de 14C à Gif sur Yvette.
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de 14C à Gif sur Yvette.
Programme et volume des résumés 21 novembre 2016 sur le Campus du CNRS, bât 21, Gif-sur-Yvette Programme Lundi 21 novembre 2016 Matin 08:30 Accueil 09:00 Ouverture de la journée 09:10 Michel FONTUGNE, LSCE, Univ Paris-Saclay, Gif-sur-Yvette Du compteur proportionnel au C.R.S.: 60 ans de 14C à Gif-sur-Yvette. 09:40 Christophe MOREAU, LMC14, Gif-sur-Yvette Programme d’assurance qualité des laboratoires Radiocarbone. Sixième campagne d’intercomparaison (SIRI) : Résultats du LMC14 09:55 François THIL, LSCE, Univ Paris-Saclay, Gif-sur-Yvette Performances et premiers résultats du couplage GIS/ECHoMICADAS pour les mesures14C de micro-échantillons (<100µg de carbone) 10:10 Sophie CERSOY, AASPE, MNHN Paris Datation 14C de micro-échantillons de collagène sur ECHoMICADAS : premiers résultats 10:25 Pause-café 10:55 Jean-Claude LEFEVRE, ARAR, Univ Lyon 2, Lyon Utilisation du déficit d’activité du radiocarbone dans la végétation comme bio-senseur du dégazage de CO2: exemple de La Solfatara (Naples, Italie) 11:10 Jérémy JACOB, ISTO, Univ Orléans, Orléans Chronologie du dépôt de sédiments dans un bassin de décantation du réseau d’assainissement d'Orléans. 11:25 Nadine TISNÉRAT-LABORDE, LSCE, Univ Paris-Saclay, Gif-sur-Yvette How to use bomb radiocarbon to build an accurate chronology from marine and continental recent carbonate archives? 11:40 Elisabeth MICHEL, LSCE, Univ Paris-Saclay, Gif-sur-Yvette Ventilation de l’océan austral au cours de la déglaciation 11:55 Lucie BAZIN, LSCE, Univ Paris-Saclay, Gif-sur-Yvette Datice multi-archives : La dernière déglaciation en région Méditerranée 12:10 Pause déjeuner Après-midi 14:00 Eric HUYSECOM, Archéologie et Peuplement de l’Afrique, Univ Genève Les datations absolues au service du marché de l’art: questions d’éthique? 14:50 Stéphane VAIEDELICH, USR3224, CRC, Paris Dater l’instrument de musique, un exemple d’intégration d’une approche 14C 15:05 Rana BAYDOUN, Lebanese Atomic Energy Commission, Beirut, Lebanon Radiocarbon Dating of archaeological finds In Lebanon 15:20 Aurélie MANIN, AASPE, MNHN, Paris Archéologie des races canines: présentation des résultats du projet XOLOTL sur l’origine des chiens mexicains précolombiens. 15:35 Lucile BECK, LMC14, Gif-sur-Yvette Considérations sur la datation du blanc de plomb par la méthode du carbone 14 et premiers résultats 15:50 Emmanuelle DELQUÉ-KOLIČ, LMC14, Gif-sur-Yvette La datation des alliages ferreux par le carbone 14: application aux objets de l’Empire khmer entre le IXème et le XVème siècle de notre ère 16:05 Pause-café 16:35 Visite ECHoMICADAS Poster Alexandre THIBAULT, METIS, UPMC, Paris Variations spatio-temporelles de l’âge de la matière organique dans l’estuaire de Seine Volume des résumés Du compteur proportionnel au C.R.S.: 60 ans de 14C à Gif-sur-Yvette. Michel FONTUGNE1[*] & Christine HATTE1 1 – LSCE-Laboratoire des Science du Climat et de l’Environnement. Parc CNRS ; 91190-Gif/Yvette [*] Orateur email: [email protected] Sous les impulsions parallèles de Jean Coursaget et de Jacques Labeyrie, qui seront nommés respectivement directeur du Service de biologie et directeur la Section d’Electronique Physique à Saclay, les premières installations opérationnelles de datation 14C voient le jour en 1954, cinq ans après l'article de Willard Frank Libby annonçant la "naissance de la datation par le radiocarbone", et 6 ans avant qu'il ne reçoive le prix Nobel pour cette découverte. Le CNRS & le CEA la même année vont créer un laboratoire de datation par le radiocarbone dirigé par J. Coursaget. Néanmoins, les deux laboratoires initialement installés au Fort de Chatillon ne vont pas rapidement fusionner, mais migreront à Saclay avant de rejoindre le Centre des Faibles Radioactivités sur le campus du CNRS de Gif-sur-Yvette, dans le bâtiment 12, au début des années 1960. Dirigé par Georgette Délibrias, le laboratoire unifié se distinguera à la fois par les avancées technologiques qu'il produira (perfectionnement des compteurs proportionnels, premiers développements de la scintillation liquide, laboratoires souterrains…) et par les contributions scientifiques majeures qu'il apportera en Géochimie (le 14C d’origine nucléaire utilisé comme traceur circulation atmosphérique et marine), en Archéologie et Préhistoire (chronologie des phases culturelles et peuplements) et en Sciences de la Terre (chronologie de l’activité de volcanique en France et dans le monde, évolution de la végétation et des paysages, du niveau marin au cours des 30000 dernières années…). Toujours dans l'air de son temps, le laboratoire de 14C évoluera, diversifiera ses activités et accueillera en 1981 un des premiers spectromètres de masse par accélérateur (AMS), le Tandétron qui sera installé au bâtiment 30. Ce nouvel outil permettait de diviser par