière de VIH/Sida utilisant tous les moyens de
45
communication les plus adaptés et les plus efficaces, dans le cadre général
de la lutte contre le VIH/Sida (prévention, traitement, accompagnement,
information générale) .
Cependant et surtout en Afrique, ces associations sont confrontées à un
certain nombre de problèmes cruciaux constituant de sérieux obstacles à
leurs objectifs voire même à leur survie . Il s’agit notamment de l’épineux
problème des ressources financières dans un continent où pauvreté et
misère socio-économique sont les maîtres-mots mais également des
problèmes liés à la mauvaise appréhension de certains membres du but de
l’association. En effet si dans les pays développés les fondateurs et les
membres des associations sont en général assez nantis pour s’assurer un
autofinancement effectif, il n’en est pas du tout ainsi en Afrique où les
associations sont en général étroitement dépendantes de l’État et surtout
des agences de coopération internationale qui constituent les principales
ressources financières et imposent souvent les axes prioritaires de
fonctionnement. Ce qui ne contribue pas toujours à résoudre les problèmes
spécifiques de l’association et de ses membres. Par ailleurs, du fait des
avantages matériels issus d’une prise en charge adéquate dans un cadre de
vie qui se révèle parfois d’un niveau socio-économique supérieur à celui
qu’ils avaient auparavant et qui reste celui de la majorité de la population
générale, certains membres ne le sont que pour ce bénéfice et en arrivent
parfois à utiliser l’association à des fins personnelles entrant ainsi en
rupture avec la dynamique générale du groupe. D’autres fois c’est la
déroute pour de nouveaux adhérants qui, déçus dans leur attente
d’avantages matériels surestimés, se démobilisent et perdent dans le même
temps l’opportunité d’un traitement psychologique et plus généralement
psychosocial.
D/ ETHIQUE ET JURIDIQUE
L’ éthique se distingue de la morale d’abord par son origine grecque et non
latine. La morale peut être définie comme un ensemble de règles de
conduite admises à une époque par un groupe de personnes et reposant sur
la distinction du bien et du mal, tandis que l’éthique est selon le
Vocabulaire de Lalande: Science ayant pour objet le jugement
d’appréciation en tant qu’il s’applique à la distinction du bien et du mal.
Certains la considèrent comme étant la science de la morale (74).
46
De nos jours, il est courant d’entendre parler d’éthique plutôt que de
morale. Le terme serait plus tentant, de sorte que dans certaines
corporations telles celles des médecins, avocats et architectes, il peut
prendre une signification particulière désignant un ensemble de préceptes
de caractère moral obligeant à des régles de conduites professionnelles. La
déontologie relève de la même idée mais n’en constitue qu’un des aspects
(62). Des normes de conduites définies pour les membres d’une même
profession ont nécessairement un effet sur le traitement et le sort de tous les
autres membres de la société. Dès lors, lorsque les divergences
s’accentuent et qu’un conflit latent dégénère en problème de société,
l’éthique ne doit plus rester entre les seules mains des professionnels. C’est
d’ailleurs ainsi que sont nées les notions de "bio-éthique" depuis 1970 puis
de comité d’éthique. En France, un comité consultatif national d’éthique
pour les sciences de la vie et de la santé existe depuis 1983.
Il existe des rapports étroits entre l’éthique et le droit. D’aucuns disent que
l’éthique est la source du droit. Au sujet du Sida, il est devenu courant de
parler simultanément d’éthique et de droit, les dilemmes éthiques se jouant
invariablement en termes juridiques (39). Les problèmes éthiques et légaux
se rencontrent à toutes les étapes de la prise en charge des pvvih avec des
conflits entre: confidentialité et autonomie d’une part et responsabilité de la
prévention d’autre part, le principe de la confidentialité restant une
exigence fondamentale de l’éthique des soignants et ordonnant la relation
de confiance avec le patient. Toute rupture du secret médical peut être
vécue par le patient comme une trahison de la part du soignant. Dans le
cadre du Vih/Sida, cette rupture peut avoir un impact dévastateur sur les
relations interpersonnelles, provoquer des discriminations dans la famille,
les assurances, les milieux de travail voire les milieux de soins... Par
ailleurs peut se poser la valeur éthico-juridique de certains actes de soins et
de leurs modalités pratiques: dépistage, annonce des résultats du test,
valeur prédictive des tests, nature de l’information à donner, traitements et
suivi proposés...
Dans certains pays, des réformes juridiques spécifiques au cadre du
Vih/Sida ont été entamées, mais pas toujours satisfaisantes. Si une réforme
juridique peut être efficace, c’est essentiellement parce que toute forme de
loi exprime de manière significative les valeurs sociales et culturelles et
peut de ce fait servir à changer celles-ci (40). Toutefois, il est permis de
47
douter de la nécessité de vouloir légiférer pour apporter des réponses
ponctuelles à certaines questions sans attendre que la jurisprudence
remplisse sa tâche. Il y’a un temps pour tout et une législation peut être
dangereuse surtout, lorsque dans certaines matières et à certaines époques,
elle tend à fixer dans la loi des modèles de comportement qui n’y ont pas
leur place (74).
Nous pouvons constater que la pauvreté, l’ignorance, la dépendance et
l’impuissance privent la personne, homme ou femme, des moyens de se
protéger contre l’infection. Ainsi, au fur et à mesure que l’infection se
propage, il est inévitable que ceux qui ont le pouvoir de se protéger
pourront le faire contrairement aux autres; la vulnérabilité au Vih serait
alors liée aux inégalités sociales (63). De là, il peut être préconisé de sortir
du cadre restreint de la politique de lutte contre le Vih pour utiliser le droit
dans le cadre général comme moyen d’arriver, même indirectement, à
réduire la vulnérabilité au risque d’infection par le Vih (par exemple
modification du régime foncier ou de la réglementation du crédit, du droit à
l’emploi, au logement, à l’information, à la santé...).
Les questions relatives à l’éthique et au droit dans le Vih/Sida resteront
longtemps à l’ordre du jour car difficiles à résoudre.
48
MÉTHODOLOGIE
49
A/ Protocole:
Dans cette étude, nous avons essayé au maximum de respecter les grands
principes éthiques et de justice tenant à son intérêt et aux bénéfices
attendus à terme, à son innocuité et au respect des personnes concernées.
Ainsi, si un profit immédiat n’est pas attendu, nous pouvons espérer au
moins des bénéfices futurs pour l’ensemble de la population par la prise en
compte des données fournies. Nous avons requis le consentement éclairé et
avons garanti le caractère privé et confidentiel des données recueillies pour
éviter tout détournement de l’information de son objectif initial.
*Cadre géographique de l’étude:
08 structures ont été ciblées:
- Hôpital de Fann dont 04 services: /Maladies Infectieuses (MI)
/Pneumologie (PNO)
/Pédiatrie: Hôpital d’Enfants
Albert Royer (HEAR)
/Centre de Traitement
Ambulatoire (CTA)
- Hôpital Aristide LeDantec (HALD) dont 02 services: /Dermatologie
/Médecine interne
-Hôpital Principal de Dakar (HPD) au niveau du service de médecine
interne (Jamot A)
-Institut d’Hygiène Sociale (IHS) au niveau du service des IST (Infections
Sexuellement Transmissible).
- Association de personnes infectées et affectées par le vih: RNP+ ou
Espace UACAF.
- 03 Services de médecine d’entreprise :
/Société nationale des télécommunication du Sénégal (SONATEL),
/Port autonome de Dakar (PAD),
/Industries chimiques du Sénégal (ICS).
*Période d’enquête: Juin 1999 à Mars 2000
*Type d’étude: Étude transversale, exploratoire, quantitative et aussi avec
réalisation d’un "focus group".
50
*Populations d’études:
Il s’agit de personnes vivant avec le vih (pvvih) séropositif
asymptômatiques et malades, de leurs accompagnants et de soignants
impliqués dans leur prise en charge. Il s’agit également de personnes
ressources: médecins, juristes, membres d’organismes de lutte contre le vih
ayant déjà produit des réflexions publiques.
Ces populations sont sélectionnées sur certains critères:
°Critères d’inclusion:
- Personnes vivant avec le vih: pvvih (séropositifs et malades) qui sont
informées depuis au moins 24 heures.
- Accompagnants (parents, fratrie, collatéraux, amis, soutiens) avec qui la
pvvih a partagé la confidentialité.
- Soignants (médicaux, paramédicaux et travailleurs sociaux) qui sont très
impliqués dans la prise en charge des pvvih.
°Critères d’exclusion:
- Ceux (celles) qui ne répondent pas aux critères d’inclusion.
- Ceux (celles) qui ne peuvent pas participer à l’enquête du fait de
l’aggravation de leur état de santé ou pour d’autres raisons (barrières de
langues, troubles de l’audition, troubles du langage, refus, ...)
*Mode de recrutement: - choix raisonné des sites d’enquête;
- dans chaque site, des responsables nous ont
présenté les personnes répondants aux critères d’inclusion et dès lors nous
avons requis leur consentement éclairé sous la garantie du caractère privé
et confidentiel des données à recueillir.
- les personnes ressources ont été identifiées
essentiellement par le responsable de l’étude qui est un membre actif du
comité sénégalais de lutte contre le sida et président du réseau sénégalais
de recherche sur le sida.
51
B/ Méthodes de recueil des données:
Il s’agit de données d’enquêtes obtenues par consentement éclairé de
l’interviewé sous la garantie de la confidentialité.
Les moyens utilisés sont:
- 01 questionnaire individuel, anonyme pour chaque groupe de populations
(pvvih, accompagnants, soignants).
- 01 entretien de groupe (focus group) avec des pvvih appartenant à un
association de lutte contre le vih. Était prévu un "focus group" par
catégorie de population à l’étude avec discussions enregistrées sur cassettes
audio.
- 04 entretiens individuels avec des personnes ressources en matière de
vih/sida (un membre autorisé du comité éthique et juridique du réseau
africain de recherche sur le sida; un professeur de pédiatrie; 02 juristes).
*Déroulement du recueil des données:
Nous avons été seul enquêteur, ayant mené tous les interview individuels et
en groupe. Introduit par les chefs de services, nous prenons contact avec les
responsables des divisions et les médecins en particulier qui nous
présentent les pvvih ayant connaissance de leur statut sérologique et
susceptible de répondre à notre questionnaire. Ce sont les pvvih que nous
rencontrons qui nous permettent d’accéder à leurs confidents avec qui elles
ont déjà partagé le secret de leur diagnostic. Quant à notre contact avec les
différentes personnes ressources, elle est facilitée par notre directeur de
thèse qui est responsable de la présidence du réseau sénégalais de
recherche sur le Sida (RESER-SIDA). Après la prise de contact avec les
différentes personnes, nous convenons ensemble des modalités de
l’entretien qui se réalise tantôt le même jour, tantôt sur rendez-vous, dans
la même structure en général. Les entretiens sont enregistrés puis trancrits
lorsque cela est permis, sinon la transcription se fait directement. Parfois, il
est nécessaire de traduire en français pour transcrire.
C/ Méthodes d’analyse des résultats:
Après préparation par codage, recodage, vérification et toilettage, les
données recueillies ont été traitées par les logiciels informatiques Épi Info
52
6 (Version 6.04 b FR - Janvier 1997) qui est un traitement de texte, une
base de données et un ensemble de programmes informatiques pour la
santé publique .
D/ Contraintes et limites de l’étude:
Il va de soi que les difficultés n’ont pas manqué et à tous les niveaux, dans
un domaine où la discrétion voire le "camouflage" est quasi systématique.
Les contraintes peuvent se résumer en limitations au niveau organisationnel
et éthique, temporelle et spatial, matériel et financier.
Le premier obstacle dès le début a été de convaincre les soignants ou plutôt
de les amener à nous inclure dans le secret du diagnostic de leurs patients.
Cela a été particulièrement difficile pour certains qui avaient confié à leurs
patients que le résultat de leur test sérologique resterait entre eux deux
exclusivement et que personne d’autre n’aurait l’opportunité d’y accéder,
fut-il un collègue faisant sa thèse dans le cadre de laquelle la confidentialité
serait respectée. Ensuite, la simultanéité de nombreuses autres recherches
interpellant les mêmes catégories de patients a fini par irriter certains
d’entre eux et même certains soignants qui ont avancé la question de
l’éthique dans un tel cadre. Ainsi, certaines pvvih se disaient fatiguées
d’être souvent sollicitées pour répondre à des questions ou pour offrir leur
concours à différentes études alors qu’aucun bénéfice immédiat ne leur
était offert, leur souci majeur étant un "accès au traitement et au bien-être"
selon leurs propres termes.
Les contraintes de temps et les modes de fonctionnement des services ont
souvent servi d’alibis pour éviter ou retarder les entretiens. Ainsi, aucun
focus group n’a pu se tenir avec les soignants. De plus, nous avons souvent
été confronté à l’indisponibilité de local adapté pour tenir un entretien
confidentiel avec respect de la personne notamment à l’hôpital principal de
Dakar mais aussi pratiquement dans toutes les structures et les maigres
moyens matériels et financiers n’ont pu résoudre cet obstacle. L’emploi de
temps chargé des personnes ressources a contribué à prolonger la durée de
l’étude prévue pour 6 mois. De plus, nous mêmes, étions soumis à des
contraintes professionnelles dans le cadre du CES ( Certificat d’Etudes
Spéciales) de Psychiatrie.
Nous avons eu un très faible recrutement au niveau des accompagnants qui
étaient informés (5 au total). Cela a été lié au fait que pour de nombreuses
53
pvvih, le confident était très éloigné, parfois même hors du pays. Dans
d’autres cas, la pvvih n’a pas souhaité que nous nous entretenions avec son
confident supposé. Parfois, ils ont justifié ce refus par le fait qu’ils ne
voulaient pas voir raviver des sentiments désagréables. D’autrefois, ils se
demandaient si la personne informée avait vraiment compris et se
satisfaisaient suffisamment de la situation qu’il ne fallait pas risquer de
déséquilibrer. D’autres raisons plus ou moins valables ont été encore
avancées. En conséquence, nous n’avons pas jugé utile d’exploiter le trop
peu de données recueillies au niveau des accompagnants.
Une limite importante a été pour nous de ne pas disposer de moyens
logistiques et financières suffisantes pour motiver les participants à
l’enquête et mieux réaliser nos objectifs de recherche.
54
RÉSULTATS-
DISCUSSION
55
Nos résultats ont montré l’hétérogénéité dans la pratique du partage de la
confidentialité concernant le statut sérologique des personnes vivant avec
le vih (pvvih) dans leur entourage et dans le milieu des soignants, ainsi
qu’il suit:
I/Caractéristiques générales des pvvih ayant participé à l’enquête:
La taille des échantillons de population s’étabilit comme suit:
- 100 pvvih, il était prévu au moins 80 à 100.
- 36 soignants, étaient prévus 30 à 40.
- 05 accompagnants, était prévu un nombre au moins égal à la moitié
des pvvih (40 à 50) qui selon notre hypothèse auraient eu accès au secret.
Les caractéristiques de cette population totale de 100 pvvih sont les
suivantes :
A/Caractéristiques socioprofessionnelles:
Répartition de la population globale en fonction :
* de la structure :
STRUCTURE
|
CTA
HPD
ICS
IHS
MI
PNO
RNP
Total
|
(CTA+MI+PNO)
Freq.
20
4
1
9
48
12
6
100
80
Pourcent
20.0%
4.0%
1.0%
9.0%
48.0%
12.0%
6.0%
100.0%
80.0%
Cum.
20.0%
24.0%
25.0%
34.0%
82.0%
94.0%
100.0%
Ce tableau de répartition des pvvih dans les différentes structures d’enquête
montre un taux de recrutement important (80%) dans l’enceinte de l’hôpital
de Fann, avec une majorité au niveau du service des maladies infectieuses
(MI). Nous avons distingué ici ce service du centre de traitements
56
ambulatoires (CTA) qui en est en fait une division récente, située à
proximité. Ensemble, ils constituent une structure de référence nationale en
matière de prise en charge des pvvih. Ceux parmi les pvvih qui ont été
recrutés ailleurs ont souvent eu à s’y rendre à un moment ou un autre de
leur évolution. C’est ainsi que nous avons veillé scrupuleusement à ne pas
les interviewer plus d’une fois. Dans certaines structures comme l’Hôpital
Aristide Le Dantec (HALD) où nous avions ciblé essentiellement les
services de médecine interne et de dermatologie, ainsi les services de
médecine d’entreprise (sauf celui des Industries Chimiques du Sénégal:
ICS), aucune pvvih n’a pu nous être présentée pour être incluse dans
l’étude. Cela a été surtout lié au fait que les médecins qui y exerçaient ne
faisaient pas eux-mêmes l’annonce des résultats sérologiques lorsqu’ils
étaient positifs et préféraient les référer à Fann. A l’Hôpital Principal de
Dakar (HPD), même s’il nous a été signalé un nombre important de pvvih,
l’indisponibilité d’un local permettant d’assurer la confidentialité des
entretiens nous a empêché de recruter un plus grand nombre. Cette entrave
s’est en fait posée presque partout ailleurs mais avec une acuité moindre,
associée à son corollaire: l’indisponibilité temporelle des personnes,
surtout les médecins, chargées de nous mettre en rapport avec les pvvih.
Au niveau de l’Institut d’Hygiène Sociale (IHS), c’est surtout les
assistantes sociales qui nous présentaient les pvvih dans une population
exclusivement constituées de "travailleuses du sexe"; entendez de
prostituées!
tandis que dans l’association des pvvih (RNP), c’est le responsable qui se
chargeait de cette tâche.
Il faut signaler qu’aucun enfant n’a pu être recruté au niveau de l’Hôpital
d’Enfants Albert Royer (HEAR) car les deux enfants hospitalisés durant la
période de l’enquête étaient trop jeunes et même les parents n’avaient pas
encore été informés. Nous n’avons pas été saisi non plus pour un enfant
porteur connu du vih, revenant en consultation. Nous avions demandé à
être saisi chaque fois qu’il en était ainsi et notamment lorsque l’enfant ou
l’accompagnant était informé du diagnostic.
57
* du sexe :
SEXE
|
FEMININ
MASCULIN
Total |
Freq.
57
43
100
Pourcent
57.0%
43.0%
100.0%
Cum.
57.0%
100.0%
Ce tableau de répartition des pvvih selon le sexe montre une majorité de
femme (57%). La valeur de ce chiffre pourrait être atténuée si l’on tenait
compte du biais de sélection introduit par le recrutement de femmes
exclusivement, au niveau de l’IHS, mais les femmes resteraient quandmême majoritaires. En effet, en soustrayant les 9 de l’IHS, le taux de
femmes serait alors de 52,7% (48 sur 91).
* de l’ âge :
TRANCHE D’AGES | Freq.
15 à 30 ans
19
31 à 45 ans
58
46 à 60 ans
23
Total
| 100
Obs
100
Total
3819
Moy
38.190
Pourcent
19.0%
58.0%
23.0%
100.0%
Cum.
19.0%
77.0%
100.0%
Variance Ecart type Erreur type
68.539 8.279
0.828
Minimum Centile 25 Médiane Centile 75 Maximum Mode
22.000 32.000 37.000 45.000 57.000 35.000
"t" de Student pour tester si la moyenne diffère de 0.
T statistique = 46.130, ddl = 99 Valeur de p= 0.00000
Le recrutement au niveau des pvvih n’ayant concerné exclusivement que
les adultes, ce tableau de répartition en fonction de l’âge montre un âge
minimum de 22 ans, un âge maximum de 57 ans et une moyenne d’âge de
38,19 ans avec un écart-type à 8,279. La majorité (58%) de cette
population avaient entre 31 et 45 ans, les moins de 31 ans constituant 19%.
58
* de la nationalité :
NATIONALITE
ETRANGERE
SENEGALAISE
Total
| Freq.
| 2
| 98
| 100
Pourcent
2.0%
98.0%
100.0%
Cum.
2.0%
100.0%
Ce tableau de répartition en fonction de la nationalité des pvvih révèle
comme on pouvait s’y attendre une majorité écrasante (98%) de sénégalais.
Cependant, les étrangers et notamment les européens ou les expatriés
bénéficiant des moyens financiers importants n’utilisent pas souvent le
service public où nous avons recruté le plus de pvvih. Mais il reste que
certaines pvvih de la sous-région viennent parfois au Sénégal juste pour se
faire traiter lorsqu’ils en ont les moyens et ne sont donc pas résidents.
* du statut familial:
STATUT FAMILIAL | Freq.
CELIBATAIRES
12
DIVORCES
26
MARIES
52
VEUFS
10
Total
| 100
Pourcent
12.0%
26.0%
52.0%
10.0%
100.0%
Cum.
12.0%
38.0%
90.0%
100.0%
Les pvvih mariées ont constitué la majorité (52%) au regard de ce tableau
de répartition selon le statut familial, devant les divorcées (26%), les
célibataires (12%) et les veufs (10%). C’est dire que 88% avaient connu
une vie de couple. Cela est en adéquation avec le caractère hétérosexuel de
la transmission du virus en Afrique, reconnu par la plupart des auteurs.
*selon le sexe et le statut familial:
STATUT FAMILIAL
SEXE |CELIBATAIRES DIVORCES MARIES VEUFS Total
FEMININ
7
18
24
8
57
MASCULIN
5
8
28
2
43
Total
|
12
26
52
10
100
Une valeur attendue est < 5. Khi non valable.
Khi =
6.25
Degrés de liberté =
3
p = 0.10007516
59
Dans ce tableau de répartition des pvvih en fonction du sexe et du statut
familial, il peut être noté que les hommes mariés étaient plus représentés
(28%) dans l’échantillon, suivis des femmes mariées (24%) et des femmes
divorcées (18%). De plus, les hommes n’étaient majoritaires que lorsque
leur statut familial correspondait à celui de marié, dans tous les autres cas
les femmes prédominaient.
* du lieu de résidence :
RESIDENCE
|
BANLIEUE DAKAROISE
DAKAR
REGIONS
Total
|
Freq.
57
24
19
100
Pourcent
57.0%
24.0%
19.0%
100.0%
Cum.
57.0%
81.0%
100.0%
Dans ce tableau de répartition des pvvih en fonction de la résidence, plus
de la moitié (57%) résidaient dans la banlieue dakaroise (Pikine,
Guédiawaye, Parcelles assainies, Grand-Yoff, Ouakam, Yoff, Rufisque,
Yeumbeul, Mbao, Thiaroye ...) contre 24% dans la ville de Dakar et ses
environs immédiats et 19% venaient de l’intérieur du pays. Les étrangers
que nous avons recrutés résidaient tous à Dakar.
Cette majorité de "banlieusards" pourraient s’expliquer par le fait qu’ils
constituent la frange de la population la plus démunie ayant surtout recours
aux structures publiques telles que l’hôpital de Fann où les tarifs sont plus
abordables et où le recrutement a été le plus important.
60
* du niveau d’étude :
Notons d’emblée qu’au Sénégal, il est dispensé deux types d’enseignement
dont le plus officiel dans des établissements publiques et parfois privés
utilisant comme langue de travail surtout le français, des langues étrangères
étant introduites à partir du cycle secondaire. Le second type
d’enseignement est coranique souvent associé à l’arabe qui tend à être de
plus en plus officiel. Il reste surtout du domaine privé, mais engage une
masse non négligeable de musulmans notamment pour l’éducation
religieuse. Cependant, les sénégalais ne sont pas souvent capables de
comprendre la signification d’un discours en arabe et les informations
émises en arabe sont également rares dans notre pays. Ainsi, nous n’avons
considéré que l’enseignement en langue française dans la variable niveau
d’étude.
NIVEAU D’ETUDE
AUCUN
PRIMAIRE
SECONDAIRE
SUPERIEUR
Total
| Freq.
41
24
28
7
| 100
Pourcent
41.0%
24.0%
28.0%
7.0%
100.0%
Cum.
41.0%
65.0%
93.0%
100.0%
Dans la répartition selon le niveau d’étude, 41% des pvvih n’avaient reçu
aucune instruction à l’école, tandis que seuls 7% avaient atteint le niveau
supérieur c’est à dire au delà du baccalauréat. Toutefois cela ne nous
permet pas de lier la probabilité d’être infecté avec le niveau d’étude car,
sans chercher plus loin, le même tableau montre un nombre plus important
(28%) de pvvih ayant atteint le cycle secondaire d’études que de pvvih
ayant arrêté leurs études au cycle primaire (24%). De plus sur l’ensemble,
il y avait plus de pvvih ayant reçu une instruction que de pvvih n’en ayant
reçu aucune à l’école.
61
* de l’ethnie :
ETHNIE
WOLOF
PULAAR
SEREER
AUTRES
Total
| Freq.
67
16
8
9
| 100
Pourcent
67.0%
16.0%
8.0%
9.0%
100.0%
Cum.
67.0%
83.0%
91.0%
100.0%
Dans la répartition selon l’ethnie, les pvvih étaient majoritairement des
wolofs (67%) puis des pulaar (16%) tandis que les sereer représentaient 8%
et les autres ethnies (Manding, Joola, Naar,...) 9%. Ces chiffres ne nous
autorisent à aucune interprétation car de plus en plus les gens accordent
moins d’importance à l’ethnie et d’aucuns, ne sachant plus de quelle ethnie
ils font partie, se réclament Wolofs.
* de la religion:
RELIGION
CHRETIENNE
MUSULMANE
Total
| Freq.
6
94
| 100
Pourcent
6.0%
94.0%
100.0%
Cum.
6.0%
100.0%
Au regard de ce tableau de répartition des pvvih selon leur religion, il n’y a
pas de surprise en constatant la majorité des musulmans (94%) dans un
pays fortement islamisé. Nous n’avions pas rencontré de pvvih d’une autre
religion en dehors du christianisme et de l’islam.
* de la profession :
GROUPE D’AGES
CATEGORIE
PROF.
| >30 ans
Sans profession
17 (22.1%)
Avec profession
60 (77.9%)
Total
| 77 (84.6%)
15à30 ans |
Total
6 (42.9%)
23 (25.3%)
8 (57.1%)
68 (74.7%)
14 (15.4%) |
91 (100.0%)
62
Analyse d’un tableau
Odds ratio
0.38
Limites de confiance de l’OR selon Cornfield à 95% 0.10< OR<1.46
Estimation du maximum de vraissemblance de l’OR (EMV) 0.38
Lim. exactes de conf. à 95% pour estim. max. vraiss. 0.10< OR<1.53
Lim. exactes Mid-P à 95% pour estim. max. vraiss. 0.11< OR<1.33
Proba. de l’estim. max. vraiss. <= 0.38 si l’OR de la pop.=1.0 0.0980
Risque relatif de (GROUPE D’AGE= >30) pour (CATEGORIE=Sans
prof.) 0.84
Limites de confiance du RR à 95%
0.65 < RR < 1.08
Ignorez le risque relatif s’il s’agit d’une étude cas-témoins
Khi2
p
----------- ------------Non-corrigé:
Mantel-Haenszel:
Yates corrigé:
2.71
2.68
1.72
0.09983312
0.10171489
0.18972676
Test exact de Fisher: Valeur de p - unilatéral: 0.0980204
Valeur de p - bilatéral: 0.1770987
Une valeur attendue est < 5; résultats exacts de Fisher recommandés.
