Rapport 2006-2011 - Faculté de médecine vétérinaire | Université
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Rapport 2006-2011 - Faculté de médecine vétérinaire | Université
Rapport 2006-2011 De la science à la ferme Les innovations prennent vie… Institution hôte : La création du Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine (RCRMB) en 2006 témoigne de la pensée progressive de l’industrie laitière canadienne. Initié sous forme d’un réseau stratégique, le RCRMB complétera sous peu son programme de recherche qui englobe 27 projets ayant généré plus d’une cinquantaine de publications scientifiques. Il a également formé plus de 120 étudiants et professionnels et rejoint au-delà de 15 000 utilisateurs de l’industrie laitière canadienne et ses affiliés par le transfert d’information de pointe sur la mammite. Au fil des cinq dernières années, le RCRMB a bâti une plate-forme de recherche unique comprenant plus de 16 5 00 souches d’agents pathogènes de la mammite isolés à partir de la collecte de plus de 130 000 échantillons de lait, le tout lié à des données précises sur les vaches et le troupeau. Aujourd’hui, le RCRMB est reconnu internationalement et offre à ses partenaires et chercheurs un accès privilégié à un réseau international d’experts scientifiques dans les domaines de la santé du pis et de la qualité du lait. Centre administratif : Faculté de médecine vétérinaire C.P. 5000, Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 7C6 Téléphone : 450.773.8521, poste 8619 Télécopieur : 450.778.8128 www.reseaumammite.org Montage graphique : Tommy Ferland, La Fabrik Dépôt légal 2011 – Bibliothèque et Archives Canada – Bibliothèque et Archives nationales du Québec LA TABLE DES MATIÈRES Le mot du président du comité de direction et du directeur scientifique 4 Les comités, panel scientifique et équipe administrative 2010-2011 6 Les membres et collaborateurs des projets 2006-2011 8 La vision 2012-2017 La production durable d’un lait salubre de haute qualité 9 La recherche 2006-2011 15 La plate-forme centrale de recherche 17 Démystifier les agents pathogènes 20 Maximiser la résistance de la vache 30 Optimiser l’environnement 36 Le transfert des connaissances 2006-2011 51 La formation 2006-2011 59 Le réseautage 2006-2011 65 Le rapport financier 2010-2011 68 Les publications et conférences 2010-2011 69 LE MOT DU PRÉSIDENT DU COMITÉ DE DIRECTION ET DU DIRECTEUR SCIENTIFIQUE Si nous devions décrire l’année qui vient de s’écouler par un seul mot, ce serait : intense ! L’année s’est amorcée avec l’adoption par notre Comité de direction d’un plan stratégique et d’un nouveau programme de recherche pour assurer la continuité de nos activités au-delà de 2012. À peine écrits, les objectifs de cette nouvelle vision ont servi de base pour l’élaboration et l’obtention, en octobre 2010, d’une subvention de recherche au montant de 950 0 00 $ des Producteurs laitiers du Canada par le biais de leur Grappe de recherche laitière dont le financement provient des grappes agro-scientifiques d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, de la Commission canadienne du lait et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG). Cette nouvelle contribution a permis de démarrer neuf nouveaux projets qui incluent deux nouvelles équipes de recherche soient celle du Dr Mario Jacques de l’Université de Montréal dans le domaine de la microbiologie et celle du Dre Marina von Keyserlingk du Welfare Animal Program de l’University of British Columbia. Six nouveaux collaborateurs travaillent également sur ces projets appartenant à autant d’institutions. D’ici décembre 2012, ces projets assureront la continuité des activités du Réseau jusqu’au prochain financement. Puisqu’en mars 2012, nous terminerons un premier cycle financier de notre réseau stratégique CRSNG en partenariat avec l’industrie laitière. Un partenariat qui s’est avéré réussi et fructueux tant au niveau des liens créés entre nos chercheurs et les divers joueurs de cette industrie qu’au niveau du réseautage et du rayonnement de notre organisation aux plans national et international. Le cœur de notre Réseau, la recherche, donne également les fruits attendus par l’obtention de deux brevets grâce à l’identification de gènes de virulence de Staphylococcus aureus qui a permis la découverte d’une nouvelle classe d’antibiotique et le développement d’un nouveau vaccin pour lutter contre cette bactérie. De nouvelles connaissances de la mécanique des systèmes de défense de la vache ouvrent de nouvelles avenues pour améliorer la production et la résistance de la vache contre la mammite. Divers outils qui permettront de mieux encadrer l’usage des antibiotiques chez les troupeaux laitiers. Plusieurs projets ont centré leurs efforts sur la détection rapide des bactéries afin d’assurer un diagnostic et un traitement rapides des infections. Et un tout nouveau volet s’intéresse maintenant au comportement et au bien-être de la vache atteinte de mammite et à l’étude des méthodes de tarissement. Nos efforts se portent maintenant vers la mise en œuvre de notre plan stratégique et de sa vision : la production d’un lait salubre, de haute qualité dans un environnement social durable et profitable. Pour ce faire, nous devons établir rapidement un nouveau partenariat entre les institutions de recherche, l’industrie laitière canadienne et notre Réseau. Ensemble, nous devons trouver des solutions, basées sur la science, aux problèmes qui affectent la santé et le bien-être des vaches laitières et la production et transformation du lait en des produits de haute qualité répondant aux besoins des consommateurs et aux questions de santé publique. Mais la découverte de solutions n’est pas la finalité de tous nos efforts. Les innovations prennent vie lorsqu’elles sont mises entre les mains des utilisateurs en favorisant les meilleures stratégies de diffusion. Notre Réseau s’est toujours efforcé de rejoindre sa fidèle clientèle par divers moyens et cet objectif demeurera une priorité. La valeur de nos recherches se mesure aussi par leur capacité à influencer la gestion des fermes laitières par un éventail de possibilités : de meilleures pratiques, de meilleurs traitements, de meilleurs outils et conseils. Ensemble, nous devons trouver des solutions, basées sur la science, aux problèmes qui affectent la santé et le bien-être des vaches laitières et la production et transformation du lait en des produits de haute qualité répondant aux besoins des consommateurs et aux questions de santé publique. Au fil de toutes ces années, nous avons appris à travailler ensemble, à comprendre nos besoins respectifs et à bâtir tout un réseau de contacts et de liens qui n’auraient pu se créer sans l’existence du Réseau. Ce travail d’équipe a permis la réalisation de multiples projets et collaborations tant en recherche, en transfert des connaissances qu’en formation et qui ont changé notre façon d’interagir. Ce réseautage a fait notre succès et c’est celui-ci qui assurera notre avenir. Le Comité de direction désire remercier le Dr Daniel Scholl pour toutes ces années de dévouement pour l’avancement et le développement de notre Réseau. Il passe maintenant le flambeau à une équipe de gens qualifiés qui saura assurer à ce dernier un nouvel avenir encore plus enrichissant. Nous vous invitons à parcourir ce rapport qui, brièvement, raconte cinq années de fructueux travaux d’une équipe motivée et enthousiaste ! Pierre Lampron Daniel Scholl Président du Comité de direction Directeur scientifique LES COMITÉS, PANEL SCIENTIFIQUE ET ÉQUIPE ADMINISTRATIVE 2010-2011 Le Comité de direction Le Comité de direction est chargé de la gouvernance, de l’administration et de l’orientation du Réseau Ouessou Cherif Aidara Officer, Office of Technology Transfer, Université McGill James Cross (observateur) Associate Dean, Research and Graduate Education, Faculty of Veterinary Medicine, University of Calgary Réjean Bouchard (observateur) Directeur adjoint, Politique et production laitière Émie Désilets (mars 2011 - …) Coordonnatrice scientifique, Les Producteurs laitiers du Canada Pauline Duivenvoorden (avril – juillet 2010) Productrice laitière, Les Producteurs laitiers du Canada Reint-Jan Dykstra Producteur laitier, Les Producteurs laitiers du Canada Pierre-Richard Gaudreault (observateur) Directeur, Service de la recherche et de la création, Université de Sherbrooke Kevin R. Hall Vice-President (Research), University of Guelph Pierre Lampron Président du Comité Producteur laitier, Fédération des producteurs de lait du Québec Sylvain Langlois (membre non-votant) Gestionnaire de portefeuille, CRSNG Annik L’Espérance (avril – décembre 2010) Anne-Marie Christen (décembre 2010 – mars 2011) (secrétaire, membre non-votant) Gestionnaire de réseau, RCRMB Denis Mayrand Adjoint au vice-recteur à la recherche et à la création, Université Laval Pierre Patenaude Administrateur de recherche, Bureau Recherche-DéveloppementValorisation, Université de Montréal Andrew Potter Chercheur du RCRMB, Vaccine and Infectious Disease Organization, University of Saskatchewan Sylvain Quessy (observateur) Vice-doyen à la recherche et aux études supérieures, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal Jim Richards (Expert externe) Institut des sciences biologiques, Conseil national de recherches du Canada Danielle Rivard Directrice générale, Novalait inc. Daniel Scholl (membre non-votant) Directeur scientifique du RCRMB, Université de Montréal Jacques Surprenant (observateur) Directeur scientifique, Agriculture et Agroalimentaire Canada Ron Versteeg Producteur laitier, Dairy Farmers of Ontario Jeff Wichtel Associate Dean, Graduate Studies and Research, Faculty of Veterinary Medicine, University of Prince Edward Island Le Comité de transfert Le Comité scientifique Le Comité scientifique est en charge du programme scientifique et Le Comité de transfert établit les recommande les orientations de recherche au Comité de direction priorités et suggère des stratégies Herman Barkema Chercheur du RCRMB, University of Calgary Représentant du thème Environnement Reint Jan Dykstra Producteur laitier, Dairy Farmers of Canada Élise Gosselin Coordonnatrice de valorisation, Novalait inc. Greg Keefe Chercheur du RCRMB, University of Prince Edward Island Pierre Lacasse Chercheur du RCRMB, CRDBLP – Agriculture et Agroalimentaire Canada Représentant du thème Hôte Annik L’Espérance (avril – décembre 2010) Anne-Marie Christen (décembre 2010 – mars 2011) Gestionnaire de réseau du RCRMB (secrétaire, observatrice) François Malouin Chercheur du RCRMB, Université de Sherbrooke Marie-Ève Paradis (avril – octobre 2010, observatrice) Denis Haine (octobre 2010 – mars 2011, observateur) Adjoint scientifique du RCRMB, Université de Montréal Andrew Potter Chercheur du RCRMB, University of Saskatchewan Kenneth Leslie (avril - juillet 2010) Trevor DeVries (juillet 2010 – mars 2011) Chercheur du RCRMB, Université de Guelph Wim Ruysch Producteur laitier, Alberta Milk Daniel Scholl Président du Comité, Directeur scientifique du RCRMB, Université de Montréal Représentant du thème Agent pathogène Anne-Marie Christen (avril – décembre 2010) Hélène Poirier (décembre 2010 – mars 2011) Agente de transfert du RCRMB Pauline Bilodeau Agente de transfert technologique, Agriculture et Agroalimentaire Canada Vincent Caldwell Médecin vétérinaire praticien, Clinique vétérinaire Coaticook Kara Irving Productrice laitière, Dairy Farmers of Nova Scotia Steve Mason Research and Extension Associate, Alberta Milk Ron Versteeg Producteur laitier, Dairy Farmers of Ontario Daniel Scholl Président du Comité, Directeur scientifique du RCRMB, Université de Montréal Ruth Zadoks Expert externe, University of Edinburgh Guy Séguin Représentant de territoire, Dairy Farmers of Ontario Douglas Morrison Producteur laitier, Fédération des producteurs de lait du Québec 6 pour le transfert des connaissances Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine Étienne Tremblay Formateur et coordonnateur des normes, Recherche et développement, Valacta Le Panel scientifique consultatif Le Panel scientifique consultatif fournit une évaluation critique des progrès annuels du Réseau Dr Scott McDougall Anexa & Animal Health Centre, Nouvelle-Zélande Dr Larry Smith The Ohio State University, États-Unis Dr Theo Lam Centre hollandais sur la santé du pis (UGCN), Pays-Bas L’Équipe administrative L’équipe administrative est en charge de la gestion quotidienne des activités du Réseau. De gauche à droite : Daniel Scholl directeur scientifique Anne-Marie Christen gestionnaire Isabelle Jodoin secrétaire Marie-Ève Paradis adjointe scientifique (en congé de maternité) Denis Haine adjoint scientifique Hélène Poirier agente de transfert Annik L’Espérance gestionnaire (en congé de maternité) Structure organisationnelle du RCRMB Plateforme centrale de recherche Comité de direction Panel scientifique consultatif Thèmes de recherche : Agent pathogène Représentant : Daniel Scholl Université de Montréal Directeur scientifique D. Scholl Animal Représentant : Pierre Lacasse Agriculture et Agroalimentaire Canada Environnement Représentant : Herman Barkema University of Calgary Comité scientifique Comité de transfert Équipe administrative Nous remercions tous les membres et observateurs de nos comités ainsi que les membres du panel scientifique consultatif pour leur temps, leur dévouement et leur précieuse collaboration tout au long de cette dernière année. Notre reconnaissance va également à toutes les personnes qui ont siégé sur ces comités depuis la création du RCRMB. Un sincère merci ! Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 7 LES MEMBRES ET COLLABORATEURS DES PROJETS 2006-2011 La force du programme de recherche du RCRMB est qu’il est mis en œuvre par une grande équipe de chercheurs et d’experts de haut niveau issus de milieux diversifiés. Leur expertise et leur savoir-faire réunis ont permis la réalisation de recherches importantes dont les retombées influenceront la surveillance et le contrôle de la mammite sur les fermes laitières canadiennes. Keith Baptiste University of Saskatchewan Mario Jacques Université de Montréal Herman Barkema University of Calgary Niel Karrow University of Guelph Jim Bellamy University of Prince Edward Island Greg Keefe University of Prince Edward Island Nathalie Bissonnette CRDBLP – Agriculture et Agroalimentaire Canada, Sherbrooke Patrick Boerlin University of Guelph Vilceu Bordignon Université McGill David Kelton University of Guelph Marina von Keyserlingk University of British Columbia Pierre Lacasse CRDBLP – Agriculture et Agroalimentaire Canada, Sherbrooke Crawford Revie University of Prince Edward Island Kristen Reyher University of Prince Edward Island Claude Robert Université Laval Jean-Philippe Roy Université de Montréal Javier Sanchez University of Prince Edward Island Daniel Scholl Université de Montréal Émile Bouchard Université de Montréal David Léger Agence de santé publique du Canada, Guelph Jeroen De Buck University of Calgary Kenneth Leslie University of Guelph Céline Ster Université de Sherbrooke Luc DesCôteaux Université de Montréal Bonnie Mallard University of Guelph Trevor DeVries University of Guelph François Malouin Université de Sherbrooke Henrik Stryhn University of Prince Edward Island Moussa Sory Diarra CRAPAC – Agriculture et Agroalimentaire Canada, Agassiz J T. McClure University of Prince Edward Island Randy Dingwell University of Guelph Ian Dohoo University of Prince Edward Island Simon Dufour Université de Montréal Élizabeth Gauthier CRDA – Agriculture et Agroalimentaire Canada, Saint-Hyacinthe Philip Griebel VIDO – University of Saskatchewan Serge Messier Université de Montréal John Middleton University of Missouri Musangu Ngeleka University of Saskatchewan Stephen Oliver University of Tennessee Marie-Ève Paradis Université de Montréal Denis Haine Université de Montréal Jose Perez-Casal VIDO – University of Saskatchewan Steven Hendrick University of Saskatchewan Andrew Potter VIDO – University of Saskatchewan Collaborateurs externes Julie-Hélène Fairbrother Université de Montréal David Francoz Université de Montréal Jack Rodenburg DairyLogix, Ontario Jozef Vercruysse Ghent University Guoqiang Zhu YanZhou University Fred Markham University of Prince Edward Island Sur la photo, de gauche à droite : Éric Nadeau Prevtec Microbia Bonnie Mallard University of Guelph Christina Petersson-Wolfe Virginia Polytechnic Institute and State University Xin Zhao Université McGill 8 Brian Talbot Université de Sherbrooke Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine Guy Séguin Dairy Farmers of Ontario Brian Talbot Université de Sherbrooke Grant Tomita Université de Montréal/ Hawaii Department of Agriculture Denis Du Tremblay Université de Montréal Sarne De Vliegher Ghent University Gale West Université Laval Ruth Zadoks University of Edinburgh Xin Zhao Université McGill LA VISION 2012-2017 La production durable d’un lait salubre de haute qualité L’industrie laitière canadienne est confrontée à d’importantes contraintes pour sa pérennité autant financière qu’environnementale. L’expansion et la viabilité économique de la production laitière dépendront du développement et de l’adoption de nouvelles connaissances et de technologies novatrices pour optimiser la qualité du lait produit et préserver la grande disponibilité et la qualité des produits alimentaires issus de ce secteur. Pour répondre à ces impératifs, le programme de recherche du RCRMB offrira des solutions nouvelles et validées par la science qui affecte ont positivement le bien-être des vaches laitières et la profitabilité de la production laitière et qui apporteront des réponses aux nombreuses questions environnementales et sociales. Les pages suivantes présentent un aperçu du programme de recherche et des autres activités avec lesquels le Réseau désire poursuivre pour 2012-2017. Ce sont également ces fondations qui lui serviront pour bâtir un nouveau partenariat avec l’industrie laitière canadienne et ses alliés. LA VISION 2012-2017 PROGRAMME SCIENTIFIQUE La vision 2012-2017 du Réseau voit l’industrie laitière canadienne comme un leader mondial dans la production durable d’un lait salubre, de haute qualité. Cette vision prendra vie grâce à la recherche et le transfert de solutions créatives par le RCRMB et grâce à la formation de personnel technique et scientifique de haut niveau. Le Réseau sera à la fois le générateur et le promoteur de nouvelles connaissances et technologies qui permettront à l’industrie laitière canadienne de : a) Diminuer la moyenne nationale du comptage des cellules somatiques à 200 000 cellules/mL pour réduire le coût de production moyen et pour accroître les rendements en fromage et la durée de conservation du lait; b) Diminuer de 10 % les pertes causées par la réforme hâtive des vaches atteintes de mammite; c) Optimiser les bonnes pratiques de gestion et l’usage des antimicrobiens pour accroître la santé et le bien-être des animaux tout en facilitant le contrôle des risques; d) Caractériser les points de contrôle à la ferme qui aideront les producteurs laitiers à préserver la salubrité du lait produit au Canada et à protéger la santé publique. Les activités de recherche du RCRMB seront orientées vers trois grands thèmes et chacun abordera : 1) La compréhension des mécanismes fondamentaux qui font que les bactéries pathogènes demeurent dans l’environnement de la vache, et; 2) Le développement de meilleures pratiques de gestion pour le contrôle de ces bactéries. Pour chaque thème, les solutions à découvrir seront orientées vers le producteur laitier. De réelles actions à la ferme seront développées pour optimiser la santé et le bien-être des vaches, la pérennité des fermes laitières, la qualité de la transformation du lait, la salubrité des aliments et la santé publique. De réelles actions à la ferme seront développées pour optimiser la santé et le bien-être des vaches, la pérennité des fermes laitières, la qualité de la transformation du lait, la salubrité des aliments et la santé publique. 