mille la taille des échantillons, passant ainsi du gramme au milligramme. Ce sera l'ère de la datation des peintures rupestres et des chronologies des enregistrements climatiques passés. Néanmoins, cette nouvelle technique ne remplacera pas totalement le comptage radioactif (comptage ß) qui développera et maintiendra ses activités jusqu’en 2008. En 2003, le Tandétron est démantelé, les laboratoires de chimie continuent leurs activités, la mesure physique est déléguée au LMC14 (ARTEMIS) à Saclay et à des laboratoires étrangers. En s'associant avec GEOPS (Paris Sud) et le laboratoire AASPE (MNHN), le LSCE accueille en juillet 2015, ECHoMICADAS, un Compact Radiocarbon System, capable de mesurer quelques microgrammes de carbone. La chaine complète de la datation radiocarbone est reconstruite. Une nouvelle époque s'ouvre! Ces 60 ans d'histoire technologique, scientifique et humaine, émaillés d'anecdotes et de références historiques vous seront résumés en moins d’une période. Programme d’assurance qualité des laboratoires Radiocarbone. Sixième campagne d’intercomparaison (SIRI) : Résultats du LMC14 Christophe MOREAU1,[*], Lucile BECK1, Ingrid CAFFY1, Emmanuelle DELQUEKOLIC1, Jean-Pascal DUMOULIN1, Stéphane HAIN1, Solène MUSSARD1, Marion PERRON1, Valérie SETTI1, Marc SIEUDAT1 et Bruno THELLIER1 1 – Plateforme Nationale LMC14, LSCE Bât. 450 porte 4E, CEA / Saclay 91191 Gif-sur-Yvette cedex - France. [*] Orateur email: [email protected] Depuis plusieurs décennies, la communauté du radiocarbone effectue des campagnes d’intercomparaison des différents laboratoires de préparation et de mesures par compteur à scintillation liquide ou par spectrométrie de masse par accélérateur. La sixième campagne nommée SIRI a débuté en Juin 2012 et s’est achevée presque quatre ans après avec les premiers retours de résultats. Le Laboratoire de Mesure du Carbone 14, plateforme nationale dédiée à la préparation et à la mesure d’échantillons en vue de leur dosage par Spectrométrie de Masse par Accélérateur pour la communauté française a participé à cette campagne. Les résultats de ces mesures seront présentés et comparés au premier bilan fourni par les organisateurs de ce programme. Performances et premiers résultats du couplage GIS/ECHoMICADAS pour les mesures14C de micro-échantillons (<100µg de carbone) François THIL1[*], Christine HATTE1, Nadine TISNERAT-LABORDE1, Sophie CERSOY2, Caroline GAUTHIER1 , Evelyne KALTNECKER1, Lise MISSIAN1 , Edwige PONS-BRANCHU1, Natalia VASQUEZ RIVIEROS1, Claire WAELBROECK1, Antoine ZAZZO2 1 – Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement, LSCE/IPSL, CEA-CNRS-UVSQ, Université Paris Saclay, F-91198 Gif-sur-Yvette, France. 2 – Archéozoologie, Archéobotanique : Sociétés, Pratiques et Environnements (AASPE, UMR 7209), Sorbonne Universités, Muséum national d’Histoire naturelle, CNRS, CP 55 ou 56, 55 rue Buffon, F75005 Paris, France. [*] Orateur email: [email protected] L’instrument ECHoMICADAS, a été installé en Juillet 2015 sur le site du LSCE (Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement). Il s’agit d’un SMA de nouvelle génération, acquis en collaboration par GEOPS 1, AASPE et le LSCE. Mesurés sur cet instrument, les échantillons contenant entre 0.4 et un milligramme de carbone sont généralement transformés sous forme graphite mais la possibilité de coupler ce spectromètre à un système d’introduction gaz (GIS) permet d’abaisser la masse en carbone des échantillons mesurés à quelques microgrammes de carbone. Le GIS d’ECHoMICADAS propose deux systèmes d’introduction des gaz : via le couplage avec un analyseur élémentaire et via un système de « casse tube » appelé « tube cracking ». Le premier permet d’analyser directement un échantillon de matière organique traité ou non traité en récupérant le CO2 issu de sa combustion dans l’analyseur. Le second couplage nécessite une conversion préalable en CO2 et une récupération du gaz en tube scellé. Dans les deux cas, le CO2 de l'échantillon est mélangé avec environ 96% d’hélium dans la seringue du GIS et injecté via un capillaire dans la source d’ECHoMICADAS au niveau d’une cible « gaz ». Les premiers résultats sur les blancs et les standards ont permis d’inventorier les différentes sources de contamination et de les quantifier. Quelques résultats sur une étude de faisabilité concernant des échantillons de type foraminifères et spéléothèmes seront également présentés. GEOPS: Géosciences Paris Sud, UMR 8148 CNRS-UPSUD, Campus Universitaire d’Orsay, F-91405, Orsay Cedex, France. 1 Datation 14C de micro-échantillons de collagène sur ECHoMICADAS : premiers résultats Sophie CERSOY1,[*], Antoine ZAZZO1, Juan ROFES1, Anne TRESSET1, Caroline GAUTHIER2, Evelyne KALTNECKER2, François THIL2, Nadine TISNÉRAT-LABORDE2 1 – Archéozoologie, Archéobotanique : Sociétés, Pratiques et Environnements (AASPE, UMR 7209), Sorbonne Universités, Muséum national d’Histoire naturelle, CNRS, CP 55 ou 56, 55 rue Buffon, F75005 Paris, France. 