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ZOOM
2/15
Magazine des entrepreneurs
XXX YYY
SANTÉ
PORTRAIT CLIENT: TERRE DES HOMMES
A A A A BBBBB CCCCC
COMMENT MESURER
DDDDDD
LA
SANTÉ D’UNE ENTREPRISE?
EEEE FFFF
GGGGGGGG
BDO
AU SALON RH
HHHHH IIIII JJJJJ
Audit • Fiduciaire • Conseil
ÉDITORIAL
ZOOM
2/15
Magazine des entrepreneurs
Eric Wavre
Directeur
XXX YYY
SANTÉ
PORTRAIT CLIENT: TERRE DES HOMMES
A A A A BBBBB CCCCC
COMMENT MESURER
DDDDDD
LA
SANTÉ D’UNE ENTREPRISE?
EEEE FFFF
GGGGGGGG
BDO
AU SALON RH
HHHHH IIIII JJJJJ
Audit • Fiduciaire • Conseil
Chers lecteurs,
THÈME PRINCIPAL
SANTÉ
4
P R E S TAT I O N S B D O
BDO, un partenaire compétent pour les acteurs
de la santé
6
PORTRAIT CLIENT
Symbios, le Dior de la prothèse
8
PORTRAIT CLIENT
Réseau Radiologique Romand 3R, à la pointe de
l’imagerie médicale
10
PORTRAIT CLIENT
Spineart, la haute couture de la chirurgie rachidienne
12
CO R P O R AT E F I N A N C E
Comment BDO mesure la santé d’une entreprise
14
PORTRAIT CLIENT
Terre des hommes et le droit des enfants à la santé
18
PORTRAIT CLIENT
Pro Senectute Vaud, pour des seniors en forme
20
ACTUALITÉ BDO
BDO au Salon RH Suisse
21
S É M I N A I R E S D E FO R M AT I O N B D O
Les Vendanges fiscales
22
ACTUALITÉ
Agenda légal
23
ZOOM APP
Version digitale du magazine ZOOM
La santé, quel vaste sujet! D’autant plus vaste
si l’on se réfère à la définition du préambule
de la Constitution de l’Organisation mondiale
de la Santé: «La santé est un état de complet
bien-être physique, mental et social, et ne
consiste pas seulement en une absence de
maladie ou d’infirmité.» Quel bel objectif
pour nos sociétés et quelle grande responsabilité pour les Etats qui ont adhéré à l’OMS et
ont ainsi accepté les devoirs et obligations qui
découlent de cette ambitieuse définition.
La réalisation de cet objectif implique des
politiques de santé qui mettent en œuvre
entre autres des moyens humains, technologiques et financiers afin de satisfaire tous les
besoins de l’être humain, qu’ils soient affectifs, sanitaires, nutritionnels, sociaux ou culturels, de la naissance de la vie, protection de
l’embryon déjà, de l’enfant, de l’adulte et de la
personne âgée jusqu’à son décès. Ces politiques de santé ne doivent pas seulement se
concentrer sur la médecine curative, mais développer la médecine préventive. «Mieux vaut
prévenir que guérir» selon l’adage populaire.
Le génie humain, la recherche et l’innovation technologique sont indispensables au
développement de la médecine préventive et
curative pour essayer d’atteindre le bien-être
physique, l’absence de maladie, sans parler
des autres composants de notre bonne santé.
Dans ce cadre, les produits des entreprises
Symbios à Yverdon ou Spineart à Genève,
présentées dans ce numéro, illustrent le savoir-faire, le génie d’entrepreneurs, dans deux
domaines spécifiques permettant de favoriser
notre mobilité sans souffrance au cours de
notre vie.
Rappelons aussi ici la grande diversité des
spécialités médicales destinées à notre «complet bien-être physique» et paramédicales
ayant pour objectif de nous apporter des
conditions de «bien-être mental et social»
tout au long de notre vie comme le réalise
pour les personnes âgées notamment Pro
Senectute Vaud et comme l’expose son directeur dans les pages qui suivent.
Me voilà arrivé au terme de ce dernier éditorial, quittant BDO et le comité de rédaction
de ZOOM car j’ai atteint l’âge de la retraite
selon la formule consacrée. Alors je conclurai
en citant Henri Salvador: «Le travail c’est la
santé, rien faire c’est la conserver.»
Bonne santé, bonne lecture et bon travail!
Eric Wavre
Impressum: ZOOM 2/2015, juin 2015, magazine de BDO SA Suisse romande Editeur: BDO SA, Direction Suisse romande,
CP 7690, 1002 Lausanne, 021 310 23 23, www.bdo.ch Rédaction: Cathy Crausaz, Laurence Moret, Vanessa Berger
Photos: page de couverture Odile Meylan, pp. 4 et 5 Jean-Luc Grossmann/Photopulse, pp. 6 et 7 Micael Hautier/LE STUDIO et
Symbios Orthopédie SA, pp. 8 et 9 Réseau Radiologique Romand 3R, pp. 10 et 11 Spineart, p. 13 Jean-Luc Grossmann/
Photopulse, p. 14 Jean-Luc Marchina, p. 15 Sandra Calligaro et Odile Meylan, p. 16 Mélanie Rouiller et Blaise Kormann,
p. 17 Jacques Blanc et Odile Meylan, pp. 18 et 19 Rainer Sohlbank et Pro Senectute Vaud et p. 20 Salon RH Suisse
Layout: Pomcany’s Marketing AG, Zurich/Soleure Imprimerie: IRL plus SA, Renens (VD)
Paraît trois fois par année. Egalement en allemand.
Reproduction autorisée avec mention des sources.
BDO est membre de
BDO ZOOM 2/2015 | 3
P R E S TAT I O N S B D O
BDO,
Une large palette de prestations
Voici une sélection des principaux services proposés par BDO à
l’intention des acteurs de la santé. Ils sont classés selon ses
quatre grands domaines de compétences.
UN PARTENAIRE
COMPÉTENT
POUR
Les services fiduciaires:
• Tenue de comptabilité
• Gestion des salaires
• Assistance à la clôture des comptes
• Conseil et accompagnement pour la négociation des crédits
bancaires pour le financement des investissements
LES ACTEURS
DE LA
SANTÉ
Société d’audit, de services fiduciaires et de conseil, BDO dispose
d’une longue expérience dans le conseil spécialisé aux entreprises.
Parmi son cercle de clientèle figurent de nombreux acteurs de la
santé: des hôpitaux, des EMS, des médecins, des dentistes, des
physiothérapeutes, mais aussi des entreprises spécialisées dans
des domaines médicaux pointus comme la radiologie ou l’ingénierie biomédicale. Afi n de répondre aux besoins spécifiques de ces
acteurs, BDO déploie ses compétences et fait appel au savoir-faire
présent dans son réseau en Suisse (33 succursales), ainsi qu’à
l’étranger (151 pays). Eclairage avec René-Marc Blaser, Partner et
Responsable de BDO pour la Suisse romande.
TEX TE DE CATHY CR AUSAZ ET PHOTO DE JEAN-LUC GROSSMANN
Pouvez-vous nous donner un aperçu de la variété des acteurs de la
santé qui font partie de la clientèle de BDO?
René-Marc Blaser: Il y a d’abord les personnes physiques, en qualité
d’indépendants ou à l’enseigne d’un cabinet regroupant divers intervenants d’une même discipline. Ce sont les dentistes, les médecins, les
physiothérapeutes, les pharmaciens, etc. Si on monte dans l’importance de la structure, on a tout ce qui est établissements médicosociaux, cliniques, hôpitaux. Il y a enfin des activités paramédicales,
comme les laboratoires de recherche, les centres d’imagerie par résonnance magnétique (IRM) ou la fabrication de prothèses par exemple.
4 | BDO ZOOM 2/2015
L’audit:
• Audit des comptes
• Contrôle restreint
• Contrôle ordinaire
• Consolidation
Le conseil:
• Evaluation d’entreprises en vue de l’acquisition ou de la vente
• Due diligence (voir interview pp. 12-13)
Quels sont les points forts de BDO?
Par sa large palette de prestations et la nature de ses services, BDO est
à même de répondre aux besoins de tous les acteurs de la santé, de
l’indépendant à la grande entité. Le client n’a qu’un seul interlocuteur
aussi bien pour des questions comptables, fiscales et juridiques, que
pour du conseil d’entreprise et de l’assistance. La proximité est un de
nos atouts: forts du réseau de succursales le plus dense du secteur,
nous accompagnons le client au quotidien et lui fournissons des prestations sur mesure, ceci dans un climat de confiance et un véritable
esprit de partenariat. Il y a enfin le réseau international de BDO, qui
nous permet d’avoir des spécialistes dans le domaine de la santé. Nos
collègues des Pays-Bas et de Grande-Bretagne ont par exemple une
connaissance approfondie de ce secteur, et sont à même de répondre à
des questions pointues.
Développez-vous des prestations spécifiques pour le domaine de
la santé?
