La Note du Mardi 2010
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La Note du Mardi 2010
La Note du Mardi 2010 Du même auteur: Le nouvel ordre de la Formule 1 2007 – TheBookEdition 2007 Alonso, 2007, l’illusion – TheBookEdition 2008 Bourdais, récit d’un hiver – The BookEdition 2009 BusinessBookGP 2010 – Tomorrownewsf1 2010 © Edition Tomorrownewsf1.com – Lulu.com ISBN 978-1-4467-0014-3 2 Marc Limacher La Note du Mardi 2010 Medias, Management & Business model 3 4 Introduction L a Note du Mardi est un bulletin d'information couvrant l'intersection des médias et du management sur la Formule 1. La Formule 1 entreprend une révolution majeure. Une grande partie de son business model évolue. Le besoin de comprendre les pistes d’avenir et les méthodes d’aujourd’hui sont devenus indispensable. La note du mardi examine de près les tendances. Le premier concerne les médias: l’évolution de la télévision, premier vecteur d’audience de la discipline, mais aussi internet et ses modes de consommations. En effet, la Formule 1 ne doit pas subir, comme elle le fait aujourd’hui, Internet et les nouveaux médias, mais l’épouser pour s’ouvrir sur un monde nouveau de communication. L’aspect participatif, la technologie novatrice dérivée de diffusion et d’informations sont un élément d’avenir de la discipline reine du sport automobile. Le modèle de diffusion actuellement est hybride, mi ancien modèle, mi-nouveau modèle. Une sorte de greffe par défaut organiser par les fans sur internet et suivit par les équipes et enfin la société détentrice des droits. Si la TV est toujours le média majeur de diffusion de masse, une petite fenêtre s’ouvre sur les écrans d’ordinateurs. La seconde concerne le management : ce qui est pertinent de comprendre dans les nouvelles techniques de communication, de concept d’équipe ou plus simplement l’adaptation à la négociation. Ici, la Formule 1 s’adapte avec son monde. Un monde de sportbusiness qui va vite et fortement inspirer du monde du Football. L’audience, les secrets et les récents scandales qu’a vécus il y a quelques années la discipline poussent un nouveau type de communication. Egalement, les mesures de réductions des coûts 5 développent une nouvelle doctrine de gestion d’équipe très différent du modèle développé depuis les années 80 et qui était la norme jusqu’à aujourd’hui. Enfin, le management général concerne aussi la gestion de contrat et ouvre de nouvelles perspectives assez novatrices. Enfin, la troisième traitera du business model. Le temps du marketing passif est désormais loin derrière nous. De nouvelles techniques et concepts se lancent, à la fois pour les équipes, mais plus généralement pour la Formule 1 dans son ensemble. Axé sur un modèle Droits –Sponsoring, la Formule 1 dans son ensemble a besoin d’augmenter son chiffre d’affaire pour suivre la course au méga sport engagé depuis 10 ans. D’autres sources de revenus doivent être trouvées, d’autres systèmes de sponsorings évalués, enfin, d’autres modèles doivent être construits. Pour répondre à ces questions - et j'espère fournir quelques indications - La Note du Mardi s'appuiera sur une analyse éclairée. Née en 2009, elle est devenue un endroit de réflexion sur internet tous les quinze jours. Du virtuel au réels il n’y qu’un pas que ce livre vous exposera à travers ses pages. 6 L’année 2010 7 8 1 Medias L’idée de la Formule 1 en 3D L e 30 décembre 2009, la chaine ESPN (propriété du groupe Disney) a annoncé son intention de diffuser la prochaine Coupe du Monde de Football en 3D. Imaginons ceci pour la Formule 1 : Mais où se situe la télévision française dans ce domaine ? Avec 1.40 Milliards de dollars de recette, le dernier film de James Cameron, AVATAR, a probablement de l’avis des spécialistes, sauver l’industrie du film. Vraiment ? Probablement, mais soyons prudent. En effet, après la télévision HD, la 3D ne va pas vous permettre de voir surgir Michael Schumacher de l’écran, alors que vous êtes assis dans votre fauteuil armé de vos lunettes disgracieuses. En fait, la 3D dans le sport signifie avant tout une meilleure définition de l’image. Autre avantage : Une profondeur supplémentaire de l’image, offrant une plus grande perception visuelle. Mais la F1 étant un spectacle en direct, la manière sera différente d’un film comme AVATAR. En effet, la plus grande différence entre l’analogique et la 3D, c’est la manière de filmer. Il semble qu’un plan d’ensemble des voitures n’aura que très peu d’intérêt. L’avantage sera pour les gros plans, qui offriront la fameuse profondeur d’action. Il n’est d’ailleurs pas impossible que la manière de filmer un événement sportif change à partir de cette année, 3D ou pas. Mais sachant que la HD pour la Formule 1 ne devrait pas être disponible avant 12 mois, pour voir Fernando Alonso en trois dimensions... Il faudra attendre 2013 ? Enfin, pour la 3D, ce processus d’apprentissage sera probablement assez long et coûteux. Il faudra acheter des lunettes 9 spéciales, une télévision adaptée, etc... Certains imaginent même des retransmissions en pay-per-view. Le vieux rêve ! L’idée, derrière cette technologie, est de limiter les piratages. Justin TV, par exemple, est le plus grand ennemi des chaînes de télévision pour le sport. Cela sera une réussite ? L’avenir nous le dira. Et la France dans ce domaine ? En 2009, France Télévision a testé la 3D pour le tournoi de Roland Garros. Cette expérimentation semble avoir été concluante d’après Daniel Bilalian (le patron des sports de France Télévision). Concernant TF1, d’ici quelques mois, vous pourrez voir Marion Jollès en trois dimensions dans l’émission AutoMoto. Enfin, Canal + expérimentera cette technologie dès 2010. Une décision technique et financière sera d’ailleurs entérinée durant l’été. Il n’est pas impossible qu’une chaîne 3D de sport et de cinéma, naisse dans le bouquet satellite du groupe. Pour les lunettes, pas de soucis, des prototypes en forme de lunette de surfer, sont déjà dans les cartons. Au moins, nous aurons l’air cool devant la télévision... Entre audience TV et argent des droits TV Selon un récent rapport de la FOM, entre 2008 et 2009 l’audience de la Formule 1 a perdu 80 Millions de téléspectateurs cumulés. Une chute importante, qui reste un exemple d’équilibre précaire entre rentabilité financière et audience... De 600 Millions en 2008, nous sommes à 520 Millions en 2009. L’audience augmentera probablement en 2010. 10 à 20% des contrats télés seront renégociés chaque année et revus à la baisse. Une situation qui n’a pas été causée par la crise économique, mais faisant suite à diverses décisions. Une décision toute particulière : Le Grand Prix de Singapour et d’Abu Dhabi. Des courses de nuit ou au crépuscule, qui ravissent les téléspectateurs européens, mais que boudent l’Asie. 10 En effet, voici le dilemme de Bernie Ecclestone. Cinq chaînes de télévision en Europe (RTL, RAI, BBC, TF1 et la Sexta), représentent en terme financier, 60% du chiffre d’affaires de la FOA en droits TV et environ 190 Millions de téléspectateurs cumulés. Alors que de l’autre côté de la terre, la Chine représente 30 Millions de téléspectateurs, le Japon plus de 35 Millions et le Brésil 93 Millions. Ses trois régions représentent 156.50 Millions de téléspectateurs, mais elles ne réalisent seulement qu’un tiers (maximum) des revenus de la FOA. Faire débuter plus tard localement des Grands Prix comme l’Australie, la Malaisie, Singapour ou Abu Dhabi est une bonne solution pour l’audience en Europe... Mais en Asie, les courses de Formule 1 entrent directement en concurrence avec des sports régionaux à très fort potentiel d’audience. Imaginez en prime time la Formule 1 d’un côté et un match de Football de l’autre (OM vs PSG par exemple), nos chères monoplaces ne feraient pas long feu. Bernie Ecclestone n’a pas de solution à ce problème. Pour lui, l’Europe est le socle de son business. Le besoin de la Chine, le Brésil et le Japon est toutefois très important pour le business car il permet à la Formule 1 d’être le 3ème sport le plus médiatique au monde. L’argent est toujours le maître du destin mais la menace des grandes chaînes européennes de revoir leur contrat à la baisse a été plus fort que tout... La F1, l’industrie musicale et internet « Je pense que la F1 a fait un très bon travail, je vais être tué pour avoir dit cela, pour ne rien faire sur Internet à ce jour. Vous pouvez le faire dans le mauvais sens, comme l’industrie de la musique, où vous ne faite rien, puis vous faites quelques choses à moitié et alors vous vous retrouvez dans une situation gênante » a lancé sur Autosport le patron de Genii Capital, Gérard Lopez. Pourtant ses solutions ne sont pas à retenir. 