Tessitude - Entre-gens

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Tessitude - Entre-gens
Tessitude
(10-10-2008) -
Tessitude. Inutile de chercher ce mot dans votre dictionnaire favori. C'est un néologisme que nous vous proposons pour
parler de la créativité des cités (tess, en verlan). Les Talents des cités 2008 seront primés au Sénat le 8 novembre.
Luc Besson, l'auteur du Grand Bleu, voit dans la banlieue une créativité qui l'enthousiasme, qui fait la mode musicale et
vestimentaire des jeunes de 2008. "En banlieue, c'est vivant, ils ont des idées. Ils ont envie de manger la vie, envie d'y
arriver, envie de créer. Ils veulent bouger les lignes".
Kayliah et Mik'ya montent sur scène et sont des porte-voix pour les jeunes filles des cités. Ladj Ly crée l'évènem
sur le net. Les cités sont des pépinières de pépites... Pépinière de pépitesA la Cité Valdegour à Nîmes, Djamel Gharbi
(37 ans) a la tête dans les étoiles, il a créé Vega Informatics, une entreprise d'e-commerce pour l'observation et la
photographie astronomique. Lien : Djamel Gharbi, l'étoile du quartierAu Val Fourré à Mantes-la-Jolie, le Collectif des
femmes, sous la conduite d'Abdatti Ben Moussa (34 ans), fabrique et vend des boissons à base de gingembre et de fleurs
d'hibiscus. Mama Bissa est le nom de leur entreprise. Lien: Abdatti Ben Moussa, pour quelques feuilles de Mantes
Nourrir un monde de diversité. Le Groupe Casino croit à cette idée en parrainant Néné Da Costa (38 ans) pour son
restaurant d'insertion des cuisines du monde au Havre avec l'Association de Femmes Enfants et Hommes du Monde
Entier (AFEHME).A l'Arsenal à Saint-Fons, Khada Rami est au volant de son ambulance. Le projet d'ASM Ambulances
est accompagné par la Coursive d'entreprises de cette ville de la banlieue lyonnaise.A Clermont-Nord, Camel Alidra (40
ans) défend l'idée du développement durable en proposant des économies d'énergie à tous ceux qui veulent rénover
leur habitation (Alter Eco 63).Aux Coteaux à Mulhouse, les talents de photographe et de vidéaste de Oualid Ben Salem
(33 ans) comme ses prouesses de skater sont bien connus des habitants et de la Maison de l'Emploi qui accompagne le
développement de son activité. Lien : Oualid Ben Salem, du skate à la photo pro
(Oua
ans), ils ont la volonté de réussir, ils sont éco-citoyens. En Aquitaine, Sofiane Amezza, Nicolas Tuccha et Charef
Benmahi veulent créer une entreprise de nettoyage respectueuse de l'environnement. Il n'y a pas que "le karcher" dans
les quartiers, il y a aussi les Eco Men.Tous et toutes sont parmi les lauréats du Concours 2008 des Talents des Cités
qui recevront leur prix le 8 novembre 2008 au Sénat.