BDO ne développe pas de prestations spécifiques pour le domaine de
la santé. En revanche, nous disposons, depuis un certain nombre d’années, d’un centre de compétences au niveau national qui se préoccupe
des besoins propres aux organisations à but non lucratif (Ou Non Profit
Organizations, NPO, ndlr). Cette cellule est à même d’accompagner et
de développer des solutions sur mesure pour ce type de clientèle. Les
acteurs de ce secteur qui le souhaitent peuvent faire appel à ces services. Un nouveau représentant en Suisse romande vient d’ailleurs
d’être désigné. Il est chargé de coordonner et de développer cette activité de ce côté-ci de la Sarine. Un des objectifs est de nous faire
connaître davantage auprès de ces organisations. ■
René-Marc Blaser
Partner / Membre du Directoire
Responsable de BDO pour la Suisse romande
La fi scalité et le droit:
• Etablissement des déclarations d’impôt
• Conseil par rapport à la structuration juridique et fiscale
(ruling fiscal, contrats, conventions d’actionnaires, etc.)
• Logiciel ABACUS: solution spécifique pour les EMS (voir
ci-dessous)
ABACUS: une solution adaptée aux EMS
En matière de gestion financière, les EMS, les maisons de retraite
et les institutions sociales (foyers pour personnes handicapées,
écoles spécialisées, etc.) sont confrontés à des exigences élevées,
auxquelles viennent s’ajouter les changements constants de
dispositions légales. Le logiciel intégré de gestion d’entreprise
ABACUS propose une solution paramétrée sur mesure pour les
établissements médicosociaux. Ce module permet de gérer
toutes les activités (finances, RH et salaires, gestion des chambres
et des lits, présence des résidents, statistiques, etc.) au moyen
d’un seul logiciel. Les avantages sont nombreux, puisque le programme permet par exemple l’émission automatique de propositions pour le décompte des prestations et la saisie des prestations individuelles, la facturation groupée ou individuelle, la
gestion intégrée des événements et des chambres, etc. A noter
qu’ABACUS est utilisé en Suisse avec succès dans plus de
35 000 PME, administrations publiques, EMS et institutions.
Numéro un en Suisse romande pour la représentation d’ABACUS,
BDO accompagne le client lors du lancement et de la mise en
place de l’application.
BDO ZOOM 2/2015 | 5
PORTRAIT CLIENT
SYMBIOS, LE DIOR DE LA PROTHÈSE
Spécialiste des implants de hanche et de genou, Symbios Orthopédie SA met à disposition des chirurgiens orthopédiques des
systèmes personnalisés. Précurseur et leader de la prothèse sur
mesure, cette PME créée en 1989 et basée à Yverdon-les-Bains
affiche un chiffre d’affaires de plus de 30 millions de francs pour
une production 100 % helvétique, production qui est largement
exportée. Cliente BDO pour l’audit des comptes sociaux et consolidés, cette société familiale emploie 130 personnes, entre son
siège vaudois (100 collaborateurs) et ses fi liales en Allemagne, en
France et en Angleterre. Son fondateur et directeur, Jean Plé, qui a
gagné le Prix SVC de l’Entreprise romande en 2008, vise les marchés de niche et se positionne dans le haut de gamme.
TEX TE DE CATHY CR AUSAZ
PHOTOS DE MICAEL HAUTIER / LE STUDIO ET SYMBIOS ORTHOPÉDIE SA
Jean Plé,
président et CEO
de Symbios
Orthopédie SA
6 | BDO ZOOM 2/2015
Le marché de la prothèse est en pleine expansion. Au niveau européen,
il pèse un peu plus de 2 milliards d’euros, contre 10 à 12 milliards au
niveau mondial. Le vieillissement de la population en est bien sûr le
principal facteur. Mais ce succès grandissant s’explique aussi par les
progrès de la santé et l’évolution des perspectives. «La prothèse de
genou est réclamée par des patients de plus en plus jeunes, soit à partir
de 50 ans, âge auquel on est encore très actif et où on veut pouvoir
continuer sa vie et ses loisirs», illustre Jean Plé, directeur de Symbios.
Les attentes des patients ont augmenté au fil des décennies (les
premières prothèses de la hanche remontent aux années 1960).
«Aujourd’hui, l’espérance de vie est de 80 ans; la prothèse est donc un
produit qui doit pouvoir durer 30 ans.» Cette phrase pose à elle seule
une grande partie de la problématique et des enjeux auxquels doivent
faire face les acteurs du secteur.
Parmi eux, Symbios, une PME implantée à Yverdon-les-Bains qui a
réalisé à ce jour plus de 15 000 modèles de prothèses de la hanche et
du genou, et qui pèse un peu plus de 2 % du marché européen. Son
nom exprime la symbiose entre l’ingénieur et le praticien, mais également entre l’implant et le corps du patient. Si la PME yverdonnoise
s’est fait connaître pour avoir développé – en collaboration avec le professeur Jean-Manuel Aubaniac – les premières prothèses de la hanche
sur mesure, l’entreprise fournit un grand nombre d’implants standards.
Active essentiellement en Europe où elle exporte plus de 80 % de sa
production, Symbios a commencé son activité à Morges, avant de venir
s’installer à Yverdon-les-Bains, au cœur du parc technologique Y-PARC.
Un pur hasard, selon le directeur, mais un emplacement tout à fait
stratégique pour profiter du savoir-faire mécanique développé dans la
région pour l’industrie horlogère.
Une base de données scanner unique
La société développe et fabrique ses implants entièrement sur son site
de production vaudois, dans un délai de cinq semaines depuis la commande. La firme est divisée en trois départements: genou, hanche et
logiciel. L’atout de Symbios par rapport à la concurrence? La PME
propose des logiciels qui aident le chirurgien dans le choix et le positionnement des implants et permettent une simulation numérique en
trois dimensions (3D) avant l’intervention. Première étape: à partir
d’un scanner, soit de hanche soit de genou, Symbios analyse le cas d’un
point de vue anatomique. Elle propose ensuite au chirurgien la meilleure solution possible. «Ce n’est pas toujours une prothèse sur mesure, le standard fonctionnant parfaitement sur certains patients»,
précise Jean Plé. Un des points forts de Symbios est d’avoir élaboré une
base de données unique de plus de 12 000 scanners, ce qui a aussi
permit d’améliorer le dessin de ses implants standards pour les ajuster
à la moyenne des patients.
Désormais, 80 % des prothèses commercialisées par Symbios sont
planifiées grâce aux logiciels HIP-PLAN® et KNEE-PLAN®, à partir d’un
scanner du patient, ce qui est totalement en rupture avec la pratique
orthopédique normale. Pour permettre ce nouveau business model et
faire face aux volumes croissants, un système web de prise de commandes en ligne a été développé, et permet aux chirurgiens de passer
leurs commandes et de suivre leur avancement en temps réel. L’inter-
face web permet de tenir informée toute la chaîne de soins sur la planification de l’opération. En 2014, la PME a ainsi traité quelque 10 000
scanners dans l’année. Son département logiciel a également développé la «Symbios box», un système installé auprès de centres de radiologie partenaires, et qui permet de garantir les paramètres et la qualité
des images scanner qui sont transmises à Symbios, et dont dépendent
la planification 3D ainsi que la conception des produits sur mesure.
Pour le genou, l’entreprise fabrique des guides de coupe sur mesure
et une instrumentation totalement à usage unique. Composé de polyamide, le guide a la forme du genou et vient s’appuyer sur ce dernier durant l’opération. Cette pièce, confectionnée sur mesure par une imprimante 3D, indique au chirurgien l’emplacement exact où il doit couper
l’articulation pour procéder à son remplacement. La planification préopératoire 3D permet aussi, en plus de la précision de pose des implants, de réduire de façon substantielle l’instrumentation nécessaire
pour la pose d’une prothèse de genou (en temps normal composée de
5 à 6 boîtes d’instrumentation pesant en moyenne 5 à 10 kg). «Pour
une prothèse du genou Symbios, les chirurgiens n’ont plus qu’une dizaine d’instruments – tous à usage unique et jetables – contre une centaine à stériliser avec des solutions traditionnelles», se félicite Jean Plé.
Les hôpitaux n’ont ainsi plus à nettoyer, à restériliser ni à stocker l’ensemble de cette nouvelle génération d’instruments chirurgicaux. En
plus des gains économiques apportés par cette solution, les hôpitaux y
voient aussi une opportunité pour réduire le risque de contamination
infectieuse liée au mauvais nettoyage et à la stérilisation des instruments réutilisables.
Prothèse totale
de genou
FIRST Fixed
Prothèse totale
de hanche SPS Evolution
APRIL Ceramic
Réajustement de la production
Symbios produit des dispositifs médicaux implantables, qui impliquent
de grandes contraintes. Tous les produits sont stérilisés en sous-traitance au rayon gamma. «Nous sommes clairement actifs dans le haut
de gamme de la prothèse», pose Jean Plé, qui y voit de nombreux avantages. Symbios entend frapper un grand coup avec la sortie, planifiée
pour 2017 après un an et demi d’essais cliniques, de la prothèse du
genou sur mesure. «Environ un quart des patients ne sont pas satisfaits
de leur prothèse de genou, et ne retrouvent pas pleinement la fonction
de leur genou», illustre le directeur, dont la société sera la deuxième
entreprise au monde, après une start-up américaine qui a levé plus de
200 millions de dollars, à proposer ce type d’implants.
