Quand le mistral rencontre l`harmattan - 2007

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Quand le mistral rencontre l`harmattan - 2007
Mis en ligne le mercredi 14 mars 2007
Quand le mistral rencontre
l'harmattan - 2007
Les jeunes de Gardanne et de Marseille sont rentrés mardi
13 mars 2007 du Burkina Faso. Chaque jour depuis le 26
février, ils nous ont fait partager leurs découvertes depuis le
centre « Sindi International », créé et animé par le
percussionniste Adama Dramé. Ils ont participé à des
ateliers de djembé, de balafon, de danse et proposé à une
soixantaine d'enfants du Burkina Faso des ateliers de
fabrication de cerfs-volants, de jonglerie et d'acrobatie, de
danse hip-hop.
Nous nous rendons à Bobo Dioulasso (Burkina Faso) pour réaliser un
échange culturel. Ce projet est le fruit d'une longue collaboration entre le
service jeunesse de la ville et le centre Sindi international. Il s'inscrit dans une
démarche à long terme, fruit d'une coopération culturelle à l'origine autour de
la percussion. Effectivement, le centre Sindi International a été créé par le
maître du djembé Adama Dramé. Ce dernier intervient depuis 2002 au service
jeunesse dans le cadre des cours de djembés. C'est en 2006, et suite à des
rencontres pédagogiques à Gardanne et Marseille, que naît l'envie, avec
l'Association Kunga'Ka, de mettre en oeuvre ce projet. Sa finalité dépasse
largement le cadre de la percussion. Il vise à développer des relations
pérennes et formelles entre deux pays, deux villes, Gardanne et Bobo
Dioulasso.
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Nous sommes 9 à partir de Gardanne et Marseille pour Bobodioulasso :
Anouar, 20 ans, initiateur danse Hip-Hop
Moktar, 19 ans, initiateur danse Hip-Hop
Jason, 21 ans, initiateur Cirque
Guillaume, 25 ans, stagiaire Djembé
Marion,17 ans, stagiaire Djembé
Pierre, 40 ans, stagiaire Djembé
Aurélie, 31 ans, stagiaire Djembé
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Miloud, 41 ans, encadrement
et David, 31 ans, encadrement
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Carnets 2 Roots
Lundi 26 & mardi 27 février
Nous arrivons à Ouagadougou lundi 26 février vers 21h (heure locale) comme
prévu. Abraham, du centre culturel Gambidi, nous attend à l'aéroport pour
nous accompagner au centre où nous passons une courte nuit. 6h, c'est
l'heure de déjeuner et de se préparer pour nous rendre à Bobodioulasso avec
la compagnie de car TSR.
Jusqu'ici tout va bien ! Départ de Ouaga à 7h30, notre arrivée à Bobo est
prévu vers 12 h. Il est maintenant 14h et après avoir roulé seulement deux
heures, le car est tombé en panne à plus de 200 km de notre destination
finale. C'est par plus de 40°C que nous attendons patiemment qu'un bus se
présente ou qu'un mécano vienne changer la pièce défaillante.
A quelle heure arriverons-nous ? Nul ne peut le dire ! Donc patience, il faut
gérer nos ressources, la route n'est pas finie et l'attente ne fait que
commencer.
Au moment où l'espoir et les ressources en eau s'amenuisent, un car de la
société TSR arrive avec à son bord le mécano ! La pièce est changée, nous
voilà de nouveau en route. L'espoir renaît malgré la fatigue. Après 40 km,
nous arrivons à Boromo à mi-chemin entre Ouaga et Bobo. Halte,
rafraîchissement et nous repartons. 1 km après, de nouveau en panne !
A cet instant, le groupe fait preuve d'une sagesse exemplaire, le mécano
toujours présent répare rapidement et ça repart !
20h15 : il fait nuit depuis près deux heures, nous arrivons à Bobo, épuisés,
asséchés. Adama nous attends à la gare TSR, il nous accueille avec trois
bouteilles d'eau bien fraîche offerte par le chef de gare qui s'excuse de notre «
malheur ». Dès notre arrivée au centre Sindi International, les bagages et le
matériel déposés, une bonne douche et un bon repas remettent le groupe sur
pied. Regonflés à bloc, impatient de découvrir Bobo.
Nous voilà au top, à Demain !
