de 14C à Gif sur Yvette.

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de 14C à Gif sur Yvette.
Programme et volume des résumés
21 novembre 2016
sur le Campus du CNRS, bât 21, Gif-sur-Yvette
Programme
Lundi 21 novembre 2016
Matin
08:30 Accueil
09:00 Ouverture de la journée
09:10 Michel FONTUGNE, LSCE, Univ Paris-Saclay, Gif-sur-Yvette
Du compteur proportionnel au C.R.S.: 60 ans de 14C à Gif-sur-Yvette.
09:40 Christophe MOREAU, LMC14, Gif-sur-Yvette
Programme d’assurance qualité des laboratoires Radiocarbone. Sixième campagne
d’intercomparaison (SIRI) : Résultats du LMC14
09:55 François THIL, LSCE, Univ Paris-Saclay, Gif-sur-Yvette
Performances et premiers résultats du couplage GIS/ECHoMICADAS pour les
mesures14C de micro-échantillons (<100µg de carbone)
10:10 Sophie CERSOY, AASPE, MNHN Paris
Datation 14C de micro-échantillons de collagène sur ECHoMICADAS : premiers résultats
10:25 Pause-café
10:55 Jean-Claude LEFEVRE, ARAR, Univ Lyon 2, Lyon
Utilisation du déficit d’activité du radiocarbone dans la végétation comme bio-senseur
du dégazage de CO2: exemple de La Solfatara (Naples, Italie)
11:10 Jérémy JACOB, ISTO, Univ Orléans, Orléans
Chronologie du dépôt de sédiments dans un bassin de décantation du réseau
d’assainissement d'Orléans.
11:25 Nadine TISNÉRAT-LABORDE, LSCE, Univ Paris-Saclay, Gif-sur-Yvette
How to use bomb radiocarbon to build an accurate chronology from marine and
continental recent carbonate archives?
11:40 Elisabeth MICHEL, LSCE, Univ Paris-Saclay, Gif-sur-Yvette
Ventilation de l’océan austral au cours de la déglaciation
11:55 Lucie BAZIN, LSCE, Univ Paris-Saclay, Gif-sur-Yvette
Datice multi-archives : La dernière déglaciation en région Méditerranée
12:10 Pause déjeuner
Après-midi
14:00 Eric HUYSECOM, Archéologie et Peuplement de l’Afrique, Univ Genève
Les datations absolues au service du marché de l’art: questions d’éthique?
14:50 Stéphane VAIEDELICH, USR3224, CRC, Paris
Dater l’instrument de musique, un exemple d’intégration d’une approche 14C
15:05 Rana BAYDOUN, Lebanese Atomic Energy Commission, Beirut, Lebanon
Radiocarbon Dating of archaeological finds In Lebanon
15:20 Aurélie MANIN, AASPE, MNHN, Paris
Archéologie des races canines: présentation des résultats du projet XOLOTL sur
l’origine des chiens mexicains précolombiens.
15:35 Lucile BECK, LMC14, Gif-sur-Yvette
Considérations sur la datation du blanc de plomb par la méthode du carbone 14 et
premiers résultats
15:50 Emmanuelle DELQUÉ-KOLIČ, LMC14, Gif-sur-Yvette
La datation des alliages ferreux par le carbone 14: application aux objets de l’Empire
khmer entre le IXème et le XVème siècle de notre ère
16:05 Pause-café
16:35 Visite ECHoMICADAS
Poster
Alexandre THIBAULT, METIS, UPMC, Paris
Variations spatio-temporelles de l’âge de la matière organique dans l’estuaire de Seine
Volume des résumés
Du compteur proportionnel au C.R.S.:
60 ans de 14C à Gif-sur-Yvette.
Michel FONTUGNE1[*] & Christine HATTE1
1 – LSCE-Laboratoire des Science du Climat et de l’Environnement. Parc CNRS ; 91190-Gif/Yvette
[*] Orateur
email: [email protected]
Sous les impulsions parallèles de Jean Coursaget et de Jacques Labeyrie, qui seront
nommés respectivement directeur du Service de biologie et directeur la Section
d’Electronique Physique à Saclay, les premières installations opérationnelles de datation
14C voient le jour en 1954, cinq ans après l'article de Willard Frank Libby annonçant la
"naissance de la datation par le radiocarbone", et 6 ans avant qu'il ne reçoive le prix
Nobel pour cette découverte. Le CNRS & le CEA la même année vont créer un laboratoire
de datation par le radiocarbone dirigé par J. Coursaget. Néanmoins, les deux laboratoires
initialement installés au Fort de Chatillon ne vont pas rapidement fusionner, mais
migreront à Saclay avant de rejoindre le Centre des Faibles Radioactivités sur le campus
du CNRS de Gif-sur-Yvette, dans le bâtiment 12, au début des années 1960. Dirigé par
Georgette Délibrias, le laboratoire unifié se distinguera à la fois par les avancées
technologiques qu'il produira (perfectionnement des compteurs proportionnels,
premiers développements de la scintillation liquide, laboratoires souterrains…) et par
les contributions scientifiques majeures qu'il apportera en Géochimie (le 14C d’origine
nucléaire utilisé comme traceur circulation atmosphérique et marine), en Archéologie et
Préhistoire (chronologie des phases culturelles et peuplements) et en Sciences de la
Terre (chronologie de l’activité de volcanique en France et dans le monde, évolution de
la végétation et des paysages, du niveau marin au cours des 30000 dernières années…).
