L`Internet mobile fait prospérer les opérateurs, Actualités
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L`Internet mobile fait prospérer les opérateurs, Actualités
L'Internet mobile fait prospérer les opérateurs Par Solveig Godeluck | 29/08 | 07:00 Les flux de données pèsent désormais 42 % des revenus que les opérateurs américains tirent des services mobiles. La croissance de la « data » prend ainsi le relais, alors que le rythme d'acquisition de nouveaux abonnés ralentit. Non, l'Internet mobile n'est pas une menace pour les opérateurs télécoms. Même s'ils sont confrontés à de nouveaux concurrents et s'ils doivent investir davantage dans leur réseau, les données représentent d'abord pour eux un relais de croissance. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par le consultant américain Chetan Sharma sur le marché américain du mobile. Outre-Atlantique, la « data » représente déjà 42 % des revenus des services mobiles, soit plus de 67 milliards de dollars en 2011. Dès le 2 e trimestre 2013, la valeur des données par client sera aussi élevée que celle de la voix, prévoit le consultant. Le client paie aujourd'hui près de 30 dollars par mois en voix, plus de 21 à 22 dollars en « data ». L'égalisation devrait se faire autour de 25 + 25 dollars... puis les courbes s'inverseront. Nouveaux revenus Car le flux de données double presque chaque année. En 2012, il va dépasser 90 % du volume total des communications mobiles. Bref, il ne laissera à la voix que la portion congrue des réseaux. Et même si cette croissance du trafic ralentit un peu, la généralisation du très haut débit aux Etats-Unis, avec les deux leaders mondiaux Verizon et ATT, devrait lui redonner un coup de fouet. Déjà, la moyenne de consommation de données par les possesseurs de smartphones chez certains opérateurs tourne autour de 850 mégaoctets par mois. Elle va dépasser le gigaoctet grâce aux forfaits permettant de connecter plusieurs appareils, lancés au printemps par Verizon puis ATT. La vitalité des données est positive pour les opérateurs télécoms, qui ont besoin de nouveaux leviers de croissance. « Au début du siècle, à peu près 15 % du revenu des fournisseurs d'accès venait des nouveaux clients. A la fin de l'année, ce pourcentage chutera à 3 %. Nous pensons que le nouveau revenu devra venir a) de la conversion des clients à l'Internet mobile et b) du lancement de nouveaux services verticaux », écrit Chetan Sharma. Les services verticaux regroupent tous les services mobiles spécialisés sur la sécurité, la santé, l'éducation, le commerce, etc. Ce marché naissant devrait se développer avec le dialogue entre machines (M2M) et les interfaces de programmation des réseaux télécoms, qui permettent de construire des applications métiers plus puissantes. Quant à la conversion à l'Internet mobile, elle suit la progression des ventes de smartphones. Ils pèsent 70 % des achats de mobiles aux Etats-Unis, et la moitié du parc. Voilà pourquoi Apple, qui accapare 70 % des profits dans le mobile au deuxième trimestre, est l'entreprise qui réalise les plus gros bénéfices dans l'industrie mondiale du secteur, derrière China Mobile... et juste devant Verizon et ATT. En tout cas, l'inventeur de l'iPhone s'inscrit dans le nouveau paradigme : « La doctrine ‘‘mobile first'' devient ‘‘mobile only'' [...] Dans trois à cinq ans, à quelques exceptions près, si une entreprise ne réalise pas la majeure partie de son activité numérique dans le mobile, elle ne sera plus en phase », énonce sans ménagement Chetan Sharma. Solveig Godeluck Écrit par Solveig GODELUCK Tous ses articles Tous droits réservés - Les Echos 2012