Exceller - Le Centre Spatial Guyanais
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Exceller - Le Centre Spatial Guyanais
Travailler sur la base © P. BAUDON Exceller Jeudi 2 août, sur fonds bleu azur, Ariane 5 s'est envolée avec brio pour la 50 ème fois consécutive. Un panache intimement lié à celui du Centre Spatial Guyanais, sa base de lancement, dont l'excellence et la fiabilité sont indéniables et unanimes. Un tel palmarès vient confirmer la performance de l'industrie spatiale européenne et renforcer la suprématie d'Ariane sur le marché des lanceurs. Mais comment le CSG réalise-t-il la prouesse d'une configuration systématiquement parfaite alors même que les lancements s'enchaînent ? Concrètement, quel atout constitue-t-il dans les négociations commerciales ? Réponses avec le CNES, garant de lÊévolution du schéma directeur de la base et de son Maintien en Conditions Opérationnelles, et Arianespace, société de Services & Solutions de lancements commerciaux. 4 / LATITUDE 5 / N°98 / OCTOBRE 2012 50 succès d'Ariane 5 où s'intercalent deux Soyuz et un Vega. Qui se souvient d'un rouge “base” empêchant un lancement ? Personne. Le CSG a toujours tenu son aptitude au lancement, y compris dans les cadences infernales. Fiabilité, disponibilité, flexibilité, en un mot, excellence. Par Karol Barthelemy ans lanceur, point n'est besoin de base de lancement, et sans base de lancement, le lanceur reste au sol. Devant cette implacable logique, le CSG est une composante forte du palmarès d'Ariane. ÿ Cette part de succès qui est la nôtre est le fruit d'un travail de fonds basé sur la maîtrise de nos activités, en s'appuyant sur une organisation de type ISO qui nous a permis dÊobtenir une base de lancement disponible, sûre et compétitive. C'est une réussite collective qui nous a mobilisés, nous CNES, mais aussi tous les industriels qui se sont adaptés et ont tenu leur rôle Ÿ entame Henry Kong, Adjoint au Sous-Directeur des Opérations (SDO-A) du CNES/CSG et présent sur le site depuis 1992. S L'expérience des lancements Le CSG est une base en perpétuelle évolution. ÿIl a fallu s'adapter pour réaliser les campagnes successives des différentes versions d'Ariane, qui réclamaient des reconfigurations de la base différentes à chaque foisŸ se souvient Henry. ÿCette prouesse a nécessité un effort collectif de lÊensemble des acteurs de la chaîne Ariane : le CNES, les industriels et lÊopérateur Arianespace. Le chemin du succès a été jalonné de défis quÊil a fallu relever, en particulier les lancements atypiques vers des orbites spécifiques de véhicules spatiaux tels que Rosetta, Envisat, Herschel & Planck ou encore l'ATV. Ceux-ci ont nécessité de mettre au point des processus opérationnels pour assurer leur mise en fluvre dans le respect de la sauvegarde des personnes, des biens et de lÊenvironnement.Ÿ complète-t-il. © L. MIRA 50 succès dÊaffilée, cÊest -pour l'instant- moins que les 74 dÊAriane 4, et cÊest mieux que le principal concurrent, Proton, qui nÊa jamais atteint ce record malgré ses (presque) 400 vols ! Ariane 5, success story ! ÿ Enfin, ces dernières années une réorganisation technique et opérationnelle de grande ampleur a été nécessaire pour accueillir et opérer les lanceurs Soyuz et Vega au CSG, sans perturber la cadence d'Ariane 5 ni perdre en fiabilité. Le succès d'aujourd'hui symbolise l'adaptation permanente de la base face à de nouveaux challengesŸ résume Henry Kong. ÿAutant de succès passent par un temps incalculable pour assurer la fiabilité de nos moteurs et satisfaire nos clients en terme de qualité, avec une livraison à lÊheure dite. Pour Snecma, cÊest une mobilisation de tous les instants. Plus globalement, cÊest sans nul doute le succès partagé de personnels très compétents à tous niveaux, lanceur et base.