Toujours dans l'air de son temps, le laboratoire de 14C évoluera, diversifiera ses activités
et accueillera en 1981 un des premiers spectromètres de masse par accélérateur (AMS),
le Tandétron qui sera installé au bâtiment 30. Ce nouvel outil permettait de diviser par
mille la taille des échantillons, passant ainsi du gramme au milligramme. Ce sera l'ère de
la datation des peintures rupestres et des chronologies des enregistrements climatiques
passés. Néanmoins, cette nouvelle technique ne remplacera pas totalement le comptage
radioactif (comptage ß) qui développera et maintiendra ses activités jusqu’en 2008. En
2003, le Tandétron est démantelé, les laboratoires de chimie continuent leurs activités,
la mesure physique est déléguée au LMC14 (ARTEMIS) à Saclay et à des laboratoires
étrangers. En s'associant avec GEOPS (Paris Sud) et le laboratoire AASPE (MNHN), le
LSCE accueille en juillet 2015, ECHoMICADAS, un Compact Radiocarbon System, capable
de mesurer quelques microgrammes de carbone. La chaine complète de la datation
radiocarbone est reconstruite. Une nouvelle époque s'ouvre!
Ces 60 ans d'histoire technologique, scientifique et humaine, émaillés d'anecdotes et de
références historiques vous seront résumés en moins d’une période.
Programme d’assurance qualité des
laboratoires Radiocarbone. Sixième campagne
d’intercomparaison (SIRI) : Résultats du
LMC14
Christophe MOREAU1,[*], Lucile BECK1, Ingrid CAFFY1, Emmanuelle DELQUEKOLIC1, Jean-Pascal DUMOULIN1, Stéphane HAIN1, Solène MUSSARD1, Marion
PERRON1, Valérie SETTI1, Marc SIEUDAT1 et Bruno THELLIER1
1 – Plateforme Nationale LMC14, LSCE Bât. 450 porte 4E, CEA / Saclay
91191 Gif-sur-Yvette cedex - France.
[*] Orateur
email: [email protected]
Depuis plusieurs décennies, la communauté du radiocarbone effectue des campagnes
d’intercomparaison des différents laboratoires de préparation et de mesures par
compteur à scintillation liquide ou par spectrométrie de masse par accélérateur. La
sixième campagne nommée SIRI a débuté en Juin 2012 et s’est achevée presque quatre
ans après avec les premiers retours de résultats.
Le Laboratoire de Mesure du Carbone 14, plateforme nationale dédiée à la préparation
et à la mesure d’échantillons en vue de leur dosage par Spectrométrie de Masse par
Accélérateur pour la communauté française a participé à cette campagne. Les résultats
de ces mesures seront présentés et comparés au premier bilan fourni par les
organisateurs de ce programme.
Performances et premiers résultats du couplage
GIS/ECHoMICADAS pour les mesures14C
de micro-échantillons (<100µg de carbone)
François THIL1[*], Christine HATTE1, Nadine TISNERAT-LABORDE1, Sophie
CERSOY2, Caroline GAUTHIER1 , Evelyne KALTNECKER1, Lise MISSIAN1 , Edwige
PONS-BRANCHU1, Natalia VASQUEZ RIVIEROS1, Claire WAELBROECK1, Antoine
ZAZZO2
1 – Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement, LSCE/IPSL, CEA-CNRS-UVSQ, Université
Paris Saclay, F-91198 Gif-sur-Yvette, France.
2 – Archéozoologie, Archéobotanique : Sociétés, Pratiques et Environnements (AASPE, UMR 7209),
Sorbonne Universités, Muséum national d’Histoire naturelle, CNRS, CP 55 ou 56, 55 rue Buffon, F75005 Paris, France.
[*] Orateur
email: [email protected]
L’instrument ECHoMICADAS, a été installé en Juillet 2015 sur le site du LSCE
(Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement). Il s’agit d’un SMA de
nouvelle génération, acquis en collaboration par GEOPS 1, AASPE et le LSCE. Mesurés sur
cet instrument, les échantillons contenant entre 0.4 et un milligramme de carbone sont
généralement transformés sous forme graphite mais la possibilité de coupler ce
spectromètre à un système d’introduction gaz (GIS) permet d’abaisser la masse en
carbone des échantillons mesurés à quelques microgrammes de carbone.
Le GIS d’ECHoMICADAS propose deux systèmes d’introduction des gaz : via le couplage
avec un analyseur élémentaire et via un système de « casse tube » appelé « tube
cracking ». Le premier permet d’analyser directement un échantillon de matière
organique traité ou non traité en récupérant le CO2 issu de sa combustion dans
l’analyseur. Le second couplage nécessite une conversion préalable en CO2 et une
récupération du gaz en tube scellé. Dans les deux cas, le CO2 de l'échantillon est mélangé
avec environ 96% d’hélium dans la seringue du GIS et injecté via un capillaire dans la
source d’ECHoMICADAS au niveau d’une cible « gaz ».
Les premiers résultats sur les blancs et les standards ont permis d’inventorier les
différentes sources de contamination et de les quantifier. Quelques résultats sur une
étude de faisabilité concernant des échantillons de type foraminifères et spéléothèmes
seront également présentés.
