Supply Chain Magazine 71 - Dossier Systèmes de tri
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Supply Chain Magazine 71 - Dossier Systèmes de tri
DOSSIER Systèmes de tri ©FIVES CINETIC ©DISTRISORT Trieur Distrisort Systèmes de tri Des méthodes souvent complémentaires Les trieurs automatisés ont toujours le vent en poupe. Cross-Belt,Tilt Tray, Bomb Bay… ont leur place plus que jamais dans les entrepôts. Les dernières innovations en la matière le prouvent. Néanmoins, les méthodes de tri manuelles ne font pas pâle figure et restent parfois très adaptées, notamment au secteur du e-commerce. l peut être physique (manuel, mécanisé, automatisé) ou informatique… De qui s’agit-il ? Du tri ! Les systèmes de tri font intuitivement penser aux machines de tri automatisées. Et pourtant, le tri en entrepôt ne se résume pas qu’à cela… « Quel que soit le type de commande ou d’activité, on a toujours besoin de trier. C’est inhérent à l’activité même de la logistique en entrepôt, en particulier de la préparation de commandes. Il y a 10 ans, l’alternative tri automatisé/manuel existait déjà. Aujourd’hui, les deux sont souvent mélangés et font l’objet de combinaisons », observe Luc Marcus, Directeur Général du cabinet LMC. François Rochet, PDG d'Agenoria, segmente le tri physique en trois catégories : manuel, semi-manuel et automatisé. « Le tri manuel consiste à prélever un article dans le picking et à le trier soit à l’aide d’un chariot de préparation multi-canal (pick and sort), très efficace si l’implantation est correctement optimisée, soit en effectuant une ramasse globale puis un tri. La méthode semi-manuelle consiste à utiliser par exemple un convoyeur à gares. Le carton est amené dans une zone de préparation dans laquelle se trouve un des articles à prélever. Les commandes sont triées informatiquement mais c’est l’opérateur qui dépose le produit dans le carton. Enfin, les machines de tri existent mais ne se justifiant qu’à partir d’un certain niveau d’activité », explique-t-il. I Sans oublier l’informatique… Le tri informatique, trop souvent négligé, est un autre moyen. Les entreprises ont insuffisamment conscience de son importance et omettent d’optimiser la préparation par des moteurs d’ordon88 N°71 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - JANVIER-FÉVRIER 2013 nancement adaptés. « Dans 80 % des cas, je demande à mes clients de me fournir un portefeuille de commandes que j’étudie minutieusement afin de trouver un moyen d’optimiser informatiquement avant de le faire physiquement. Pour de la préparation multi-commandes, il est intéressant d’utiliser des algorithmes multiples afin de maximiser la performance (ex : la redondance articles pour regrouper les commandes dans lesquelles se trouvent les mêmes articles) », justifie François Rochet. Le frein ? Les WMS (Warehouse Management System) conçus historiquement dans une logique de « BtoB » et offrant un degré de maturité en matière de BtoC encore insuffisant. « Il faudrait que les WMS deviennent très souples et capables de trier les commandes suivant des critères variés et adaptés à la situation (ex : l’ordonnancement sera différent le matin de la fin de la journée). De même, il faudra implanter les produits pour optimiser le picking. Je considère qu’aucun outil du marché ne le propose actuellement », avance François Rochet. Les trieurs étendent leur terrain de jeu Petit tour d’horizon des secteurs d’activité les plus avancés en matière de tri physique. La messagerie a été précurseur dans ce domaine en raison des volumes traités. « Le tri automatisé dans la messagerie est plus utilisé pour orienter les colis que pour les réconcilier », précise Edouard Staniczek, Consultant Manager chez Elcimaï Conseil. Selon Anne Mourlevat, Sales Engineer chez Beumer Group France, « avec l’explosion des volumes du e-commerce, la messagerie continue à s’automatiser de plus en plus ». Les secteurs de la VAD, du textile, de la pharmacie (via les grossistes/répartiteurs), des livres et des produits culturels ont traditionnellement un taux d’équipement élevé en machines de tri. « Les secteurs de la parapharmacie, de la