2 – Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement, LSCE/IPSL, CEA-CNRS-UVSQ, Université Paris Saclay, F-91198 Gif-sur-Yvette, France. [*] Oratrice email : [email protected] Les microvertébrés sont d’excellents marqueurs environnementaux et climatiques. Par ailleurs, leur histoire phylogéographique récente n’est pas toujours bien cernée. La datation directe de leurs restes retrouvés en contexte archéologique permettrait d’inscrire les reconstructions associées à leur découverte dans une chronologie absolue. La datation 14C de micro-échantillons osseux représente aujourd'hui un défi car elle nécessite de pouvoir extraire suffisamment de collagène purifié de toute contamination. Une hémimandibule de musaraigne pèse entre 10 et 30 mg selon les espèces, et contient donc quelques milligrammes de collagène pour un os frais. Le cas des os archéologiques, au sein desquels le collagène est souvent dégradé et/ou présent en moindre quantité, est encore plus défavorable. En conséquence, la quantité de carbone que l’on peut extraire de tels os pour la datation rend la mesure délicate sur un SMA conventionnel. Pour cette raison, il était nécessaire d’une part d’optimiser la quantité de collagène extrait et d’autre part d’optimiser la mesure du 14C résiduel dans les échantillons. Les résultats de l’optimisation des protocoles d’extraction ont déjà fait l’objet de différentes présentations (REFRAIN, Lyon, 2015 ; Radiocarbon, Dakar, 2015) et une publication est acceptée dans Radiocarbon (Cersoy et al., sous presse). Ils seront donc rapidement évoqués. Nous nous attarderons ici sur la deuxième étape du projet c’est-à-dire l’optimisation de la dernière étape de préparation et de la datation sur ECHoMICADAS. Les difficultés liées à la manipulation de microquantités de collagène, les risques de contamination ainsi que la graphitisation sur l’équipement AGE 3 pour la mesure en mode « solide » seront exposées. Les résultats des tests effectués sur des os de macromammifères d’âges consensus (VIRI) seront ensuite présentés. Enfin, l’application au cas d’échantillons de musaraignes archéologiques et l’intérêt de ces premières dates pour appréhender la recolonisation post-glaciaire par différentes espèces de musaraignes seront abordés. Financements : LabEx ANR-10-LABX-0003-BCDiv (SC), Action Thématique Muséum (ATM) Minéral-Vivant “DécorAtrice” et bourse post-doctorale Marie Curie (MCA-IEF FP7/2007-2013 Project n° 629604) de la Commission Européenne (JR) Utilisation du déficit d’activité du radiocarbone dans la végétation comme bio-senseur du dégazage de CO2: exemple de La Solfatara (Naples, Italie) Jean-Claude LEFEVRE1,[*], Pierre-Yves GILLOT2, Carlo CARDELLINI3, Marceau GRESSE2, Louis LESAGE2, Giovani CHIODINI4, Christine OBERLIN1 1- Univ Lyon, CNRS, ARAR UMR 5138, Centre de Datation par le Radiocarbone 2- Université Paris Saclay, GEOPS, Université Paris Sud, CNRS 3- Università di Perugia, Dipartimento di Fisica e Geologica 4- Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologia Sezione di Bologna, INGV [*] Orateur email : [email protected] Afin de déterminer avec précision les variations d'émission de CO2 du sol en zone volcanique active, nous proposons une approche basée sur le déficit de radiocarbone enregistré par les plantes dans et autour du volcan de la Solfatara (Campi Flegrei, Naples, Italie). Nous avons, durant deux années, échantillonné des graminées (poaceae) sur 17 sites. Les mesures d’activité 14C par LSC ont été réalisées sur ces échantillons. Le déficit en radiocarbone déterminé sur les plantes, par rapport à l'activité de l'atmosphère en 14C varie de 6,6 à 51,6%. Nous avons ensuite comparé ces résultats aux mesures instantanées de flux de CO2 par ACM (mesure infrarouge dans une chambre d'accumulation) réalisées au moment de l'échantillonnage sur chaque site. Les résultats montrent une nette corrélation (r = 0,88) entre les flux de CO2 sortant du sol et l'activité du 14C. La détermination de l’appauvrissement en radiocarbone des plantes fournit une estimation du taux de CO2 sur quelques mètres carrés, intégrant aussi sur quelques mois les incidences météorologiques. Il peut donc devenir un bio-capteur efficace et peut être utilisé comme un proxy à la cartographie temporelle du CO2 émis par les sols en zone volcanique. Chronologie du dépôt de sédiments dans un bassin de décantation du réseau d’assainissement d'Orléans. Jérémy JACOB1,[*], Anaëlle SIMONNEAU1, Alexandre THIBAULT1, Claude LE MILBEAU1, Christian DI GIOVANNI1, Pierre SABATIER2, Jean-Louis REYSS3, Luigi ARDITO4, Cédric MORIO5 1 ISTO, UMR 7327 du CNRS/INSU, Université d’Orléans, BRGM, Orléans, France. 2 EDYTEM, Université Savoie Mont Blanc, CNRS, Le Bourget du Lac, France. 3 LSCE, Université de Versailles Saint-Quentin, CEA-CNRS, Gif-sur-Yvette, France. 