O R C H ES TR E D ES JEUN ES D E FR IB O U R G

Transcription

O R C H ES TR E D ES JEUN ES D E FR IB O U R G
ORCHESTRE DES JEUNES DE FRIBOURG
28 février 2016, 17h
Aula de l’Université, Fribourg
4ème concert du dimanche
Orchestre des Jeunes de Fribourg
Lauriane Follonier
Ludwig van Beethoven
1770-1827
piano
Concerto pour piano n.3
en do mineur op. 37
Allegro con brio
Largo
Rondo
Wolfgang A. Mozart
1756-1791
Symphonie n. 39
en Mib majeur KV 543
Adagio, Allegro
Andante con moto
Menuet et Trio
Allegro
Théophanis Kapsopoulos
direction
Le programme de ce concert illustre de manière éclatante
l’extraordinaire maturité, l’aboutissement des recherches
formelles de la musique classique de la fin du XVIIIème siècle
à Vienne. La symphonie n. 39 date de 1788, soit trois ans
avant la mort de Mozart. Beethoven semble avoir achevé la
partition de son troisième concerto pour piano entre 1800 et
1803. Une quinzaine d’années séparent ces deux chefsd’œuvre, mais beaucoup d’éléments les rapprochent. Même
lieu d’écriture, même âge au moment de la composition,
même maître (Haydn), et deux tonalités qui se répondent, Mi
bémol Majeur et do mineur: les deux modes font usage des
sept mêmes notes exactement.
C’est à Vienne durant l’été 1788 que Mozart composa la
symphonie en Mi bémol majeur (KV 543). Il en achève
l’écriture le 26 juin. Le compositeur de 32 ans traverse une
période difficile, son succès public perd de son éclat, sa santé
est fragile, les concerts se font plus rares et sa situation
financière est plus que jamais précaire. Cet été, Mozart écrira
encore ses deux dernières symphonies, la célébrissime 40ème
(KV 550) qu’il achèvera le 25 juillet et la « Jupiter » (KV 551),
à laquelle il met un accord final le 10 août. Les historiens
semblent d’accord pour affirmer que le compositeur ne les a
pas écrites en vue de concerts particuliers, et même très
probablement qu’il n’en a pas entendu l’exécution de son
vivant.
Théophanis Kapsopoulos avoue avoir longtemps hésité avant
de mettre cette symphonie au programme de l’OJF et nous
l’entendons ainsi pour la première fois (en 45 saisons !)
interprétée par les jeunes musiciens fribourgeois. Il insiste
aussi sur la chance que constitue la collaboration du violoniste
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Raphaël Oleg qui a entièrement élaboré la partition des jeunes
cordes au niveau des doigtés et des coups d’archets. « La
grande expérience au service du débutant » : ce pourrait être
la devise de l’Orchestre des Jeunes.
Le premier mouvement de la symphonie n. 39 commence par
une introduction lente et solennelle qui annonce l’Allegro, mais
la pièce respecte formellement les traditionnels quatre
mouvements avec le Menuet-Trio inséré entre le mouvement
lent et le mouvement final. Cette forme en quatre
mouvements se retrouvera dans plusieurs grandes sonates
pour piano du jeune Beethoven. L’incroyable facilité d’écriture,
le charme et la séduction du trait semblent ici avoir été
dépassés par Mozart. On y entend maintenant l’expression de
l’humanité, de la gravité et du doute. Ce sont là peut-être les
premiers pas d’une musique qui ne se veut plus simplement «
art d’agrément », mais qui explore un univers où l’expression
de soi-même fait désormais partie de l’artisanat du
compositeur.
L’orchestre est constitué des cordes (violons, altos, violoncelles
et contrebasse), des bois, (1 flûte, 2 clarinettes et 2 bassons),
des cuivres (2 cors et 2 trompettes) et des percussions
(timbales mi bémol et si bémol). Surprenante absence du ou
des hautbois qui figurent sur la partition de la plupart des
symphonies, en particulier les deux suivantes du même été
1788.
On ne présente plus les concertos pour piano de Beethoven.
Dans ce troisième opus, une flûte et deux hautbois
supplémentaires apparaissent et enrichissent quelque peu la
palette du créateur. Et l’orchestre, jusque-là cantonné plutôt
dans le rôle d’accompagnateur, prend ici des proportions
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symphoniques, dialogue d’égal à égal avec le soliste : plus de
cent mesures d’introduction avant l’entrée du piano. Au
moment de la composition, Beethoven est lui aussi un jeune
trentenaire. Comme Mozart, il a bénéficié des conseils du
grand Joseph Haydn. Leur collaboration n’a cependant pas
débouché sur une amitié profonde et durable comme ce fût le
cas pour son prédécesseur. L’influence du maître reste
cependant perceptible et avouée chez ces deux géants de la
musique. Beethoven a assuré lui-même la partie de piano lors
de la première exécution. La découverte récente de la surdité
qui le touche, et de son aggravation inéluctable vont le
conduire peu à peu vers une solitude et une misanthropie
toujours plus profonde.
Jean-Luc Savoy
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