Ÿ Thierry Delaporte, Directeur de lÊEtablissement Snecma à Vernon © P. BAUDON Venu en nombre, le public aura apprécié ce splendide lancement. LATITUDE 5 / N°98 / OCTOBRE 2012 / 5 © L. MIRA Configurer et reconfigurer la base Chaque lancement est particulier, quasiment tout change d'un tir à l'autre : les charges utiles, la trajectoire, l'équipe client et parfois le lanceur. Aussi faut-il élaborer une configuration répondant aux critères de ces quatre incontournables. Pour cela, le CSG mène deux campagnes en parallèle : Une campagne charge utile de 6 semaines en moyenne et jusqu'à 6 mois pour l'ATV. Celle-ci implique des moyens de transports spécifiques, extra puis inter sites, et la mise à disposition de l'Ensemble de Préparation des Charges Utiles (EPCU), où les satellites sont préparés, testés et remplis d'ergols. Une campagne de préparation de la base avec (re)configuration de nombreux moyens : radars, moyens télécom, de télémesure et de localisation, stations de poursuite (dont le réseau géographique varie en fonction de la trajectoire du lanceur), calculateurs de vol, sans oublier lÊénergie, la climatisation... Aujourd'hui, si le CSG a acquis une „ vitesse de croisière ‰ pour se reconfigurer entre deux lancements, cÊest grâce à une adaptation et une modernisation de ses moyens techniques, avec par exemple la réactivation de deux EPCU, mais également des modes de travail en homogénéisant Henry Kong 6 / LATITUDE 5 / N°98 / OCTOBRE 2012 les activités sur les trois lanceurs. ÿAinsi l'on simplifie les processus tout autant qu'on les fiabilise.Ÿ Car pour SDO-A, tout tient en ÿ la robustesse des processus, construits sur une solide expérience, en permanence ré-évalués et adaptés aux nouveaux contextes qui se présentent à nous.Ÿ 4 50 succès dÊAriane 5, les grandes dates 9/04/2003 :V160, lancement A5 G après l'échec de la 1ère version A5 ECA de décembre 2002. 2/03/2004 : V158, lancement de la 1ère A5 G+ et 1ère mission de libération du lanceur Ariane (sonde Rosetta). 12/02/2005 :V164, Retour en vol de la version Ariane 5 ECA. Vulcain®2, HM7B... la capacité d'emport progresse de 50% par rapport à la version générique. 5/10/2007 :V178, rallumage EPS en vol. 9/03/2008 : V181, lancement de l'ATV1 par la 1ère version A5 ES-ATV. 7/07/2008 : V184, intervalle le plus bref entre 2 lancements Ariane 5 : 24 js 23 h 41 min et 58 sec. 18/12/2009 :V193, 25ème et dernière de la série A5 G. 16/02/2011 :V200, 200ème lancement d'une Ariane avec l'ATV2. 2/08/2012 :VA208, 50ème succès consécutif d'Ariane 5. Au premier plan, Ariane 5 sur son pas de tir en Zone de Lancement 3. De nombreuses autres installations du CSG s'étendent en arrière plan. En moins de dix ans, 50 lanceurs Ariane 5 ont lancé avec succès 100 charges utiles, soit une masse totale satellisée de près de 400 tonnes. Un palmarès dont peut s'enorgueillir l'opérateur de lancements Arianespace, renforcé dÊun carnet de commandes record. Dans un contexte concurrentiel redoutable, quel atout représente exactement le CSG pour vendre des lancements ? L5 - Arianespace propose à ses clients potentiels de venir assister à un lancement au CSG. Quels sont les objectifs de cette visite ? JB - Tout dÊabord, ce sont deux à trois jours passés en compagnie du client, en toute convivialité : on est à son écoute, on identifie ses besoins et plans futurs, cÊest un moment privilégié pour établir un relationnel, qui sera très utile en phase de négociation. Par ailleurs, ce séjour au CSG permet au client de prendre conscience de tout ce quÊun lancement mobilise en terme dÊinfrastructures, de moyens humains, dÊexpertise, de coordination, etc. Il constate la qualité de la Base et comprend la différence de prix entre un système comme le nôtre, obnubilé par la qualité et la fiabilité, et un autre aux échecs réguliers. © XPLORNET COMMUNICATIONS dÊassurer une cadence de lancement plus élevée. Enfin Cape Canaveral est le site le plus similaire au CSG en terme de préparation des satellites et dÊaccueil des équipes. Mais en dehors du Falcon de SpaceX qui nÊa pas encore fait ses preuves