10 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA VISION 2012-2017 Recherche Impact pour les partenaires (Fondamentale et appliquée) Production durable d’un lait salubre de haute qualité 1. Partenariat X Mécanismes de l’infection Partenariat Y Usage des technologies (vaccins, antibiotiques, outils diagnostiques) Partenariat Z Bonnes pratiques de gestion Transfert de connaissances & technologies Producteurs Transformateurs Santé publique & salubrité des aliments Figure 1. Modèle de financement à plusieurs partenariats tel que proposé par le RCRMB dans sa nouvelle structure Le thème Agent pathogène Les agents ou bactéries pathogènes peuvent avoir un impact direct sur la santé du pis, la santé de la vache en général, et potentiellement, sur la qualité du lait et la santé publique. Des études ciblées permettront le développement de nouvelles technologies de contrôle pour en atténuer les impacts, de bonnes pratiques de gestion et de nouvelles connaissances pour mieux prévenir ces infections. Questions fondamentales : 1-Quantifier et identifier les risques pour la santé du pis et de la vache, pour la transformation du lait et la santé publique qui sont associés directement et indirectement à des bactéries pathogènes spécifiques; 2-Identifier et quantifier les effets des bactéries bénéfiques sur les bactéries pathogènes; 3-Utiliser les connaissances générées par le thème Animal pour mieux comprendre les interactions vache bactéries au niveau de la glande mammaire. Questions pratiques : 1-Développer et valider des stratégies et outils novateurs pour détecter et surveiller les bactéries pathogènes à des points critiques de la chaîne de production du lait; 2-Créer et valider des stratégies pour prévenir et contrôler les infections mammaires et autres infections qui affectent la qualité et la salubrité du lait et la santé publique. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 11 LA VISION 2012-2017 2. Le thème Animal La réponse des vaches laitières face à la mammite et aux infections est influencée par leur capacité à se défendre et à éliminer un agent pathogène envahisseur; certaines vaches étant plus résistantes que d’autres. Leur résistance peut être modulée par la gestion et la sélection, ou encore par des stimulants immunitaires tels que les vaccins. Questions fondamentales : 1-Définir les mécanismes de résistance de la vache dans le but de renforcir son système immunitaire pour mieux lutter contre les bactéries pathogènes; 2-Déterminer les relations qui existent entre le profil génétique de la vache et sa susceptibilité aux infections. Questions pratiques : 1-Optimiser les stratégies de contrôle des infections pour minimiser les risques de résidus antibiotiques; 2-Accroître la résistance de la vache par des moyens technologiques, une meilleure sélection des sujets et la gestion des animaux. Les bonnes idées et les découvertes issues de ces recherches auront un impact seulement si elles sont développées en des produits qui seront utilisés par les producteurs laitiers canadiens. Rick Favreau de la Ferme Maskita, Saint-Hyacinthe, Québec et François Dubois, Université de Montréal 12 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine 3. LA VISION 2012-2017 Le thème Environnement L’environnement de la vache laitière inclut son environnement physique, tel que l’étable, mais aussi le contexte dans lequel sont prises les décisions de gestion. Ce thème intégrera les connaissances générées par les deux autres thèmes de recherche pour améliorer la capacité du producteur et de son médecin vétérinaire à utiliser les stratégies les plus appropriées et les décisions les plus judicieuses pour lutter contre les infections. Questions fondamentales : 1-Comprendre les impacts des autres espèces animales sur l’écologie des bactéries pathogènes; 2-Définir les interactions entre les bactéries pathogènes, leur environnement et leurs impacts sur les infections dans les troupeaux laitiers. Questions pratiques : 1-Identifier les voies de communication et les mécanismes de motivation qui ont le plus d’impact sur les taux d’adoption de nouvelles pratiques et technologies sur les fermes laitières; 2-Optimiser l’utilité des équipements de traite pour la détection des infections; 3-Revoir les pratiques d’élevage des sujets de remplacement pour réduire les maladies infectieuses; 4-Accroître notre compréhension des effets du comportement animal et du logement sur la fréquence des infections. Les bonnes idées et les découvertes issues de ces recherches auront un impact seulement si elles sont développées en des produits qui seront utilisés par les producteurs laitiers canadiens. C’est pourquoi le RCRMB portera une attention particulière à la gestion de la propriété intellectuelle et facilitera leur transfert vers des partenaires commerciaux crédibles. La Plate-forme centrale de recherche L’originalité et le succès du RCRMB reposent principalement sur la création de sa Plate-forme centrale de recherche. Cette structure, élaborée et établie en 2006 par une équipe de chercheurs, a permis de centraliser en un seul endroit toutes les données générées par la collecte et l’analyse des échantillons de lait ainsi que les bactéries isolées des cas de mammites subcliniques et cliniques. Cette banque de données englobe également L’originalité et le succès du RCRMB reposent principalement sur la création de sa Plate-forme centrale de recherche. tous les résultats des projets de recherche du Réseau réalisés depuis 2006. Cette Plate-forme sera maintenue dans le cadre de la nouvelle vision 2012-2017 du RCRMB afin de poursuivre l’étude des données disponibles, d’accroître la collection de données et pour l’établissement de collaborations internationales avec d’autres groupes de recherche. Une puissante interface, nommée « Mastitis Open Linked Database (MOLD) » et développée dans le cadre des recherches du Réseau en 2009-2011, facilitera les requêtes et l’accès aux données de cette banque unique au monde. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 13 LA VISION 2012-2017 FORMATION ET TRANSFERT DES CONNAISSANCES La Formation des étudiants La nouvelle vision du RCRMB englobe également la formation de personnel scientifique hautement qualifié qui contribueront à l’économie canadienne grâce à : 1-L’excellence des compétences et expertises acquises dans leur domaine scientifique; 2-L’accès à des ateliers de formation scientifiques et professionnels; 3-Un meilleur positionnement sur le marché de l’emploi. Des échanges interlaboratoires et des modules de formation compléteront la formation des étudiants en plus d’avoir l’opportunité d’être en contact direct avec les utilisateurs de leurs recherches dans le cadre des activités du Réseau. Le Transfert des connaissances Au fil des années, le RCRMB a établit de solides relations avec les médias écrits, les intervenants et alliés de l’industrie laitière ainsi qu’avec les producteurs laitiers à travers le Canada. De plus, il étend sa présence de par le monde grâce à la magie du Web. La vision 2012-2017 s’appuiera sur la réputation du Réseau pour poursuivre sa mission de transférer le plus rapidement possible les résultats issus des recherches vers les utilisateurs par le biais des médecins vétérinaires, d’outils de formation, de conférences, de son site internet et par sa Trousse vétérinaire TACTIC Santé du pis. Ce dernier outil sera bonifié au fil des recherches et inclura diverses approches pour optimiser la santé globale et le bien-être de la vache, la santé du pis, la qualité du lait et la protection de la santé publique. Marianne Allard, Université de Sherbrooke et Jean-Philippe Roy, Université de Montréal Des échanges interlaboratoires et des modules de formation compléteront la formation des étudiants en plus d’avoir l’opportunité d’être en contact direct avec les utilisateurs de leurs recherches dans le cadre des activités du Réseau. 14 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE 2006-2011 Mobiliser les ressources scientifiques et financières sur la scène nationale et internationale afin de diminuer l’incidence de la mammite, de réduire les pertes économiques et de maintenir la qualité du lait par une recherche concertée et un transfert efficace et rapide des résultats aux utilisateurs. Céline Ster, chercheure postdoctorale de l’Université de Sherbrooke, procède au prélèvement aseptique d’un échantillon de lait 15 LA RECHERCHE Légende Travaux de recherche en cours Cette recherche est toujours en cours car elle bénéficie d’un financement obtenu de la Grappe de recherche laitière. Cette Grappe laitière est issue de l’Initiative des grappes agro-scientifiques canadiennes provenant du cadre stratégique « Cultivons l’avenir » d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. Elle est gérée par les Producteurs laitiers du Canada et profite également du soutien financier de la Commission Canadienne du Lait et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Ces travaux se termineront en décembre 2012. Collaboration externe Ces projets en collaboration externe utilisent les données générées par les activités de recherche du Réseau mais ne sont pas financés par celui-ci. Ils permettent au Réseau de créer des liens avec de nouveaux chercheurs et d’étendre ses activités dans des domaines de recherche variés mais liés à la production laitière. Les découvertes issues de ce projet ont fait l’objet d’un brevet. Diplôme de maîtrise obtenu ou en cours. Diplôme de doctorat obtenu ou en cours. 16 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE La Plate-forme centrale de recherche Chercheur principal : Daniel Scholl, Université de Montréal Collaborateurs : Serge Messier, Grant Tomita, Herman Barkema, Trevor DeVries, Jean-Philippe Roy, Luc DesCôteaux, Émile Bouchard, Denis Du Tremblay, Kristen Reyher, Ian Dohoo, Greg Keefe, Musangu Ngeleka, Marie-Ève Paradis, Simon Dufour, Denis Haine Durée : 2007-2012 / Budget : 2 442 967 $ La Plate-forme centrale de recherche (la Plate-forme) est la ressource centrale du RCRMB pour ses activités de recherche et de transfert. Ses principaux éléments sont la Cohorte nationale des fermes laitières, le Réseau de laboratoires sur la mammite et la Souchothèque - une banque des agents pathogènes de la mammite reliée à une banque de données centralisée. La Cohorte nationale des fermes laitières (Cohorte) Coordonnateur : Daniel Scholl, Université de Montréal • Elle comprend 91 fermes laitières réparties à travers 6 provinces canadiennes avec une moyenne de 85 vaches par ferme et une production moyenne de lait de 32 kg/vache/jour. • Au cours de 2007 et 2008, ces fermes ont fourni des données de santé du pis et sur leurs pratiques de gestion. Elles ont permis la collecte de 137 000 échantillons de lait ainsi que de 700 échantillons d’ADN. • Ce groupe de fermes a collaboré à déterminer et à caractériser les taux d’infections intramammaires et de mammites cliniques et subcliniques à travers le Canada. • Une banque de données centrale jumelée à celle des isolats bactériens de la Souchothèque regroupe des informations sur la démographie, la gestion à la ferme, la santé, les antibiotiques utilisés, la génétique et la production des vaches et des troupeaux, ainsi que toutes les données mensuelles fournies gracieusement par les organismes d’amélioration des troupeaux laitiers (CanWest DHI et Valacta). Alberta Québec Ontario Provinces de l’Atlantique < 150 000 5 10 5 3 150 000 – 300 000 9 10 16 11 > 300 000 3 9 6 4 CCS (cellules/ml) Tableau 1. Répartition des fermes de la Cohorte par région et compte des cellules somatiques (CCS) Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 17 LA RECHERCHE Le Réseau de laboratoires sur la mammite Coordonnateur : Serge Messier, Université de Montréal • Ce réseau est constitué de quatre laboratoires de diagnostic au Canada : Saint-Hyacinthe (Québec), Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard), Saskatoon (Saskatchewan) et Calgary (Alberta). • Ces laboratoires ont reçu et mis en culture tous les échantillons de lait de la Cohorte de même qu’identifié et consigné toutes les bactéries pathogènes de ces échantillons pour ensuite les archiver dans la Souchothèque. • Chacun des laboratoires utilisent les mêmes procédures, en fonction des standards internationaux, pour l’identification des bactéries pathogènes présentes dans les échantillons de lait. Ils contribuent à la formation d’une main-d’œuvre spécialisée et hautement qualifiée. Doris Poole et Shana Richard, techniciennes de laboratoire, University of Prince Edward Island Mastitis Open Linked Database – Le projet MOLD Chercheur principal : Crawford Revie, University of Prince Edward Island Collaborateurs : Ian Dohoo, Simon Dufour, Greg Keefe, Daniel Scholl Durée : 2009-2011 / Budget : 48 700 $ Depuis la création du RCRMB, plusieurs projets, dont principalement celui de la Cohorte, ont généré de nombreuses données archivées dans diverses bases informatiques. Le web sémantique permet sur un support ouvert de lier des données brutes entre elles, les transformant en information intelligente. Sur cette base, un système informatique pilote a été créé afin de pouvoir intégrer, partager et réquisitionner une grande variété de données du réseau. Dans ce système, des liens entre les données démographiques, épidémiologiques et bactériologiques de la Plate-forme ont été créés, de la molécule à la vache, au troupeau et à la population. Ces liens simplifieront la recherche et la collecte des données nécessaires aux chercheurs présents et futurs. Ce système flexible et intuitif permet l’ajout de nouvelles données générées par les chercheurs autant internes que par les collaborateurs au RCRMB. Ce système permettra aux différents chercheurs de répondre à une grande variété de questions scientifiques reliées à la santé mammaire et à la qualité du lait, tout en construisant une banque d’information à la fois actuelle et durable pour la recherche sur la santé mammaire au Canada et ailleurs. 18 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE Une ressource durable référençant entre elles les données de troupeaux, les données des vaches, les résultats bactériologiques, les isolats bactériens et les données issues des recherches fondamentales et appliquées du Réseau. La Souchothèque Andrès Ramirez, technicien de laboratoire et Coordonnateurs : Serge Messier, Marie-Ève Paradis et Denis Haine, Université de Montréal • Cette importante collection comprend plus de 16 500 isolats bactériens provenant des quartiers des vaches et des réservoirs de lait. Denis Haine, adjoint scientifique, Université de Montréal, travaillent à la duplication et la lyophilisation des souches de la Souchothèque • Grâce à un système d’identification unique, chaque bactérie est jumelée aux données de la vache hôte (région, durée de l’infection, signes cliniques, traitements, parité, etc.), mais aussi au type de gestion de la ferme et, pour environ 700 d’entre elles, à l’ADN de la vache. • Il s’agit d’une incroyable source de matériel biologique jouant un rôle essentiel dans plusieurs projets de recherche du RCRMB. La Souchothèque est une référence historique pour des recherches futures. De plus, cette ressource est disponible pour des chercheurs externes au Réseau. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 19 LA RECHERCHE Démystifier les agents pathogènes Les bactéries pathogènes peuvent avoir un impact direct sur la santé du pis, sur la santé globale des vaches et potentiellement sur la qualité du lait et la santé publique. Ces projets de recherche ont donc pour objectifs de développer des technologies pour contrôler et atténuer les effets de ces agents pathogènes ainsi que d’appliquer les meilleures pratiques curatives et préventives. Caroline Grimard et Andrès Ramirez, techniciens de laboratoire à l’Université de Montréal, ont procédé à la préparation des souches pour les différents projets du RCRMB Validation d’un test de laboratoire multiplex PCR pour l’identification rapide des bactéries dans le lait Chercheur principal : Daniel Scholl, Université de Montréal Collaborateurs : Serge Messier, Stephen Oliver, Marie-Ève Paradis, Greg Keefe, Denis Haine Étudiants : Bich Van Le Thanh, Josaphat Comeau, étudiant au premier cycle Durée : 2008-2011 / Budget : 98 107 $ Le test de « réaction en chaîne par polymérase » (PCR) est de plus en plus présent sur le marché afin de détecter la présence des infections intramammaires chez la vache. Cette technique rapide offre un potentiel intéressant et pourrait être plus sensible et plus pratique que la culture bactérienne. 20 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE L’objectif de ce projet est de comparer les probabilités d’avoir des résultats faux positifs et faux négatifs entre la technique PCR et la culture bactérienne lors de la détection dans des échantillons de lait des bactéries responsables d’infections intramammaires. Les résultats permettront aux producteurs, médecins vétérinaires et intervenants du secteur laitier de bien comprendre les rôles que peuvent jouer le test PCR et la culture bactérienne dans le diagnostic et la surveillance de la mammite. • 1 700 échantillons de lait provenant de cas de mammite clinique ainsi que 3 300 échantillons de lait provenant de vaches d’apparence saine ont été sélectionnés dans la banque de données centrale et analysés par PCR dans le laboratoire du Dr Stephen Oliver à l’University of Tennessee, Knoxville, États-Unis. • Les résultats indiquent que les performances du test PCR sont souvent comparables à la culture bactérienne. Le degré de sévérité de la mammite semble cependant influencer, pour E. coli et Staphylococcus aureus, la performance du test PCR et de la culture bactérienne. En effet, elles révèlent que la sensibilité du test PCR diminuerait de plus de 10 % lorsque l’échantillon de lait mammiteux provient d’une vache pour laquelle le quartier est enflé. La spécificité du PCR est dans tous les cas supérieure à 99 %. Bactéries Staphylococcus aureus Streptococcus uberis Escherichia coli Streptococcus agalactiae PCR Culture Vaches d’apparence saine 0,89 0,83 Mammite clinique 0,75 0,86 Vaches d’apparence saine 0,95 0,84 Mammite clinique 0,71 0,71 Vaches d’apparence saine 0,76 0,33 Mammite clinique 0,42 0,50 Vaches d’apparence saine 0,92 0,98 Mammite clinique 0,92 0,98 Tableau 2. Sensibilité du test PCR et de la culture bactérienne Retombées à la ferme ou pour l’industrie laitière Les résultats obtenus améliorent les connaissances sur les performances de ces tests diagnostiques. Ils permettent aussi d’incorporer les probabilités d’obtenir un résultat de test erroné dans le processus de décision à la ferme. Cela évite les risques d’intervention sur des faux-positifs ou de traitement de faux-négatifs, minimisant ainsi les pertes associées à ces mauvaises décisions. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 21 LA RECHERCHE Identification des gènes permettant aux bactéries Staphylococcus aureus de causer des infections intramammaires chroniques Un nouveau traitement contre les mammites à Staphylococcus aureus : Démonstration de son efficacité chez les vaches Chercheur principal : François Malouin, Université de Sherbrooke Collaborateurs : Pierre Lacasse, Moussa Sory Diarra, Daniel Scholl, Serge Messier, Jean-Philippe Roy, Céline Ster, Brian G. Talbot, Bonnie Mallard Étudiants : Céline Ster, chercheure postdoctorale, Marianne Allard, Ph. D., Alexandre Koui Veh, M. Sc., Christian Lebeau-Jacob, M. Sc., Julie Côté-Gravel, étudiante au premier cycle, Simon Boulanger, étudiant au premier cycle, Valérie Lebeau, étudiante au premier cycle, Mareck Kobylarz, étudiant au premier cycle, Karine Pépin-Gaudreau, étudiante au premier cycle, Jinny Gilbert, étudiante au premier cycle Durée : 2006-2011 / Budget : 655 330 $ Au début du projet, l’hypothèse de recherche suivante a été émise : la bactérie Staphylococcus aureus exprime des gènes spécifiques de virulence pendant la mammite. De plus, les chercheurs ont proposé que certaines souches de S. aureus puissent être spécifiques aux infections chroniques. Si l’hypothèse s’avère vraie, ces gènes pourraient devenir des cibles potentielles pour le développement de vaccins, de traitements ou d’outils de diagnostic. L’identification de ces gènes a été faite à l’aide de plusieurs techniques moléculaires et a permis d’obtenir les résultats suivant : •Deux nouveaux gènes présents chez plusieurs types de souches de S. aureus et exprimés lors d’infections intramammaires ont été identifiés et sélectionnés pour le développement d’un futur vaccin. Une liste des gènes exprimés lors d’infections intramammaires a été dressée, c’est d’ailleurs une première! Elle représente une opportunité unique et nouvelle dans le développement de vaccins contre S. aureus. Un brevet a été obtenu en 2011. •Dans un second projet, la découverte d’un autre gène a permis le développement d’une nouvelle classe d’antibiotiques avec un Jérôme Mulhbacher, François Malouin et Daniel Lafontaine de l’Université de Sherbrooke (photo : Michel Caron) nouveau mode d’action. Ce nouvel antibiotique a démontré son efficacité et son innocuité sur les vaches. Un brevet a été obtenu en décembre 2010. Cette découverte a été sélectionnée comme une des 10 plus importantes découvertes scientifiques de 2010 par le magazine Québec Science et elle fut nommée « Découverte de l’année » par le public. • Chez les souches de S. aureus isolées à partir de cas de mammite ayant persisté au moins durant toute la période du tarissement, les chercheurs ont observé l’expression faible d’un gène spécifique ainsi qu’un haut niveau de production de biofilm (film protecteur) par la bactérie. Cette découverte ouvre la porte au développement de tests diagnostiques comme marqueurs de la chronicité de l’infection. • La caractérisation des souches de S. aureus présentes lors des infections intramammaires réfractaires aux traitements antibiotiques est en cours. Le but est de savoir si les souches réfractaires aux antibiotiques sont les mêmes que celles causant des mammites chroniques. Les résultats préliminaires indiquent que les souches réfractaires augmentent leur production de biofilm en présence de l’antibiotique ce qui limite son efficacité. Retombées à la ferme ou pour l’industrie laitière • On espère le développement d’outils diagnostiques spécifiques à S. aureus permettant de cibler spécifiquement le risque que S. aureus soit une souche persistante liée à une infection chronique. • On vise un contrôle plus efficace des infections intramammaires dues à S. aureus grâce au développement de vaccins et de nouveaux antibiotiques. 22 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE Caractérisation des Escherichia coli pathogènes de la mammite Julie-Hélène Fairbrother et Serge Messier de l’Université de Montréal Chercheure principale : Julie-Hélène Fairbrother, Université de Montréal Collaborateurs : Serge Messier, Éric Nadeau, David Francoz Durée : 2009-2010 Les mammites à E. coli sont typiquement de courtes durées (ponctuelles) mais il semble que des infections persistantes puissent survenir. Les objectifs de cette étude sont de confirmer s’il peut y avoir persistance en identifiant des souches identiques lors d’épisodes d’infection à E. coli récurrentes, et de caractériser les facteurs de virulence en comparaison aux isolats d’E. coli retrouvés lors d’infections ponctuelles. De plus, la présence de résistance aux antibiotiques sera déterminée afin d’évaluer s’il existe une différence entre les souches persistantes et les souches ponctuelles. • À partir des échantillons de la Cohorte, un premier groupe de 22 vaches ayant présenté des mammites récurrentes au niveau du même quartier a été sélectionné. Un deuxième groupe de 16 vaches ayant présenté des mammites récurrentes dans des quartiers différents a également été sélectionné. • La comparaison des isolats des deux groupes fut réalisée grâce à une technique d’empreinte génétique. Parmi les 22 vaches du premier groupe, 18 possédaient des souches identiques confirmant la réelle persistance de l’infection. Parmi les 16 vaches du second groupe, deux vaches possédaient des souches identiques suggérant la possibilité d’un pouvoir de contagiosité présent chez E. coli. La comparaison des profils de sensibilité aux antibiotiques permet parfois d’évaluer la similitude entre des isolats bactériens. En général, les isolats provenant de mammites récurrentes démontraient plus de résistance aux antibiotiques que les isolats de mammites ponctuelles. Toutefois, les proportions totales d’isolats résistants étaient faibles. Bien qu’une bonne nouvelle en soit, la faible proportion d’isolats résistants rend l’utilisation des profils de sensibilité aux antibiotiques peu efficaces comme méthode de différenciation entre les isolats récurrents et les isolats ponctuels. Retombées à la ferme ou pour l’industrie laitière L’identification de souches persistantes d’E. coli pourra remettre en question la gestion habituelle de cette infection. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 23 LA RECHERCHE La capacité de certaines bactéries à former des biofilms pourrait être un élément important du pouvoir pathogène des SCN. Formation de biofilm par les staphylocoques à coagulase négative (SCN) : Impact sur l’efficacité des antimicrobiens et désinfectants Les biofilms n’ont plus de secret pour Daphnée Lamarche, Yannick Tremblay et le chercheur Mario Jacques de l’Université de Montréal Chercheur principal : Mario Jacques, Université de Montréal Collaborateur : Serge Messier Étudiants : Yannick Tremblay, chercheur postdoctoral, Daphnée Lamarche, étudiante au premier cycle, Pauline Chever, étudiante au premier cycle Durée : 2010-2012 / Budget : 154 000 $ Ce ne sont pas tous les SCN qui sont pathogènes et certains sont plus dangereux pour la santé mammaire que d’autres. La capacité de certaines bactéries à former des biofilms pourrait être un élément important du pouvoir pathogène des SCN. Le biofilm est, en effet, un film protecteur sécrété par la bactérie et qui la protège de l’action des antibiotiques et des défenses immunitaires. Au cours de ce projet, plus de 250 isolats de SCN de la Souchothèque seront évalués quant à leur aptitude à former des biofilms, ainsi qu’à former des biofilms mixtes avec d’autres agents pathogènes du pis. Cette capacité à former des biofilms sera alors comparée à l’antibiorésistance de ces bactéries et leur résistance aux désinfectants. Retombées à la ferme ou pour l’industrie laitière En connaissant davantage ce qui confère aux SCN leur pouvoir pathogène, on pourra alors proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour prévenir et contrôler les infections intramammaires. 24 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE La prévalence de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) et d’Escherichia coli ß-lactamase à spectre étendu (BLSE) dans les échantillons de lait provenant de vaches souffrant de mammites cliniques ou subcliniques Chercheur principal : J T. McClure, University of Prince Edward Island Collaborateurs : Herman Barkema, Patrick Boerlin, David Léger Étudiants : Vineet Saini, Ph. D., Stina Nilsson, M. Sc. Durée : 2008-2011 Les antibiotiques, lorsqu’utilisés de manière prolongée, pourraient conduire au développement de résistance antimicrobienne potentiellement transmissible aux bactéries responsables des infections chez l’humain. Ce projet vise l’étude de deux bactéries, Staphylococcus aureus et Escherichia coli, qui sont aussi les causes les plus fréquentes de mammite clinique chez la vache. Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) et Escherichia coli ß-lactamase à spectre étendu (BLSE) sont des bactéries qui peuvent causer de graves infections chez l’humain de par leur forte résistance aux antibiotiques. Les SARM sont la cause première des infections nosocomiales (acquises à l’hôpital) au Canada, et les E. coli BLSE sont résistantes à tous les antibiotiques de type bêta-lactame utilisés principalement pour le traitement et le contrôle des mammites. Au Canada, il existe très peu d’information sur la présence de ces deux types de bactéries résistantes chez les animaux. Ce projet vise : • À déterminer la proportion de SARM et d’E. coli BLSE retrouvées dans les cas de mammites cliniques et subcliniques chez les vaches laitières canadiennes; • À identifier les facteurs de risque pour l’acquisition de SARM et/ou d’E. coli BLSE; • À classifier les différentes souches de SARM d’origine bovine et de les comparer aux souches humaines; • À classifier les différentes souches d’E. coli BLSE et de déterminer leur profil génétique de résistance. Environ 2 000 isolats de S. aureus et 1 000 isolats d’E. coli provenant de la Souchothèque ont été sélectionnés en vue d’être analysés pour la présence de SARM et de BLSE respectivement. Jusqu’à présent, 1 810 isolats de S. aureus et 394 isolats d’E. coli ont été analysés. La prévalence de SARM et d’E. coli BLSE dans les échantillons de lait canadiens était très faible (0,05 %). Parmi eux, un seul isolat de S. aureus a été reconnu comme étant SARM positif. Ceci est le premier rapport de cas de SARM dans un échantillon de lait en Amérique du Nord. Ce cas suggère que la source d’infection probable est d’origine humaine. Aussi, une grande diversité a été observée parmi les gènes de résistance aux antibiotiques dans les isolats d’E. coli BLSE. Ceci a permis de fournir de nouvelles informations sur deux gènes de résistance inhabituels, potentiellement intéressants pour la santé publique. Peu d’E. coli ont donc ce gène de résistance transférable et un seul SARM a été retrouvé, le tout suggérant un risque très faible de transmission de bactéries résistantes aux consommateurs de lait. Ces informations sont très importantes pour la santé publique et la protection des consommateurs. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 25 LA RECHERCHE L’identification des espèces de staphylocoques à coagulase négative Une préoccupation nouvelle Les analyses des échantillons de lait provenant de la Cohorte du RCRMB ont révélé que les staphylocoques à coagulase négative (SCN) étaient le groupe de bactéries le plus souvent isolé des cas de mammite. Comme les SCN causent des infections mammaires bénignes, ils sont considérés comme des agents pathogènes mineurs comparés à Staphylococcus aureus ou aux coliformes environnementaux. Cependant, de récentes études suggèrent que les infections à SCN pourraient avoir une importance plus grande que l’on pensait, par exemple en persistant longtemps dans la glande mammaire ayant potentiellement un effet protecteur contre des infections mammaires plus graves. Les SCN présentent une grande diversité d’espèces mais leur identification précise n’est pas réalisée de routine, par défaut de tests économiques et rapides. Aussi, si nous pouvions les identifier rapidement et à un coût modeste, les chercheurs pourraient déterminer la fréquence des infections causées par les différents SCN et mieux évaluer leurs impacts sur la production laitière canadienne. Trois groupes de chercheurs du Réseau explorent différentes méthodes d’identification rapide des espèces de SCN. Leurs données communes permettront des avancées scientifiques intéressantes pour une meilleure connaissance de ces bactéries. 