Les pvvih ayant partagé ont généralement une profession (74,7%) quelque
soit leur âge : entre 15 et 30 ans (57,1%), plus de 30 ans (77,9%). Ceux qui
ont plus de 30 ans représentent 84,6% de l’échantillon total.
63
PROFESSION
Sans
Mécaniciens
Couturiers
Commerçants
Chauffeurs
Enseignants
Ménagères
Autres
Total
| Freq.
23
3
3
26
3
5
7
30
| 100
Pourcent
23.0%
3.0%
3.0%
26.0%
3.0%
5.0%
7.0%
30.0%
100.0%
Cum.
23.0%
26.0%
29.0%
55.0%
58.0%
63.0%
70.0%
100.0%
Dans ce tableau de répartition des pvvih en fonction de leur profession,
nous avions répertorié une trentaine de professions différentes dont la plus
représentée était celle des commerçants (26%). Ceux qui n’avaient aucune
profession constituaient une frange importante (23%) de cette population
surtout si l’on considère en plus les ménagères (7%) qui sont en général
femme au foyer. Le taux serait alors corrigé à 30%, soit plus que les
commerçants. Les mécaniciens, les couturiers et les chauffeurs
représentaient dans chaque catégorie 3% contre 5% pour les enseignants.
Les autres professions (30%) étaient représentées par les secrétaires,
marins, bijoutiers, dessinateurs-batiments, restauratrices et ingénieurs (pour
2% chacune), ensuite par les coiffeuses, menuisiers, agents municipaux,
photographes, éleveurs, jardiniers, artistes-peintres, boulangers,
antiquaires, marabouts, vulcanisateurs, agents de santé communautaire,
attachés de directeur d’entreprise, machinistes-typographes, cuisiniers,
courriers, artistes-danseuses et maçons (pour 1% chacune).
Caractéristiques particulières:
*en fonction du partage ou non de la confidentialité:
PARTAGE | Freq.
+(OUI)
54
- (NON)
46
Total
| 100
Pourcent
54.0%
46.0%
100.0%
Cum.
54.0%
100.0%
64
RÉPARTITION DES PVVIH EN FONCTION DU PARTAGE
DE LA CONFIDENTIALITÉ
46,00%
54,00%
N'ayant pas partagé
Ayant partagé
Le graphique qui représente la répartition des pvvih selon qu’ils avaient ou
non partagé la confidentialité sur leur statut sérologique montre une
majorité (54%) ayant partagé. Ce fait pourrait être vérifié si certains biais
étaient contrôlables: En effet, par exemple dans le mode de recrutement, la
pvvih nous été présentée par son médecin-traitant ou un des soignants qui
la prenait en charge dans le domaine du vih/sida. Ainsi, ce dernier
choisissait souvent celui qui lui poserait le moins de problème c’est à dire
donc qui ne s’opposerait pas fermement à ce que son secret soit partagé,
notamment avec une personne qu’il ne connaissait pas jusque là. Il va de
soit qu’alors, il y’avait plus de probabilité que ce dernier partagea le secret
de sa séropositivité avec un membre de son entourage. De plus, dans cette
étude, étaient laissé de côté tous ceux qui n’étaient pas encore informés de
leur statut sérologique au moment de notre passage, même si celui-ci est
déjà connu par les soignants. Nous ne pourrions donc dire en aucun cas que
le secret est le plus souvent partagé chez les pvvih, ne serait-ce que dans
cet échantillon. Toutefois nous pouvons noter qu’ il est partagé bien des
fois.
65
*en fonction de la notion d’hospitalisation:
°Avant l’enquête:
Hospitalisation Antérieure |
DEJA HOSPITALISES
|
JAMAIS HOSPITALISES |
Total
|
Freq.
62
38
100
Pourcent
62.0%
38.0%
100.0%
Cum.
62.0%
100.0%
Ce tableau montre la répartition des pvvih selon qu’elles avaient été
hospitalisées ou non avant le moment de l’enquête. Ainsi, une majorité
62% l’avaient déjà été. Les hospitalisations sont en effet fréquentes chez
les pvvih et peuvent être à l’origine de la suspicion par la famille rendant
difficile la discrétion du diagnostic pour le malade lui-même.
*Au moment de l’enquête:
Condition de recrutement
EN AMBULATOIRE
EN HOSPITALISATION
Total
| Freq.
|
36
|
64
| 100
Pourcent
36.0%
64.0%
100.0%
Cum.
36.0%
100.0%
Ce tableau montre la répartition des pvvih selon qu’elles avaient été
recrutées en hospitalisation ou en ambulatoire. Là également, la majorité
(64%) l’avait été en hospitalisation. Toutefois, il faut relever ici que les
patients hospitalisés étaient plus accessibles à l’enquête lorsqu’ils avaient
la capacité de répondre aux questions( ce qui n’était pas souvent le cas) car
il était alors possible d’aménager l’espace et le temps pour un entretien
dans des conditions adéquates.
66
DURÉE ANNONCE | Freq.
<1mois
11
1à6mois
21
6à12mois
20
>1à2ans
20
>2à3ans
3
>3à4ans
10
>4à5ans
6
>5ans
9
Total
| 100
1 à 24mois
61
Pourcent
11.0%
21.0%
20.0%
20.0%
3.0%
10.0%
6.0%
9.0%
100.0%
61.0%
Cum.
11.0%
32.0%
52.0%
72.0%
75.0%
85.0%
91.0%
100.0%
Les pvvih ont reçu pour la plupart l’information sur leur statut sérologique
un mois à 2 ans (61%) avant l’enquête et le plus souvent depuis 1 à 6 mois
(21%).
DELAI PARTAGE | Freq.
Jamais
46
>1jour et <1mois
13
1à6mois
3
>6à12mois
1
>1à2ans
1
>2à3ans
5
>3à4ans
1
Même jour
24
Rupture du SM
6
Total | 100
< 1 mois
37
Pourcent
46.0%
13.0%
3.0%
1.0%
1.0%
5.0%
1.0%
24.0%
6.0%
100.0%
37.0%
Cum.
46.0%
59.0%
62.0%
63.0%
64.0%
69.0%
70.0%
94.0%
100.0%
Cette information n’a pas été partagée avec l’entourage dans 46% des cas,
mais l’a été le même jour dans 24% et dans le premier mois dans 37% des
cas. Dans 6% des cas, il y’a eu rupture pure et simple du secret médical,
l’entourage ayant été informé sans le consentement préalable de la pvvih.
67
Synthèse:
Au vu de cette série de tableaux de répartition dans la population totale
d’enquête, nous pouvons retenir que :
La majorité (80%) des pvvih ont été recrutées au niveau de l’hôpital de
Fann dont 48% au service des maladies infectieuses, 20% au centre de
traitement ambulatoire et 12% en pneumologie. Cela se comprend si l’on
considère que c’est le centre de référence en matière de prise en charge de
l’infection à vih au Sénégal.
La pvvih type est ainsi une femme (57%) âgée de 38,19 ans (moyenne
d’âges), de nationalité sénégalaise (98%), mariée (52%), résidant dans la
banlieue dakaroise (57%), n’ayant pas été scolarisée (41%), d’ethnie Wolof
(67%), musulmane (94%), commerçante (26%). Elle partage plus souvent
la confidentialité (54%). Elle est recrutée au cours de sa dernière
hospitalisation (64%) après au moins une auparavant (62%).
B/Caractéristiques des pvvih ayant partagé la confidentialité:
Dans les tableaux suivants, nous nous intéresserons surtout au taux de
partage de la confidentialité parmi les pvvih c’est à dire le nombre de
personnes ayant partagé sur le nombre de personnes n’ayant pas partagé.
68
Répartition des pvvih ayant partagé:
*selon la structure:
PARTAGE
STRUCTURE |
+ (OUI)
CTA
14 (70.0%)
HPD
4 (100.0%)
ICS
0 (00.0%)
IHS
2 (22.2%)
MI
22 (45.8%)
PNO
6 (50.0%)
RNP
6 (100.0%)
Total
| 54 (54.0%)
- (NON)
6 (30.0%)
0 (00.0%)
1 (100.0%)
7 (87.8%)
26 (54.2%)
6 (50.0%)
0 (00.0%)
46 (46.0%)
|
|
Total
20
4
1
9
48
12
6
100
Une valeur attendue est < 5. Khi non valable.
Khi = 16.78
Degrés de liberté =
6
p = 0.01013273 <--En dehors du RNP+ où les pvvih sont sensé avoir partagé au moins avec
leurs pairs et de l’HPD où le recrutement a été faible compte-tenu des
conditions au moment de l’enquête et par rapport au nombre de pvvih qui
nous a été signalé1, le CTA (70%) et la PNO (50%) sont les services où les
pvvih ont le plus partagé la confidentialité. Par contre l’IHS (87,8%) et les
MI (54,2%) sont les services où le secret est le moins partagé. Aux ICS, la
seule pvvih recrutée n’a pas partagé.
1Selon
le médecin responsable de l’unité où nous avons effectué l’enquête, l’HPD serait le second centre
de référence en matière de prise en charge des pvvih et comptabilise un grand nombre de pvvih dans sa
clientelle.
69
STRUCTURE | Freq.
CTA
14
HPD
4
IHS
2
MI
22
PNO
6
RNP
6
Total
| 54
(MI+CTA+PNO)
42
Pourcent
25.9%
7.4%
3.7%
40.7%
11.1%
11.1%
100.0%
Cum.
25.9%
33.3%
37.0%
77.8%
88.9%
100.0%
Taux de partage
14/20=70.0%
4/4=100.0%
2/9=22.2%
22/48=45.8%
6/12=50.0%
6/6=100%
42/80=52.5%
Dans ce tableau mettant en évidence le taux de partage selon les différentes
structures, il apparaît que le plus souvent les patients partageaient la
confidentialité sauf au niveau de l’IHS (22,2%), en particulier chez les
prostituées et dans une moindre mesure au service des MI (45,8%). Au
CTA, il y’avait un fort taux de partage (70%). A l’HPD, les quatre pvvih
recrutées ont partagé le secret de leur statut sérologique, tout comme les six
du RNP qui ont partagé au moins avec leur paires. A l’HPD, le fait de
n’avoir pas pu interviewer un plus grand nombre de patients nous a peutêtre empêché de rencontrer ceux qui n’ont pas partagé. Par ailleurs, le seul
patient recruté au niveau des ICS n’a pas partagé. Dans les autres structures
(Sonatel: SONAT; Port Autonome de Dakar: PAD; HEAR et HALD) nous
n’avions pas pu recruter de pvvih même si on nous avaient signalé leur
existence.
*selon le sexe:
SEXE
| Freq.
FEMININ
| 30
MASCULIN
| 24
Total
| 54
(Corrigé: FEMININ)
Pourcent
55.6%
44.4%
100.0%
Cum.
55.6%
100.0%
Taux de partage
30/57=52.6%
24/43=55.8%
28/48=58.3%
Ici, les taux de partage en fonction du sexe montrent que les hommes
partageaient plus souvent que les femmes. Mais si l’on considère le
recrutement de femmes exclusivement au niveau de l’IHS, ces rapports
pourraient être modifiés. En effet, en excluant cette portion de
l’échantillon, donc en soustrayant 9 du total et 2 de ceux qui avaient
partagé, le taux de partage chez les pvvih de sexe féminin deviendrait
70
58,3% (28/48). Ainsi, en dehors de l’IHS, les femmes partageraient plus
souvent que les hommes.
*selon l’âge:
AGE
15 à 30 ans
31 à 45 ans
46 à 60 ans
Total
Obs
54
| Freq.
| 14
| 26
| 1
| 54
Pourcent
25.9%
48.2%
25.9%
100.0%
Cum.
25.9%
74.1%
100.0%
Taux de partage
14/19=73.7%
26/58=44.8%
14/23=60.9%
Total Moy Variance Ecart type Erreur type
2016 37.333 79.698 8.927 1.215
Minimum Centile 25 Médiane Centile 75 Maximum Mode
22.000 30.000 36.000 46.000 57.000 26.000
"t" de Student pour tester si la moyenne diffère de 0.
T statistique = 30.731, ddl = 53Valeur de p= 0.00000
De ce tableau nous remarquons que le taux de partage de la confidentialité
en fonction de l’âge était moins important (44,8%), soit moins de la moitié
des patients, dans la tranche d’âges de 31 à 45 ans où il y’avait pourtant le
maximum de pvvih par rapport à l’ensemble de l’échantillon. Chez les
moins de trente ans notamment, le taux était largement au dessus de la
moyenne (73,7%). Il s’agissait généralement de personnes dépendant
financièrement et moralement de leurs parents ou de leur famille car
souvent célibataires vivant encore sous le toit et l’autorité de ces derniers.
*selon la nationalité:
NATIONALITE
ETRANGERE
SENEGALAISE
Total
| Freq.
2
52
| 54
Pourcent
Cum.
3.7%
3.7%
96.3%
100.0%
100.0%
Taux de partage
2/2=100.0%
52/98=53.1%
71
A partir de ce tableau, il apparaît que les étrangers expatriés partageraient
plus souvent (100%) que les sénégalais (53,1% d’entre eux) le secret sur
leur séropositivité, mais nous n’en avions recruté que deux.
*selon le statut familial:
STATUT FAMILIAL | Freq.
CELIBATAIRES
8
DIVORCES
7
MARIES
33
VEUFS
6
Total
| 54
Pourcent
14.8%
13.0%
61.1%
11.1%
100.0%
Cum.
14.8%
27.8%
88.9%
100.0%
Taux de partage
8/12=66.7%
7/26=26.9%
33/52=63.5%
6/10=60.0%
Ce tableau montre un taux de partage faible (26,9%) chez les pvvih ayant
divorcé. Par rapport à leur statut familial, les autres partageraient beaucoup
plus souvent. Le statut de divorcé empêcherait-il le partage de la
confidentialité ? Cela peut se comprendre pour une personne ayant déjà
fait l’expérience de l’échec d’une tentative de partager quelque chose
d’intime: la vie conjugale.
*selon le niveau d’étude:
NIVEAU D’ETUDE | Freq.
AUCUN
18
PRIMAIRE
14
SECONDAIRE
20
SUPERIEUR
2
Total
| 54
Pourcent
Cum.
33.3%
33.3%
25.9%
59.3%
37.0%
96.3%
3.7%
100.0%
100.0%
Taux de partage
18/41=43.9%
14/24=58.3%
20/28=71,4%
2/7=28,6%
Ce tableau montre des taux de partage de la confidentialité qui étaient
faibles pour les non instruits (43,9%) mais surtout pour ceux parmi les
pvvih qui avaient atteint le niveau supérieur dans leur scolarité (28,6%). En
dehors de ces derniers, le taux de partage semblerait augmenter d’autant
plus que le niveau d’étude est plus élevé. D’autres facteurs interviendraient
peut-être chez les plus instruits.
72
*selon le lieu de résidence:
RESIDENCE
| Freq.
BANLIEUE dakaroise 27
DAKAR
15
REGIONS
12
Total
| 54
Pourcent
50.0%
27.8%
22.2%
100.0%
Cum.
50.0%
77.8%
100.0%
Taux de partage
27/57=47.4%
15/24=62.5%
12/19=63.1%
Ce tableau permet de noter que c’est dans la banlieue dakaroise où nous
avions relevé le maximum de pvvih que le taux de partage était le plus bas.
Le niveau socio-économique généralement bas de cette population
pourrait-il expliquer ce phénomène ? Souvent, certains nous ont confié
qu’il ne servait à rien d’exposer son problème à quelqu’un qui n’en avait
pas la solution. Nous attendions que la solidarité puisse se manifester en
dehors de tout pouvoir financier, mais les bénéfices possibles n’en
vaudraient peut-être pas le risque d’un partage qui pourrait être
inopportun. D’autre part, ce sont les pvvih venant des régions qui ont le
plus souvent partagé la confidentialité. Le réseau de solidarité y serait peutêtre plus efficace, ne serait-ce que dans l’entourage de ces derniers et aurait
permis de rassembler les moyens pour aller se faire soigner dans la
capitale.
*selon la profession:
PROFESSION | Freq.
Sans prof.
12
Commerçants
12
Enseignants
3
Ménagères
4
Autres
23
Total
| 54
( Sans prof.Corrigé) 16
Pourcent
22.2%
22.2%
5.6%
7.4%
42.6%
100.0%
29.6%
Cum.
22.2%
64.8%
85.2%
96.3%
Taux de partage
12/23=52.2%
12/26=46.1%
3/5=60.0%
4/7=57.1%
16/30=53.3%
Au regard de ce tableau, il apparaît que le taux de partage le plus faible
(46,1%) se retrouve chez les commerçants qui sont aussi ceux dont la
profession a été la plus représentée (26%) dans l’échantillon total. Ils
étaient alors suivi des "sans profession" (23%) qui ont partagé dans 52,2%
73
des cas. Ce taux reste toujours faible par rapport aux autres professions qui
ont des taux variables entre 57,1 pour les ménagères et 100% compte non
tenu de l’importance du nombre de personnes dans chaque catégorie. En
effet dans plusieurs professions, une seule pvvih a été recrutée.
*selon la religion:
RELIGION
| Freq.
CHRETIENNE
5
MUSULMANE
49
Total
| 54
Pourcent
9.3%
90.7%
100.0%
Cum.
9.3%
100.0%
Taux de partage
5/6=83.3%
49/94=52.1%
A partir de ce tableau, nous pouvons remarquer que les chrétiens ont
partagé plus souvent (83,3%) que les musulmans (52,1%). Cependant,
quelque soit leur religion, les pvvih ont partagé le secret de leur
séropositivité dans la plupart des cas. Il faut noter que les pvvih recrutées
n’appartenaient à aucune autre religion en dehors des deux précitées.
*selon l’ethnie:
ETHNIE
AUTRES
PULAAR
SEREER
WOLOF
Total
| Freq.
6
5
6
37
| 54
Pourcent
11.1%
9.3%
11.1%
68.5%
100.0%
Cum.
11.1%
20.4%
31.5%
100.0%
Taux de partage
6/9=66.7%
5/16=31.2%
6/8=75.0%
37/67=55.2%
Ce tableau montre un taux de partage plus important (75%) chez les
"Sereer" par rapport aux autres ethnies dont les "Pulaar" qui ont enregistré
le plus faible taux (31,2%). Ces derniers seraient d’ailleurs les seuls à ne
pas partager plus souvent la confidentialité. Nous ne trouvons pas
l’explication de cette situation.
74
Caractéristiques particulières:
*selon la notion d’hospitalisation:
Hospitalisation
Antérieure
| Freq.
Pourcent
Cum.
DEJA hospitalisés
34
63.0%
63.0%
JAMAIS hospitalisés
20
37.0% 100.0%
Total
| 54
100.0%
Taux de partage
34/62=54.8%
20/38=52.6%
Nous pouvons retenir de ce tableau que ceux qui avaient déjà été
hospitalisés avaient partagé plus souvent (54,8%) que ceux qui ne l’avaient
pas été (52,6%) avant l’enquête. Toutefois dans les cas, la confidentialité a
souvent été partagée.
*selon la condition de recrutement:
Condition à l’enquête | Freq.
EN AMBULATOIRE
19
EN HOSPITALISATION 35
Total
| 54
Pourcent Cum. Taux de partage
35.2%
35.2%
19/36=52.8%
64.8% 100.0%
35/64=54.7%
100.0%
Ici aussi, ce sont les pvvih hospitalisées au moment de l’enquête qui ont le
plus souvent partagé (54,7%) le secret de leur séropositivité que celles
recrutées en ambulatoire (52,8%). Et dans les deux cas, ce secret a été très
souvent partagé.
75
*selon la durée de l’annonce:
DURÉE ANNONCE | Freq.
<1mois
2
1à6mois
11
>6à12mois
13
>1à2ans
11
>2à3ans
2
>3à4ans
6
>4à5ans
3
>5ans
6
Total
|
54
(1mois à 2 ans:)
35
Pourcent
3.7%
20.4%
24.1%
20.4%
3.7%
11.1%
5.6%
11.1%
100.0%
64.9%
Cum.
3.7%
24.1%
48.1%
68.5%
72.2%
83.3%
88.9%
100.0%
La majorité des pvvih ayant partagé ont reçu l’information sur leur
séropositivité entre 1mois et 2 ans (64,9%) et notamment entre 6 et 12
mois (24,1%).
*selon le délai du partage:
Selection courante: PARTAGE="Y"
DÉLAI PARTAGE |
>1jour et<1mois
1à6mois
>6à12mois
>1à2ans
>2à3ans
>3à4ans
même jour
Rupture du SM
(avant annonce)
Total
(<1mois)
Freq.
13
3
1
1
5
1
24
6
| 54
37
Pourcent
24.1%
5.6%
1.9%
1.9%
9.3%
1.9%
44.4%
11.1%
100.0%
68,5%
Cum.
24.1%
29.6%
31.5%
33.3%
42.6%
44.4%
88.9%
100.0%
La majorité des pvvih ayant partagé la confidentialité l’ont fait dans le
premier mois ayant suivi l’annonce du diagnostic (68,5%), le plus souvent
le jour même de cette annonce (44,4%).
76
Synthèse:
La pvvih type qui a partagé l’information sur son statut sérologique vient
de Fann (77,7%) (40,7% des maladies infectieuses, 25,9% du CTA, 11,1%
de PNO). Il s’agit de femme (55,6%), d’âge moyen 37,33 ans, de
nationalité sénégalaise (96,3%), mariée (61,1%), ayant atteint le cycle
secondaire d’étude (37%), commerçante (22,2%) ou sans profession
(22,2%), musulmane (90,7%), résident en banlieue dakaroise (50%),
d’ethnie Wolof (68,5%), déjà hospitalisée (63%) et reçue en hospitalisation
(64,8%). Elle a reçu l’information sur sa séropositivité depuis 6 à12 mois
(24,1%) et l’a partagée le même jour (44,4%) avec un frère ou une soeur
(37%) qu’elle a choisi(e) pour éviter le risque de rejet (32,1%) et par
besoin de soutien moral (18,9%) et de prise en charge (17%).
Le taux de partage de la confidentialité, mesuré par le rapport du nombre
de pvvih ayant partagé sur le nombre de pvvih total semble être d’autant
plus important que la pvvih :
- recrutée en dehors de l’IHS (22,2%) ou au niveau du RNP et de l’HPD
(100%) et à un degré moindre au niveau du CTA (70%);
- de sexe féminin (58,3%);
- d’un âge compris entre 15 et 30 ans (73,7%);
- de nationalité étrangère (100%);
- célibataire (66,7%);
- ayant un niveau d’étude limité au cycle secondaire (71,4%);
- résidant dans les régions de l’intérieur du pays (63,1%);
- ayant une profession qui n’est pas commerçant (46,1%);
- chrétienne (83,3%);
- (75%);
- déjà hospitalisée (54,8%);
a été recrutée en cours d’hospitalisation (54,7%).
77
II/Caractéristiques générales des soignants
A/Caractéristiques socioprofessionnelles:
Répartition des soignants
*Selon la structure:
STRUCTURE | Freq.
CTA
2
HALD
3
HEAR
13
HPD
8
ICS
1
IHS
2
MI
6
PAD
1
PNO
2
SONAT
1
Total
|
39
(CTA+MI+PNO) 10
Pourcent
5.1%
7.7%
33.3%
20.5%
2.6%
5.1%
15.4%
2.6%
5.1%
2.6%
100.0%
25.6%
Cum.
5.1%
12.8%
46.2%
66.7%
69.2%
74.4%
89.7%
92.3%
97.4%
100.0%
Ce tableau de répartition des soignants en fonction de la structure montre
un important recrutement en pédiatrie de l’HEAR (33,3%). Ensuite
viennent l’HPD puis les MI. Dans les services médicaux d’entreprise (ICS,
PAD, SONAT), un seul soignant a été recruté par service.
Selection courante: TYPEMALADE="2"(Adultes)
STRUCTURE |
Freq.
CTA
2
HALD
3
HPD
8
ICS
1
IHS
2
MI
6
PAD
1
PNO
2
SONAT
1
Total
|
26
(CTA+MI+PNO)
10
Pourcent
7.7%
11.5%
30.8%
3.8%
7.7%
23.1%
3.8%
7.7%
3.8%
100.0%
38.5%
Cum.
7.7%
19.2%
50.0%
53.8%
61.5%
84.6%
88.5%
96.2%
100.0%
78
Ce tableau ne concerne que les services accueillant des adultes. Les
soignants ont été recrutés majoritairement à l’hôpital de Fann (38,5%),
mais chaque service pris isolément, c’est l’HPD qui offre le grand taux de
soignants (30,8%) suivi du service des MI (23,1%).
*Selon le sexe:
SEXE
FEMININ
MASCULIN
Total
| Freq.
| 21
| 18
| 39
Pourcent
53.8%
46.2%
100.0%
Cum.
53.8%
100.0%
Sur l’ensemble des soignants pour enfants et pour adultes, nous avons
recruté plus de femmes que d’hommes (53,8%).
SEXE
FEMININ
MASCULIN
Total
| Freq.
|
10
|
16
|
26
Pourcent
38.5%
61.5%
100.0%
Cum.
38.5%
100.0%
Tandis que parmi les soignants pour adultes spécifiquement, les hommes
prédominaient (61,5%).
*Selon l’âge:
AGE
25 à 35 ans
36 à 45 ans
46 à 55 ans
Total
| Freq.
| 12
| 16
|
9
| 39
Pourcent
30.8%
43.6%
25.6%
100.0%
Cum.
30.8%
74.4%
100.0%
79
Obs
39
Total Moy Variance Ecart type Erreur type
1555 39.872 70.430
8.392 1.344
Minimum Centile 25 Médiane Centile 75 Maximum Mode
27.000 32.000 39.000 48.000
55.000 32.000
"t" de Student pour tester si la moyenne diffère de 0.
T statistique = 29.670, ddl = 38 Valeur de p= -0.00000
Dans l’échantillon total des soignants, l’ âge minimum était de 27 ans, le
maximum de 55 ans avec une moyenne d’ âge de 39,9 ± 8,39 ans; la
majorité des soignants se situant entre 36 et 45 ans (43,6%).
Selection courante: TYPEMALADE="2"(Adultes)
AGE
15 à 30 ans
31 à 45 ans
46 à 60 ans
Total
Obs
26
| Freq.
| 4
| 16
| 6
| 26
Pourcent
15.4%
61.5%
23.1%
100.0%
Cum.
15.4%
76.9%
100.0%
Total Moy Variance Ecart type Erreur type
1012 38.923 76.394
8.740 1.714
Minimum Centile 25 Médiane Centile 75 Maximum Mode
27.000 32.000
39.000 45.000
55.000 32.000
"t" de Student pour tester si la moyenne diffère de 0.
T statistique = 22.707, ddl = 25 Valeur de p= 0.00000
Tandis que dans les services de soins accueillant les patients adultes, les
soignants avaient un âge minimum à 27 ans, maximum à 55 ans avec une
moyenne à 38,9 ± 8,74 ans; pour une majorité ayant un age compris entre
31 et 45 ans (61,5%).
80
*Selon la catégorie professionnelle:
PROFESSION
MEDECIN
PARAMEDICAL
T. SOCIAL
Total
|
|
Freq.
19
14
6
39
Pourcent
48.7%
35.9%
15.4%
100.0%
Cum.
48.7%
84.6%
100.0%
Nous remarquons sur ce tableau que les médecins étaient plus représentés
dans l’échantillon global (48,7%).