cosmétique et de la bijouterie y viennent également », constate Claude Mis, Responsable du développement pour la France de Distrisort. En outre, l’utilisation des systèmes de tri évolue. « Il y a quelques années, le tri était en fin de chaîne (comme avec la messagerie), uniquement à l’expédition. Actuellement, le tri remonte en amont de la ligne au niveau de la préparation de commandes et de la réception », déclare Luc Marcus. « Nos systèmes de tri sont utilisés pour gérer de la préparation de commandes, des expéditions, des retours et des activités de cross-docking », approuve Anne Mourlevat. Depuis déjà longtemps, les zones d’expédition sont dotées de peignes de tri avec des bifurcations par transporteur ou par magasin. « Il existe maintenant des cas de trieur de colis à la réception. Cela est judicieux lorsque l’on décharge des conteneurs de colis en vrac et que l'on souhaite les ranger en stock par référence », évoque Edouard Staniczek. A la réception, les trieurs permettent également de séparer les flux « cross-dock » du reste. Le secteur du livre utilise quant à lui depuis fort longtemps des trieurs pour gérer ses retours. Une application actuellement à l’étude dans le domaine du textile. ©LMC Le Cross Belt de Fives Cinetic chez Eurodep Luc Marcus, Directeur Général du cabinet LMC L’e-commerce rebat les cartes Sans oublier l’e-commerce, transverse à tous les secteurs, dont les besoins en matière de tri se distinguent fortement… Il requiert des tris successifs. Les combinaisons peuvent être intégralement JANVIER-FÉVRIER 2013 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°71 89 François Rochet, ©ELCIMAÏ PDG d'Agenoria Edouard Staniczek, Consultant Manager chez Elcimaï Conseil 90 manuelles ou hybrides. En général, lorsqu’une entreprise, dotée d’un trieur, se lance dans l’e-commerce, elle considère les achats web comme une sortie de magasin. La sortie dédiée au e-commerce est ensuite triée manuellement par un opérateur dans les alvéoles d’un ruchier. « Des systèmes hybrides sont souvent utilisés pour l’e-commerce avec des machines automatiques en pré-tri puis un tri secondaire manuel, avec une ventilation par commande en utilisant des casiers sur le même modèle que la Poste. Les opérateurs sont assistés. Ils scannent l’article avec un terminale RF qui leur dit où déposer le produit. Un système de put-to-light est également possible », détaille Edouard Staniczek. Les machines de tri ne disposant pas d’une capacité infinie de directions, il est inenvisageable de traiter uniquement avec elle l’intégralité de la préparation de commandes. Une étape de tri manuel dans la foulée est toujours nécessaire (voir process de vente-privee.com page 48). Le principe du tri successif dans des casiers se développe donc beaucoup avec l’essor du e-commerce. Le 100 % manuel reste une situation courante dans ce domaine d’activité, en particulier chez les « pure players » de taille modeste où les trieurs sont rares. Une ramasse globale manuelle puis un ou plusieurs tris en alvéoles. L4 Epsilon a développé une solution clefs en main pour gérer finement le tri successif manuel. Komoto en a fait de même (voir pages 93 et 94). Les trieurs traditionnels Venons-en aux machines de tri. Le pousseur (également appelé Push Tray) est une sorte de râteau qui pousse la pièce vers l’extérieur. « Nous commercialisons un pousseur électrique (pour un traitement sans choc du produit et une utilisation silencieuse) capable d’atteindre une cadence de 2.500 colis/h. Nous en proposons plusieurs types : standard (capable de traiter des caisses 600x400 mm) ou pour traiter des colis de taille plus importante (1,50 m de long) », indique Emmanuel Perez, Responsable Développement chez Fives Cinetic. Distrisort propose également depuis deux ans un « Push Tray » nouvelle génération. « Il peut trier des pièces unitaires ou des cartons (d’un sachet à un colis de 15 kg !). Il est donc extrêmement polyvalent », affirme Claude Mis. Le Pop Up est aussi une bonne alternative. « Avec le Pop Up (petits galets qui s’orientent à 45 degrés), on peut traiter entre 2.500 et 4.500 colis/h. Il peut être utilisé comme