GEOPS: Géosciences Paris Sud, UMR 8148 CNRS-UPSUD, Campus Universitaire d’Orsay,
F-91405, Orsay Cedex, France.
1
Datation 14C de micro-échantillons de
collagène sur ECHoMICADAS : premiers
résultats
Sophie CERSOY1,[*], Antoine ZAZZO1, Juan ROFES1, Anne TRESSET1, Caroline
GAUTHIER2, Evelyne KALTNECKER2, François THIL2, Nadine TISNÉRAT-LABORDE2
1 – Archéozoologie, Archéobotanique : Sociétés, Pratiques et Environnements (AASPE, UMR 7209),
Sorbonne Universités, Muséum national d’Histoire naturelle, CNRS, CP 55 ou 56, 55 rue Buffon, F75005 Paris, France.
2 – Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement, LSCE/IPSL, CEA-CNRS-UVSQ, Université
Paris Saclay, F-91198 Gif-sur-Yvette, France.
[*] Oratrice
email : [email protected]
Les microvertébrés sont d’excellents marqueurs environnementaux et climatiques. Par
ailleurs, leur histoire phylogéographique récente n’est pas toujours bien cernée. La
datation directe de leurs restes retrouvés en contexte archéologique permettrait
d’inscrire les reconstructions associées à leur découverte dans une chronologie absolue.
La datation 14C de micro-échantillons osseux représente aujourd'hui un défi car elle
nécessite de pouvoir extraire suffisamment de collagène purifié de toute contamination.
Une hémimandibule de musaraigne pèse entre 10 et 30 mg selon les espèces, et contient
donc quelques milligrammes de collagène pour un os frais. Le cas des os archéologiques,
au sein desquels le collagène est souvent dégradé et/ou présent en moindre quantité, est
encore plus défavorable. En conséquence, la quantité de carbone que l’on peut extraire
de tels os pour la datation rend la mesure délicate sur un SMA conventionnel. Pour cette
raison, il était nécessaire d’une part d’optimiser la quantité de collagène extrait et
d’autre part d’optimiser la mesure du 14C résiduel dans les échantillons. Les résultats de
l’optimisation des protocoles d’extraction ont déjà fait l’objet de différentes
présentations (REFRAIN, Lyon, 2015 ; Radiocarbon, Dakar, 2015) et une publication est
acceptée dans Radiocarbon (Cersoy et al., sous presse). Ils seront donc rapidement
évoqués. Nous nous attarderons ici sur la deuxième étape du projet c’est-à-dire
l’optimisation de la dernière étape de préparation et de la datation sur ECHoMICADAS.
Les difficultés liées à la manipulation de microquantités de collagène, les risques de
contamination ainsi que la graphitisation sur l’équipement AGE 3 pour la mesure en
mode « solide » seront exposées. Les résultats des tests effectués sur des os de
macromammifères d’âges consensus (VIRI) seront ensuite présentés. Enfin, l’application
au cas d’échantillons de musaraignes archéologiques et l’intérêt de ces premières dates
pour appréhender la recolonisation post-glaciaire par différentes espèces de
musaraignes seront abordés.
Financements : LabEx ANR-10-LABX-0003-BCDiv (SC), Action Thématique Muséum
(ATM) Minéral-Vivant “DécorAtrice” et bourse post-doctorale Marie Curie (MCA-IEF
FP7/2007-2013 Project n° 629604) de la Commission Européenne (JR)
Utilisation du déficit d’activité du radiocarbone dans la
végétation comme bio-senseur du dégazage de CO2:
exemple de La Solfatara (Naples, Italie)
Jean-Claude LEFEVRE1,[*], Pierre-Yves GILLOT2, Carlo CARDELLINI3, Marceau
GRESSE2, Louis LESAGE2, Giovani CHIODINI4, Christine OBERLIN1
1- Univ Lyon, CNRS, ARAR UMR 5138, Centre de Datation par le Radiocarbone
2- Université Paris Saclay, GEOPS, Université Paris Sud, CNRS
3- Università di Perugia, Dipartimento di Fisica e Geologica
4- Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologia Sezione di Bologna, INGV
[*] Orateur email : [email protected]
Afin de déterminer avec précision les variations d'émission de CO2 du sol en zone
volcanique active, nous proposons une approche basée sur le déficit de radiocarbone
enregistré par les plantes dans et autour du volcan de la Solfatara (Campi Flegrei,
Naples, Italie). Nous avons, durant deux années, échantillonné des graminées (poaceae)
sur 17 sites. Les mesures d’activité 14C par LSC ont été réalisées sur ces échantillons. Le
déficit en radiocarbone déterminé sur les plantes, par rapport à l'activité de
l'atmosphère en 14C varie de 6,6 à 51,6%. Nous avons ensuite comparé ces résultats aux
mesures instantanées de flux de CO2 par ACM (mesure infrarouge dans une chambre
d'accumulation) réalisées au moment de l'échantillonnage sur chaque site. Les résultats
montrent une nette corrélation (r = 0,88) entre les flux de CO2 sortant du sol et l'activité
du 14C. La détermination de l’appauvrissement en radiocarbone des plantes fournit une
estimation du taux de CO2 sur quelques mètres carrés, intégrant aussi sur quelques mois
les incidences météorologiques. Il peut donc devenir un bio-capteur efficace et peut être
utilisé comme un proxy à la cartographie temporelle du CO2 émis par les sols en zone
volcanique.