26 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE 1. Influence des différentes espèces de staphylocoques sur la sévérité et la chronicité des infections de la glande mammaire Chercheur principal : John R. Middleton, University of Missouri, États-Unis Collaborateurs : Daniel Scholl, Ian Dohoo, Serge Messier, Simon Dufour, Marie-Ève Paradis Étudiante : Jeanette Perry, M. Sc. Durée : 2008-2011 À l’aide de deux techniques moléculaires, le séquençage des gènes et l’électrophorèse sur gel, cette équipe de recherche a d’abord déterminé les espèces de SCN à partir d’isolats bactériens provenant de la Souchothèque. Ils ont analysé l’espèce bactérienne de 938 isolats de SCN provenant de 696 quartiers (89 troupeaux) et 20 espèces différentes ont été identifiées. Les espèces les plus communément isolées (75 % des infections) sont S. chromogenes (40 % à elle seule), S. xylosus et S. simulans. L’équipe a ensuite déterminé les différences de pathogénicité (pouvoir pathogène) entre les espèces de SCN identifiées. Contrairement à d’autres études précédentes, S. hyicus a été associée à une élévation du taux moyen du comptage des cellules somatiques (CCS) (1 575 x 103 cellules/mL) comparativement aux autres espèces. Le CCS médian varie également entre les espèces pour les infections avant le tarissement et après le vêlage, mais pas pour les infections subcliniques survenant en cours de lactation. Ces résultats permettent de mieux comprendre la dynamique des infections dues aux SCN et confirment que la plupart des SCN ne provoquent que des élévations faibles ou modérées du CCS. CCS médian x 1000 Lactation Pré-tarissement 1ère semaine post-vêlage 2ième semaine post-vêlage P > 0,05 P < 0,05 P < 0,05 P > 0.05 S. chromogenes 97 158 1 448 137 S. simulans 100 315 3 104 194 S. xylosus 87 104 64 181 S. haemolyticus 133 158 4 096 100 S. cohnii 29 21 3 327 60 S. hyicus 231 1552 NA 28 S. epidermidis 37 676 4 871 34 S. arlettae 12 175 1 783 NA S. aureus 304 478 79 NA Autres (12) 49 147 478 223 Espèces Tableau 3. Élévation du comptage des cellules somatiques par espèce de SCN Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 27 LA RECHERCHE 2. Validation de la chromatographie en phase gazeuse comme technique alternative d’identification des espèces de staphylocoques à coagulase négative (SCN) Chercheur principal : Daniel Scholl, Université de Montréal Collaborateurs : John Middleton, Jeanette Perry, Serge Messier, Marie-Ève Paradis, Denis Haine Durée : 2009-2011/ Budget : 40 895 $ Les résultats issus du projet précédent ont été comparés en utilisant la technique par chromatographie en phase gazeuse, moins coûteuse et plus simple que le séquençage génétique. Cette technique, utilisée principalement en médecine humaine, n’a encore jamais été évaluée chez les vaches laitières et pour des SCN. Les résultats ont démontré une sensibilité (probabilité que le test identifie correctement l’agent pathogène) variant de 71 à 100 %. Même si elle n’est pas encore parfaite, la sensibilité de la chromatographie en phase gazeuse est supérieure aux méthodes « classiques ». Ces résultats sont positifs et devraient encourager de nouvelles recherches sur l’identification des SCN par cette technique, en profitant de la librairie de références nouvellement créée. 28 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE 3. Identification rapide des SCN par la méthode « High Resolution Melting » et conséquences de ces infections intramammaires sur la production laitière Chercheur principal : Herman Barkema, University of Calgary Collaborateurs : Jeroen De Buck, Sarne De Vliegher, John Middleton Étudiants : Robert Huggins, M. Sc., Praseeda Ajitkum, Ph. D. Durée : 2010-2012 / Budget : 149 845 $ Une large proportion des taures ont des quartiers infectés au moment du vêlage et les SCN ont été le plus souvent associés à ces infections. Ces animaux infectés produisent moins, faisant perdre temps et argent aux producteurs. La détection rapide des SCN permettrait d’identifier ces taures à risque et d’établir certaines pratiques de gestion pour réduire ce risque et prévenir les infections. Un nouveau test a été développé pour permettre d’identifier rapidement les SCN. Pour ce faire, le génotypage de plus de 300 souches de SCN de notre Souchothèque est en cours en utilisant cette nouvelle technique rapide et puissante, le « High Resolution Melting » (HRM). Les données issues de cette technique seront comparées avec celles obtenues préalablement avec la technique PCR afin de bien évaluer la performance du HRM. L’identification de ces souches SCN permettra de déterminer les liens entre celles-ci et la production de lait, les risques d’infections par d’autres bactéries pathogènes et de diminuer le taux de réforme des vaches. Retombées à la ferme ou pour l’industrie laitière Les connaissances acquises dans le cadre de ces trois projets permettront de différencier les différentes espèces de SCN afin de développer de meilleures pratiques de gestion à la ferme et de nouvelles méthodes de traitement pour lutter contre les infections mammaires causées par les SCN. Jeroen De Buck et Herman Barkema, University of Calgary Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 29 LA RECHERCHE Maximiser la résistance de la vache La réponse des vaches laitières face à la mammite et aux infections est influencée par leur capacité à se défendre et à éliminer un agent pathogène envahisseur. Les projets associés à ce thème visent à améliorer leur résistance par la gestion et par la sélection des sujets de même que par le développement de futurs vaccins. L’utilisation du profil génétique pour repérer les vaches ayant une meilleure défense immunitaire contre les bactéries de la mammite Chercheure principale : Bonnie Mallard, University of Guelph Collaborateurs : Niel Karrow, Claude Robert, Xin Zhao, Ken Leslie, François Malouin Étudiants : Kathleen Thompson, Ph. D., Jackie Galliene, étudiante au premier cycle, Bhawani Sharma, chercheur postdoctoral, Brad Hine, chercheur postdoctoral, Alicia Skelding, M. Sc., Yunee Kim, M. Sc., Chris Verschoor, Ph. D., Jeremy Mount, M. Sc., Sameer Pant, Ph. D., Heba Atalla, Ph. D., Katie Hopperton, étudiante au premier cycle, Guoqiang Zhu, chercheur postdoctoral, Kamal Said, Ph. D., Aloysius Ibeagha, chercheur postdoctoral, Maria Nino-Soto, chercheure postdoctorale Durée : 2006-2012 / Budget : 856 034 $ Le système immunitaire est génétiquement réglé pour contrôler la réponse aux maladies infectieuses. Ce projet vise à identifier les gènes et les protéines associés à une forte réponse immunitaire face à la mammite pour pouvoir développer des indices génétiques permettant une sélection de vaches plus résistantes et plus performantes. 30 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE • Près de 700 vaches de la Cohorte provenant de 58 troupeaux ont été classifiées selon leur réponse immunitaire, faible ou forte. Il a été observé que la réponse immunitaire des vaches varie non seulement entre elles, mais aussi entre les troupeaux et les provinces canadiennes, et que cette variation a un impact sur la prévalence et le type de mammite. La réponse immunitaire est de plus associée aux traits génétiques, comme ceux de la reproduction et de la longévité dans le troupeau. Ce trait génétique n’avait jamais été évalué auparavant et pourrait être intégré dans les sélections de lignées de taureaux reproducteurs. De plus, les animaux à forte réponse immunitaire avaient une incidence de mammites, dues aux staphylocoques à coagulase négative, plus faible. • L’expression de gènes spécifiques selon cette réponse immunitaire faible ou forte a été étudiée et mise en Bonnie Mallard et Kathleen ThompsonCrispi, University of Guelph relation avec le caractère de résistance à la mammite. Ainsi, les vaches à réponse immunitaire forte ont une expression plus importante de certains gènes responsables de l’activation des lymphocytes T, un composant important de l’immunité cellulaire. La compréhension de ces gènes permettra de mieux expliquer les interactions hôte/agents pathogènes et d’aider au développement de meilleurs traitements en fonction de la nature de l’agent. • L’analyse de l’expression des gènes et des protéines chez un groupe de 20 vaches infectées par des souches différentes de S. aureus et d’E. coli a également été réalisée. Plusieurs gènes étaient exprimés différemment dans le sérum et le lactosérum des vaches selon le type de souche impliquée. De plus, une certaine protéine semble avoir des propriétés antimicrobiennes contre S. aureus et pourrait être une cible importante pour de nouvelles stratégies thérapeutiques. La détection de la mammite par le dosage de certaines protéines contenues dans le lait pourrait éventuellement devenir possible. En effet, jusqu’à ce jour, près d’une centaine de protéines ont été identifiées dans le lait comme étant des biomarqueurs potentiels permettant le diagnostic des mammites causées par S. aureus et E. coli. • La reconnaissance des envahisseurs par le système immunitaire implique certains gènes. L’étude génétique de taureaux Holstein a permis d’identifier plusieurs marqueurs génétiques à l’intérieur des gènes responsables de l’immunité et leur association potentielle avec la résistance/susceptibilité à la mammite, le taux de comptage cellulaire ou la persistance de la lactation. Ces marqueurs pourront servir à l’amélioration de la santé et des traits de production. Ces études au cœur de la mécanique des systèmes de défense de la vache envers les agents pathogènes responsables de la mammite ouvrent de nouvelles avenues pour améliorer la production laitière et les défenses immunitaires de la vache. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 31 LA RECHERCHE Mise au point d’un vaccin microencapsulé contre la mammite à coliformes Chercheur principal : Xin Zhao, McGill University Collaborateurs : Grant Tomita, Brian Talbot, Pierre Lacasse, Andrew Potter, Daniel Scholl Étudiants : Aloysius Ibeagha, chercheur postdoctoral, Eveline Ibeagha-Awemu, chercheure postdoctorale Durée : 2006-2011 / Budget : 87 588 $ Les vaccins contre la mammite à coliformes sont disponibles sur le marché mais requièrent des injections multiples pour procurer la protection désirée. Afin d’éviter ces multiples injections et la manipulation fréquente des animaux, ce projet met l’accent sur la mise au point d’un vaccin à injection unique. La microencapsulation est un procédé qui enferme les antigènes vaccinaux dans de minuscules billes de polymère biodégradable. Ce polymère sert de vecteur pour la libération lente et contrôlée des antigènes ce qui permet une stimulation prolongée de la production d’anticorps chez l’animal. L’utilisation d’un vaccin microencapsulé pourrait être une alternative prometteuse aux injections multiples. Les essais de vaccination effectués chez 36 taures ont démontré que les taures ayant reçu une seule injection du vaccin microencapsulé avaient sensiblement le même niveau d’anticorps au cours des 18 semaines suivant la vaccination que les taures vaccinées à plus d’une reprise avec un vaccin commercial. Retombées à la ferme ou pour l’industrie laitière Les résultats du projet indiquent un fort potentiel pour le vaccin microencapsulé. Une déclaration d’invention a d’ailleurs été déposée par les chercheurs qui espèrent voir aboutir la commercialisation de leur découverte. Une seule injection du vaccin microencapsulé stimule sensiblement le même niveau d’anticorps chez des taures au cours des 18 semaines suivant la vaccination qu’une vaccination multiple avec un vaccin commercial. 32 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE Validation de marqueurs de virulence de Staphylococcus aureus comme outils pronostiques de la persistance des infections intramammaires Chercheur principal : François Malouin, Université de Sherbrooke Collaborateurs : Daniel Scholl, Jean-Philippe Roy, Greg Keefe, Kim A. MacDonald, Pierre Lacasse, Brian Talbot Étudiant : Mario Turner, M. Sc. Durée : 2010-2012 / Budget : 153 000 $ Le projet de la Cohorte sur les gènes responsables de la virulence a démontré que certains marqueurs de S. aureus sont associés de façon particulière avec des mammites cliniques retrouvées en tout temps pendant la lactation, avec des mammites subcliniques en fin de lactation, des mammites chroniques au tarissement ou encore avec des cas chez les vaches fraîchement vêlées. Ce projet utilisera plus de 1 600 souches de S. aureus de notre Souchothèque afin de déterminer si la détection d’un de ces marqueurs permet de prédire les chances qu’une infection subclinique à S. aureus en cours de lactation ou au tarissement puisse persister. Cela permettrait d’éviter les pertes en production de lait et les risques de dissémination dans le troupeau reliés à la persistance de S. aureus dans la glande mammaire. Caroline Grimard, technicienne de laboratoire, Université de Montréal Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 33 LA RECHERCHE Produire un vaccin efficace contre Staphylococcus aureus Tout un défi ! La vaccination est une stratégie efficace pour accroître la résistance de la vache contre les infections. Simple et relativement facile, la vaccination est un outil apprécié dans la gestion de la santé de leur troupeau par les producteurs laitiers. Malheureusement, les quelques vaccins qui existent contre Staphylococcus aureus démontrent une faible efficacité. Trois équipes de recherche se sont penchées sur différents moyens de mettre au point la meilleure stratégie vaccinale : • Un vaccin à ADN qui consiste à introduire une séquence de gènes de S. aureus dans la formule de vaccin pour stimuler le système immunitaire de la vache; • Optimiser l’administration du vaccin pour une meilleure efficacité : adjuvant efficace, site et mode d’administration; • L’utilisation de protéines fortement exprimées par S. aureus pendant une infection intramammaire pour le développement d’un nouveau vaccin. 1. Mise au point d’un vaccin à ADN contre la mammite à S. aureus Chercheurs principaux : Brian Talbot, Université de Sherbrooke et Pierre Lacasse, Agriculture et Agroalimentaire Canada Collaborateurs : François Malouin, Moussa Sory Diarra, Andrew Potter, Philip Griebel, Jose Perez-Casal Étudiantes : Marie Rivest, Myriame Lafrance, M. Sc., Geneviève Labonté, étudiante au premier cycle Durée : 2006-2009 / Budget : 244 936 $ Après avoir démontré son efficacité sur des souris, la formulation de vaccin à ADN contre S. aureus a été testée sur des taures au premier vêlage. L’injection du vaccin expérimental a provoqué une réponse immunitaire significative. Toutefois, cette réponse n’a pas été suffisante pour protéger adéquatement les animaux d’une infection à S. aureus. Quatre hypothèses ont été soulevées pour expliquer ce résultat : 1. Les anticorps produits par les taures vaccinées n’avaient aucun effet sur le pouvoir d’infection de S. aureus : de nouvelles expérimentations suggèrent plutôt que les anticorps présents dans le sang des taures vaccinées avaient le pouvoir de réduire le degré d’infection par S. aureus. 2. La concentration dt’anticorps dans le lait n’était pas suffisante pour prévenir l’infection. Ceci pourrait expliquer le manque de protection considérant que la quantité d’anticorps dans le lait était entre 10 et 100 fois inférieure à celle du sang chez des souris vaccinées. 3. Avant même d’avoir été vaccinées, les taures avaient déjà des anticorps contre S. aureus dans leur sang, ce qui aurait causé la production d’anticorps non-protecteurs suite à la vaccination. La présence ou l’absence d’anticorps contre S. aureus dans le sang des souris avant la vaccination n’a pas semblé affecter l’efficacité de protection du vaccin. Cependant, les modèles souris et bovin ne sont pas complètement comparables. 4. La réponse vaccinale a été dirigée vers l’activation d’une seule composante de la réponse immunitaire : plausible étant donné que le vaccin et les adjuvants induisent essentiellement une réponse IgG1. Ces résultats pourront guider d’autres groupes de chercheurs travaillant dans le développement d’un vaccin similaire. 34 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE 2. Stratégies de vaccination pour accroître l’immunité contre S. aureus Chercheur principal : Andrew Potter, Vaccine and Infectious Disease Organization, University of Saskatchewan Collaborateurs : Jose Perez-Casal, Philip Griebel Étudiants : Chris Luby, Ph. D., Oudessa Kerro-Dego, Ph. D. Durée : 2006-2010 / Budget : 279 115 $ Le développement de vaccins capables de générer une protection globale contre S. aureus requiert non seulement l’identification des antigènes produits par les différentes souches mais également une formulation et un système d’administration appropriés pour maximiser la réponse immunitaire. Les résultats finaux de cette étude ont montré qu’un vaccin contenant moins d’antigènes et utilisant un mode d’administration sans aiguille était aussi efficace qu’un vaccin traditionnel administré sous la peau. Une nouvelle protéine retrouvée chez S. aureus a aussi été identifiée comme un important facteur de virulence et pourrait être ciblée pour de nouveaux vaccins. L’utilisation de ces nouvelles formulations de vaccin pourra se traduire par de plus longues durées d’immunisation, une fréquence réduite des vaccinations et des produits plus sûrs car contenant moins d’antigènes. Le mode d’administration sans aiguille améliore aussi la réponse de n’importe quel vaccin. Andrew Potter et Jose Perez-Casal, VIDO, University of Saskatchewan 3. Vaccination contre S. aureus utilisant les antigènes exprimés uniquement durant les infections intramammaires : Essai chez des vaches laitières Chercheur principal : François Malouin, Université de Sherbrooke Collaborateurs : Brian Talbot, Pierre Lacasse, Andrew Potter Étudiants : Céline Ster, chercheure postdoctorale, Gabriel Desmarais, étudiant au premier cycle Durée : 2011-2012 / Budget : 71 000 $ La recherche au sein du Réseau a permis d’identifier des gènes et protéines qui sont exprimées fortement par S. aureus pendant une infection intramammaire. Ces gènes et protéines peuvent servir de cible pour le développement de nouveaux antibiotiques ou vaccins. Deux de ces protéines découvertes par l’équipe de François Malouin à l’Université de Sherbrooke ont permis de développer un nouveau vaccin. Une étude clinique sur 20 vaches permettra d’en vérifier la protection offerte lors d’une infection expérimentale avec S. aureus. