Ingénieuse.ch No 5 - HES-SO
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Ingénieuse.ch No 5 - HES-SO
La technique, un défi au féminin Numéro 5 / Octobre 2008 4 Dossier Le pico satellite SwisCube 4Portrait d’ingénieure La tête dans les étoiles... 4Portrait d’étudiantes Une passion commune 4Interview Claude Nicollier 4Reportage Ouverture de la crèche «Pérollino» Consultez notre site www.ingenieuse.ch www.ingenieuse.ch/fr/edito.html Une autre vision du monde Voler dans l’espace: une réalité pour Claude Nicollier. Un rêve et de belles images pour nous ? Mais pas seulement ! Des étudiant.e.s des écoles d’ingénieur.e.s de la HES-SO ont pu participer à l’aventure spatiale et suivront avec attention la prochaine mise sur orbite d’un mini satellite conçu en Suisse romande. Occasion privilégiée de contribuer à faire évoluer la connaissance... à condition que tout fonctionne le jour J ! Des étoiles pleins les yeux... et beaucoup d’espoirs placés sur Swisscube, petit bijou technique qui naviguera bientôt entre ciel et terre. Anne de Montmollin et Sylvie Villa www.ingenieuse.ch/fr/portrait_ingenieure.html Muriel Noca : la tête dans les étoiles, les pieds sur terre Muriel Noca a 12 ans lorsqu’elle feuillette pour la première fois une revue d’astronomie. Et c’est la révélation ! C’est sûr, un jour elle « fera du spatial ». Cette ambition la conduira de Paris à Pasadena puis au Space Center de l’EPFL, à Lausanne. Aujourd’hui ingénieure système responsable du projet de satellite Swisscube, Muriel Noca a fait ses études d’ingénieure à Paris tout en devenant membre d’Euroavia, une association d’étudiant.e.s en aéronautique spatiale. Son diplôme d’ingénieure en poche, elle parvient à entrer au NASA Jet Propulsion Laboratory (JPL) de Pasadena, en Californie. Elle bénéficie d’un contrat «Academic parttime» lui permettant de mener de front son travail et des études au California Institute of Technology (Caltech). Lorsqu’elle termine son master, reconnu par la NASA, elle est engagée par JPL. Muriel Noca y restera douze ans, passionnée par ses recherches sur la technologie de propulsion dans le cadre du programme Mars. La jeune femme est marquée par cette expérience très enrichissante, notamment par la dynamique incroyable générée par la structure de l’Institut. « Les personnes qui travaillent au Caltech ne sont pas salariées par le gouvernement. Si elles ne décrochent pas de contrat, elles ne sont pas payées. C’est sûr, ce système défie les lois sociales mais il rend les gens très créatifs. On est hyper-motivé et on travaille très bien parce qu’on aime ce qu’on fait. Les relations ne sont pas hiérarchiques mais de personne à personne. Chacun.e est responsable de son projet. » En 2005, Muriel Noca décide néanmoins de revenir en Europe pour permettre à ses deux fils nés en Californie de connaître leurs grands-parents. Forte de son expérience américaine, elle envoie quelques offres d’emploi spontanées. Très vite, le Space Center de l’EPFL la choisit pour conduire le projet Swisscube. Les talents d’une ingénieure système Son travail consiste à coordonner les différents groupes de spécialistes afin de donner consistance et cohérence au projet. Car Swisscube est une grande aventure de collaboration. Plusieurs écoles sont impliquées : l’EPFL, l’Université de Neuchâtel et la HES-SO, à travers les écoles d’ingénieur.e.s de Sion, Yverdon-les-Bains, Fribourg et St-Imier. Depuis 2006, des dizaines d’étudiant.e.s en mécanique, électronique, informatique et télécommunications ont ainsi participé à la fabrication du pico satellite avec leurs enseignant.e.s. « Je fais mon possible pour que les autres puissent travailler au mieux. Je leur apporte mon soutien et chacun.e devient le leader de sa propre partie. » Riche de son expérience