Modification des protéines de structure d`ADN de levure_De
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Modification des protéines de structure d`ADN de levure_De
Modification des protéines de structure d’ADN de levure Rédigé par Glenn DE LANGE Collège Calvin Tuteur : Benjamin ALBERT, postdoc Directeur du laboratoire : David SHORE Université de Genève, Sciences III Résumé : On cherche à étudier une façon plus avantageuse de dégrader des nucléosomes. On commence par vérifier si le tag est présent dans nos plasmides, on continue ensuite en reproduisant notre séquence tag exponentiellement, on l’intègre aux levures, on ajoute des enzymes qui vont faire dégrader les nucléosomes, et on regarde l’évolution de la quantité d’histones en fonction du temps. Introduction : L’ADN est l’endroit où tout le matériel génétique de l’individu est stocké. Il se situe dans le noyau des cellules et a une structure assez particulière. En effet, il est composé de deux brins complémentaires en double hélice. Ce long filament va ensuite s’enrouler autour de structures nommées nucléosomes, qui vont rendre l’ADN plus stable. Ces structures sont elles-mêmes composées de plusieurs protéines nommées histones, au nombre de 8. Il y a 4 histones différents, et donc 4 paires de protéines : H2A, H2B, H3 et H4. Ce projet va étudier la vitesse de dégradation de ces histones. En effet, il est possible de dégrader les histones dans les nucléosomes en rajoutant un élément particulier à leur séquence. Cet élément est reconnu par une enzyme qui dégrade l’histone en question ce qui cause la déstabilisation des nucléosomes affectés. Cette déstabilisation des nucléosomes prend en moyenne 6 heures et nous cherchons à voir s’il existe une manière plus rapide. Matériel et méthodes : 1) Vérification de la présence du tag Nous allons analyser pour commencer si les plasmides que nous avons commandé possèdent le tag (séquence d’ADN cible) nommé AID. Un programme sur l’ordinateur nous indique quelles enzymes utiliser pour couper stratégiquement notre plasmide. Nous notons la longueur en paire de bases de notre séquence cible, et nous vérifions que les enzymes ne vont pas couper un autre bout de la même taille. On prépare nos solutions : un premier tube avec 3 µl de plasmide, 2 µl de tampon (qui va régler le pH dans la solution afin d’accélérer le 1 processus de découpage), 1 µl d’enzymes nécessaires, et 14 µl d’eau. Un deuxième tube servira de contrôle positif, pour voir quand arrêter la réaction. On les met à 37°, température optimale pour l’action des enzymes. On fait ensuite une électrophorèse, c’est-à-dire un processus qui va faire migrer dans un gel les différentes séquences en fonction de leur taille. On ajoute 5 µl de tampon de charge dans les deux tubes afin de pouvoir suivre leur migration (tampon coloré). On place ensuite 10 µl de chaque solution dans deux puits du gel. On remplit aussi un puit avec une échelle moléculaire, qui va nous permettre de savoir jusqu’à où migrent les différentes tailles d’ADN (les plus petits ADN migrent plus loin que les ADN les plus grands). On attend ensuite une heure, pour laisser migrer les bouts d’ADN. On compare ensuite nos valeurs expérimentales et théoriques, et si nous obtenons une grosse partie d’éléments dans la région de migration des séquences de la bonne taille, on sait que le plasmide contient le tag AID. 2) Obtention du tag AID en masse Pour pouvoir intégrer plus tard nos séquences à des génomes de levures vivantes, il nous faut beaucoup de tags. C’est pourquoi nous allons effectuer une PCR (Polymerase Chain Reaction), méthode qui va servir à recopier exponentiellement une séquence d’ADN. 2 La méthode pour effectuer une PCR est un peu plus compliquée. Il faut tout d’abord préparer le mélange suivant : 302µl d’eau, 80µl de tampon, 8µl de dNTP (mélange comportant les bases nécessaires pour la transcription), 2µl de chaque oligo (les oligos vont changer car on va faire plusieurs essais avec différents oligos, pour essayer d’insérer le tag sur différents histones), 2µl du plasmide contenant le tag