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Un groupe de jeunes de Gardanne et de Marseille est arrivé le 26 février au
Burkina Faso. Ils séjournent au centre « Sindi International », créé et animé
par le percussionniste Adama Dramé jusqu'au 11 mars.
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Un échange international
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Entre Ouagadougou et Bobo Dioulasso, le car tombe en panne
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Au milieu de la savane
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Moktar en économie d'énergie
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Guillaume en économie d'énergie
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A la croisée des chemins
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Villageois d'Ividie non loin de la panne
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A l'en ombre, il y a que ça à faire...
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Atelier cirque
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Le premier cours de hip-hop
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Salifou prépare le thé sous le regard attentif de Guillaume
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Premier cours de djembé mercredi 28
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Les premiers échanges
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Hip-hop : ça avance grave
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Guépard ajuste les cercles du djembé
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Marion se fait tresser les cheveux
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Seydou teste l'assiette chinoise
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La piscine de l'hôtel de Bobo Dioulasso
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Deuxième cours de djembé jeudi
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Le repas
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Marion se charge de monter son djembé avec l'aide de bouba (à gauche)
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Mercredi 28 février
Après une bonne nuit de récupération, nous voilà prêt à affronter cette
première journée à Bobo Dioulasso, d'autant plus que David , très prévoyant,
nous réveille à 7 heures, pensant qu'il était 8 heures !
Au moins, nous sommes tous bien éveillés et les activités peuvent
commencer.
Place à la percussion et première surprise : c'est Adama lui-même qui
dispense le stage. Tout le monde est aux anges, nous sommes tous
conscients que c'est une chance énorme de recevoir l'enseignement de ce
maître du djembé. Aussi nous voulons tous donner le meilleur de
nous-mêmes. Les exercices sont déconcertants mais très intéressants.
En seconde partie de matinée, les danseurs Hip-Hop et les jongleurs entrent
en scène. Dans un premier temps, il n'y a pas beaucoup de monde : c'est
normal les enfants sont à l'école. Qu'à cela ne tienne, les jeunes présents en
permanence au Centre Sindi International testent la danse Hip-Hop et se
donnent à fond. Ils sont enthousiasmés, c'est promis, ce soir ils reviendront !
Puis les plus petits sortent de l'école et arrivent chez Adama, des balles et des
diabolos virevoltent dans tous les sens, un trapèze est installé sur le manguier,
c'est la découverte des arts du cirque.
L'heure du repas arrive, nous sommes gâtés, les préparations sont
excellentes. De 12h à 16h : repos sous le manguier en buvant du thé, la
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température approche les 40°C, la vie est ralentie. Puis les activités
reprennent. En soirée, tout le monde a passé le mot et la cour fourmille de
jeunes qui veulent danser et jongler sans parler des spectateurs venus en
nombre assister aux exploits de leurs collègues.
Les ateliers se transforment en un véritable spectacle, Les participants se
donnent à fond, les spectateurs les encouragent tout en se moquant de leurs
débuts ! C'est bon : la mayonnaise a pris.
Au final, nous sommes tous heureux de cette première journée à Bobo, surpris
d'avoir été aussi en forme après nos 48 heures de voyage, l'accueil et
l'enthousiasme que nous rencontrons y sont sans doute pour beaucoup.
Cette journée de découverte et de rencontre a été très positive pour tout le
monde, on a vécu une véritable symbiose humaine et professionnelle.
A demain !
Jeudi 1er Mars
Deuxième jour des activités. Tout le monde est de plus en plus à l'aise. Une
organisation se met en place pour les ateliers. Le jeudi est le jour de repos
pour les enfants, Adama nous a prévenu, aujourd'hui, il va y avoir foule.
Effectivement, 39 enfants participent à l'atelier cirque ! Tout le monde est mis
à contribution : Pierre tient une liste d'inscription, Guillaume et Marion
assistent Jason. A l'atelier Hip-Hop, des règles de sécurité sont instaurées :
Les jeunes bobolés n'ont peur de rien et il faut gérer leur engouement. Moktar
et Anouar impliquent ceux à qui ils enseignent les règles de base pour assurer
la sécurité des jeunes danseurs Hip-Hop. Les stagiaires percussionnistes
s'accrochent : Adama fait preuve de beaucoup de patience !
Dans l'après midi, toujours la même chaleur qui nous tombe sur la tête, mais
aujourd'hui, nous décidons de nous mettre à la fraîche : nous piquons une tête
dans la piscine d'un hôtel de Bobo, c'est trop bon !