Chronologie du dépôt de sédiments dans un
bassin de décantation du réseau
d’assainissement d'Orléans.
Jérémy JACOB1,[*], Anaëlle SIMONNEAU1, Alexandre THIBAULT1, Claude LE
MILBEAU1, Christian DI GIOVANNI1, Pierre SABATIER2, Jean-Louis REYSS3, Luigi
ARDITO4, Cédric MORIO5
1 ISTO, UMR 7327 du CNRS/INSU, Université d’Orléans, BRGM, Orléans, France.
2 EDYTEM, Université Savoie Mont Blanc, CNRS, Le Bourget du Lac, France.
3 LSCE, Université de Versailles Saint-Quentin, CEA-CNRS, Gif-sur-Yvette, France.
4 Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM).
5 Aggl’O, Direction du Cycle de l’Eau et des Réseaux d’Energie, La Chapelle Saint Mesmin, France
[*] Orateur
email: [email protected]
Les débats actuels sur l’Anthropocène amènent les sédimentologues et
paléoenvironnementalistes vers des fenêtres temporelles contemporaines et sur des
territoires davantage marqués par les activités humaines. Parmi ceux-ci, la ville est
caractérisée par une dynamique des matières, éléments, et rapports isotopiques
singulière. En considérant que les réseaux d’assainissement sont assimilables à des
réseaux de drainage qui collectent les matières consommées et produites du bassin
versant "ville", nous proposons que les accumulations sédimentaires dans les réseaux
d’assainissement constituent des archives intégrées et multi-thématiques de
l’Anthropocène dans lesquelles l’empreinte anthropique est exacerbée. Le premier défi
dans l’étude de ces accumulations sédimentaires réside dans la datation des dépôts.
La chambre à sable d’Orléans est un bassin de décantation situé en amont des stations
d’épuration, d’environ 17m de profondeur qui draine la majeure partie du nord de
l’agglomération orléanaise à travers un réseau unitaire. Les sédiments accumulés depuis
1942 n’avaient jamais été curés jusqu’à 2015. Afin de comprendre la dynamique
d’accumulation des sédiments dans la chambre à sable, nous avons d’abord prélevé deux
carottes sédimentaires de 70 (A) et 250 cm (B) avant curage puis une carotte de 150 cm
(C) prélevée près d’un an après les opérations de curage. Le sédiment est constitué
d’alternances de sables grossiers, de lamines à grains plus fins, et de passées très
organiques et suggère une mise en place événementielle.
Le 7Be n’est présent que dans l’échantillon le plus superficiel de la carotte A. Dans la
carotte C, les échantillons du faciès minéral supérieur affichent des teneurs significatives
en 7Be (automne-hiver), au contraire des échantillons du faciès organique inférieur
(printemps et l’été). Ceci suggère une origine saisonnière des alternances
organiques/grossières. Les 30 datations 14C obtenues se distribuent de manière logique
avec la profondeur, les plus anciennes correspondant au début des années 80. Ces
résultats nous permettent de confirmer que les sédiments déposés dans la chambre à
sable suivent une logique temporelle, rendant possible des reconstructions
paléoenvironnementales en contexte fortement anthropisé, sur des gammes de temps et
résolutions rarement atteintes dans des archives naturelles.
How to use bomb radiocarbon to build an
accurate chronology from marine and
continental recent carbonate archives?
Nadine TISNÉRAT-LABORDE1,[*], Edwige PONS-BRANCHU1, François THIL1, Eric
DOUVILLE1, Gilles BULTEZ2, Norbert FRANK3, Cécile GONZALEZ-ROUBAUD1,
Jason HALL-SPENCER4, Paolo MONTAGNA1, 5, Pierre SABATIER6
1 – Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement, LSCE/IPSL, CEA-CNRS-UVSQ, Université
Paris Saclay, Gif-sur-Yvette, France.
2 – Château de Versailles, Versailles, France.
3 – Institut für Umweltphysik, Universität Heidelberg, Heidelberg, Germany.
4 – Marine Biology and Ecology Research Centre, University of Plymouth, Plymouth, UK.
5 – Istituto di Scienze Marine, CNR, Bologna, Italy.
3 – Laboratoire EDYTEM, UMR 5204, CISM, Université de Savoie, 73376 Le Bourget du Lac, France.
[*] Oratrice
email: [email protected]
Robust chronologies are crucial for the correct interpretation of climate and
environmental proxy records and for their detailed reconstructions. Marine and
continental carbonates, such as zooxanthellate corals and speleothems, are known to be
ideal climate or environmental archives due to their linear extension enabling the
construction of high-resolution proxy-based time series. On the other hand, deep-sea
corals (DSC) do not develop a clear annual skeletal banding, and counting thin laminae
in speleothems is often complicated and yields inaccurate age control. Building a
chronological framework remains therefore a key issue.