11 Lopez propose d’autres possibilités pour préserver les droits TV de la Formule 1, tout en gagnant de l’argent sur Internet : faire payer les GP Historique, ou des séquences historiques. Car Bernie Ecclestone dispose des droits à partir de 1981 et tout est désormais numérisé. Une fausse bonne idée. En effet, Lopez compare la F1 et l’industrie du disque, mais c’est justement des vieux chanteurs qui ont été durant un temps, l’alternative financière de l’industrie du disque pour amortir la chute des disques. Les Best Of remasterisés des Beatles, par exemple, ont été vendus à plus de 15 millions d’exemplaires durant les premiers mois, pour ensuite s’effondrer, l’effet l’an dernier de la mort de Michael Jackson fait froid dans le dos, mais n’est toutefois qu’une solution éphémère. L’autre solution de l’industrie du disque a été, dans un premier temps de proposer des sonneries de portables de ses artistes, puis des DVD des concerts etc… L’autre solution de Gérard Lopez est d’investir les Paris Sportifs, mais, encore ici, c’est une erreur d’analyse, car selon les estimations le chiffre d’affaire de ses sociétés provient surtout du Poker et non des paris sportifs. Pire encore, en France par exemple, les Paris Sportifs se sont effondrés après la coupe du monde. Les sociétés utilisent la Formule 1 comme un « flux » sans vraiment investir dans la promotion et y croire. Enfin la dernière idée est de proposer un jeu en temps réel sur la Formule 1. Encore une fois, ce principe est daté. Il existe deux types de jeux : les simulations de type F1 2010 et les jeux de stratégies, qui sont en vogue et très nombreux sur internet. Sortir un jeu en temps réel sur la F1 signifie concurrencer la licence des jeux sur console. Pire, Lopez oublie qu’une génération entière d’internautes est habituée à jouer à des jeux éphémères sur Facebook et se lasse vite tout en souhaitant pas payer 1€. L’industrie du disque, comme Hollywood, sont des sociétés de propriété intellectuelles dont le seul business est de détenir des droits qu’elle distribue. La Formule 1, à l’image de l’industrie du cinéma, c’est développé dans le « placement de marque », la licence de jeux, les exclusivités…Mais la présence sur Internet fait toujours 12 débat. Hollywood gagne de l’argent avec le web via des procès contre Dailymotion et surtout Youtube. L’industrie du disque a récemment demandé 1 milliards de dollars au site de partage P2P, Limewire. Bref, seul les procès sont rentables pour le moment. Reste enfin la question la plus importante : la Formule 1 est un sport populaire, mais visant un marketing de type moyen-haut. Un principe unique dans l’histoire du sport. Ce qui signifie qu’elle souhaite être populaire comme le football et être exclusive comme le Golf. Internet, par essence, est populaire, donc les solutions seront loin d’être facile. Il en existe, mais c’est une question de choix stratégique : TV et Internet qui diffuse les images et l’information pour le coté populaire et le paddock pour le coté haut de gamme Finalement comme aujourd’hui. Un principe qu’il faut juste accepter désormais. La technologie des médias et la F1 Le 23 Novembre 2010, dans le cadre d’un atelier du Congrès de Hanau, une discussion entre les jeunes et le pilote Virgin Racing, Timo Glock tournera autour de l’importance de la technologie de l’information. Car la Formule 1, sans médias n’a aucune valeur. Le pilote allemand, en amont de ce congrès a expliqué que « la question sur ce sujet est excitante car, il est intéressant de savoir comment nous allons utiliser l’information à l’avenir. Dans ce cas, l’opinion des jeunes doit se faire entendre. Car, ils ne sont pas seulement des clients potentiels, ils sont par définition les travailleurs de demain avec leurs idées de développement économique autour des jeux vidéos ou des réseaux sociaux. » Les jeux vidéo et les réseaux sociaux semblent devenir, depuis quelques mois, les principaux objectifs des acteurs de la Formule 1. Dans une précédente Note du Mardi, Gérard Lopez expliquait qu’il ne fallait pas que la discipline reine devient un avatar de l’industrie musicale. L’homme d’affaire luxembourgeois estimait d’ailleurs que les jeux vidéo en ligne, la vidéo et les réseaux sociaux 13 étaient des pistes d’avenir. Des pistes sur le papier intéressantes mais difficile. Les jeux vidéos ont un intérêt de séduction certain auprès d’une catégorie jeune ou de joueur expérimentés en ligne. Les pistes de jeux de simulation en console et de management en ligne sur internet ont démontré un succès intéressant, mais est-ce une technologie de l’information ? Hormis pour les sponsors, l’outil est tout de même restreint. La piste des réseaux sociaux est intéressante car elle va évoluer à l’avenir. Les marques ne sont plus passives sur ce type de plateforme. L’information va transiter sur des sites comme Facebook. Certain responsable de Yahoo se demande, aujourd’hui, si l’avenir du portail d’information en ligne évoluera comme Facebook. Pire, certain gourou du net, estiment que le site internet est mort et que les futurs sites seront tous des pages Facebook. Pour le moment, le réseau le plus important du monde (525 millions de membres), n’offre pas les possibilités de sauter le pas. Mais une base. En France, certain bloggeur/développeur à la pointe de la technologie hésitait il y a encore 2 ans à abandonner leur blog pour une page du réseau américain. Cette hésitation va revenir d’ici quelques temps. Beaucoup de sport ont besoin des médias pour exister. A quoi bon faire un exploit si personne ne le voit ? Cela fait partie de la légende de ce sport, mais si un journaliste ne relais pas l’histoire dans la presse locale ou nationale ou qu’une image (photo ou vidéo) ne montre pas. Le sport n’est rien. Et de nos jours, ne pas être médiatique cela signifie ne pas exister. La BBC par exemple va développer dès l’an prochain une interactivité plus forte avec ses téléspectateurs, via les réseaux sociaux. Une nouveauté qui fera acte. Car, il faut bien le comprendre, l’information n’est plus transversale (du média au spectateur passif), mais horizontale (les spectateurs participent à l’information avec le média pour l’enrichir). Voilà l’importance de la technologie dans l’information à l’avenir 14 Un Wikileaks pour le sport ? Wikileaks. Le nom résonne encore dans toutes les têtes des hommes politiques du monde occidental depuis la révélation des 250.000 documents des ambassades. Ce que l’on appelle désormais les StateGates. Le site Wikileaks annonce rendre service à la démocratie en étalant ces documents (il y a quelques mois, c’était ceux de la guerre en Irak), au nom de la transparence. Toutefois, imaginez le même type de site pour la Formule 1 ? Simple vue de l’esprit. Imaginez qu’en 2007, un site comme Wikileaks pour la Formule 1 ou le sport mécanique dévoile les 780 pages qui avaient été volés à Ferrari et transmis à McLaren à l’époque ? Imaginons les preuves que McLaren les avaient bien eu, ou encore que Nigel Stepney ait bien saboté la Ferrari F2007 lors du GP de Monaco cette année là ? Pire, obtenir la preuve que Nelson Piquet Jr, à Singapour, ait bien agit sur ordre de Flavio Briatore ou Pat Symonds. Avec des preuves techniques, comme des relevés télémétriques ou encore des conversations radios ou comptes rendues de réunion dans les usines par exemple. Vous allez me dire que tout ceci a été largement publié dans la presse et les médias internet. C’est vrai. Mais, une tendance en 2010 a fortement choqué beaucoup de journalistes : le secret et la langue de bois sont de plus en plus utilisés dans le paddock. Héritage des scandales répétitifs depuis 2007, qu’a subi la discipline reine. Toutefois, les similitudes avec l’émergence de Wikileaks laisse songeur. Wikileaks a été lancé en Décembre 2006, alors que l’administration Bush était sur la fin de son deuxième mandat. Depuis 2000, les mensonges et les manipulations envers le monde, ont été à leur paroxysme. La guerre en Afghanistan et Irak ont été des catastrophes économiques et militaires. La crise de 2008, largement sous-estimée. Bref, la perspective d’un nouvel ordre avec un nouveau président se profilait à l’horizon 2008, afin de balayer le plus rapidement possible ses mauvais souvenirs. Wikileaks est né pour cela. Un outil qui s’annonce social et bon pour le monde. Le reste se discutera avec le temps. 