en GTO, les lanceurs américains ne sont pas présents sur le marché commercial. Proton à Baïkonour © SEA LAUNCH Latitude 5 - En quoi la base spatiale de Guyane représente-t-elle un atout pour la commercialisation de nos lanceurs ? Jacques Breton - Certains points sont fondamentaux, à commencer par la position géographique de la Guyane. Cette proximité de lÊéquateur (5° de latitude Nord) offre aux lanceurs les performances maximales vers les orbites équatoriales, et qui plus est vers toutes les orbites sans survol de zones habitées. Le climat nÊimposant guère de contraintes, nous pouvons nous accommoder des demandes de lancement des clients quelle que soit la période de lÊannée. Et puis il y a la spécificité des installations et des personnels qui travaillent au CSG, qui répondent en tous points à ce que recherchent les clients : venir aisément, vivre et travailler dans de bonnes conditions, bénéficier dÊun support technique apporté par des professionnels experts, à leur écoute, réactifs et ceci avec un minimum de contraintes. Les installations du CSG sont reconnues comme les meilleures au monde et la qualité de services est particulièrement appréciée. CÊest LA caractéristique du CSG, et cela doit le rester. Car pour le client, le satellite est un investissement important qui assure des revenus une fois sur orbite. Il faut donc absolument garantir le lancement dans les meilleures conditions et cela passe par une préparation satellite et lanceur optimale. Décollage de Zenit depuis la plate-forme maritime Odyssey © SPACEX © JM. GUILLON 3 questions à Jacques Breton, Directeur Commercial d'Arianespace Falcon 9 à Cape Canaveral L5 - Les principaux concurrents dÊAriane 5, Proton , Sea Launch et à présent Falcon 9, opèrent respectivement, depuis Baïkonour, la plate-forme maritime Odyssey et Cape Canaveral. Quels sont les atouts du CSG par rapport à ces sites de lancement ? JB - Par rapport à Baïkonour [implantée au cflur de la steppe kazakh au climat extrême], le CSG propose une meilleure facilité dÊaccès et de travail. DÊailleurs, les constructeurs de satellites estiment plus onéreux de préparer un satellite à Baïkonour quÊà Kourou. Sea Launch pour sa part est desservie par un long trajet du port -où se déroule une majeure partie des opérationsà la plate-forme (55 jours pour un aller-retour) ; le CSG permet LATITUDE 5 / N°98 / OCTOBRE 2012 / 7 © L BARTHET-BARATEIG Des métiers Bruno Deltort, Contrôleur de Conformité Depuis l'application de la Loi sur les Opérations Spatiales (LOS), la Direction des Lanceurs du CNES (DLA) a mis en place, en Guyane, un contrôle de conformité technique pour les activités sol et les opérations. Bruno Deltort, Expert sénior Sol et Opérations, est en charge de cette nouvelle activité au CSG. u-delà des contrôles vérifications techniques intrinsèques aux activités de lancement, les activités menées en Guyane comportent également le Contrôle de Conformité Technique lors de la mise en œuvre des trois lanceurs, Ariane, Soyuz et Vega. Aujourd'hui, l’opérateur de lancement dépose une demande d’autorisation auprès du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR) avant de procéder à un lancement. Le MESR s’appuie sur l’avis de conformité donné par le CNES pour autoriser le lancement. Cet avis est construit conjointement par la DLA et le CSG. Pour la partie sol et opérations, «le travail de conformité consiste, en campagne, à s'assurer que les activités menées par l'opérateur ne conduisent pas à des risques potentiels pour les personnes, les biens, l'environnement et la santé publique » explique Bruno Deltort. «On estime les risques associés à chaque fait technique. Cela peut être une anomalie ou une modification par exemple, on analyse les actions réalisées par l'opérateur et on propose un positionnement vis-à-vis des risques résiduels s'il y en a. Le plus complexe c'est avant tout la démarche d'identification des risques. Dans ce