Petit Adama et Boubah nous accompagnent et en profitent pour se mettre à la
natation. En soirée, les plus en forme d'entre nous vont au « BAMBOU »,
café-concert de la ville, où un concert de musique traditionnelle de Bobo
Dioulasso est donné.
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La phrase du jour
Abdoulaye : « c'est ça qui fait la vie dans le temps »
Vendredi 2 mars
La journée commence bien avec la naissance des 13 petits lapins de Salifou.
Les ateliers montent en puissance au niveau technique, de plus en plus de
jeunes participent aux ateliers Hip-Hop et cirque. Quant à l'atelier percussions,
Adama nous complique la tâche un peu plus chaque jour, mais tout le monde
s'accroche.
Puis la journée « Climatisation de tête » a commencé : Marion, Pierre et
Guillaume se sont fait tresser les cheveux.
En parallèle, des djembés ont été montés. Chacun a mis la main à la pâte :
montage de cerclage et de la peau de chèvre puis rasage et tirage. Non
seulement nous allons rentrer avec des djembés made in Sindi International
mais en plus chacun a participé à la fabrication de son propre djembé ! Tout le
monde est aux petits soins avec nous : les enfants d'Adama nous
accompagnent au marché, chez le tailleur, chez les artisans... Que du bonheur
!
La phrase du jour
« Je me suis fait crucifier » : Guillaume, après s'être fait tresser
Samedi 3 mars
Quatrième jour. Après une montée en puissance des différents ateliers,
l'organisation se rode, le groupe est plus serein et trouve ses marques. Nous
révisons les différentes variations du rythme « Djansa » qui sans le soutien
d'Adama seraient difficile à jouer. Du côté des enfants, Jason remarque une
progression dans la maîtrise du diabolo : bien que l'activité soit moins connue
que la danse hip-hop, beaucoup d'enfants s'y intéressent. Quant à Anouar et
Moktar, ils ressentent une légère fatigue générale et adoptent une méthode
plus douce à base d'étirements.
Nous nous réjouissons tous de la journée qui nous attend demain : visite de la
ferme d'Adama et répétition du spectacle qui aura lieu le 17 mars au Centre
Culturel Français Henri-Matisse (partenaire du projet qui a mis à la disposition
du centre Sindi des tapis de danse pour les cours de hip-hop).
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Sortie au Bambou N° 2, éclipse de lune, nous croisons les enfants qui tapent
sur des casseroles et des boîtes à cette occasion pendant toute la nuit.
Adama nous explique dans la tradition « c'est le chat qui a volé la lune, alors
les enfants, en faisant un tapage, cherchent à faire sortir le chat pour libérer la
lune ».
Phrase du jour
« Qu'elle est belle la lune » : Vieux Lourd allias Miloud.
Dimanche 4 mars
Comme prévu, nous montons tous dans la « bachée » d'Adama qui nous
emmène en pleine savane à environ 17 km de Bobo pour la visite de sa ferme.
En arrivant nous sommes accueillis par le berger et sa famille qui gèrent la
ferme au quotidien. On y a vu des zébus, des poules, le garde manger, les
plantations de bananes et de papaye. Petite participation à la vie de la ferme :
nous pompons tous l'eau du puits d'une profondeur de 35 mètres qui a été
creusé à la main.
Nous sommes tous impatients d'assister à la répétition et effectivement nous
ne sommes pas déçus : ce n'est pas une répétition à laquelle que nous
assistons mais à un concert d'Adama Dramé et du Foliba. Grande émotion !
Durant une heure, nous sommes tous béats devant les « enfants » d'Adama
qui nous accompagnent tous les jours et qui nous ont dévoilé aujourd'hui leur
talent et grandeur artistique. Les voisins d'Adama sont également présents,
nous en prenons tous pleins les oreilles et les yeux !
Un extrait de la répétition du spectacle Koulékan (Hurlements) :
"Je hurle de douleur de voir les autres souffrir
je hurle de notre indifférence
je hurle de l'injustice sociale
je hurle de l'impunité
je hurle pour l'avenir, pour la paix, le progrès, la cohésion sociale, et l'identité
Hurlons tous ensemble !"
Adama Dramé
Phrase du jour
« On passe aux choses sérieuses » : Anouar
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Suite du reportage photo réalisé par le groupe de jeunes de Gardanne et de
Marseille au Burkina Faso. Ils séjournent au centre « Sindi International » à
Bobo Dioulasso, créé et animé par le percussionniste Adama Dramé jusqu'au
11 mars.