trieur d’expédition ou de préparation de colis complets par massification. Dans ce dernier cas, chaque sortie correspond à une commande ou à un hub transport. Nous en avons une illustration chez notre client Téléachat. De la même manière que pour le pousseur, nous sommes capables de N°71 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - JANVIER-FÉVRIER 2013 ©BEUMER C.POLGE DOSSIER Systèmes de tri l’adapter à la taille des produits de nos clients », explique Emmanuel Perez. Le coût d’un Pop Up est supérieur à celui d’un pousseur donc tant que la cadence le permet, mieux vaut opter pour le second ! Le Shoe Sorter (trieur à sabots) a toujours la cote. Rappelons qu’il s’agit d’un convoyeur à tapis sur lequel, selon la direction que doit prendre le colis, peuvent coulisser à droite ou à gauche plusieurs sabots. Utilisé pour traiter des colis (de dimensions très variables), il fonctionne à des cadences de 4.000-8.000 colis/h. « Nous avons réindustrialisé notre trieur à sabot en 2011 (baptisé Trisort SDX). Nous l’avons rendu plus performant, moins bruyant et moins consommateur d’énergie. En décembre 2011, cette nouvelle génération de trieur a été choisie par United Airlines pour son centre de traitement du fret express (colis et documents) implanté sur l’aéroport de Chicago (O’Hare International Airport) aux USA », se félicite Emmanuel Perez. Les trieurs haute cadence Le Bomb Bay Sorter est adapté au traitement des pièces unitaires, en particulier dans les domaines du textile (à plat), du livre et du disque. Cette machine vieille de 20 ans a encore de beaux jours devant elle. Sa principale contrainte ? Une limite de poids et de volume. Le Cross Belt (carrousel constitué de plateaux équipés de tapis perpendiculaires au sens de marche qui éjectent la pièce sur le côté) et le Tilt Tray (appelé aussi « ailes de mouettes », les plateaux s’inclinent faisant ainsi tomber les objets dans des goulottes) peuvent atteindre des cadences de 8.000 à 9.000 pièces/h. Le Cross Belt manipule la charge moins brutalement que le Tilt Tray puisqu’il l’accompagne au moment de son éjection. Néanmoins, son coût est souvent plus élevé. « Nous proposons ces deux systèmes de tri en boucle. Ils traitent aussi bien de la pièce unitaire que du colis. Le Cross Belt a actuellement la préférence de nos clients, notamment parce que le déchargement est extrêmement précis. Il se prête donc mieux au traitement des produits fragiles. Les deux ont la même capacité de traitement, de 6.000 à 40.000 colis/h. (avec plusieurs trieurs) et tolèrent les mêmes dimensions produits », complète Anne Mourlevat. Chez Fives Cinetic, le Cross Belt est une marque de fabrique. « Nous sommes la première société à avoir développé et mis en place un Cross Belt il y a 30 ans. Il s’agit d’une véritable technologie de tri actif pour piloter et maîtriser l’injection et l’éjection des charges. Nous en avons implanté 1.000 dans le monde (dont 21 en France). Nous disposons d’installations fonctionnant à plus de 20.000 pièces/h. et sommes en train d’équiper les 3 Suisses en France avec une installation qui traitera 15-17.000 pièces/h. », témoigne Emmanuel Perez. ©CMC Des nouveautés sur le marché Voila que depuis moins de deux ans est apparue sur le marché français une innovation qui fait beaucoup parler d’elle... Il s’agit du trieur « Dürkopp-Matrix » (rappelons que Dürkopp a été rachetée par Knapp). Cette machine est capable de trier des cintres (pour du textile suspendu) à l’unité et de réconcilier les commandes. Celles-ci sortent alors pièce par pièce dans l’ordre requis et se présentent ainsi aux postes d’emballage. Cette petite merveille technologique est implantable en hauteur (au moins le convoyeur). Elle minimise donc l’encombrement au sol. Sa capacité ? Jusqu’à 5.000 pièces/h. Outre le suspendu, un système de pochettes (toutes équipées de puces RFID) lui permet de gérer n’importe quel type d’article. « Tout ce qui entre dans les dimensions de la pochette peut être traité (38 cm de large x 50 cm de haut x 15 cm d’épaisTrieur seur) », souligne Franck Brottes, Dürkopp-Matrix Dirigeant de CMC (qui distribue Dürkopp en France