cadre, nous sommes amenés à suivre de très près la campagne, avec certains contrôles effectués lors d'opérations critiques, à analyser les faits et à participer aux différentes réunions techniques et bilans qui sont réalisés durant chaque campagne.» Bruno reconnaît que cette activité nécessite pour chacun de solides connaissances techniques. « Nous devons être pluridisciplinaires car il est nécessaire de bien connaître les systèmes, leur fonctionnement et leur mise en œuvre. Pour se positionner techniquement, cela signifie que nous devons avoir des connaissances techniques sur les lanceurs, les installations sol, fluides, pyrotechniques, électriques, logiciels, bancs de contrôle etc… ainsi que sur l'organisation de la campagne et la maîtrise des risques.» Pour chaque campagne, une petite “ équipe de campagne ” est A 8 / LATITUDE 5 / N°98 / OCTOBRE 2012 constituée autour du Responsable Synthèse Conformité Opérations (RSCO) pour la partie sol et opérations, complétée par un Responsable Synthèse Conformité Lanceur (RSCL) pour les aspects lanceur. Chacun contribue à l’élaboration de l’avis de conformité, synthétisé dans un dossier de conformité. Cet avis indépendant est porté par le Responsable Avis de Conformité (RAC), responsabilité exercée par la Direction des Lanceurs (DLA) jusqu’à la Revue d'Aptitude au Lancement (RAL) et par le CSG ensuite. Même si une partie importante du travail de Bruno concerne l’analyse des faits techniques, des modifications et les analyses de risques associées, la partie terrain reste essentielle. «Le suivi des opérations en campagne s'organise conjointement avec l'opérateur! Car il est bien évident que l'objectif commun c'est la réussite du lancement. Lorsque nous constatons des écarts, on les signale à l'opérateur pour qu'il les corrige. L'essentiel est de travailler dans une relation de confiance.» «La difficulté en campagne est le temps de réaction», reconnaît Bruno. «Face à un fait technique, il faut être capable de proposer un positionnement rapide pour minimiser les impacts sur la campagne tout en assurant un positionnement fiable et pertinent. C'est un équilibre à trouver entre les contraintes de lancement et la maîtrise des risques, qui nécessite de notre part de la souplesse et de la disponibilité.» Bien qu'il s'agisse d'une activité récente -2 ans depuis que la LOS est applicable- qui a naturellement généré de nouveaux métiers, nos contrôleurs de conformité ne sont pas sans expérience. «Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur l'expertise de la DLA en particulier côté sol et sûreté de fonctionnement» précise Bruno Deltort. «Et puis, le travail réalisé sur place est le prolongement de tout ce qui est réalisé en Europe sur la conception et la fabrication des lanceurs. L'expertise du CNES dans ce domaine est la meilleure des garanties pour la crédibilité de notre activité.» 4 Par Anne Bellanova Partenaires Massimo Epifani, Massimo Epifani… Ce nom aura un écho certain pour les assidus du Latitude 5 dont les colonnes se sont plusieurs fois enrichies des explications de ce spécialiste du propergol. Jusqu’à présent en Italie, il s’est rapproché de nous en prenant les rênes de Regulus à l’Usine de Propergol de Guyane en avril 2012. Objectif : regrouper, simplement mais sûrement. © G BARBASTE Au cœur du propergol Massimo Epifani a suivi Vega de son développement à sa qualification, et plus encore : ÿVega mÊa accompagné ici : on a coulé le P80 de VV02 lors de mon 3ème jour ici. Il est parfait !