Selection courante: TYPEMALADE="2"(Adultes)
PROFESSION
| Freq.
MEDECIN
15
PARAMEDICAL
7
T.SOCIAL
4
Total
| 26
Pourcent
57.7%
26.9%
15.4%
100.0%
Cum.
57.7%
84.6%
100.0%
C’est la même situation, si l’on ne considère pas l’HEAR, la représentation
des médecins est même plus importante (57,7%).
*Selon la nationalité:
NATIONALITE |
ETRANGERE
SENEGALAISE
Total
|
Freq.
2
37
39
Pourcent
5.1%
94.9%
100.0%
Cum.
5.1%
100.0%
Les soignants de nationalité sénégalaise étaient largement majoritaires dans
l’échantillon globale (94,9%).
Selection courante: TYPEMALADE="2"(Adultes)
NATIONALITE |
SENEGALAISE |
Total
|
Freq.
26
26
Pourcent
100.0%
100.0%
Cum.
100.0%
81
La population des soignants devenait exclusivement constituée de
sénégalais lorsqu’on s’adressait à des prestataires de soins aux pvvih
adultes.
Répartition selon l’expérience particulière de la prise en charge des
pvvih:
*Ancienneté dans l’activité de prise en charge des pvvih:
EXPERIENCE |
0 à 5 ans
6 à 10 ans
11 à 15 ans
Total |
Freq.
19
14
2
39
Pourcent
48.7%
35.9%
15.4%
100.0%
Cum.
48.7%
84.6%
100.0%
L’ancienneté des soignants dans les activités de prise en charge des pvvih
variait surtout entre 0 et 5 ans (48,7%) dans l’échantillon global.
Selection courante: TYPEMALADE="2"(Adultes)
EXPERIENCE |
0 à 5 ans
6 à 10 ans
11 à 15 ans
Total
|
Freq.
4
2
1
26
Pourcent
53.9%
26.8%
19.3%
100.0%
Cum.
53.9%
23.1%
26.9%
Cette ancienneté a varié de façon prépondérante dans la même tranche (0 à
5 ans) mais à un taux plus important parmi les soignants des services en
dehors de l’HEAR.
*Relation familiale avec pvvih:
FAMILLE |
NON
OUI
Total |
Freq.
23
16
39
Pourcent
59.0%
41.0%
100.0%
Cum.
59.0%
100.0%
82
Si dans l’échantillon global, les soignants n’ont pas plus souvent eu un
membre de leur famille atteint par le vih/sida (41%).
Selection courante: TYPEMALADE="2"(Adultes)
FAMILLE |
NON
OUI
Total
|
Freq.
12
14
26
Pourcent
46.2%
53.8%
100.0%
Cum.
46.2%
100.0%
Cela a été le cas (53,8%) lorsqu’on ne considérait plus le service de
pédiatrie HEAR.
*Participation à des séminaires de formation sur le vih/sida:
FORMATION
|
MOYENNE
PAUVRE
SATISFAISANT
TRES PAUVRE
Total
|
Freq.
13
18
4
4
39
Pourcent
33.3%
46.2%
10.3%
10.3%
100.0%
Cum.
33.3%
79.5%
89.7%
100.0%
Les soignants ont considéré souvent que leur formation par la participation
à des séminaires a été pauvre (46,2%), cela dans l’échantillon global,
Selection courante: TYPEMALADE="2"(Adultes)
FORMATION
|
TRES PAUVRE
PAUVRE
MOYENNE
SATISFAISANT
Total
|
Freq.
1
13
8
4
26
Pourcent
3.8%
50.0%
30.8%
15.4%
100.0%
Cum.
3.8%
53.8%
84.6%
100.0%
et encore plus (50%) quand nous ne considérions plus l’HEAR.
83
*Participation à des activités associatives dans le cadre de la lutte contre le
vih/sida:
Associations/Organismes |
NON
OUI
Total
|
Freq.
27
12
39
Pourcent
69.2%
30.8%
100.0%
Cum.
69.2%
100.0%
La participation à des activités associatives dans le cadre de la lutte contre
le vih/sida s’est observée moins souvent (30,8%) dans l’échantillon global
Selection courante: TYPEMALADE="2"(Adultes)
Associations/Organismes | Freq.
NON
16
OUI
10
Total |
26
Pourcent
61.5%
38.5%
100.0%
Cum.
61.5%
100.0%
que lorsque nous ne nous sommes intéressés qu’aux services d’adultes
(38,5%).
Synthèse:
Nous nous sommes proposés de distinguer les deux types de populations
(soignants en milieu adulte et population générale des soignants) à chaque
fois que cela pouvait être nécessaire c’est à dire lorsque pour la variable
étudiée, il y’avait des différences ou des similitudes significatives en ces
deux populations. Nous avions en effet recruté plus de soignants en
pédiatrie pour combler le déficit d’information liés à l’indisponibilité des
patients ou de leurs accompagnants2. Dans cette lancée, nous avions espéré
obtenir beaucoup d’informations sur la dynamique relationnelle avec la
famille ou l’accompagnant grâce aux paramédicaux et aux travailleurs
sociaux notamment qui sont en général proches des malades dans leurs
quotidiens à l’hôpital et parfois même en dehors.
2L’accompagnant
est souvent une personne de la même famille qui accompagne le patient à l’hôpital,
autant en ambulatoire qu’en hospitalisation. Il a pour rôle de l’aider et de constituer un relai avec le reste
de la famille et l’institution. La plupart des institutions sanitaires au Sénégal accepte ou encourage ce
phénomène.
84
Ainsi, dans l’échantillon total, le plus fréquemment le soignant venait de
l’HEAR (33,3%) , était médecin (48,7%), de sexe féminin (53,8%), âgé de
39,9 ans (moyenne d’âge), de nationalité sénégalaise (94,9%),
n’appartenait pas à une association ou un organisme de lutte contre le
vih/sida (69,2%), ne connaissait pas dans sa famille "élargie" une personne
séropositive (59%), avait une expérience particulière de prise en charge des
pvvih depuis 5 ans au plus (48,7%) et considérait que sa formation en
matière de counseling-sida en particulier était pauvre (46,2%).
Dans les structures de soins adultes, le soignant venait le plus souvent de
l’HPD (30,8%), était médecin (57,7%), de sexe masculin (61,5%), d’âge
moyen 38,9 ans, de nationalité sénégalaise (100%), n’appartenait pas à un
organisme ou une association de lutte contre le vih/sida (61,5%), ne
connaissait pas dans sa famille "élargie" une personne séropositive
(53,8%), avait une expérience particulière de prise en charge de pvvih
depuis 5 ans au plus (53,9%) et considérait que sa formation en matière de
counseling-sida en particulier était pauvre (50%).
B/Personnes indiquées par les soignants en général:
Les tableaux suivants montrent les taux des soignants qui indiquaient,
isolément ou dans un groupe, telle ou telle personne, par exemple dans le
premier tableau le conjoint a été indiqué par 13 soignants sur 39 soit
33,3%.
CONJOINT | Freq.
+ (OUI)
13
- (NON)
26
Total
|
39
PERSONNES3
RESSOURCES |
+ (OUI)
- (NON)
Total
|
3Chez
Pourcent
33.3%
66.7%
100.0%
Freq.
22
17
39
Pourcent
56.4%
43.6%
100.0%
Cum.
33.3%
100.0%
Cum.
56.4%
100.0%
les enfants, nous avons considéré que les parents ou les tuteurs représentent les personnes
ressources puisqu’ils sont en principe garants de la prise en charge.
85
ASSISTANTS
SOCIAUX
| Freq.
+ (OUI)
12
- (NON)
27
Total
| 39
Pourcent
30.8%
69.2%
100.0%
Cum.
30.8%
100.0%
EMPLOYEUR |
+ (OUI)
- (NON)
Total
|
Freq.
2
37
39
Pourcent
5.1%
94.9%
100.0%
Cum.
5.1%
100.0%
SOIGNANTS |
+ (OUI)
- (NON)
Total
|
Freq.
36
3
39
Pourcent
92.3%
7.7%
100.0%
Cum.
92.3%
100.0%
Pourcent
35.9%
64.1%
100.0%
Cum.
35.9%
100.0%
QCQ CHOISI/
PVVIH
| Freq.
+ (OUI)
14
- (NON)
25
Total
|
39
Ainsi dans l’échantillon global, nous pouvons noter que c’est surtout les
autres soignants (92,3%) qui étaient désignés par le soignant qui avait en
charge une pvvih, pour partager l’information sur le statut sérologique
positif, ensuite les personnes ressources (56,4%). Ces dernières étaient
celles qui étaient susceptibles d’apporter un soutien matériel et/ou moral
capable de modifier favorablement la prise en charge notamment lorsqu’il
y avait des problèmes. Les personnes choisies par la pvvih n’étaient
désignées que dans 35,9% des cas.
Selection courante: TYPEMALADE="2" (Adultes)
CONJOINT |
+(OUI)
-(NON)
Total
|
Freq.
13
13
26
Pourcent
50.0%
50.0%
100.0%
Cum.
50.0%
100.0%
86
Selection courante: TYPEMALADE="2" (Adultes)
PERSONNES
RESSOURCES | Freq.
Pourcent
+(OUI)
13
50.0%
-(NON)
13
50.0%
Total
|
26
100.0%
Selection courante: TYPEMALADE="2" (Adultes)
ASSISTANTS
SOCIAUX
| Freq.
Pourcent
+ (OUI)
5
19.2%
- (NON)
21
80.8%
Total
| 26
100.0%
Cum.
50.0%
100.0%
Cum.
19.2%
100.0%
Selection courante: TYPEMALADE="2" (Adultes)
EMPLOYEUR | Freq.
+ (OUI)
2
- (NON)
24
Total
|
26
Pourcent
7.7%
92.3%
100.0%
Cum.
7.7%
100.0%
Selection courante: TYPEMALADE="2" (Adultes)
SOIGNANTS |
+ (OUI)
- (NON)
Total
|
Freq.
25
1
26
Pourcent
96.2%
3.8%
100.0%
Cum.
96.2%
100.0%
Selection courante: TYPEMALADE="2" (Adultes)
Quiconque choisi
par la PVVIH | Freq.
+ (OUI)
14
- (NON)
12
Total
|
26
Pourcent
53.8%
46.2%
100.0%
Cum.
53.8%
100.0%
87
Lorsque les soignants d’adultes était considérés isolément, c’était toujours
les autres soignants qui étaient plus souvent désignés (96,2%) mais ils sont
suivis par les personnes choisies par les pvvih dans 53,8% des cas tandis
que les personnes ressources ne sont plus désignées que dans 50% des cas
au même titre que les conjoints (50%).
88
* Etendue du cercle de la confidentialité selon les soignants:
CERCLE DE LA
CONFIDENTIALITE
|
Conjoint; Pers. ressources; Assist.
sociaux; Quiconque choisi par pvvih
Conjoint; Pers. ressources; Assist.
sociaux; Employeur; Soignants
Conjoint; Pers. ress.;
Assist. sociaux; Soignants;
Qcq choisi par pvvih
Conjoint; Pers. ressources;
Soignants
Conjoint; Assistants sociaux;
Soignants; Qcq
Conjoint; Employeur; Soignant;
Qcq choisi par pvvih
Conjoint; Soignants;
Qcq choisi par pvvih
Pers. ressources;
Assistants sociaux
Pers. ressources; Assistants sociaux;
Soignants
Personnes ressources;
Soignants
Pers. ressources; Soignants;
Qcq choisi par pvvih
Assistants sociaux;
Soignants
Soignants
Soignants; Quiconque
choisi par la pvvih
Total
|
Freq.
Pourcent
Cum.
1
2.6%
2.6%
1
2.6%
5.1%
2
5.1%
10.3%
6
15.4%
25.6%
1
2.6%
28.2%
1
2.6%
30.8%
1
2.6%
33.3%
1
2.6%
35.9%
4
10.3%
46.2%
6
15.4%
61.5%
1
2.6%
64.1%
2
5
5.1%
12.8%
69.2%
82.1%
7
39
17.9%
100.0%
100.0%
Pers. ressources = Personnes ressources, Assist. socaux = Assistants
sociaux, Qcq choisi par pvvih = Quiconque choisi par la pvvih.
Dans l’échantillon global, les autres soignants et les personnes choisies par
la pvvih étaient le plus souvent cités ensemble (17,9%), ensuite les
89
soignants et les personnes ressources ensemble (15,4%). Le cercle semblait
ainsi limité à deux types de personnes le plus souvent mais les conjoints
étaient désignés pour rejoindre le dernier groupe aussi souvent (15,4%) que
ce même groupe était désigné. Dans un cinquième ordre, les soignants
étaient (12,8%) désignés isolément.
Selection courante: TYPEMALADE="2" (Adultes)
CERCLE DE LA
CONFIDENTIALITE
| Freq.
Pourcent
Conjoint; Pers. ressources; Assist.
sociaux; Quiconque choisi par pvvih
1
3.8%
Conjoint; Pers. ressources; Assist.
sociaux; Employeur; Soignants
1
3.8%
Conjoint; Pers. ress.;
Assist. sociaux; Soignants;
Qcq choisi par pvvih
2
7.7%
Conjoint; Pers. ressources;
Soignants
6
23.1%
Conjoint; Assistants sociaux;
Soignants; Qcq
1
3.8%
Conjoint; Employeur; Soignant;
Qcq choisi par pvvih
1
3.8%
Conjoint; Soignants;
Qcq choisi par pvvih
1
3.8%
Personnes ressources;
Soignants
2
7.7%
Pers. ressources; Soignants;
Qcq choisi par pvvih
1
3.8%
Soignants
3
11.5%
Soignants; Quiconque
choisi par la pvvih
7
26.9%
Total
| 26
100.0%
Cum.
3.8%
7.7%
15.4%
38.5%
42.3%
46.2%
50.0%
57.7%
61.5%
73.1%
100.0%
Pers. ressources = Personnes ressources; Assist. socaux = Assistants
sociaux; Qcq choisi par pvvih = Quiconque choisi par la pvvih.
90
Les données ne changeaient presque pas lorsqu’on excluait les soignants de
l’HEAR pour ne s’intéresser qu’aux services d’adultes sauf au niveau du
groupe constitué par les soignants et les personnes ressources qui était cité
moins souvent (7,7%).
*Accessibilité à l’information dans l’équipe des soignants:
QUI (dans équipe) | Freq.
AUCUN
3
IMPLIQUES
18
TOUS
18
Total | 39
Pourcent
7.7%
46.2%
46.2%
100.0%
Cum.
7.7%
53.8%
100.0%
Sur l’ensemble des soignants, 46,2% pensaient que l’information devait
être accessible à toute l’équipe, la même proportion (46,2%) voudrait
qu’elle ne concerne que ceux qui étaient impliqués dans la prise en charge
de la pvvih.
Selection courante: TYPEMALADE="2" (Adultes)
QUI (dans équipe) | Freq.
Aucun
3
Tout soignant
12
Soignants impliqués
11
Total
| 26
Pourcent
11.5%
46.2%
42.3%
100.0%
Cum.
11.5%
57.7%
100.0%
En milieu adulte, les données ne changeaient pas beaucoup. Les soignants
restaient dans la même proportion (46,2%) pour désigner toute l’équipe
comme destinataire de l’information sur le statut sérologique des pvvih,
tandis que le taux de ceux qui ne souhaitait pas donner l’information dans
l’équipe augmentait de 7,7 à 11,5%.
91
*Personnels à tenir en dehors de la confidentialité sur la séropositivité des
malades, dans les services de soins:
EXCLUS
|
Aucun
Pers. non impliquées
Non soignants
Tous sauf médecins
Total |
Freq.
10
14
13
2
39
Pourcent
25.6%
35.9%
33.3%
5.1%
100.0%
Cum.
25.6%
61.5%
94.9%
100.0%
Au niveau de l’échantillon total, 35,9% des soignants avaient tenu à
exclure les personnes non impliquées de la confidentialité sur la
séropositivité des patients contre 25,6% qui incluaient tout le personnel du
service ou du moins ne pouvaient les tenir à l’écart. 33,3% excluaient les
non soignants à savoir personnels d’entretien et de nettoyage, cuisiniers,
gardiens, brancardiers...). Une faible proportion (5,1%) soutenait que seuls
les médecins devaient être impliqués
dans la confidentialité.
Selection courante: TYPEMALADE="2" (Adultes)
EXCLUS
| Freq.
Pourcent
Aucun
7
26.9%
Pers. non impliqués
7
26.9%
Non soignants
11
42.3%
Tous sauf médecins
1
3.8%
Total |
26
100.0%
Cum.
26.9%
53.8%
96.2%
100.0%
Sans plus tenir compte du service de pédiatrie, ce sont surtout les non
soignants précédemment cités qui étaient exclus (42,3%).
Synthèse:
Les personnes choisies, pour partager le secret, sont très différentes. Les
soignants indiquent souvent dans l’entourage les partenaires sexuels et
surtout les conjoints (66,7%) dans les couples mono ou polygamiques.
Parfois, il leur a été possible d’identifier un proche, une personne ressource
(56,4%) susceptible de participer favorablement à la prise en charge
globale de la pvvih, comme destinataire potentiel de l’information. Dans le
92
cadre de la médecine d’entreprise, il s’agit presque toujours de l’employeur
(directeur de la société). Dans la famille, c’est souvent la personne la plus
en vue et la plus dévouée aux soins du malade depuis le début de son
itinéraire thérapeutique. Si d’emblée, l’indication est incitative dans le
premier cas, elle l’est beaucoup moins dans les derniers où le soignant
attend en général d’être confronté à de sérieuses difficultés liées à une
insuffisance des moyens matériels et financiers surtout.
A ce moment, en général la poursuite de la prise en charge devient
hypothétique en l’absence de soutien extérieur et l’inclusion d’une tierce
personne dans le cercle de la confidentialité semble indispensable.
Autrement, le choix est entièrement laissé à la pvvih (53,8%).
En pédiatrie, l’information sur le statut sérologique de l’enfant revient de
facto aux parents ou au tuteur (légal ou pas), le plus souvent (69,2% des
cas) il s’agit de la personne ressource (tiers garant) en l’occurrence la mère
qui accompagne l’enfant en hospitalisation, le père étant souvent décédé.
Mais comme nous l’avons déjà souligné, certains pensent que
l’intermédiaire d’une personne responsable qui serait le vrai garant de la
sécurité économique et morale de la famille (le patriarche) est quasi
nécessaire.
Ce qui est partagé mérite d’être précisé. En général, le mot "sida" n’est pas
prononcé d’emblée. La plupart des soignants pensent qu’il est
indispensable de "faire le tour du pot" et d’attendre longtemps parfois en
vain pour pouvoir lâcher le mot. Très souvent après avoir parlé à demi-mot,
on pense que l’interlocuteur a compris, chacun évitant soigneusement de
prononcer le mot "sida".
Chez les prostituées, il est exceptionnel que le secret soit partagé en dehors
des circuits de soins, surtout pas avec les collègues de travail qui risquent
de l’utiliser à des fins de concurrence. Avec les membres de la famille, les
relations sont souvent déjà tendues du fait de la désapprobation du métier
ou du comportement en général, sinon pour bon nombre de ces travailleurs
du sexe qui parfois cachent leur métier à leur famille. Donner l’information
équivaudrait à éveiller ou à confirmer des soupçons et il devient très
difficile de partager avec un des siens.
Dans l’équipe soignante, le médecin est généralement le premier à accéder
au résultat du test puisqu’il en a fait la demande. Selon les médecins,
l’information sera donnée à tous (46,2%) ou bien seulement à certains
membres selon leur statut professionnel, leur niveau de responsabilité ou
leur degré d’implication dans la prise en charge de la pvvih. Ainsi, si l’on
considère un service, dans un hôpital par exemple, constitué de plusieurs
93
divisions, le secret sur le statut sérologique d’une pvvih suivie dans une
division sera accessible au moins à tous les médecins de cette division.
Selon les divisions il peut également être accessible aux infirmiers-majors
et aux assistants sociaux (30,8%) à la suite des médecins, ensuite à tout
membre du personnel paramédical qui doit pratiquer des actes infirmiers
sur la pvvih. Les étudiants en médecine ont généralement accès au
diagnostic, ce qui n’est pas toujours le cas pour les autres stagiaires.
Dans certaines divisions, au delà même des soignants médicaux,
paramédicaux et des travailleurs sociaux, l’information s’étend jusqu’aux
administratifs notamment les secrétaires médicaux et aux personnels
d’entretien. Cela est grandement lié aux conditions d’organisation du
travail dans ces lieux de soins. Ainsi dans 25,6% des cas, il n’y a aucun
exclu parmi les travailleurs d’une structure de santé selon les soignants. A
l’opposé, 5,1% de ces derniers estiment que le secret devrait être confiné
strictement aux médicaux, tous les autres membres de l’équipe
(paramédicaux, travailleurs sociaux etc...) étant exclus.
Livrées à elles seules, les pvvih présentent les choix de personnes les plus
diversifiés. Plusieurs raisons les amènent à partager avec un parent (père:
8,2%; mère: 17,5%), un frère ou une soeur (22,7%), un collatéral de la
famille (cousin(e), oncle, tante, grand-parent...: 5,2%), un des enfants
(5,2%), un(e) ami(e) (11,3%), ou le public (2%).
Ce n’est que dans le milieu associatif qu’on a pu trouver quelques pvvih
(deux d’entre eux) ayant fait des déclarations publiques (témoignages de
leur vécu de séropositif, à un certain moment de la lutte contre le vih/sida
au niveau national).
94
III/Caractéristiques des autres variables liées au partage de la
confidentialité chez les pvvih:
A/Choix des personnes à inclure dans le cercle de la confidentialité:
Raisons des choix:
*Pour les pvvih:
Selection courante: PARTAGE="Y"
POURQUOI01
(Choix personnes dans entourage) |
1=Souci de discrétion
2=Devoir de famille
3=Risque de rejet
4=Besoin de prise en charge
5=Besoin de soutien moral
6=Souci de prévention
7=Souci de liberté
Total
|
Freq.
4
4
17
9
10
7
2
53
Pourcent
7.5%
7.5%
32.1%
17.0%
18.9%
13.2%
3.8%
100.0%
Cum.
7.5%
15.1%
47.2%
64.2%
83.0%
96.2%
100.0%
Les raisons des choix des personnes de l’entourage avec qui partager
étaient au nombre de sept: souci de discrétion (pour que l’information reste
dans un cercle très restreint); devoir de famille (sous la forme d’une
obligation morale d’information de certains membres de la famille); risque
de rejet (et stigmatisation par l’entourage à la connaissance du diagnostic
obligeant à choisir parmi les plus sûrs mais surtout les plus discrets);
besoin de prise en charge (matériel notamment pour les frais des services
de soin); besoin de soutien moral (d’aide psychologique par une
acceptation de la situation sans jugement négatif et une écoute
réconfortante); souci de prévention (crainte de contaminer l’entourage ou
le conjoint) et souci de liberté (désir de vivre sans se cacher). Parmi cellesci, les plus évoquées étaient le risque de rejet (32,1%), le besoin de soutien
moral (18,9%), le besoin de prise en charge (17%) et dans une moindre
mesure le souci de prévention (13,2%).
95
*Pour les soignants:
POURQUOI06
(Choix des personnes)
| Freq.
1=Souci de prise en charge
7
S. de pec et de prévention
11
S. de pec, de prévention et
choix de la pvvih
8
S. de pec et choix de la pvvih
8
2=Souci de prévention
2
3=Choix de la pvvih
1
4=Conditions de travail
1
Total
| 38
Cumul de (souci de prise en charge) 34
Cumul de (souci de prévention)
21
Cumul de (choix de la pvvih)
17
Cumul de (conditions de travail)
1
Pourcent
18.4%
28.9%
Cum.
18.4%
47.4%
21.1%
21.1%
5.3%
2.6%
2.6%
100.0%
89.5%
55.3%
50.0%
2.6%
68.4%
89.5%
94.7%
97.4%
100.0%
Les raisons évoquées pour le choix des personnes à inclure dans le cercle
de la confidentialité sont essentiellement au nombre de quatre. Dans
l’échantillon total, le souci de prise en était le plus souvent avancé (89,5%)
suivi du souci de prévention (55,3%), ensuite du choix de la pvvih (50%) et
enfin des conditions de travail (2,6%) qui constitueraient en fait une
contrainte.
Selection courante: TYPEMALADE="2" (Adultes)
POURQUOI06
(Choix des personnes)
| Freq.
Pourcent
1=Souci de prise en charge
5
19.2%
Souci de prise en charge
et 2=de prévention
3
11.5%
Souci de pec, de prévention
et choix de la pvvih
8
30.8%
Souci de pec et choix de
la pvvih
8
30.8%
3=Choix de la pvvih
1
3.8%
Conditions de travail
1
3.8%
Total
|
26
100.0%
Cumul de (souci de prise en charge) 24
92.3%
Cum.
19.2%
30.8%
61.5%
92.3%
96.2%
100.0%
96
Cumul de (souci de prévention)
Cumul de (Choix de la pvvih)
Cumul de (conditions de travail)
11
17
1
42.3%
65.4%
3.8%
Lorsque le service de pédiatrie n’était plus considéré dans l’échantillon, le
souci de prise en charge devenait la raison la plus souvent évoquée (92,3%)
suivi du choix de la pvvih (65,4%), ensuite du souci de prévention (42,3%)
et enfin des conditions de travail (3,8%).
*Raisons du choix des membres du personnel du service à associer ou non
à la confidentialité sur la séropositivité des patients:
POURQUOI03
(Choix des personnes dans l’équipe) | Freq.
Souci de prévention
17
Souci de prévention et
de prise en charge
11
Souci de prise en charge
et de collaboration
9
Différence de niveau
d’information
2
Total
| 39
Cumul de (souci de prévention)
28
Cumul de (souci de prise en charge
et de collaboration)
20
Cumul de (différence de niveau
d’information)
2
Pourcent
43.6%
Cum.
43.6%
28.2%
71.8%
23.1%
94.9%
5.1%
100.0%
71.8%
100.0%
51.3%
5.1%
Dans l’échantillon total, trois raisons étaient évoquées avec en tête le souci
de prévention à l’endroit du personnel désigné (61,6%), puis le souci d’une
meilleure prise en charge des pvvih dans la collaboration et la cohésion du
service (51,3%) et enfin ceux qui tenaient surtout à limiter l’information au
niveau médical avaient évoqué une différence de niveau d’information
(5,1%) quant à la conception du secret médical notamment entre médicaux
et paramédicaux ou travailleurs sociaux.
97
Selection courante: TYPEMALADE="2" (Adultes)
POURQUOI03
(Choix des personnes dans l’équipe)| Freq.
Souci de prévention
10
Souci de prévention et
de prise en charge
6
Souci de prise en charge
et de collaboration
8
Différence de niveau
d’information
2
Total
|
26
Cumul de (souci de prévention)
16
Cumul de (prise en charge et
de collaboration)
14
Cumul de (différence de niveau
d’information)
2
Pourcent
38.5%
Cum.
38.5%
23.1%
61.5%
30.8%
92.3%
7.7%
100.0%
61.6%
100.0%
53.9%
7.7%
Lorsque le service de pédiatrie était exclus de l’échantillon, les mêmes
raisons étaient évoquées dans le même ordre de fréquence (61,6%, 53,9%
et 7,7%).