4 Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM). 5 Aggl’O, Direction du Cycle de l’Eau et des Réseaux d’Energie, La Chapelle Saint Mesmin, France [*] Orateur email: [email protected] Les débats actuels sur l’Anthropocène amènent les sédimentologues et paléoenvironnementalistes vers des fenêtres temporelles contemporaines et sur des territoires davantage marqués par les activités humaines. Parmi ceux-ci, la ville est caractérisée par une dynamique des matières, éléments, et rapports isotopiques singulière. En considérant que les réseaux d’assainissement sont assimilables à des réseaux de drainage qui collectent les matières consommées et produites du bassin versant "ville", nous proposons que les accumulations sédimentaires dans les réseaux d’assainissement constituent des archives intégrées et multi-thématiques de l’Anthropocène dans lesquelles l’empreinte anthropique est exacerbée. Le premier défi dans l’étude de ces accumulations sédimentaires réside dans la datation des dépôts. La chambre à sable d’Orléans est un bassin de décantation situé en amont des stations d’épuration, d’environ 17m de profondeur qui draine la majeure partie du nord de l’agglomération orléanaise à travers un réseau unitaire. Les sédiments accumulés depuis 1942 n’avaient jamais été curés jusqu’à 2015. Afin de comprendre la dynamique d’accumulation des sédiments dans la chambre à sable, nous avons d’abord prélevé deux carottes sédimentaires de 70 (A) et 250 cm (B) avant curage puis une carotte de 150 cm (C) prélevée près d’un an après les opérations de curage. Le sédiment est constitué d’alternances de sables grossiers, de lamines à grains plus fins, et de passées très organiques et suggère une mise en place événementielle. Le 7Be n’est présent que dans l’échantillon le plus superficiel de la carotte A. Dans la carotte C, les échantillons du faciès minéral supérieur affichent des teneurs significatives en 7Be (automne-hiver), au contraire des échantillons du faciès organique inférieur (printemps et l’été). Ceci suggère une origine saisonnière des alternances organiques/grossières. Les 30 datations 14C obtenues se distribuent de manière logique avec la profondeur, les plus anciennes correspondant au début des années 80. Ces résultats nous permettent de confirmer que les sédiments déposés dans la chambre à sable suivent une logique temporelle, rendant possible des reconstructions paléoenvironnementales en contexte fortement anthropisé, sur des gammes de temps et résolutions rarement atteintes dans des archives naturelles. How to use bomb radiocarbon to build an accurate chronology from marine and continental recent carbonate archives? Nadine TISNÉRAT-LABORDE1,[*], Edwige PONS-BRANCHU1, François THIL1, Eric DOUVILLE1, Gilles BULTEZ2, Norbert FRANK3, Cécile GONZALEZ-ROUBAUD1, Jason HALL-SPENCER4, Paolo MONTAGNA1, 5, Pierre SABATIER6 1 – Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement, LSCE/IPSL, CEA-CNRS-UVSQ, Université Paris Saclay, Gif-sur-Yvette, France. 2 – Château de Versailles, Versailles, France. 3 – Institut für Umweltphysik, Universität Heidelberg, Heidelberg, Germany. 4 – Marine Biology and Ecology Research Centre, University of Plymouth, Plymouth, UK. 5 – Istituto di Scienze Marine, CNR, Bologna, Italy. 3 – Laboratoire EDYTEM, UMR 5204, CISM, Université de Savoie, 73376 Le Bourget du Lac, France. [*] Oratrice email: [email protected] Robust chronologies are crucial for the correct interpretation of climate and environmental proxy records and for their detailed reconstructions. Marine and continental carbonates, such as zooxanthellate corals and speleothems, are known to be ideal climate or environmental archives due to their linear extension enabling the construction of high-resolution proxy-based time series. On the other hand, deep-sea corals (DSC) do not develop a clear annual skeletal banding, and counting thin laminae in speleothems is often complicated and yields inaccurate age control. Building a chronological framework remains therefore a key issue. Here, we emphasize the possibility of building accurate chronological frameworks for modern corals and recent carbonate concretions by combining 14C, 230Th/U and/or 210Pb-226Ra or laminae counting dating. We present results obtained from two species of cold-water corals, i.e. Madrepora oculata and Lophelia pertusa, collected alive in 2007 at Røst Reef (Norwegian Sea, 67°N, 9°E, 350 m of depth) during the ARK-XXII/1a cruise on the RV Polarstern and those obtained from 70 years old speleothem collected in an underground gallery of the Versailles Palace (France). This work highlights the value added by the combination of different chronological tools to provide information on the growth rate and age of marine and continental carbonate archives. Ventilation de l’océan austral au cours de la déglaciation Elisabeth MICHEL1,[*], Giuseppe SIANI2, Ricardo dE POL-HOLZ3, Martine PATERNE1, Alain MAZAUD1 1 LSCE, Domaine du CNRS, Gif/Yvette, France. 