Ÿ Latitude 5 - Quel parcours vous a mené jusqu’à la tête de Regulus ? Massimo Epifani - Je suis Ingénieur Aéronautique diplômé de la Sapienza à Rome. J’ai acquis mon métier chez Avio où je suis entré en janvier 1995, en bureau d’études ingénierie Projet. On parlait déjà de Vega. J’ai travaillé en équipe sur le moteur Zefiro 16 (pour 16 tonnes de propergol) -démonstrateur technologique de tous les moteurs du Vega, intermédiaire du Z9 et du Z23 utilisés sur ce lanceur. Et ce, jusqu’à sa qualification pour avoir les connaissances, les compétences et la certitude de pouvoir entamer l’aventure du développement de Vega. Dès 1998, j’ai “glissé” sur la partie terrain en bureau méthodes pour suivre les processus et technologies de fabrication et chargement de propergol, proches de ce que l’on fait ici en Guyane. Fort de cette spécialité, je n’ai cessé de me rapprocher de l’UPG, menant de multiples activités d’études sur Ariane 5 et le P80. J’ai enchaîné diverses responsabilités en Italie, notamment en production ou j’ai assuré le rôle de responsable de la production de l’UPI (Usine Propergol Italie), de l’UPT (Usine Protection Thermique) et des structures des MPS (Moteur à Propergol Solide) Vega. Je suis fréquemment venu en support à l’UPG en 2011, avant d’accepter en ce début d’année la mission de Directeur Général Adjoint et chef d’établissement de Regulus. C’est réellement la concrétisation de l’un de mes espoirs, et jusqu’à présent, cela correspond bien à mes attentes. Ici, j’apprends tous les jours dans de nombreux domaines. le cas, nous sommes prêts ! D’ici là, le 4ème puits de coulée offre un peu plus de souplesse aux plannings de production et de maintenance. Car l’UPG a 22 ans et ses installations -46 bâtiments et des investissements extrêmement lourds- sont très sollicitées, dans un environnement tropical pour le moins “ agressif ”. Pour nous, la maintenance est un sujet d’actualité permanent auquel nous consacrons d’ailleurs une bonne part des effectifs. Par ailleurs, de grands chantiers sur des moyens de production lourds ont certes été réalisés dernièrement au titre du Maintien en Conditions Opérationnelles, mais d’autres, comme le changement des toitures sont encore à venir. Dans une usine aussi diversifiée, il y aura toujours de quoi faire ! L5 - L’arrivée du 4ème puits de coulée (de propergol) il y a 3 ans a permis une augmentation de production pour assurer les cadences de lancement. Plus récemment, d’importants travaux de rénovation ont été menés. A quelle cadence fonctionne désormais l’usine ? ME - Nous avons atteint une cadence de production pour 6 vols Ariane 5 par an, ce qui devrait rester stable, et 2 vols Vega par an, ce qui ne peut qu’augmenter dans les années à venir. Si tel est L5 - Comment vivez-vous la Guyane ? ME - Cela fait quinze ans que je viens régulièrement en Guyane. J’espère à présent pouvoir savourer ses richesses et ses spécificités, les expériences qu’elle m’offrira. Surtout que ma femme et nos deux enfants sont ici avec moi, ce dont je suis extrêmement heureux. 4 L5 - Avez-vous une stratégie de gestion d’une telle usine ? ME - J’ai bien sûr une feuille de route, que je vais appliquer. Au-delà, j’aimerais renforcer notre identité. Je pense que l’important est de pouvoir s’adapter en fonction des contraintes et des changements. A ce titre je prône la simplicité et la continuité pour un vrai changement. Je travaille pour maintenir et renforcer l’esprit d’équipe. J’ai ainsi créé le mois dernier “Regulus News” : il s’agit d’un grand écran qui diffuse des informations écrites et visuelles relatives au groupe et à l’usine. C’est un tout petit changement mais manifestement très apprécié du personnel (95 salariés). Par Karol Barthelemy LATITUDE 5 / N°98 / OCTOBRE 2012 / 9 En direct www.cnes-csg.fr Après deux ans de réflexion, de réorganisation, de conception et d'intégration, le site internet du CSG change de visage. Nouvelles rubriques, des infos plus étoffées, des espaces dédiés aux jeunes, aux enseignants et à la presse, des supports numériques au fait de l'actualité… tout cela dans un univers graphique remanié, le nouveau site est totalement relooké. Il a aussi un frère et une sœur numériques : un blog campagne et une page Facebook. La visite commence maintenant ! l faut laisser du temps au temps, disait un personnage politique célèbre. L'équipe