et au Maghreb). Et d’ajouter : « La particularité de cette machine est l’absence de notion de porte de sortie. Le tri se déroule de façon séquentielle en trois étapes. Ces trois séquences permettent d’ordonner les commandes comme l’on veut. Puisqu’un préparateur récupère les produits au poste d’emballage, ce trieur est tout à fait adapté au traitement de produits fragiles ». On lui connaît deux utilisateurs en France, Kiabi et Sed Logistique (voir SCMag N°63 page 30). « Sed Logistique est équipé d’un trieur Matrix, avec le système des pochettes et l’utilise pour ses clients Brandalley et Jennyfer (activité e-commerce). Kiabi en possède deux et l’utilise également pour JANVIER-FÉVRIER 2013 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°71 91 DOSSIER Systèmes de tri ©FIVES CINETIC son activité Web (textile suspendu et plié) », ajoute Franck Brottes qui évoque aussi les perspectives d’utilisation de ce trieur : « Nous avons des projets très avancés en Allemagne consistant à livrer en boutique. L’idée étant d’ordonner les pièces livrées à chaque magasin pour leur faire gagner du temps au moment de la réception et du rangement. L’utilisation BtoB est donc une première piste. Nous avons actuellement des contacts qualifiés en France sur le sujet. L’autre idée est de proposer une « mutualisation » des activités avec la machine qui est capable de traiter des flux e-commerce, boutiques et retours ». Autre nouveauté, le Slide Belt Sorter (du cons- tructeur Distrisort). « Il traite à haute cadence (environ 4.000/h.) des cartons ou des colis parallélépipédiques jusqu’à 30kg. Il s’agit d’un convoyeur à lamelles incliné. Les lamelles indépendantes sont fixées par leur centre à la chaîne d’entraînement. Elles reposent sur de petits cousins qui peuvent se gonfler (air comprimé) puis éjecter par simple gravité le colis au dessus de la rive de guidage. Il glisse alors dans une goulotte ou sur des rouleaux », présente Claude Mis. Emmanuel Perez, Responsable Développement chez Fives Cinetic ©CMC Une machine de tri : pour quoi faire ? Mais une question subsiste… A partir de quand faut-il investir dans une machine de tri ? « Plusieurs paramètres sont à prendre en compte lorsqu’on souhaite automatiser le tri : le format des produits (taille, poids, dimension, forme, etc.), la volumétrie, la fragilité et la valeur des pièces (on met rarement des montres de haute horlogerie sur des chaînes de tri), la qualité de l’emballage (plus simple avec un carton qu’avec un sachet de 10 vis) », énumère Luc Marcus. Le type de produit à trier peut effectivement être rédhibitoire. Les grands parapluies ou les ballons de football n’ont Franck Brottes, ©FIVES CINETIC Dirigeant de CMC 92 N°71 ■ Trieur Shoe Sorter de Fives Cinetic pas leur place sur des trieurs automatiques. « Bien entendu, le nombre de magasins à livrer et le volume d’articles à traiter sont des éléments essentiels pour choisir d’automatiser ou non le tri. On estime qu’il faut au moins 3,5 millions de pièces distribuées par an pour que l’automatisation soit intéressante », expose Frédéric Weber, Directeur Commercial du groupe Transitic. Franck Brottes avance quant à lui le seuil « d’au moins 15.000 - 20.000 pièces à traiter/jour avant d’envisager une machine ». Autre aspect ? L’homogénéité des volumes. « Nous dimensionnons nos systèmes en fonction des pics. Néanmoins, si une entreprise a une activité extrêmement saisonnière et réalise 90 % de ses volumes à Noël ou à Pâques, il lui sera difficile de trouver un retour sur investissement grâce à un système de tri », illustre Anne Mourlevat. Les prestataires logistiques se mettent à la page Et côté prestataire logistique, les choses évoluentelles ? Qu’en est-il de leur frilosité légendaire à investir dans des machines automatisées ? « Dans environ 75 % des cas, les entreprises (avec des magasins physiques) sous-traitent leur activité e-commerce les deux premières années car les volumes ne sont pas assez significatifs. Puis lorsqu’ils le deviennent, les entreprises ré-internalisent », estime Frédéric Weber. C’est ce qui se passe dans le cas d’Arvato et Etam, pour ses activités