2 GEOPS, PARIS SUD Orsay, France 3 Magellanes Universidad, Punta Arenas, Chile [*] Oratrice email : [email protected] L’océan Austral joue un rôle central dans les échanges de chaleur et de CO2 océan profond–atmosphère de par la remontée des eaux profondes, conséquence des vents d’Ouest et de la force de Coriolis. Pendant la dernière déglaciation la circulation océanique a connu une grande réorganisation et l’océan a dégazé une quantité importante de CO2. Nous présentons ici une reconstruction de ces changements pour les 1500 premiers mètres de l’océan Austral, ainsi que quelques résultats préliminaires pour les eaux plus profondes, basée sur les enregistrements isotopiques du carbone de carottes sédimentaires marines. Ce genre de reconstitution nécessite impérativement de connaître l’évolution de l’âge réservoir des eaux de surface à l’endroit des enregistrements considérés. Pour cela la reconnaissance des niveaux de tephras dans les Carottes marines et l’attribution à l’éruption correspondante datée à terre est indispensable. Datice multi-archives : La dernière déglaciation en région Méditerranée Lucie BAZIN1,[*], Giuseppe SIANI2, Amaelle LANDAIS1, Franck BASSINOT1, Dominique GENTY1, Aline GOVIN1, Elisabeth MICHEL1, Sébastien NOMADE1, Claire WAELBROECK1 1 – IPSL/LSCE, UMR8212, CEA-CNRS-UVSQ, 91191 Gif-sur-Yvette, France. 2 – Université Paris-Sud, Laboratoire GEOPS, UMR8148, Orsay, 91405, France. [*] Oratrice email: [email protected] Les variations climatiques passées sont enregistrées au sein de différentes archives climatiques à la surface de la planète. Elles nous fournissent différents traceurs soumis à différentes influences, qui nous apportent des informations complémentaires sur le fonctionnement du système climatique. Néanmoins, la combinaison de leurs différents traceurs reste problématique puisque chaque archive climatique possède ses propres méthodes de datation, pas nécessairement cohérentes entre elles. Afin de pouvoir discuter des mécanismes prenant place aux différentes latitudes lors d’un changement climatique, nous avons besoin de faire des hypothèses de synchronisation entre les différents enregistrements (changements climatiques synchrones…). Récemment, un outils numérique basé sur une statistique Bayésienne (Datice) a permis de produire une chronologie cohérente de référence pour les carottes de glace pour les derniers 800 ka (AICC2012, Bazin et al., 2013, Veres et al., 2013). Grace à de nouveaux développements, cet outil permet désormais d’intégrer différentes archives climatiques (sédiments marins et lacustres, spéléothèmes, carottes de glace) dans le but de produire des chronologies cohérentes multi-archives. Au travers de cette présentation nous présentons la validation de ces développements par une application portant sur la dernière Déglaciation en région Méditerranée. La dernière transition glaciaireinterglaciaire a été enregistrée par de nombreux traceurs au sein des sédiments marins, lacustres et spéléothèmes de la région (Monticchio, MD90-917, Tenaghi Philippon, Orhid, Sofular, Soreq, La Mine…). De plus, grâce à l’identification de tephras communs entre ces différentes archives, nous avons été en mesures de produire une chronologie multi-archives pour cette région indépendamment de toute hypothèse climatique de synchronisation. Grâce à ce contexte chronologique commun nous mettons en évidence que les hypothèses de synchronisation climatiques usuelles ne sont pas valables dans cette région pour la dernière Déglaciation. Les datations absolues au service du marché de l’art: questions d’éthique? 1,[*] Eric HUYSECOM André RENOLD[3] , Anne MAYOR[1], Irka HAJDAS[2], Arno SYNAL[2], Marc- 1 – Université de Genève, Laboratoire Archéologie et Peuplement de l’Afrique ; 2 – Ecole Polytechnique Fédérale - Zürich (ETH-Z), Laboratory of Ion Beam Physics ; 3 – Université de Genève, Centre du Droit de l’Art [*] Orateur email: [email protected] Le pillage des objets archéologiques et ethnographiques issus des pays émergents et des zones de conflits est favorisé par leur valorisation commerciale. Mais l’acheteur souhaite obtenir des garanties sur l’authenticité́ de la piè ce convoité e avant d’engager des montants financiers importants, car les faux ou copies récentes n’ont pas, ou très peu, de valeur commerciale sur le marché́ de l’art. Or les datations « scientifiques » sont à mê me de rassurer l’acquéreur. C’est ainsi que, dès les années 1970, de nombreuses statuettes en terre cuite furent datées à l’Université́ d’Oxford, par la mé thode de la thermoluminescence (TL). Dè s 1982, les datations TL effectuées par ce laboratoire « académique » furent systématiquement utilisées par les grandes maisons de vente aux enchères et les marchands ayant