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 35 LA RECHERCHE Optimiser l’environnement L’environnement de la vache laitière inclut autant son environnement physique, que l’ensemble des décisions de gestion appliquées à la ferme. Les résultats des projets associés à ce thème ont pour but d’améliorer la capacité du producteur et de son médecin vétérinaire à utiliser les stratégies les plus appropriées et les décisions les plus judicieuses pour lutter contre les infections. Évaluation des changements de comportement et inconfort associés à l’arrivée naturelle de mammites, aux mammites induites et au tarissement Chercheur principal : Ken Leslie, University of Guelph Collaborateurs : David Kelton, Trevor DeVries, Greg Keefe, Christina Petersson-Wolfe Étudiants : Colleen Fitzpatrick, M. Sc., Paisley Canning, étudiante au premier cycle, Kim Painter, étudiante au premier cycle, University of Guelph. Emily Yeiser, M. Sc., Hayden Karp, M. Sc., Erin Henley, étudiante au premier cycle, Samantha Garst, étudiante au premier cycle, Erica Davis, étudiante au premier cycle, Lauren O’Neil, étudiante au premier cycle, Dare Shephard, étudiant au premier cycle, Ashley Greenhawk, étudiante au premier cycle, Virginia Tech Durée : 2009-2011 / Budget : 48 700 $ Le suivi sur une longue période de divers comportements de la vache laitière pourrait être grandement utile pour prédire et identifier rapidement des troubles de santé et de bien-être. De récentes innovations concernant les outils et méthodes permettant d’observer et de mesurer divers comportements animaux pourraient faciliter la conception de programmes pour améliorer le bien-être animal et prévenir les maladies. 36 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE Lors d’une mammite, les vaches traitées avec des anti-inflammatoires étaient moins sensibles à la douleur démontrant qu’une approche thérapeutique peut diminuer l’inconfort ressenti par l’animal. L’équipe de recherche a d’abord déterminé si la vache se comportait différemment lorsque survenait une mammite clinique induite de façon expérimentale avec la bactérie Escherichia coli. Pour ce faire, l’infection expérimentale de 24 vaches a été réalisée afin d’évaluer différents outils permettant de mesurer objectivement la douleur associée à la mammite. La moitié de ces vaches a, de plus, reçu un anti-inflammatoire non-stéroïdien (AINS) (meloxicam) et l’autre, un placebo afin de vérifier l’efficacité de ce composé pour gérer la douleur chez les vaches atteintes de mammite. Elles ont été surveillées pour divers paramètres comportementaux et physiologiques avant et après cette infection expérimentale. Cette étude a permis d’évaluer un algésimètre, appareil de mesure du seuil de sensibilité. Dix-neuf vaches additionnelles ont également permis d’évaluer un collier de rumination et un appareil mesurant les activités de couchage. De plus, 35 vaches additionnelles ont participé à un essai pour déterminer les changements comportementaux lors d’une infection expérimentale. Certaines vaches de cette étude ont reçu un AINS (flunixine méglumine) afin d’évaluer la gestion possible de la douleur. Ken Leslie, professeur, University of Guelph Les résultats ont montré que les changements de comportement les plus remarquables avaient lieu de 8 à 13 heures après infection. Le temps passé debout ou couché, la fréquence, la production de lait et l’ingestion de matière sèche ont tous été négativement affectés par la mammite expérimentale, révélant un inconfort chez l’animal. Les trois outils testés, l’algésimètre, le collier de rumination et l’appareil de surveillance de l’activité ont démontré leur utilité pour identifier les problèmes comportementaux des vaches. Les animaux traités avec des AINS étaient moins sensibles à la douleur comparés aux animaux ayant reçu un placebo, démontrant qu’une approche thérapeutique de la douleur peut diminuer l’inconfort ressenti par l’animal. Colleen Fitzpatrick, University of Guelph / Bruce Sargent, SPARK Ensuite, le projet a évalué si des changements dans la fréquence et la durée des positions debout et couchée étaient de bons indicateurs d’inconfort et s’il y avait un risque accru de mammite suite à un tarissement abrupt. Cent quarante vaches comprenant des fortes (> 27 kg/j) et de faibles productrices (< 22 kg/j) ont été suivies juste avant leur tarissement abrupt. Le tarissement abrupt a effectivement provoqué des changements comportementaux du couchage, indiquant un inconfort dû à une distension du pis. Les vaches les plus affectées étaient les fortes productrices et les primipares. Retombées à la ferme ou pour l’industrie laitière Les outils de mesure qui ont été utilisés dans ce projet sont disponibles dans le commerce et peuvent permettre aux producteurs de surveiller un comportement anormal de leurs vaches, indicateur d’une maladie provoquant de la douleur. L’administration d’AINS peut aider à gérer la douleur due à une mammite à E. coli. Ces traitements peuvent réduire les pertes en lait et améliorer la quantité de matière sèche ingérée. Enfin, les résultats de cette recherche démontrent aux consommateurs que les producteurs laitiers peuvent, de manière responsable, identifier des indicateurs précoces de maladie et prendre rapidement les actions favorisant le bien-être animal. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 37 LA RECHERCHE Étude de l’incidence et de la surveillance des nouvelles infections du pis Chercheur principal : Ian Dohoo, University of Prince Edward Island Collaborateurs : Daniel Scholl, Henryk Stryhn, Herman Barkema, Greg Keefe, Jim Bellamy, Ken Leslie, David Kelton Étudiants : Signe Andersen, M. Sc., Kristen Reyher, Ph. D., Simon Dufour, Ph. D., Ahmed Elmoselmany, chercheur postdoctoral Durée : 2006-2012 / Budget : 458 483 $ Ce projet en trois volets consiste à améliorer la surveillance des nouvelles infections et à déterminer l’impact des différents facteurs de risque sur la fréquence de ces nouvelles infections au sein des troupeaux. Premier volet : Établir les taux d’incidence de mammite Historiquement, la majorité de la recherche sur la mammite était basée sur des données de prévalence. Toutefois, le niveau de mammite dans un troupeau est fortement lié à la fréquence à laquelle les nouvelles infections du pis surviennent. L’objectif principal de ce volet est de déterminer les taux d’incidence des infections intramammaires sur les fermes laitières canadiennes pour différentes périodes de la lactation et pour des agents pathogènes spécifiques. Avant d’atteindre cet objectif, on a dû développer des définitions scientifiques pour interpréter les résultats d’analyses d’un échantillon de lait. • Différents critères ont été analysés afin de classifier un quartier comme étant infecté ou non, à partir de trois échantillons de lait récoltés à une semaine d’intervalle. En conclusion, il y a infection si un agent pathogène est isolé en culture avec au moins 100 CFU/mL ou si le même agent pathogène est isolé au moins deux fois à l’intérieur de trois semaines. • D’autres critères ont également été analysés afin de classifier un quartier comme étant infecté ou non, à partir d’un seul échantillon de lait. En général, afin d’avoir une sensibilité adéquate, une infection devait être considérée dès la simple présence d’un agent pathogène lors de la culture. • On a également évalué la précision des deux méthodes d’interprétation des résultats de laboratoire. L’utilisation de deux échantillons de lait pris le même jour (duplicata) au lieu d’un seul échantillon peut parfois s’avérer avantageuse. La manière dont les résultats sont interprétés oriente la précision du test. Ainsi, une interprétation en parallèle (positif + négatif = positif) augmente la détection des infections (sensibilité) et réduit la détection des quartiers non-infectés (spécificité) tandis qu’une interpréta tion en série (positif + négatif = négatif) génère l’effet opposé. L’addition d’un troisième échantillonnage (triplicata) résulte, quant à lui, en un gain de précision diagnostique trop modeste par rapport aux coûts additionnels engendrés. • Il a été aussi démontré que la sensibilité et la spécificité des résultats provenant d’échantillons composites confirment l’intérêt de tels échantillons Signe Andersen, University of Prince Edward pour la surveillance de routine de plusieurs agents pathogènes, comparative- Island, a concentré ses efforts sur la définition ment à des échantillons de quartiers d’une infection intramammaire Armée de ces nouvelles définitions, l’équipe de recherche pourra maintenant calculer l’incidence des nouvelles infections intramammaires pour les vaches en lactation, en pré-tarissement, fraîches vêlées et en période de tarissement. De plus, des méthodes alternatives pour déterminer les incidences d’infection intramammaire sont en cours d’évaluation. 38 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE Simon Dufour de l’Université de Montréal (à gauche), accompagné de Sébastien Roy de la Ferme Maskita, cherche à déterminer quelles pratiques ont le plus d’impact sur la prévention des mammites Second volet : Évaluer les facteurs de risque affectant l’incidence de la mammite et déterminant sa prévalence • Le questionnaire développé pour recueillir les informations sur les pratiques de gestion à la ferme auprès des producteurs de la Cohorte et pour établir les facteurs de risque a été validé pour son contenu et son équivalence anglais/français. Ce questionnaire a le potentiel de devenir un outil standard international de recherche sur l’épidémiologie de la mammite. Il est la base du travail sur les facteurs de risque pour l’incidence d’infection intramammaire. • L’évaluation des différents facteurs de risque est en cours et déjà, il apparaît que : - Pour les producteurs désireux de réduire le comptage des cellules somatiques, l’emphase première devrait être mise sur les bonnes techniques de traite et l’administration d’un traitement antibiotique intramammaire systématique des vaches au tarissement. Troisième volet : Étudier les relations existant entre les bactéries mineures et les bactéries majeures L’impact des agents pathogènes mineurs sur le risque d’infection intramammaire par des agents pathogènes majeurs est également en cours. Cette étude permettra de séparer les effets biologiques d’une infection due à un agent pathogène mineur immédiatement avant une infection par un agent pathogène majeur, de la susceptibilité générale des quartiers aux infections. • L’infection par des staphylocoques à coagulase négative joue un rôle faible ou nul dans la protection des quartiers envers Kristen Reyher, candidate au doctorat et le chercheur Ian Dohoo de l’University of Prince Edward Island une infection à Staphylococcus aureus. Retombées à la ferme ou pour l’industrie laitière Les résultats de ces travaux donneront de meilleurs outils à la communauté scientifique œuvrant dans la recherche sur la santé mammaire dont bénéficieront les producteurs. La surveillance de la santé mammaire profite d’ores et déjà des résultats provenant de cette étude. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 39 LA RECHERCHE Validation de systèmes d’identification à la ferme des bactéries de la mammite Chercheur principal : Greg Keefe, University of Prince Edward Island Collaborateurs : Ian Dohoo, Randy Dingwell, Herman Barkema, Jean-Philippe Roy, Ken Leslie, David Kelton, Luc DesCôteaux Étudiants : Jennifer McCarron, M. Sc., Kimberley MacDonald, Ph. D., Kate MacQuillan, étudiante au premier cycle, Adele Venoit, étudiante au premier cycle, Nikia Stewart, étudiante au premier cycle, Elizabeth Pullman, étudiante au premier cycle Durée : 2006-2012 / Budget : 501 139 $ L’administration d’antibiotiques afin de traiter la mammite clinique pourrait ne pas être toujours justifiée en raison du taux de guérison spontanée élevé et/ou de la faible efficacité des traitements des cas de mammite causés par certaines bactéries, telle qu’E. coli. Ce projet vise à déterminer si l’utilisation d’outils d’identification rapide des bactéries de la mammite permettrait des décisions thérapeutiques favorisant une diminution de l’utilisation des antibiotiques sans compromettre, à court, moyen et long termes la santé de la glande mammaire. • 54 fermes de la Cohorte réparties dans 7 provinces canadiennes ont participé à un essai clinique. clinique était Chaque cas attribué aléatoirement de mammite soit à la mise en culture à la ferme du lait avec le test PetrifilmMC ou au traitement immédiat avec l’antibiotique Cefa-Lak®. Si les résultats du test PetrifilmMC démontraient une croissance de bactéries à Gram positif, ces vaches recevaient un traitement antibiotique 24 heures plus tard. Au total, 997 cas de mammite ont été recensés. Kim MacDonald et Marguerite Cameron, University of Prince Edward Island, préparant une plaque PetrifilmMC • La réalisation du test de culture à la ferme requiert du producteur ou de la personne désignée une formation et une certaine habileté pour interpréter les résultats. Pour chaque test PetrifilmMC réalisé à la ferme, un autre test PetrifilmMC était réalisé en laboratoire à partir du même échantillon de lait afin de vérifier s’il y avait des différences dans l’interprétation des résultats. Ainsi, les fermes ayant utilisé le test PetrifilmMC plus d’une fois par mois ont développé une meilleure habileté pour interpréter les résultats du test. • Les résultats indiquent que le niveau de réduction de l’utilisation des antibiotiques dépend du profil bactérien mammaire du troupeau. En moyenne, une réduction de près de 35 % de l’utilisation des antibiotiques chez les fermes participantes a été observée et ce, sans effet négatif à court terme sur la santé de la glande mammaire. Une trousse de culture du lait à la ferme a été développée et est distribuée par Maritime Quality Milk 40 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE • L’analyse économique a montré un avantage financier avec un diagnostic rapide (558 $ par cas de mammite contre 581 $ pour le groupe contrôle) pour autant que le diagnostic effectué à la ferme soit correct. Les coûts montent cependant à 623 $ pour un faux-positif et 705 $ pour un faux-négatif, une augmentation due essentiellement au retrait du lait plus important et aux frais reliés au test. Retombées à la ferme ou pour l’industrie laitière Des outils de transfert de connaissances ont été conçus en lien direct avec les résultats de ce projet par Maritime Quality Milk en collaboration avec la compagnie 3M et le RCRMB : • Une trousse de culture du lait à la ferme a été développée et est distribuée par Maritime Quality Milk – www.milkquality.ca. • Une fiche technique en couleur intitulée « Outil rapide d’identification à la ferme des bactéries causant la mammite » ainsi qu’une vidéo qui illustrent les étapes d’utilisation de la trousse MQM, actuellement disponibles sur demande ou via notre site internet. Un protocole de traitement a aussi été développé pour les cultures de lait à la ferme faites à l’aide de cette nouvelle trousse. On pourra dorénavant mieux cibler les traitements afin de rationaliser l’utilisation des antibiotiques tout en préservant la santé mammaire et en minimisant les pertes pour les producteurs. L’effet de différentes procédures de gestion du tarissement sur le comportement de la vache et les indicateurs des infections intramammaires Chercheurs principaux : Ken Leslie, University of Guelph et Marina von Keyserlingk, University of British Columbia Collaborateurs : Greg Keefe Étudiante : Gosia Zobel, Ph. D. Durée : 2010-2012 / Budget : 84 450 $ Il y a de plus en plus de pression de la part des consommateurs pour le développement et l’application de standards explicites pour le bien-être animal en production laitière. Le but de cette étude est de fournir les informations pertinentes à une meilleure gestion du tarissement. Actuellement, nos connaissances concernant la gestion du tarissement À l’University of British Columbia, l’étudiante Gosia Zobel et la chercheure Marina von Keyserlingk étudient le bien-être des vaches au tarissement sont limitées. Les méthodes incluent la réduction de l’apport en nourriture, de la fréquence de traite ou son arrêt immédiat quelle que soit la production de la vache, voire la restriction de l’apport en eau. Toutes ces pratiques peuvent causer inconfort, souffrance et faim et sont des problèmes certains de bien-être. De plus, une mauvaise gestion du tarissement peut contribuer aux infections du pis durant cette période et provoquer des mammites cliniques durant la lactation qui s’en suit. Trois expériences seront donc réalisées. La première évaluera l’impact de la méthode de tarissement, abrupte ou graduelle, sur le comportement, la production laitière et la santé mammaire des vaches. La seconde comparera l’efficacité de la relocalisation des vaches combinée à l’arrêt abrupt de la traite et les impacts sur le comportement, la production laitière et la santé du pis. La dernière enfin s’intéressera à l’utilité du contrôle du déclin et des niveaux spécifiques de la production laitière au moment du tarissement comme outils pour prédire le comportement et la santé mammaire. Une meilleure compréhension de la gestion du tarissement pourra améliorer la santé mammaire et optimiser le bien-être de nos vaches laitières. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 41 LA RECHERCHE Étude de l’association entre le traitement aux antibiotiques et la résistance chez les bactéries de la mammite Figure 2. Répartition de la voie Chercheur principal : Herman Barkema, University of Calgary Collaborateurs : J T. McClure, David Léger, Keith Baptiste, Patrick Boerlin, Serge Messier d’administration des antibiotiques (intramammaire, systémique ou autres) Étudiants : Vineet Saini, Ph. D., Stina Nilsson, M. Sc., Mélanie Mallet, étudiante au premier cycle dans les fermes de la Cohorte Durée : 2006-2012 / Budget : 506 500 $ La résistance antimicrobienne acquise par les bactéries est souvent associée avec le taux d’utilisation des antibiotiques. Le traitement de la mammite demande fréquemment d’y avoir recours avec, comme résultat, la présence de résidus dans le lait pouvant favoriser l’apparition de résistance. Ce projet vise à recenser les antibiotiques les plus fréquemment utilisés dans les fermes laitières canadiennes, à déterminer le profil de résistance antimicrobienne de certaines bactéries responsables de la mammite, et à connaître la dynamique de résistance antimicrobienne en relation avec les traitements prodigués. • La cueillette des contenants vides de médicaments et la consignation des 56 % Intramammaire informations sur les traitements administrés aux animaux sur les fermes de la 43 % Systémique Cohorte ont permis de recueillir des informations en lien avec l’utilisation des 1 % Autres antibiotiques sur les fermes laitières canadiennes. Les céphalosporines (Cefa-Lak®, Cefa-Dri®, Excenel® et autres) et les pénicillines sont les deux classes d’antibiotiques les plus fréquemment utilisées dans les fermes laitières canadiennes. Concernant les antimicrobiens importants en médecine humaine, l’utilisation de fluoroquinolones était rare alors que celles des céphalosporines de troisième génération et la combinaison pénicilline-colistine étaient très fréquentes. • Pour 562 isolats de S. aureus, 394 isolats d’E. coli et 139 isolats de Klebsiella spp., des profils de résistance antimicrobienne et/ou des tests pour la présence de certains gènes de virulence et de résistance antimicrobienne ont été réalisés. Le degré et l’étendue de l’antibiorésistance étaient faibles. La résistance aux antimicrobiens de grande importance en médecine humaine tels que les céphalosporines de troisième génération, les combinaisons pénicilline et inhibiteur de bêta-lactamase et les fluoro quinolones, était rare. Le risque de transmission de bactéries résistantes, présentes dans le lait, à la population canadienne est donc très faible. • Deux instruments de mesure de l’antibiorésistance ont été validés, le Sensititre® et le test de Kirby-Bauer, une première pour les agents pathogènes de la mammite bovine. Herman Barkema et S. aureus. La première étude s’est intéressée à la diversité des antibiotiques bêta-lactame et autres de l’University of déterminants de la résistance chez les E. coli résistants à l’ampicilline et les Klebsiella multirésistants; la seconde Calgary. étude rapportée en page 25 s’est penchée sur la résistance de S. aureus et a caractérisé le premier S. aureus résistant à la méthicilline isolé de mammite bovine en Amérique du Nord. Retombées à la ferme ou pour l’industrie laitière Cette étude a permis de combler le vide sur notre connaissance de l’antibiorésistance liée à la mammite bovine au Canada. Elle aidera à encadrer l’utilisation judicieuse des antibiotiques à la ferme et fournira des informations indispensables à la santé publique. 42 Vineet Saini et • Deux études additionnelles ont porté sur l’épidémiologie moléculaire de l’antibiorésistance d’E. coli, Klebsiella Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE Gestion du tarissement et susceptibilité aux nouvelles infections intramammaires Chercheur principal : Pierre Lacasse, Agriculture et Agroalimentaire Canada (Sherbrooke) Collaborateurs : Xin Zhao, Brian G. Talbot Étudiants : Séverine Ollier, chercheuse postdoctorale, Benjamin Ponchon, Ph. D. Durée : 2010-2012 / Budget : 150 000 $ Le cycle de lactation inclut une période de tarissement pour obtenir une production optimale lors de la lactation suivante. Les vaches sont cependant très susceptibles aux nouvelles infections durant le tarissement. Le traitement systématique aux antibiotiques lors du tarissement est une manière de gérer les infections lors de cette période mais n’est pas efficace contre tous les agents infectieux rencontrés. De plus, avec l’augmentation de la production de lait, le tarissement est devenu une période critique pour les vaches laitières. Il est donc important de développer des stratégies permettant de réduire la production de lait avant le tarissement. Cette étude évaluera l’effet des procédures de tarissement sur les fonctions immunitaires et la résistance aux infections de l’animal. Cette étude permettra de déterminer si les procédures actuelles visant à réduire la production de lait provoquent un stress chez les vaches et affectent leurs défenses immunitaires. Elle permettra également de valider le concept selon lequel il est avantageux d’accélérer l’involution de la glande mammaire au tarissement afin de prévenir les nouvelles infections du pis. Cela rendra possible le développement de nouvelles stratégies mieux adaptées à la vache moderne, forte productrice. Sur le long terme, cette recherche autorisera le développement de procédures de tarissement et d’outils permettant d’accélérer l’involution de la glande et d’améliorer sa résistance aux infections. Cette recherche permettra le développement de procédures de tarissement et d’outils qui accéléreront l’involution de la glande mammaire et amélioreront la résistance aux infections. Séverine Ollier, chercheure postdoctorale et Pierre Lacasse, chercheur principal, Agriculture et Agroalimentaire Canada, Sherbrooke Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 43 LA RECHERCHE Comprendre et contrôler la teneur en iode du lait des réservoirs sur les fermes laitières canadiennes Chercheur principal : Greg Keefe, University of Prince Edward Island Collaborateurs : Élizabeth Gauthier, Steven Hendrick, David Kelton, Jean-Philippe Roy, Javier Sanchez, Gale E. West Étudiants : Kimberley A. MacDonald, chercheuse postdoctorale, Mariane Gaudreau, étudiante au premier cycle Durée : 2010-2012 / Budget : 169 200 $ L’iode est un nutriment essentiel pour les vaches comme pour l’homme, chez qui les produits laitiers fournissent plus de 50 % de son apport journalier. Récemment, on a cependant retrouvé des taux modérément élevés en iode tant dans le lait des réservoirs que dans le lait de consommation. On pense que cet iode proviendrait des suppléments alimentaires donnés aux vaches et des produits sanitaires, tels que les bains de trayon et les solutions de lavage du pis. Bien entendu, ces taux élevés d’iode dans le lait nous interpellent, surtout dans le lait destiné aux jeunes enfants et dans les préparations pour nourrissons. Afin de maintenir la confiance en la qualité du lait et ses produits dérivés, il est important de déterminer les caractéristiques de la variabilité en iode dans le lait. De plus, il est essentiel de formuler des programmes destinés à atteindre les producteurs afin de permettre une réduction du taux d’iode dans le lait et de comprendre les barrières psychosociales à l’adoption de bonnes pratiques de gestion visant cette réduction. La distribution géographique de la présence d’iode dans le lait des réservoirs est évaluée Greg Keefe, University of Prince grâce aux données provenant d’un pro- Edward Island, supervise gramme ce projet national de surveillance des Producteurs laitiers du Canada. Ce programme teste environ 300 troupeaux par semaine et a commencé en septembre 2010. Sept provinces ont accepté de rendre leurs données disponibles, ce qui a permis de constituer la base de données la plus large jamais construite pour l’évaluation du taux d’iode dans le lait. Sept provinces ont accepté de rendre leurs données disponibles, ce qui a permis de constituer la base de données la plus large jamais construite pour l’évaluation du taux d’iode dans le lait. Le contrôle de la variation de la teneur en iode du lait à la ferme est une priorité pour l’industrie laitière canadienne afin de ren-contrer les plus hauts standards de qualité qu’exigent les consommateurs. Ce projet permettra de documenter les futurs programmes de surveillance, d’affiner les bonnes pratiques de gestion pour le contrôle de l’iode et d’améliorer la communication dans l’industrie concernant ce problème émergeant. 44 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE Surveillance immunologique des parasites chez la vache laitière Chercheur principal : Ian Dohoo, University of Prince Edward Island Collaborateurs : Jozef Vercruysse, Bonnie Mallard, Fred Markham, Greg Keefe, Javier Sanchez Étudiant : Raphaël Vanderstichel, Ph. D. Durée : 2008-2010 D’autres infections que celles responsables de la mammite peuvent être détectées dans le lait. Ostertagia ostertagi est un parasite gastro-intestinal qui peut avoir un impact important sur le niveau de production des vaches laitières. Des recherches ont démontré qu’un test ELISA basé sur les antigènes d’O. ostertagi que l’on retrouve dans le lait a le potentiel de prédire quelles vaches ou quels troupeaux ont besoin d’être vermifugés. Malgré cela, il n’y a pas assez de données disponibles pour développer adéquatement des lignes directrices liées à l’utilisation de ce test. La recherche a été effectuée à partir des troupeaux de la Cohorte où au moins une vache ou une taure avait un accès au pâturage à un certain moment dans l’année. • Un test ELISA commercial (Svanovir®) a été appliqué sur les échantillons de lait de près de 3 000 vaches en fin de lactation provenant de 40 troupeaux répartis à travers 9 provinces canadiennes. Au vêlage, ces vaches ont reçu soit un vermifuge ou un placebo. Les données de production de lait ont été collectées pour les premiers 200 jours de lactation, permettant de prédire la perte en lait par vache (kg/vache/jour) à partir des résultats du test individuel ELISA. • En laboratoire, une utilisation différente du test ELISA requérant moins de temps et moins de solution a également été évaluée et elle semble s’avérer aussi efficace que l’utilisation du test selon la technique recommandée par le fabricant. • Une investigation a été faite afin de savoir si un échantillon de lait ayant subi de multiples stress (congélation, décon gélation, chaleur...) démontrerait de plus faibles résultats lors d’un test ELISA. Cette investigation a démontré que l’influence était négligeable. Retombées à la ferme ou pour l’industrie laitière Des directives d’utilisation du test ELISA pour la détection d’O. ostertagi ont ainsi pu être développées. Le meilleur moyen de prédire la perte en lait due à cette infection parasitaire est de tester chaque vache dans le troupeau et de dériver la perte en lait individuelle, le traitement étant évalué pour chaque vache. Pour des raisons tant économiques que logistiques, les producteurs préfèrent tester un échantillon provenant du réservoir à lait. Afin d’y répondre, un nomogramme a été développé. Cet outil graphique permet de relier les résultats du test sur le réservoir avec une perte en lait moyenne estimée. Cet outil est à ce jour le plus informatif mis à la disposition des producteurs laitiers nord-américains. Raphaël Vanderstichel, University of Prince Edward Island Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 45 LA RECHERCHE Mieux comprendre les liens entre le comportement des vaches, la traite et la santé du pis Habituellement, la vache se couche après la traite. Comme l’orifice du trayon demeure ouvert pendant un certain temps après le retrait de la trayeuse, une croyance répandue suggère que garder les vaches debout après la traite aide à prévenir la mammite en empêchant l’orifice du trayon de venir en contact avec le sol où les bactéries environnementales sont présentes. Un moyen de les garder debout est de leur offrir des aliments frais. Le chercheur Trevor DeVries du Campus Kemptville de l’Université de Guelph et différents collaborateurs se sont penchés sur cette question par l’initiation d’une série de trois projets de recherche. Trevor DeVries et Karin Meijer, stagiaire de l’Université de Wageningen, Pays-Bas, Campus Kemptville, University of Guelph 46 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE 1. Relation entre le comportement des vaches en stabulation entravée et la santé du pis Collaborateurs : Daniel Scholl, Simon Dufour Étudiante : Bianca Kitts, étudiante au premier cycle Durée : 2008-2009 Les objectifs de ce premier projet ont été d’évaluer comment le moment d’alimentation des vaches pouvait influencer la durée pendant laquelle les vaches demeurent debout et de déterminer si cette durée était liée au taux d’infection intramammaire. Six fermes à stabulation entravée de la Cohorte de l’Ontario ont été impliquées dans ce projet en plus des résultats d’analyses d’échantillons de lait de la Cohorte. • L’apport d’aliments entre 30 minutes avant la traite et 60 minutes après la traite a généré les plus longues périodes en position debout. L’apport d’aliments en-dehors de cette période avait des effets variables sur les périodes en position debout. Les périodes étaient influencées par la motivation des vaches à débuter un nouveau repas ou par l’anticipation des vaches à recevoir de la nourriture fraîche. • Les vaches qui se couchaient dans les 40 minutes suivant la traite couraient un risque d’infection intra mammaire plus élevé que les vaches se couchant entre 40 et 60 minutes après la traite. Cependant, lorsque les périodes en position debout excédaient 60 minutes après la traite, les risques de contracter une nouvelle infection intramammaire étaient augmentés. Malgré le fait de pouvoir contrôler les périodes en position debout après la traite en procurant de la nourriture fraîche à divers moments entourant celle-ci, l’utilisation d’une telle stratégie alimentaire dans les étables à stabulation entravée ne s’est pas avérée un moyen pratique comme stratégie pour prévenir la mammite. L’apport d’aliments à des moments précis dans les étables à stabulation entravée ne s’est pas avéré un moyen pratique comme stratégie pour prévenir la mammite. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 47 LA RECHERCHE 2. Amélioration de la santé du pis dans les systèmes de traite automatisée par la gestion de l’alimentation et la conception des mangeoires Collaborateurs : Ken Leslie, Herman Barkema, Jack Rodenburg, Guy Séguin Étudiantes : Justine Deming, M. Sc., Mykayla Baxter, étudiante au premier cycle Durée : 2009 – 2011 / Budget : 23 900 $ Dans les systèmes de traite automatisée, l’approvisionnement en aliments frais à différents moments de la journée serait non seulement bénéfique pour la santé mammaire, mais elle favoriserait également les allées et venues des vaches dans l’étable, augmentant la fréquence de traite, rendant les intervalles entre les traites plus réguliers et diminuant le nombre de vaches en attente de se faire traire. Ce second projet vise à décrire les moments où les vaches se couchent et demeurent debout dans les étables possédant un robot de traite, et s’il existe une relation entre ces périodes et la santé mammaire. Également, l’étude veut déterminer les effets de l’accessibilité aux mangeoires et de la fréquence de distribution de la nourriture sur le comportement des animaux traits avec un robot de traite. • Concernant le premier objectif, 111 vaches en lactation ont été observées. Elles ont passé en moyenne 11 heures par jour couchées, divisées en huit périodes, restant généralement debout pour une période de 80 minutes après la traite. 171 nouvelles infections intramammaires ont eu lieu durant la période d’étude, principalement dues aux SCN (58), Corynebacterium spp. (59) et Streptococcus spp. (46). Celles dues aux SCN étaient les seules associées avec le temps passé debout après la traite. • La deuxième étude a observé 90 vaches en lactation. La fréquence d’alimentation (une fois ou deux fois par jour) n’a pas affecté la production de lait ni le temps passé couché. Les vaches avec une boiterie se faisaient traire moins souvent, restaient plus souvent et plus longtemps couchées; alors que les vaches nourries deux fois par jour semblaient se faire traire plus fréquemment. Le temps passé debout peut être modulé en nourrissant les vaches tout près du moment où elles se font traire. Avec des robots de traite, cela demande donc un approvisionnement fréquent de nourriture à divers moments de la journée. Cela permet cependant de prévenir le couchage des vaches après la traite, moment propice à l’acquisition d’infections subcliniques. Les vaches restant debout pour de longues périodes (1 à 2 heures) après leur traite sont aussi exposées à un plus Pour réduire les risques de mammites subcliniques et améliorer la qualité du lait produit, les producteurs devraient fournir un environnement de couchage confortable et propre à leurs vaches ainsi qu’un accès adéquat à ces lieux en réduisant la densité des animaux, par exemple. grand risque de contracter une mammite subclinique. Cela renforce la nécessité pour les producteurs d’assurer à leurs vaches un environnement de couchage confortable et propre ainsi qu’un accès adéquat à des lieux de couchage, par exemple en réduisant la densité des animaux. Ce faisant, les producteurs pourront réduire les risques de mammites subcliniques et améliorer la qualité du lait produit. 