e-commerce. Le prestataire avait investi dans une machine de tri afin de gérer les activités e-commerce de l’enseigne de distribution. Compte tenu de la croissance des volumes, Etam a finalement décidé de ré-internaliser cette activité et de se séparer de son prestataire… et de son trieur ! Autre illustration, celle de Sed Logistique qui a investi dans un trieur utilisé uniquement par Brandalley au démarrage mais avec l’idée de le mutualiser rapidement. Le prestataire et l’e-commerçant étaient convenus à ce propos d’un accord dès l’origine du projet. L’objectif était clair : optimiser les coûts ! La mutualisation a déjà commencé avec l’arrivée des activités e-commerce de l’enseigne Jennyfer. Mais le prestataire ne compte pas s’arrêter là et évoque déjà l’arrivée d’un troisième client susceptible d’utiliser la machine la nuit… Nous n’en saurons pas plus pour l’instant ! Selon certains, les prestataires sont plus enclins qu’auparavant à investir dans des machines de tri. Pour Luc Marcus, « l’arrivée sur le marché de nouveaux systèmes plus flexibles et plus facilement paramétrables explique cet intérêt croissant des prestataires ». Une vision qui ne fait pas l’unanimité. D’autres n’observant pas d’évolution et considérant d’une manière générale la sous-traitance comme un frein à l’automatisation. ■ JULIA FUSTIER Oxylane trie avec efficacité ! On connaît la discrétion légendaire qui caractérise Décathlon et le groupe Oxylane. Et pourtant, l’enseigne a accepté de recevoir Supply Chain Magazine pour lui présenter son nouveau joujou… un trieur de type « WOFS » (Wide Oval Flat Sorter). ouvenez-vous… Le 27 novembre dernier, Oxylane inaugurait avec fierté sa nouvelle plate-forme logistique régionale, située à Ferrières en Brie (77), le long de l’A4, développée et livrée par la foncière Argan (voir encadré page ci-contre). D’une surface de 33.200 m2, ce site dispose de cinq cellules de 6.000 m2 et offre une capacité d’extension de deux cellules supplémentaires. De quoi accueillir un trieur de taille ! Ce Centre d’Approvisionnement Régional (CAR) s’inscrit dans le schéma de distribution du groupe Oxylane dont le réseau logistique en France s’appuie sur quatre entrepôts continentaux (stock) et 10 entrepôts régionaux (flux). 500.000 m2 au total. Ce nouveau bâtiment est le fruit d’une relocalisation. Il abrite en effet les activités anciennement gérées sur le site de Bussy Saint-Georges. Les raisons de ce déménagement sont multiples : S positionnement géographique optimal, capacité d’extension, plan-masse retravaillé au dernier concept Oxylane logistique, hauteur libre supérieure à auparavant, conditions de travail durables, etc. 110 collaborateurs en CDI y travaillent. Points clefs du bâtiment ■ 33.200 m2 : 5 cellules de 6.000 m2, 1.048 m2 de bureaux et 1.469 m2 de centre SAV ■ 275 m de long, 109 m de profondeur et 10,4 m de hauteur libre ■ 27 postes à quais équipés d’autodocks ■ Extension possible (jusqu’à 45.000 m2) ■ Certification HQE 2 étoiles (pour les phases programme et conception, le label pour la réalisation étant en cours d’obtention) et BBC pour les bureaux JANVIER-FÉVRIER 2013 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°71 93 DOSSIER Systèmes de tri 35 magasins (enseignes Decathlon et Koodza) sont livrés quotidiennement depuis cette plate-forme (magasins de l’Est et du Nord de l’Ile-de-France et de la région Champagne-Ardenne). 27 millions d’articles devraient y être traités en 2013. Des volumétries justifiant l’installation d’un trieur… Le précédent site de Bussy Saint-Georges ne disLes contenants, utilisés pour réaliser la ramasse globale, sont déposés en bas de l’ascenseur du trieur. posait pas de machine de tri. Profitant de le la construction de la nouvelle plate-forme, Oxylane a investi dans un trieur dernier cri du constructeur Transitic. Le montant de l’investissement n’a pas été dévoilé. Seuls les produits « triables » sont autorisés à l’utiliser. Par « triable », entendez les produits aux dimensions n’excédant pas celles des ©J.FUSTIER ©J.FUSTIER Ils sont ensuite montés et amenés devant les postes d’injection. Ils peuvent s’incliner vers les postes