Synthèse:
Sept diverses raisons ont été évoquées par les pvvih quant à leur choix des
personnes dans leur entourage pour partager la confidentialité. Le plus
souvent, il s’agissait du risque de rejet (32,1%) qui les obligeait à ne pas
vouloir partager ou à être prudents dans leur choix.
Le plus souvent, il est demandé au patient, par le soignant, en général le
médecin, de partager le secret de son statut sérologique avec son conjoint
notamment. 61,5% des soignants en milieu adulte proposent à leurs
patients porteurs du vih (ppvih) de partager la confidentialité et dans 66,7%
des cas c’est le conjoint qui est désigné par le médecin pour recevoir
l’information. Ce n’est pas une intimation plus ou moins ferme mais une
simple suggestion dont la valeur éthique est largement discutable. Les
principales raisons évoquées sont alors la nécessité au moins de protéger
le(la) partenaire d’une éventuelle contamination (60%) si il(elle) n’est pas
encore infecté(e) et parfois un moyen d’arriver à convaincre celui-ci (celle-
98
ci) de se faire dépister pour une meilleure prise en charge globale (70%),
dans un souci de santé publique.
D’autrefois, il est demandé à la pvvih de partager avec une personne
ressource, c’est à dire quelqu’un susceptible de le soutenir surtout
matériellement ou financièrement, en l’occurrence pour les frais
d’hospitalisation, d’ordonnances,... et surtout pour le traitement
antirétroviral (ARV) qui demande des moyens considérables. Ainsi, dans
certaines sociétés de la place, le médecin d’entreprise trouve opportun
d’associer l’employeur au secret du diagnostic pour le motiver à accorder
une prise en charge gratuite du traitement ARV, mais toujours avec
l’accord de l’intéressé.
Deux parmi les trois que nous avons rencontrés oeuvrent dans ce sens
tandis que l’autre soutient qu’il n’est pas nécessaire de dévoiler le
diagnostic, la volonté d’aider, de l’employeur, devant requérir moins de
détails à propos du rapport du médecin d’entreprise. D’autrefois encore, il
leur est juste proposer de dire le diagnostic à un de leurs proches à leur
convenance (personne n’est désigné ici par le soignant) dans l’espoir de
gagner les effets bénéfiques du partage. Alors c’est la pvvih qui en fonction
de son expérience, de ses affinités, de ses préférences, ..., de son "flair"
choisira son(ses) confident(s) ou gardera pour elle-même son secret.
Dans les cas de sida pédiatriques, c’est la mère qui est généralement
informée car c’est elle qui est à l’hôpital avec l’enfant, le père étant
souvent décédé ou absent; parfois les deux parents. Si l’enfant est orphelin
complet, c’est le tuteur qui est informé. Dans tous les cas, l’information
passe d’abord par la personne responsable, le chef de la famille, qui peut
être le grand-père. A ce niveau, il est à noter que les grands-parents
occupent une place importante dans le processus du partage de la
confidentialité comme étant des intermédiaires privilégiés, comme le
souligne un professeur de pédiatrie4 avec qui nous nous sommes
entretenus. Ce statut leur serait conféré par leur position hiérarchique
traditionnellement acquise, ainsi que le note DESCLAUX au Burkina Faso
(19): l’âge et le sexe ordonnant les rapports de pouvoir et l’urbanisation
n’ayant pas vraiment supplanté cet état de fait. Nous voyons donc que chez
l’enfant l’information est destinée à une personne ressource (selon 69,2%
des soignants en pédiatrie) qui peut être le père biologique, la mère ou
le(la) tuteur (tutrice), mais toujours un membre du lignage. La santé de
4Celui-ci
assure personnellement l’annonce aux parents en cas de sida pédiatrique dans son service, à
l’intérieur d’un hôpital publique. Il s’était impliqué dès le début de l’épidémie dans notre pays.
99
l’enfant n’est alors pas seulement limitée à la responsabilité du père et de la
mère biologiques. De plus l’intérêt d’informer le grand-parent, patriarche,
serait d’éviter les remariages dans les cadres coutumiers de sororat et de
lévirat. Constatons cette similitude avec la pratique des médecins à
Bamako consistant également à prévenir un aîné pour les mêmes raisons,
considérant qu’il s’agit d’une "coutume dangereuse", mais là-bas, ils
informent un aîné de la même génération et presque jamais d’une
génération antérieure (48; 49).
Au préalable, il n’y a aucun consentement demandé pour le dépistage chez
les enfants (100% des cas) qui sont testés dès qu’ils sont suspects à
l’hôpital et c’est le même procédé avec les parents par la suite, notamment
pour les mères. En fait, si le consentement est demandé pour le
prélèvement à des fins de dépistage sérologique, il n’est jamais précisé que
c’est dans le cadre du vih en particulier. Ces dernières sont référées en
dernier recours au service des maladies infectieuses lorsque leur test
revient positif. Nous pouvons constater ensemble l’inobservation des
recommandations générales de l’O.M.S. qui face à l’épidémie du sida, a
remis à l’honneur la notion de conseil, préalablement élaborée dans le
monde anglophone par le courant de la psychologie de ROGERS et dans le
monde francophone par les professionnels du conseil conjugal, de l’aide en
situation post-traumatique et auprès des victimes de guerres et de torture
(75). En effet, le consentement au dépistage et le counseling pré-test
préconisés par l’O.M.S. sont ici relégués au second plan. Cela s’explique,
selon les soignants rencontrés sur le terrain, par les conditions habituelles
de découverte de la maladie mais aussi et surtout par les conditions de
travail. Ils commentent que les enfants sont souvent amenés dans un
tableau clinique où la gravité des signes impose d’être assuré au plus vite
du diagnostic pour une meilleure prise en charge, et il serait risqué de
s’exposer à un refus quasi certain du dépistage avec toutes les
conséquences éventuelles sur la prise en charge (fuite, rupture de la relation
thérapeutique, évitement des services de santé...) Ces risques sont d’ailleurs
relevés par MBAYE N. (53). De plus, les stratégies de counseling en
pédiatrie ne sont pas encore parfaitement définies (19).
De cette façon, ceux qui sont cités par les médecins comme destinataires
habituels de l’information sont d’abord les conjoints dans les cas de sida de
l’adulte et les parents, s’ils sont vivants, dans les cas pédiatriques; ensuite
c’est toute personne susceptible de "comprendre", de faire preuve de
compassion et de contribuer à la prise en charge de la personne atteinte.
100
Certains soignants sont au contraire réfractaires au partage du secret dans
l’entourage de la pvvih et parfois même restreignent l’information dans
l’équipe des soignants (7,7% des cas) ayant en charge la pvvih. Les raisons
évoquées par rapport une telle attitude sont généralement les suivantes:
- " le secret médical est intangible et aucune dérogation, même pas devant
le risque de dissémination de l’infection, ne pourrait être permise. Seule
compte la pvvih dont on a la charge et si son conjoint venait à se présenter,
il faudrait les considérer indépendamment."
- "c’est un "faux problème" que de considérer que le partage est nécessaire
pour convaincre quelqu’un d’aider un autre dans la prise en charge de sa
maladie; il pourrait l’aider sans connaître la nature de la pathologie."
- "il n’est pas nécessaire que tous les soignants, même ceux qui sont
directement impliqués dans la prise en charge, soient au courant du
diagnostic, surtout lorsqu’ils ne sont pas chargés de prendre des décisions
importantes concernant le traitement médical. Les risques d’infection sont
les mêmes pour de nombreuses autres maladies et dans tous les cas, ils ont
le devoir d’observer les mesures générales de prévention et de protection
contre les risques de contamination."
- "tout le monde n’est pas au même niveau d’information en ce qui
concerne le secret professionnel et les personnels non médicaux travaillant
dans les services de santé (paramédicaux, travailleurs sociaux, secrétaires
médicaux et autres personnels administratifs ou même d’entretien) ne sont
généralement pas suffisamment sensibilisés à l’importance du secret
médical."
- "il a été déjà observé des attitudes discriminatoires de la part de
personnels paramédicaux, ce qui n’encourage guère à les informer du
diagnostic, au contraire."
-"il n’y a aucune loi qui protège le médecin lorsqu’il informe un partenaire
de pvvih, même si c’est dans un souci "d’assistance à personne en danger",
ce n’est pas la peine de prendre des risques."
-" l’information sur le diagnostic, c’est l’affaire du médecin traitant, nous,
en tant qu’infirmiers on fait comme si on ne savait pas, on n’aborde pas le
sujet avec le malade, notre rôle c’est de donner des soins , faire des
prélèvements, pas autre chose."
L’analyse de ces raisonnements permet de retenir que l’unanimité ne s’est
pas faite autour d’un certain nombre de points à savoir: les limites du rôle
de chacun dans l’équipe des soignants, les règles de collaboration pour un
travail d’équipe et surtout l’interprétation que chacun se fait du secret
101
médical tant sur le plan légal que déontologique. Les textes seraient-ils si
flous? En tout cas, la situation du sida impose d’y voir plus clair. Ne s’agitil pas simplement de remise en cause des pratiques, des habitudes, des lois,
des codes de déontologie du fait de la pandémie? Ceci faisant apparaître
des mécanismes d’exclusion, comme le fait remarquer COHEN (11). Ces
mécanismes surtout liés à la spécificité de certains actes ou démarches
peuvent alors être observés à tous les niveaux. Ainsi la place des
paramédicaux dans la prise en charge psychologique, plutôt dans le partage
de la confidentialité avec les pvvih semble minimisée sinon inexistante.
D’ailleurs d’aucuns ont avoué qu’ils prenaient des précautions pour que le
personnel de soins infirmiers ne puissent pas avoir connaissance du
diagnostic. A une plus large échelle, une telle attitude a donné lieu au
Burkina Faso à des "diagnostics infirmiers " (18) avec déresponsabilisation
de cette catégorie de soignants et discrimination dans les soins donnés aux
malades.
S’agit-il d’une incompétence liée à un défaut de formation préalable ou
d’une incompatibilité avec leur statut professionnel? Pour nous, il s’agit
d’une frange importante de la population des soignants qui pourrait
suppléer les médecins et les travailleurs sociaux dans le travail colossal
imposé par le vih.
En résumé, dans les structures sanitaires concernées par notre étude, la
décision du soignant en faveur du partage de la confidentialité est motivée
par le souci soit de satisfaire à une priorité de santé publique, soit
d’améliorer la prise en charge médicale ou psychosociale de la pvvih, mais
tous n’ont pas la même conception du secret médical, ni de leur devoir de
prévention, du moins en pratique. Cela peut se comprendre si l’on
considère, de l’avis même des juristes que nous avons rencontrés, le vide
juridique creusé par cette nouvelle pandémie dans les systèmes législatifs,
sénégalais entre autres.
Par ailleurs, la référence des mères d’enfant infecté au service des maladies
infectieuses peut apparaître comme un avatar lié à la spécialisation des
services, notamment "la catégorisation pédiatrique"(19). La définition de
la pédiatrie, limitant les soins aux enfants de moins de 15 ans, est une
contrainte majeure du système biomédicale pour une maladie qui touche la
famille dans son unité psychologique, économique et sociale et met en jeu
les relations intrafamiliales. Ainsi, le sida remet-il en cause des systèmes de
santé de plus en plus segmentaires du fait des spécialisations et même des
"super-spécialisations"? La personne malade tendrait à apparaître comme
102
une machine à faire passer dans une "chaîne industrielle de réparation", la
dimension unitaire de l’humain reléguée au second plan. RUFFIOT (68)
considère que les médecins étaient habitués à traiter des maladies, le sida
les contraint à soigner des malades; l’absence de remède imposant de
prendre en compte la personne dans toute sa dimension humaine.
Personnes choisies par les pvvih ayant partagé la confidentialité:
Les tableaux suivants montrent les fréquences de choix de telle ou telle
personne par les pvvih pour partager le secret de leur statut sérologique.
Par exemple dans le premier tableau, aucune personne n’a été choisie par 3
des 54 pvvih ayant partagé la confidentialité soit 5,6% (parce qu’il
s’agissait purement d’une rupture du secret médical, la personne ayant été
choisie et informée par le soignant sans le consentement de la pvvih).
Selection courante: PARTAGE="Y"
AUCUNE |
+(OUI)
- (NON)
Total
|
Freq.
3
51
54
Pourcent
5.6%
94.4%
100.0%
Cum.
5.6%
100.0%
Selection courante: PARTAGE="Y"
PERE |
+(OUI)
- (NON)
Total |
Freq.
7
47
54
Pourcent
13.0%
87.0%
100.0%
Cum.
13.0%
100.0%
Selection courante: PARTAGE="Y"
MERE
|
+ (OUI)
- (NON)
Total
|
Freq.
16
38
54
Pourcent
29.6%
70.4%
100.0%
Cum.
29.6%
100.0%
103
Selection courante: PARTAGE="Y"
CONJOINT | Freq.
+ (OUI)
17
- (NON)
37
Total
| 54
Pourcent
31.5%
68.5%
100.0%
Cum.
31.5%
100.0%
Selection courante: PARTAGE="Y"
FRATRIE |
+ (OUI)
- (NON)
Total |
Freq.
20
34
54
Pourcent
37.0%
63.0%
100.0%
Cum.
37.0%
100.0%
Selection courante: PARTAGE="Y"
ENFANT |
+(OUI)
- (NON)
Total
|
Freq.
5
49
54
Pourcent
9.3%
90.7%
100.0%
Cum.
9.3%
100.0%
Selection courante: PARTAGE="Y"
AMI
|
+(OUI)
- (NON)
Total |
Freq.
10
44
54
Pourcent
18.5%
81.5%
100.0%
Cum.
18.5%
100.0%
Selection courante: PARTAGE="Y"
COLLATERAUX |
+ (OUI)
- (NON)
Total
|
Freq.
5
49
54
Pourcent
9.3%
90.7%
100.0%
Cum.
9.3%
100.0%
104
Selection courante: PARTAGE="Y"
EMPLOYEUR |
+ (OUI)
- (NON)
Total
|
Freq.
2
52
54
Pourcent
3.7%
96.3%
100.0%
Cum.
3.7%
100.0%
Selection courante: PARTAGE="Y"
PUBLIC
+ (OUI)
- (NON)
Total
|
|
Freq.
2
52
54
Pourcent
3.7%
96.3%
100.0%
Cum.
3.7%
100.0%
Au regard de cette série de tableaux, nous pouvons relever 9 sortes de
confidents. Le plus cité par les pvvih était un membre de la fratrie (37%),
suivi du (ou de la) conjoint(e) (31,5%), ensuite de la mère (29,6%), de
l’ami(e) (18,5%), du père (13%), d’un collatéral ou d’un des enfants
(9,3%) et enfin de l’employeur ou du public (3,7%).
105
*Etendue du cercle de la confidentialité selon les pvvih:
Personnes choisies/pvvih | Freq.
Aucune
39
Père
2
Père; mère; conjoint
2
Père; mère; fratrie
1
Père; mère; ami
1
Père; conjoint
1
Mère
7
Mère; conjoint; fratrie
1
Mère; conjoint; fratrie;
collatéraux; public
1
Mère; fratrie
2
Mère; amis
1
Conjoint
11
Conjoint; fratrie
3
Conjoint; amis
1
Conjoint; amis; employeur
1
Fratrie
10
Fratrie; enfants
1
Fratrie; enfant; amis
1
Fratrie; collatéraux
1
Enfants
2
Amis
5
Collatéraux
2
Public
1
Total
| 97
Pourcent
40.2%
2.1%
2.1%
1.0%
1.0%
1.0%
7.2%
1.0%
Cum.
40.2%
42.3%
44.3%
45.4%
46.4%
47.4%
54.6%
55.7%
1.0%
2.1%
1.0%
11.3%
3.1%
1.0%
1.0%
10.3%
1.0%
1.0%
1.0%
2.1%
5.2%
2.1%
1.0%
100.0%
56.7%
58.8%
59.8%
71.1%
74.2%
75.3%
76.3%
86.6%
87.6%
88.7%
89.7%
91.8%
96.9%
99.0%
100.0%
Dans ce tableau, nous constatons que dans l’échantillon global, lorsque les
pvvih choisissaient d’informer quelqu’un (ils ne choisissaient aucune
personne dans 40,2% des cas), c’est rarement au delà d’une personne ou
d’une catégorie de personne. En effet, le plus souvent c’est le conjoint
isolément qui était choisi (11,3%), ensuite c’était un membre de la fratrie
(10,3%) puis la mère (7,2%), l’ami(e) (5,2%).
106
Selection courante: PARTAGE="Y"
Personnes choisies/pvvih | Freq.
Aucune
3
Père
2
Père; mère; conjoint
2
Père; mère; fratrie
1
Père; conjoint
1
Mère
7
Mère; conjoint; fratrie
1
Mère; conjoint; fratrie;
collatéraux; public
1
Mère; fratrie
2
Mère; amis
1
Conjoint
7
Conjoint; fratrie
2
Conjoint; amis
1
Conjoint; amis; employeur
1
Fratrie
9
Fratrie; enfants
1
Fratrie; enfant; amis
1
Fratrie; collatéraux
1
Enfants
2
Amis
5
Collatéraux
2
Public
1
Total
| 54
Pourcent
5.6%
3.7%
3.7%
1.9%
1.9%
13.0%
1.9%
Cum.
5.6%
9.3%
13.0%
14.8%
16.7%
29.6%
31.5%
1.9%
3.7%
1.9%
13.0%
3.7%
1.9%
1.9%
16.7%
1.9%
1.9%
1.9%
3.7%
9.3%
3.7%
1.9%
100.0%
33.3%
37.0%
38.9%
51.9%
55.6%
57.4%
59.3%
75.9%
77.8%
79.6%
81.5%
85.2%
94.4%
98.1%
100.0%
Lorsque l’on ne considérait que les pvvih ayant partagé, le cercle de la
confidentialité restait le plus souvent limité à une personne ou une
catégorie de personne. Les membres de la fratrie pris isolément occupaient
alors la première place (16,7%) dans le choix des pvvih pour confier le
secret de leur séropositivité.
Ils étaient suivis par les conjoints et les mères (13%), puis par les amis
(9,3%).
107
Synthèse:
Dans les cas les plus habituels ici, l’étendue du cercle de la confidentialité
(père, mère, conjoint, fratrie, collatéraux, ami, employeur, personnel
soignant) est superposable à celle observée par GRUENAIS au Congo (36)
et VIDAL en Côte d’ivoire (78), mais ne déborde pas sur les religieux et
tradipraticiens comme à Chikankata (Zambie) (79), du moins dans notre
échantillon. Il faudrait même noter que c’est rarement que le secret sort de
la parenté (lien sanguin ou conjugal); seuls 20,7% des cas ont inclus une
personne n’ayant probablement aucun lien de parenté avec la pvvih.
Notons qu’en Afrique et au Sénégal en particulier, un voisinage très
ancien, marqué par une solidarité soutenu, sans tension, peut parfois avoir
valeur de lien de parenté. Dans 50,1% des cas, seul le père (3,7%), la mère
(13%), le conjoint (13%), la fille (3,7%), le frère ou la soeur (16,7%) a été
informé isolément. Il faut relevé aussi que les grands-parents sont absents
et les pères ne sont pas très impliqués comme l’on pouvait s’y attendre. Ils
ne sont cités que dans 13% des cas, par les pvvih ayant partagé, comme
destinataire de l’information sur leur séropositivité contre 37% pour les
frères et soeurs, 31,5% pour les conjoints et 18,5% pour les amis. Il nous
semble dès lors que l’appartenance à une même génération joue quelque
rôle dans les choix. Elle interviendrait sûrement sur les possibilités de
communication et la facilitation des rapports interpersonnels.
B/ Motivations et contraintes au partage chez les pvvih:
*Bénéfices attendus du partage:
ATTENTES du PARTAGE
Rien
Soutien Moral
Soutien Matériel
Soutien Matériel et Moral
Total
| Freq.
20
5
3
24
| 52
Pourcent
38.5%
9.6%
5.8%
46.2%
100.0%
Cum.
38.5%
48.1%
53.8%
100.0%
Dans ce tableau il peut être noté que ceux qui ont partagé l’ont fait le plus
souvent dans l’attente d’un soutien matériel et moral (46,2%). Tantôt pour
rien ont-ils avancé (38,5%). Dans une moindre proportion, ils ont déclaré
108
avoir partagé pour obtenir un soutien moral seulement (9,6%) ou bien un
soutien matériel exclusivement (5,8%).
*Raisons du consentement des pvvih au partage de la confidentialité:
Selection courante: PARTAGE="Y"
POURQUOI
(Consentement au partage) | Freq.
Obligation
10
Devoir de famille
11
Besoin de soutien moral
7
Peur; affolement
2
Devoir conjugal
7
Souci de discrétion
8
Besoin de prise en charge
6
Souci de prévention
2
Total
| 53
Pourcent
18.9%
20.8%
13.2%
3.8%
13.2%
15.1%
11.3%
3.8%
100.0%
Cum.
18.9%
39.6%
52.8%
56.6%
69.8%
84.9%
96.2%
100.0%
Ces raisons recoupent à peu près les mêmes que celles évoquées pour le
choix des personnes à inclure dans le cercle de la confidentialité. Nous
retrouvons en plus les notions de peur, d’affolement et d’obligation.
*Raisons du choix du moment privilégié pour le partage selon les pvvih
ayant partagé la confidentialité:
POURQUOI02
(Choix moment privilégié) | Freq.
Sans réponse
6
Ne pas déranger
3
Etre rassuré
4
Etre pris en charge
27
Obligé
5
Souci de discrétion
7
Souci de prévention
2
Total
|
54
Pourcent
11.1%
5.5%
7.4%
50.0%
9.3%
13.0%
3.7%
100.0%
Cum.
11.1%
16.6%
24.0%
74.0%
83.3%
96.3%
100.0%
109
Les pvvih choisiraient un moment privilégié pour partager le secret de leur
statut sérologique pour plusieurs raisons. Pour la moitié (50%) de ceux
ayant partagé, la remise en cause de leur prise en charge les amenait à se
confier plus ou moins tôt, tandis que certains préféraient attendre encore
par souci de discrétion (13%) et d’autres pour ne pas déranger la quiétude
familiale (5,5%). Ceux qui avaient peur et s’affolaient, avaient choisit
d’être rassurés (7,4%) au plus vite. Il y’en a qui n’avaient pas tout à fait
choisi de partager à un moment ou à un autre car obligés (9,3%) de le faire.
11,1% ne donnent aucune réponse.
Synthèse:
Au niveau des pvvih, pour certains c’est un devoir moral, conjugal ou
familial, d’informer :
- le conjoint avec qui on a décidé de partager toute sa vie: "Nous sommes
unis pour le meilleur et pour le pire " ; le partage est le principe même de
leur union et ils ressentent un devoir conjugal (13,2% des cas). D’autrefois
le conjoint reste le seul confident qui peut éviter la divulgation du secret et
acquérir son soutien moral.
- ou les parents, sous-entendant ce qu’implique le statut du parent pour
chacun d’eux : "je l’ai dit à mon père (ma mère) parce que c’est mon père
(ma mère) "; pour certains, les parents ne sauraient être mis à l’écart du fait
de leur position hiérarchique traditionnelle et la "loi familiale" exigerait
même qu’ils soient informés de tout ce qui s’y passe (20,8% des cas). De
plus, ils sont souvent plus jaloux du secret que les pvvih elles-mêmes,
selon certaines pvvih: " Ma mère a demandé tout de suite que cela reste
strictement entre nous ".
- ou un ami, un autre membre de la famille ou toute personne qui occupe
une place privilégiée par le soutien moral ou matériel qu’il a toujours
manifesté à travers le long parcours thérapeutique ayant parfois précédé la
découverte du diagnostic, notamment depuis que la maladie s’est déclarée:
"je lui ai dit parce qu’ il s’est toujours occupé de moi pour cette maladie ".
Ici, c’est un devoir de reconnaissance envers son bienfaiteur en qui toute
confiance est acquise. Toutefois, la pvvih compte toujours sur la discrétion
et les dispositions du confident à pouvoir garder le secret. Parfois
d’ailleurs, c’est son seul critère de choix (15,1%).
110
Pour d’autres, c’est malgré eux que l’information a été partagée, ils ont été
obligés d’accepter la situation de partage (18,9% des cas) :
- soit ils ont été informés en même temps qu’un proche par le soignant qui
leur a fait l’annonce,
- soit après seulement,
- soit que la personne qui les accompagne dans les structures de santé a pu
regarder les résultats lorsqu’ils lui ont été remis par le laboratoire
directement. C’est, comme précédemment, des cas de plus en plus rares de
rupture du secret médical qui se sont surtout observées au début de la
découverte de la maladie. De nombreux services semblent avoir
aujourd’hui corrigé ces lacunes dans leur fonctionnement, comme nous l’a
confié un chef de laboratoire.
- soit encore qu’ils ont été persécutés de questions par un parent ou un
proche pour dévoiler leur diagnostic. Il s’agit souvent de quelqu’un qui a
un pouvoir hiérarchique économique, familial, professionnel ou social sur
la pvvih. C’est là l’intérêt pour le soignant, chaque fois qu’il a en face de
lui quelqu’un qui déclare vouloir faire sa sérologie, de s’assurer qu’il s’agit
d’une décision vraiment volontaire et de prendre les mesures idoines,
sachant qu’il peut toujours exister des pressions exercées sur la personne
pour qu’elle aille se faire dépister "volontairement". (19; 37)
- soit enfin, qu’il y’a eu des problèmes familiaux ou de ménage. Ces
problèmes sont liés en général à des changements de comportement exigés
par la reconnaissance du statut sérologique par la pvvih elle-même
(utilisation du préservatif, évitement de la procréation, recours fréquents au
milieu hospitalier, accroissement des dépenses extra familiales, pour
certains célibataires âgés ou certaines femmes veuves : pressions
incessantes de la famille pour le mariage ou le remariage...). Ce qui aboutit
à la suspicion souvent renforcée par la défiguration et l’affaiblissement au
stade de sida.
Pour la plupart, le choix a été motivé par la recherche d’un soutien moral
(13,2% des cas), besoin:
- de se faire aider par des conseils sur l’attitude à adopter au delà des
prescriptions médicales,
- d’une écoute réconfortante pour ne plus se sentir seul face à la maladie,
dans la famille notamment.
Une motivation essentielle a été également de pouvoir bénéficier d’aide
matérielle ou financière pour subvenir à certains besoins familiaux ou
111
accéder à des soins de meilleure qualité (facilitation des déplacements aux
différents rendez-vous, subvention aux frais d’examens et d’ordonnances,
accessibilité aux ARV...). Dans ces derniers cas (46,2%), les motivations
de la pvvih rejoignent celle du soignant lorsqu’il justifie son action
d’encouragement du partage de la confidentialité dans le sens d’une
amélioration de la prise en charge psychosociale ou médicale de la pvvih.