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Initiation au diabolo
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L'emblème de Sindi à Bobo Dioulasso
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L'équipe du samedi matin
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Salifou Dramé, djembéfola et bientôt BeBoy
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Jason aux massues
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On commence à manier le diabolo
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Le chat a piqué la lune...
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Troisième cours de hip-hop
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Sali en coiffure traditionnelle bobo.
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Démonstration avec deux danseur du Crew Force Obscure
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Guillaume impressionné par Moumine avant la répétition de la dernière
création d'Adama Dramé
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Issouf et Moktar, yeah Baba !
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Adama Dramé : le maître
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Miloud, Anouar et Moktar. Attention les yeux.
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Moumine, soliste du Foliba. La force tranquille.
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Sur la route de la ferme
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Le puits à la ferme : plus de trente mètres de fond, creusé à la main !
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Le groupe à la ferme d'Adama Dramé
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Répétition de Koulékan
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Lundi 5 mars
Seconde semaine. Nous avons tous hâte de reprendre les activités d'autant
plus que le spectacle de la veille a marqué les esprits, nous continuons d'en
parler, ça nous a vraiment stimulé.
Adama nous a fait réviser les rythmes, et comme à son habitude, a ajouté une
variante. On s'accroche, on s'accroche ! Chaque jour nous progressons dans
la découverte du rythme « Djansa » et de la richesse de ses variations.
Anouar et Mokar commencent la préparation du « Battle of Peace 3 » qui aura
lieu vendredi soir. Des équipes de 5 personnes sont constituées. Adama a
accepté d'être le Président du jury. Bref, une grande fête se prépare !
Les filles d'Adama et Marion prêtent main forte à Jason : les enfants sont
nombreux à vouloir progresser au diabolo et au jonglage, il faut gérer l'afflux et
l'enthousiasme des enfants.
En soirée, nous vivons notre première coupure d'électricité. Le quartier est
plongé dans l'obscurité, seule la lune nous éclaire. Plus de musique, les
activités s'arrêtent ! Le temps d'un verre au maquis du coin et tout rentre dans
l'ordre. C'est alors que Guillaume découvre le cinéma « à l'africaine » : une
vingtaine de personnes, dehors, assises en rang devant une télé ! « C'est quoi
ce bordel ? ».
Phrase du jour
Coupure d'électricité pour tous le monde, nous attendons la lumière avec
impatience.
Mardi 6 mars
Aujourd'hui, Mokhtar nous parle des poissons sacrés qu'il a vu avec Bouba.
Beaucoup de mythes entourent ces poissons appelé « Dafra » qui se trouvent
dans le vieux quartier de Bobo « Sya ».
Quant à la journée, elle se déroule toujours dans la joie et la bonne humeur,
c'est la « yeah attitude ! ». D'ailleurs nous décidons de faire de cette journée,
la journée mondiale du « Yeah ! Yeah Baba ! ».
Jusqu'à présent le groupe se retrouve tous les deux jours après les cours du
soir, pour faire le point. Cette fois, Adama partage ce moment avec nous. «
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Tout ce qui se déroule ici se passe de commentaires » nous dit-il. Il développe
en nous précisant que « le Centre Sindi International n'a pas pour vocation de
donner des stages de percussions mais de créer des rencontres entre
personnes partageant les mêmes principes professionnels et sociaux. La
rencontre qui se déroule en ce moment, rentre vraiment dans le cadre de la
mission du Centre ».
Il précise qu'il souhaite voir les activités que nous avons développées ici se
prolonger après notre départ. Aussi, il mettra en place des créneaux horaires
pour que les jeunes puissent continuer à s'entraîner au centre sous l'oeil averti
des « initiés ».
Nous sommes tous conscients de la chance que nous avons de vivre ce
séjour, qui a pu se réaliser grâce aux cinq années de collaboration entre le
Service Municipal de la Jeunesse de la ville de Gardanne et le Centre Sindi
International.
Phrase du jour
« Yeah ! Yeah Baba ! »
Mercredi 7 mars
En matinée, David a rendez-vous à l'université pour rencontrer Jean-Baptiste
Millogo, responsable de l'Agence Universitaire de la Francophonie de
Bobodioulasso. Celle-ci fut partenaire de la journée internationale des droits
de l'enfants qui s'est déroulée le 18 novembre 2006. L'université avait mis à
cette occasion 10 postes informatiques à la disposition des jeunes bobolais
pour que ces derniers « tchatent » avec les enfants de Gardanne. Cette
opération n'aurait pu se dérouler sans l'implication de Yaya Dramé et du
soutien de l'Agence.