opérateurs de manière à rendre l’étape de prélèvement et d’injection sur les plateaux la plus ergonomique possible. ©J.FUSTIER Le système d’injection est manuel. L’opérateur prélève l’article et l’injecte sur les plateaux de la machine de tri. Il ne scanne qu’une fois le contenant s’il est mono-référence. A l’inverse, il scannera chaque pièce et injectera unitairement si le contenant est multi-références. Frédéric Weber, Directeur Commercial du groupe Transitic, à « l’intérieur » du trieur, devant les bacs dans lesquels les marchandises tombent. ©J.FUSTIER ©J.FUSTIER 94 Bacs des deux côtés du trieur. Lorsqu’un bac est plein, un voyant lumineux s’allume pour prévenir les opérateurs. Il est ensuite fermé par un opérateur puis éjecté sur un convoyeur jusqu’à la zone d’expédition. N°71 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - JANVIER-FÉVRIER 2013 plateaux du trieur et non susceptibles d’endommager la machine. Ballon de football, parapluie et vélo s’abstenir ! Un trieur riche technologiquement Ce petit bijou technologique a plus d’un atout dans son sac ! Avec une vitesse nominale de 7.000 plateaux par heure et deux plates-formes d’injection, abritant chacune trois postes d’insertion, cette machine de tri peut atteindre une cadence de travail de l’ordre de 10.000 pièces par heure. « La vitesse du trieur a été réduite en concertation avec Décathlon en raison de la typologie de leur produit et pour permettre des injections manuelles », commente Frédéric Weber, Directeur Commercial du groupeTransitic, afin d’expliquer la différence avec les 14.400 théoriques (voir encadré ci-contre). Cette machine de tri de forme ovale, baptisée WOFS (Wide Oval Flat Sorter) par son fabricant, appartient à la famille des « Bomb Bay Sorters » à la différence non négligeable que chaque sortie est doublée. Davantage de magasins sont ainsi traités sur une même vague de tri. Les articles unitaires sont déposés dans les plateaux du trieur, qui s’ouvrent ensuite au-dessus de leur contenant de destination (des bacs destinés aux magasins). Les articles sont orientés d’un côté ou de l’autre du trieur grâce à une bascule. Une sortie correspond donc à deux destinations. Grâce à l’utilisation de l’espace interne du trieur, la surface au sol est maximisée. Un type d’installation astucieux mais encore peu répandu en France. Ses mensurations (95 m de long, etc.) en font le « plus gros trieur » installé chez Oxylane. Le tout est piloté informatiquement par le WCS de la société Equinox. Autre caractéristique majeure ? L’allocation dynamique. « La machine détermine elle-même automatiquement, en fonction du prélèvement qui a été effectué, l’allocation des sorties en fonction des besoins du jour », conclut Frédéric Weber. ■ JULIA FUSTIER Carte d’identité du trieur WOFS (Wide Oval Flat Sorter) ■ Fonctionnement : chute des articles sur plateaux basculants (doublement des sorties machine) ■ Caractéristique : zone de travail à l'intérieur de la machine ■ Capacité maximale d'induction avec deux plates-formes : 14.400 plateaux/heure ■ Nombre de sorties : 560 ■ Longueur : 95 m ■ Largeur : 9 m JANVIER-FÉVRIER 2013 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°71 95 DOSSIER Systèmes de tri ©L4 EPSILON L4 Epsilon : le tri successif comme leitmotiv Marc Vincent, Président Directeur Général de L4 Epsilon Créée en 2001, L4 Epsilon propose une méthode (progiciel d’ordonnancement et de pilotage, ateliers de tri, postes de colisage) de préparation de commandes de détail inspirée du « tri postal ». Sa cible ? Les réassortiments magasins, l’e-commerce et le cross-canal. « Nous proposons une méthode de tri manuel, réalisé par une personne physique, ce qui permet d’appréhender une typologie de produits extrêmement variés. Nous l’accompagnons néanmoins informatiquement et électroniquement », détaille Marc Vincent, Président Directeur Général de L4 Epsilon. La diversité des clients de la société en atteste amplement (Allobébé, Private Outlet – voir page 62 , Boulanger, Toys R’us, Lafuma, Redcats, Monoprix.fr, Parashop, etc.). Le tri successif est à l’origine de ce système : ramasse globale, tri de