au JPL Caltech, Muriel Noca a choisi de ne pas être directive. « Aucune hiérarchie dans l’équipe, ni de différence entre les jeunes pousses de l’EPFL et celles de la HES-SO. Chaque personne est compétente dans son domaine et apporte sa pierre à l’édifice. Je souhaite qu’elle avance par elle-même, que sa créativité s’exprime, même si je prend les décisions. Je fixe le cadre, parce que je dois m’assurer que le satellite fonctionne, mais les responsabilités sont partagées. » Patricia Bernheim A suivre sur www.ingenieuse.ch www.ingenieuse.ch/fr/portrait_etudiante.html Une passion commune pour la programmation Pendant leurs études en informatique à la He-Arc ingénierie de St-Imier, Fabienne Roth et Noémie Petignat ont pu collaborer durant deux semestres au projet du satellite Swisscube. Une expérience dont elles se souviendront longtemps. CFC, maturité professionnelle, entrée à la He-Arc ingénierie de St-Imier : Fabienne et Noémie enchaînent les années d’études et les diplômes. En juin 2007, les deux étudiantes choisissent, non sans appréhension, Swisscube comme sujet de leur travail de semestre. « Le spatial est un domaine très particulier qui m’intrigue: l’infini, les planètes, tout ce qu’on ignore encore sur l’espace… ça fait rêver ! En plus, ce gros projet, en collaboration avec plusieurs équipes représentait un vrai défi », note Noémie. Toutes deux originaires du Jura, Fabienne et Noémie sont arrivées à la programmation informatique un peu par hasard, mais en sont devenues des passionnées. Pour Fabienne, 23 ans, le déclic se produit lorsqu’elle reçoit, à l’école, un prospectus intitulé : « l’informatique, ce n’est pas que pour les garçons ». Elle y découvre qu’une classe d’informatique va s’ouvrir à l’Ecole d’horlogerie et de microtechniques de Porrentruy, à condition que la moitié des inscriptions soient féminines. Il s’agit d’un apprentissage de trois ans pour obtenir un CFC, plus une année pour la maturité professionnelle technique, sésame pour une école d’ingénieur.e. « C’est exactement le parcours qui m’intéressait, sans savoir au devant de quoi j’allais ! » se souvient la jeune fille. Quant à Noémie, 22 ans, son intérêt pour l’informatique s’est révélé lors de deux stages en entreprise. 2 Les deux filles de St-Imier ont pour mission de programmer le logiciel de vol. Vu la complexité du projet, elles enchaînent deux semestres de suite. Si la gestion de l’énergie au sein du satellite est bonne et si la communication entre le Swisscube et la station au sol fonctionne, Fabienne Roth et Noémie Petignat pourront affirmer, en toute modestie, que c’est grâce à elles. Elles ont en effet planché sur la programmation des cartes électroniques embarquées à bord. Les deux étudiantes racontent leur expérience avec enthousiasme, considérant que ce fut un privilège de participer à Swisscube et de découvrir ainsi le domaine spatial. Fabienne ajoute : « j’ai beaucoup aimé l’esprit d’équipe, cette impression que tout le monde tire à la même corde. » Même sentiment chez Noémie, ravie de l’aventure et qui reste marquée par sa visite au Centre Technique de l’Agence Spatiale Européenne, en Hollande, pour faire tester leurs cartes, une opportunité rare. Aujourd’hui, elles attendent avec impatience le lancement du satellite. « Evidemment, l’idéal serait d’être à Kourou ce jour-là. A défaut, ce serait bien de réunir toutes les personnes qui ont participé au projet et d’être en vidéo conférence avec la base de lancement, à se ronger les ongles ensemble en regardant le lanceur décoller. Nos cartes fonctionnent bien ici, mais là-haut ? C’est ce jour-là seulement qu’on pourra se dire que le projet a été mené à terme et que c’est une réussite », conclut Noémie. PATRICIA BERNHEIM A suivre sur www.ingenieuse.ch