pignon sur rue, ayant pour effet de faire exploser la valeur des pièces archéologiques datées. Conséquence directe de cette escalade des prix : l’accélération des fouilles clandestines sur les sites archéologiques. Jusqu’à ré cemment, seule cette technique de datation é tait utilisé e dans le commerce de l’art, les datations sur matière organique par la méthode du carbone 14 é tant trop destructives pour les objets d’une valeur marchande importante. Le dé veloppement ré cent de la technique de datation radiocarbone par spectromé trie de masse à l’accélérateur (AMS), qui ne nécessite actuellement que quelques milligrammes de matière, change complètement la donne. Depuis lors, des objets en matière organique archéologiques et ethnographiques sont régulièrement datés pour être authentifiés, étudiés et valorisées au sein de catalogues de vente aux enchères, ou d’expositions de musées publics ou privés. Cette intervention fera le point des questions soulevées par la datation des objets d’arts par la méthode du radiocarbone et proposera quelques solutions possibles satisfaisantes sur le plan déontologique. Dater l’instrument de musique, un exemple d’intégration d’une approche 14C Stéphane VAIEDELICH, [1*], Emanuele MARCONI,2 1 – Responsable laboratoire de recherche et de restauration du musée de la musique. ECR, USR3224 CRC, 221 avenue J.Jaures, 75019 Paris 2 – Conservator, National Music Museum Vermillion, South Dakota. [*] Orateur email : [email protected] L’instrument de musique, objet d’usage est par nature difficile à dater. Si l’acception d’instrument ancien est maintenant du langage courant, il ne recèle pas forcément une identité claire et précise. Dès lors qu’il ne subit pas de période d’abandon, son usage constant lui impose une modification régulière afin de l’adapter aux modes et aux styles des musiques de son temps. Dès lors, la datation de son tout ou de ses parties est un élément crucial permettant de lui donner une identité cohérente et de construire un discours pertinent qu’il soit destiné aux spécialistes ou au grand public. Pour les instruments en bois, représentant environ 80% des instruments de sa collection, le musée de la musique pour répondre à ces questions, met en œuvre régulièrement des mesures par dendrochronologie technique efficace mais réservée à de rares essences de bois. La connaissance des gestes et des techniques de facture, le croisement des informations matérielles avec les connaissances musicales comme l’analyse des sources écrites apportent souvent des éléments diachroniques pertinents permettant de sérier une période, une époque. Dans ce cadre, « pré-daté »même si les datations envisagées ne remontent que très rarement au-delà du 17e siècle, la démarche du 14C peut être pertinente. Peu employée par le musée à ce jour elle a été utilisée pour l’étude d’un corpus emblématique d’instruments provenant d’un orchestre Janissaire du 17e siècle appartenant aux collections du célèbre musée Correr à Venise. Expérience que l’on se propose de relater, en s’interrogeant sur la pertinence de son emploi dans d’autres cas concrets. Radiocarbon Dating of archaeological finds In Lebanon Rana BAYDOUN [*], Ziad EL MORR Lebanese Atomic Energy Commission, National Council for Scientific Research, P.O.Box 11-8281, Riad El Solh, Beirut, Lebanon [*] Oratrice Email : [email protected] In December 2011, the Radiocarbon Dating Laboratory was established at the Lebanese Atomic Energy Commission- National Council for Scientific Research (LAEC-CNRSL), under a Technical cooperation project with the International Atomic Energy Agency (IAEA). The method applied is the Conventional Radiocarbon Method, based on benzene synthesis and measurement by Liquid Scintillation Counter (LSC). Different applications were carried out related to ecological studies for example C-14 was used to assess the anthropogenic effect of a cement industry on the surrounding area was achieved through the analysis of 160 samples of evergreen and seasonal tree leaves. Under regional cooperation project with the IAEA, radiocarbon data for coastal aquifer were used to detect potential mixing, recharge and pollution. Sediment, shells and vegetables fragments were dated to study some geological events in Tunisia under a scientific cooperation with University of Sfax. Recently, based on a signed agreement between CNRS and the Ministry of Culture – General Directorate for Antiquities, the laboratory became involved in studying the national cultural heritage through the dating of organic findings collected from Lebanese excavations. Our aim through the participation in this seminar is presenting our laboratory, techniques and some of our preliminary results on archaeological human bones from the roman period. This will be done in order to enhance our expertise in the field, to share knowledge and knowhow with other researchers, and further develop the archaeological application of radiocarbon dating at the LAEC. Archéologie des races canines: présentation des résultats du projet XOLOTL sur l’origine des chiens mexicains précolombiens. Aurélie MANIN1,[*], Antoine ZAZZO1, Morgane OLLIVIER2, Fabiola BASTIAN2, Olivier TOMBRET1, Christine LEFEVRE1 1 – UMR 7209, Sorbonne Universités – MNHN – CNRS, 55 rue Buffon CP55, 75005 Paris. 