Styliste, je serai - Ville de Bourg-en

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Styliste, je serai - Ville de Bourg-en
PORTRAIT
N° 201 Novembre 10
NOM : Allard
PRÉNOM : Bajramka
NÉE LE : 18 mars 1961
à Bisevo (Montenegro)
PROFESSION : Styliste
et ouvrière chez Lejaby
PASSION : les voyages
VISION DE BOURG :
“C’est la ville qu’il me faut.
Une ville calme…”
“Styliste, je serai”
Bajramka Allard est ouvrière chez Lejaby. Ayant depuis longtemps senti le vent
de la menace de licenciement venir, elle prépare, depuis l’automne dernier,
sa reconversion. En avril, elle a ouvert à Bourg une boutique de couture.
Je veux que mes
enfants puissent
faire des études.”
© Laurence Seguin
A l'heure où nous
bouclons ce magazine,
le plan social du groupe
Lejaby a été annulé par
le Tribunal de Grande
Instance de Lyon.
La négociation doit
reprendre et les élus
burgiens réaffirment leur
soutien aux salariés
de Lejaby.
D
e qui tient-elle cette hardiesse ? De son père, sans
doute, lui qui, au cours de
sa vie, fut à la tête de sept entreprises de vêtements d’enfants au
Montenegro. Bajramka Allard, elle,
n’affiche pas de telles ambitions. A
49 ans, cette femme des Balkans
n’aspire qu’à une chose : payer des
études à ses enfants. “Deux beautés” dit-elle avec fierté. Sa fille a
15 ans, son fils 11. “Ils sont de très
bons élèves et ils me respectent”
précise-t-elle aussitôt. Pour leur
rendre hommage, Bajramka a baptisé sa boutique “GIDS”. G comme
Gabrielle sa fille, D comme David
son fils, et S comme “srecni” qui
veut dire heureux en montenegrin.
C’est avec cette boutique de couture
que Bajramka prépare sa reconversion. Entrée chez Lejaby il y a 9
ans, la voici aujourd’hui menacée
de licenciement comme la plupart
de ses 192 collègues. Sentant depuis
longtemps le mauvais vent venir,
Bajramka a, dès l’automne
dernier, pris les devants et
décidé de renouer avec
son vrai métier, celui de
styliste. “Ça, c’est mon
travail” insiste-t-elle.
Chez Lejaby, elle est
ouvrière à la chaîne. Au
Montenegro, elle travaillait avec son père et,
à 17 ans, elle tenait déjà
une boutique de créateur
de vêtements.
eu deux enfants, a divorcé et s’est
retrouvée à Bourg-en-Bresse. Chez
Lejaby, dans la lutte entre la direction et le personnel, Bajramka n’a
pas hésité à monter au créneau.
Elle est de celles qui ont occupé
le siège pendant plusieurs jours et
plusieurs nuits. Elle figure parmi
les cinq assignées en justice. “J’ai
juste cherché mon droit. Je me suis
battue pour nous toutes et pour
mes enfants”. Tête haute, Bajramka
affronte le quotidien. Ses journées
sont aujourd’hui très lourdes. De
7 h 45 à 16 h chez Lejaby, de 16
h 30 à 19 h dans sa boutique. “Ici,
je respire” avoue-t-elle . Bajramka
savoure des moments de couture.
Retouches, vêtements sur mesure,
créations… Le bouche-à-oreille
commence à faire boule-de-neige.
Bajramka saura patienter. Dans le
cadre des premières mesures de
reclassement proposées par Lejaby,
elle prévoit de suivre une formation en informatique qui lui sera
utile dans la gestion de sa boutique.
TÊTE HAUTE
Et si un jour les affaires marchent
D e f i l e n a i g u i l l e , bien, elle conduira enfin ses enfants
Bajramka a adopté la jusqu’à l’autre bout du monde pour
France, s’est mariée, a leur faire partager sa passion des
voyages.
w w w. b o u r g e n b r e s s e . f r I C ’e s t à B o u r g I p a g e 15