www.ingenieuse.ch/fr/dossier.html SwissCube: mini taille, maxi performances Swisscube ne paie pas de mine, mais il est pourtant exceptionnel ! Fruit d’une collaboration étroite entre l’EPFL, l’Université de Neuchâtel et les écoles d’ingénieur.e.s de la HES-SO, c’est le premier satellite suisse entièrement conçu et fabriqué par des étudiant.e.s. Dans la grande famille des satellites, Swisscube appartient à celle des Cubesat, un modèle de pico satellite (10 cm de côté, 1 kg maximum) conçu pour perfectionner la formation des étudiant.e.s et les spécialiser dans le domaine spatial. Minis, ils n’ont rien à envier aux grands. Equipés des mêmes fonctions, ils subissent les mêmes contraintes: vide de l’espace, radiations, chocs thermiques et vibrations du lancement. Un sacré défi pour les futur.e.s ingénieur.e.s, puisque tout le système embarqué doit être simplifié et miniaturisé. Dans cet exercice grandeur nature, les étudiant.e.s des écoles d’ingénieur.e.s de la HES-SO sont responsables de livrer des sous-systèmes complexes essentiels, dans les temps et en respectant le budget. Ce projet favorise l’apprentissage technique, celui de la communication et des contacts avec l’industrie, et forme à la gestion de projet. Organisé selon le modèle des programmes de l’ESA ou de la NASA, il permet aux étudiant.e.s de comprendre l’interaction entre les différentes étapes de la conception. C’est aussi l’occasion de contacts avec des expert.e.s suisses et de l’industrie spatiale européenne. dinateur de bord assurera la gestion des données et leur transfert vers les deux stations au sol, l’une à l’EPFL et l’autre à l’école d’ingénieur.e.s de Fribourg, ceci grâce aux relais de radioamateurs vaudois et fribourgeois. Commencé en 2005, le projet Swisscube touche à sa fin. Le mini-satellite devrait s’envoler début 2009 de Kourou, en Guyane française. Son autonomie de fonctionnement est d’au moins quatre mois, mais sa mission pourrait se prolonger durant un an. Si ce premier Swisscube confirme les espoirs placés en lui, un projet Swisscube 2 sera initié en 2009. PATRICIA BERNHEIM A suivre sur www.ingenieuse.ch Et pour découvrir Swisscube de l’intérieur... : www.ingenieuse.ch/fr/essayez.html Le pico satellite n’existe cependant pas que dans un but didactique. On lui a confié une mission scientifique: recueillir des données et des photos sur le phénomène de l’airglow, une couche de l’atmosphère qui apparaît sous forme de bandes lumineuses à environ 100 km d’altitude. Le but ? Savoir si l’airglow est présent jour et nuit autour de la terre et s’il est soumis à des variations saisonnières. Il s’agira donc de le détecter, d’orienter Swisscube de manière optimale, puis de transmettre l’image sur terre lorsque le satellite sera en mesure de la contacter. Dans ce but, Swisscube est équipé d’une caméra capable de prendre des images de l’airglow et de deux antennes pour transmettre des données vers les stations terrestres. L’énergie nécessaire au fonctionnement du satellite (équivalente à celle d’un téléphone portable) sera fournie par de minuscules panneaux solaires apposés sur les faces. Des quartz spécialement sélectionnés rythmeront l’horloge interne. Enfin, grâce à une série de logiciels développés par les étudiant.e.s, l’or- 3 www.ingenieuse.ch/fr/reportage.html Inauguration de la crèche «Pérollino» à Fribourg Une joyeuse étape sur un parcours de combattant.e.s Depuis février 2008, le personnel et les étudiant.e.s de l’école d’ingénieur.e.s et d’architectes de Fribourg peuvent confier leurs enfants à la crèche Pérollino. L’accueil y est familial et bilingue. Et son existence apporte un grand soulagement à de nombreuses familles. Au premier abord, rien ne laisse deviner dans quel petit immeuble du quartier de Pérolles pourrait s’abriter une