Rappelons qu’en réalité, la notion de "secret partagé" n’a pas d’existence
juridique mais elle est tolérée lorsqu’elle s’effectue dans l’intérêt du patient
et avec son accord (24; 70) et certains pensent qu’il faut aider et encourager
le partage de la confidentialité (16,7% des soignants que nous avons
rencontré le souhaitent) dans le cas où cela paraît plus bénéfique que nocif
pour le malade. (66)
Nous pouvons remarquer qu’en dehors de toute contrainte, certaines pvvih
ont partagé le secret de leur statut sérologique en toute liberté sans pouvoir
avancer de raison actuellement; au risque parfois de le regretter. Cela
semblerait relever plutôt de la "spontanéité à partager" qui peut se
comprendre en référence à la solidarité dans le contexte africain. En effet,
en Zambie comme au Sénégal très probablement5 et encore ailleurs en
Afrique, "les gens font traditionnellement passer l’information, même sur
les questions intimes, à l’intérieur de la famille élargie par une démarche de
"confidentialité partagée" mais celle-ci n’est pas discutée ouvertement;
ainsi est préservée une certaine forme de vie privée tout en partageant le
fardeau du problème (7). Toutefois nous pouvons évoquer un biais de
mémoire étant donné que les pvvih ont pu oublié ce qui les avait motivés
au moment de l’enquête, notamment lorsque le partage s’était effectué
depuis un certain temps. En effet, 38,5% prétendent qu’ils n’attendaient
rien du partage du secret de leur diagnostic. Cela peut simplement cacher
leur difficulté à trouver une réponse appropriée au moment où la question
leur est posée.
Quand il s’agit d’un désir de satisfaire un besoin de soutien moral ou
matériel, les choix sont guidées essentiellement en fonction des risques de
divulgation et de rejet en faisant la balance avec les bénéfices éventuels.
Lorsque la pvvih n’a pas partagé la confidentialité, elle le prévoit dans
certains cas, mais ne peut le faire parce que la personne choisie est très
éloignée (émigrée, résidant dans une autre région du pays...) ou
5Nous
n’avons pas pu trouver d’études précises faites sur la question, mais il est reconnu qu’en Afrique,
généralement certaines informations sensibles restent limitées dans la famille ou la communauté. Cela est
comparable d’ailleurs à ce qui est communément appelé "secret de famille".
112
inaccessible pour le moment oubien simplement le moment ne semble pas
encore propice.
Préférentiellement, les pvvih choisissent de partager avec un membre de
leur fratrie (37%), leur conjoint (31,5%) ou leur mère (29,6%). Les raisons
du choix des personnes avec qui elles ont partagé le secret de leur
diagnostic tient dans l’ordre décroissant aux risques de rejet (32,1%) lié à
une telle révélation, à un besoin de soutien moral (18,9%) face à un
nouvelle vie qui ne leur promet rien de confortable, à un besoin de prise en
charge matérielle, médicale (17%) pour améliorer la survie dans un cadre le
plus réconfortant possible et à un souci de prévention (13,2%) notamment
par rapport aux risques de contamination par le vih. Il faut relever ici que
certaines pvvih, du fait de leur méconnaissance des modes de
contamination (même après des séances de counseling pré- et post-tests),
ont vite fait d’informer leur entourage de peur de les contaminer à travers
les gestes de leur vie quotidienne. Là encore le rôle du médecin ou du
soignant en général semble capital. Vu le contexte psychologique de
l’annonce, il serait peut-être souhaitable que la pvvih soit avertie également
et vivement des risques liés à une divulgation précoce et irréfléchie de
l’information quelque soit par ailleurs les bénéfices escomptés. Cela ne va
nullement avec des exhortations au partage de la confidentialité dès
l’annonce ou même quelques jours après.
Les seuls cas de déclaration publique (témoignage publique de son vécu de
séropositif) ont été observés parmi les membres d’association de pvvih et le
prétexte d’un souci de liberté nous laisse encore perplexe. En effet, ces
mêmes personnes nous ont grandement fait part de leurs inquiétudes face à
la presse et à certains praticiens qui sembleraient dévoiler leurs diagnostic
et identité à l’occasion de congrès et autres réunions publiques (cf. compterendu de "focus-group" en annexe).
Dans d’autres cas, il y’a une opposition farouche à tout partage du secret
parfois au risque même de contaminer le(la) partenaire. Notre étude ne
nous a pas permis de relever les diverses motivations ou contraintes à cette
attitude6 hostile, mais nous avons pu noter chez certains le sentiment de
honte, de gêne, d’incertitude quant à la suite à donner aux relations
intrafamiliales ou socioprofessionnelles (risque de conflits ouverts ou
latents parfois avec accusation d’infidélité, risque de rejet évident ou voilé
avec parfois perte d’emploi, ...), et parfois de fausse certitude que le(la)
6Dans
cette étude, l’objectif a été plutôt de repertorier les motivations et les contraintes liées au partage et
non à l’absence de partage.
113
conjoint(e) est déjà contaminé(e) après tant d’années de vie conjugale. Une
recherche plus approfondie dans ce sens permettrait de mieux comprendre
l’état d’esprit de ces individus, d’apporter des solutions appropriées pour
lutter contre la propagation de l’infection et mieux prendre en charge le
vih/sida dans les couples en particulier.
Au demeurant, nous n’avons pas rencontré de pvvih préoccupée de
transmettre volontairement le virus, même si cela a été signalé par certaines
pvvih et soignants7.
C/ Place ou rôle du médecin dans le partage de la confidentialité:
*Selon les pvvih:
PLACE DU MEDECIN
Aucune
Ne sait pas
Avertir les partenaires
Compléter les infos/sida
Guider choix des pvvih
Assister la pvvih
au moment du partage
Total
| Freq.
33
13
4
10
7
|
11
78
Pourcent
42.3%
16.7%
5.1%
12.8%
9.0%
14.1%
100.0%
Cum.
42.3%
59.0%
64.1%
76.9%
85.9%
100.0%
Si la majorité des répondants (42,3%) parmi les pvvih ne donnaient aucune
place au médecin dans le partage de la confidentialité avec l’entourage,
familial notamment, certains pensaient qu’il aurait pu les assister au
moment du partage (14,1%), ou compléter les informations sur le vih/sida
(12,8%) à l’endroit de leurs confidents qui les accompagneraient, ou guider
leur choix (9%). D’autres voudraient qu’ils avertissent les partenaires
sexuels (5,1%), les conjoints en particulier. Une proportion non négligeable
a dit qu’elle ne savait pas où situer le médecin (16,7%) tandis que 22% de
l’échantillon global n’ont pas répondu (78 répondants sur 100). Cela
pourrait s’expliquer par la difficulté de la question qui met en jeu la
relation médecin-malade. La question étant posée par un médecin à un
malade, elle devenait encore plus sensible.
7Il
nous a en effet été signalé qu’une personne infectée à Saint-Louis a clamé vouloir délibérément
contaminer d’autres individus. Et des soignants ont observé chez certaines pvvih connues de leurs
services des attitudes visant indéniablement à propager l’infection malgré des mises en garde répétées.
114
*Selon les soignants:
ROLE
|
Freq.
Aucun
2
1=Aider pendant le partage et
soutenir après
18
Conseiller sur le choix,
aider et soutenir la pvvih
1
Conseiller sur les choix,
aider et soutenir la pvvih puis
avertir le partenaire exposé
1
2=Conseiller sur les choix
3
3=Avertir le partenaire exposé
1
Total
|
26
Cumul de (Aider pendant le
partage et soutenir après)
20
Cumul de (Conseiller sur les choix)
5
Cumul de (Avertir le partenaire exposé) 2
Pourcent
7.7%
Cum.
7.7%
69.2%
76.9%
3.8%
80.7%
3.8%
11.5%
3.8%
100.0%
84.6%
96.1%
100.0%
76,9%
19.2%
7.7%
La majorité des soignants en milieu adulte (76,9%) pensaient que leur rôle
est d’aider les pvvih pendant le partage et de les soutenir après. Certains
pensaient qu’ils devaient conseiller les pvvih sur le choix de leur confident
(19,2%), tandis que d’autres s’arrogeaient le droit d’avertir le partenaire
exposé (7,7%) notamment le conjoint ou alors ne se sentaient pas
concernés (7,7%).
Synthèse:
Quant à la place donnée par les pvvih aux soignants ou au rôle des
soignants selon eux-mêmes et notamment du médecin dans le partage de la
confidentialité, les appréciations ne sont pas unanimes autant au niveau des
uns que des autres.
Pour bon nombre des pvvih (42,3%), le soignant, médecin ou pas, n’a rien
à voir avec leurs proches concernant le secret de la séropositivité. Ils se
sentent suffisamment responsables pour décider de l’utilisation qu’ils
devraient faire de l’information qu’ils ont reçue et alors n’ont pas besoin du
médecin pour le dire à leur époux(se) par exemple. Parmi eux, certains
115
considèrent que même s’ils choisissent de ne le dire à personne, ils ont bien
leurs raisons et leur choix devrait être respecté. Ils seraient capables de
prendre leur responsabilité pour partager si c’est nécessaire.
14,1% des patients souhaitent voir le médecin assister au moment du
partage de la confidentialité, c’est alors ce dernier qui donnera
l’information, la pvvih se sentant incapable de le faire par gêne ou par
honte. Cela leur est parfois nécessaire d’autant plus qu’ils risquent de ne
pouvoir répondre à certaines questions qui leur seraient posées à
l’occasion. De plus le médecin sera là pour assurer les parents que ce n’est
pas seulement par un comportement répréhensible que l’on peut attraper ce
virus. Les arguments ne manquent pas pour justifier la présence du
médecin, tous tendant à mettre ce dernier dans une position de modérateur
des éventuelles réactions. Les réponses du soignant à certaines questions
s’avèrent nécessaires secondairement selon 12,8%, pour compléter les
informations sur la pathologie. Là, c’est après avoir informé une tierce
personne que la pvvih se rend avec lui à l’hôpital. Le médecin pourrait
alors apporter plus de motivation et de crédibilité pour les changements de
comportements prescrits.
Pour d’autres, le médecin doit décider pour eux de ce qu’ils devraient faire
de cette confidentialité et ils lui accordent leur entière confiance pour le
respect de leurs intérêts. Ils attendent d’ailleurs parfois qu’il leur demande
partager avec un tiers (9% des cas) pour le faire oubien même qu’il le fasse
à leur place. 5,1% des pvvih soutiennent que le médecin doit toujours
avertir les partenaires, réclamant ainsi un droit d’information des conjoints
ou des partenaires connus notamment lorsque ces derniers sont exposés à la
contamination. Certains en arrivent même à accuser les soignants d’être, du
fait de leur silence, à l’origine de la propagation de la maladie.
Quant aux soignants, surtout les médecins, ils pensent souvent qu’ils
peuvent aider les pvvih à partager leur secret (76,9%) avec leur partenaire
notamment et certains n’hésitent pas à prendre les devants. Cette aide
consiste généralement à :
- donner l’information sur le diagnostic au tiers choisi en la présence de la
pvvih qui indique que c’est lui qui a autorisé le partage,
- fournir des explications sur tout ce qui concerne l’infection à vih, en
essayant de répondre aux nombreuses questions posées à cette occasion et
de lever les équivoques à propos des fausses informations répandues par
116
certains médias (modes de contamination, nature de l’infection, espérance
de vie, nuance entre séropositivité et sida, possibilités de prise en charge,
etc...)
- soutenir la pvvih et son entourage en cas de réactions négatives face à ce
partage ( justifications accusatrices, réactions anxieuses ou dépressives,
tentatives de stigmatisation ou de rejet, etc...)
Il y’en a qui pensent que leur rôle consiste à conseiller les pvvih sur leurs
choix (19,2%) en tenant compte des risques éventuels et des intérêts que ce
partage peut apporter à la prise en charge globale. Il faut relever par
ailleurs que pratiquement tous tiennent d’emblée à assurer la pvvih de
l’inviolabilité du secret médical sur le statut sérologique même si par la
suite certains les exhortent à partager pour une raison ou une autre.
D’autres s’autorisent simplement à avertir les partenaires exposés (7,7%
des cas), sans considérer l’avis de la pvvih. Notons qu’il s’agit là d’une
attitude qui menace la survie même de notre métier, car elle remet en cause
l’un de ses principes fondamentaux. Dans une moindre mesure, elle peut
même constituer un obstacle à la lutte contre le vih/sida. En effet, cela
pourrait décourager certains à accepter volontairement le dépistage du fait
des risques d’indiscrétion sur le diagnostic avec toutes ses conséquences
possibles
(stigmatisation,
rejet,
conflits
familiaux,
déboires
professionnelles...).
Pour partager avec le conjoint ou toute autre personne élue par la pvvih, les
protagonistes se retrouvent en général à l’hôpital et c’est le médecin qui
annonce au(x) tiers le diagnostic et répond aux nombreuses questions qui
fusent, pour donner le maximum d’informations sur l’infection. Ceci se fait
souvent à la demande de la pvvih qui affirme au soignant sa gêne pour
révéler son diagnostic par lui-même. Nous ne pouvons dès lors ne pas
nous interroger sur le risque auquel s’expose le soignant lorsqu’il cède à
cette demande sans précaution, surtout si l’on considère que la sollicitation
peut être remise en cause ultérieurement. Un engagement écrit et signé par
la pvvih, autorisant la délivrance du secret pourrait-il être nécessaire?
Quelquefois le(la) confident(e) est déjà mis(e) au courant du diagnostic par
le patient qui l’accompagne devant le médecin pour des informations plus
précises concernant les modes de contamination, l’espérance de vie, les
attitudes à adopter, les possibilités de prise en charge, etc... . Ici, c’est la
position du médecin comme dépositaire du savoir dans ce domaine qui
semble prévaloir et sa parole revêt alors la toute puissance de la vérité.
117
D/ Moment choisi pour le partage de la confidentialité dans
l’entourage:
*Selon l’ensemble des soignants:
MOMENT PRIVILEGIE
Aucun moment
Aussitôt après accord pvvih
Au stade terminal
Après amélioration clinique
Avant le mariage
Juste après résultats test
Total
| Freq.
11
19
2
2
1
1
| 36
Pourcent
30.6%
52.8%
5.6%
5.6%
2.8%
2.8%
100.0%
Cum.
30.6%
83.3%
88.9%
94.4%
97.2%
100.0%
Dans la grande majorité des cas (52,8%), les soignants s’accordaient
d’abord avec les pvvih. Certains ne choisissaient aucun moment (30,6%),
tandis que d’autres
attendaient l’amélioration clinique ou le stade terminal (5,6%). Rarement,
c’était juste après le résultat du test ou lorsque la pvvih décidait de se
marier (2,8%).
*Selon les soignant intervenant en milieu adulte:
MOMENT PRIVILEGIE
Aucun moment
Aussitôt après accord pvvih
Au stade terminal
Après amélioration clinique
Avant le mariage
Total
| Freq.
8
12
2
2
1
|
26
Pourcent
30.8%
50%
7.7%
7.7%
3.8%
100.0%
Cum.
30.8%
80.8%
88.5%
96.2%
100.0%
En milieu adulte spécifiquement, les données ne changent presque pas.
Personne ne fait partager le secret juste après les résultats. Cela semblerait
ne pouvoir se concevoir qu’en milieu pédiatrique.
118
*Selon les pvvih ayant partagé la confidentialité:
Selection courante: PARTAGE="Y"
MOMENT PRIVILEGIE | Freq.
Aussitôt
31
Avant les symptômes
7
Aux 1°symptômes
6
Au stade terminal
2
Jamais
2
Ne sait pas
4
Total
| 52
Pourcent
59.6%
13.5%
11.5%
3.8%
3.8%
7.7%
100.0%
Cum.
59.6%
73.1%
84.6%
88.5%
92.3%
100.0%
Le plus souvent, les pvvih ayant partagé la confidentialité ont choisit de le
faire aussitôt (59,6%). Ensuite dans l’ordre décroissant, le moment
privilégié a été avant l’apparition des symptômes (13,5%), à l’apparition
des premiers symptômes (11,5%). Rarement (3,8%), ils ont préféré attendre
le stade terminal ou bien préféreraient ne jamais partager la confidentialité.
Synthèse:
Le délai entre l’annonce et le partage est très variable souvent presque nul
(44,4%), les pvvih demandant parfois au médecin de leur annoncer le
diagnostic en même temps que leur accompagnant, sinon elles le font ellesmêmes aussitôt après; mais ce délai peut aller jusqu’à plusieurs années. Il
est à noter que dans une proportion non négligeable (11,1%) le secret
médical a été simplement rompu, l’information étant parvenue à
l’entourage avant même que l’annonce ne soit faite à la pvvih. Parmi les
pvvih recrutées, un grand nombre a reçu l’annonce du diagnostic entre un
mois et deux ans.
Si ceux qui ont préféré partager tout de suite avancent comme raisons :
- la nécessité d’être pris en charge immédiatement (50%),
- l’impossibilité, par devoir moral ou de famille, de ne pas y associer leur
parent, tuteur ou la personne ressource (tiers garant) qui les accompagne,
ils ressentent une obligation (9,3%),
- la nécessité d’assurer la prévention (3,7%) notamment du conjoint,
- l’affolement consécutif à l’annonce avec une peur panique tendant à faire
adopter des attitudes inconsidérées pour être rassuré (7,4%);
119
pour les autres, les hésitations, le souci de discrétion (13%) ou le refus de
partager leur secret tiennent au moins en partie à la crainte de
stigmatisation, de rejet ou déboires professionnelles, familiales ou sociales.
D’autres choisissent d’attendre le plus longtemps possible pour ne pas
déranger (5,5%) la quiétude de leur famille.
Pour les soignants, le moment privilégié pour faire partager le secret de la
maladie est tout aussi variable, souvent imprévisible. En général, c’est dès
qu’on a l’accord du patient (50% des cas). Parfois certains praticiens
préfèrent attendre une amélioration sur le plan clinique (7,7%), notamment
lorsque le partage ne peut pas influencer immédiatement la prise en charge
médicale ou que le patient n’a pas bonne mine et que son état de santé ne
suscite pas l’espoir dans son entourage.
E/ Consentement éclairé avant le partage:
*Répartition des pvvih selon qu’elles ont consenti ou non au partage de la
confidentialité:
Selection courante: PARTAGE="Y"
AYANT CONSENTI | Freq.
+ (OUI)
47
- (NON)
7
Total
|
54
Pourcent
87.0%
13.0%
100.0%
Cum.
87.0%
100.0%
En majorité (87%), les pvvih ayant partagé la confidentialité sur leur
séropositivité auraient consenti à ce partage.
*Répartition des soignants selon leur conviction de la nécessité du
consentement éclairé des pvvih avant le partage de la confidentialité avec
un membre de l’entourage:
Nécessité du
CONSENTEMENT | Freq.
+ (OUI)
17
- (NON)
20
Total
| 37
Pourcent
45.9%
54.1%
100.0%
Cum.
45.9%
100.0%
120
Sur l’échantillon total, le consentement éclairé des pvvih ne semblerait pas
être nécessaire pour la majorité des soignants (54,1%); c’était en comptant
avec les cas pédiatriques.
Nécessité du
CONSENTEMENT | Freq.
+ (OUI)
17
- (NON)
7
Total
|
24
Pourcent
70.8%
29.2%
100.0%
Cum.
70.8%
100.0%
Sans compter avec la pédiatrie, les soignants en milieu adulte faisaient pour
la plupart (70,8%) du consentement éclairé une nécessité avec quelques
fois des réserves quant au risque de contamination par négligence ou de
façon volontaire.
Synthèse:
Concernant la nécessité du consentement éclairé de la pvvih comme
préalable au partage de la confidentialité, les avis sont partagés autant chez
les soignants que chez les pvvih :
Les soignants (dans les services de consultation pour adultes) pour la
plupart (70,8%) pensent que le consentement est nécessaire compte tenu
des impératifs de confiance dans la relation médecin-malade. Si l’on
considère qu’il n’y a pas de rupture du secret médical lorsque le patient
autorise la divulgation de son diagnostic, le consentement devient une
nécessité pour rester dans le cadre de la légalité. Mais les médecins sont
souvent confrontés au désir sinon au devoir moral ou éthique de violer ce
principe pour satisfaire d’autres impératifs de leur métier; ceux de santé
publique et d’assistance à personne en danger, notamment lorsque la pvvih
ne respecte pas les conseils tendant à la protection des partenaires contre le
risque de transmission de l’infection à vih. Ainsi la tentation est souvent
grande de rompre le secret, mais le code de déontologie et les autres textes
de loi n’autorisent pas une telle attitude du moins explicitement et c’est
souvent dans l’amertume que les soignants "tiennent leur langue". Parfois,
ils ont recours à des procédés peu orthodoxes mais les exposant moins à
des poursuites judiciaires ou à d’autres plaintes. Il s’agit de menaces de
121
rupture du secret médical, de menaces de poursuites judiciaires contre la
pvvih, de menaces de rupture du contrat thérapeutique, etc...; en sachant
que le plus souvent les patients ignorent leurs droits (mais également leurs
devoirs) quant à leurs rapports avec les soignants et les structures des soins.
Quelques médecins et paramédicaux considèrent que quelque soit le
contenu des textes législatifs et du code déontologique, ils ne peuvent se
permettre le cas échéant d’assister de façon impuissante à la dissémination
de l’infection de façon volontaire ou par négligence; leur foi religieuse ne
les y autoriserait même pas. Certains sont d’ailleurs prêts à rompre le secret
médical pour "ne pas être complices de crime" selon leur propres termes.
D’autres pensent qu’il ne saurait y avoir de secret dans le couple et la
nécessité de faire le test au conjoint de la pvvih imposerait de rompre la
confidentialité. A ce propos rappelons l’avis d’un expert sur le sida selon
lequel le consentement du patient pour l’information de son partenaire
n’est pas nécessaire; un acte légal n’étant pas nécessairement éthique (47).
Par ailleurs des spécialistes de l’éthique ont argumenté (1) que la rupture
de la confidentialité est justifiable dans l’intérêt d’un tiers à risque ou en
"danger direct". Idéalement les personnes infectées devraient informer
elles-mêmes leur partenaire sexuel, elles ont même un devoir éthique
d’information.
Pourtant, il n’est pas évident que l’information passe aussi facilement dans
les couples. Une enquête réalisée au Burkina Faso a montré que 60% des
étudiants qui ont eu une MST n’en ont pas informé leur partenaire (1). Une
autre étude montrait que seulement un militaire sur trois informerait sa
partenaire s’il apprenait sa séropositivité (23)
Ainsi, si le consentement éclairé de la pvvih est souhaitable pour la quasi
totalité des soignants, il ne constitue pas une condition sine qua non pour le
partage avec le partenaire sexuel, le conjoint notamment dans le cadre d’un
couple marié et 29,2% des soignants n’attendent pas le consentement de la
pvvih.
Dans les cas de sida pédiatriques, nous avons plutôt cherché à savoir si le
consentement des parents étaient requis pour le dépistage: dans 100% des
cas, il ne l’était pas. Les raisons ont été évoquées plus haut.
122
F/ Conception du droit à la confidentialité en cas d’exposition
volontaire ou par négligence au risque de contamination par le vih:
*Selon les pvvih:
DROIT au SM en cas de risque
de Contamination volontaire | Freq.
+(OUI)
7
-(NON)
77
Total
| 84
Pourcent
8.3%
91.7%
100.0%
Cum.
8.3%
100.0%
Par une forte majorité (91,7%), les pvvih ont conçu l’abolition du droit à la
confidentialité toutes les fois qu’eux-mêmes se seraient permis d’exposer
de façon volontaire ou par négligence une tierce personne. Il y a eu un taux
non négligeable de non réponse (16%), cela pourrait être lié au fait que
certains n’allaient pas jusqu’au bout du questionnaire, notamment ceux qui
ne voulaient pas entendre parler de partage de la confidentialité.
*Selon les soignants:
Droit de rompre SM en cas de risque
de Contamination volontaire
| Freq.
+ (OUI)
9
- (NON)
17
Total
| 26
Pourcent
34.6%
65.4%
100.0%
Cum.
34.6%
100.0%
Les soignants en milieu adulte, pour la plupart (65,4%) ne concevaient pas
de droit à la confidentialité pour les pvvih exposant leur partenaire
notamment leur conjoint au risque de contamination par le vih, de façon
volontaire ou par négligence.
*Raisons évoquées par les pvvih pour justifier cette conception:
POURQUOI05
(Droit au SM/contamination
volontaire)
| Freq.
Souci de prévention
72
Pourcent
87.8%
Cum.
87.8%
123
Responsabilité individuelle
Obligation conjugale
Total
|
8
1
82
11.0%
1.2%
100.0%
98.8%
100.0%
La principale raison évoquée pour justifier la suppression du droit au secret
devant une telle situation était le souci de prévention (87,8%). Mais
l’information du partenaire exposé empêcherait-elle la contamination ?
Certains (11%) s’estimaient suffisamment responsables pour gérer le secret
et la prévention, et ne céderaient pour rien au droit à la confidentialité
quelque soit par ailleurs les appréhensions des soignants.
Synthèse:
Pour les pvvih, la majorité estiment ne jamais exposer volontairement ou
par négligence et croient que le médecin devrait être délié du secret (91,7%
des pvvih) chaque fois qu’il serait au courant d’une telle attitude de leur
part. A ce niveau, leur opinion rejoint celle des juristes que nous avons
rencontrés et qui ont même essayé d’imaginer la procédure de cette
déliaison du secret médical. En effet, Mrs N. et D.8 de la faculté des
sciences juridiques de Dakar estiment que les textes placent le médecin
confronté au sida devant deux principes contradictoires; devoir de
protection de l’intérêt individuel par le secret médical et les soins médicaux
et devoir de protection de l’intérêt public par son rôle prophylactique. La
seule solution semblerait être alors de recourir au ministère publique, en
l’occurrence au procureur de la république chargé de la prophylaxie
sociale. Mais faudrait-il encore, le cas échéant, qu’une loi puisse délivrer le
médecin du secret professionnel devant ce dernier. De plus selon les
mêmes juristes, "l’article 31 du code de déontologie médical ne semble pas
conforme aux dispositions du code pénal en matière de secret
professionnel." Mais en droit, on fait prévaloir une disposition spéciale
(c’est le cas du code de déontologie médicale) sur une disposition générale
(code pénal). Cependant tout dépend de l’interprétation qu’en ferait le juge,
en cas de litige. Une confrontation des deux textes au plus haut niveau
semble donc nécessaire afin de tirer au clair ces différents aspects. Cela
8L’un
est spécialiste du droit pénal, l’autre spécialiste du droit civil. Tous les deux ont travaillé sur le
sujet dans le cadre du groupe Ethique, Droit et VIH qui aurait déja émis un certain nombre de rapports
écrits sur ces questions. Nous n’avons pas pu encore accéder à ces rapports.
124
suppose un conseil national pluridisciplinaire associant au moins des
professionnels de santé et des juristes, entre autres.
125
G/ Sentiments et réactions après le partage de la confidentialité:
*Chez les pvvih:
°selon elles-mêmes:
SENTIMENTS au DEBUT | Freq.
Soulagement; espoir
31
Peine; gêne; peur
19
Indifférence
2
Total
| 52
Pourcent
59.6%
36.5%
3.8%
100.0%
Cum.
59.6%
96.2%
100.0%
Selon les pvvih, leurs sentiments les plus fréquents juste après le partage de
la confidentialité étaient le soulagement et l’espoir (pour s’être déchargé
d’un secret si lourd à porter seul) (59,6%) qui étaient suivis par la peine (de
devoir partagé une mauvaise nouvelle), la peur (d’être jugé et rejeté), la
gêne (d’avoir une maladie "honteuse") pour 36,5% des cas environ.