15 La presse souffre beaucoup ses derniers temps et les télévisions (en France du moins) se concentrent dans le spectacle sans apporter l’information. Une situation qui va empirer avec le temps et provoquera peut-être un jour un Wikileaks sur les sports mécaniques ou du sport en général. Un endroit ou les journalistes, sous couvert d’anonymat, pourront dire les choses sans problèmes, sans censure économique ou idéologique. Wikileaks travaille avec les journaux en leur fournissant les documents en amont. Un deal gagnant- gagnant pour le média et le site internet. Le sport étant devenu un véritable business qui se fermera de plus en plus sur lui-même, les informations deviendrons de plus en plus rare et le pouvoir de les diffuser de plus en plus difficile. La morale de l’histoire ? Probablement qu’il n’y en a pas, car bien ou mal, ce que fait Wikileaks à une raison. Une raison d’être qui n’existait plus. Avoir un site web payant d’équipe F1 ? Depuis plusieurs mois, l’ère des sites internet d’information tourne en mode payant. Au point de ce demandé si la norme à venir ne se dirigera pas vers ce principe. Et si les sites internet des équipes étaient aussi payants? Selon les spécialistes, faire payer sur internet permet d’obtenir un privilège. Cela ne s’applique pas à la masse, mais à une communauté près à s’investir pour vous. Une manière de croire en vous. Actuellement le principe des sites institutionnels est ouvert sur le monde de l’internet, mais faire payer son site internet et donc son contenu va le rendre plus élitiste. D’apprès les estimations, il y a 250 millions d’internautes consultant l’actualité de la Formule 1. Les récents chiffres sur les murs payants estiment que le taux de conversion en abonnement est de 0.2% ce qui signifie que, dans le monde, 500.000 internautes seront capables de dépenser 12 euros environ par année. Un 16 marché estimé à 6 millions d’euros environ par année. Assez peu finalement comme valeur minium. Pour avoir accès à quoi ? Des informations spécifiques (allant audelà du simple communiqué de presse), des vidéos d’analyses et un magazine PDF, application IPad, jeux en ligne etc…Les possibilités sont multiples. Notons que ses idées sont étudiées aujourd’hui par beaucoup de patron de la FOTA pour la monétisation future sur Internet. Les aspects d’un site web sportif payant : • • • 1 - Donner de la valeur à l’abonné 2 - Offrir l’exclusivité du contenu en priorité 3 - Permettre une nouvelle source financière. 17 18 2 Management L’art de la négociation L ’an dernier, la course du Grand Prix d’Australie a été décalée pour la première fois de 14h00 à 17h00 (heure locale) afin de permettre aux européens que nous sommes de voir la course, sans mettre le réveil trop tôt. Cette décision a été le fruit d’un compromis et d’une négociation longue entre les promoteurs du circuit de Melbourne et Bernie Ecclestone. Avec un objectif : La course de nuit... Après l’épreuve disputée à Singapour en 2008 et ses bons résultats d’audience, l’idée de l’argentier de la Formule 1 semblait la bonne. Un Grand Prix de nuit, pour permettre aux européens de voir les courses le matin, mais pas dans l’anonymat de la rosée du printemps. Après sa tournée asiatique, l’argentier a proposé la course de nuit comme solution ultime aux australiens. Toutefois, l’Etat de Victoria a refusé d’investir dans des projecteurs pour le circuit de Melbourne. Proposant plutôt l’horaire de 17h00. Mais secrètement, Bernie Ecclestone a permis un grand pas en avant pour une course de nuit en Australie. Une stratégie en trois temps... Dans un premier temps, il a proposé une solution et il a argumenté sur l’impact du tourisme et de l’audience télévisuelle. Ensuite, il a trouvé un allié/rival et dans un troisième temps, il a appliqué la réglementation. Le cas d’une course à Sydney faisant largement l’affaire pour l’alternative. La ville hôte des Jeux Olympiques d’été en 2000, cherche à refaire parler 19 d’elle et reste en concurrence locale avec Melbourne sur le dossier du tourisme. Avoir le Grand Prix de Formule 1 est une bonne solution. Mais, Melbourne dispose d’un contrat jusqu’en 2015, signé sous la pression fin 2008. Et, voilà la seconde phase de la négociation : Selon le réglement de la FIA, le circuit de Melbourne est illégal, car n’étant pas assez éclairé en fin de course, il doit disposer de projecteurs pour la sécurité des pilotes. Après la course de 2010, la Fédération a indiqué aux pilotes, qui se plaignaient des conditions, qu’elle allait procéder à des mesures pour changer cela dès l’an prochain. A savoir : Des projecteurs. Un pas de plus vers la course de nuit. Mais la FIA ne peut qu’agir comme un curseur pour la sécurité. De son côté, Bernie Ecclestone dispose d’un contrat avec Melbourne mais possède désormais un argument important pour faire changer les choses. Maintenant, il peut dire : " Si vous ne mettez pas des projecteurs pour la sécurité, la FIA peut vous retirer la licence. Vous ne respecterez pas votre contrat jusqu’en 2015, donc cela vous coûtera beaucoup d’argent. " Avec la menace de Sydney, l’affaire risque d’être entendue. La démonstration de négociation de Bernie Ecclestone est toujours étonnante. L’homme propose, mais malgré le refus... Il arrive toujours, avec les lois de son sport, à obtenir ce qu’il souhaite. Assurément, la course de Melbourne en 2011, sera sous les projecteurs et probablement de nuit. L’art de rebondir en affaire Son charme lui a apporté la gloire, puis lui permet de résister à la tempête depuis plusieurs mois autour de sa personne. Flavio Briatore pourrait être un consultant au sein de la FOM en charge du sponsoring circuit, via probablement All Sport Management. Un 20 rôle d’intermédiaire probablement rémunéré à six zéro en attendant 2013. Mais ce n’est pas la première fois que l’homme d’affaire italien rebondit en affaire. 1997. Benetton le licencie pour 6,4 millions de dollars. Lassé, il rebondit en développant ses affaires immobilières et surtout, ayant vu l’opportunité Mecachrrome, il contacte Renault pour proposer le projet Supertec. Un simple label pour une évolution moteur. Un contrat a été signé jusqu’en 2003. Ses relations avec Renault de 1994 à 1997 ont permis l’établissement de ce projet. Retour en arrière. En 1994, l’idée de racheter Ligier s’annonce comme une opportunité politique et économique pour Briatore, alors en charge de l’équipe Benetton. Luciano Benetton a étudié le projet Ligier, mais ne le financera pas. Briatore demandera un prêt à Bernie Ecclestone de 10 millions de dollars, avec la promesse de remboursement le plus rapidement possible. Ce qui sera fait, et avec plusieurs plus value d’ailleurs en vendant l’équipe à TWR puis à Alain Prost. En 2000, Briatore, sera le lien dans le rachat de Benetton par Renault. Briatore n’a plus le droit d’exercer son activité d’agent, il a cédée cette activité aux frères Michel en fin d’année 2009, transformée en structure consulting. Mark Webber dispose d’ailleurs d’un contrat avec cette structure cette saison. Le cas Briatore est intéressant dans l’analyse. L’homme est devenu puissant en utilisant des puissants pour vivre et survivre. Le principe des relations d’affaires appliqué à la lettre. Briatore est entré en Formule 1 il y a 22 ans grâce à Luciano Benetton. Ses premières affaires en Formule 1 au début des années 90 ont été financées par Benetton et Tom Walkinshaw (TWR), puis enfin avec Bernie Ecclestone qui l’a aidé à développer ses affaires commerciales, d’agent de pilote et la négociation des droits TV en Espagne, voir des sponsors pour Benetton et Renault (le cas ING par exemple). Citons aussi leurs implications dans le club anglais de football Queens Park Ranger. Enfin ses relations avec Renault ont permis à Briatore d’être vendeur du V10 français, puis intermédiaire dans le rachat de Benetton et enfin dans le développement du GP2 et du développement des détections pilotes. 21 Moralité ? Si la confiance en soi est une force, les relations peuvent sauver une vie professionnel, c’est d’autant plus vrai lorsqu’un coup dur arrive. L’exemple Briatore est un cas parmi d’autre. Un cas à comparer avec celui de Bernard Tapie en France. La gestion de crise exemplaire de Red Bull Gérer une crise est très difficile. L’histoire nous démontre qu’une crise interne est plus facile à résoudre qu’une crise externe. Le cas Red Bull est intéressant car il représente une communication d’avenir en Formule 1. 