ribambelle d’enfants en bas âge. Rien si ce n’est, tout-àcoup, des portiques à balançoire encore couchés dans une aire de gazon solidement clôturée. La crèche-garderie Pérollino se situe bien là, dans un appartement du rezde-chaussée où on met la main aux derniers préparatifs de la fête d’inauguration. Marisa Rolle, directrice, prend le temps de nous faire visiter les lieux : 4 pièces, une salle de bain et une cuisine où la jeune troupe prend ses repas, préparés à la crèche de l’Université. Avec la participation des écoles d’ingénieur·e·s de la HES-SO et le soutien financier de l’OFFT En trois langues Les enfants partagent des moments tous ensemble et ont aussi des activités par tranche d’âge, puisque Pérollino accueille des bambins dès 3-4 mois jusqu’à l’âge de l’école enfantine (5 ans et demi à Fribourg). Deux éducatrices et une stagiaire les encadrent, en français, allemand et suisse allemand. En juin 2008, 18 enfants occupent les trois quarts des 12 places disponibles, certains à temps partiel car les responsables ont choisi de privilégier la souplesse des horaires. « Mais les demandes affluent pour la rentrée d’automne, nous commençons déjà les inscriptions en liste d’attente », précise Marisa Rolle. C’est dire si la crèche répond à un besoin ! « Nous nous battons depuis 4 ans, dans le cadre des activités de promotion de l’égalité des chances dans l’école, pour vivre cette journée », confie tout sourire Pascale Voirin, professeure à l’Ecole d’ingénieur.e.s et d’architectes de Fribourg, et présidente de l’Association Pérollino. Lors de leurs discours, tous les officiels, représentant la HES-SO, le canton et la Confédération (OFFT) souligneront la durée et les difficultés du chemin parcouru pour arriver dans ce jardin un samedi de juin 2008. Déjà une liste d’attente Les parents acquiescent, mesurant leur chance d’avoir trouvé, enfin, un lieu d’accueil pour leurs enfants, professionnel, agréable et situé dans le quartier des hautes écoles. Un répit pour ce père, qui angoisse déjà à l’idée que son petit Yannis ne pourra plus s’y rendre en septembre puisqu’il quitte la HES-SO. Une mère l’écoute, compatissante : « associer la venue d’un enfant à une galère est tout de même triste, mais c’est ça ! Moi je ne m’y attendais pas du tout, j’ai pris la réalité en pleine figure quand ma première fille est née. Avant on vit dans une bulle, on ne se rend pas compte », explique-t-elle. Et c’est bien pour cette raison que le combat de l’Association Pérollino n’est pas fini, ses membres comptent bien doubler le nombre de places disponibles, dans un espace évidemment plus grand. Marie-Christine Pasche A suivre sur www.ingenieuse.ch www.ingenieuse.ch/fr/interview.html offt : Programme Egalité des chances dans les HES Claude Nicollier « Derrière chaque machine se cache un.e ingénieur.e » Les écoles partenaires : HEIG-VD Haute École d’Ingénierie et de Gestion du Canton de Vaud Route de Cheseaux 1 CH-1401 Yverdon-les-Bains Tél. : +41 (0)24 557 63 30 Fax : +41 (0)24 557 64 04 www.heig-vd.ch EIA-FR École d’Ingénieur-e-s et d’Architectes de Fribourg Bd de Pérolles 80 - CP 32 CH-1705 Fribourg Tél. : +41 (0)26 429 66 11 Fax : +41 (0)26 429 66 00 www.eif.ch EIG École d’Ingénieur-e-s de Genève Rue de la Prairie 4 CH-1201 Genève Tél. : +41 (0)22 546 24 00 Fax : +41 (0)22 546 24 10 www.hesge.ch/eig HE-ARC Haute École Arc - Ingénierie Rue Baptiste-Savoye 26 CH-2610 Saint-Imier Tél. : +41 (0)32 930 11 21 Fax : +41 (0)32 930 11 22 www.he-arc.ch HES-SO Valais Haute École Valaisanne Sciences de l’ingénieur-e Route du Rawyl 47 CH-1950 Sion Tél. : +41 (0)27 606 85 11 Fax : +41 (0)27 606 85 15 www.hevs.ch 4 Sélectionné en 1978 par l’ESA pour faire partie de la première équipe d’astronautes européens, le Suisse Claude Nicollier rallie la