Luc Besson, du grand bleu à la grande banlieue(mise à jour: suite à des incidents rencontrés par l'équipe de Luc Besson
sur le quartier, le tournage a été suspendu pour garantir la sécurité de tous mais le réalisateur ne retire rien à ses
propos évoqués ci-dessous)John Travolta tourne au milieu des îmmeubles aux Bosquets, la cité de Montfermeil (SeineSaint-Denis). Plusieurs dizaines de figurants du quartier ont été recrutés samedi 27 septembre. Le film est produit par
EuropaCorp, autrement dit par Luc Besson. Depuis deux ans, le cinéaste s'implique fortement pour la cause des
banlieues. Tout a commencé par la rencontre avec des artistes de hip hop recrutés pour les bandes originales de ces
films. En partageant avec les habitants des cités, il a découvert en même temps le total mépris avec lequel les
banlieusards pouvaient être traités (habitat dégradé, emploi inexistant, réseaux de transports inadaptés,...) et par
contraste la dignité et la qualité humaine des gens. Il dit tout le bonheur qu'il a à rencontrer ces jeunes, ces associations,
mais aussi ces élus, que personne n'écoute. (source Le Monde, Luc Bronner, 30/09/08).Luc Besson raconte sa
découverte de la banlieue et sa rencontre avec les habitants. Il ne mâche pas ses mots. Il dit le cynisme qui, à ses yeux,
conduit les pouvoirs publics à laisser certains quartiers se dégrader, pour les rénover plus tard, augmenter les loyers et
se débarrasser des plus pauvres "soixante kilomètres plus loin". Et laisser la place à des catégories sociales plus
favorisées : "Comme Paris est maintenant trop petit, en terme d'habitations, on a besoin de la petite couronne pour que
la petite bourgeoisie puisse s'installer, avoir des maisons, des appartements." Déçu par les hommes politiques qui
"annoncent des plans banlieue tous les six mois, pour lesquels ils enlèvent ensuite la moitié de l'argent", il a choisi de
conduire ses propres actions à travers l'association qui porte son nom. Quelques jours après les évènements de Villiersle-Bel, où des adolescents ont été tués dans un accident avec une voiture de police, Luc Besson a rencontré
discrètement les familles pour se forger sa propre opinion. La télé a filmé des jeunes agressifs qui voulaient "cramer les
bagnoles" (des images bidonnées contre rémunérations pour faire "sensationnel"). Lui, a vu "des arbres, des parcs,
des enfants, des gens qui sourient". Il a donc décidé de produire un documentaire engagé sur le traitement médiatique
des émeutes de Villiers-le-Bel. Sa sortie au cinéma est prévue fin 2008 ou début 2009.
(Rêve sportif, avec Muriel
Hermine à Montfermeil, spectacle réalisé par 22 jeunes filles du Collège Pablo Picasso en 2005)Au printemps 2007, Luc
Besson avait organisé la projection, à Saint-Denis, La Courneuve, Sarcelles ou Clichy-sous-Bois, en avant-première
mondiale, des films présentés au même moment au Festival de Cannes. Face au succès populaire - plusieurs dizaines
de milliers de spectateurs - il a étendu l'opération en 2008, à la Grande-Borne à Grigny, à la cité des "3 000" à Aulnay-sousBois ou aux Courtilières à Pantin, en accompagnant les films de concerts avec des stars du rap et des artistes locaux. A
Saint-Denis, il multiplie les réunions autour de son projet de Cité du cinéma, qui devrait accueillir un gigantesque
complexe de studios à partir de 2010. L'auteur du Grand Bleu voit dans cette banlieue une créativité qui l'enthousiasme,
qui fait la mode musicale et vestimentaire des jeunes de 2008. "En banlieue, c'est vivant, ils ont des idées. Ils ont envie
de manger la vie, envie d'y arriver, envie de créer. Ils veulent bouger les lignes".
En mai, le CSA (Conseil supé
l'audiovisuel) a attribué à EuropaCorp un des treize canaux de la télévision mobile personnelle (TMP) qui diffusera des
programmes sur les téléphones à partir de 2009. L'entreprise de cinéma se propose de repérer et de diffuser les
"nouveaux talents" de la "culture urbaine". Luc Besson répète à l'envi : "Le jour où la France aura compris que son vrai
trésor est là. Son trésor pour l'avenir..." (d'après l'article de Luc Bronner, 30/09/08) Les Bosquets font du buzzGo fast : le
film d'Olivier Van Hoofstadt est sorti au cinéma le 1er octobre. Go fast connexion: c'est un court-métrage (22'), un
reportage exclusif sur "le trafic du cannabis entièrement tourné dans le grand ensemble de Clichy-Montfermeil, une zone
de non-droit, réputée impénétrable" (présentation producteur). On y voit des courses-poursuites entre jeunes et
policiers dans un quartier sensible, des armes, la drogue, autrement dit l'image de la banlieue. Sauf que... si tout au long
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Créé : 29 September, 2016, 22:33
du film on se croit dans un documentaire, au final on découvre que l'on est dans une fiction, une mise en scène avec
acteurs. L'effet est réussi. Ladj Ly, déjà auteur de "365 jours à Clichy-Montfermeil", un documentaire, un vrai, et son
équipe de Koutrajmé (court-métrage en verlan), n'ont pas manqué leur démonstration. Ils ont clairement fait
comprendre les mécanismes du traitement de la banlieue par les médias, avec au coeur de la démonstration, Charles
Villeneuve, le présentateur-vedette de TF1 et président du PSG, qui s'est prêté au jeu de ce faux documentaire. A
Montfermeil, pendant le tournage, il avait été accueilli par la jeunesse des Bosquets avec beaucoup d'enthousiasme. Ce
film que l'on peut voir sur le net est un nouveau buzz réussi pour Koutrajmé et Ladj Ly.