Après une longue traversée de la ville et plus d'une demi-heure de moto en
plein soleil, retour vers le centre-ville : il y a deux sites universitaires à Bobo et
ce n'est pas le bon ! Pas de chance David ! Mais cette rencontre était vraiment
intéressante. Il a présenté tous les projets développés autour des nouvelles
technologies de communication.
L'après midi, nous sommes allés dans une nouvelle piscine plus fleurie et plus
accueillante que la première. Cette fois nous ne sommes pas seuls : un
groupe de jeunes burkinabés est en train de prendre un cours de natation.
Miloud ne se baigne pas : il sent la sinusite arriver. Quelques heures plus tard,
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il est complétement « out » et ce soir, pas de sortie au maquis, 20h au lit. Ça
ira mieux demain !
Quant aux cours, ils ont toujours autant de succès. Nous voyons l'impact :
lorsque le groupe se balade dans le quartier et la ville, nous sommes
rapidement identifiés et salués. De plus quand l'obscurité vient, nous voyons
des jeunes réaliser les chorégraphies et s'exercer avant les cours du soir.
C'est du bonheur de voir leur motivation.
En ce qui concerne les cours de cirque, Abdoulaye a rejoint Jason pour
faciliter la transmission. Pendant que Jason explique la technique, Abdoulaye
occupe le groupe en chantant et jouant du Tama autrement appelé « Tambour
Parleur ». Encore une nouvelle journée qui se termine, l'écheance du départ
s'approche à grand pas, mais nous avons encore de grands moments qui
nous attendent notamment « Battle of Peace 3 » qui aura lieu ce vendredi soir
dans la cour du centre, puis la fête de samedi...
Phrase du jour
"Electrochoc !" : « Zinzin » allias Jason
Jeudi 8 mars
Journée Internationale de la Femme, tous les élus et les techniciens de la ville
sont mobilisés. Ils visitent l'ensemble des initiatives mises en place par la
population de Bobo et de ses provinces. A part ça « RAS » toujours au top
dans la yeah attitude !
Phrase du jour
"Bonne fête Mesdames" : le Groupe
Vendredi 9 mars
Aujourd'hui, un programme chargé nous attend, ce matin nous avons rendez
avec M. Salia Sanou, Maire de Bobo Dioulasso à 9h, qui malgré une semaine
chargée en manifestations nous fait l'honneur de nous recevoir. Quant à ce
soir se déroule « Battle of peace 3 » une première ici à Bobo, voire au Burkina
Faso.
Donc ce matin, nous sommes accueillis par M. le Maire à qui nous expliquons
l'objet de notre démarche, et nous dressons à la fois un bref historique de ce
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qui nous lie avec le Burkina, puis un bilan des activités développées depuis
notre arrivée. De plus Adama Dramé lui explique « bien que la danse ou la
musique Hip Hop ne sont pas des pratiques qu'il connaît, il constate que ces
activités rencontrent un succès et un engouement particulier au niveau de la
jeunesse ». Aussi, il va mettre en place, à l'issus du Battle de ce soir, un
créneau de deux heures par semaine et mettra à disposition un poste pour
diffuser la musique pour que les trois équipes finalistes viennent s'entraîner au
Centre Sindi.
M. Sanou nous félicite et nous remercie des activités que nous réalisons ici.
Ces activités vont bien au-delà de la musique et de la danse, elles favorisent
la rencontre entre les peuples et c'est ce qui est important de nos jours.
Début d'après-midi, nous apprenons que le Centre Culturel Français a besoin
des tapis de danses qui avait étaient mis à notre disposition pendant la
quinzaine. Demain se déroule un spectacle de danses classique, et l'équipe
technique du CCF installe la scène ce soir. Cela tombe mal car ce soir se
déroule le Battle. Que cela ne tienne, toujours dans la Yeah attitude, nous
trouvons une solution de remplacement avec de grands cartons. Et là magie,
Anouar et Moktar on fait leurs premières armes sur ce type de surface, c'est
un véritable retour aux sources...