réception, tri(s) de ventilation. « La ramasse globale permet de générer des économies d’échelle. Les prélèvements sont réalisés en réserve ou en allée picking. Par ailleurs, il est possible d’intégrer rapidement les produits en flux tendu », souligne Marc Vincent. Et de préciser : « Notre système de tri manuel est intéressant à partir de 200 commandes journalières et permet d’en traiter plusieurs dizaines de milliers chaque jour ». L4 Epsilon se prête bien à un autre domaine d’application, la gestion des retours. Selon Marc Vincent, les bénéfices de cette solution sont légion : « Grâce à la ramasse globale, le temps de prélèvement est divisé par trois. Malgré la durée de tri, les économies de temps (par rapport à du picking unitaire/chariots multi-commandes) sont comprises entre 15 et 40 %. Notons que plus la taille du référentiel est importante, plus les gains sont conséquents. Par ailleurs, l’aspect qualitatif est aussi un argument de taille. L’opérateur est guidé par le progiciel au moment de la dépose dans les cases. Un faisceau lumineux détecte que l’article a bien été déposé dans le bon casier. Le contenu du colis est donc maîtrisé à 100%. En outre, les services sont personnalisables par différenciation retardée au niveau du poste de colisage. La flexibilité est également un atout majeur de la solution : choix des schémas de préparation, ordonnancement et planification selon des con- traintes, polyvalence des formats de produits traités, etc. ». S’agissant de la durée moyenne de mise en œuvre de cette solution, prévoir entre un et six mois, selon la complexité. ■ JF Komoto mise sur le créneau du tri manuel Christian Hubert (à gauche) et Stéphane Brunel ©KOMOTO (à droite), les fondateurs de Komoto 96 Depuis un peu plus de deux ans, Christian Hubert et Stéphane Brunel, deux anciens de L4 Epsilon, ont fondé la société Komoto. L’entreprise se revendique « spécialiste de la préparation de commandes pour la logistique fine » et s’adresse aussi bien au marché du BtoC (e-commerce, vente par correspondance, etc.) qu’à celui du BtoB (réassort en magasins, implantation, etc.). La ventilation est une des méthodes de préparation proposée par Komoto Son but ? Préparer plusieurs commandes à la fois. « Le principal objectif du tri pour la préparation de commandes est d’optimiser le prélèvement en stock. Massifier le prélèvement génère en effet un gain économique significatif », développe Christian Hubert. Pour ce faire, le portefeuille de commandes est découpé en lots par Ketra (logiciel de préparation de commandes), grâce à des « paramètres d’allotissement » préconfigurés. « La préparation se décompose ensuite en trois étapes : le prélèvement massifié des pièces, la ventilation et le colisage », résume Christian Hubert. Chaque case d’un poste de ventilation correspond à une commande. En général, il faut compter entre 15 et 100 emplacements selon les produits traités. Christian Hubert insiste sur l’importance de l’ergonomie des postes de travail. L’opérateur manipule les pièces une par une. Il les scanne avec un lecteur code barres puis Ketra attribue l’article à l’une des commandes traitées dans ce lot. Le voyant de la case correspondante s’allume alors. La dépose est contrôlée par des barrières immatérielles (une lumière rouge). « Grâce à ce système, le taux d’erreur de préparation est de moins de 1 pour 10.000 pièces, se félicite Christian Hubert. Et de compléter : Un opérateur traite en moyenne entre 400 et 800 pièces par heure par poste ». A propos de la rentabilité de cette solution, Stéphane Brunel rappelle que « le temps additionnel (lié à l’étape de tri) reste inférieur au temps gagné lors du prélèvement massifié sur stock ». L’autre application de ce système de ventilation est les retours, pour réorganiser une mise en stock. « Lorsque des magasins renvoient tout en vrac, il est possible en utilisant le même type de matériel que pour la préparation de reconstituer des lots d’articles homogènes, par couleur, modèle et taille (par exemple dans le textile) », indique Stéphane Brunel. ■ JF N°71 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - JANVIER-FÉVRIER 2013