Si tout paraît rose pour Symbios, l’horizon s’est assombri ces dernières années. Entre 2014 et 2015, l’entreprise a procédé à un réajustement de sa production. Elle a modifié son système de gestion – passant
du mode manuel au mode informatisé – pour gérer les milliers de
tâches nécessaires à la production des 2000 références de son catalogue. Même si la situation du franc fort est pénalisante, le directeur
de Symbios vise une progression de la part de marché et du chiffre
d’affaires. Toutefois, pour faire face à la situation, cet ancien haut dirigeant de l’américain Zimmer (leader de la branche) estime nécessaire
de poursuivre sa politique d’automatisation de la production. «Le franc
fort est une calamité, et il faut continuer à s’adapter, notamment en
augmentant le rendement de production pour un même effectif», ne
cache pas Jean Plé. En termes d’avenir se pose également la question
de la succession. A 67 ans, le directeur a posé les premiers jalons de
la transmission: son fils Florent, 34 ans, ingénieur en informatique et
détenteur d’un MBA, a rejoint l’entreprise familiale il y a quelques
années, et se prépare à en reprendre les rênes.
BDO ZOOM 2/2015 | 7
PORTRAIT CLIENT
PORTRAIT CLIENT
RÉSEAU R ADIOLOGIQUE ROMAND 3R
À LA POINTE DE L’IMAGERIE MÉDICALE
Groupe suisse indépendant de centres de radiologie, le Réseau
Radiologique Romand 3R regroupe dix antennes entre Viège et
Genève. Créé en 2000 et basé à Sion, il a été fondé et est présidé
par le Dr Dominique Fournier, radiologue FMH et ancien médecin
associé au CHUV. Occupant quelque 150 collaborateurs, dont
20 médecins radiologues, parmi lesquels figurent un radiopédiatre, deux neuroradiologues et une cardiologue, ce client BDO
pour la révision statutaire est équipé d’un appareillage novateur
de haute technologie assurant un confort d’examen optimal.
TEX TE DE CATHY CR AUSAZ
PHOTOS DU RÉSEAU R ADIOLOGIQUE ROMAND 3R
Le Réseau Radiologique Romand 3R est le fruit du regard visionnaire et
ambitieux d’un homme, celui du Dr Dominique Fournier. Agé de 60 ans,
ce natif de Nendaz qui se décrit comme «fonceur et de nature résolument positive», est un adepte des risques calculés. Il commence sa
carrière à l’émergence de l’échographie moderne et du scanner.
Médecin du régiment de montagne 6, il entre au CHUV à Lausanne
en 1989, où il devient responsable de l’échographie, puis maître
d’enseignement. En 1992, il est de retour en Valais, où il s’associe au
Dr Christian de Sépibus à Sion, dont il reprendra deux ans plus tard le
cabinet, le plus ancien du canton, fondé en 1961. Passionné par l’échographie et la sénologie (sein), il estime toutefois vital de diversifier ses
compétences. Le Dr Fournier achète son premier scanner en 1996.
Suivront d’autres acquisitions, au fur et à mesure des avancées technologiques. Instaurant le premier partenariat public-privé en Suisse
romande, une IRM est installée à l’hôpital de Viège en 2000 pour le
Haut-Valais. Deux ans plus tard, le même schéma est répété à Monthey.
Le cabinet sédunois devient société anonyme en 2001, à l’enseigne de
l’Institut de Radiologie de Sion (IRS).
IRM ouverte à haut champ 1T
8 | BDO ZOOM 2/2015
Précurseur dans l’IRM ouverte
«En 2004, avec l’entrée en vigueur de la structure tarifaire TARMED,
nous avons perdu d’un jour à l’autre 15 % de notre chiffre d’affaires.
C’était une catastrophe totale d’un point de vue économique! On coulait, on n’avait plus de liquidités pour payer les salaires», se souvient le
capitaine. La valeur du point étant différente dans chaque canton, l’IRS
décide de s’étendre dans des zones plus favorables. «Du Valais, où il
est de 4 centimes, le bénéfice passe à 18 centimes dans le canton de
Vaud», illustre le Dr Fournier. Un centre de radiologie est inauguré à
Morges en 2007, où sera installée la première IRM ouverte de Suisse.
Suivront La Tour-de-Peilz en 2008, Onex en 2010, Martigny en 2012,
Villars-sur-Glâne en 2013 et Epalinges en 2014. Ce dernier site héberge
deux instituts, le Centre d’Imagerie de Lausanne-Epalinges (CILE) et le
Centre Romand d’IRM Cardio-Vasculaire (CRIC). Unique en Suisse,
cette plate-forme privée est entièrement dédiée au cardio-vasculaire
avec un personnel formé en la matière.
Mais quels sont les avantages de cette organisation en réseau,
sachant que l’instrumentation est extrêmement onéreuse? «Cette mise
en réseau de compétences et de connaissances permet d’accroître en
permanence la qualité des prestations techniques et médicales délivrées aux patients et aux médecins prescripteurs», peut-on lire sur la
brochure de présentation. Doté d’un équipement de pointe, le réseau
dispose aujourd’hui de quatre IRM ouvertes, de deux IRM assises (les
premières de Suisse), d’une IRM 1.5 Tesla et de deux IRM 3 Tesla, toutes
à haut champ. Les IRM ouvertes et assises sont particulièrement
adaptées pour les enfants et pour les personnes souffrant de claustrophobie. Les patients en surpoids peuvent également être examinés
dans des conditions optimales.
Dose de radiation réduite pour les mammographies
Radiographie numérique, résonance magnétique (IRM), scanner, mammographie numérique, échographie Doppler, densitométrie osseuse,
etc., le Réseau 3R pratique tous les examens usuels de radiologie
diagnostique et des actes interventionnels comme les infiltrations
rachidiennes, les injections de PRP (Plasma Riche en Plaquettes – ce
traitement utilisé surtout chez les sportifs permet une récupération
plus rapide) et les lavages des calcifications de l’épaule. Les centres
sont tous agréés pour le dépistage du cancer du sein et pratiquent la
mammographie MicroDose® (dose de radiation réduite).
Toujours à la pointe de la technologie, le Réseau 3R est également
novateur dans sa manière de travailler, notamment au niveau de la
présentation du produit fini. «Nous sommes les seuls à fournir un
compte rendu structuré, avec une mise en page spécifique qui facilite
et rend plus efficace la compréhension; les images clés sont jointes au
compte rendu», se félicite le Dr Fournier.
Des examens à distance, en temps réel
Equipé d’un système informatique sécurisé, le Réseau 3R pratique également la téléradiologie. Il s’agit d’une organisation du travail des
radiologues en réseau, qui permet de traiter les examens indépendamment du lieu où ils sont réalisés. Le patient est par exemple installé à
Mammographe MicroDose®
Fribourg, alors que le praticien analyse en direct les images et établit le
diagnostic depuis l’institut de Sion. Ce système permet de mieux utiliser les compétences spécifiques des différents médecins radiologues –
sans que le patient ait à se déplacer dans un autre centre – et d’avoir
un deuxième avis médical pour certains cas particuliers. «Ce réseau
permet d’anticiper l’avenir, qui passera par l’interrelation permanente
entre les radiologues et les médecins», envisage le patron du Réseau
3R.
En collaboration avec des généralistes, le Réseau 3R développe le
concept Radgen. Il met à disposition des médecins une radiologie
numérique pour la réalisation des examens directement depuis leur
cabinet médical. Cette solution permet aux praticiens d’offrir à leurs
patients des clichés de haute qualité et une sécurité diagnostique
optimale, la salle du médecin traitant fonctionnant comme salle décentralisée d’un des instituts du Réseau 3R.
L’avenir, entre ciel bleu et nuages
Entre diagnostics plus précis et amélioration du confort du patient,
l’imagerie médicale est toujours plus performante. Dans ce ciel bleu planent toutefois quelques nuages comme la question de la réduction des
radiations. Autre enjeu, politico-économique celui-là, la baisse des
tarifs. Enfin, certains politiques proposent de soumettre l’achat de nouveaux équipements médicaux lourds, dont les IRM, à la clause du
besoin, notamment dans le canton de Vaud. Autant de questions qui
mettent en ébullition le fondateur du Réseau Radiologique Romand
3R. Le Dr Fournier met aussitôt en exergue des atouts parfois occultés
lors des discussions: «Aujourd’hui, la radiologie permet de poser
promptement un diagnostic, ce qui présente de nombreux avantages,
notamment dans la mise en place rapide d’un traitement et dans la
réduction des coûts de la santé. Et lorsque l’examen permet d’exclure
par exemple une tumeur dans les 24 heures, cela soulage les patients
d’un stress inutile.» ■
Dr Dominique Fournier,
président du Réseau Radiologique
Romand 3R
BDO ZOOM 2/2015 | 9
PORTRAIT CLIENT
SPINEART, LA HAUTE COUTURE DE LA
CHIRURGIE RACHIDIENNE
Spécialisée dans l’ingénierie médicale, la société Spineart SA développe et fabrique des implants chirurgicaux destinés à la colonne
vertébrale. Fondée en 2005 et basée à Meyrin, à proximité de l’aéroport de Genève, elle exporte la quasi-totalité de ses produits. Ce qui,
avec le franc fort, n’est pas sans conséquence. Grâce à une technologie pointue et à un marketing innovant, cette société, cliente de BDO
pour la révision statutaire, connaît malgré tout une belle croissance. Sa stratégie: une forte culture de l’innovation et un positionnement
haut de gamme.