2 – Plateforme Palgène, ENS Lyon – CNRS, 46 allée d’Italie, 69364 Lyon Cedex 07. [*] Oratrice email: [email protected] Alors que la reconnaissance et la traçabilité des races de chiens remontent à la fin du XIXe siècle et à l’établissement des premiers registres généalogiques (stud-books), les vestiges archéologiques amènent régulièrement à s’interroger sur l’ancienneté des formes de chiens actuelles. Le chien nu mexicain, ou xoloitzcuintli, se caractérise entre autres par une dentition anormale et remonterait au IVe siècle de notre ère. En combinant l’analyse morphologique et génétique d’ossements de chiens mexicains précolombiens avec une datation radiocarbone directe des spécimens, le projet XOLOTL (financé par le programme ATM blanc 2016 du Muséum national d’Histoire naturelle) a pour but de préciser l’ancienneté du xoloitzcuintli à partir de l’étude de huit spécimens de Tizayuca (Hidalgo, Mexique). Sept spécimens de chiens ont été datés par ECHoMICADAS. Si les âges obtenus (entre 370 et 1170 BP, soit 777-1631 cal. AD) ne remettent pas en cause les différentes phases d’occupation du site identifiées par la méthode des types-variétés céramiques, ils permettent de contrôler l’attribution des ossements à chacune des phases. Une fois le cadre chronologique assuré, il devient possible d’examiner plus en détail les profils morphologiques et génétiques des différents individus en fonction des périodes et leur confrontation avec les races actuelles. Ces premiers résultats restent mitigés quant à l’attribution des spécimens testés à la race actuelle des chiens nus mexicains. Ils permettent toutefois d’apporter un éclairage sur l’origine d’une autre race, le chihuahua. Considérations sur la datation du blanc de plomb par la méthode du carbone 14 et premiers résultats Lucile BECK 1,[*], Ingrid CAFFY1, Christophe MOREAU1, Jean-Pascal DUMOULIN1, Emmanuelle DELQUÉ-KOLIČ1, Victor GONZALEZ2 , Hélène GUICHARD3 1 – Laboratoire de Mesure du Carbone 14 (LMC14), LSCE/IPSL, CEA-CNRS-UVSQ, Université ParisSaclay, F-91191 Gif-sur-Yvette, France. 2 – C2RMF, Palais du Louvre, 14 quai François Mitterrand, 75001 Paris, France 3 – Département des Antiquités égyptiennes, Musée du Louvre, Pavillon Mollien, 75058 Paris cedex, France [*] Oratrice email: [email protected] Le blanc de plomb est un pigment blanc à base de carbonate de plomb. Il est composé principalement de deux phases minérales, la cérusite PbCO3 et l’hydrocérusite 2PbCO3.Pb(OH)2. Dès l’Antiquité, et jusqu'à l'époque moderne, en dépit de sa toxicité, le blanc de plomb a servi à fabriquer des pigments - abondamment utilisés dans les peintures - et du fard blanc. Contrairement à la plupart des pigments anciens, le blanc de plomb est obtenu par voie de synthèse. Le processus d’élaboration est décrit par plusieurs auteurs (de l’Antiquité au XIXè s.) et repose sur la transformation du plomb métallique en présence de vapeurs d’acide acétique (vinaigre) dans un milieu en fermentation (fumier). La fermentation du fumier produit de la chaleur et des dégagements de CO2 qui se combinent avec l’attaque des vapeurs acétiques du vinaigre pour conduire à la formation des carbonates de plomb. Dans ces conditions, le blanc de plomb se forme donc en piégeant du CO2 d’origine organique ce qui le rend en principe datable par la méthode du carbone 14. Des premiers résultats très encourageants ont été obtenus sur des synthèses actuelles réalisées selon divers procédés d’élaboration et sur des échantillons anciens. Ils seront discutés lors de cette présentation. La datation des alliages ferreux par le carbone 14: application aux objets de l’Empire khmer entre le IXème et le XVème siècle de notre ère (ANR IRANGKOR) Emmanuelle DELQUÉ-KOLIČ 1 [*], Stéphanie LEROY2, Jean-Pascal DUMOULIN1, Philippe DILLMANN2, Ingrid CAFFY1, Christophe MOREAU1, Lucile BECK1 1 – Laboratoire de Mesure du Carbone 14 (LMC14), LSCE/IPSL, CEA-CNRS-UVSQ, Université ParisSaclay, 91191 Gif-sur-Yvette, France. 