Kayliah et Mik'ya, reine et princesse de la tessitudeElle est née le 2 juillet 1981 à Créteil, d'une famille de musiciens. Les
origines familiales sont antillaises. A 17 ans, Karine Bordy (c'est son nom à l'état-civil) sort son premier album personnel
qui passe presque inaperçu. A 19 ans, elle a un enfant qui sera "le soleil de ma vie" (titre de l'une de ses chansons,
dédiée à sa fille. Elle fait une pause dans ses ambitions musicales pour mieux reprendre ensuite. Le titre Belly dance la
fait connaître auprès de ses premiers(ères) fans. Elle apparaît avec Match nul dans la bande originale de Taxi 3. Puis les
titres se succèdent avec succès. Chaque texte qu'elle écrit elle-même est un nouveau test. Le test, justement. C'est le
titre qu'elle a écrit et composé en soutien à la campagne de Aides contre le sida.
Quand une fille est love. Le
banlieue prennent le pouvoir, pas pour dominer, plutôt pour créer, pour dire, pour être "fière de soi". Son mot préféré
est Caractère. C'est encore le titre de la chanson qui est un peu son hymne. Elle veut être une femme de caractère.
C'est Kayliah, son nom de scène, la reine des cités, auteur-compositeur (auteuse-compositeuse) et interprète de rnb.
Elle a pris son élan.
J'ai commencé ma partie y a 20 ans
Pour y arriver j'ai dû prendre de l'élan
J'ai pris des claques comme tout le monde, c'est ma force
De bonnes leçons qui font que j' me renforce
J' n'ai pas eu toutes les cartes comme certains
Mais j' me débrouille, j' me plains pas, j' le vis bien
À bout de souffle, je reviens de loin
Mais ce qui compte c'est que je ne regrette rien
La rue, les embrouilles, c' que j'ai vécu, vu et entendu
Une p' tite meuf qui s' débrouille juste pour un jour être entendue
La vie et toutes ces galères ont forgé mon caractère
La rue, les embrouilles, c' que j'ai vécu, vu et entendu
La défaite et moi on ne s'est jamais vraiment entendues
J' me suis jamais laissé faire
Je suis une femme de caractère
C'est toujours les meilleurs qui s'en vont en premier
Demande à ma soeur c'était son fiancé
J' n'ai pas eu la chance de connaître mon p' tit frère
Parti avant l'heure, ça forge le caractère
J' connais qu'une seule école et c'est celle de la vie
C'est les grands frères du quartier qui m'ont tout appris
Si j' m'en sors, ce qui ne tue pas rend plus fort
J'y crois encore, même quand on m' dit que c'est mort
La rue, les embrouilles, c' que j'ai vécu, vu et entendu
Une p' tite meuf qui s' débrouille juste pour un jour être entendue
la vie et toutes ces galères ont forgé mon caractère
La rue, les embrouilles, c' que j'ai vécu, vu et entendu
La défaite et moi on ne s'est jamais vraiment entendues
Je ne me suis jamais laissé faire
Je suis une femme de caractère
J'ai commencé ma partie y a 20 ans
Pour y arriver j'ai dû prendre de l'élan
C'est pour les femmes fortes
Pour les femmes qui ont des rêves
Pour les femmes qui s'en sortent
indépendantes et fièresKayliah s'exprime sur Trace TV : "ils crient toujours ce truc de négativité. Pourquoi ne pas aller
voir les choses bien qui se passent en banlieue ?". Avec la force de son caractère, les choses bien, elle les chante sur
scène, pour les femmes qui s'en sortent, indépendantes et fières. Comme Myk'ya des Bosquets...