TEX TE DE CATHY CR AUSAZ ET PHOTO DE SPINEART
Posté dans le centre d’affaires ICC (International Center Cointrin) de
Genève, Spineart est active dans les technologies médicales, ce qu’on
appelle dans le jargon le «medtech». Son créneau: les implants pour la
colonne vertébrale, qu’elle livre stériles et estampillés d’un code-barres.
De quoi assurer une sécurité maximale et une traçabilité optimale. Ses
105 employés sont actifs entre le siège genevois (55 collaborateurs) et
les filiales américaines, françaises, espagnoles, allemandes et italiennes.
Les produits développés par Spineart sont distribués dans 54 pays à
travers le monde. En 2014, quelque 17 500 chirurgies ont ainsi été réalisées avec du matériel de la société genevoise, ce qui place cette PME
dans le top ten mondial du secteur.
Comment a germé cette belle aventure? Employés d’un grand
groupe allemand spécialisé dans l’orthopédie et notamment dans la
chirurgie rachidienne, Jérôme Levieux et Stéphane Mugnier se sentaient peu entendus par leur direction. L’un d’eux disposait d’un passé
d’ingénieur: Jérôme Levieux avait travaillé dans un bureau de design
pour les implants destinés à la chirurgie de la colonne vertébrale. Au
contact des nombreux praticiens qu’ils côtoyaient, les deux hommes
ont repéré une tendance d’évolution des produits à proposer au marché. Forts de leur expérience et de leur réseau, ils ont décidé de tenter
l’aventure de l’entrepreneuriat. Spineart a vu le jour en 2005.
Simplifier l’acte chirurgical
Pionnière dans son secteur, la société Spineart a introduit des
technologies brevetées dans les domaines de la chirurgie miniinvasive, de la préservation de la mobilité, de la fusion et du
traitement des fractures. Elle dispose de plus de 700 références
implants pour la chirurgie rachidienne, qui se divise en quatre
domaines principaux:
1) la chirurgie lombaire pour les pathologies liées aux vertèbres
lombaires avec une dégénérescence soit osseuse, soit discale;
2) la chirurgie liée à la déformité (scoliose);
3) la chirurgie cervicale lors de dégénérescence soit osseuse, soit
discale;
4) la réduction de fractures ou traumatologie qui peut toucher
toutes les vertèbres.
10 | BDO ZOOM 2/2015
Un positionnement haut de gamme
Conscients de la nécessité de travailler avec une personne compétente
maîtrisant la finance, notamment pour la levée de fonds, les deux fondateurs de Spineart ont fait appel au savoir-faire de Jérôme Ventura.
Après un début de carrière chez JP Morgan à Bruxelles, ce spécialiste de
la gestion financière a travaillé comme directeur chez Arthur Andersen
à Paris. Aujourd’hui directeur administratif et financier (DAF) de
Spineart, l’homme en connaît un rayon sur l’histoire et les activités
de la société, mais également sur les aspects techniques des produits
qui sont développés et distribués à travers le monde. Pour se familiariser avec les arcanes du domaine, Jérôme Ventura n’a pas hésité à
mouiller sa chemise, allant jusqu’à assister à la pose de prothèses en
salles d’opération...
Mais pourquoi avoir choisi Genève comme siège, alors que les
hommes forts de la société sont tous Français d’origine, et que les
Etats-Unis représentent 70 % du marché mondial? «La fiscalité n’a rien
à voir dans ce choix, qui est purement industriel et marketing, affirme
Jérôme Ventura. Il existait déjà quelques sociétés actives dans le
domaine en France: s’implanter ailleurs permettait de se démarquer de
la concurrence, notamment lors du lancement. Nous visions un positionnement haut de gamme. A ce titre, le Swiss made et Genève constituaient des avantages indéniables.» L’usinage, qui est externalisé, a
également pesé son poids dans le choix géographique. La société
a trouvé dans la vallée de l’Arve, qui regorge d’industries
spécialisées dans le décolletage, le savoir-faire
pointu nécessaire à la production des
implants, comparable à celui
développé dans l’horlogerie. «Au lancement d’une entreprise, la proximité avec la production est cruciale, ce d’autant lorsque vous disposez
de peu de moyens financiers, ajoute Jérôme Ventura. Vous ne pouvez
pas vous permettre d’erreurs qui pourraient retarder la mise sur le
marché de vos produits.»
L’innovation comme maître mot
Dix ans après les premiers pas, le marché a évolué. Spineart envisage
de développer son activité en Chine pour la fabrication non pas des
implants, mais des instruments (plus de 1000 références). Un implant
représente entre 0,5 % et 1 % du coût de fabrication de la boîte d’instruments nécessaires à sa pose, boîte qui n’est pas vendue mais mise à
disposition des praticiens. Onéreuse, l’instrumentation immobilise
passablement d’argent. «La concurrence a déjà fait le pas d’une production moins coûteuse», note le directeur financier. Qui rappelle toutefois au passage que Spineart a, dès son lancement, réfléchi et travaillé
sur l’instrumentation afin d’en réduire la complexité, donc le coût. La
société a développé des dispositifs, les «compact sets», plus ergonomiques et mieux adaptés au savoir des praticiens. «Cela nous a permis
d’être compétitifs, non pas en étant agressifs en matière de prix, mais
par la philosophie de R&D liée à l’instrumentation», analyse Jérôme
Ventura.
Spineart a basé son développement sur deux types d’innovations,
soit l’innovation incrémentale (produit amélioré) et l’innovation de
rupture (amélioration radicale). Grâce à la première, la société a pu rapidement étoffer sa gamme en offrant de petites améliorations, notamment en vue du confort du praticien; tandis que la seconde lui a permis
de se profiler au niveau mondial sur le marché très pointu des implants,
avec par exemple des prothèses de disque qui absorbent les chocs.
Chez Spineart, l’innovation s’exprime aussi dans l’exploration de nouvelles matières. «Nous avons été les premiers et sommes toujours les
seuls au monde à utiliser du DLC, Diamond-Like Carbon, un
matériau qui figure parmi les plus durs et qui, une fois poli,
est si lisse qu’il permet d’éviter les débris», illustre Jérôme
Ventura.
En route vers une petite révolution
L’avenir de la société rime avec innovation. Exemple: malgré un acte chirurgical maîtrisé, la pathologie de la hernie
discale présente un taux de récidive important. Ce qui constitue un enjeu crucial pour les laboratoires. «Tous nos concurrents
ont jusqu’ici tenté de copier la nature, en dessinant un implant qui
la reproduit. S’inspirant du principe qu’un avion ne bat pas des ailes,
Spineart est partie sur quelque chose de complètement différent»,
dévoile le directeur financier qui, pour l’heure, ne peut en dire davantage. Le produit pourrait à terme inonder le marché, et susciter une
petite révolution.
Mais l’avenir est temporairement assombri par la question du franc
fort. Lorsqu’on aborde cette problématique, pénalisante pour les entreprises exportatrices, le directeur financier de Spineart n’y va pas par
quatre chemins: «C’est une catastrophe. Cela nous coûte horriblement
cher. D’autant que la décision d’abolir le cours plancher de 1 fr. 20 par
euro est tombée le 15 janvier, alors qu’on venait de boucler les budgets», déplore Jérôme Ventura. Spineart ne cache pas ses inquiétudes. La situation pourrait contraindre la société à des
réorganisations importantes, voire carrément la pousser – à
moyen terme – à lever l’ancre et à quitter le sol helvétique. ■
BDO ZOOM 2/2015 | 11
C O R P O R AT E F I N A N C E
COMMENT BDO MESURE LA SANTÉ
D’UNE ENTREPRISE
La santé d’une société requiert la même attention que celle d’une
personne. C’est le credo de Charles-Henri Benoit. Responsable du
Corporate Finance de BDO pour la Suisse romande, ce conseiller
d’entreprises développe ses activités autour de trois domaines de
compétences: les fusions-acquisitions, la valorisation d’entreprise
et la due diligence. Interview.
TEX TE DE CATHY CR AUSAZ ET PHOTO DE JEAN-LUC GROSSMANN
Vous développez pour BDO de nouvelles prestations en Suisse
romande: le Corporate Finance. De quoi s’agit-il?