2 - Laboratoire Archéomatériaux et Prévision de l’Altération (LAPA) (IRAMAT UMR5060 CNRS et NIMBE UMR3685 CEA/CNRS), 91191 Gif sur Yvette, France. [*] Oratrice email: [email protected] Elaboré et utilisé par l’homme depuis plusieurs millénaires, le fer a fait l’objet de nombreuses études permettant de reconstituer les processus de fabrication et sa circulation à travers le monde et les époques. Sa caractérisation par des procédés physico-chimiques a complété les études archéologiques en apportant des indices déterminants sur l’origine des minerais et les lieux et modes de fabrication et de transformation. Par contre, son emploi comme matériau de datation est resté très marginal. Pourtant, le fer contient du carbone incorporé dans la loupe de fer au moment de la réduction du minerai et provenant du charbon de bois utilisé comme combustible dans le four de réduction. Cependant, la faible teneur en carbone et l’hétérogénéité des aciers anciens ont limité jusqu’à maintenant leur utilisation comme matériau de datation pour le carbone 14. Lors de la 2ème journée REFRAIN en 2014, une méthode originale pour dater les alliages ferreux par le carbone 14, développée par le LAPA et le LMC14, avait été présentée. Cette méthode fiable est basée sur la combinaison d’une analyse approfondie de la matrice métallique et d’un prélèvement précis et rigoureux dans les zones les plus carburées. Elle a permis jusqu’à maintenant de produire des datations pour plusieurs études dont la circulation des barres de fer en Gaule méditerranéenne et la place du fer dans les cathédrales gothiques. Depuis 2014, la datation radiocarbone d’objets ferreux est utilisée dans le cadre d’un projet ANR INTERNATIONAL IRANGKOR étudiant l’organisation des réseaux de production et de distribution du fer dans l’Empire khmer entre le IXème et le XVème siècle. Ce travail de grande ampleur nécessite une parfaite assise chronologique que la datation 14C des objets ferreux rassemblés pour l’étude peut à présent fournir. Nous présenterons les premiers résultats de datations obtenus sur des éléments d’architecture du site d’Angkor, siège principal de l’Empire khmer, et montreront les incertitudes que ces datations ont d’ores et déjà permis de lever. Variations spatio-temporelles de l’âge de la matière organique dans l’estuaire de Seine Alexandre THIBAULT1*, Arnaud HUGUET1, Clara MICHEAU1,2, Edith PARLANTI2, Sylvie DERENNE1 1 2 : METIS – UMR 7619 UPMC-CNRS-EPHE – 75252 Paris : EPOC-LPTC - UMR 5805 - 33000 Bordeaux [*] Contact poster email : [email protected] La matière organique (MO) joue un rôle clef sur la qualité de l’eau et les processus biogéochimiques en milieu aquatique. Il est essentiel d’arriver à la caractériser, particulièrement dans les estuaires qui conditionnent le transfert des composés d’origine naturelle et anthropique du milieu continental au milieu océanique. L’étude de la MO estuarienne est cependant rendue complexe par la grande diversité des composés qui la constituent, son hétérogénéité et la forte variabilité de ses caractéristiques liée à celle des paramètres environnementaux (salinité, turbidité…). L’objectif de ce travail est d’étudier les variations spatio-temporelles des propriétés de la MO, en particulier de l’âge de celle-ci dans l’estuaire de Seine. Pour y répondre, des échantillons d’eau et de sédiment ont été prélevés tout au long de l’estuaire de Seine – dans le bouchon vaseux (zone la plus turbide), en amont et en aval de ce dernier – au cours de différentes périodes hydrologiques. Les échantillons d’eau ont été filtrés à 0,7 µm pour séparer la matière organique dissoute (MOD) et particulaire (MOP). Au total, 21 échantillons prélevés lors de 3 campagnes (Janvier-Avril-Septembre 2015) ont été datés au 14C sur la plateforme ARTEMIS du CNRS : 4 MOD, 9 MOP et 8 sédiments. Ils montrent des f14C allant de 0,883 à 2. Les f14C supérieures à 1 sont postérieurs à 1950 et ont été calibrées avec la courbe PostBomb NH1, les f14C inférieures à 1 ont eux été calibrées avec la courbe IntCal13. Au total, les âges AD des échantillons varient de 1018 ± 30 AD jusqu’à 2010. Les datations ont montré que les échantillons de MOD et de MOP sont postérieurs à 1950, la MOP étant plus ancienne que la MOD. Nous avons par ailleurs observé que l’âge de la MOP variait le long de l’estuaire, cette dernière étant plus vieille dans le bouchon vaseux qu’en amont et en aval de l’estuaire. Deux hypothèses sont possibles pour expliquer cette différence d’âge : (1) une remobilisation de sédiments, plus anciens que la MOP, plus importante dans le bouchon vaseux que dans le reste de l’estuaire conduisant à un âge plus grand pour la MOP ; (2) une diminution de la production autochtone de MO dans le bouchon vaseux due à un manque de lumière qui réduirait la productivité primaire dans cette zone. Les sédiments ont pour leur part des âges très variables (de 1018 ± 30 à 2009 ± 1 AD), beaucoup plus anciens que la MOD et la MOP. Cette variabilité de l’âge de la MO sédimentaire pourrait être liée à des phénomènes de remise en suspension des sédiments plus ou moins importants en fonction des conditions hydrodynamiques dans l’estuaire. Ces résultats préliminaires seront à confirmer après analyse de nouveaux échantillons de MOD, MOP et MO sédimentaire. Plan d’accès 4ème JOURNÉE REFRAIN 21 novembre 2016 Campus du CNRS, bât 21, IMAGIF, Gif-sur-Yvette