mic'... Mik'ya est arrivée plus récemment "dans le game". Il y a trois ans. Elle était plutôt prédestinée à une carrière
sportive, mais elle s'en est finalement détournée pour l'écriture. Elle sillonne les mots depuis toute petite pour
évacuer ses blessures. Mik'ya est sortie du bois, plus précisément des Bosquets, à Montfermeil. Elle est de là, "93 boské,
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Mik'y
c'est du lourd", origine Congo Brazza. Mik'ya est la street revelation de l'année. La rappeuse des Bosquets est déjà
devenue le porte-drapeau du rap au féminin.
On rap tous illicite
On passe nos vies sur des pistes
4 fois 4 mesures ou tu mises ton numero 10
On track les beat, on tasse les titres pour sortir des classiques
Le rap est un état d'esprit qui s'applique sur chaque mc
Tu penses rap, tu manges rap tu dors rap
L'appétit de l'inspi a mordu à la page
La plume transpire sur des lignes de punchline
C'est deadline la phase qui tue qui haggal le mental
J'ai pris mon bic mon flow quelques rimes dans mon sac
Le strict necessaire en gros pour kicker le mic alors
Ne retiens pas ma jambe
Laisse moi marcher je vise la lune pas ma tombe
Et si je rap c'est pas pour me plaindre
C'est pas pour te plaire ou pour qu'on me traite de tympe donc
Si tu aimes pas tu sais ce qu'il te reste à faire
Va voir fogiel sur m6 son émission va te plaire
Je rap dans la cave, je rap même en pagne
Blesse comme une balle mon rap tousse l'illicite
Je rap pour les mans, même pour les femmes
La street à la dalle , dj maze fait la suite
(Mik'ya, la rappeuse des Bosquets)
Facile de critiquer la langue pendue sur un pc
Plus dur de kiker et faire l'unanimité
On sait que les goûts et les couleurs ça ne se discute pas
C'est comme les keufs et les jeunes de la tess ça ne se melange pas
Je fais pas du rap gars pour qu'on m'aime
Mais c'est parce que c'est tout ce que j'ai après mon fils et ma mère
Et ne me dis pas de me taire parce que quand je suis née
On attendait que je crie en pleurs pour respirer
Tu veux que je me justifie sur le mic
rien à prouver à qui que soit keba petit
Viens pas tester une louve
Parce que quand vient la pleine lune c'est la que je sors mes couilles
J'avance à la youl , du gfin fond du hood ça fait ça fait hou !!!
Je shoot dans le rap écoute son poul
Je rap o feminin, crache mon venin numero 1
Parce que l'homme sans la femme la vie ne vaut plus rien
Les femmes de la nouvelle génération ouvrent leur gueule
Et si je te semble cru c'est que je me suis construite seule
J'ai mon propre porte feuille, porte un oeil sur moi même
Même mon keum me surveille parce que je peux sortir le gun
Et je dis pas que t'es pas teug, je dis que tu n'es pas de taille
Plus de vice qu'une schnek on est le shetan
Trop de choses à dire la merde c'est comme un paparazzi
regarde britney spears
la melodie des briques nous rend tous aigris
on crie mais les maisons de disques ne veulent pas de la street
tous illicites de la mère au fils
la rue tend ses bras donne la carotte pour la haggla
mik'ya fais pas de vague sors les hanzaplast
le son coule dans mes veines a.k.a la femme o mic
C'est la tess'attitude. La créativité est dans la cité.
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