48 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA RECHERCHE 3. Interaction entre le temps passé debout après la traite et la propreté des vaches, les boiteries et le statut social Collaborateurs : Herman Barkema, Ken Leslie, Marina von Keyserlingk Étudiante : Alex Watters, M. Sc. Durée : 2010-2012 / Budget : 108 364 $ Pour les vaches en stabulation libre, on peut émettre l’hypothèse que plus longtemps elles restent debout après la traite, plus longtemps elles vont marcher dans des allées sales et seront donc plus à risque d’être sales elles-mêmes. Deux étables en stabulation libre contenant 60 vaches chacune seront suivies avec leurs enclos nettoyés 3, 6, 12 ou 24 fois par jour. Les données sur la propreté des vaches, la propreté des stalles et le comportement des vaches seront enregistrées, ainsi que le comptage des cellules somatiques. Le temps passé debout après la traite peut influencer le taux d’incidence d’infection intramammaire des vaches en stabulation libre. Les vaches avec boiterie et/ou d’un statut social moins élevé pourraient choisir de se coucher après être traites plutôt que d’entrer en compétition avec les autres vaches pour l’accès à la nourriture, et donc d’être plus à risque d’infections du pis. Megan Bruce, technicienne de recherche et Trevor DeVries évaluent la propreté des vaches Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 49 LA RECHERCHE LES INDICATEURS DE PERFORMANCES 2006-2011 Impacts découlant de l’application de mesures concrètes à la ferme issues de la recherche • 15 projets du RCRMB sur 27 sont des projets de recherche appliquée, dont 4 sont nouveaux • 2 projets en collaboration externe sont des projets de recherche appliquée • 33 % des dépenses de recherche sont consacrées à la recherche appliquée • 377 514 $ de financement complémentaire obtenu de la Grappe de recherche laitière Impacts découlant de la recherche de développement / Technologies de surveillance et de contrôle de la mammite • 12 projets du RCRMB sur 27 sont des projets en recherche fondamentale, dont 4 sont nouveaux • 3 projets en collaboration externe sont des projets en recherche fondamentale • 67 % des dépenses en recherche sont consacrées à la recherche fondamentale • 606 845 $ de financement complémentaire obtenu de la Grappe de recherche laitière Une déclaration d’invention déposée en novembre 2009 sur le vaccin microencapsulé contre la mammite à E. coli Un brevet obtenu pour la découverte d’un nouveau vaccin contre la mammite à S. aureus Un brevet international obtenu pour la découverte d’un nouvel antibiotique contre la mammite à S. aureus ayant un nouveau mode d’action 54 publications scientifiques jusqu’à maintenant 155 conférences données dans des congrès scientifiques ou prononcées à l’intention de nos utilisateurs 50 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LE TRANSFERT DES CONNAISSANCES 2006-2011 Au RCRMB, qui dit « Recherche », dit aussi « Transfert de connaissances » La transmission du savoir est une part importante de la mission du Réseau. Une panoplie d’outils et de multiples stratégies ont été déployées afin de valoriser les résultats de nos recherches et des connaissances de pointe auprès des utilisateurs. Le plan de communication du RCRMB s’est clairement distingué tant par sa diversité et sa créativité que par son avant-gardisme, contribuant à la reconnaissance de son expertise scientifique. Martin Gosselin, enseignant à l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe, évalue un test CMT pratiqué par un étudiant LE TRANSFERT DES CONNAISSANCES Sur papier… Les paroles s’envolent mais les écrits restent. La prose du RCRMB a produit une foison de documents d’information sur la mammite publiés dans tout le Canada. En consultant un groupe de 75 participants lors d’un atelier destiné aux utilisateurs, nous avons constaté qu’une majorité apprécie obtenir de l’information sous forme écrite. Pour certains, la parution mensuelle de leurs magazines favoris en production laitière est une occasion renouvelée de parfaire leurs connaissances. Aussi, depuis quatre ans, le RCRMB a conclu une entente de publication avec les revues Le Producteur de lait québécois distribuée sur toutes les fermes du Québec et The Milk Producer, très connu dans le reste du pays. Ainsi, une chronique mammite, qui dévoile des informations de pointe issues des recherches du RCRMB, est publiée mensuellement en français et trimestriellement en anglais. Ces deux revues sont publiées à plus de 10 000 exemplaires chacune par mois. À deux reprises, en 2008 et en 2009, le RCRMB a publié une synthèse de ses résultats de recherche sous forme d’une brochure et d’un journal rédigés dans les deux langues officielles. Dans un langage simple, accessible et abondamment illustrées, ces deux initiatives de vulgarisation destinées à nos utilisateurs ont reçu de nombreuses marques d’appréciation. Depuis les débuts du Réseau, trois personnes se sont partagées la même plume - Julie Baillargeon, Anne-Marie Christen et Hélène Poirier – et ont tour à tour participé, avec de nombreux collaborateurs du RCRMB et de l’industrie laitière, à des chroniques, cours de formation, bulletins, feuillets et fiches techniques et à divers communiqués À ce point que la brochure « Cultiver les connaissances pour du lait de qualité (20072008) » a même été distribuée jusqu’en Belgique, à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Liège, et que le journal « La recherche sur la mammite - Quoi de neuf? (2008-2009) » a été acheminé, à la demande des Producteurs laitiers du Canada, à tous leurs membres à travers le Canada. Une série de 30 courtes capsules sur la mammite ont aussi été disséminées d’un océan à l’autre avec la collaboration d’un groupe élargi de partenaires et d’organisations provinciales de producteurs et de médecins vétérinaires. 52 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LE TRANSFERT DES CONNAISSANCES Sur la toile… À toute heure du jour ou de la nuit, un vaste auditoire a accès aux ressources du RCRMB. Logé au cœur du programme de transfert, le site internet www.reseaumammite.org a été totalement renouvelé en 2010 et offre maintenant un environnement très convivial où l’information sans cesse bonifiée est disponible en quelques clics et en deux langues : le français et l’anglais. Le site est sans contredit un véhicule puissant pour rejoindre producteurs, médecins vétérinaires et intervenants de l’industrie laitière, peu importe où ils se trouvent dans le monde : plus de 10 000 utilisateurs de près de 100 pays différents y accèdent chaque année. C’est d’ailleurs le seul site dédié à la mammite au Canada! Quiconque le consulte est à même de constater à quel point il regorge d’outils à télécharger et de références pour contrer la mammite. Deux nouvelles sections ont été ajoutées : Outils pédagogiques et Outils vétérinaires, qui rejoignent des utilisateurs ayant des besoins spécifiques. Le bulletin électronique Flash-mammite, c’est aussi un bon moyen pour assurer un lien continu avec nos utilisateurs. Plus de 1 500 abonnés de par le monde le reçoivent chaque mois (exception faite de l’été). Il met l’accent sur les nouveautés et il se veut un reflet de l’actualité dans l’univers de la santé du pis. Ce petit bulletin est aussi une façon efficace pour piquer la curiosité des abonnés et accroître le nombre de visites sur le site internet du RCRMB. Le site du RCRMB, c’est 10 000 utilisateurs de près de 100 pays différents qui y accèdent chaque année. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 53 LE TRANSFERT DES CONNAISSANCES Sur le terrain… Le médecin vétérinaire est le messager de la lutte contre la mammite. Il est le pivot d’une équipe, aussi composée de conseillers à la ferme, qui intervient de concert avec le producteur laitier et qui s’active à améliorer la santé du pis de son troupeau. Cette approche est le credo du Réseau en termes de transfert des connaissances. La recherche le confirme : le médecin vétérinaire est LA ressource principale des producteurs en ce qui a trait à la santé du pis. Pour cette raison, au sein du programme de transfert du RCRMB, les praticiens sont considérés comme les canaux de transfert à privilégier pour diffuser des connaissances et pour proposer et soutenir de bonnes pratiques menant à l’amélioration de la santé du pis et de la qualité du lait. La Trousse vétérinaire TACTIC Santé du pis est devenue la pierre angulaire de la stratégie de transfert mettant à profit l’implication des médecins vétérinaires. Ces professionnels de la santé animale peuvent donc compter sur un instrument sur mesure pour assumer leur rôle. La Trousse propose une approche globale constituée de cinq blocs d’intervention : 1. Évaluation de la gestion de la santé du pis; 2. Traitement; 3. Pression d’infection; 4. Traite; 5. Résistance de la vache et période de transition. L’objectif poursuivi par cette approche est d’uniformiser le soutien aux producteurs tout en favorisant la concertation avec les autres intervenants à la ferme. Imprimée à près de 200 exemplaires en français et 200 exemplaires en anglais, la distribution de la Trousse TACTIC sur le terrain a débuté en 2009. La diffusion se poursuit grâce à d’étroits liens de collaboration établis avec les associations provinciales de praticiens du secteur laitier qui offrent des sessions de formation continue à leurs membres pour permettre l’introduction de ce nouvel outil. La Trousse TACTIC constitue une plate-forme de formation qui sera bonifiée au fil du temps par l’ajout de nouveaux outils. Destinée à un avenir Dr Jean-Marc Guillemette, enseignant durable, elle jouera un rôle clé dans l’harmonisation du savoir et des en technique de santé animale au interventions en santé du pis au Canada. CEGEP de Saint-Hyacinthe « L’une des choses les plus importantes que j’ai apprise en faisant partie de ce réseau est l’importance du transfert des connaissances et de la dissémination de l’information et des résultats de la recherche. Je sais que ces aspects importants de la recherche continueront de jouer un rôle important dans ma future carrière. » Jennifer McCarron, DMV, M. Sc., University of Prince Edward Island, 2008 54 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LE TRANSFERT DES CONNAISSANCES Les fiches pratiques illustrées du RCRMB ont connu un succès inégalé! Elles ont fait l’objet d’un intérêt et d’une appré-ciation sans précédent de la part des producteurs, des intervenants et des formateurs. Cette série compte à ce jour 11 fiches plastifiées en couleur qui décrivent brièvement, photos à l’appui, chacune des étapes des principales techniques et bonnes pratiques de base pour prévenir, diagnostiquer ou traiter la mammite. Une distribution massive de ce véritable arsenal de lutte pour la santé du pis a été réalisée à travers le Canada principalement par le biais de séances de formation destinées aux producteurs et organisées par les associations provinciales de producteurs laitiers. La Boîte à outils du RCRMB ne se limite pas qu’aux fiches, elle contient aussi : • Plusieurs vidéos qui permettent de maîtriser les techniques d’un test de mammite de Californie (CMT) et l’échantillonnage du lait pour l’analyse bactériologique; • Des outils de calcul pour l’évaluation de l’état des trayons et pour le calcul du coût de la mammite à la ferme; • Un guide d’investigation de la santé de la glande mammaire; • Et diverses références utiles. …tous gratuits en ligne et prêts à être utilisés sur la ferme. Ces outils ont vite capté l’intérêt de plusieurs experts et intervenants à l’international. Sur la route… Rien ne peut arrêter l’équipe de transfert du RCRMB qui tient à rendre visite à ses utilisateurs! Sur la terre ou dans les airs, nous avons voyagé à travers le Canada avec notre kiosque promotionnel. Nous avons assisté à de nombreuses assemblées générales annuelles des Producteurs laitiers du Canada, de la Fédération des producteurs de lait du Québec et de Dairy Farmers of Ontario. Notre parcours comportait aussi des arrêts à plusieurs colloques, symposiums et journées d’information dans tout le pays. Des ateliers de transfert pour les producteurs et intervenants ont aussi été organisés lors des rencontres annuelles du Réseau en Ontario et au Québec. Un troisième atelier est actuellement en préparation et sera tenu en Alberta en 2012. Chaque sortie et chaque événement sont une Greg Keefe, lors de la Rencontre annuelle 2010 occasion privilégiée de rencontrer nos utilisateurs, de leur du RCRMB à Toronto, explique les procédures présenter nos outils et résultats de recherche, d’écouter leurs d’utilisation de la Trousse TACTIC besoins et de parfaire notre réseautage avec tous nos partenaires. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 55 LE TRANSFERT DES CONNAISSANCES Le tour du chapeau! L’histoire d’un partenariat québécois fructueux et réussi! En 2009, les partenaires de l’industrie laitière du On a comparé le CCS des fermes québécoises inscrites Québec ont misé sur un vaste effort collectif et tout au programme d’amélioration des troupeaux sur une à fait novateur. Ensemble, ils ont mis au point une période de 10 mois précédant les séances de forma- stratégie provinciale unique pour améliorer la santé du tion aux producteurs et le CCS de ces mêmes fermes sur pis. Encouragée par la Fédération des producteurs de une même période de 10 mois suivant la fin de cette lait du Québec qui a instauré une prime à la qualité du formation. On a constaté que le CCS individuel moyen lait, l’Association des médecins vétérinaires praticiens a chuté de près de 10 000 cellules/mL chez les fermes du Québec s’est associée à la Faculté de médecine participantes vétérinaire de l’Université de Montréal, à Valacta-Centre partici-pantes le CCS ne décroît en moyenne que de d’expertise en production laitière et au Réseau canadien 1 100 cellules/ml. de recherche sur la mammite bovine pour développer un plan de formation sur la santé du pis à trois niveaux : 1. Praticiens vétérinaires; que chez les fermes non- L’impact de la formation a été plus évident parmi les fermes dont le CCS moyen était situé initialement entre 200 000 et 300 000 cellules/mL. Ainsi, pour cette 2. Conseillers/Intervenants; catégorie, le CCS moyen des fermes participantes n’a 3. Producteurs laitiers. pas augmenté durant les dix mois suivant la formation, Cette initiative, conçue pour raviver l’intérêt et hausser les connaissances de pointe sur la mammite, a été combinée à trois autres tactiques : 1. La distribution de la Trousse TACTIC Santé du pis aux praticiens vétérinaires participant à la formation; alors que pour les fermes non-participantes, il s’est accru de plus de 10 000 cellules/mL. Ces résultats sont encourageants puisqu’ils laissent entrevoir que la mobilisation des ressources et les efforts unifiés provoquent des changements réels sur le terrain. Aussi, la stratégie québécoise pour la santé du pis a commencé à faire des petits ailleurs au Canada. 2. La rédaction conjointe d’articles sur le sujet Au cours de la prochaine année, les Maritimes, l’Ontario dans l’édition de Novembre 2009 du magazine Le et l’Ouest canadien compléteront des tournées de Producteur de lait québécois (11 000 copies); formation pour les médecins vétérinaires et les 3. La distribution massive des fiches pratiques producteurs inspirées par l’expérience québécoise. illustrées du RCRMB aux intervenants et aux Cette stratégie de formation à trois niveaux et l’étude producteurs. de son impact sur la qualité du lait au Québec ont Par la suite, l’impact de cette stratégie provinciale sur le niveau moyen du comptage des cellules somatiques (CCS) à la ferme a été mesuré. également fait l’objet d’une présentation scientifique lors de l’International Conference on Udder Health and Communication tenue aux Pays-Bas en octobre 2011. Formation sur la mammite donnée en juin 2011 par l’University of Guelph à des médecins vétérinaires de l’Ontario Ces résultats sont encourageants puisqu’ils laissent entrevoir que la mobilisation des ressources et les efforts unifiés provoquent des changements réels sur le terrain. 56 alors Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LE TRANSFERT DES CONNAISSANCES LES INDICATEURS DE PERFORMANCES 2006-2011 Communications écrites ou électroniques Développement d’outils • 30 chroniques mammite en français publiées dans complètement reconstruit en 2010, constamment la revue Le Producteur de lait québécois dont le mis à jour et renouvelé. • Un site internet convivial mis en ligne en 2006 et tirage mensuel atteint 11 200 exemplaires. • Une Trousse vétérinaire TACTIC Santé du pis • 15 chroniques mammite en anglais publiées dans imprimée à près de 400 exemplaires (français et le magazine The Milk Producer dont le tirage anglais combinés). mensuel atteint 10 400 exemplaires. • Une série de 11 fiches pratiques illustrées • 30 capsules mammite acheminées par courriel à disponibles sur le web et en version plastifiée 51 partenaires de diffusion d’information. (anglais/français). • 20 bulletins de nouvelles du RCRMB envoyés par • Deux vidéos mis en ligne dont le plus populaire a courriel à plus de 1 500 abonnés (membres internes été visionné 3 300 fois en version anglaise sur et utilisateurs). YouTube. • Participation à plus de 40 bulletins Action-Fax • Deux outils de calcul en ligne : le premier permet publiés par les Producteurs laitiers du Canada à leur une analyse détaillée de l’état des trayons du liste de 300 abonnés. troupeau et le second permet le calcul personnalisé • Près de 43 bulletins électroniques Flash-mammite ont été mis en ligne et acheminés à 1 500 abonnés. • Une brochure de transfert « Cultiver les connaissances des coûts reliés à la mammite sur la ferme. Collaborations à des formations pour du lait de qualité » (2007-2008) distribuée à • Une formation pour les conseillers en qualité du lait plus de 1 000 exemplaires. d’une coopérative laitière québécoise. • Un journal de transfert « La recherche sur la • Deux ateliers pratiques sur la mammite lors du mammite – Quoi de neuf? (2008-2009) » distribué Colloque sur la santé des troupeaux laitiers aux 13 (Québec). 