Here, we emphasize the possibility of building accurate chronological frameworks for
modern corals and recent carbonate concretions by combining 14C, 230Th/U and/or
210Pb-226Ra or laminae counting dating. We present results obtained from two species of
cold-water corals, i.e. Madrepora oculata and Lophelia pertusa, collected alive in 2007 at
Røst Reef (Norwegian Sea, 67°N, 9°E, 350 m of depth) during the ARK-XXII/1a cruise on
the RV Polarstern and those obtained from 70 years old speleothem collected in an
underground gallery of the Versailles Palace (France).
This work highlights the value added by the combination of different chronological tools
to provide information on the growth rate and age of marine and continental carbonate
archives.
Ventilation de l’océan austral au cours de la
déglaciation
Elisabeth MICHEL1,[*], Giuseppe SIANI2, Ricardo dE POL-HOLZ3, Martine
PATERNE1, Alain MAZAUD1
1 LSCE, Domaine du CNRS, Gif/Yvette, France.
2 GEOPS, PARIS SUD Orsay, France
3 Magellanes Universidad, Punta Arenas, Chile
[*] Oratrice
email : [email protected]
L’océan Austral joue un rôle central dans les échanges de chaleur et de CO2 océan
profond–atmosphère de par la remontée des eaux profondes, conséquence des vents
d’Ouest et de la force de Coriolis. Pendant la dernière déglaciation la circulation
océanique a connu une grande réorganisation et l’océan a dégazé une quantité
importante de CO2. Nous présentons ici une reconstruction de ces changements pour les
1500 premiers mètres de l’océan Austral, ainsi que quelques résultats préliminaires
pour les eaux plus profondes, basée sur les enregistrements isotopiques du carbone de
carottes sédimentaires marines. Ce genre de reconstitution nécessite impérativement de
connaître l’évolution de l’âge réservoir des eaux de surface à l’endroit des
enregistrements considérés. Pour cela la reconnaissance des niveaux de tephras dans les
Carottes marines et l’attribution à l’éruption correspondante datée à terre est
indispensable.
Datice multi-archives : La dernière déglaciation en
région Méditerranée
Lucie BAZIN1,[*], Giuseppe SIANI2, Amaelle LANDAIS1, Franck BASSINOT1,
Dominique GENTY1, Aline GOVIN1, Elisabeth MICHEL1, Sébastien NOMADE1,
Claire WAELBROECK1
1 – IPSL/LSCE, UMR8212, CEA-CNRS-UVSQ, 91191 Gif-sur-Yvette, France.
2 – Université Paris-Sud, Laboratoire GEOPS, UMR8148, Orsay, 91405, France.
[*] Oratrice
email: [email protected]
Les variations climatiques passées sont enregistrées au sein de différentes archives
climatiques à la surface de la planète. Elles nous fournissent différents traceurs soumis à
différentes influences, qui nous apportent des informations complémentaires sur le
fonctionnement du système climatique. Néanmoins, la combinaison de leurs différents
traceurs reste problématique puisque chaque archive climatique possède ses propres
méthodes de datation, pas nécessairement cohérentes entre elles. Afin de pouvoir
discuter des mécanismes prenant place aux différentes latitudes lors d’un changement
climatique, nous avons besoin de faire des hypothèses de synchronisation entre les
différents enregistrements (changements climatiques synchrones…).
Récemment, un outils numérique basé sur une statistique Bayésienne (Datice) a permis
de produire une chronologie cohérente de référence pour les carottes de glace pour les
derniers 800 ka (AICC2012, Bazin et al., 2013, Veres et al., 2013). Grace à de nouveaux
développements, cet outil permet désormais d’intégrer différentes archives climatiques
(sédiments marins et lacustres, spéléothèmes, carottes de glace) dans le but de produire
des chronologies cohérentes multi-archives. Au travers de cette présentation nous
présentons la validation de ces développements par une application portant sur la
dernière Déglaciation en région Méditerranée. La dernière transition glaciaireinterglaciaire a été enregistrée par de nombreux traceurs au sein des sédiments marins,
lacustres et spéléothèmes de la région (Monticchio, MD90-917, Tenaghi Philippon,
Orhid, Sofular, Soreq, La Mine…). De plus, grâce à l’identification de tephras communs
entre ces différentes archives, nous avons été en mesures de produire une chronologie
multi-archives pour cette région indépendamment de toute hypothèse climatique de
synchronisation. Grâce à ce contexte chronologique commun nous mettons en évidence
que les hypothèses de synchronisation climatiques usuelles ne sont pas valables dans
cette région pour la dernière Déglaciation.
Les datations absolues au service du marché
de l’art: questions d’éthique?
1,[*]
Eric HUYSECOM
André RENOLD[3]
, Anne MAYOR[1], Irka HAJDAS[2], Arno SYNAL[2], Marc-
1 – Université de Genève, Laboratoire Archéologie et Peuplement de l’Afrique ;
2 – Ecole Polytechnique Fédérale - Zürich (ETH-Z), Laboratory of Ion Beam Physics ;
3 – Université de Genève, Centre du Droit de l’Art
[*] Orateur
email: [email protected]
Le pillage des objets archéologiques et ethnographiques issus des pays émergents et des
zones de conflits est favorisé par leur valorisation commerciale. Mais l’acheteur souhaite
obtenir des garanties sur l’authenticité́ de la piè ce convoité e avant d’engager des
montants financiers importants, car les faux ou copies récentes n’ont pas, ou très peu, de
valeur commerciale sur le marché́ de l’art. Or les datations « scientifiques » sont à mê me
de rassurer l’acquéreur.