41ème tour du Grand Prix de Turquie, Sébastian Vettel et Mark Webber, les deux pilotes Red Bull Racing, provoquent un accident alors qu’ils étaient en tête de la course. La réaction du pilote allemand après être sortie de sa voiture fera le tour du monde. Quelques minutes plus tard, il délivre sa version des faits : A savoir qu’il était plus rapide et avait déjà passé son équipier. Après la course, l’australien estimera qu’il était dans son droit. Pendant ce temps, Christian Horner ne prend pas partie, il donne raison à l’un et puis l’autre. Le conseillé Helmut Marko s’emballe contre Webber. Provoquant un tsunami médiatique durant la semaine suivante. 48 h après la course, une réunion de crise à l’usine de Milton Keynes est sombre. Toutefois, sur le fil Twitter officielle, les mots d’Horner : « Nous sommes une équipe, nous gagnons ensemble, nous perdons ensemble. Maintenant il est temps de rebondir. » Résonnent comme un élément positif. Le 2 Juin, une photo de Vettel et Webber et un communiqué fera le tour du monde. Elle présente les deux pilotes les paumes des mains en l’air et l’expression de visages d’enfants estimant que ce n’étaient pas de leurs fautes. Pendant ce temps là, la machine de communication de Red Bull s’emballe pour balayer cet épisode des médias en quelques jours, sans jamais aborder les questions de fond et les véritables raisons (techniques ou pas) de l’incident. 22 Première étape, dès le 3 Juin, Autosport.com annonce que l’équipe autrichienne cherche à prolonger Sébastian Vettel jusqu’en 2015. Le lendemain, Horner parle de la prochaine motorisation de son team pour 2011 en mettant la pression sur Renault Sport. Ensuite David Coulthard estime que cela fait de la publicité pour Red Bull. Samedi, Gerhard Berger pense que la faute est sur Webber. Enfin, Lundi 7 Juin, l’annonce de la prolongation de Mark Webber pour 2011 conclu habillement le débat. En parallèle, Helmut Marko indique aux médias que l’affaire est réglée et que toute l’équipe et la marque est désormais tournée vers la suite du championnat et 2011. Précisant en plus que les deux pilotes de l’équipe auront les mêmes droits techniques et sportifs. La boucle est donc bouclée et la gestion de la crise médiatique et sportive exemplaire. Gagner ou être present? « Les gars de mon service marketing m’ont expliqué que maintenant que le team est parfaitement identifiable et qu’il est populaire auprès des fans, je n’avais pas besoin de gagner une course. J’ai pensé qu’ils se moquaient de moi, mais ils étaient sérieux. » Avouait en 2001 Eddie Jordan à propos de son équipe. Un principe contre l’ordre du sport, mais qui est révélateur du nouveau mouvement de médiatisation. Etre vu et suffisant, gagner est un bonus. Depuis les années 90, les sportifs sont fabriqués par les médias. Toutefois la logique du résultat était encore bien présente. De Michael Jordan à Ayrton Senna en passant par l’équipe de France 1998, tous ont remporté un trophée pour justifier leurs réputations et leurs images. Mais en 2001, l’avènement de la téléréalité fera changer les comportements marketings. En 2002, Ana Kournikova gagnait 10 millions de dollars, alors qu’elle n’avait jamais soulevée un trophée. La N°1 de l’époque, Martina Hingis, gagnait deux fois 23 moins, idem pour les sœurs Williams. Un premier avertissement sur la tendance de fond médiatique. La téléréalité met en avant un principe formaté de personnage. Le talent n’a pas de valeur, seul le principe de « passé à la télévision » est important. Il faut être connu, être médiatique. A partir de ce moment précis, les médias fabriqueront en masse des stars, pour mieux les détruire ensuite. La réflexion d’Eddie Jordan était intéressante, car à l’époque son équipe était, avec sa couleur Jaune, la deuxième identifiable derrière le rouge Ferrari. Son image avec les bimbos siliconés était décalée et plaisait à une large partie des fans mâles et surtout jeunes adultes. Un coup de maître pour un team qui gérait son image sportive autour de ses campagnes 1998/1999. Le cas Jordan n’est pas le seul. Une équipe comme Minardi a survécue durant près de 20 ans sur deux seuls et même principe : sa présence en F1 et être le seul team italien indépendant de Ferrari. Certains pilotes, sans gagner font des carrières très longues, grâce à des rumeurs de transfert envers de prestigieux teams qui leur garantissent une cote importante pour leur avenir. Des rumeurs rapportées par les médias conciliants et voulant vendre de l’audience. Mais depuis quelques temps, la seule logique de présence n’a plus lieu d’être. L’ère de la téléréalité fait place à l’ère de la pipolisation. Il faut faire quelque chose pour être connu. N’importe quoi, mais seul l’acte compte. L’ère des soirées caritatives, des communications de crises et des exploits de détails. Pour progressivement revenir aux valeurs du sport, la valeur du mérite par le résultat. Peut être. Une équipe F1 sans usine? Depuis l’ouverture l’an dernier de nouvelles équipes, les modèles économiques et techniques sont renouvelles. Pour le meilleur et aussi le pire. De plus en plus d’équipe adoptent la stratégie d’internalisation du savoir faire. Principe fondateur de valeur pour 24 un team de F1. Se multiplient donc des stratégies internes fortes pour construire un maximum d’élément d’une Formule 1 en interne. Officiellement pour des questions de qualité, officieusement pour augmenter la valeur financière d’une équipe. Mais avec la réduction des coûts, est ce que cette tendance est encore valable ? Lotus Racing pense que oui, mais Hispania Racing Team étudie un principe simple : une équipe sans réelle usine. Fini les grands ensembles de 20 à 40.000m2, place à des structures à la fois beaucoup plus petite et surtout beaucoup moins couteuse. Imaginons une équipe de Formule 1 dont la stratégie industrielle est de ne pas avoir d’usine ! Seul un local (comme la plupart des équipes d’IRL disposent) pour loger les camions et quelques ateliers de montage des monoplaces. Le reste serait construit via un réseau de fournisseur externe. Avec une fourniture moteur Cosworth, une boite de vitesse X Trac, la marche est déjà lancée. La règle serait donc de ne rien abriter dans le local ! Les objectifs de ce nouveau modèle technique sont simples : - Ne plus avoir une grosse citadelle comme espace de travaille mais l’espace industrielle tout entier. Se concentrer sur le marketing et l’innovation pour séduire des sponsors Diminuer drastiquement les coûts de personnel Jouer la carte de l’innovation L’idée est donc de jouer à fond la carte de la pollinisation tout en diminuant drastiquement les coûts de fonctionnement. Le principe est nouveau ? Évidemment que non. Une certaine équipe Jordan, lors de la construction de son usine en 1995 à Silverstone avait été comparée « à une usine de préparation de F3000. » Elle évoluera progressivement pour devenir une usine standard de la F1. Les prochaines usines d’équipes de Formule 1 ne feront probablement que 5.000m2 environ. Ce principe ne peut s’appliquer que si l’équipe est jeune et débutante. Mais comporte des risques de dépendre des autres. 25 Une agence du sport français… Le 9 Juillet dernier, le député UMP des Yvelines, et ex judokas, David Doulliet a remis au président Sarkozy son rapport sur l’organisation des grands événements sportifs en France, avec la création d’une : « agence du sport français ». A l’intérieur de ce rapport, rien de neuf en comparaison avec le document d’Eric Besson deux ans auparavant cotés finances. Toutefois dans les 9 recommandations pour « passer à la vitesse supérieure afin que la France reste une grande nation d’accueil d’événements sportifs internationaux ». une différence de taille : la création d’une agence du sport, une sorte d’ambassadeur du sport français. Doulliet suggère de transformer l’actuel CNDS (Centre National pour le Développement du Sport), crée en 2006 pour financer le développement de la pratique sportive et la promotion du sport français, en une excellence: « pour choisir de préférence parmi les sportifs français de renom ou des personnalités du monte sportif, une pleine disponibilité, une expérience internationale et la volonté de voyager à travers le monde. » Le profil type d’un pilote de Formule 1 non ? sauf que dans le détail, la discipline reine du sport automobile n’y figure pas. Le rapport parle de grandes manifestations et de la concurrence très rudes depuis 10 ans. Pire, la France est devenu au cours de ses 30 dernières années une grande nation sportive, mais derrière l’Allemagne et l’Espagne. Toutefois, pas de projet de circuits de Formule 1, d’aides pour une équipe de Formule 1 ou d’un fonds de soutien pour permettre aux pilotes tricolores d’avoir accès à la discipline reine. Au point même de se demander si la Formule 1, qui est le 3ème événement sportif du monde (après les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde) est considérée ou oubliée dans les limbes. Un souvenir lointain et perdue. 