Charles-Henri Benoit: Cette activité se décline en trois domaines: le
M&A, pour Mergers and Acquisitions, soit l’achat et la vente d’entreprises, et les fusions; la valorisation de sociétés, qui consiste à définir la
valeur d’une entreprise; et enfin la due diligence, l’audit en vue d’un
investissement. Le défi est double, puisque j’ai pour mission de vendre
les prestations à l’extérieur, mais également à l’interne, auprès de mes
collègues des autres départements, qui sont des vecteurs d’acquisition
extrêmement importants.
Des interlocuteurs spécialisés
L’équipe Corporate Finance de BDO compte vingt spécialistes
actifs sur cinq sites (Aarau, Lausanne, Lucerne, Soleure et Zurich). Parmi ses clients figurent des entreprises portant la
marque de leur propriétaire, des sociétés cotées et non cotées,
ainsi que des particuliers et des investisseurs financiers. Chargé
de développer les prestations de Corporate Finance en terres
romandes, Charles-Henri Benoit est entré en fonctions chez
BDO le 1er septembre 2014. Né en 1960 au Locle et établi dans le
Vully fribourgeois, cet économiste d’entreprise, qui est au bénéfice d’excellentes connaissances linguistiques, a travaillé dans
d'autres grandes fiduciaires suisses. Il a ensuite été actif dix ans
dans l’industrie, d’abord dans un groupe graphique bernois, puis
dans le Groupe Ascom comme directeur financier de division. En
2001, il coiffe la casquette d’entrepreneur et crée sa propre société active dans l’achat et la vente d’entreprises, les restructurations et les fusions. En 2014, il a l'opportunité de rejoindre la société d’audit, de fiduciaire et de conseil BDO; il met son
savoir-faire et son réseau au service du développement des affaires de Corporate Finance en Suisse romande, en étroite collaboration avec l’équipe en place.
12 | BDO ZOOM 2/2015
En matière de M&A, quels sont les enjeux?
Une part importante des mandats concerne la vente de sociétés ou
parties de sociétés. Il s’agit souvent de propriétaires d’entreprise qui
nous contactent dans le cadre d’une succession, ou de sociétés souhaitant vendre une filiale ou une activité. Dans le cas des successions, il
existe trois cas de figure: une reprise se fait dans le cadre de la famille;
une solution est envisageable avec les employés/cadres; et, troisièmement, la vente à un tiers. Si la transaction a lieu au sein de la famille, il
ne faut jamais oublier que l’opération se déroulera dans un cadre très
émotionnel. Dans le cas d’une reprise par un tiers, il faudra définir le
profil souhaité du repreneur, ainsi que les objectifs précis du vendeur:
souhaite-t-il une maximisation du prix de vente, la pérennité de la société, le maintien des places de travail, le maintien de la raison sociale
et/ou d’une marque, etc.?
Quand prend fi n votre mandat?
Notre mission se termine lorsque les contrats sont signés, que le montant de la transaction a été versé sur le compte du vendeur, et que tous
les titres de propriété ont été transférés. Il s’agit d’un long travail
d’accompagnement qui prend du temps. BDO apporte ses compétences
en matière d’achat et de vente, de gestion de projet, de capacité de
temps, de réseau, etc. Mais on ne se substitue pas au vendeur; c’est lui
qui détient le savoir sur son entreprise. Notre rôle peut être comparé à
celui d’un coach. Il faut relever qu'on ne prend jamais un mandat s’il n’y
a pas de chance de réussite.
En quoi consiste la due diligence ou diligence raisonnable?
Il s’agit d’un audit de l’entreprise en vue d’un achat, soit un examen
détaillé auquel un acquéreur procède avant acquisition de la société.
Cette analyse évalue l’état financier, juridique et fiscal de l’entreprise.
L'analyse peut être étendue sur d'autres domaines tels que la technologie, la propriété intellectuelle, l'environnement ou autres. Elle permet notamment d'évaluer les risques pris par le repreneur, c'est-à-dire
de vérifier qu’il n’y a pas de cadavres dans le placard.
A qui sont destinées les prestations de Corporate Finance?
Aussi bien à des personnes physiques (p. ex. des actionnaires) que des
entreprises. Nous entrons en matière à partir d’une valeur de transaction d’au moins 3 millions de francs.
Comment se mesure l’état de santé d’une entreprise?
De la même manière que celui d’une personne: tous les organes doivent
bien fonctionner. La santé d’une société se reflète au premier abord
dans ses comptes. Elle se mesure donc sur la base des éléments financiers passés et futurs (bilan et compte de résultats, business plan et
projections). Toutefois l’état de santé ne se limite pas aux comptes.
D’autres facteurs doivent également être pris en considération: les produits et les services offerts, la technologie et le savoir-faire, le porte-
feuille clients, les parts de marché, les risques identifiables, le management en place, le potentiel de croissance et le développement, la
durabilité et la solidité du modèle d’affaires, l’organisation, les marques
et le positionnement, etc. Il faut aussi tenir compte de facteurs intangibles comme l’image, l’éthique, l’écologie, le social, etc.
nombre de collaborateurs. Ces mesures peuvent certes avoir une influence positive sur le compte de résultats au titre d’une maximisation
à court terme du profit, mais rendront d’autant moins attractive la
société pour la vente. Jusqu’au bout, le vendeur doit gérer son entreprise comme s’il allait y rester encore des années durant.
Comment procédez-vous pour déterminer la valeur d’une société?
Tous les éléments cités ci-dessus ont une influence sur la valorisation
d’une entreprise. Mais il existe de nombreuses méthodes pour évaluer
une société; nous en utilisons d’ailleurs toujours plusieurs en parallèle.
C’est pourquoi le résultat d’un travail de valorisation s’exprime sous
forme d’une fourchette (range) de valeur. Selon la célèbre citation de
Warren Buffet «Price is what you pay, value is what you get», il faut
toujours garder à l’esprit que la valorisation d’une entreprise est une
chose, et que le prix payé en est une autre. Mais sans valorisation
disponible, il est difficile d’argumenter un prix.
Le manque de temps peut avoir des effets négatifs sur la
succession d’une entreprise. A quel moment l’entrepreneur
doit-il entamer le processus de transmission?
La vente d’une entreprise sous pression – aussi bien du temps que financière – n’est jamais bonne. Il est donc indispensable que l’entrepreneur s’y prenne suffisamment tôt (il doit être en bonne santé, tout
comme sa société). En même temps, il est fondamental que le patron
soit mentalement prêt à vendre sa société, et qu’il dispose déjà
d’autres projets de vie.
Comment maximiser ses chances de vente et obtenir le meilleur
prix de vente?
Avant de répondre, je dirai que la maximisation du prix de vente n’est
pas toujours l’objectif premier de l’entrepreneur ou des actionnaires
qui cèdent leur société. Toutefois, de manière générale, des résultats
financiers attractifs constituent une situation initiale favorable à la
réalisation d’un prix de vente intéressant. La plus mauvaise chose à faire
avant une vente est de placer la société dans une situation qui n’est
plus en ongoing business (continuité des affaires), c’est-à-dire de freiner les investissements, de diminuer la promotion ou de réduire le
Quels sont les atouts que peut faire valoir BDO en matière de
Corporate Finance?
BDO s’oriente nettement sur le segment des PME, mais est toutefois à
même de gérer des transactions plus importantes. Indépendamment
de la taille de la transaction et du secteur d’activité, BDO accorde une
grande priorité aux chances de réussite de l’opération. Nous nous
efforçons d’être extrêmement professionnels en offrant des prestations
de haute qualité. Notre objectif est de satisfaire le client; et nous
mettons tout en œuvre pour que les chances de réussite soient les meilleures. Si, pour des raisons diverses, nous ne croyons pas au succès de
l’opération, nous préférons renoncer au mandat. ■
BDO ZOOM 2/2015 | 13
PORTRAIT CLIENT
TERRE DES HOMMES
ET LE DROIT DES ENFANTS À LA SANTÉ
Plus grande organisation non gouvernementale (ONG) d’aide à l’enfance de Suisse, Terre des hommes (Tdh) mène des projets de développement et des programmes d’urgence en faveur des enfants. Connue du grand public pour ses actions – notamment sa traditionnelle
vente d’oranges – et ses magnifiques campagnes photographiques, elle apporte son aide à quelque 2 millions d’enfants et de proches
chaque année dans plus de 30 pays à travers le monde. La promotion de la santé figure au cœur de ses projets de développement et de
ses programmes d’urgence.
TEX TE DE CATHY CR AUSAZ ET PHOTOS DE JEAN-LUC MARCHINA , SANDR A CALLIGARO, ODILE MEYL AN, MÉL ANIE ROUILLER, BL AISE KORMANN ET JACQUES BL ANC
Le 14 novembre 1959, en pleine guerre d’Algérie, le journal hebdomadaire «Réforme» publie un reportage sur les camps de réfugiés en
France. Bouleversé par cette misère, Edmond Kaiser fait venir en Suisse
une centaine d’enfants algériens pour des vacances. Le mouvement
Terre des hommes est né. Nous sommes en 1960. Suivront une multitude d’autres campagnes en faveur des enfants victimes de guerres et
de maladies, mais aussi pour leur droit à être protégés contre l’exploitation, les abus, le trafic et la violence.
