Bruxelles, le 20 mars 2014, 12h30 Réaction de CELINE

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Bruxelles, le 20 mars 2014, 12h30 Réaction de CELINE
Bruxelles, le 20 mars 2014, 12h30
Réaction de CELINE-IRCEL aux informations communiquées par la presse au sujet de la sousestimation des concentrations prévues à Bruxelles lors du pic de pollution des 13 et 14 mars 2014
La semaine passée, jeudi 13 et vendredi 14 mars 2014, les plans d’action smog régionaux ont été
activés dans les trois Régions.
À Bruxelles, l’activation du plan « pic de pollution » - phase 1 (www.picdepollution.be) a ainsi été
déclenchée. La phase 1 a été mise en œuvre suite à la prévision pour au moins deux jours
consécutifs, de concentrations de particules fines (PM10) plus élevées que 70 microgrammes/m3, en
au moins deux stations de mesure (sur les six) à Bruxelles.
La phase 2 du plan d’action est déclenchée à Bruxelles lorsque les concentrations de particules fines
(PM10) prévues pour au moins deux jours consécutifs et en au moins deux points de mesure
dépassent 100 microgrammes/m3. La semaine passée, nos modèles de prévision n’ont pas prévu de
concentrations plus élevées que 100 microgrammes/m3 et la phase 2 du plan d’action n’a par
conséquent pas été activée.
Il est apparu a posteriori que sur base des résultats de mesures, les concentrations de particules
fines en Région bruxelloise étaient légèrement plus élevées que 100 microgrammes/m3 pour deux
jours consécutifs et en deux stations de mesure. Jeudi 13 mars, 4 stations (sur 6) étaient en
dépassement de ce seuil à Bruxelles. Vendredi 14 mars, ce fut le cas en deux stations de mesures : à
Uccle (107 microgrammes/m3) et à Haren (114 microgrammes/m3). Cette dernière station est située
dans la zone du canal à Bruxelles et est fortement influencée par les activités de l’avant-port
(chargements et déchargements) à proximité de la station. Cette station est représentative de zones
industrielles similaires dans la capitale, mais pas de l’exposition de l’entière population bruxelloise à
la pollution de l’air. En moyenne sur Bruxelles, les concentrations en particules fines sont restées
inférieures au seuil de 100 microgrammes/m3 ce vendredi 14 mars.
Le dépassement du seuil d’alerte relatif à la phase 2 du plan d’action bruxellois n’a donc pas été
prévu. Il s’en suit que les mesures liées à cette phase n’ont pas non plus été activées.
Les raisons principales pour lesquelles nos modèles de prévision n’ont pas prévu un dépassement du
seuil pour la phase 2 sont les suivantes :
-
Les dépassements de la moyenne journalière de 100 microgrammes/m3 pendant deux jours
consécutifs sont exceptionnels. Ceci rend leur prévision d’autant plus complexe.
En plus des conditions de dispersion défavorables dans l’atmosphère, les émissions
d’ammoniac (provenant notamment des épandages agricoles et de l’élevage) jouent
également un rôle très important dans la formation de particules fines. L’ammoniac ainsi
émis peut réagir avec les composés émis par le trafic pour former des particules secondaires.
En effet, les particules fines comprennent à la fois une fraction primaire (ce sont les
particules émises directement, comme par exemple les suies des moteurs diesel) et une
fraction secondaire. Les particules secondaires ne sont pas émises directement mais sont
formées par réactions chimiques complexes au sein de l’atmosphère. Les prévisions de la
contribution des particules secondaires ne sont pas aisées car les quantités exactes
d’ammoniac émises sont très difficiles à évaluer. En outre, les périodes d’épandage varient
d’une année à l’autre. Les modèles informatiques nécessitent ces données d’émissions, de
pair avec les prévisions météorologiques, afin de produire une prévision crédible de la
qualité de l’air. Nos modèles de prévisions ont donc probablement sous-estimé cette
contribution importante à la masse totale des particules fines.
CELINE-IRCEL travaille continuellement à l’amélioration de ses modèles de prévision. Nous
analyserons cet épisode plus en détail afin d’en tirer le maximum d’informations pour encore
améliorer nos modèles de prévisions. Malgré les avancées scientifiques dans le domaine qui
contribuent à l’amélioration continue des modèles, les fausses alertes et les alertes manquées de
peu ne pourront jamais totalement être exclues.