26 David Doulliet indique que des échecs comme ceux de l’organisation des jeux Olympique d’été 2012 « ont altéré l’image de notre pays en terme de capacité à attirer les grands événements sportifs. Peut être que l’organisation du Grand Prix de Formule 1 est dans la liste des « échecs ». Mais l’UMP souligne que la France organisera l’Euro 2016 et est candidate aux JO d’hivers de 2018. Nicolas Sarkozy a demandé au député des Yvelines de présenter son rapport aux acteurs du sport français. Espérons que le président de la Fédération Française du Sport Automobile ou même Jean Todt, fasse partie de ces « acteurs du sport français. » Un autre modèle de management Le Football et la Formule Un ont cela en commun d'innover dans un domaine immatériel dont les limites commerciales sont quasiment infinies. Les agents de pilote dans la discipline reine et dans le Football rivalisent d'imaginer des procédés complètement fou pour leur client. En Formule Un, nous connaissons les prêts de pilotes, le rachat de contrats de pilotes ou encore le transfert de pilotes deux ans avant la date initiale. Mais il y a 6 ans, le Football a rencontré un nouveau cas de figure, qui, s'il arrive en Formule 1, pourrait modifier beaucoup de choses. La Société Media Sports Investment (MSI) a été fondée en 2004 par Joorabchian et Nojan Bedroud et a acheté le club des Corinthiens. Un accord de 10 ans en échange de 35 millions dollars et 51% des profits pendant la durée du contrat. Mais l'innovation de cet investissement, est que les joueurs qui étaient titulaires d'un contrat avec le club sont désormais la propriété de MSI et non du club. Ce que l'on appelle « la propriété d'un tiers ». Ce procédé est nouveau et a bouleversé l'ordre établit dans le petit monde du ballon rond. Le joueur argentin Carlos Tevez a été transféré au club de West Ham, mais le contrat a été cassé. Dans les faits, le club anglais ne pouvait pas transférer son joueur, tandis que MSI le pouvait à tout moment. Par exemple : Tevez est transféré 20 27 millions d'euros dans un club B, mais le club A ne récoltera pas l'argent. C'est MSI qui le fera. Imaginons le même système en Formule 1 ? Un pilote change d'équipe tous les ans et augmente son salaire de manière importante, mais le propriétaire est un tiers qui a le droit de casser tous les contrats de ses poulains en échange d'une meilleure offre dans un autre team. Actuellement, le système est hybride, à savoir que le team à un contrat avec un pilote, dont la carrière est gérée par un tiers. Mais que ce tiers devient le titulaire intégrale des droits d'un pilote serait une révolution (en bien ou en mal), mais intéressante à observer. Dans le principe, Red Bull et sa filiale de pilote s'inspire de ce concept, mais n'a pas réussi à le développer. Le downsizing, l'alternative Un moteur de 1600cm3 bi-turbo pour la Formule 1, un autre moteur de 1600cm turbo pour le WRC, le WTCC discute d'un moteur suralimenté de 1600cm3 et la F3 va changer de moteur pour rivaliser avec le GP3 à l'avenir, tout comme la F2 (moteur Audi 1800 turbo assez vieux). Le spectre du moteur universel, appeler des vœux par Max Mosley il y a une année est en marche. En Avril 2009, le dernier véritable coup de Max Mosley restera son idée de moteur universel, capable d'être utilisé en WRC, WTCC, F1, F2, F3 et même WRC. La FOTA accepte, en partie, le concept et ouvre une brèche. En faite, la Formule 1 est simplement victime d'une idéologie adoptée depuis quelques années par les constructeurs automobiles. Alors que l'industrie automobile prépare sa mutation vers un mode de propulsion plus propre (électrique ou hydrogène), la solution intermédiaire avec l'hybride et le downsizing. Le principe de ce dernier est simple : produire des moteurs plus petits, dotée de nouvelle technologie d'alimentation variable/injection direct et 28 dopée par un compresseur ou turbo. Malin mariage entre puissance et maitrise de consommations. Après l’ère des moteurs V10 développant plus de 900cv en 2005, la Formule 1 réduit progressivement sa puissance. En 2006, les V8 développaient la même puissance que les V10 3L en 2000. En 2007, la même puissance que les blocs 3L de 1998, puis aujourd’hui une puissance proche d’un moteur de 1997. Avec un bloc bi-turbo de 650cv, la puissance s’approche de la Formule 1 de 1995, mais aussi de 1983. Un pas en arrière nécessaire. L’autre approche que l’industrie automobile étudie, est le biocarburant, devant être un complément à l’essence sans plomb classique. Mais il faudra encore attendre un moment pour voir cette alternative en Formule 1. Le don pour un pilote ? Sur le même modèle que MyMajorCompany, qui permet de devenir un producteur musical, Tennis-Angels est apparu, il y a seulement un mois dans le paysage internet. Mais cette application pourrait bénéficier à d’autres disciplines à l’avenir. Je pense particulièrement aux pilotes de course par exemple... Le principe de ce modèle économique nouveau, n’est applicable qu’auprès d’un individu, plus facile d’identification et surtout plus facile pour les répartitions futures. La course automobile est un sport coûteux et inégalitaire. Compter 70 000 Euros pour une saison en Formula Academy, 75 000 Euros pour une saison en Formule Ford et 200 000 Euros pour une saison en Formule Renault 2.0, etc... Une carrière complète d’un pilote pour son arrivée aux portes de la Formule 1 est estimée à plus de 3 Millions d’Euros. Fin 2007, le phénomène médiaque sur Lewis Hamilton était tel que l’idée d’introduire le pilote britannique en bourse était dans l’air. 29 L’objectif ? Lever 100 Millions de dollars. Notons qu’il y a déjà eu un précédent intéressant : Justin Wilson PLC... Ce type de montage financier a été lancé par Justin Wilson et Jonathan Palmer, son agent. En 2003, afin de réunir une somme de 2 Millions de dollars pour obtenir un volant en Formule 1 chez Minardi. Le duo proposait des actions d’une entreprise appelée Justin Wilson PLC, qui détenait tous les droits sur les futurs revenus de la carrière du pilote anglais (ses salaires de pilote, ses primes et sponsors personnels) pour une période de 10 ans. Le système était structuré de telle façon que les investisseurs devaient d’abord doubler leur investissement et ensuite partager 10% des revenus du pilote durant 10 ans. Près de 900 investisseurs ont fait le grand saut: - 70% d’entre eux en prenant le minimum de risque, soit 800 dollars. 20% ont acheté pour 1600 dollars d’actions. 10% ont misé beaucoup plus. L’exemple de la musique Le site qui a propulsé Grégoire (Toi + Moi), revendique plus de 50 000 producteurs et 1 900 artistes inscrits. Sauf que depuis 2007, le modèle dominant semble avoir évolué de la coproduction entre internautes uniquement à la coproduction entre internautes et producteurs professionnels. Grâce à sa levée de fonds au début de l’année 2009, MyMajorCompany reste fidèle au principe de financement par les seuls internautes, car elle se considère comme une maison de disques. Toutefois ses concurrents signent des partenariats avec des maisons de disques classiques pour établir un complément financier et donc limiter les risques. Certes pour le cas de Tennis-Angels, la répartition des rémunérations est de 30%, mais d’autres avantages peuvent être proposés, car pour ce type de projet internet, les internautes viennent surtout chercher une relation privilégiée avec le sportif. Ce sont des passionnés avant tout. La communication des sportifs devient de plus en plus importante, l’idée est donc de transformer le donneur en promoteur. 30 Applicable aux sports automobiles ? Revenons au projet de Justin Wilson PLC : Ceci a été un succès, car le pilote a pu obtenir son volant. D’autres jeunes pilotes ont tenté de réaliser la même chose (juste après lui), mais sans succès. Le principe du don comme celui de Tennis-Angels et MyMajorCompany, applicable aux sports automobiles est intéressant. Toutefois, il faudra le faire évoluer vers un système professionnel, à savoir l’associer à une agence de management classique pour la confiance mais aussi développer un système de fans actifs, investisseurs et promoteurs de leur pilote. Tennis-Angels désire un total de 150 000 Euros pour tenir trois saisons, le principe pourrait être applicable, mais dans l’espoir de séduire également un sponsor de complément. Cela pourrait donc être un bon déclencheur d’une carrière et d’un engouement pour un pilote, afin d’obtenir les faveurs d’un ou plusieurs sponsors. En 2004, le pilote de Formule 1 hongrois, Zsolt Baumgartner avait compris ce principe. Sur les 8 Millions de dollars que lui coûtait son volant au sein de l’équipe Minardi : 2 Millions de dollars provenait d’une souscription, 4 Millions de l’Etat hongrois et 2 Millions sous la forme de divers sponsorings indexés sur le résultat (75 000 dollars par course terminée + 25 000 dollars, s’il arrivait dans les points). 