C’est ainsi que, dès les années 1970, de nombreuses statuettes en terre cuite furent
datées à l’Université́ d’Oxford, par la mé thode de la thermoluminescence (TL). Dè s 1982,
les datations TL effectuées par ce laboratoire « académique » furent systématiquement
utilisées par les grandes maisons de vente aux enchères et les marchands ayant pignon
sur rue, ayant pour effet de faire exploser la valeur des pièces archéologiques datées.
Conséquence directe de cette escalade des prix : l’accélération des fouilles clandestines
sur les sites archéologiques.
Jusqu’à ré cemment, seule cette technique de datation é tait utilisé e dans le commerce de
l’art, les datations sur matière organique par la méthode du carbone 14 é tant trop
destructives pour les objets d’une valeur marchande importante. Le dé veloppement
ré cent de la technique de datation radiocarbone par spectromé trie de masse à
l’accélérateur (AMS), qui ne nécessite actuellement que quelques milligrammes de
matière, change complètement la donne. Depuis lors, des objets en matière organique
archéologiques et ethnographiques sont régulièrement datés pour être authentifiés,
étudiés et valorisées au sein de catalogues de vente aux enchères, ou d’expositions de
musées publics ou privés.
Cette intervention fera le point des questions soulevées par la datation des objets d’arts
par la méthode du radiocarbone et proposera quelques solutions possibles
satisfaisantes sur le plan déontologique.
Dater l’instrument de musique, un exemple
d’intégration d’une approche 14C
Stéphane VAIEDELICH, [1*], Emanuele MARCONI,2
1 – Responsable laboratoire de recherche et de restauration du musée de la musique.
ECR, USR3224 CRC, 221 avenue J.Jaures, 75019 Paris
2 – Conservator, National Music Museum Vermillion, South Dakota.
[*] Orateur
email : [email protected]
L’instrument de musique, objet d’usage est par nature difficile à dater. Si l’acception
d’instrument ancien est maintenant du langage courant, il ne recèle pas forcément une
identité claire et précise. Dès lors qu’il ne subit pas de période d’abandon, son usage
constant lui impose une modification régulière afin de l’adapter aux modes et aux styles
des musiques de son temps. Dès lors, la datation de son tout ou de ses parties est un
élément crucial permettant de lui donner une identité cohérente et de construire un
discours pertinent qu’il soit destiné aux spécialistes ou au grand public.
Pour les instruments en bois, représentant environ 80% des instruments de sa
collection, le musée de la musique pour répondre à ces questions, met en œuvre
régulièrement des mesures par dendrochronologie technique efficace mais réservée à
de rares essences de bois. La connaissance des gestes et des techniques de facture, le
croisement des informations matérielles avec les connaissances musicales comme
l’analyse des sources écrites apportent souvent des éléments diachroniques pertinents
permettant de sérier une période, une époque. Dans ce cadre, « pré-daté »même si les
datations envisagées ne remontent que très rarement au-delà du 17e siècle, la démarche
du 14C peut être pertinente.
Peu employée par le musée à ce jour elle a été utilisée pour l’étude d’un corpus
emblématique d’instruments provenant d’un orchestre Janissaire du 17e siècle
appartenant aux collections du célèbre musée Correr à Venise. Expérience que l’on se
propose de relater, en s’interrogeant sur la pertinence de son emploi dans d’autres cas
concrets.
Radiocarbon Dating of archaeological finds In
Lebanon
Rana BAYDOUN [*], Ziad EL MORR
Lebanese Atomic Energy Commission, National Council for Scientific Research, P.O.Box 11-8281, Riad
El Solh, Beirut, Lebanon
[*] Oratrice
Email : [email protected]
In December 2011, the Radiocarbon Dating Laboratory was established at the Lebanese
Atomic Energy Commission- National Council for Scientific Research (LAEC-CNRSL), under a
Technical cooperation project with the International Atomic Energy Agency (IAEA). The
method applied is the Conventional Radiocarbon Method, based on benzene synthesis and
measurement by Liquid Scintillation Counter (LSC). Different applications were carried out
related to ecological studies for example C-14 was used to assess the anthropogenic effect
of a cement industry on the surrounding area was achieved through the analysis of 160
samples of evergreen and seasonal tree leaves. Under regional cooperation project with the
IAEA, radiocarbon data for coastal aquifer were used to detect potential mixing, recharge
and pollution. Sediment, shells and vegetables fragments were dated to study some
geological events in Tunisia under a scientific cooperation with University of Sfax. Recently,
based on a signed agreement between CNRS and the Ministry of Culture – General
Directorate for Antiquities, the laboratory became involved in studying the national cultural
heritage through the dating of organic findings collected from Lebanese excavations. Our
aim through the participation in this seminar is presenting our laboratory, techniques and
some of our preliminary results on archaeological human bones from the roman period. This
will be done in order to enhance our expertise in the field, to share knowledge and
knowhow with other researchers, and further develop the archaeological application of
radiocarbon dating at the LAEC.
Archéologie des races canines: présentation
des résultats du projet XOLOTL sur l’origine
des chiens mexicains précolombiens.
