Exposition photos « Les violences faites aux femmes, osons les

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Exposition photos « Les violences faites aux femmes, osons les
Exposition photos
« Les violences faites aux femmes, osons les montrer »
Présentation du projet par les six étudiants de l'AFMR d'Etcharry.
« Notre projet est de proposer une médiation entre la parole des femmes victimes de
violence et le grand public, dans un but de sensibiliser par le biais d’une exposition
photographique. La problématique vécue par ces femmes reste aujourd’hui très peu
médiatisée, très peu parlée, très peu montrée.
Ce projet vient en écho à ce constat. Osons montrer les violences, la maltraitance, qu’elle
soit verbale ou physique. Les séquelles et traces laissées sur le corps mais surtout dans la
tête de ces femmes restent telles des plaies non cicatrisées.
Afin de sortir de l’ombre et du silence, nous avons la volonté de mettre en avant leurs
expériences et, au-delà de ça, leur parole.
Durant l’avancée du projet, nous nous sommes rendu compte que nous avions un avis
stéréotypé sur la violence faites aux femmes. En effet, la femme victime n’est pas forcément
battue. La violence la plus répandue est psychologique. Elle se manifeste par une
dévalorisation de l’autre, des attitudes et propos méprisants, de l’humiliation, du
dénigrement, du chantage, l’isolement social, le contrôle des sorties et des fréquentations, la
déstabilisation… Cette forme de violence est la plus subtile, la plus difficile à détecter par
l’entourage et par la victime. La violence psychologique suit un certain scénario; elle se
répète et se renforce avec le temps. Elle ne disparaît pas; elle ne fait que s'aggraver.
Toutes les femmes que nous avons rencontrées nous ont confié avoir été confrontées à cette
violence. Sur les six ayant accepté de se faire prendre en photo, trois n’ont pas reçu de
coups et pourtant elles ont été victimes.
Certaines joueuses de l’équipe de France de Rugby féminine se sont investies dans ce projet,
avant tout en tant que femmes. Souvent montrées du doigt, il nous a semblé judicieux de
leurs proposer de prendre part à notre démarche. En effet, dans l’esprit d’une grande
majorité de personnes le rugby, sport de contacts et d’évitements, est essentiellement
masculin. Au-delà de cela, le rugby véhicule des valeurs telles que la solidarité, la cohésion,
le respect… Ces dernières nous ont paru importantes et indispensables dans la mise en place
de notre action avec les femmes victimes, car elles sont en adéquation avec une dynamique
de soutien collectif. En effet, le solidaire est plus fort que le solitaire !
Nous avons donc proposé un projet photographique aux femmes victimes de violence afin
d’interpeller. L’image est aujourd’hui un des meilleurs moyens pour faire prendre conscience
de ce qu’est la réalité des violences subies par les femmes. Les images choquent,
interpellent, font réfléchir et imprègnent l’esprit.
Les femmes victimes qui ont pris part au projet, nous ont expliqué les raisons de leurs
motivations. Certaines souhaitaient aller au bout d’une démarche de dénonciation de
reconstruction, d’autres se sentaient investies d’une responsabilité vis-à-vis des victimes qui
ne sont pas encore sortie de leur situation
Nous souhaitons faire un parallèle entre la violence vécue sur un terrain par les joueuses et,
une violence subie par les femmes. En effet, dans le sport l’impact des coups reçus ne
laissent pas de séquelles psychologiques, la violence est ici régie par des règles du jeu
collectif ; alors qu’une violence subie est destructrice car au-delà des traces visibles sur un
corps, tout l’aspect psychique est mis à mal et ne cicatrise jamais complètement. Devant un
match de rugby nous pouvons être spectateur, ne le soyons pas devant les violences
conjugales !
Ce projet n’aurait pu se faire sans la participation active des femmes victimes de violences, le
centre social Sagardian notamment Bernadette DAVID, le CIDFF des Landes et plus
particulièrement Martine Tapin et Julie Labarbe , de Marie-Alice Yahé, capitaine du XV de
France Féminin, Laetitia Grand , joueuse du XV de France, Marie Ménanteau joueuse du XV
de France –de 20 ans et la Fédération Française de Rugby.
Les photos n’auraient pu se faire sans l’implication personnelle et bénévole du photographe
Julien Clavier et des maquilleuses Christine Marchiset et Anais Gloriot.
Nous les en remercions tout particulièrement. »

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