31 32 3 Business Model Une raison des constructeurs de quitter la F1 H onda en 2008, BMW et Toyota en 2009, le nombre de constructeurs diminue de moitié après 24 mois. Reste plus que Ferrari, Renault et Mercedes. Ce dernier est le seul à investir en Formule 1, pour être présent dans deux équipes de pointe en 2010. Toutefois, la question reste essentielle : Pourquoi les constructeurs quittent la Formule 1 ? Cette question a obtenu plus d’une réponse. Le manque d’intérêt, le retour sur image, etc... Mais jamais, il n’y a eu un calcul simple mais drôlement efficace. Chris Sylt, l’éditeur de Formule Money, a calculé que 1.70 Millions de voitures ont été produites par les constructeurs présents en Formule 1 en 2009, par rapport à l’année précédente. Chris Sylt a calculé le nombre de voitures que les constructeurs doivent nécessairement vendre pour couvrir leurs coûts de budget sportif, via les recettes générées par la vente de voitures. Certes, les budgets des constructeurs en Formule 1 proviennent des services marketing, mais ce service doit bien avoir de l’argent via la vente d’automobiles pour faire de la promotion. 33 Voici le résultat : Constructeurs Recette/voitures vendues Dépenses annuelles F1 Vente pour couvrir les dépenses F1 Renault 13.695 euros 110 millions d’euros 8.206 ventes Ferrari 275.947 euros 42 millions d’euros 153 voitures BMW 32.684 euros 120 millions d’euros 3.653 voitures Mercedes-Benz 37.928 euros 157 millions d’euros 4.154 voitures Toyota 18.412 euros 178 millions d’euros 9.701 voitures Notons que Ferrari a vendu en 2009, 346 voitures de moins qu’en 2008. Toyota, accuse une chute de 1.10 Millions de voitures. De son côté, Renault a vendu 214 000 véhicules de moins en 2009 par rapport à 2008. BMW a perdu 338 000 ventes sur la même période. Seule exception : Mercedes-Benz qui malgré 197 704 voitures de moins en 2009 (une chute de 20% par rapport à 2008) continu d’investir en Formule 1. « Il n’y a pas de meilleurs moyens pour promouvoir ses produits et son expertise technique », annonçait Norbert Haug, lors du rachat de l’équipe Brawn GP par le constructeur à l’étoile. Un discours qui doit choquer son concurrent de toujours, BMW. Le constructeur allemand a annoncé un ralentissement massif de la production de ses 6 cylindres, V8, V10 et V12. 34 Selon certaines sources, la production de V8 au niveau mondial n’occupe le personnel que 4 jours par semaine (8 heures par jour). Quand à la production de 6 cylindres, elle pourrait être abandonnée à Munich au profit du 4 cylindres. Les temps changent, mais le départ des constructeurs semble compréhensible. La promotion des produits (voitures puissantes) et l’expertise technique ne fait plus partie de l’aspiration des clients du monde entier reconvertis au diesel, aux véhicules verts ou de plus faible cylindrées. La Formule 1 devrait changer de moteurs en 2013. Encore trois ans... Probablement trop long ! Les retraits à perte des constructeurs 5 décembre 2008, Honda annonce son retrait de la Formule 1 et la mise en vente de son écurie basée à Brackley. Une équipe qu’ils avaient achetés en deux temps pour un total de 250 Millions d’Euros. Après des rebondissements, début mars 2009, le constructeur annonce la cession de son équipe à Ross Brawn pour 1 dollar symbolique, mais avec des contreparties… L’histoire se répète, juillet 2009, BMW annonce son retrait de la Formule 1 et la mise en vente de son équipe. Le consortium QADBAK en sera le bref repreneur, avant que Peter Sauber récupère son écurie pour quelques dizaines de Millions d’Euros, selon les indications. Novembre 2009, Toyota annonce son retrait, mais signe un accord de location avec Stefan GP pour 2010. Les constructeurs quittent la Formule 1 mais, en déboursant un dédommagement. Honda par exemple a signé un chèque de 100 Millions d’Euros à Ross Brawn pour que ce dernier s’occupe, à la fois de licencier son personnel et gère son quotidien avec la structure de course. Un accord prenant en compte le non-réglement des droits TV. L’équipe ayant changée de nom, passant de Honda Racing F1 Team à Brawn 35 GP, le transfert n’était donc pas automatique. Un détail qui n’a pas échappé aux patrons de BMW. Peter Sauber, lors d’une conférence de presse hier, a confirmé que BMW ne soutient pas son équipe financièrement pour 2010, pas directement du moins. Certes le constructeur allemand, financera le licenciement du personnel, avec l’obligation de payer les reconversions en Suisse, mais l’accord avec Sauber permet surtout de garder le nom du constructeur, pour que l’écurie helvète puisse conserver les droits TV via les Accords Concorde de 2010. Libre ensuite à Peter Sauber de changer de nom en 2011. Le cas Toyota est différent. Ayant vendu les plans de conception de sa TF110, pour 5 Millions d’Euros, le constructeur japonais est susceptible de louer son personnel, basé à Cologne, à Stefan GP pour environ 10 à 15 Millions d’Euros annuel. Une autre manière de soutenir un programme sans y participer vraiment. Honda voulait vendre son équipe environ 150 Millions d’Euros, mais la marque a finalement déboursé 100 Millions afin d’aider l’écurie Brawn GP en 2009. BMW a vendu pour 80 Millions d’Euros à QADBAK avant de céder l’équipe à Peter Sauber pour 20 Millions d’Euros. Enfin, Toyota a préféré fermer son unité F1 et récupérer 20 Millions d’Euros via un nouveau projet. L’investissement des constructeurs en Formule 1 reste malgré tout un investissement à perte... L’histoire récente nous le prouve ! Fusionner pourquoi faire ? Fusion... Depuis plusieurs semaines, le mot est revenu sur toutes les lignes d’articles parlant de la Formule 1. En effet, Campos Meta 1 et US F1 Team avaient un projet de fusion, pareil entre US F1 Team et Stefan GP. Bref l’idée de fusionner est revenu dans le petit monde de la F1. Mais, cette pratique n’a pas vraiment été courante... Il y avait déjà eu par le passé des rachats d’équipes qui ont été rebaptisées, mais le cas des fusions restent plus rare. Le principe de 36 fusionner est pour l’entreprise une mise en commun des patrimoines (une concentration) de deux ou plusieurs sociétés, cela abouti à la constitution d’une nouvelle entreprise ou à une prise de contrôle. Souvent dans l’histoire de la Formule 1, l’absorption d’une équipe se fait au détriment d’une autre. La première fusion connue est la création de l’équipe Wolf en 1977. A l’origine, Walter Wolf avait repris fin 1975 pour 450 000 Livres les actifs de la défunte écurie Hesketh. Puis, il prendra le contrôle (60% pour 160 000 Livres) de la première génération de l’équipe de Frank Williams. Ainsi naîtra Wolf en 1977 : Forte de 35 personnes à l’époque (Lotus et Ferrari en comptait 120). Le destin de cette structure passera aussi par la fusion avec l’écurie Copersucar d’Emerson Fittipaldi, qui deviendra en 1980, pour son ultime année l’équipe Fittipaldi. L’autre cas est Benetton - Spirit. Cette dernière est née en 1983 avec le concours du motoriste Honda. Mais lorsque le constructeur japonais se tourna vers Williams en 1984, le destin de la petite équipe laboratoire était scellé. Elle vivota encore deux ans, avant que Benetton se propose de l’aider en 1985 pour enfin la racheter définitivement et la fusionner avec Toleman, que la marque italienne venait aussi de reprendre. L’effectif total de cette écurie était de 50 personnes lors de la saison 1986. Enfin, le cas Larousse - Ligier. Nous sommes en 1993, Cyril de Rouvre est le nouvel homme fort de la Nièvre. Gérard Larousse se débat depuis plusieurs années avec son équipe pour survivre. L’idée, à l’époque était de créer une grande écurie française, avec Cyril De Rouvre comme patron et Gérard Larousse comme directeur. Le projet capota avec les problèmes judiciaires du premier fin 1993. La structure Ligier sera reprise par Alain Prost, alors que l’équipe Larousse disparaîtra en 1995, après un dernier sursaut dans le projet DAMS. "BMW-Sauber" reste un cas à part et ne peut pas être considéré comme une réelle fusion. Dans les quatre cas de fusion cité ci-dessus, deux pratiques s’imposent : Fusionner pour grandir ou pour survivre. Finalement, la deuxième solution n’a jamais été un bon choix... 