AID, et 4µl d’enzyme (polymérases qui vont synthétiser les brins). On va soumettre ce mélange à des chocs thermiques dans un cycleur thermique avec le cycle suivant: un pré-cycle de 30’’ à 98° où aura lieu une grosse dénaturation des brins d’ADN, ensuite une première étape de dénaturation (10’’ à 98°), une étape d’hybridation (adhésion des oligos aux parties correspondantes, 30’’ à 52°), puis une étape d’élongation (les polymérases vont synthétiser les brins, 60’’ à 72°). Ces trois étapes vont être répétées 10 fois. Il nous suffit maintenant de suivre le protocole suivant, fourni avec du matériel commandé, pour purifier notre produit : 3 3) Intégration des tags dans les levures Nous voulons être certains de choisir une histone qui, lorsqu’on lui rajoute le tag AID, arrive encore à fonctionner correctement. Nous avons pour cela changé les oligos afin de pouvoir intégrer le tag sur les histones H3 et H4. L’intégration est un processus très simple: on met des levures dans un milieu qui va affaiblir leur membrane cellulaire et elles vont intégrer les séquences présentes dans le milieu, c’est-à-dire absorber l’ADN pour ensuite exprimer le ou les gênes qu’il contient. Nous avons fait le test de croissance suivant : Nous voyons que lorsqu’on ajoute le tag sur la protéine H3, la croissance est fortement réduite comparé à une souche sauvage. Nous allons donc intégrer en masse des tags AID sur les histones H4 dans des cellules de levure. 4) Étude de la dégradation des histones On prélève un échantillon du milieu contenant les levures taguées à t = 0 minutes. On rajoute ensuite de l’Auxine, une enzyme qui va détecter le tag AID et va dégrader la molécule attachée, donc l’histone H3. On prélève des échantillons à t = 15 minutes, t = 30 minutes et t = 45 minutes. On va ensuite casser les cellules: on place des petites billes dans les échantillons et on fait agiter vigoureusement. Toutes les membranes sont cassées, il ne reste plus qu’un amas de molécules. On procède ensuite à une purification du produit en suivant un protocole de laboratoire, pour n’obtenir que des protéines. On va ensuite effectuer un western blot, un processus qui va faire migrer les protéines sur un gel. On ajoute des anticorps primaires qui reconnaissent les protéines d’intérêt et des anticorps secondaires qui vont se lier aux anticorps primaires afin de les rendre luminescents. On ajoute du tampon de charge aux échantillons, et on laisse migrer les protéines quelques heures. 4 Résultats : Après exposition dans un détecteur de lumière, les protéines luminescentes vont apparaître. Plus la tâche est grosse, plus il y a de protéines. Discussion : Sur la photo des résultats que nous avons obtenu à l’analyse de la quantité d’histones H4-AID présentes en fonction du temps dans les levures, on voit clairement une diminution entre t = 0 minutes et t = 45minutes. Il faudrait refaire l’expérience et noter un plus grand nombre d’intervalles de temps pour voir où se produit la plus grosse chute de quantité d’histones et analyser ensuite le comportement des levures à ce moment précis. Nos études ont donc bien montré que la technique qui consiste à ajouter le tag AID a marché pour la dégradation des histones et nous voyons aussi que la quantité de protéines a presque diminué de moitié en 45 minutes (il faudrait quantifier les données pour plus de précision), mais nous voyons que le rythme est bien plus élevé que les 6 heures de décomposition qu’on obtenait avant. Références : Je n’ai pas employé de livres durant mon projet, toutes les connaissances m’ont été transmises par mon tuteur ou par le cursus scolaire du collège Calvin. Remerciements : Je tiens à remercier Benjamin Albert et Luca Cerato qui m’ont suivi et soutenu tout au long de la semaine ainsi que les autres membres du laboratoire de biologie moléculaire qui m’ont aidé et expliqué leur travail. Je tiens à remercier la fondation SJF et l’UNIGE d’avoir rendu possible cette semaine. Je tiens aussi à remercier le collège Calvin qui m’a autorisé à participer à ce camp de biologie très intéressant et instructif. 5