Aurélie MANIN1,[*], Antoine ZAZZO1, Morgane OLLIVIER2, Fabiola BASTIAN2,
Olivier TOMBRET1, Christine LEFEVRE1
1 – UMR 7209, Sorbonne Universités – MNHN – CNRS, 55 rue Buffon CP55, 75005 Paris.
2 – Plateforme Palgène, ENS Lyon – CNRS, 46 allée d’Italie, 69364 Lyon Cedex 07.
[*] Oratrice
email: [email protected]
Alors que la reconnaissance et la traçabilité des races de chiens remontent à la fin du XIXe
siècle et à l’établissement des premiers registres généalogiques (stud-books), les vestiges
archéologiques amènent régulièrement à s’interroger sur l’ancienneté des formes de
chiens actuelles. Le chien nu mexicain, ou xoloitzcuintli, se caractérise entre autres par
une dentition anormale et remonterait au IVe siècle de notre ère. En combinant l’analyse
morphologique et génétique d’ossements de chiens mexicains précolombiens avec une
datation radiocarbone directe des spécimens, le projet XOLOTL (financé par le
programme ATM blanc 2016 du Muséum national d’Histoire naturelle) a pour but de
préciser l’ancienneté du xoloitzcuintli à partir de l’étude de huit spécimens de Tizayuca
(Hidalgo, Mexique).
Sept spécimens de chiens ont été datés par ECHoMICADAS. Si les âges obtenus (entre
370 et 1170 BP, soit 777-1631 cal. AD) ne remettent pas en cause les différentes phases
d’occupation du site identifiées par la méthode des types-variétés céramiques, ils
permettent de contrôler l’attribution des ossements à chacune des phases. Une fois le
cadre chronologique assuré, il devient possible d’examiner plus en détail les profils
morphologiques et génétiques des différents individus en fonction des périodes et leur
confrontation avec les races actuelles. Ces premiers résultats restent mitigés quant à
l’attribution des spécimens testés à la race actuelle des chiens nus mexicains. Ils
permettent toutefois d’apporter un éclairage sur l’origine d’une autre race, le chihuahua.
Considérations sur la datation du blanc de
plomb par la méthode du carbone 14 et
premiers résultats
Lucile BECK 1,[*], Ingrid CAFFY1, Christophe MOREAU1, Jean-Pascal DUMOULIN1,
Emmanuelle DELQUÉ-KOLIČ1, Victor GONZALEZ2 , Hélène GUICHARD3
1 – Laboratoire de Mesure du Carbone 14 (LMC14), LSCE/IPSL, CEA-CNRS-UVSQ, Université ParisSaclay, F-91191 Gif-sur-Yvette, France.
2 – C2RMF, Palais du Louvre, 14 quai François Mitterrand, 75001 Paris, France
3 – Département des Antiquités égyptiennes, Musée du Louvre, Pavillon Mollien, 75058 Paris cedex,
France
[*] Oratrice
email: [email protected]
Le blanc de plomb est un pigment blanc à base de carbonate de plomb. Il est composé
principalement de deux phases minérales, la cérusite PbCO3 et l’hydrocérusite
2PbCO3.Pb(OH)2. Dès l’Antiquité, et jusqu'à l'époque moderne, en dépit de sa toxicité, le
blanc de plomb a servi à fabriquer des pigments - abondamment utilisés dans les
peintures - et du fard blanc.
Contrairement à la plupart des pigments anciens, le blanc de plomb est obtenu par voie
de synthèse. Le processus d’élaboration est décrit par plusieurs auteurs (de l’Antiquité
au XIXè s.) et repose sur la transformation du plomb métallique en présence de vapeurs
d’acide acétique (vinaigre) dans un milieu en fermentation (fumier). La fermentation du
fumier produit de la chaleur et des dégagements de CO2 qui se combinent avec l’attaque
des vapeurs acétiques du vinaigre pour conduire à la formation des carbonates de
plomb. Dans ces conditions, le blanc de plomb se forme donc en piégeant du CO2
d’origine organique ce qui le rend en principe datable par la méthode du carbone 14.
Des premiers résultats très encourageants ont été obtenus sur des synthèses actuelles
réalisées selon divers procédés d’élaboration et sur des échantillons anciens. Ils seront
discutés lors de cette présentation.
La datation des alliages ferreux par le carbone
14: application aux objets de l’Empire khmer
entre le IXème et le XVème siècle de notre ère
(ANR IRANGKOR)
Emmanuelle DELQUÉ-KOLIČ 1 [*], Stéphanie LEROY2, Jean-Pascal DUMOULIN1,
Philippe DILLMANN2, Ingrid CAFFY1, Christophe MOREAU1, Lucile BECK1
1 – Laboratoire de Mesure du Carbone 14 (LMC14), LSCE/IPSL, CEA-CNRS-UVSQ, Université ParisSaclay, 91191 Gif-sur-Yvette, France.
2 - Laboratoire Archéomatériaux et Prévision de l’Altération (LAPA) (IRAMAT UMR5060 CNRS et
NIMBE UMR3685 CEA/CNRS), 91191 Gif sur Yvette, France.