L'heure du Battle arrive, les huit équipes de cinq se présentent, Anouar et
Moktar rappellent le règlement. Moumine gère la régie son, Jason change de
rôle et s'improvise DJ. Quant à Abdoulaye, c'est le maître de cérémonie. Le
jury est composé de Anouar et Moktar avec pour président Adama Dramé. Le
battle est lancé, la cours est remplie de spectateurs. Tout le monde est surpris
du niveau, en premier les deux initiateurs, honorés de voir à quel point les
danseurs ont travaillé : chorégraphies, enchaînements tout y est. Entre le
passage des équipes, le groupe d'enfants qui a participé au cours de cirque
réalise une démonstration de diabolo, assiettes chinoises et équilibre sur
objet.
Poussé par Abdoulaye, le public crie « Zin Zin, Zin Zin... » qui épatera lui aussi
avec le diabolo. La finale approche et le jury s'apprête à réaliser à son tour «
la démo du jury ». Adama Dramé prend son djembé accompagné de Moumine
et Abdoulaye aux Doums, il lance une rythmique sur laquelle Anouar et Moktar
exécutent leur art. Le public est en joie, la confrontation prend à ce moment
une dimension exceptionnelle !
Place maintenant aux deux équipes finalistes, encore un grand moment de
danse d'un très bon niveau, tout s'est déroulé dans un esprit de fraternité et de
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convivialité.
Les trois équipes finalistes gagnent la possibilité de venir s'entraîner au Centre
et sont invitées demain pour la deuxième fête que nous réservent les
permanents du Centre, cela permettra de faire le point avec elles pour la suite
des ateliers après notre départ.
Encore une journée bien remplie, le départ approche...
Fin du reportage photo réalisé par le groupe de jeunes de Gardanne et de
Marseille au Burkina Faso. Ils séjournent au centre « Sindi International » à
Bobo Dioulasso, créé et animé par le percussionniste Adama Dramé jusqu'au
11 mars.
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Mais qu'est-ce qui va me tomber sur la tête ?
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Le cadre de la piscine
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Petiti Grand Adama
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Moktar Yeah attitude !
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Deux pieds sur le Goni
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Miloud
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Etonnant, non ?
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Le hip-hop, c'est yeah !
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David
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Electrochoc !
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Pierre
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Guillaume
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Battle of Peace 3 : Moumine à la régie son
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Battle of Peace 3 : Abdoulaye, le MC de la soirée
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Battle of Peace 3 : Adama Dramé et Moktar dans le jury
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Battle of Peace 3 : un jury attentif
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Battle of Peace 3 : c'est chaud, l'ambiance
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Rendez-vous avec Salia Sanou, le maire de Bobo Dioulasso
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Samedi 10 mars
Les premiers mots à retenir de la journée sont ceux d'Adama Dramé : « Très
bonne soirée hier ! ». Cela veut tout dire. Nous sommes encore tous sous le
coup de l'émotion. Mais le temps passe, alors hâtons-nous et profitons des
derniers instants. Marion, Aurélie, Miloud et Pierre se rendent au grand
marché avec Abdoulaye pour faire leurs derniers achats. Pendant ce temps, le
reste du groupe commence le rangement et l'inventaire du matériel.
Demain, l'activité du centre est de nouveau chargée avec l'enregistrement
dans la cours d'un technicien des eaux et des forêts. Il écrit des chansons et
des poèmes sur la nature, un éco-citoyen !. Adama s'est chargé de faire les
compositions musicales et travaille avec lui depuis le mois septembre 2006
pour le former au chant.
Dans l'après-midi, les filles préparent le bissap (boisson à base d'eau,
d'essence de fraise, de menthe, de sucre vanillé...) sous le regard intéressé et
avec la complicité de Guillaume, pas moins de 600 sachets qui seront offerts
ce soir.
Puis le soir de la dernière fête arrive. Les stagiaires qui ont participé aux
différents ateliers sont invités pour un repas qui s'annonce festif. Abdoulaye a
invité plusieurs amis percussionnistes et nous prépare un « show » à la
Bobolaise. Une fois le repas consommé, les percussionnistes et danseurs
trépignent d'impatience, le feu vert est donné !
Et là c'est parti pour une nouvelle immersion, sous les rythmes effrénés des
djembéfolas et des doumdoumsfolas, les danseuses et danseurs enchaînent
leurs pas avec vitesse et grâce. Encore un moment de joie que nous
partageons entre amis, voisins, cousins...