du site internet du CSG a respecté cet adage à la lettre. Dix mois d'analyse, de réflexion et de conceptualisation pour réaliser la nouvelle arborescence, quatre mois pour finaliser la maquette, quatre pour le développement et trois de plus pour l'intégration, encore trois pour rôder la ligne éditoriale, le résultat est en ligne depuis quelques semaines. Inutile de jouer au jeu du “plus de çi et moins de ça”, le nouveau site du CSG n'a rien à voir avec l'ancien ! Le fond comme la forme ont été remaniés et ne ressemblent en rien à la version précédente, plus statique. Mais encore ? «Nous avons voulu proposer un site qui colle beaucoup plus à la réalité numérique», explique Marie Pierre Joseph Alberton, rédactrice en chef du site. « Pour y parvenir, nous avions deux postulats : nous appuyer sur la charte graphique et des modules existant sur le site web du CNES et reprendre le fonds documentaire important de l'ancien site du CSG.» I D'où le temps nécessaire pour balayer tout ce qui existait tant sur le plan technique qu’informatif, de réfléchir à la façon de l'organiser et de réaliser un site en adéquation avec son temps et qui interpelle toutes les générations et cibles. Avec une visée régionale pour montrer l'apport du spatial au développement de la Guyane. Cinq rubriques sont nées avec ces objectifs : • “ De l'espace pour la Guyane ” balaie les différentes missions non techniques du CNES en Guyane parmi lesquelles l'aide au développement économique et les technologies spatiales au service du citoyen. • “Environnement et sécurité” détaille les mesures prises en faveur de la protection des personnes et des biens mais aussi pour préserver l'environnement. • “Histoire et acteurs” présente les étapes de la construction de la base spatiale, les installations passées, les décideurs et industriels d'hier et d'aujourd'hui. • “ Lanceurs et installations ” passe en revue les différentes installations Sol d’Ariane 5, Soyuz et Vega, sans oublier les lanceurs eux-mêmes. 10 / LATITUDE 5 / N°98 / OCTOBRE 2012 • “ Rejoignez-nous ” est un espace dédié aux boursiers, étudiants, stagiaires, futurs salariés, etc, pour découvrir la base spatiale autrement, notamment par les aides et offres d'emplois dont ils peuvent bénéficier. Ajoutez à ces rubriques des espaces dédiés aux jeunes, aux enseignants et à la presse, et vous aurez presque fait le tour du site. Presque ? Oui car il ne faut pas oublier les autres nouveautés : la possibilité d'écouter des MP3 et de lire des vidéos pour revivre par exemple les décollages ou aller à la rencontre des salariés, des dossiers complets, des photos inédites téléchargeables, sans oublier les publications comme le magazine Latitude 5 ou le Mini Mag du Spatial. L'arrivée dans les prochaines semaines de nouveaux rendez-vous (comme le blog des campagnes de lancement et des espaces sur les réseaux sociaux Facebook) va compléter la panoplie de ce site qui “occupe l’espace”, tout en restant informatif et généraliste. Visite terminée ? Non, rendez-vous maintenant sur www.cnes-csg.fr et sur le blog www.csgpreparationlancement.fr. 4 Par Eric Médaille Du nouveau à la télé aussi ! Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, les salariés de la base spatiale ont découvert mi-août des écrans flambant neufs ! A l'intérieur ou à l'extérieur des bâtiments, le QVC (Quotidien Vidéographique du CNES) a cédé la place à une nouvelle grille éditoriale. Ce qui change ? Tout ! La présentation, de nouvelles rubriques („ Ça bouge au CNES ‰, „ Entre nous ‰ et „ Grand angle ‰), des vidéos, un fil dÊinfo permanent... Sans compter quÊune partie des écrans est partagée avec les trois centres CNES de Paris et Toulouse. Bien sûr, les rubriques habituelles de la Base et de Guyane restent actives et lÊoutil „ arrose ‰ toujours les communes de Sinnamary et Kourou, les deux villes spatiales, bientôt via la TNT ! En direct Empreinte carbone Comme toutes les entreprises