NASA en mai 1980. Entre 1992 et 1999, il participe à quatre missions de la navette spatiale. Aujourd’hui, il s’attache à transmettre son expérience. Impressum Direction du projet Sylvie Villa, responsable du domaine des Sciences de l’ingénieur.e à la HES-SO et directrice du programme Égalité HEIG-VD, Anne de Montmollin, coordinatrice Rédaction Marie-Christine Pasche, Patricia Bernheim, Carole Pellouchoud Photos Jean-Philippe Daulte Imprimé Maquette: Sophie Jaton Mise en page: Albena Basset, EIG Site internet Conception initiale : Vincent Greset Mises à jour :Chrystelle Vanni HE-ARC Impression Imprimerie St-Paul, Fribourg Edition Projet ingénieuse.ch, HEIG-VD, Rte de Cheseaux 1, 1400 Yverdon-les-Bains, [email protected] Tirage : 30’000 exemplaires Distribution : Apprenties et étudiantes des écoles professionnelles, des classes gymnasiales et des écoles de culture générale de Suisse romande. L’espace fait-il toujours rêver la jeunesse ? Je le pense, oui. Et je le constate dans mes cours ou mes conférences. Pour deux raisons : d’abord la beauté fascinante des images transmises par les satellites. Ensuite, la soif de connaissances qui fait la spécificité de l’humain. Elle a toujours existé et agira toujours comme un puissant moteur de l’évolution. Je considère, par exemple, comme un honneur d’avoir pu travailler sur le télescope Hubble, pour le réparer, car c’est une magnifique machine du savoir. Quelle est la place des ingénieur.e.s dans tout ça ? Derrière chaque machine, la plus sophistiquée soit-elle, se cachent des ingénieur.e.s, des opérateurs et des opératrices. Sans leurs idées et leur travail, rien n’est possible. Avez-vous rencontré beaucoup de femmes à la NASA ? Oui, environ 25% des effectifs sont féminins et à tous les postes, y compris les plus importants. Deux femmes ont été aux commandes, l’une de la navette, l’autre de la station spatiale. Les Etats-Unis mettent beaucoup de moyens pour inciter les filles à entrer dans des carrières scientifiques. C’est moins le cas en Suisse. Pas étonnant vu le temps mis pour leur accorder le droit de vote ! Mais, je ne m’inquiète pas pour l’avenir, les mentalités changent et la situation évolue dans le bon sens. Dans la pratique, avez-vous noté des différences par rapport à vos collègues féminines ? Non, au niveau purement professionnel, elles travaillaient avant tout au succès de la mission, comme chacun.e d’entre nous, en y mettant toutes leurs compétences. Lorsqu’on prépare un vol spatial, les individualités dis- paraissent derrière la priorité de l’objectif à atteindre. Il n’y a plus que ça qui compte, cela devient presque une obsession. Mais une équipe mixte travaille dans une autre ambiance, c’est certain. Le groupe est équilibré et les femmes y apportent leur sensibilité et leur grande intuition. Personnellement je trouvais ça très agréable. La mixité est tout de même assez récente dans l’exploration spatiale, non ? Bien sûr qu’au départ, dans les années 50, c’était un monde d’hommes. Ne serait-ce que parce que les membres d’équipage devaient être pilotes d’essai. Or, à cette époque, dans l’armée, aucune femme ne montait à bord d’un avion de chasse. Aujourd’hui seul.e.s les commandant.e.s ont cette obligation. Au fil des ans et de l’évolution des programmes, le recrutement s’est élargi à de nombreuses professions. Lors de l’engagement, on nous précise bien que nous serons amené.e.s à pratiquer toutes sortes de métiers à la fois. Par exemple ? Lorsque vous êtes en vol, l’équipage doit pouvoir faire face à toute demande ou situation. Ainsi j’ai dû développer mes connaissances en photographie ou apprendre des gestes médicaux simples comme faire une trachéotomie ou des piqûres. Propos recueillis par Marie-Christine Pasche A suivre sur www.ingenieuse.ch