[*] Oratrice
email: [email protected]
Elaboré et utilisé par l’homme depuis plusieurs millénaires, le fer a fait l’objet de
nombreuses études permettant de reconstituer les processus de fabrication et sa
circulation à travers le monde et les époques. Sa caractérisation par des procédés
physico-chimiques a complété les études archéologiques en apportant des indices
déterminants sur l’origine des minerais et les lieux et modes de fabrication et de
transformation. Par contre, son emploi comme matériau de datation est resté très
marginal. Pourtant, le fer contient du carbone incorporé dans la loupe de fer au moment
de la réduction du minerai et provenant du charbon de bois utilisé comme combustible
dans le four de réduction. Cependant, la faible teneur en carbone et l’hétérogénéité des
aciers anciens ont limité jusqu’à maintenant leur utilisation comme matériau de
datation pour le carbone 14.
Lors de la 2ème journée REFRAIN en 2014, une méthode originale pour dater les
alliages ferreux par le carbone 14, développée par le LAPA et le LMC14, avait été
présentée. Cette méthode fiable est basée sur la combinaison d’une analyse approfondie
de la matrice métallique et d’un prélèvement précis et rigoureux dans les zones les plus
carburées. Elle a permis jusqu’à maintenant de produire des datations pour plusieurs
études dont la circulation des barres de fer en Gaule méditerranéenne et la place du fer
dans les cathédrales gothiques.
Depuis 2014, la datation radiocarbone d’objets ferreux est utilisée dans le cadre d’un
projet ANR INTERNATIONAL IRANGKOR étudiant l’organisation des réseaux de
production et de distribution du fer dans l’Empire khmer entre le IXème et le XVème
siècle. Ce travail de grande ampleur nécessite une parfaite assise chronologique que la
datation 14C des objets ferreux rassemblés pour l’étude peut à présent fournir. Nous
présenterons les premiers résultats de datations obtenus sur des éléments
d’architecture du site d’Angkor, siège principal de l’Empire khmer, et montreront les
incertitudes que ces datations ont d’ores et déjà permis de lever.
Variations spatio-temporelles de l’âge de la matière
organique dans l’estuaire de Seine
Alexandre THIBAULT1*, Arnaud HUGUET1, Clara MICHEAU1,2, Edith PARLANTI2,
Sylvie DERENNE1
1
2
: METIS – UMR 7619 UPMC-CNRS-EPHE – 75252 Paris
: EPOC-LPTC - UMR 5805 - 33000 Bordeaux
[*] Contact poster
email : [email protected]
La matière organique (MO) joue un rôle clef sur la qualité de l’eau et les processus
biogéochimiques en milieu aquatique. Il est essentiel d’arriver à la caractériser,
particulièrement dans les estuaires qui conditionnent le transfert des composés
d’origine naturelle et anthropique du milieu continental au milieu océanique. L’étude de
la MO estuarienne est cependant rendue complexe par la grande diversité des composés
qui la constituent, son hétérogénéité et la forte variabilité de ses caractéristiques liée à
celle des paramètres environnementaux (salinité, turbidité…).
L’objectif de ce travail est d’étudier les variations spatio-temporelles des propriétés de
la MO, en particulier de l’âge de celle-ci dans l’estuaire de Seine. Pour y répondre, des
échantillons d’eau et de sédiment ont été prélevés tout au long de l’estuaire de Seine –
dans le bouchon vaseux (zone la plus turbide), en amont et en aval de ce dernier – au
cours de différentes périodes hydrologiques. Les échantillons d’eau ont été filtrés à 0,7
µm pour séparer la matière organique dissoute (MOD) et particulaire (MOP).
Au total, 21 échantillons prélevés lors de 3 campagnes (Janvier-Avril-Septembre 2015)
ont été datés au 14C sur la plateforme ARTEMIS du CNRS : 4 MOD, 9 MOP et 8 sédiments.
Ils montrent des f14C allant de 0,883 à 2. Les f14C supérieures à 1 sont postérieurs à 1950
et ont été calibrées avec la courbe PostBomb NH1, les f14C inférieures à 1 ont eux été
calibrées avec la courbe IntCal13. Au total, les âges AD des échantillons varient de 1018
± 30 AD jusqu’à 2010.
Les datations ont montré que les échantillons de MOD et de MOP sont postérieurs à
1950, la MOP étant plus ancienne que la MOD. Nous avons par ailleurs observé que l’âge
de la MOP variait le long de l’estuaire, cette dernière étant plus vieille dans le bouchon
vaseux qu’en amont et en aval de l’estuaire. Deux hypothèses sont possibles pour
expliquer cette différence d’âge : (1) une remobilisation de sédiments, plus anciens que
la MOP, plus importante dans le bouchon vaseux que dans le reste de l’estuaire
conduisant à un âge plus grand pour la MOP ; (2) une diminution de la production
autochtone de MO dans le bouchon vaseux due à un manque de lumière qui réduirait la
productivité primaire dans cette zone. Les sédiments ont pour leur part des âges très
variables (de 1018 ± 30 à 2009 ± 1 AD), beaucoup plus anciens que la MOD et la MOP.
Cette variabilité de l’âge de la MO sédimentaire pourrait être liée à des phénomènes de
remise en suspension des sédiments plus ou moins importants en fonction des
conditions hydrodynamiques dans l’estuaire. Ces résultats préliminaires seront à
confirmer après analyse de nouveaux échantillons de MOD, MOP et MO sédimentaire.
Plan d’accès
4ème JOURNÉE REFRAIN
21 novembre 2016
Campus du CNRS, bât 21,
IMAGIF, Gif-sur-Yvette