500 producteurs laitiers canadiens et à 1 000 médecins vétérinaires et intervenants. • Une journée de conférences destinée aux clients de la Clinique ambulatoire de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 57 LE TRANSFERT DES CONNAISSANCES LES INDICATEURS DE PERFORMANCES 2006-2011 Participation à des événements et organisation de rencontres Mesure de l’intérêt des utilisateurs • Assistance à plus de 35 événements récurrents ou www.reseaumammite.org dont 70 % sont réalisées ponctuels (colloques, congrès, conférences, etc.) à par des utilisateurs canadiens. travers le Canada, avec le kiosque promotionnel du RCRMB afin d’y rencontrer partenaires et utilisateurs de nos ressources et résultats. • Distribution de plus de 4 000 séries de 11 fiches pratiques illustrées anglais/français principalement • Réalisation de deux ateliers de transfert aux et intervenants • Près de 45 000 pages vues en moyenne annuellement. • 1 500 personnes se sont abonnées au bulletin électronique Flash-mammite. • Près de 300 médecins vétérinaires ont assisté à à des producteurs laitiers. producteurs • Près de 10 000 visites annuelles sur le site internet tenus lors des rencontres annuelles du RCRMB. • Réalisation de neuf séances de formation et de diffusion de résultats offertes aux 91 producteurs de la Cohorte nationale des fermes laitières du RCRMB ayant fourni des milliers d’échantillons de lait pour la Plate-forme de recherche. une séance de formation en santé du pis et ont reçu la Trousse vétérinaire TACTIC Santé du pis. • Au Québec seulement, plus de 330 conseillers et intervenants ont reçu les fiches pratiques illustrées et ont eu accès à l’information sur la Boîte à outils en ligne. Plusieurs conseillers et intervenants des autres provinces ont aussi reçu les fiches lors de rencontres au kiosque promotionnel ou par le biais du site internet. • Présentation de 26 conférences pratiques sur la santé du pis à des utilisateurs par nos chercheurs et étudiants lors de divers évènements. Groupe de producteurs laitiers de la Cohorte nationale des fermes laitières du Québec 58 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA FORMATION 2006-2011 Le RCRMB reconnaît que pour avoir un impact significatif sur le développement de l’industrie laitière, nos étudiants doivent être formés pour occuper des rôles clés dans l’économie agricole canadienne. En plus d’être de bons scientifiques, ils doivent être de bons communicateurs pour assurer le lien entre la science et l’étable… Trevor DeVries, chercheur au Campus de Kemptville, University of Guelph et Yunee Kim, étudiante à la maîtrise, University of Guelph. Session d’affiches de la Rencontre annuelle 2008 à Toronto LA FORMATION 2006-2011 Depuis 2006, un total de 101 étudiants dont 55 au premier cycle, 17 à la maîtrise, 15 au doctorat et 13 chercheurs postdoctoraux ont collaboré aux activités de recherche du Réseau en plus d’une vingtaine de techniciens et professionnels de recherche. Treize autres étudiants dont sept aux études supérieures, ont aussi participé aux recherches du Réseau par le biais de projets en collaboration externe. Étudiants du premier cycle 54 % Étudiants à la maîtrise 17 % Étudiants au doctorat 16 % Chercheurs postdoctoraux 13 % Environ un tiers du budget annuel a été dédié aux étudiants, aux chercheurs postdoctoraux et à leurs activités de formation en plus de l’obtention de diverses bourses de sources externes telles que Maritime Quality Milk, Atlantic Veterinary College, CRSNG, Ontario Veterinary College, Dairy Farmers of Ontario, Commission canadienne du lait en collaboration avec Novalait inc., Novalait inc. et Bigland Foundation. Des ateliers de formation enrichissants Les ateliers de formation représentent un moyen efficace d’exposer les étudiants aux divers domaines de recherche et d’expertise au sein d’un réseau. En plus d’accroître leurs connaissances générales, ils favorisent les échanges, les contacts et les collaborations tout en suscitant l’intérêt de poursuivre des études à un niveau supérieur. Ils visent aussi à mieux comprendre cette complexe maladie qu’est la mammite et montrent que la lutte contre celle-ci peut être abordée de multiples façons. « Merci au RCRMB de m’avoir offert l’opportunité d’organiser cet atelier. Ce fut une telle expérience que d’utiliser des connaissances acquises depuis les trois dernières années pour enseigner à de nouveaux étudiants. Nous avons reçu tellement de commentaires positifs de chacun que je suis revenue chez moi en En 2008, deux ateliers ont été présentés par des désirant retourner en classe pour enseigner aux chercheurs du Réseau appuyés par des étudiants. étudiants de médecine vétérinaire. Je suis très chanceuse En 2009 et 2010, nous avons plutôt sollicité la de faire partie du RCRMB et pour toutes les opportuni- participation de nos étudiants au niveau doctoral tés qui m’ont été données par le Réseau. Je ne pourrai pour bâtir et présenter les ateliers. Cette initiative jamais vous remercier assez! » s’est avérée intéressante et appréciée autant des étudiants-formateurs que des participants (tableau 4). 60 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine Kimberley MacDonald, Ph. D., University of Prince Edward Island, 2010. LA FORMATION 2006-2011 Tableau 4. Titres et auteurs des ateliers de formation offerts en 2008, 2009 et 2010 2008 Échanges interlaboratoires Les échanges interlaboratoires permettent d’explorer des techniques de laboratoire qui ne sont pas disponibles dans le laboratoire d’appartenance. Ils favorisent les échanges et les collaborations avec de nouveaux chercheurs et étudiants travaillant dans le même champ d’expertise. Ils permettent une meilleure compréhension de la recherche tout en exposant les étudiants à 1. Using the Cohort Database – 31 participants Par Kristen Reyher Ph.D., University of Prince Edward Island (UPEI) & Simon Dufour, Ph.D., Université de Montréal de nouveaux laboratoires et modes de fonctionnement. Au niveau personnel, 2. An Overview of Molecular Methods – 50 participants Par François Malouin & Marianne Allard, Ph. D., Université de Sherbrooke Québec a été une excellente expérience d’apprentissage. Non seulement cela m’a 2009 Basic Principles of Epidemiology – 18 participants 1. Study Design in Epidemiology Par Kristen Reyher, Ph. D., UPEI 2. Randomized Controlled Trials Par Signe Andersen, Ph. D., UPEI cette expérience aide les étudiants à se familiariser à de nouveaux milieux de travail situés dans une ville et/ou province étrangère. « Mon échange dans le laboratoire de Claude Robert de l’Université Laval à permis d’élargir mes habiletés en techniques de laboratoire, mais plus important encore, cela m’a donné un sentiment d’accomplissement, d’indépendance et de confiance après avoir complété une grande partie de ma maîtrise dans un nouvel endroit. » Yunee Kim, M. Sc., University of Guelph, 2008. Trois étudiants ont profité de cette opportunité et l’expérience s’est avérée profitable et bénéfique pour l’avancement de leurs travaux. Certains laboratoires ont des liens étroits avec l’industrie pharmaceutique et/ou l’industrie laitière. L’accès « au terrain » ouvre les horizons et fait prendre conscience des besoins réels et des contraintes à respecter pour répondre aux besoins de la clientèle cible. 3. Sampling Par Signe Andersen, Ph. D., UPEI 4. Diagnostic Tests Evaluation and Uses Par Charles Caraguel, UPEI 5. Measuring Disease Frequency and Association Par Raphaël Vanderstichel, Ph. D., UPEI 6. Interpretation of Regression Models Par Charles Caraguel & Raphaël Vanderstichel, Ph. D., UPEI 2010 1. Mastitis – Diagnosis and treatment – 21 participants Par Kimberley MacDonald Ph. D. & Marguerite Cameron, M. Sc., UPEI 2. Antimicrobial Use and Resistance: Bovine Mastitis – 18 participants Par Vineet Saini, Ph. D., University of Calgary & Stina Nilsson, M. Sc., University of Guelph Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 61 LA FORMATION 2006-2011 Rencontre scientifique annuelle Des sessions d’affiche stimulantes Notre rencontre scientifique annuelle est l’évènement de réseautage le plus important qui permet à nos étudiants de rencontrer tous les acteurs du Réseau : chercheurs, membres des comités scientifique et de transfert, partenaires et producteurs laitiers dans une atmosphère conviviale pour discuter de mammite. Ateliers de formation, sessions d’affiche, présentations scientifiques des autres équipes de recherche et animations composent leur agenda. Depuis 2006, 21 étudiants se sont mérités une bourse de 500 $ dans le cadre de notre concours annuel d’affiche pour les inciter à présenter leurs résultats dans un congrès scientifique international. Cet exercice permet aux étudiants de présenter oralement leurs travaux à différents interlocuteurs dont les producteurs laitiers, futurs utilisateurs de leurs travaux. Producteurs et étudiants apprécient particulièrement cet échange et discutent avec passion de leur expérience et observations respectives ce qui est très enrichissant pour les deux parties. Les gagnants et juges 2010 : Xin Zhao (juge), Marianne Allard, Simon Boulanger, Céline Ster, Stina Nilsson, Pauline Bilodeau (juge) et Ian Dohoo (juge) Le Comité de formation Un comité de formation, composé d’Herman Barkema (Calgary), Ian Dohoo (Île-du-Prince-Édouard), Brian Talbot (Sherbrooke), Serge Messier (Montréal) et d’Annik L’Espérance (RCRMB), décide des principales activités de formation qui auront lieu chaque d’année. Son objectif principal est de favoriser l’acquisition de connaissances et d’expérience dans divers champs d’expertise en leur offrant des activités et des opportunités stimulantes et valorisantes. Un merci sincère aux membres de ce comité pour leur précieuse implication! 62 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LA FORMATION 2006-2011 Des bourses ouvertes sur le monde Dans le cadre du programme « Bourses de participation à des rencontres internationales », 16 bourses ont été remises. La présentation de nos résultats sur la scène internationale a une grande valeur pour un réseau de recherche. En plus de faire reconnaître leurs auteurs, elles ont notamment les avantages suivants : • Exposer les projets de recherche en cours, les efforts de recherche et leurs résultats; • Faire connaître les domaines de recherche et les banques de données disponibles pour de futures collaborations; • Permettre une expérience professionnelle et personnelle enrichissante pour ces jeunes chercheurs; • Permettre le recrutement de ressources scientifiques de grande valeur; • Établir de nouvelles collaborations de recherche; • Recruter de nouveaux partenaires financiers; • Faire reconnaître les autres activités du RCRMB tels que le site internet et les outils de transfert de connaissances. « Ma participation au RCRMB m’a beaucoup appris dans un contexte de recherche appliquée, en plus de me permettre d’échanger avec de nombreux chercheurs de divers milieux et d’obtenir un point de vue privilégié sur le vaste panorama de la recherche en épidémiologie et sur la mammite à travers le monde. J’ai eu la chance de pouvoir présenter un aperçu de la Plate-forme centrale de recherche et de générer de l’intérêt à l’égard de l’ensemble inestimable de données pertinentes au plan épidémiologique que nous avons amassées et rendues accessibles à des collaborateurs du monde entier. À mon avis et de l’avis de beaucoup d’autres, nous avons érigé des bases solides pour la recherche sur la mammite et je suis impatiente de voir quelles collaborations vont prendre naissance grâce aux données recueillies et jusqu’où ces données vont pouvoir pousser la recherche! » Kristen Reyher, Ph. D., University of Prince Edward Island, 2009. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 63 LA FORMATION 2006-2011 LES INDICATEURS DE PERFORMANCES 2006-2011 Impacts sur la capacité de recherche et de transfert ainsi que sur le personnel hautement qualifié et formé dans des activités liées à la mammite • 55 étudiants du premier cycle • 32 étudiants diplômés • 13 chercheurs postdoctoraux • 21 bourses de 500 $ remises pour une participation à des congrès scientifiques • 16 bourses de participation de 1000 $ ou 1500 $ remises pour accroître le réseautage à l’international • 17 544 $ de plus ont été consacrés à des activités de formation comparativement à la planification initiale grâce à la subvention complémentaire du CRSNG - Initiative d’amélioration des réseaux stratégiques 64 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LE RÉSEAUTAGE 2006-2011 Le réseautage est l’élément clé du succès du Réseau. En plus de l’expertise de ses chercheurs, il est l’atout majeur du RCRMB pour mettre en place le plan stratégique et sa nouvelle vision 2012-2017. Au fil des années, le réseautage créé par la Rencontre scientifique annuelle a consolidé des liens existants entre chercheurs et institutions en plus de générer de nouvelles idées de recherche et autant de collaborations. Cet évènement majeur et d’importance se poursuit en 2011 avec enthousiasme et positivisme pour notre futur commun… LE RÉSEAUTAGE Le Réseautage, la clé de notre succès Depuis 2006 et incluant 2011, ce sont six rencontres scientifiques annuelles qui se sont succédées alternant entre Montréal et Toronto. En plus des activités usuelles du Réseau : ateliers, présentations scientifiques et sessions d’affiche, ces rencontres ont permis l’organisation de deux ateliers de transfert d’importance pour nos partenaires de l’industrie laitière à Montréal en 2009 et à Toronto en 2010. Elles ont également favorisé la tenue en 2009 et 2010 de deux ateliers de consultation sur l’avenir du Réseau et l’établissement de ses priorités de recherche. La première Rencontre scientifique annuelle du Réseau tenue en 2006 à Montréal Nos rencontres annuelles ont accueilli des conférenciers de marque tels que le Dr Stephen Oliver de l’University of Tennessee en 2007, le Dr Theo Lam, directeur du Centre hollandais sur la santé du pis en 2008, le Dr Stephen Nickerson de l’University of Georgia et M. Michael Hall, producteur laitier de l’Ontario en 2009. En 2008, des fonds spéciaux obtenus du Programme « Initiative de renforcement des réseaux stratégiques » du CRSNG ont permis de jumeler la rencontre annuelle du « Mastitis Research Workers Conference (MRWC) » avec notre rencontre pour accroître les liens entre nos deux entités en plus de favoriser la participation de nos étudiants à cet évènement d’importance en recherche sur la mammite bovine. Réseautage autour d’un repas pour des chercheurs du MRWC 66 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LE RÉSEAUTAGE Visibilité internationale Bourses d’exploration En plus des collaborations avec des chercheurs L’objectif externes au RCRMB, les chercheurs et les étudiants d’exploration est d’encourager les chercheurs du du Réseau ont eu une visibilité extraordinaire sur la Réseau à explorer et planifier des collaborations pour scène internationale. Depuis 2006, selon les rapports de futures activités de recherche, de transfert ou de d’activités produits annuellement par les chercheurs formation. Trois chercheurs se sont prévalus de ces principaux de nos projets, plus de 50 publications bourses : en 2008, Trevor DeVries, de l’University of scientifiques ont été publiées dans des journaux Guelph, a rencontré deux groupes de recherche des scientifiques majeurs et plus de 150 conférences Pays-Bas ; en 2009, Kenneth Leslie, de l’University of ont été prononcées lors de congrès scientifiques, Guelph, a rencontré des chercheurs du British Columbia d’assemblées journées Animal Welfare Program et un projet de recherche a d’information pour les médecins vétérinaires et découlé de cette rencontre et finalement, en 2010, producteurs laitiers, et autres évènements excluant Pierre nos rencontres scientifiques annuelles. En page 69, Canada, a profité de sa présence en Nouvelle- les lecteurs pourront constater le travail accompli Zélande dans le cadre du congrès international au cours des dernières années par le nombre « 5th International Dairy Federation Mastitis Con- impressionnant de publications scientifiques en 2010- ference » pour rencontrer quatre des organisations les 2011; aboutissement valorisant d’un travail acharné plus actives en recherche laitière dans ce pays (Dairy depuis le début du Réseau. NZ, AgResearch, Animal Health Centre et ViaLactia) à annuelles diverses, de du programme Lacasse interne d’Agriculture et de bourses Agroalimentaire l’aide du financement obtenu. Indicateurs de performance 2006-2011 • 6 rencontres scientifiques annuelles • Organisation du MRWC à Toronto en 2008 • 3 bourses d’exploration offertes à trois chercheurs • Collaboration avec Maritime Quality Milk, Nouvelle-Écosse, Canada, le Centre hollandais de la santé du pis (UGCN), Pays-Bas , le Cooperative Multi-State Mastitis Resistance Research Project, États-Unis , Anexa, Animal Health Centre, Nouvelle-Zélande. Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine | Rapport 2006-2011 67 LE RAPPORT FINANCIER 2010-2011 Contributions en argent 28% CRSNG : 546 158 $ 11% Partenaires : 202 630 $ Incluant balance année 4 10 % 51% Grappe de recherche laitière : 197 066 $ Balance CRSNG année 4 + réserve : 977 548 $ Dépenses 34 % 27% 22% % 4% 13 Formation : 330 281 $ Recherche : 261 462 $ Centre administratif : 211 757 $ Réseautage-Transfert : 130 868 $ Autres activités : 36 223 $ Total des contributions : 1 923 403 $ Total des dépenses : 970 591 $ Montant en réserve pour projets de recherche : 205 625 $ Balance : 747 187 $ Note : Ces chiffres incluent la subvention Initiative d’amélioration des réseaux stratégiques obtenue du CRSNG en octobre 2007. 68 Rapport 2006-2011 | Réseau canadien de recherche sur la mammite bovine LES PUBLICATIONS ET CONFÉRENCES 2010-2011 Publications scientifiques Allard, M., C. Ster, C. L. Jacob, J. Mulhbacher, D. A. Lafontaine, D. T. Scholl, M. S. Diarra, P. Lacasse, and F. 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