37 Les BRIC peuvent-ils sauver la Formule 1 ? Quelques chiffres pour commencer : 2.70 Milliards de personnes, 9 348 Milliards de dollars de PIB et 50% de la croissance mondiale actuelle. Ces chiffres synthétisent ce que sont les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Ses 4 pays souhaitent casser le monopole occidental sur la gestion des affaires et d’influence sur la planète... Un constat qu’a compris Bernie Ecclestone. L’argentier de la Formule 1 avait annoncé que d’ici 20 ans, l’Europe serait le tiers monde des pays riches. L’avenir de la Formule 1 devant passer par ses moteurs de croissance. Ajoutant la parole aux actes, la FOM a signé un accord de consolidation du Grand Prix du Brésil, a négocié avec la Chine pour 5 ans de plus et a conclu un accord avec la Russie pour 2012 et l’Inde pour 2011. La Formule 1 devant augmenter de 10% ses recettes par an jusqu’en 2014, pour atteindre 2 Milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel, la solution des BRIC est indispensable. L’addiction des contributions circuits de ses 4 pays sur le chiffre d’affaires de la Formule 1 pourrait être de 100 Millions d’Euros. Mais avec 85 000 personnes dans les tribunes entre samedi et dimanche, le Grand Prix de Chine n’est pas un succès populaire au contraire du Brésil, qui dispose d’une culture automobile plus forte. Ce qui fait penser que finalement les BRIC proposeront des circuits d’images. L’intérêt populaire n’a pas d’importance finalement. Surtout que ces pays (l’Inde et la Chine) se perçoivent comme des ennemis régionaux. Des puissances économiques régionales et rivales. L’objectif de l’Inde pour être motivé, n’est pas tant de voir les succès des monoplaces Force India ou de Karun Chandhok sur la piste. Mais de voir que la Chine dispose d’alternatives à Shanghai. Bernie Ecclestone l’a bien compris, mais si les BRIC ont déjà changé les règles du jeu, ils ne sont pas non plus la solution à terme. Car ces pays voient en la Formule 1 un outil de communication 38 mondial pour donner une image dynamique. Que restera-t-il dans 5 ans ? En 2014 ? Une fois que ces pays auront obtenu la notoriété qu’ils souhaitaient ? Ils réagiront comme les pays occidentaux avec la Formule 1 et le business model de la discipline stagnera ou baissera. Le Freemium comme concept « Je suis ainsi convaincu par le «Freemium» : je donne mon produit phare gratuitement et je suis payé ailleurs. Pourquoi ne pas attirer les Chinois avec des billets gratuits, tout en provoquant des dépenses sur des produits annexes ? » Annonce Gérard Lopez, actionnaire majoritaire de l’équipe Renault F1 Team dans une interview dans le quotidien Le Figaro. Un concept intéressant et économiquement réaliste, avec des contraintes. Le Freemium est un modèle économique associant une offre gratuite, en libre accès, et une offre « Premium », haut de gamme, en accès payant. Des études marketings comportementaux ont ouvert la voie vers ce nouveau modèle. En substance, imaginer que parmi toutes les fonctionnalités de votre service, certaines seront indifférentes à la majorité mais importeront à une minorité, à tel point que cette minorité sera prête à payer pour en bénéficier. Le principe du club. Gérard Lopez connait bien ce modèle pour l’avoir expérimenté avec le logiciel SKYPE, dont il a été actionnaire, qui est un service gratuit de téléphonie sur internet, gagnant de l’argent plus de 500 millions de dollars par an. Comment ? En vendant sa marque sur des produits dérivés et adapter à son environnement (casque audio etc…). Les circuits en Formule 1 disposent d’un modèle économique à deux niveaux : Une redevance payée par les organisateurs à Bernie Ecclestone et la vente de billets pour amortir la redevance. Pendant longtemps la logique était là. Toutefois, le GP de Chine, les craintes sur l’Inde et la Corée du Sud de remplir les tribunes inquiètent. Le GP d’Espagne n’a pas fait d’étincelle le week end dernier. Les places à 450 euros en tribune principale ont été bradées à la dernière 39 minute. L’essentiel des tribunes vendues à Barcelone étaient populaires. Un tournant. En contrepartie, la vente de produits dérivés Ferrari et Alonso ont été à la hausse. Une indication intéressante. Le circuit d’Hockenheim vise le même résultat avec le soutient de Sébastian Vettel et surtout de Michael Schumacher. Avec des Grand Prix subventionnés par les Etats, le principe du Freemium renforcerait le marketing touristique des Grand Prix. Mais ce modèle est fragile et nécessite un véritable investissement de la part des organisateurs pour trouver ces nouvelles rentrées financières. Transformer la Formule 1 comme la NASCAR pourrait être intéressant mais Bernie Ecclestone devra réduire substantiellement ses redevances pour que l’opération soit rentable à terme. Une certaine idée de la 3ème voiture Fondamentalement l’idée d’une troisième voiture n’est pas mauvaise. Depuis le début, les équipes de Formule 1 ont vendu ou loué une de leur monoplace à une autre équipe. Cette pratique à été légion jusqu’à la fin des années 70, avant que l’ère des constructeurs des années 80 abolisse la pratique, en même temps que la médiatisation et la hausse du sponsoring. Le règlement Indy Car 2012 est très innovant, et une transposition à la Formule 1 peut être envisagée. Dallara est le constructeur de la monoplace de base, à partir de cette base, chaque équipe peut choisir entre plusieurs type de développement : soit développement son propre pack aérodynamique et améliorer la monoplace avec des solutions originales (ce qui comprend les ailerons avant et arrière, pontons et capot moteur), ou bien acheter un kit de développement auprès de Dallara tout les ans pour deux mises à jour durant l’année. 40 Le prix du châssis Dallara de base (sans moteur) est fixé à 349.000 dollars (environ 280.000 euros), le prix des kits proposés par la marque italienne sont fixés à 45.000 dollars (36.000 euros) la première année, puis 70.000 dollars (56.000 euros) les suivantes. Imaginons une transposition à la Formule 1 pour une 3ème voiture comme le souhaite Luca di Montezemolo, mais avec les standards de l’IRL: Une équipe comme Brawn GP a fait sa saison 2009 avec un total de 4 châssis, 2 par pilote, ce qui fait un total de 600.000 euros pour une seule machine à l’année Ajoutons un moteur Cosworth ou autres à 3.5 millions d’euros (boite de vitesse comprise), et des mises à jours aérodynamique à 150.000 euros environ pour l’année et le coût pour une équipe voulant se lancer serait très bas : 4.25 millions d’euros. Toutefois, si l’équipe souhaite faire son propre développement aérodynamique, le budget peut monter à 4 ou 5 millions d’euros, soit un budget technique de 9 millions d’euros. Sachant que la Virgin VJM01 coûte, tout compris, 10 millions d’euros environ par année, le rapport prix/prestation est compétitif. Avec ce principe, une équipe de 35 personnes maximum pour une seule monoplace, il suffira d’un budget d’environ 15 à 20 millions d’euros maximum. L’échec des modèles de sponsoring alternatifs Dans l’ancien temps, le principe était simple. Les monoplaces étaient des supports publicitaires de haute technologie. Un changement ayant débuté dans les années 80 ou l’industrie de tabac imposa ses standards encore principalement en vigueur aujourd’hui. Toutefois, après le départ de ses derniers, fin 2006, plusieurs modèles alternatifs sont nés avec plus ou moins de succès. Le modèle classique de sponsoring publicitaire est toujours d’actualité, Ferrari, McLaren, Williams, Mercedes, Red Bull, Toro Rosso sont dans cette logique. Une logique qui se révèle finalement 41 beaucoup plus efficace, quoi que plus difficile en ses temps de crise économique. Une crise qui provoque toujours des idées nouvelles des services marketing. Depuis 10 ans, la Formule 1 ne vend plus nécessairement des espaces publicitaires simples, mais une image de marque. Depuis environ 5 ans, le principe de partager quelque chose avec son partenaire est devenu la base de tout nouvel accord. Mais l’innovation marketing a ses limites. Souvenir du programme caritatif de Jordan en 2004 et surtout le projet MyEarthdream de Honda. Entre 2007 et 2008, ce programme écologique de conscience a été un succès médiatique et à permis réellement à Honda de changer d’image. Mais finalement le concept de marque sous forme de licence a été un échec. Les prévisions les plus optimistes ont été confrontées à la réalité financière. D’une prévision de 45 millions d’euros, le bénéfice n’a été que de 2 millions d’euros entre 2007 et 2008. Ce principe du label reste une bonne base pour la suite, malgré tout. Auparavant, BAR Honda avait démarché plusieurs sponsors pour remplacer Lucky Strike sur un principe de partage de valeur, sans succès malgré une très bonne saison 2004. Cette année, Renault et Sauber ont lancé deux types de modèle économique : BtoB pour l’un et un club de partenaires pour l’autre. Pour l’équipe française, force est de constater que l’échec est réel. Le principe du BtoB ne séduit que des partenaires à proximité du Groupe Renault ou déjà partenaires de Renault F1Team. L’innovation attendue n’a pas encore démontrée sa valeur. Concernant l’équipe Suisse, elle s’inspire des petits clubs sportifs en manque de médiatisation qui ont lancé ce type de projet avec un certain succès a vrai dire, reste à savoir si cela fonctionnera en Formule 1. L’innovation marketing en temps de crise n’a pas vraiment de valeur. La plupart de ses nouvelles idées et concept sont nées d’un déficit de séduction envers les sponsors, pour une disposition plus classique de la publicité. Un point important. 