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Dimanche 11 mars
Aujourd'hui, nous nous faisons discrets, l'enregistrement démarre à 9h. Nous
en profitons pour nous rendre au vieux quartier « Sya » origine de la ville.
Deux guides, Oumar et Richard, nous y attendent,. Ils nous expliquent que le
vieux village est composé de quatre parties. La première, la plus ancienne,
appartient aux Animistes, la seconde aux Musulmans, la troisième aux Griots
et la quatrième aux Forgerons.
Nous apercevons la plus vieille maison de Bobo. Cette maison appartenait à
une femme nommée « Sya » qui fabriquait de la bière de mil. Sa maison fut
bâtie en 1420. A l'époque, les bobos et les dioulas s'y retrouvaient pour
consommer la bière, d'où le nom de la ville de Bobo-Dioulasso (la maison des
Bobos et des Dioulas). Certaines familles préparent encore la bière de
manière traditionnelle : nous en croisons une qui nous explique le principe de
fabrication et qui nous fait goûter son nectar encore légèrement tiède.
Tout en déambulant dans le méandre des rues, nous apprenons que les
règles établies depuis l'origine sont toujours respectées, c'est un lieu qui au fil
des années a su garder ses principes traditionnels.
De retour au centre Sindi, la session d'enregistrement n'est pas encore
terminée, nous allons tous au maquis pour un dernier rafraîchissement. A 13h
nous retournons au centre où nous partageons notre avant-dernier repas, puis
nous plions les tentes, ce soir nous dormirons à la belle étoile... L'après-midi
passera aussi vite dans une ambiance un peu lourde, ça sent le départ !
Lundi 12 mars
Retour à la case départ !
Après de rapides aux revoirs, Salifou, Abdoulaye, Moumine, Boua, nous
accompagnent à la gare routière, le car est prévu à 10h. Dernière virée dans
la bâché qui est chargée au maximum. Suite à notre première expérience
avec la société de car « TSR », nous optons pour une autre compagnie de
transport « TCV ». Tous les passagers et les bagages sont prêts à être
chargés. 10h le car entre en gare, le transfert des passagers arrivant de
Ouagadougou et de ceux s'y rendant s'opère rapidement. Nous voilà partis !
Le car donne l'impression d'être fiable, confortable et pour le luxe il est
climatisé. Un seul arrêt est prévu à Boromo à mi-parcours. Si tout va bien,
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vers 16h nous serons de nouveau dans la capitale. Après un trajet éclair (à
peine 6h par rapport aux 13 heures à l'aller), Ousmane du Centre Gambidi
nous attends à la gare TCV pour nous accompagner au Centre Culturel où
nous nous reposons et nous mangeons avant de prendre l'avion dont le
décollage est prévu à 23h.
A 17h, Aurélie, Miloud et David se rendent à l'Ambassade de France pour
rencontrer Mme Belli Attaché culturel au SCAC (Service de Coopération et
d'Action Culturelle de l'Ambassade de France) et rendre compte des activités
développées pendant la quinzaine à Bobodioulasso. Pour nous tous, le bilan
de la mission est très positif, les ateliers ont permis à plus de 80 enfants et
jeunes de découvrir des activités nouvelles. Et c'est le coeur serré que nous
quittons « la famille » comme dirait Guillaume, ces moments passés ensemble
laisseront des marques indélébiles dans nos têtes et nos coeurs.
Nous apportons une nouvelle fois la preuve que ces rencontres dépassent
largement le cadre de la musique, de la danse ou d'autres activités, elles ont
permis de créer une nouvelle passerelle entre deux villes, deux pays, tout le
monde ressort grandi de cette fabuleuse aventure qui continue depuis des
années, qui nous le souhaitons tous, n'est pas prête de s'arrêter.
La phrase du jour
Comme dirait Moumine : « on peut jamais finir la musique, on apprend
toujours ! »
P.S. : Merci à toutes les personnes que nous avons rencontrés au cours de
notre séjour au Burkina Faso,
Merci à Mme SANOU, Mme TOE et Mme DIALLO du Cyber Accedes d'où les
mises en ligne de notre journal de bord ont été effectuées,
Merci à Karim TEBI et Ousmane du Centre Culturel Gambidi à Ouagadougou
Merci à Adama DRAME et sa famille et à tous les permanents du Centre Sindi
International pour l'accueil et tout ces moments partagés...
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