SENTIMENTS plus TARD |
Soulagement; espoir
Peine; gêne; peur
Total
|
Freq.
48
4
52
Pourcent
92.3%
7.7%
100.0%
Cum.
92.3%
100.0%
Plus tard, les sentiments de soulagement et d’espoir ont été encore plus
fréquents (92,3%) à la faveur d’une diminution de la fréquence des
sentiments de peine, de gêne ou de peur (7,7%).
°selon les soignants:
Selection courante: TYPEMALADE="2" (ADULTES)
Réaction PVVIH au Début | Freq.
Aucune
2
Peine, gêne, peur
11
Soulagement, espoir
6
Ne sait pas
7
Total
| 26
Pourcent
7.7%
42.3%
23.1%
26.9%
100.0%
Cum.
7.7%
50.0%
73.1%
100.0%
126
Selon les soignants, les pvvih ont surtout manifesté juste après le partage
des sentiments de peine, de gêne ou de peur (42,3%) et dans une moindre
mesure des sentiments de soulagement et d’espoir (23,1%). 26,9% des
mêmes soignants ne savaient pas répondre parce qu’ils n’étaient pas là au
moment du partage, ni juste après.
Selection courante: TYPEMALADE="2"
Réaction PVVIH plus Tard | Freq.
Aucune
1
Peine, gêne, peur
1
Soulagement, espoir
19
Ne sait pas
5
Total
|
26
Pourcent
3.8%
3.8%
73.1%
19.2%
100.0%
Cum.
3.8%
7.7%
84.6%
100.0%
Plus tard, les soignants ont noté plus fréquemment des sentiments d’espoir
et de soulagement (73,1%) à la faveur d’une régression des sentiments de
peine, de gêne ou de peur (3,8%). 19,2% ne savaient pas répondre parce
qu’ils ne savaient pas si les pvvih qu’ils prenaient en charge avaient déjà
partagé ou non leur secret. D’autres fois, ils les avaient perdues de vue.
*Dans l’entourage:
°selon les pvvih:
Changements des Rapports
avec Entourage
|
+ (OUI)
- (NON)
Total
|
Freq.
13
73
86
Pourcent
15.1%
84.9%
100.0%
Cum.
15.1%
100.0%
Après avoir partagé la confidentialité, les pvvih n’ont pas reconnu de
changement pour la plus part (84,9%), dans leurs relations avec les
membres de leur entourage.
127
LESQUELS (Changements) | Freq.
Aucun
1
Soutien; rapprochement
5
Rejet; Stigmatisation
8
Total
| 14
Pourcent
7.1%
35.7%
57.1%
100.0%
Cum.
7.1%
42.9%
100.0%
Lorsque (dans 15,1% des cas) des changements ont été relevés, c’était
surtout dans le sens d’attitudes de rejet ou de stigmatisation (57,1%).
D’autres fois (35,7%), c’étaient des réactions de soutien et de
"rapprochement", c’est dire qu’ils ont été très sensibles à ces réactions pour
les mentionner. Il faut noter que certains ont répondu qu’il n’y avait pas de
changement parce que les changements qu’ils craignaient surtout étaient
dans le sens négatif (rejet, stigmatisation, conflits et déboires
socioprofessionnels...).
QUAND
Peu après
Bien plus tard
Au début
Total
| Freq.
1
3
9
| 13
Pourcent
7.7%
23.1%
69.2%
100.0%
Cum.
7.7%
30.8%
100.0%
Ces réactions de l’entourage se sont manifestées surtout au début (69,2%)
et parfois bien plus tard (23,1%).
128
°selon les soignants:
Réaction Entourage au Début | Freq.
Aucune
1
Surprise
3
Surprise, peine et déception
2
Surprise, peine et déception
mais rationalisation
et questionnements
1
Peine, déception
10
Soutien
7
Rejet
4
Rationalisation
2
Questionnements
2
Ne sait pas
7
Total
| 39
Pourcent
2.6%
7.7%
5.1%
Cum.
2.6%
10.3%
15.4%
2.6%
25.6%
17.9%
10.3%
5.1%
5.1%
17.9%
100.0%
17.9%
43.6%
61.5%
71.8%
76.9%
82.1%
100.0%
Selon les soignants (sur l’échantillon total), les réactions de l’entourage au
début du partage étaient surtout marquées par la peine et la déception
(25,6%), parfois ils remarquaient un soutien (17,9%), plus rarement un
rejet (10,3%). Les réactions de surprise, les questionnements et les
rationalisations ne manquaient pas (5,1%). 17,9% ne savaient pas répondre
parce qu’ils n’avaient pas observé l’entourage.
Selection courante: TYPEMALADE="2" (ADULTE)
Réaction Entourage au Début
Surprise, peine et déception
Surprise, peine et déception
mais rationalisation
et questionnements
Peine, déception
Soutien
Rejet
Rationalisation
Questionnements
Ne sait pas
Total
| Freq.
2
Pourcent
7.7%
Cum.
7.7%
1
3.8%
23.1%
26.9%
11.5%
7.7%
3.8%
15.4%
100.0%
11.5%
34.6%
61.5%
73.1%
80.8%
84.6%
100.0%
6
7
3
2
1
4
| 26
129
Selon les soignants en milieu adulte, les réactions de l’entourage au début
partage étaient plus marquées par le soutien à la pvvih (26,9%), parfois par
de la peine ou la déception (23,1%), plus rarement par le rejet (11,5%).
Certains semblaient surpris et peinés (7,7%), rationalisaient (7,7%) ou se
posaient des questions (3,8%).
Réaction Entourage plus Tard | Freq.
Aucune
1
Surprise, sidération
3
Soutien
22
Rejet
4
Ne sait pas
9
Total
| 39
Pourcent
2.6%
7.7%
56.4%
10.3%
23.1%
100.0%
Cum.
2.6%
10.3%
66.7%
76.9%
100.0%
Plus tard, sur l’échantillon total, les soignants ont surtout noté dans
l’entourage des réactions de soutien (56,4%) et parfois de rejet (10,3%).
23,1% des soignants ne savaient pas répondre parce qu’ils n’avaient pas
observé l’entourage.
Selection courante: TYPEMALADE="2" (ADULTE)
Réaction Entourage
plus Tard
| Freq.
Pourcent
3=Soutien
20
76.9%
4=Rejet
2
7.7%
9=Ne sait pas
4
15.4%
Total
| 26
100.0%
Cum.
76.9%
84.6%
100.0%
En milieu adulte, les soignants ont noté que plus tard après le partage de la
confidentialité sur la séropositivité, les réactions de l’entourage par rapport
aux pvvih étaient surtout de soutien (76,9%), beaucoup plus rarement de
rejet (7,7%).
15,4% ne savaient pas répondre parce qu’ils n’avaient pas observé
l’entourage.
130
H/ Bénéfices observés par les pvvih après le partage:
BENEFICES
Aucun
Soutien Moral
Soutien Moral et Matériel
Soutien Matériel
Total
| Freq.
6
18
25
3
| 52
Pourcent
11.5%
34.6%
48.1%
5.8%
100.0%
Cum.
11.5%
46.2%
94.2%
100.0%
Après le partage du secret de leur séropositivité avec certains membres de
leur entourage, les pvvih ont observé des bénéfices sous la forme de
soutien matériel et moral (48,1%), de soutien moral uniquement (34,6%)
ou de soutien matériel exclusivement (5,8%). 11,5% n’ont observé aucun
bénéfice.
LIEN (Bénéfices/Partage) | Freq.
+ (OUI)
36
- (NON)
9
Total
| 45
Pourcent
80.0%
20.0%
100.0%
Cum.
80.0%
100.0%
Dans 80% des cas, ces bénéfices ont été liés au fait d’avoir partagé, c’est à
dire qu’ils n’espéraient pas les acquérir n’eut été le partage.
I/ Préjudices observés par les pvvih après le partage:
PREJUDICES | Freq.
AUCUN
43
REJET
5
GENE
4
Total
| 52
Pourcent
82.7%
9.6%
7.7%
100.0%
Cum.
82.7%
92.3%
100.0%
Après le partage de la confidentialité sur leur statut sérologique avec
quelques personnes dans leur entourage, la majorité des pvvih (82,7%)
n’ont relevé aucun événement préjudiciable. Quelques fois, ils ont fait
l’objet de rejet (9,6%) ou ont ressenti de la gêne (7,7%) par rapport à leurs
confidents.
131
LIEN (Préjudice/Partage) | Freq.
+ (OUI)
10
Total
| 10
Pourcent
100.0%
100.0%
Cum.
100.0%
Dans tous les cas, le préjudice était lié au fait d’avoir partagé le secret de sa
séropositivité.
J/ Influence du partage de la confidentialité sur la prise en charge des
pvvih, selon les soignants:
*en fonction de la réaction de l’entourage:
INFLUENCE/P.E.C./ |
+(OUI)
- (NON)
Total
|
Freq.
21
10
31
Pourcent
67.7%
32.3%
100.0%
Cum.
67.7%
100.0%
Selon la majorité (67,7%) des soignants (échantillon global), les réactions
de l’entourage observées après le partage ont influencé la prise en charge
globale des pvvih.
COMMENT (Influence) | Freq.
Favorable
16
Défavorable
4
Ne sait pas
7
Total
| 27
Pourcent
59.3%
14.8%
25.9%
100.0%
Cum.
59.3%
74.1%
100.0%
Ces réactions de l’entourage auraient influencé favorablement selon la
majorité (59,3%) des mêmes soignants la prise en charge globale des
pvvih. Dans 14,8% des cas l’influence était défavorable. Un taux non
négligeable de soignants (25,9%) ne savaient pas répondre parce qu’ils
avaient perdu de vue ces pvvih ou ne les prenaient plus en charge (certaines
pvvih étaient référées à d’autres structures).
132
Selection courante: TYPEMALADE="2" (ADULTE)
INFLUENCE/P.E.C. | Freq.
+ (OUI)
18
- (NON)
3
Total
| 21
Pourcent
85.7%
14.3%
100.0%
Cum.
85.7%
100.0%
Selection courante: TYPEMALADE="2" (ADULTE)
COMMENT (Influence) |
Pas défavorable
Défavorable
Ne sait pas
Total
|
Freq.
15
2
5
22
Pourcent
68.2%
9.1%
22.7%
100.0%
Cum.
68.2%
77.3%
100.0%
A partir des deux tableaux ci-dessus, nous pouvons retenir que dans les
services de soins des adultes spécifiquement, les données restaient
pratiquement les mêmes que précédemment, avec une majorité de
soignants (85,7%) qui relevaient que l’influence des réactions de
l’entourage n’est le plus souvent (68,2%) pas défavorable. Dans 9,1% des
cas, cette influence était défavorable et 22,7% ne savaient pas répondre
pour les mêmes raisons.
*en fonction de la réaction des pvvih:
Selection courante: TYPEMALADE="2" (ADULTE)
INFLUENCE/P.E.C. | Freq.
+ (OUI)
20
- (NON)
4
Total
| 24
Pourcent
83.3%
16.7%
100.0%
Cum.
83.3%
100.0%
La majorité des soignants en milieu adulte (83,3%) notaient que les
sentiments et les réactions des pvvih influençaient leur prise en charge
globale.
133
Selection courante: TYPEMALADE="2" (ADULTE)
COMMENT (Influence) | Freq.
Favorable
15
Défavorable
2
Ne sait pas
3
Total
|
20
Pourcent
75.0%
10.0%
15.0%
100.0%
Cum.
75.0%
85.0%
100.0%
Cette influence était le plus souvent favorable selon la plupart des
soignants (75%), défavorable selon d’autres (10% des soignants).
Synthèse:
Les suites du partage de la confidentialité varient d’une pvvih à l’autre et
en fonction de l’âge, du sexe, du statut matrimonial, de la profession, etc...
La plupart des pvvih considèrent que le partage de la confidentialité leur a
apporté un bénéfice important et a contribué favorablement à leur prise en
charge (82,7%); parfois cela n’a eu aucun effet et rarement il s’en est suivi
des conséquences dramatiques ayant abouti au rejet (9,6%).
Ces bénéfices se résument en avantages matériels (5,8%) et parfois
simplement psychologiques (34,6%) ou les deux à la fois (48,1%). Certains
se contentent qu’on ait accepté leur maladie sans condition et parfois même
qu’on leur accorde plus d’égards que d’habitude. D’autres ont pu, grâce au
fait d’avoir partagé le secret de leur statut sérologique, acquérir l’aide de
certains de leurs proches pour faciliter leur accès aux soins: déplacements,
frais d’examens complémentaires, de médicaments notamment ARV,
communication avec les soignants...
Certains préjudices ont cependant été notés, allant d’un sentiment
désagréable d’être objet de pitié, de gêne des pvvih (7,7%) au rejet
impitoyable de l’entourage. Dans certains cas, des ruptures de ménage ont
été observées après le partage de la confidentialité, mais les pvvih déclarent
que cela se serait produit dans tous les cas et la dissimulation du diagnostic
n’aurait aucunement empêché l’événement, les quiproquos étant bien
antérieurs. Toutefois, si le lien avec le partage n’est pas toujours évident
pour la pvvih lorsque tout se passe bien (80% des cas), il l’est dans tous les
cas où un préjudice est observé.
134
Selon les soignants, le partage de la confidentialité a influencé la prise en
charge dans la plupart des cas (67,7 à 85,7%) et favorablement (59,3 à
68,2%). Dans un certains nombre de cas (25,9% à 22,7%), la référence du
patient à un autre service, le manque de suivi de la prise en charge dans la
même structure, le décès prématuré de la pvvih n’ont pas permis de se faire
une idée sur les conséquences du partage. Des suites défavorables pouvant
se résumer essentiellement en un rejet flagrant ou voilé ont parfois été
relevées (9,1 à 14,8%) par les soignants.
Les réactions constatées après le partage varient considérablement tant au
niveau des pvvih que de leur entourage. La tentative d’appréciation de ces
réactions depuis le début de l’annonce à l’entourage jusqu’au moment de
l’enquête a été très difficile à travers certains soignants qui n’ont pas eu de
relation privilégiée avec l’entourage mais aussi à travers l’entourage luimême car les accompagnants informés qui ont été accessibles à notre
enquête ont été très rares. De plus, il était malaisé de distinguer ce qui
revenait au partage de ce qui était inhérent à la pathologie elle-même et à
son évolution.
D’emblée, à l’appréciation des soignants, les réactions notées dans
l’entourage sont empreintes de stupeur, surprise, sidération (15,4%) peine,
déception (33,3%) ou rationalisation, résignation (7,7%) avec souvent
l’évocation du divin et du religieux: "Dieu seul décide du sort de ses
serviteurs et tout ce qu’il fait est pour le mieux, nous l’acceptons en tant
que croyant. " Ce sont là, rapportés par un soignant, les propos d’un parent
à l’annonce du diagnostic de sida pour son fils. Parfois c’est la délivrance
d’un soupçon qui planait déjà depuis longtemps dans les esprits, souvent
accompagnée d’un sentiment de déception et de désespoir: "Je l’imaginais
bien depuis un certain temps; il n’y a aucune solution, c’est fini." Cela
s’observe surtout après un long parcours thérapeutique. D’autrefois, ce
sont des réactions de rejet (10,3 à 11,5%), de réprobation contre la pvvih
vis à vis de ses comportements antérieurs, instant opportun pour raconter
l’histoire d’une vie souvent tumultueuse et débridée.
Les soignants ont noté dans l’attitude de nombreuses pvvih au début du
partage une certaine gêne (42,3%) allant parfois jusqu’à des pleurs pouvant
être liées à la peur d’autres cas, certains étant toujours restés impassibles
(7,7%), tandis qu’ un sentiment d’espoir et de soulagement a été noté dans
23,1% des cas.
135
Chez les pvvih elles-mêmes, le sentiment de soulagement, de décharge, de
consolation est prédominant (59,6%) parfois même lorsque l’entourage n’a
pas eu la réaction souhaitée, surtout lorsqu’il s’est agit pour elles d’un
"devoir" accompli. Cela pourrait expliquer la rareté des sentiments de
regret à terme.
K/ Sentiments de regret après le partage:
*Chez les pvvih:
REGRET d’avoir partagé |
+ (OUI)
- (NON)
Total
|
Freq.
3
48
51
Pourcent
5.9%
94.1%
100.0%
Cum.
5.9%
100.0%
Le plus souvent (94,1%), les pvvih n’ont pas regretté d’avoir partagé.
Regret dans les
modalités du partage | Freq.
RIEN
47
Retard
3
Qu’on ne m’ait pas
demandé
1
Total
| 51
Pourcent
92.2%
5.9%
2.0%
100.0%
Cum.
92.2%
98.0%
100.0%
Lorsqu’elles ont eu des regrets, c’était surtout qu’elles auraient préféré le
faire plus tôt et déploraient le retard (5,9%) accusé avant de partager.
D’autres fois les pvvih regrettaient le fait que leur secret soit dévoilé sans
leur consentement (2%) même s’il n’y avait pas eu de conséquence
fâcheuse.
*Chez les soignants:
Selection courante: TYPEMALADE="2" (ADULTES)
REGRETS | Freq.
Pourcent
Cum.
+ (OUI)
3
12.0%
12.0%
- (NON)
22
88.0%
100.0%
Total
|
25
100.0%
136
Les soignants n’ont pas souvent regretté (88%) d’avoir participé au partage
du secret avec l’entourage de la pvvih.
Synthèse:
En effet, peu de pvvih ont eu à regretter la manière (absence de
consentement: 2%) ou le moment du partage de la confidentialité
(sentiment d’avoir attendu trop longtemps: 5,9%). Même ceux pour qui le
médecin avait pris sur lui le risque d’informer un conjoint ou un parent par
exemple, il n’a pas été noté de regret des faits. Cela est également à mettre
au compte des impacts souvent globalement positifs, à plus ou moins long
terme.
Le sentiment de regret d’avoir participé au partage de la confidentialité (en
y assistant ou bien ayant pris le risque de faire soi-même l’annonce aux
parents ou au conjoint) se retrouve rarement chez les soignants (12%). Par
contre, certains ont eu à regretter de n’avoir pas associer à temps la famille
à la confidentialité pour une meilleure prise en charge de la pvvih. C’est un
aspect que nous n’avons pas recherché expressément par le questionnaire
mais qui mérite d’être souligné d’autant plus qu’il a été argumenté par
certains praticiens dans des cas pratiques.
L/Ampleur des cas de partage de la confidentialité:
*Propositions de partage par les soignants aux pvvih:
Selection courante: TYPEMALADE="2" (ADULTE)
Proposer Partage | Freq.
+ (OUI)
18
- (NON)
8
Total
|
26
Pourcent
69.2%
30.8%
100.0%
Cum.
69.2%
100.0%
Les soignants ont proposé pour la plupart (69,2%) aux pvvih qu’ils
prenaient en charge de partager la confidentialité avec un membre de
l’entourage en particulier le conjoint ou une personne susceptible
d’apporter un soutien important à la prise en charge.
137
Selection courante: TYPEMALADE="2" (Adultes)
COMBIEN de fois
(Propositions partage) | Freq.
Pourcent
0=jamais
8
30.8%
1 fois
1
3.8%
2 fois
5
19.2%
25 fois
1
3.8%
3 fois
1
3.8%
30 fois
1
3.8%
Plusieurs fois
4
15.4%
Systématiquement
5
19.2%
Total
| 26
100.0%
Cum.
30.8%
34.6%
53.8%
57.7%
61.5%
65.4%
80.8%
100.0%
Quand ils l’ont fait, le plus souvent c’était de façon systématiquement ou
deux fois (19,2%), autrement plusieurs fois (15,4%).
*Participation effective des soignants:
Participer au Partage | Freq.
+ (OUI)
22
- (NON)
17
Total
| 39
Pourcent
56.4%
43.6%
100.0%
Cum.
56.4%
100.0%
Selection courante: TYPEMALADE="2" (ADULTES)
PARTICIPATION |
+ (OUI)
- (NON)
Total
|
Freq.
15
11
26
Pourcent
57.7%
42.3%
100.0%
Cum.
57.7%
100.0%
A partir des deux tableaux ci-dessus, nous pouvons noter que la majorité
des soignants (56,4% dans l’échantillon global et 57,7% en milieu adulte)
ont participé effectivement au partage de la confidentialité entre la pvvih et
un membre de son entourage.
138
COMBIEN de fois .01
(Participations partage)
0=jamais
1fois
10 fois
100 fois
2 fois
20 fois
3 fois
30 fois
4 fois
50 fois
6 fois
Plusieurs fois
Total
|
| Freq.
17
7
1
1
3
1
1
1
2
1
1
3
39
Pourcent
43.6%
17.9%
2.6%
2.6%
7.7%
2.6%
2.6%
2.6%
5.1%
2.6%
2.6%
7.7%
100.0%
Cum.
43.6%
61.5%
64.1%
66.7%
74.4%
76.9%
79.5%
82.1%
87.2%
89.7%
92.3%
100.0%
Quand ils ont participé, le plus souvent c’était une seule fois (17,9%)
parfois deux ou plusieurs fois (7,7%).
M/ Attitudes recommandées à l’égard des pvvih qui exposent
volontairement ou par négligence les autres à l’infection par le
vih/sida:
*Selon les pvvih:
ATTITUDES devant le risque de
contamination volontaire
|
Aucune
Rompre le SM
Sanction pénale
Éduquer; Responsabiliser
Ne sait pas
Total
|
Freq.
4
11
48
11
11
85
Pourcent
4.7%
12.9%
56.5%
12.9%
12.9%
100.0%
Cum.
4.7%
17.6%
74.1%
87.1%
100.0%
Selon elles-mêmes, les pvvih ont recommandé à l’égard de ceux qui
exposent volontairement ou par négligence d’autres personnes à des
sanctions pénales pour leur majorité (56,5%), ensuite dans la même
proportion (12,6%) ils ont demandé de rompre le secret médical, d’éduquer
139
pour responsabiliser ou n’ont pas su donner de réponse. Par ailleurs, 4,7%
recommandaient de laisser faire.
*Selon les soignants:
Selection courante: TYPEMALADE="2" (ADULTE)
ATTITUDES si contamination
volontaire
|
Sanction pénale
Responsabilisation
Ne sait pas
Informer le partenaire exposé
Total
|
Freq.
8
11
4
3
26
Pourcent
30.8%
42.3%
15.4%
11.5%
100.0%
Cum.
30.8%
73.1%
88.5%
100.0%
Les soignants (en milieu adulte) ont recommandé quant à eux la
responsabilisation (42,3%) par une meilleure éducation pour la plupart
d’entre eux, ensuite la sanction pénale (30,8%), puis ne savaient pas
répondre (15,4%) et enfin d’informer le partenaire (11,5%).
Synthèse:
Il est en fait difficile de reconnaître l’ampleur des cas de partage parmi les
pvvih informées de leur sérologie. Après avoir incité la pvvih au partage, le
médecin n’est que rarement assuré de la suite de son action. En effet, si
certains encouragent systématiquement (19,2%) au partage, ils y
participent rarement et souvent ne savent jamais si le patient a tenu ou non
sa promesse. Les raisons à cette incitation se résument à une nécessité de
prévention (60%) et de prise en charge (70%). En fait, le souci premier du
médecin est d’assurer la prise en charge préventive ou curative du conjoint
qui est naturellement exposé et ceci passe quasi obligatoirement par
l’information de celui-ci. A ce propos, la préoccupation du médecin
rencontre souvent celle des pvvih qui pour la plupart pensent qu’ils ne
devraient plus avoir droit au secret dès lors qu’elles continuent d’exposer
leur épouse ou époux.
Elles ne pensent jamais pouvoir exposer délibérément une tierce personne.
C’est d’ailleurs une attitude considérée par la majorité des pvvih comme
criminelle, ignoble, injuste, inacceptable... et certains vont jusqu’à réclamer
une mise à mort ou au moins une mise en quarantaine, en tout cas une
140
sanction pénale assortie (56,5%). Mais un certain nombre (12,9%) refuse
que ce soit une raison pour divulguer le secret qui reste "sacré" pour eux,
tandis que d’autres se prononcent pour une éducation et une
responsabilisation des pvvih (12,9%).
Pour les soignants, ce comportement est difficile à contrôler par le seul
counseling, en l’absence d’autres mesures légales plus contraignantes.
Ainsi, si 42,3% des prestataires de soins choisissent de responsabiliser les
pvvih par des rappels interminables, une proportion équivalente juge
nécessaire d’associer des mesures contraignantes: sanction pénale (30,8%),
droit d’information des partenaires (11,5%). Rappelons avec RUFFIOT
(41; 50; 61) qu’en Août 1988, un quart des pays de l’ONU avaient pris
officiellement des mesures de prescription vis avis des séropositifs ou des
sidéens sous la forme de contrôles obligatoires aux frontières ou de mise en
quarantaine, ou de poursuites devant les tribunaux pour contamination des
partenaires, la transmission étant assimilée à une tentative de meurtre par
négligence, vengeance ou défi.
Pour un pénaliste de la faculté des droits avec qui nous nous sommes
entretenus, il faut éviter de faire une discrimination négative en adoptant
une qualification qui incrimine de façon à viser une catégorie de personnes.
Il faut une qualification en terme large qui prend en compte ces cas là mais
encore autre chose. Il propose que soit intégrée dans le code pénal la
qualification de "mise en danger d’autrui" punissant toute personne
mettant en danger la vie d’autrui, comme c’est le cas en France car pour le
moment aucun texte ne permet de réprimer de tels comportements. De plus,
le principe de la légalité commande une interprétation restrictive de la loi et
une non rétroactivité de la loi: "Nul crime, nul délit, nulle contravention si
le comportement n’avait pas été prévu et réprimé par la loi, au préalable."
Généralement nos interlocuteurs réclament une réaction de la loi. Il va de
soit qu’aucune personne ni aucun groupe isolé ne peut décider sur sa
propre initiative. Il est préconisé une réaction de la part de chacun des
principaux concernés (médecins, juristes, associations de lutte contre le vih
...). Ainsi le schéma proposé par un des juristes que nous avons rencontré
nous semble plein de bon sens. Il s’agit de réunir des experts, entendez des
personnes dont les compétences sont indéniables en la matière en vue de
l’élaboration d’un rapport avec le ministère public. Ce rapport serait
ensuite proposé à l’avis de l’assemblée nationale pour des propositions de
loi puis l’adoption de textes de loi selon la procédure habituelle.
141
N/ Recommandations des soignants pour une meilleure gestion de la
confidentialité tenant compte de la lutte contre le vih/sida
Selection courante: TYPEMALADE="2" (ADULTE)
RECOMMANDATIONS
|
Freq.
Mettre les lois à jour
15
Mettre les lois à jour, Former les
médecins et rompre le SM pour
prévenir si nécessaire
1
Mettre les lois à jour, Former
les médecins, Mieux informer les
populations et promouvoir le partage
1
Mettre les lois à jour, Rompre le secret
médical pour prévenir si nécessaire
2
Mettre les lois à jour,
Rompre le secret médical
1
Mettre les lois à jour, Mieux informer
les populations, Promouvoir le partage 2
Mettre les lois à jour, Mieux
informer les populations, Améliorer
le niveau de vie des populations
1
Mettre les lois à jour, Promouvoir
le partage de la confidentialité
1
Total
|
24
Cumul de (Mettre les lois à jour)
24
Cumul de (Former les médecins)
2
Cumul de (Rompre le secret
médical pour prévenir)
4
Cumul de (Mieux informer
les populations)
5
Cumul de (Promouvoir le
partage de la confidentialité)
4
Cumul de (Améliorer le niveau
de vie des poulations)
1
Pourcent
62.5%
4.2%
4.2%
Cum.