Cinquante-cinq ans plus tard, nombre d’enfants à travers le monde
sont encore privés de leurs droits fondamentaux, notamment en
matière d’accès à la santé. Si l’approche et les méthodes de travail de
Terre des hommes ont évolué, les objectifs et les principes éthiques
sont demeurés identiques à ceux inscrits dans la charte fondatrice
rédigée en 1960 par Edmond Kaiser. Au fil des ans, l’ONG s’est spécialisée dans deux axes d’intervention principaux: la protection de l’enfance (0 à 18 ans) et la santé materno-infantile (0 à 5 ans).
Son engagement est financé par des soutiens individuels et institutionnels dont plus de 87 % sont affectés directement à ses programmes.
Tous les cinq ans, l’ONG pose sa stratégie dans un document. «Doit-on
se spécialiser davantage pour avoir plus d’impact? Ce type de question
fait partie des réflexions que nous menons en permanence, comme
toute autre entreprise», relève Pierre Philippe, directeur adjoint des
programmes de Tdh.
La santé de l’enfant et de la mère
Grâce à ses programmes, Tdh améliore l’accès à l’eau et à l’hygiène, et
renforce les systèmes de soin dans ses pays d’intervention. De 1990 à
aujourd’hui, la mortalité infantile a été réduite dans le monde de plus
de 40 %. «Cette baisse est attribuable à un meilleur accès à des soins
de santé abordables et de qualité, ainsi qu’à l’expansion de programmes
de santé ciblant les moins de 5 ans», détaille Zélie Schaller, chargée
des relations médias de Tdh pour la Suisse romande. Mais d’énormes
progrès restent encore à réaliser pour réduire la mortalité des enfants
de moins d’1 an qui n’a pas diminué aussi rapidement que celle des
moins de 5 ans. La mortalité néonatale (premier mois de vie) représente aujourd’hui 41 % des causes de décès des enfants de moins de
5 ans. «Si des progrès considérables ont été réalisés à ce niveau, l’obstacle majeur demeure l’inégalité et le manque d’amélioration dans la
continuité des soins. Un facteur commun lié à la mortalité néonatale
est la santé de la mère», explique Zélie Schaller. Chaque année, plus de
500 000 mères meurent de complications pendant la grossesse ou au
cours de l’accouchement. Les bébés de ces dernières ont beaucoup plus
de risques de décéder durant leur première année de vie. De plus, près
de 50 % des décès de nouveau-nés se produisent dans les 24 heures qui
suivent l’accouchement, et jusqu’à 75 % dans la première semaine
après la naissance.
Tdh gère également un programme de soins spécialisés. Elle permet
ainsi à des enfants démunis d’être soignés en Europe de maladies intraitables dans leur pays. Plus de 250 enfants ont été opérés en Suisse
en 2014, notamment de malformations cardiaques. Sachant que
440 000 enfants meurent chaque année des conséquences de malformations congénitales, comment sont choisis les patients qui bénéfi cient d’une intervention en Suisse? «Un dossier est déposé au bureau
Tdh du pays d’origine de l’enfant et soumis ensuite au médecin-conseil
basé en Suisse. Le principal critère pour une opération est qu’une seule
intervention apporte à l’enfant des bénéfices à long terme.»
14 | BDO ZOOM 2/2015
BDO ZOOM 2/2015 | 15
PORTRAIT CLIENT
Une meilleure coordination entre les ONG
La promotion de la santé va bien sûr de pair avec la lutte contre la
malnutrition et l’accès à l’eau. «L’objectif est de prévenir la maladie et
de promouvoir la bonne santé en responsabilisant les personnes afin
qu’elles aient davantage de contrôle sur les aspects de leur vie pouvant
avoir un effet négatif sur leur santé», note Zélie Schaller. Mais comment Tdh définit-elle ses zones d’intervention? «Nous intervenons selon deux axes: en cas d’urgence et pour des problématiques sur le long
terme, précise Pierre Philippe. Les zones d’intervention sont choisies en
fonction d’évaluations et des capacités d’évolution. Différents critères
sont évalués: quels sont les besoins de la population en matière de
santé, d’abri, d’eau, d’hygiène? D’autres acteurs sont-ils déjà opérationnels? Tdh est-elle déjà active dans la région?»
Sur le terrain, la coopération avec les autres ONG est gérée grâce à
un système de coordination mis en place par les Nations Unies, qui
fonctionne sur le principe de clusters: «Les ONG se réunissent et se
répartissent le travail en fonction de leurs domaines d’expertise (santé,
protection, sécurité alimentaire, etc.) et des zones géographiques»,
explique Pierre Philippe. Même si la marge de progression est encore
importante, la coordination entre les acteurs de l’humanitaire s’est
nettement améliorée ces dernières années, selon le directeur adjoint
des programmes de Tdh.
Les aides d’urgence en hausse
En douze ans, le chiffre d’affaires de Terre des hommes est passé de
12 à 67 millions de francs. Comment expliquer cette impressionnante
croissance? Avec le tremblement de terre en Haïti, le tsunami de 2004,
la guerre en Syrie, l’épidémie d’Ebola, le séisme au Népal, etc., les
demandes en aide d’urgence ont explosé. «Au début des années 2000,
nous avons développé notre savoir-faire en le concentrant sur certaines expertises. Nous avons publié davantage d’informations sur les
résultats. Nous nous sommes ainsi fait connaître notamment auprès
des bailleurs de fonds étrangers», explique Pierre Philippe. ■
Pour plus d'infos et pour soutenir Terre des hommes: www.tdh.ch
Trois questions à...
Ambassadrices des droits de l’enfant
La santé des enfants dans le monde
• 2,9 millions de nouveau-nés meurent chaque année dans les
28 jours suivant leur naissance.
• 1 enfant sur 4 dans le monde souffre d’un retard de croissance lié
à la malnutrition.
• Chaque jour, 17 000 enfants de moins de 5 ans meurent.
• Dans le domaine de la santé, Terre des hommes a pu aider plus
de 1,7 million d’enfants et leurs proches en 2014.
En novembre 2014, à l’occasion du 25e anniversaire de la Convention des droits de l’enfant, Terre des hommes a lancé un
concours au sein des gymnases, lycées et collèges de Suisse. Dix
groupes d’élèves, provenant de sept établissements, y ont participé en créant un projet de sensibilisation aux droits de l’enfant.
Doté d’un voyage d’une semaine pour découvrir le travail de
Terre des hommes au Kosovo, le «Prix des ambassadeurs des
droits de l’enfant» a été décerné à un groupe du Gymnase de
Burier à La Tour-de-Peilz. Etudiante en section mathématiques/
physique, Viviane Blanc, 17 ans – qui est la fille de Jacques Blanc,
Partner et Responsable du Conseil stratégique et développement
de BDO pour la Suisse romande –, fait partie des sept heureuses
lauréates.
Quel angle et quel format avez-vous choisis pour votre
projet?
Viviane Blanc: Nous avons animé divers ateliers dans une classe
d’école primaire à Clarens afin de sensibiliser les enfants à leurs
droits, et leur faire réaliser la chance qu’ils ont de vivre en Suisse.
Nous avons également mené une enquête auprès de passants à
Montreux, sous forme de micros-trottoirs, pour évaluer la
connaissance qu’a le grand public des droits de l’enfant. Nous
avons enfin enregistré une interview avec un expert, pour approfondir le sujet. Nous avons rédigé un rapport complet sur ces
activités et présenté notre travail dans une vidéo, afin de le promouvoir auprès d’un plus large public.
Qu’est-ce que vous a apporté cette expérience?
Ce projet m’a permis de me familiariser avec les droits de l’enfant et d’en apprendre plus sur ce que vivent certains enfants
dans le monde. Je n’envisage pas de travailler dans l’humanitaire,
mais j’ai pu constater que je pouvais participer à mon niveau à
une meilleure information. C’était une expérience intéressante
et très enrichissante, mais aussi éprouvante. Il est difficile de
s’organiser avec un groupe nombreux et des horaires différents,
d’équilibrer le travail entre chacun et de s’assurer que tout le
monde remplit ses tâches.
16 | BDO ZOOM 2/2015
Sylvie Wüthrich,
Sous-Directrice et
Responsable pour la Suisse
romande de la ligne produits
ABACUS chez BDO
Pourquoi recommandez-vous ABACUS aux ONG?
Les organisations non gouvernementales (ONG) ont des besoins
spécifiques en matière de gestion d’entreprise. Avec ABACUS,
Terre des hommes (Tdh) a trouvé une solution flexible et fiable,
qui répond à sa structure complexe, composée de plus de 30 délégations à travers le monde. ABACUS facilite le travail tant du
service de comptabilité que de celui des ressources humaines. Ce
logiciel a été mis en place en 2005 au sein de l’ONG; les modules
finance, débiteurs, créanciers, salaires, RH, adresses et gestion
de commandes font partie de ses applications de gestion.