42 Le sponsor doit être un bonus “Je limiterais les coûts de manière beaucoup plus drastique, d’au moins 70 %. Les équipes sont à l’agonie. Or, les performances des moins compétitives se situent à quelques secondes seulement des monoplaces de GP2, une discipline d’accès qui nécessite un budget dix fois moindre. C’est de la folie, surtout au moment où il devient extrêmement difficile de trouver des sponsors. La F1 joue sa survie et elle ne le réalise pas. L’activité doit devenir rentable. Les revenus versés par le promoteur de la F1 à chaque équipe doivent suffire à assurer un budget. Le sponsoring, dès lors, serait un bonus.” a déclaré Flavio Briatore dans une interview dans Le Journal du Dimanche. Décembre 2008, le départ du constructeur Honda provoque un choc psychologique important dans le monde de la Formule 1. La crise économique pointe sont nez et touchera durablement une industrie automobile fragile. Anticipant les dérapages, Max Mosley, ancien président de la FIA, annonce qu’il établira des mesures drastiques pour 2010. Mais l’idée était la même que celle énoncée par Flavio Briatore ci-dessus. Max Mosley estimait que les équipes devaient bénéficier de 50% des droits sportifs de la Formule 1 (à égalité selon lui) et là, naitra le projet de budget plafonnée autour de 45 millions d'euros, plusieurs fois ajustées. L'ancien président de la FIA estimait que chaque équipe pouvait toucher en moyenne 40 à 50 millions d'euros de droits TV et l'ajout du budget plafond de 35 ou 45 millions d'euros permettraient d'obtenir des budgets compris entre 75 et 95 millions d'euros. Une addition sans faille que n'a pas comprise alors les membres de la FOTA. Cette saison, l’équipe Sauber a survécue grâce aux droits TV obtenu du temps ou l’équipe était la propriété de BMW. 85% de son budget provient de ces droits. Un exemple qui fait désormais réfléchir certaines équipes. Toutefois, le système qu’annonce Flavio Briatore ne concerne pas le modèle économique des équipes-constructeurs, mais les 43 équipes indépendantes, qui représentent la majorité du plateau F1 aujourd’hui. Le sponsoring futur en F1 L’annonce du renouvellement du sponsoring de l’opérateur mobile anglais Vodafone, avec l’équipe McLaren-Mercedes, dispose d’un détail très intéressant, en plus d’être un nouveau contrat de trois années : la répartition de son chiffre. Le précédent contrat, signé en 2006, était établi sur la base d’un sponsoring principal, héritier des budgets des manufacturiers de tabacs, qui ont quitté la Formule 1 courant 2005/2006. Un budget de 80 millions de dollars annuel, sur une période de 10 ans (en faite cinq années et cinq années en option). Mais depuis l’établissement du traité de réduction de budget (alias RRA), qui limite à partir de 2011 et jusqu’en 2017 le budget marketing des équipes à 35 millions d’euros. Avoir un sponsor disposant de 50 millions de budget n’est plus possible. Une solution doit donc être trouvée pour préserver un budget important et augmenter le principe de promotion. Le nouveau contrat Vodafone – McLaren cumule un budget sur trois années de 135 millions d’euros. Mais précisément : 35 millions d’euros seront distribués pour l’équipe de Woking sous la forme d’un sponsoring titre. Mais également 10 millions d’euros de budget pour la promotion, dans les médias, de l’équipe. Une nouveauté pour un sponsoring principal. Auparavant, le sponsoring évoluait autour d’un programme de sens. La création de slogans « Chase your dreams » pour le cas Vodafone-McLaren et l’établissement de valeurs communes, afin de justifier un sponsoring de sens. A cause de la crise économique le retour en arrière est visible et reprend désormais la logique de publicité comme un outil de présence dans les médias. 44 Ce nouveau type de contrat va permettre de développer la promotion des équipes et de la Formule 1 dans les prochaines années. L’Europe en retard Au cours de cette année 2010, la Chine est devenue la seconde économie du monde, devant le Japon et l’Allemagne. Certains analystes estiment que l’Inde, le Brésil et la Russie seront rapidement au niveau de l’Allemagne dans moins de 10 ans. Pendant ce temps là, la Grande-Bretagne et la France chuteront progressivement. L’avenir économique pour une économie de croissance n’est plus en Europe. Un constat qu’a aussi fait Bernie Ecclestone, il y a déjà bien longtemps. L’homme avait déjà pris acte du déclin européen en matière économique. Estimant, il y a environ cinq années que l’organisation des Grands Prix ne pouvait se réaliser qu’avec le soutien des Etats et non sous la coupe d’une société privée. En cela, l’argentier de la Formule 1 avait adapté son modèle économique vers des nouveaux marchés. « Nous sommes maintenant dans un monde ou toutes les régions du monde sont représentés. C’est très sain pour une part, mais probablement pas autrement. J’ai toujours cru que nous devions aller vers l’est. L’Europe n’est plus ce qu’elle était autrefois, en aucune façon. Je pense que la puissance qu’elle dispose aujourd’hui n’évoluera pas beaucoup plus. » lance Ecclestone à la BBC il y a quelques jours. La différence est de taille en effet. Ecclestone a fait évoluer la Formule 1, ses dix dernières années, vers un show mondial, avec des circuits en Malaisie, Chine, Bahreïn et récemment Corée et l’Inde l’an prochain. Des pays émergeants économiquement qui utilise la Formule 1 comme vecteur d’image pour le monde. Un principe que n’utilisent plus les pays européens depuis ce début de nouveau siècle. Hormis l’exception de Valencia et du projet Romain. 45 Lorsqu’en 1989, le circuit de Magny-Cours a été rénovée pour devenir le circuit le plus moderne d’Europe, il l’avait été de la volonté politique du président François Mitterrand, qui avait été député de la Nièvre auparavant. Durant de longues années, l’Etat Français a été le principal financier du circuit, jusqu’au changement de régime de 1995 et la lente dérive des coûts des organisateurs, qui aura duré 10 années. Plusieurs pays européens sont dans une autre logique. La Formule 1 n’est plus vraiment considérée. La France va 250 millions d’euros dans les stades français pour l’organisation de la prochaine Coupe d’Europe en 2018 et 160 millions d’euros pour les JO d’Hiver d’Annecy (ville candidate pour l’instant). Des sports populaires et de masses. Loin de la Formule 1, considéré comme un outil marketing, ne disposant plus de valeur sportive à mettre en avant. Un pays comme la France à besoin de montrer des valeurs à travers le sport. Pas de faire sa promotion dans le monde. Les temps changent, mais pour le pays ayant organisé le premier Grand Prix automobile de l’histoire en 1906 cela reste triste. 46 Table Introduction 5 2010 7 1 – Les médias 9 L’idée de la Formule 1 en 2D 9 Entre audience TV et argent des droits TV 10 La F1, l’industrie musicale et internet 11 La technologie des medias F1 13 Un Wikileaks sur le sport ? 15 Avoir un site web payant d’équipe F1 ? 16 2 – Management 19 L’art de la négociation 19 L’art de rebondir en affaire 20 La gestion de crise de Red Bull Racing 22 Gagner ou être present ? 23 Une équipe de F1 sans usine 25 Une agence du sport français 27 Un autre modèle de management 28 Le downsizing, l’alternative 29 Des dons pour les pilotes 31 3 – Business Model 33 Une raison des constructeurs de quitter la F1 33 Les retraits à pertes des constructeurs 35 Fusionner pourquoi faire ? 36 Les BRIC peuvent-ils sauver la F1 ? 38 Le Freemium comme concept 39 Une certaine idée de la 3ème voiture 40 47 48 L’échec du modèle alternatif de sponsoring 41 Le sponsoring doit être un bonus 43 Le sponsoring future de la Formule 1 44 L’Europe est en retard 45 49 50