62.5%
66.7%
70.8%
8.3%
79.2%
4.2%
83.3%
8.3%
91.7%
4.2%
95.8%
4.2%
100.0%
100%
8.4%
16.7%
20.9%
16.7%
4.2%
100.0%
142
La recommandation la plus fréquente a été la mise à jour des lois (100%
des soignants en milieu adulte) concernant le droit au secret médical
notamment en cas d’exposition volontaire au risque de contamination,
ensuite une meilleure information des populations (20,9%), la rupture du
secret médical en cas de nécessité de prévention et la promotion du partage
de la confidentialité (16,7%) et dans une moindre mesure une meilleure
formation des médecins en matière de counseling (8,4%) puis
l’amélioration des conditions de vie des populations (4,2%).
Synthèse:
Il apparaît comme une nécessité pour les soignants que la loi doit réagir. La
menace serait-elle aussi réelle et imminente? Certains ont pensé d’ailleurs
"qu’aucun programme visant l’épidémie ne peut ignorer le fait que le vih
menace les droits de la personne humaine aussi profondément que la santé
publique." (39). Il faudrait alors un groupe informé de juristes engagés
pour un débat éthique attentif, mené en connaissance de cause; les
considérations éthiques devant animer la réforme du droit et non pas
l’inverse. La tâche des juristes seraient de concilier les impératifs éthiques
avec les obligation légales, pour un intérêt commun reconnu par tous les
individus, infectés ou non. Il va de soit que les juristes vont devoir s’aider
de plusieurs compétences dans une équipe pluridisciplinaire.
A un autre niveau, l’information juste et compréhensible de la population
dans toute ses composantes permettrait de lutter contre les discriminations
liées aux peurs publiques irrationnelles de contagion, de favoriser le
respect de la nature humaine et des droits individuels de chacun et de
donner à chaque membre de la société, infecté ou non, sa place dans la lutte
contre la propagation du virus. Il ne serait alors plus nécessaire de rompre
le secret médical car il serait partagé à bon escient. L’idée a été très
présente chez les pvvih ayant participé au focus-group (cf. annexes) qui
recommandaient que ce soit surtout les journalistes qui soient mieux
informés. Par ailleurs, dans leur association, l’information est bien perçue.
Ce qui pourrait expliquer que les membres sont plus disposés à partager et
ceux avec qui ils partagent les supportent mieux.
Une formation plus appropriée des soignants, en particulier aux techniques
et de counseling, permettrait d’améliorer la qualité des soins et de réduire
leurs stress face à la complexité et à la multiplicité des problèmes associés
143
au sida. Lorsque eux-mêmes dénotent leur carence en ce domaine et
demande de l’aide, voilà, peut-être bien, déjà réalisées les conditions
idéales pour résoudre un problème réel.
La dépendance socio-économique restant un facteur de vulnérabilité
important au vih, des politiques visant à améliorer les conditions de vie des
populations seraient nécessaires pour mieux contribuer à la lutte contre le
vih/sida. Il reste entendu qu’il y aura toujours des classes sociales
défavorisées, mais dans une moindre proportion.
144
RECOMMANDATIONS
145
Dans une situation d’incertitude, l’éthique est la réponse à la question :
Que doit-je faire quand je veux bien faire? Il s’agit alors d’aller à la
recherche du "préférable". La situation vécue par de nombreuses personnes
impliquées dans le VIH/Sida est bien incertaine et amène à des attitudes
diverses dans cette recherche du "mieux faire". En ce qui concerne le
partage de la confidentialité, la tentation est grande pour le soignant en
général et le médecin en particulier de vouloir faire part du diagnostic à un
membre de l’entourage soit pour améliorer la prise en charge de la pvvih,
soit pour protéger une tierce personne. Dans tous les cas, des principes
éthiques pertinents doivent guider son action. La gestion adéquate du secret
médical et de son partage éventuel qui s’intègre intimement dans le
processus du counseling est un gage indispensable pour la réussite de tout
programme de lutte contre le Vih/Sida. Ainsi:
- en vue de renforcer les acquis quant à la prise en charge des pvvih et à la
lutte contre la propagation du VIH,
- pour éviter les impairs liés à un counseling mal conduit,
- pour que le partage de la confidentialité soit une décision clairement
réfléchie des pvvih, nous recommandons:
à l’endroit des soignants:
- d’évaluer le niveau de formation des prestataires de soins quant à leur
pratique
du
counseling
et
leur
maîtrise
des
techniques
communicationnelles.
- de veiller à s’assurer de l’authenticité des demandes de sérologie et des
décisions de partage du secret médical par les pvvih. En effet, il y a parfois
une pression forte de l’entourage qui peut amener certains à aller se faire
dépister ou à vouloir informer leur entourage familial ou professionnel. Le
rappel des droits individuels est à ce moment capital.
- de faire pour la personne à informer un counseling efficace avant tout
partage ceci en accord avec la pvvih, car certains peuvent vivre ce moment
du partage comme une annonce de leur propre sérologie alors même qu’ils
ne sont pas directement exposés. Ce counseling aurait les mêmes principes
que celui destiné aux pvvih avant et après leur test sérologique.
- de soutenir la pvvih désireuse de partager la confidentialité sur son statut
sérologique à toutes les étapes de ce processus, en l’informant de tous les
risques qu’il court, mais aussi en essayant de discuter et de lui faire prendre
conscience de l’objectivité de sa décision et en l’assistant au besoin dans la
mesure des disponibilités de chacun.
146
- de s’assurer en aval que les conséquences du partage ne sont pas
dramatiques (rejet, conflit...) et le cas échéant d’essayer d’apporter des
solutions avec l’aide d’une équipe pluridisciplinaire (médecins,
paramédicaux, psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux...).
- de ne pas faire exception pour les cas pédiatriques en matière de
counseling Vih/Sida. Il faut requérir les parents s’ils sont vivants et leur
faire un counseling correct avant le dépistage de l’enfant et leur propre
dépistage. Cela est une condition nécessaire pour une annonce sans danger
aux parents qui ont le droit de savoir ou à leurs substituts lorsqu’ils ne sont
plus vivants. A notre avis, il n’ y a pas d’urgence diagnostique si le suivi
ultérieur ne peut être assuré par des parents ou substituts parentaux qui
n’arriveront jamais à comprendre la nécessité d’un suivi régulier malgré
des rechutes fréquentes et parfois gravissimes. De plus le succès de la lutte
contre le Vih ne passe-t-il pas par le dépistage et la prise en charge de
personnes susceptibles d’être infectées comme c’est le cas d’une mère
d’enfant porteur du Vih et de son conjoint ? Il faut arriver à définir de
meilleures stratégies de prise en charge chez les enfants infectés par le Vih.
- d’accorder plus d’intérêt à la notion de secret professionnel qui reste et
restera un des principes fondamentaux de notre métier et la base même de
la confiance qui nous lie aux pvvih et à nos patients en général. Sa
dénaturation engagerait sûrement le devenir de notre profession. Ainsi, le
secret doit être protégé en évitant autant que possible toute attitude tendant
à désigner les pvvih, à dévoiler leur statut sérologique par la parole ou par
écrit ? Il apparaît dès lors nécessaire de contrôler l’accès aux fichiers et
documents confidentiels des patients et d’aménager des locaux garantissant
la confidentialité des entretiens pour tous les types de malades.
- d’associer la pvvih, au premier plan, dans toute intervention préconisée
pour son intérêt réel ou supposé, en particulier dans le cadre du partage de
la confidentialité, et de requérir judicieusement son consentement dans
toute la mesure du possible.
- de renforcer le cadre d’intervision entre les différents soignants pour des
échanges plus fructueux et une meilleure approche, plus claire, plus
cohérente et plus adéquates.
à l’endroit des pvvih:
- le respect pour toutes les pvvih, dans leur dignité en tant qu’être humain,
mais aussi dans leurs droit en tant que malade ou "personne en danger".
147
- de favoriser la responsabilisation individuelle et collective pour que les
pvvih se sentent impliquer au même niveau que tout le monde dans la lutte
contre le Vih/Sida.
- d’éviter toute attitude tendant à la stigmatisation ou à la répression des
pvvih pour des situations liées à leur séropositivité. Cela peut en effet
emmener certaines personnes à ne pas vouloir connaître leur statut
sérologique et donc de ne pouvoir bénéficier d’une prévention secondaire
et de propager inconsciemment le virus lorsqu’ils seront infectés. Il
apparaît dès lors que de telles attitudes n’aident aucunement à l’adoption
d’une conduite responsable chez de nombreux individus et peuvent
constituer un frein à la lutte contre le Vih/Sida. Nous avons vu au cours de
cette enquête qu’une grande majorité de pvvih s’attachaient à ne pas
transmettre le virus. Il faut alors leur donner le moyen de l’éviter.
- de soutenir concrètement les pvvih et leur famille tant sur le plan de la
prise en charge médicale que psychologique et sociale, pour atténuer les
conséquences de l’infection sur l’équilibre familial et social. Cela suppose
un renforcement des stratégies de prise en charge à domicile notamment,
avec des équipes pluridisciplinaires comportant des infectiologues, des
psychologues, des psychiatres, des travailleurs sociaux, qui s’aideront au
besoin des ressources locales (représentants de l’autorité morale, politique,
religieuse, spirituelle...).
à l’endroit des décideurs:
- de mettre en place des programmes de formation théoriques et pratiques
en counseling et techniques de communication, tant au niveau des instituts
de formation sanitaires et/ou sociaux et de la faculté de médecine,
pharmacie et odontostomatologie qu’au niveau des structures sanitaires
dans le cadre de la formation continue. Les formations devront être
évaluées régulièrement par des équipes chargées de la supervision et de la
révision des programmes.
- de développer tous les moyens de communication accessibles
(audiovisuels, informatiques, affiches, théâtres, films...) et susceptibles de
donner la meilleure information sur le Vih/Sida et de les adapter aux
populations ciblées, dans toutes les dialectes de notre pays sans exception.
Ces activités d’IEC (Information, Éducation, Communication) pourront
être animées en collaboration franche avec des pvvih qui ne seront pas là
seulement pour faire des témoignages de leur vécu, mais intimement
148
impliquées comme de véritables acteurs de l’éducation pour la santé des
populations.
- de développer dans les écoles primaires et secondaires des stratégies
d’information sur le Vih/Sida pour sensibiliser les enfants et les jeunes non
seulement à la nécessité de comportements sans risque, mais aussi pour en
faire de véritables vecteurs de l’information.
- de développer et de renforcer les structures d’accueil, d’échange et de
concertation des pvvih, par exemple les associations de pvvih. Ces
structures devront autant que possible permettre une réinsertion sociale et
professionnelle pour des personnes susceptibles d’adopter un nouveau
mode de vie pour réduire les risques de propagation et d’infection par le
Vih. Elles accueilleront toute personne soucieuse du problème Vih/Sida et
pas seulement des sujets infectés. Elles auront un rôle d’information sur
l’infection et les moyens de lutte contre cette infection, mais aussi sur les
difficultés de la vie familiale, socio-économique et professionnelle des
pvvih. Elles permettrons des échanges d’expériences sur les vécus entre
pvvih, entre parents ou proches de pvvih, entre prestataires de soins pour
pvvih, entre ceux qui sont moins impliqués dans le problème de l’infection
et enfin entre tous ceux qui ont le souci et la conviction que c’est dans un
effort commun que le Vih/Sida sera bouté de la communauté.
- de favoriser l’accessibilité, de toutes les personnes intimement impliquées
dans le Vih/Sida, au comité éthique et juridique du PNLS pour les
questions tenant aux droits des pvvih et de leurs familles, aux devoirs des
prestataires de soins dans des situations particulières entre autres.
- que le comité éthique et juridique renforce son soutien aux prestataires de
soins pour la prise de décisions adaptées face à des situations relativement
complexes au plan éthique.
149
CONCLUSION
150
La confidentialité dans le cadre du Vih/Sida revet un caractère délicat plus
que partout ailleurs tant la divulgation du secret du statut sérologique de la
pvvih peut être à l’origine de remous dans l’entourage avec le risque
d’hypothèquer toute la prise en charge médicale et psychosociale. Pourtant,
le contexte africain est marqué traditionnellement par la solidarité familiale
et communautaire avec partage de l’information sur des questions sensibles
au sein du groupe. Par ailleurs, les soignants dans leur souci de santé
publique sont souvent mal à l’aise devant les risques de contamination des
partenaires sexuels notamment dans le cadre des couples mono ou
polygamiques.
C’est dans cette perspective que nous avons choisi de faire le point sur la
question du "partage" de cette confidentialité dans l’infection à Vih/Sida. Il
s’agit d’une étude exploratoire, descriptive de type quantitatif et aussi avec
réalisation d’un "focus group". Nous avons essayé d’inclure l’ensemble des
protagonistes de la question avec des questionnaires non directifs pour les
pvvih, les soignants et les "accompagnants"; des entretiens non structurés
avec des personnes ressources et un "focus goup" avec des pvvih. Notre
recrutement effectué au niveau des principales structures sanitaires et
sociales chargées de laprise en charge des pvvih (HPD, CTA, MI, PNO,
HEAR, HALD, ICS, SONAT, PAD, RNP+) concerné 100 PVVIH, 39
soignants et 5 accompagnants (jugés non significatifs) pour les
questionnaires; deux juristes de l’UCAD, un professeur de pédiatrie et un
responsable du comité éthique et juridique du CNLS pour les entretiens
individuels.
Pour beaucoup de pvvih (54%), le partage de la confidentialitÈ semble
arriver à un moment ou à un autre de l’évolution de leur infection. Les
modalités en sont variables:
- les pvvih reçoivent souvent du soignant la proposition de partager (69%)
le secret de leur séropositivité avec un de leurs proches. Parfois, il s’agit de
rupture pure et simple du secret médical (6%), ces derniers étant informés
sans le consentement préalable de la pvvih, soit par un prestataire de soin,
soit du fait de négligence dans la protection du secret médical notamment,
à travers des documents écrits.
- le partage de la confidentialité l’est le plus souvent avec un membre de la
famille très proche à savoir la fratrie, les conjoints, les mères. Les pères
sont peu impliqués tandis que les grands-parents ne sont pas pris en compte
par les personnes adultes vivant avec le Vih. Ainsi, si les liens sanguin et
151
conjugal semblent guider les choix d’une certaine façon, l’appartenance à
la même génération jouerait certainement un rôle. Chez les enfants,
l’annonce aux parents semble poser encore de nombreux problèmes et n’est
souvent pas faite, d’autant plus que le dépistage est systématique, dès qu’il
existe des signes d’appel. Lorsque l’annonce est faite, ce n’est pas toujours
aux parents mais souvent aux grands-parents.
- les raisons qui amènent les pvvih à partager sont très variables, dominées
par le sentiment d’un devoir d’informer la famille (20,8%) et parfois le
conjoint (13,2%). Tenant compte de l’exhortation faite aux pvvih par les
médecins, nous ne pouvons nous empêcher de nous demander si ces
derniers ne sont pas à l’origine de ce sentiment, sinon ne contribuent-ils
pas à le rendre plus présent dans leur esprit ?
- Les pvvih choisissent dans leur entourage des personnes en fonction de
leur disponibilité à les soutenir (35,9%), mais surtout de leur discrétion
pour éviter le rejet (32,1%) et la stigmatisation de l’entourage.
- Le plus souvent, le partage se fait aussitôt après l’annonce ou le même
jour (44,4%), pour la simple raison que le contexte psychologique est tendu
et que les pvvih ont besoin de se faire prendre en charge immédiatement
avec le soutien plein et entier de l’entourage. Là encore, le rôle du médecin
ou du soignant en général semble capital pour éviter une divulgation
précoce et imprudente par la pvvih.
- Dans les cas de partage de la confidentialité sur le statut sérologique des
pvvih, les conséquences sont le plus souvent bénéfiques. Le soulagement
du poids du secret et l’espoir (92,3%) en la qualité de leur survie sont
reconnus par les pvvih elles-mêmes, mais aussi par leurs soignants (73,1%)
mêmes si ces derniers dénotent de la peur ou de la gêne au début. Ces effets
persistent dans la durée du fait que l’entourage, même s’il manifeste une
certaine déception ou de la surprise au début, apportent souvent son soutien
pendant longtemps. Cela retentit favorablement sur la prise en charge
globale des pvvih, à l’avis de la majorité des soignants. Ce qui explique la
rareté des regrets (5,9% des pvvih et 12% des soignants), même lorsque
dans certains cas le secret a été rompu, heureusement sans conséquence
dramatique.
- Au niveau des soignants, même si les impératifs de santé publique
amènent souvent une situation d’inconfort face à l’exposition volontaire ou
par négligence, il faut être très prudent. A notre avis, ni une attitude de
répression, ni une divulgation du secret ne permettront de réduire les
risques de contamination. Des directives éthiques appropriées pourraient
152
suffire, sans nécessité de modifier les lois, tout au plus les modeler de la
meilleure façon possible. Il faut privilégier l’information, la
responsabilisation et surtout le respect des pvvih. Cela passe également par
une meilleure information et une meilleure sensibilisation des populations
de base. Ainsi, tous les individus infectés ou non, les collectivités locales et
les pouvoirs publics reconnaîtront l’intérêt commun à coopérer pour
enrayer la diffusion du VIH dans la communauté. Les dirigeants de notre
pays, les prestataires de soins et les communautés doivent se rappeler ces
faits et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour arriver à ce résultat.
153
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161
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62 p.
163
ANNEXES
164
Mr D. (juriste) :
Les textes sénégalais ne permettent pas au médecin de prendre l’initiative de révéler la maladie de la
pvvih, même dans son rôle de prévention. Si par des déclarations plus ou moins nuancées, on fait
comprendre au conjoint que l’autre est atteint de la maladie, on a rompu le secret médical. Depuis la
découverte de cette maladie, on n’a pas adapté les textes de loi, et si le médecin laisse deviner le
diagnostic, il a violé le secret médical.
(Art. 31 du code de déontologie médicale): Apparemment ce texte oblige même le médecin à révéler à la
famille le pronostic fatal sauf si le malade ... C’est la première fois que je vois ce texte qui en fait une loi.
Donc nous avons deux lois, versus inverse lorsqu’il s’agit de pronostic fatal. En principe, lorsqu’il y a
une disposition générale et une disposition spéciale, on fait prévaloir la disposition spéciale qui est celleci. Maintenant tout dépendra de la manière dont les juges vont interpréter ce texte.
Moi, j’ai toujours pensé que le malade pouvait délier le médecin du secret médical. Mais le médecin pour
parer à toute éventualité devrait prendre des précautions en demandant un engagement écrit.
Entre professionnels, le médecin ne doit pas livrer le secret même un collègue si celui-ci ne participe pas
à la prise en charge de façon directe, par exemple dans le cadre d’une curiosité intellectuelle, une
recherche par exemple. Si l’intérêt n’est pas direct pour le patient, je pense que ce n’est pas normal de
dire. En fait il s’agit là de questions sur lesquelles la justice ne s’est pas prononcée, donc tout cela n’est
qu’interprétation.
(Sur la criminalisation de la transmission): Les textes sénégalais ne disent absolument rien. (Textes non
explicites): Il faut faire attention sur l’interprétation des textes car en matière pénale, l’interprétation est
restrictive. Cela, c’est le principe de la légalité. Ce qu’on éviter, c’est que le juge par interprétation
extensive de la loi arrive à susciter des comportements que le législateur n’a pas prévu. On dit: Nul
crime, nul délit, nulle contravention si le comportement n’avait pas été prévu et réprimé par la loi, au
préalable. Ce principe de la légalité commande une non rétroactivité de la loi et qu’il y ait une
interprétation restrictive de la loi.
Les textes que la loi peut prendre en compte sont les textes sur l’homicide involontaire oubien sur
l’empoisonnement qui consiste à administrer une substance mortifère. Pour qu’il y ait homicide, il faut
qu’il y ait un lien direct entre l’acte et le décès de la personne. Ce qui n’est pas évident dans le sida.
Moi, je disais qu’il faut que le législateur réagisse, que la loi prenne en compte cette situation. En France,
il y a un texte qu’on appelle "la mise en danger d’autrui": Chaque fois que vous mettez la vie de
quelqu’un en danger, vous êtes puni pour cette qualification. C’est une qualification qu’on pourrait
intégrer dans notre code pénal.
Il y a quelque chose à éviter aussi: une incrimination qui ferait croire aux personnes atteintes qu’elles
sont marginalisées. Il faut une incrimination général qui ne vise pas une catégorie de personne. Sinon
c’est une discrimination négative car dans un discrimination positive ce ne sont que des avantages qui
sont tirés de l’application de cette discrimination. Il faut faire une qualification en terme large qui
prendrait en compte cela mais encore autre chose.
Ce que le médecin peut faire en attendant, c’est la sensibilisation.
(Pour faire réagir la loi), il faut peut être que les médecins attirent l’attention des pouvoirs publics sur les
différentes questions et à partir de là déclencher la procédure habituelle: avant projet de loi, projet de
loi... Ce n’est pas seulement les médecins d’ailleurs, mais aussi les juristes. Il faut sensibiliser les
médecins par des rapports ou autres car le simple citoyen ne peut pas prendre l’initiative de projet de loi
ou de proposition de loi.
(Négligence dans la protection des dossiers médicaux): Si le secret médical arrive alors à être rompu, ce
n’est pas une faute intentionnelle alors que la rupture du secret médical, c’est une révélation
intentionnelle. Cela peut être considérer comme une faute disciplinaire mais non comme une faute
pénale. Cela peut aussi être lié à une faute de fonctionnement de service.
Au fait, il deux impératifs contradictoires: la nécessité de respecter le S.M. et la nécessité de préserver la
santé des autres. Je pense qu’il appartient plutôt aux autres de prendre leurs précautions.
Il ne suffira peut-être pas de modifier les textes vus les autres problèmes de fonctionnement dans les
services de soins.
165
Un professeur de pédiatrie (engagé dans la lutte contre le Vih/Sida):
Je pense que ce n’est pas nécessaire d’aviser les parents, parce qu’il y a des éléments de suspicion
diagnostique qui nous amènent à un dépistage systématique. Le fait d’informer les parents risque de
limiter la possibilité de découvrir ce qu’il y a derrière. Pour ce qui concerne les enfants apparemment
sains, c’est peut-être là où cela pose problème. Mais cela dépend du dialogue préalable. Il faut avoir
l’habitude de parler aux parents parce que ce qui est important c’est de pouvoir faire la rétroinformation.
Si les parent refusent, c’est parce qu’ils se culpabilisent. Il y a beaucoup de significations que les gens
donnent au fait de prendre du sang quand on ne leur dit pas ce qu’on va en faire. Il faut expliquer que
c’est pour chercher quelque chose et ensuite donner le résultat. Les gens acceptent.
Pour informer après un test positif, l’abord doit être progressif. Il ne faut jamais informer d’emblée la
mère avec qui le premier contact se fait en général. On commence par la personne responsable c’est à
dire la père de famille, cela peut être le grand-père. C’est le protecteur de la famille, de l’enfant. Si c’est
un couple jeune, indépendant, il faut essayer d’entrer en contact avec le père biologique, mais l’approche
est progressive. Il faut mettre des gants.
Si vous passez par quelqu’un qui veut cacher le message, vous avez frappé à la mauvaise porte. Je dit le
diagnostic, mais je fais entrevoir d’abord, au bout de 3 séances environ. Il ne faut jamais prononcer le
mot sida d’emblée. Souvent ce sont eux qui vous disent mais il y a le sida ... Alors lorsqu’ils le banalisent
comme ça, vous pouvez aller plus vite. Quand on informe quelqu’un, il faut lui proposer quelque chose.
C’est surtout la nécessité de la surveillance de l’enfant, les possibilités de lui apporter quelque chose. Les
femmes veulent souvent laisser un "ombre" derrière eux. Même s’il se sentent condamner, ils voudrons
offrir une chance à l’enfant. 90% des enfants VIH le sont par infection foetomaternelle. Il faut souvent
passer de l’enfant pour dépister la mère. On informe pas toujours la mère en tant que tel, avec certains je
ne dis pas qu’il faut user de ruse, mais... il faut les impliquer dans cette démarche d’investigation. Faire
un bilan sérologique à une maman, c’est banal en pédiatrie, dans toutes les affections virales. Les maman
l’acceptent mais il faut leur expliquer que c’est dans un but de confirmer une affection donnée chez
l’enfant et parmi les éventualités de maladies virales il y’a le sida. On dira à la maman que dans son test,
parmi tout ce que l’on cherche, il y a le sida entre autres. C’est la même chose que quand on cherche la
rubéole congénitale, la syphilis congénitale... Il ne faut pas cibler directement le sida mais ouvrir large et
l’inclure dedans. Les gens l’acceptent. Il faut impliquer les parents, avoir leur adhésion oubien même
qu’ils se portent volontaires pour le bien de l’enfant.
Le père en général, c’est le voyageur qui sait déjà qu’il est séropositif. Il faut l’aider à régler son
problème, sans le culpabiliser. Il faut essayer de l’accrocher, de gagner sa confiance pour qu’il puisse
participer. Quand vous annoncez ce genre de chose, il faudrait ne pas désigner quelqu’un, il faut laisser
ouvertes les possibilités de transmission. Il faut peut-être qu’il ressorte de cela que c’est accidentel, c’est
le destin. Pour l’orphelin complet, c’est la grand-mère qui s’en occupe en général après l’hospitalisation,
c’est elle vraiment qu’on cible.
En général, c’est le responsable de famille qui va aider le médecin. C’est comme quand on rentre dans la
maison de quelqu’un, il faut d’abord dire bonjour au chef de famille. Le fait de l’utiliser et de gagner sa
confiance facilite votre travail. Mais ce n’est pas lui qui va décider; vous managez les choses et lui vous
apporte son soutien qui est de taille. C’est comme dans certaines communautés, il faut passer par celui
qui donne le fameux "NDIGUEL". Si les moyens manquent, il faut apporter de l’aide aux grands-parents
et aux parents pour les encourager à bien s’occuper de l’enfant.
L’enfant n’est jamais rejeté, jamais. On peut en vouloir au père ... mais si vous arrivez en tant que
tampon entre eux, pour ne pas créer une situation conflictuelle, tout le monde voit en vous quelqu’un qui
peut les écouter, les comprendre, les ramener à une certaine raison, qui peut faire preuve de sagesse.
Quand on arrive jusqu’au point d’annoncer, on met des garde-fous: il ne faut pas que la mère se remarie;
il faut veiller à cela d’abord. Tout cela se fait de manière progressive avec le temps. Quand la mère est
atteinte, il faudra l’aider à être mise dans un système de prise en charge, de counseling...
Les bénéfices liés à cette annonce, c’est d’abord le fait qu’une personne soit responsabilisée plus ou
moins pour assurer la régularité du suivi de l’enfant. Ensuite, l’existence d’une de garant moral pour
renouer le contact en de lassitude, de découragement, de refus ou de difficultés dans l’achat des produits.
Il ne s’agit pas de tordre la main à quelqu’un, il faut user de tact.