En quoi ABACUS facilite-t-il le travail au quotidien?
Au niveau financier, par exemple, le service de comptabilité de
Tdh a choisi de travailler en considérant chacune de ses 35 délégations comme une division dans une structure comptable
unique, soit avec une comptabilité individuelle par pays, tout en
bénéficiant d’une situation consolidée. Sur le modèle de la holding avec des sociétés indépendantes, cette option permet de
tirer un bilan pour chaque délégation. Les applications auxiliaires
(salaires, débiteurs, créanciers, etc.) fonctionnent sur ce schéma
et tiennent compte des divisions existantes. Le logiciel intègre
bien sûr la gestion multimonnaie. Toutes les analyses financières,
y compris le rapport annuel, sont générées à partir de la gestion
des bilans personnalisés. Ce qui permet de créer des rapports sur
plusieurs axes. Grâce à une vue financière globale, Tdh a vu son
budget presque doubler en dix ans.
ABACUS offre-t-il des passerelles vers d’autres logiciels?
Dans les pays où elle est active, Tdh utilise le logiciel SAGA, un
outil de gestion financière qui a été spécialement conçu pour les
ONG et qui est adapté aux activités sur le terrain. Pour Tdh, BDO
a développé deux passerelles entre SAGA et ABACUS. Cette interface permet aux deux logiciels de communiquer et d’échanger
des données: d’une part les résultats mensuels sont intégrés
dans la structure comptable du siège, d’autre part les répartitions
des coûts imputés aux délégations sont rétribuées par une autre
interface, tout ceci en parfaite compatibilité.
BDO ZOOM 2/2015 | 17
PORTRAIT CLIENT
P R O S E N E C T U T E VA U D
POUR DES
SENIORS
EN FORME
Contribuer au bien-être matériel, physique et moral des personnes
âgées vaudoises, ainsi que préserver ou renforcer leur capacité de
vivre de manière indépendante mais intégrées à la vie du pays.
Pour remplir sa mission, Pro Senectute Vaud offre depuis 1919
de nombreux services à la population en âge de retraite, dans les
domaines de l’information sociale, de la prévention, de la
formation, de l’animation et des loisirs. La santé s’inscrit bien
évidemment au cœur de ces activités, que ce soit au travers de
la promotion de la condition physique ou lors de rencontres
autour d’un bon repas. Interview avec son directeur, Tristan
Gratier, 41 ans.
PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA BERGER ET CATHY CR AUSAZ
PHOTOS DE R AINER SOHLBANK ET DE PRO SENECTUTE VAUD
Organisée en cinq régions, Pro Senectute Vaud emploie quelque
80 collaborateurs, appuyés par près de 500 bénévoles qui œuvrent auprès des personnes âgées. Le budget annuel de 10 millions de francs
provient des subventions fédérales (45 %), des seniors bénéficiaires
(21 %), des subventions cantonales (15 %), des dons (11 %) et des subventions communales (8 %). Depuis le 1er octobre 2014, cette association privée d’utilité publique est dirigée par Tristan Gratier. Economiste
d’entreprise, ce quadragénaire à l’agenda bien rempli avait occupé depuis 2002 le poste de secrétaire général de l’Association vaudoise
d’établissements médico-sociaux (AVDEMS), avant de présider depuis
2008 les EMS suisses au sein de l’association faîtière nationale Curaviva. Marié et père de deux enfants, il est engagé en politique sous les
couleurs libérales-radicales. Il siège comme municipal des Finances et
des Ecoles à Corcelles-près-Concise. Régulièrement, Tristan Gratier
signe des chroniques dans la presse (notamment dans le quotidien
«24 Heures»), où il traite de thématiques comme la sécurité sociale
précaire des aînés ou les logements protégés destinés aux personnes
âgées.
18 | BDO ZOOM 2/2015
Après avoir défendu les EMS, vous êtes l’ambassadeur des seniors
vaudois. Pourquoi ce choix?
Tristan Gratier: A 40 ans, je me suis dit qu’il était temps de relever un
nouveau défi professionnel, tout en restant dans le domaine de la personne âgée. Après une vingtaine d’années tourmentées, le monde des
EMS est aujourd’hui apaisé. Les prestations sont adéquates, le personnel de santé formé et correctement rémunéré (en Suisse, le ratio personnel/résident est d’un pour un, contre 0,3 en France). La durée de vie
en EMS est en moyenne de deux ans. Les choix politiques qui ont été
faits permettent aux gens de rester plus longtemps à domicile.
Votre nouvelle fonction s’inscrit-elle dans la continuité de votre
engagement?
En rejoignant Pro Senectute, je pensais que mon activité serait assez
similaire à celle menée précédemment. Or les différences sont majeures. Je suis passé du médico-social – qui a la rigueur du médical, la
hiérarchie, l’ordre et l’aspect financier avec le souci d’un rendement –
au social, qui est axé prestations et où prévalent le don de soi, la générosité et la conviction. Ici, chez Pro Senectute, les gens se donnent
complètement, et il faut plutôt les freiner. Sans parler de la contrainte
de la levée de moyens financiers. Je savais que je devrais aller chercher
de l’argent, mais pas dans une telle mesure. Ce travail me prend
beaucoup de temps et d'énergie, et ne me permet pas de
me concentrer totalement sur ma
tâche principale, les prestations.
Face à une population de seniors qui
ne cesse de croître, les défi s sont de
taille. Quelles sont vos priorités?
Certes, on assiste à un vieillissement de la population. Mais la vieillesse d’aujourd’hui n’est pas la
même que celle d’hier ni que celle de demain. L’origine
de la mission de Pro Senectute est sociale. Elle s’est enrichie au fil des années. A mes yeux, le challenge est aujourd’hui double: il faut non seulement s’occuper des plus
démunis, mais également développer une offre (culturelle,
sportive, etc.) pour les autres bénéficiaires. Pour atteindre cet
objectif, il faut aller chercher une partie du financement auprès de donateurs. Or nous sommes en concurrence avec d’autres associations,
face auxquelles il est difficile de faire le poids. On fera plus facilement
un don pour les enfants des pays défavorisés et les personnes handicapées que pour les personnes âgées de Suisse. Quant aux politiques, ils
sont toujours abasourdis par le fait que nous ayons sans cesse besoin
de plus de moyens. Il est pourtant évident que soutenir une personne
âgée chez elle, dans son quotidien, l’aidera à se maintenir en bonne
santé physique et psychologique, et retardera son entrée en EMS. J’estime que notre action sociale devrait être considérée comme de la prévention. Pourquoi ne pas la financer par la LAMal ?
Concrètement, que préconisez-vous?
Les outils et les mécanismes existent. Mais il manque une connexion
entre les personnes âgées et les prestations qui sont proposées. Il faut
s’assurer que les gens en bénéficient, notamment pour lutter contre
l’isolement des seniors. Il est essentiel de mettre en place un système
automatisé, simple et accessible, et surtout qui fonctionne. Il est important d’apporter un soutien aux proches aidants. Enfin, une véritable
prise de conscience doit avoir lieu: pour coller à la courbe démographique, il est indispensable d’augmenter les moyens financiers à
disposition. Les personnes âgées qui viennent de l’étranger sont des
cas de plus en plus complexes. Il est nécessaire de consacrer davantage
de temps à ces gens. De manière générale, il faut faire passer un message positif auprès de la population, et redorer l’image des personnes
âgées.
Est-ce l’effet recherché par les chroniques que vous signez
régulièrement dans la presse?
Il est en effet important que nous soyons présents dans les médias,
mais également auprès des politiques et des leaders d’opinion. Cette
mise en avant nécessite aussi de faire évoluer les mentalités à l’interne.
En quoi la promotion de la santé est-elle primordiale pour les
personnes âgées?
Elle répond bien sûr à une logique globale. Plus les hommes et les
femmes en âge AVS auront un esprit sain dans un corps sain, mieux ils
se porteront. Dans notre programme annuel – qui propose une multitude d’ateliers, cours, rencontres et sorties –, les activités de sport et
de bien-être (marche, activité physique urbaine, ski de fond et raquettes à neige, nordic walking, gymnastique, aquagym, danse, taï-chi,
hygiène respiratoire, ateliers du rire) contribuent directement à la promotion de la santé. Mais cette dernière s’inscrit aussi indirectement
dans des animations comme les Tables conviviales. Déclinaison de la
table d’hôte, cette activité orientée nutrition a pour objectif d’aider les
seniors à rester en forme en mangeant correctement, des menus équilibrés, tout en faisant de nouvelles rencontres. Le concept est en plein
essor. ■
Pour plus d’infos et pour soutenir Pro Senectute Vaud:
www.vd.pro-senectute.ch.