166
Au cas où le couple vit encore, il y a toujours des problèmes dus surtout au fait que l’un d’entre eux a
amener le virus. On partage le meilleur mais pas toujours le pire dans le mariage. Y’ aura toujours de
petits remous. Le médecin peut servir d’élément stabilisateur.
A l’hôpital, les médecins savent en général au cours des staffs et des discussions; le major sait toujours,
les autres infirmiers qui relaient savent souvent et ils doivent être informés surtout pour ne pas qu’il aient
peur ou qu’ils fassent des erreurs, pour qu’ils fassent plus attention. Les assistants devraient être
informés, mais ici ils ne jouent pas leur véritable rôle faute de moyen. Si l’équipe soignante sait, cela
permet de mieux encadrer la personne. Cela ne se passait pas ainsi au tout début, seuls certains
directement exposés étaient informés et cela a posé beaucoup de problèmes.
Pour la prise en charge des parents, je les envoyais systématiquement au service des maladies
infectieuses, maintenant il y a le CTA. Mais nous faisons souvent le dépistage ici, étant donné que nous
pouvons en convaincre les mères dans le cadre du bilan de l’enfant; sinon elles peuvent ne plus revenir
même si on leur fait une lettre de référence. On leur fait des propositions parmi les quelles leur propre
prise en charge et celle de leur enfant.
On prend des précautions pour que ce soit le médecin qui informe mais je ne sais pas si d’autres
membres du personnel partagent le secret. Ici, c’est moi qui personnellement gère ce problème.
Le moment privilégié pour informer c’est d’abord quand on est sûr du diagnostic, ensuite si on sent que
c’est mûr sur le plan de la discussion. C’est tellement progressif qu’ils te disent: "Ça me soulage. Je m’y
attendais." Alors on leur fait comprendre que ce n’est pas le moment de baisser les bras.
La loi est tellement mal faite que nous ne tenons pas trop compte de ce l’on dit, mais nous essayons
d’être le plus possible dans le cadre de la légalité. Dans le couple de jeunes, de 20 ans par exemple, le
père n’est pas le vrai responsable, le grand- parent remplit la fonction de père biologique. Dans le cadre
de la sensibilisation, de la responsabilisation, je crois qu’on doit impliquer le vrai responsable.
La situation où le père revient dire au médecin pourquoi l’avoir dit au grand-parent ne s’est jamais
produite. Si vous faites cette démarche pour le bien de l’enfant ... et en général cela se passe bien.
Souvent d’ailleurs, le père fuit et met ses parents devant. Dans ce scénario, je pense que tout le monde
accepte. Si maintenant, c’est un grand-père dont l’autorité est contestée, en général ils ne vivent pas sous
le même toit.
Pour savoir qui est responsable, on discute avec les parents, on demande le cadre social, les conditions de
vie, comment c’est organisé, les contacts avec les parents.... On sait à peu près, on flaire la chose, on sait
comment cela se passe dans nos sociétés. Ici il faut voir le médecin comme une personne qui vit dans sa
société qui permet de tempérer certaines pulsions, régler des problèmes entre les gens, même en dehors
du fait qu’il soit médecin.
Le sida est arrivé au moment où beaucoup ont déjà été formés. Maintenant vous leur donnez des
documents à lire, ils n’ont pas le temps. Alors c’est par des séances d’éducation, des séminaires, des
causeries et avec des questions pratiques que les gens retiennent quelque chose. Tant qu’ils n’ont pas
pratiqué réellement, ils auront tout oublié.
167
Un responsable du comité d’éthique et juridique du CNLS :
"C’est un problème de vie privée, on ne pas légiférer là dessus et il ne sert à rien de légiférer sur une
maladie qui évolue dans son contexte général puisqu’on arriverait à réviser les textes à toutes les étapes
de l’évolution. D’ailleurs, les textes actuels même s’ils ne visent pas spécifiquement le vih/sida
permettent au médecin de jouer son rôle de soin et de prophylaxie. Le comité est au courant du malaise
des soignants, mais la solution est à leur disposition : les articles 25, 28, 31, 34, 35, ..., 71 du code de
déontologie médicale (Décret N° 67-147 du 10 février 1967) constituent une ressource éthique certaine et
ils doivent juger parfois en leur âme et conscience. Parmi les problèmes venus à notre connaissance
essentiellement au cours des séminaires et congrès où nous retrouvons les confrères des régions,
plusieurs directives ont été proposées et remises au comité national de lutte contre le sida; certaines
situations de difficulté ont en plus été imaginées. Après le prochain séminaire portant sur les problèmes
éthiques et juridiques du traitement ARV, nous avons pris la décision de confectionner un document où
seront résumer les principales directives pour une diffusion large au niveau national; c’est peut-être cela
qui nous reste à faire." Il y’a des problèmes éthiques mais ce n’est pas en légiférant qu’ils seront réglés. Il
faut des solutions éthiques et c’est au cas par cas. Il s’agit de la vie privée des gens. Nous avons saisi le
législateur pour faire respecter les droit des personnes vivant avec le vih, mais ils ont également des
devoirs. Lorsque par exemple, la nécessité de convaincre d’un changement de comportement ou
simplement le dépistage du conjoint a nécessité que le médecin passe de l’évocation de maladies
sexuellement transmissibles dans le cadre général à celle de vih/sida et que le conjoint en arrive à la
conclusion que son partenaire est infecté par le vih; oubien ..., tant que le médecin ne dit pas
explicitement le diagnostic à un tiers, il n’a pas rompu le secret. Si ce dernier en est arrivé à faire des
rapprochements, ce n’est pas l’affaire du médecin. L’intention n’a alors jamais été de rompre le secret
mais de jouer son rôle pour assurer la prophylaxie."
168
Mr N. (juriste) :
Quand le médecin se trouve devant une pvvih qui expose volontairement son partenaire, il y a conflit
d’intérêt avec deux devoirs qui se contredisent. Il faut trouver un compromis entre obligation de garder le
secret professionnel vis à vis de son patient et devoir de préserver l’intérêt public.
Mon opinion personnelle est: il est inadmissible que sous le biais du secret médical, un médecin garde le
silence en sachant pertinemment que telle personne va transmettre le virus à d’autres délibérément. Il
s’agit de mesure de prophylaxie sociale. Mais je ne suis pas d’accord que le médecin soit chargé de cette
tâche là, d’informer la famille ou la personne exposée, il doit plutôt faire du counseling et attirer
l’attention du malade sur le problème. Si cela ne suffit pas, la loi étant muette sur ce point là parce que le
problème du sida est tout nouveau, je me dis qu’il faut un relais au médecin. En se confiant à une autorité
supérieure comme le procureur de la république qui prendrait la tâche, le soin de convoquer le malade et
de prendre les dispositions nécessaires. En principe, le médecin ne doit pas s’immiscer dans les affaires
de famille, il faut trouver un canevas par lequel le médecin serait habilité à informer les autorités de droit
pour que ces gens là prennent leur responsabilité.
Le médecin n’a pas non plus à user de subterfuges pour attirer l’attention de l’épouse par exemple sur la
maladie de son mari. C’est un moyen indirect de faire prendre conscience à l’autre la vérité, il engage
alors sa responsabilité. Si grâce à des indices même indirects, une personne a été au courant, même si
c’est de façon indirecte, en réalité, le médecin a dévoilé le secret.
( Art 31 du code de déontologie): Le code de déontologie ne peut pas apporter une dérogation à la loi. En
droit, il y a le "principe de la hiérarchie des normes": la constitution étant au sommet puis la loi puis le
règlement. Le code de déontologie est une source privée du droit , rédigé par des professionnels dans le
cadre de leur travail donc inférieur à la loi qui est l’expression de la volonté générale. Lorsque dans le
cadre de son travail, le médecin prescrit des ordonnances ou des examens et qu’une autre personne grâce
à ses compétences techniques parvient à décrypter un message et penser au diagnostic, ce n’est pas la
faute du médecin car c’est quelque chose que le commun des sénégalais ne comprend pas.
Lorsque le malade demande au médecin de dire le secret à sa famille, il est délivré de son obligation.
Lorsqu’un dossier médical est égaré, là c’est une faute de négligence et s’il n’est pas possible de désigner
un coupable, il y a la responsabilité du commettant du fait de son préposé. Lorsqu’un de ses agents ou de
ses collaborateurs a commis une négligence , cette négligence peut être imputée au médecin qui est
responsable de l’équipe.
Si faute d’avoir informé le personnel, un membre s’expose au risque d’être infecté, le médecin qui aurait
du prendre toutes les précautions nécessaires est peut-être coupable.
(Pour faire une loi)), il faut que la loi intervienne en tant que manifestation de la volonté générale. Un
rapport peut être demandé à des experts, des personnes dont la compétence est indéniable sur la question,
pour rédiger avec le ministère public des textes de loi visant l’intérêt général des sénégalais. Cela a été le
cas en France avec les lois sur la biotique, le problème de l’insémination artificielle ... On ne peut pas
laisser ce soin à des personnes privées fussent-elles très compétentes, c’est une trop lourde
responsabilité.
(Faire des lois spécifiquement pour le sida): Parfois, il est nécessaire de faire des discriminations,
l’essentiel est qu’elles soient positives et parceque ce sont des aspects fondamentaux. Si on cherche à
trouver un équilibre qui préserve l’intérêt des malades et l’intérêt de la communauté, la loi est bien
venue. Si la maladie évolue, la loi pourrait changer, on ne peut pas créer des lois définitives, il faut poser
des principes et sans entrer dans les détails, poser de garde-fous. Il suffit qu’il y’ait un consensus ou une
unanimité. Cela clarifie d’abord.
169
Compte-rendu synthétique du "focus group" à RNP+:
Il s’est tenu au niveau d’une association de pvvih (personnes infectées ou affectées par le vih) au siège
même de l’association . Les pvvih qui sont présents connaissent pour la plupart leur séropositivité depuis
très longtemps. Ils sont sept dont une femme. Le débat a duré une heure et cinq minutes. Les idées
émises peuvent être résumées dans ce qui suit :
Dès le début, ils ont manifesté leur désir de confidentialité en mettant en valeur les risques d’indiscrétion
que mon enregistreur faisait encourir. Pourtant je leur ai bien précisé d’emblée que l’anonymat et la
confidentialité étaient garantis. Ils ont justifié leur inquiétudes par le fait qu’ils étaient "témoins tous les
jours de cas de rupture du secret médical au niveau même des structures de soins et des instances de lutte
contre le vih plus généralement". Si cela n’a pas de visibilité, "c’est parce qu’on ne sait pas ou aller se
plaindre." Il en est ainsi également lors des séminaires, congrès et autres réunions publiques dans le cadre
de la lutte contre le vih/sida. Ils sont mécontents de faire l’objet de "désignation" lorsque par exemple un
président de séance annoncent: "Monsieur "N." représentant l’association des personnes vivant avec le
vih va prendre la parole." Ils auraient en fait souhaité moins de précisions car dans ces termes, ils sentent
que leur secret est dévoilé publiquement. Ce malaise ressentie avec des personnes qui sont sensées être
leurs partenaires existe également devant les journalistes qui d’ailleurs "devraient être mieux informés de
la maladie" à leur avis. Ces derniers feraient mal la distinction entre "séropositivité" et "sida" par
exemple, les épient parfois et les exposent à l’écran à l’occasion: "Lors des séminaires, les caméras vont
cibler deux des nôtres et les mettre en gros plan." Ensuite, ils parleraient d’eux en utilisant le terme
"sidéen" qui leur semble "péjoratif, gênant, frustrant et signifiant plutôt la phase terminale de la maladie
qu’ils n’ont pas encore atteints".
Le partage de la confidentialité dans la famille et l’entourage familial est considéré par ce groupe comme
une affaire personnelle, individuelle. "Cela dépend de la pvvih." Il soulignent les "difficultés à partager"
dans ce cadre là , "l’absence de garantie" après l’annonce au partenaire recommandée lors d’un séminaire
tenu en 1997 et auquel ils auraient participé.
Pour eux, tout le problème tiendrait d’abord au très bas niveau d’information et cela à tous les niveaux
pratiquement de la société. Le niveau d’information de la famille "conditionnerait les conséquences du
partage". Il en est de même du "niveau d’instruction des membres de la famille et leur foi en Dieu." L’un
d’entre eux affirme : "Quand des gens pensent qu’en portant la casquette de "M." qui est séropositif, on
peut être contaminé. C’est des cas que l’on a rencontrés. Là, c’est difficile de partager."
Par ailleurs, à l’avis du groupe, il y a un vide juridique. "Si des textes de loi prévoyaient des peines à
l’encontre des personnes qui enfreindraient les aspects éthiques et juridiques, les gens feraient plus
attention. Ils reviennent pour préciser que pour eux : "l’essentiel, c’est d’informer les gens sur la maladie
et sensibiliser la presse".
Dans le couple, ils trouvent que "s’il y a intérêt à partager l’information sur le statut sérologique, cela
posera toujours problème tant qu’on aura pas trouver de remède contre le virus. L’un d’eux se prononce :
"Quand on me demande de ne pas avoir de rapports sexuels non protégés, de ne pas faire d’enfant avec
ma femme, cela pose problème. Nous africains, si la femme ne produit pas quelques temps après, c’est
des problèmes." Un autre déclare : "Si on veut éviter la contamination, il faut informer le partenaire mais
il y a risque de divorce puis de divulgation car il faut justifier le divorce devant les parents entre autres".
Un autre encore soutient : "C’est l’homme qui impose sa sexualité dans le couple en Afrique, la femme
n’a pas de choix. Ainsi, si l’homme veut des rapports sexuels non protégés, cela pose problème dans ce
cas. Il ne faut pas croire alors que le préservatif est efficace ou fiable. Les médecins doivent trouver autre
chose."
Certains membres du groupe pensent qu’ils ne doit pas y avoir de confidentialité dans le couple, "sinon
l’amour, ca reste." Ils reconnaissent tous que "tant qu’il y a confidentialité dans le couple, il y a risque
d’infecter l’autre". Mais "tout est question de choix personnel, de maturité, de responsabilité
individuelle." En fait, l’affection, c’est primordial dans le partage de la confidentialité sur la
séropositivité et le sida : "Il faut avoir de l’affection pour M. pour le guider dans un monde qui ne lui
appartient plus. "Pourquoi les médecins n’informent pas les partenaires ?" s’interrogent certains et
ajoutent que "la personne qui serait au courant de la séropositivité du conjoint de sa soeur n’hésitera pas
à informer cette dernière."
170
Quant au moment privilégié du partage, "c’est l’occasion qu’il faut guetter, attendre que les conditions
soient plus rassurantes. En général, il faut attendre que l’autre se plaigne de maladie quelconque pour
l’amener à faire sa sérologie. Ensuite si celle-ci revient positive, cela devient facile de dire que "moi
aussi j’ai la même chose." Si elle est négative, alors il vaut mieux trouver une autre raison pour divorcer.
Là, ils sont revenus sur le fait "qu’il faut informer les gens, c’est fondamental." Lorsqu’il s’agit de la
séropositivité ou du sida d’un enfant, il faut toujours impliquer les deux parents à l’avis de tout le groupe.
Selon l’un d’entre eux, "la contamination de l’enfant pourrait ne pas être due aux parents et dans ce cas,
il faut savoir ce qui s’est passé à l’accouchement."
Concernant les contaminations volontaires ou par négligence, tous s’accordent à la considérer comme un
crime. Ils ont donné l’exemple d’une pvvih à Saint-Louis qui aurait déclaré publiquement "qu’il ne sera
pas la seule victime et qu’il comptait contaminer d’autres personnes." Celle-ci devrait être "enfermée",
selon eux, "surveillée de près". Dans des cas pareilles, "il faudrait saisir les autorités compétentes" et ils
pensent alors au "comité d’éthique et juridique du PNLS".
Les suites du partage dans la famille et l’entourage familial sont fonction, en plus du niveau de
compréhension de ces derniers, "du comportement de la pvvih dans le passé et des circonstances
possibles de la contamination" selon certains membres du groupe. Par contre "dans l’association, c’est
toujours un avantage de partager en y adhérant." Ainsi, "il faut promouvoir la formation des association
de pvvih et le partage entre les pairs." L’un d’eux disait : "Il y a des choses, tu ne peux pas en parler avec
une autre personne qui ne vit pas ça." De plus, l’association permettrait aux pvvih de mieux se prendre en
charge."
Quant à la place que pourrait tenir le médecin dans le partage de la confidentialité, ils pensent qu’elle est
primordiale. D’aucuns affirment que : "Quand c’est bien parti avec le médecin, il n’y a généralement pas
de problèmes au niveau de la famille. Si le médecin fait un bon counseling au niveau de la famille, c’est
bon ; sinon c’est la catastrophe." Mais soulignent-ils, "les médecins pensent qu’ils sont les seuls à devoir
faire le counseling." "Il faut que chacun puisse faire le counseling dans son entourage et pas seulement le
médecin, pour dire à quelqu’un qu’il faut faire sa sérologie, c’est un devoir et donner des conseils."
Beaucoup d’entre eux pensent que "leur travail ne leur permet pas (aux médecins) d’être disponible
comme le souhaitent toujours les pvvih qui souvent ne peuvent pas attendre quand on le leur demande.
Ainsi, ils se sentent rejetés." Quelqu’un se demande : "Ne faudrait-il pas que ceux qui n’ont pas cette
disponibilité ne fasse pas l’annonce aux pvvih car ils devront par la suite faire face à leurs demandes ?".
171
QUESTIONNAIRE DESTINÉ AUX PVVIH (Séropositifs et Malades du SIDA)
A/ Identification:
Age:
Sexe:
Nationalité:
Résidence:
Niveau d’étude:
Statut matrimonial:
Éthnie:
Religion:
Partage:
Hospitalisation:
Profession:
Annonce:
B/ Du partage de la confidentialité:
a) Modalités:
1) Avez-vous consenti au partage de la confidentialité de votre statut sérologique? Pour quelles
raisons?
2)Aviez-vous un choix des personnes à inclure dans ce partage? Si oui, lesquelles et
pourquoi?
Votre choix a-t-il été respecté?
3)A quel moment de l’évolution de votre infection auriez-vous préféré partager votre secret?
Pour quelles raisons?
b) Effets psychologiques et sociaux:
4) Qu’attendiez-vous de ce partage?
5)Quels ont été vos sentiments :
- juste après le partage du secret médical?
- quelques temps après?
- aujourd’hui, qu’en est-il?
6) Y’a-t-il eu des changements dans vos rapports avec votre entourage? Si oui, lesquel et à
quels moments?
7)Quels sont les plus grands bénéfices que vous avez eus grâce à ce partage?
8) Pensez-vous qu’il en serait tout autrement sans ce partage?
9)Quels sont les plus grands préjudices que vous avez subis à cause de ce partage?
172
10) En serait-il tout autrement sans ce partage?
11)Qu’avez-vous le plus regretté dans les modalités de ce partage?
12)Regrettez-vous ce partage ? Si oui, pourquoi?
c) Place du médecin
13) Quelle place donnez-vous au médecin dans le partage de la confidentialité sur votre statut
sérologique?
Quelles sont vos raisons?
14) En cas de rupture involontaire du secret médical, quelle serait votre attitude vis à vis de
votre médecin ou des soignants en général?
15) Pensez-vous que vous avez le droit au secret lorsque vous continuez d’exposer
volontairement un autre? Pourquoi?
16) Quelle attitude proposez-vous à l’égard des séropositifs qui exposent volontairement un
tiers au risque de contamination par le vih?
173
QUESTIONNAIRE DESTINÉ AUX ACCOMPAGNANTS (Famille, amis, soutiens)
A/ Identification:
Age:
Sexe:
Nationalité:
Profession:
Niveau d’instruction:
Religion:
Statut matrimonial:
Relation avec la pvvih:
Résidence:
Éthnie:
B/ Du partage de la confidentialité:
a) Place des accompagnants:
1) Comment avez-vous été associé à la confidentialité de la pvvih?
2)Qu’est ce qui selon vous a été déterminant dans le choix qui vous a inclus dans le cercle de
al confidentialité?
b) Modalités:
3) Si vous étiez à la place de la pvvih, accepteriez-vous ce partage? Donnez vos raisons.
4) Si vous aviez à partager le secret de votre statut de pvvih, qui serai(ent) inclu(s) dans le
cercle de la confidentialité? Pour quelle raison?
5)Quel est selon vous le moment privilégié de l’évolution de l’infection pour ce partage?
Pourquoi?
6)Selon vous, qui devrait décider du partage de la confidentialité:
- le médecin ?
- la pvvih ?
Pourquoi?
- les deux ?
- autres (Préciser)
et qui devrait informer le(s) tier(s):
- le médecin?
- la pvvih?
Pourquoi?
- les deux?
- autres (Préciser)?
174
7)Les pvvih qui qui exposent volontairement un tier, devraient-elles selon vous bénéficier du
secret médical ou du respect de la confidentialité?
Pourquoi?
8)Quelle attitude proposez-vous à leur égard?
c)Effets psychologiques et sociaux
9) Comment ont évolué vos relations personnelles avec la pvvih:
- Juste après le partage dde la confidentialité?
- Quelques temps après?
- Aujourd’hui, qu’en est-il?
10) Comment avez-vous perçu les relations de la pvvih avec son entourage :
- juste après le partage de la confidentialité?
- quelques temps après ?
- Aujourd’hui, qu’en est-il?
- Dans le futur qu’en attendez-vous?
11) Pensez-vous que le partage de la confidentialité a influencé la prise en charge de la pvvih?
Si oui, comment?
12)Qu’est ce qui serait regrettable dans ce partage? Pourquoi?
13)Qu’est ce qui devrait être amélioré selon vous? Donnez vos raisons.
175
QUESTIONNAIRE DESTINÉ AUX SOIGNANTS (médicaux, paramédicaux, travailleurs
sociaux)
A/ Identification:
Age:
Sexe:
Nationalité:
Profession:
Éthnie:
Niveau d’instruction: Résidence:
Religion:
Statut matrimonial:
B/ Du partage de la confidentialité:
a) Place du soignant:
1) Quel rôle pensez-vous pouvoir jouer dans le partage de la confidentialité sur le statut
sérologique d’une pvvih?
2)Pensez-vous que vous avez le droit de rompre le secret médical en cas de risque de
contamination volontaire? Pourquoi?
3)Existe-t-il pour vous d’autres motifs pour rompre le secret médical dans le cadre du vih/sida?
Si oui, lesquels?
4)En cas de rupture " involontaire" du secret médical, qui devrait être sanctionné? Pourquoi?
5)Dans l’équipe des soignants, le secret devrait-il être accessible à tous? Si oui, pour quelles
raisons? Sinon qui en serai(ent) exclu(s)?
6) Vous est-il arrivé de proposer ou de faire partager le secret de son statut sérologique à une
pvvih?
Si oui, combien de fois?
et pour quelles raisons ?
7) Dans le cadre du vih/sida qui iinclue-vous dans el cercle de la confidentialité ? Pourquoi?
8)Choisissez-vous un moment privilégié de l’évolution de l’infection à vih pour le partage de la
confidentialité? Quelles sont vos raisons?
9) Le consentement de la pvvih constitue-t-il pour vous une condition toujours nécessaire au
partage de la confidentialité? Pourquoi?
176
b)Effets psychologiques et sociaux
10) Quelles réactions avez-vous notées chez la pvvih:
- Juste après le partage du secret médical?
- Quelques temps après?
- Aujourd’hui qu’en est-il?
11) Ces réactions ont-elles influencé la prise en charge? Si oui, comment?
12) Quelles réactions avez-vous notées dans l’entourage :
- juste après le partage de la confidentialité?
- quelques temps après?
- aujourd’hui qu’en est-il ?
13)Ces réactions ont-elles influencé la prise en charge de la pvvih? Si oui, comment?
14)Y’a-t-il des regrets d’avoir participé au partage de la confidentialité ? Si oui, pourquoi?
15)Vous est-il arrivé de recevoir des plaintes d’un patient pour rupture du secret médical dans
le cadre du vih/sida? Si oui, combien de fois?
16)Quelles attitudes proposez-vous à l’égard des pvvih qui exposent volontairement les autres
au risque de contamination?
177
VU
LE PRESIDENT DU JURY
VU
LE DOYEN
VU ET PERMIS D’IMPRIMER
LE RECTEUR DE L’UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
178
Résumé
Le cadre psychosocial demeure une composante importante de la prise en charge des personnes vivant
avec le Vih (pvvih). Cela est d’autant plus crucial que les traitements antirétroviraux sont difficilement
accessibles notamment dans les pays sous-développés comme le Sénégal. La lutte contre l’infection
passera nécessairement par une bonne gestion de la confidentialité sur le statut de séropositif qui
conditionne des attitudes, des comportements et des opinions très divers. Nous considérons qu’une étude
exploratoire permet de faire un état des lieux sur le "partage de la confidentialité" qui caractériserait nos
sociétés africaines. Nous espérons ainsi en décrire les modalités et les conséquences sur le vécu et la
prise en charge des pvvih.
Nous avons procédé par :
- des entretiens individuels avec des questionnaires à questions ouvertes destinées aux pvvih (séropositifs
asymptomatiques et malades) et aux prestataires de soins (médecins, paramédicaux, travailleurs sociaux);
- des interview à thèmes avec des personnes ressources (juristes, responsables d’organismes de lutte
contre le Vih/Sida)
- "focus group" (interview de groupe) avec des pvvih appartenant à une association de pvvih.
Les familles et proches des pvvih n’ont pu être significativement pris en compte du fait des difficultés
d’accessibilité.
Les résultats ont montré que la décision du "partage de la confidentialité" sur le statut sérologique des
pvvih est parfois fortement influencée par les soignants contrairement aux principes du counseling
recommandé par l’O.M.S. Ainsi, le secret est souvent partagé (54%). Les raisons et les contraintes liées à
ce partage sont dominées chez les pvvih par le risque de rejet (32,1%), suivi par le besoin de soutien
moral (18,9%) et de prise en charge (17%); chez les soignants par le souci de prise en charge et de
prévention. En milieu pédiatrique, le counseling n’est pratiquement pas pratiqué, le dépistage étant
systématique, sans consentement préalable des parents de l’enfant suspect. Dans les services de soins, la
garantie de la confidentialité se confronte à des impondérables liés au fonctionnement même de ces
services où l’accès aux dossiers est trop facile et la conception de la notion de secret professionnel très
variable selon les individus. Les soignants manifestent un malaise important face aux risques de
contamination volontaire ou par négligence. Ce qui conditionne beaucoup leurs attitudes face au droit des
patients au consentement éclairé dans tous les actes de soins et à leur devoir de confidentialité. Ils
réclament dès lors une révision des textes de lois en la matière. Par ailleurs, le partage de la
confidentialité s’est révélé bénéfique le plus souvent pour l’ensemble des pvvih et pour leur prise en
charge globale.
Il apparaît au terme de cette étude qu’il existe de sérieuses difficultés en matières de gestion de la
confidentialité sur le statut sérologique des pvvih, tenant en particulier aux imperfection des techniques
de counseling, notamment face au risque de contamination dans les couples. Toutefois, nous pensons que
la solution est moins dans une révision des lois que dans une responsabilisation et une prise de
conscience des pvvih et de toute la communauté de l’intérêt commun à lutter contre la propagation de
l’infection à Vih.