BDO ZOOM 2/2015 | 19
ACTUALITÉ BDO
S É M I N A I R E S D E F O R M AT I O N B D O
BDO AU SALON
RH SUISSE
LES VENDANGES FISCALES
BDO organise cet automne sa traditionnelle session de séminaires
dédiés au droit et à la fiscalité – Les Vendanges fiscales. Compte tenu
de l’important succès de ces séminaires en Suisse romande, une
nouvelle session est planifiée à Neuchâtel cette année.
Les Vendanges fiscales ont pour objectif de vous présenter l’actualité juridique et fiscale, soit les nouveautés qui entreront en vigueur en
2016 et les mesures à prendre pour s’y préparer. Nous avons prévu
l’intervention de professionnels spécialisés dans leur domaine d’activité afin d’assurer une information complète et de qualité.
Informations et inscriptions auprès de Vanessa Berger (en la contactant au 021 310 23 23, [email protected]) ou sur notre site internet www.bdo.ch sous Actualités et publications/Séminaires.
La finance d’inscription est gratuite et les présentations auront
lieu de 17h30 à 18h45 aux lieux et dates indiqués dans l’encadré
ci-dessous. ■
Delémont
mardi 22 septembre Chambre de Commerce et d’Industrie
Neuchâtel
jeudi 24 septembre Maison des Halles
Genève
mercredi 7 octobre Swissotel Métropole
Lausanne
jeudi 8 octobre
Hôtel de la Paix
Sion
mardi 13 octobre
Espace Provins
Villars-sur-Glâne mercredi 14 octobre Nuithonie
BDO sera présente avec un stand au Salon RH Suisse qui se tiendra le 30 septembre et le 1er octobre 2015 dans la Halle 2 de
Palexpo à Genève. Le Salon RH Suisse est le point de rencontre des
professionnels des ressources humaines. Il offre une vision globale
du marché en matière de services et de produits novateurs dans ce
secteur.
La huitième édition du Salon RH Suisse s’est tenue en octobre 2014 et
a accueilli 183 exposants et 2716 visiteurs professionnels, confirmant
ainsi sa position en tant que rendez-vous incontournable des ressources
humaines.
Pour la deuxième année consécutive, BDO se réjouit de vous y
accueillir sur son stand, qui se situera directement à l’entrée du salon,
sur la gauche, à côté du stand ABACUS. Les spécialistes BDO des départements ABACUS et Fiduciaire se tiendront à votre disposition pour
vous montrer les nombreuses possibilités qu’offre le logiciel ABACUS.
ABACUS est l’un des leaders suisses de logiciels ERP et la fiduciaire
BDO l’un des intégrateurs couvrant la plus large palette de prestations
dans l’intégration de cette solution. Voilà plus de vingt ans que BDO
installe et accompagne ses clients dans des secteurs et des domaines
d’activités aussi variés que l’industrie, les services, les administrations
publiques, les écoles, les ONG, les associations et l’énergie.
20 | BDO ZOOM 2/2015
ABACUS offre un investissement de qualité à long terme,
car il couvre la majeure partie des besoins actuels d’une entreprise:
• Salaires, ressources humaines et portail employés
• Finances
• Gestion commerciale
• Gestion de projets
• Gestion de visas et de signatures électroniques ainsi que
gestion électronique des documents
• Gestion des adresses et CRM
• Workflow et automatisations d’interfaces
• Business Intelligence, Management Information System et
consolidation
BDO se réjouit de vous faire une démonstration des multiples
facettes de ce logiciel lors du Salon RH Suisse 2015! ■
Pour obtenir une entrée gratuite d’une valeur de CHF 50
valable pour une journée ainsi qu’un rendez-vous avec l’un
des conseillers BDO, merci de contacter Vanessa Berger au
021 310 23 23 ou par e-mail à [email protected].
BDO ZOOM 2/2015 | 21
ACTUALITÉ
ZOOM APP
VERSION DIGITALE
AGENDA LÉGAL
Abolition des actions au porteur
Le Conseil fédéral a décidé le 29 avril 2015 de mettre en vigueur en
deux étapes la Loi fédérale du 12 décembre 2014 sur la mise en œuvre
des recommandations du Groupe d’action financière (GAFI), révisées
en 2012. Parmi les modifications de lois qui entreront en vigueur le
1er juillet 2015, signalons, s’agissant du Code des obligations, les dispositions concernant les actions au porteur. En effet, l’actionnaire acquérant des actions au porteur d’une société dont les titres ne sont pas
cotés en Bourse sera tenu d’annoncer cette acquisition, d’établir qu’il
est le détenteur de l’action au porteur et de s’identifier. Concrètement,
la société devra tenir une liste des détenteurs d’actions au porteur. De
plus, quel que soit le type d’action, la société devra également tenir
une liste des ayants droit économiques annoncés à la société, étant
précisé que les détenteurs d’actions dont la participation atteint ou
dépasse le seuil de 25 % du capital-actions ou des voix de la société
seront tenus d’annoncer l’ayant droit économique. L’actionnaire qui ne
se conforme pas aux obligations d’annoncer ne pourra plus exercer les
droits sociaux, ni les droits patrimoniaux liés aux actions dont l’acquisition est soumise aux obligations d’annoncer. La loi prévoit un délai
jusqu’au 31 décembre 2015 pour que les personnes concernées se
conforment aux obligations d’annonce. Ainsi, c’est en quelque sorte
une page qui se tourne. Nous ne pouvons que recommander, par souci
de simplification administrative, de convertir à l’avenir les actions au
porteur en actions nominatives.
Véhicule de fonction immatriculé en Suisse mis
à disposition d’un résident français employé par
une société établie en Suisse
A partir du 1er mai 2015, la législation européenne précise, s’agissant
de l’exonération totale des droits de douane à l’importation en UE, que
l’utilisation des moyens de transport à des fins privées est autorisée
pour les trajets entre le lieu de travail et le lieu de résidence du salarié
ou pour l’accomplissement, par le salarié, d’une tâche professionnelle
spécifiée dans le contrat de travail. Si l’employé, résident français, souhaite continuer à utiliser le véhicule de fonction immatriculé en Suisse
pour des fins privées en UE (vacances, week-end, etc.), le véhicule devra être importé en France. Cela signifie que les droits de douane au
taux de 10 % et la TVA au taux de 20 % seront dus, calculés à partir de
la valeur Argus du véhicule, respectivement augmentés des droits de
douane s’agissant de la TVA. Ces taxes seront dues par la société établie en Suisse, à moins que l’employé résident français ne souhaite à
titre personnel les prendre en charge.
Déduction des frais professionnels des
personnes exerçant une activité lucrative
indépendante
DU ZOOM
L’ordonnance y relative sera modifiée à compter du 1er janvier 2016, en
ce sens que les frais de déplacement nécessaires entre le lieu de domicile et le lieu de travail ne pourront plus être déduits que jusqu’à
concurrence d’un montant maximal de CHF 3000 en tant que frais
professionnels (impôt fédéral direct, les cantons étant libres de fixer un
plafond différent). Les personnes qui disposent d’un véhicule d’entreprise et qui ne peuvent par conséquent pas déduire les frais de déplacement entre le lieu de domicile et le lieu de travail, tout en étant
imposées sur la part privée, seront imposées au titre du revenu sur le
montant correspondant aux frais de déplacement nécessaires entre le
lieu de domicile et le lieu de travail pour la partie qui dépasserait le
forfait précité de CHF 3000.
RIE III
Le Conseil fédéral a adopté le 5 juin 2015 le message à l'attention du
Parlement. Signalons, à ce stade, que le Conseil fédéral renonce à proposer une imposition des gains en capital au vu des résultats clairs
de la consultation sur ce point. Le Parlement devrait commencer ses
délibérations cet automne. Nous reviendrons sur ce thème capital pour
la compétitivité du site entrepreneurial suisse dans une prochaine
édition.
Nous nous tenons bien évidemment à disposition pour nous entretenir
avec toute personne intéressée, respectivement pour aider celle-ci à
entreprendre les démarches requises par les nouvelles dispositions
légales ou les changements de pratique des administrations fiscales.
■
Le magazine ZOOM sera également disponible dès cette édition en version digitale pour tablettes iOS ou Android. Téléchargez gratuitement
l’application dans l’App Store ou sur Google Play Store.
En plus du contenu traditionnel de l’édition papier, vous retrouverez
dans cette nouvelle version pour tablettes plus d’images et une mise en
pages très dynamique. Plus d’infos sous www.bdo.ch/digital.
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BDO ZOOM 2/2015 | 23
BDO SA
www.bdo.ch
Langenthal
Tél. 062 919 01 70
Affoltern a. A. Tél. 043 322 77 55
Laufon
Tél. 061 766 90 60
Altdorf
Lausanne
Tél. 021 310 23 23
Baden-Dättwil Tél. 056 483 02 45
Liestal
Tél. 061 927 87 00
Bâle
Tél. 061 317 37 77
Lucerne
Tél. 041 368 12 12
Berne
Tél. 031 327 17 17
Lugano
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Berthoud
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Saint-Gall
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Sarnen
Tél. 041 666 27 77
Delémont
Tél. 032 421 06 66
Sion
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Stans
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Genève
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Tél. 062 834 91 91
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