employant plus de 250 salariés en outre-mer (ou 500 employés dans l’hexagone), le CNES a dû, au regard des dispositions réglementaires en vigueur, réaliser un bilan de ses émissions de gaz à effet de serre, appelé communément “Bilan carbone”. Celui-ci doit en outre s'accompagner de propositions d'actions de réduction de ces émissions. Le CSG s'est naturellement plié à cette nouvelle exigence. Q uelle est notre participation au phénomène mondial du réchauffement climatique ? Quelles sont nos activités génératrices de gaz à effet de serre et dans quelles proportions ? Comment faire pour réduire ces émissions ? C'est à ces questions, et quelques autres, que le bilan carbone doit permettre de répondre. LÊannée de référence des données étant 2011, le périmètre pris en compte pour la réalisation du Bilan Carbone a été le suivant: le Centre Technique et les sites annexes, les Ensembles de Préparation des Charges Utiles S5 et S3B, Le Banc d'Essai des Accélérateurs à Poudre, l'Ensemble de Lancement Vega et l'Inter-site. «Le bilan Carbone® est une méthode, développée par l’ADEME, permettant de comptabiliser les émissions directes ou indirectes de gaz à effet de serre, les fameux GES, d'une activité ou d'un site» explique tout d'abord Sabrina Marie-Sainte, du service Environnement et Sauvegarde Sol au CNES/CSG. Les émissions directes peuvent être produites par des sources fixes, comme les groupes électrogènes, ou mobiles, comme les voitures de service par exemple. Les émissions indirectes quant à elles, relèvent de nos consommations en électricité (éclairage, climatisation), etc… «Ce premier bilan peut être considéré comme un état des lieux. C'est en quelque sorte une “photographie” à un instant “t” de nos émissions de GES qui nous permettra d’établir un plan d’actions de réduction» résume Sabrina. «Nous en avons confié la réalisation à un prestataire agréé pour le Bilan Carbone®, en l'occurrence l'APAVE.» Rappel de la réglementation L'Article 75 de la loi n°2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour lÊenvironnement (dite loi Grenelle 2) indique que „les personnes morales de droit privé employant plus de 500 personnes mais aussi, pour les régions et départements dÊoutremer, celles qui emploient plus de 250 personnes ont lÊobligation de réaliser un bilan dÊémissions de gaz à effet de serre „GES‰ selon les modalités précisées par le décret n°2011-829 du 11 juillet 2011. Le bilan dÊémissions de GES est public et mis à jour tous les 3 ans. Le premier bilan doit être établi avant le 31 décembre 2012.‰ LATITUDE 5 / N°98 / OCTOBRE 2012 / 11 En direct « Les premiers résultats ne sont pas surprenants » affirme notre spécialiste : «97 % des émissions de GES du CSG sont dûes à notre consommation d'électricité. Il est important de souligner que ce type d’émissions indirectes est essentiellement lié au transport, à la production et Les gaz à effet de serre, GES à la distribution par Les gaz considérés sont : le dioxyde de EDF Guyane de carbone (CO2), le méthane (CH4), le l’électricité dont protoxyde dÊazote (N2O), lÊhexafluorure 60% est produite par de soufre (SF6), les hydrofluorocarbures le barrage de Petit (HFC) et les perfluorocarbures (PFC). Saut (émettant du Le pouvoir de réchauffement des GES est méthane) et le reste comparé à celui du Dioxyde de Carbone, par des centrales le fameux CO2 ; c'est ce qui a donné thermiques l'unité „ CO2 Equivalent ‰ utilisée pour (émettant du CO2 principalement). comptabiliser nos émissions de GES. Vie de la Base C'est donc sur notre consommation que les efforts doivent porter en premier lieu.» De fait, sur environ 90 000 tonnes de CO2 Equivalent produites par le CNES/CSG, les actions de réduction de notre consommation envisagées -ne serait-ce que sur la climatisation- devraient générer «une diminution de 30 % de ces émissions, soit quelques 30 000 t de CO2 Equivalent » assure Sabrina. Et de nombreuses autres pistes sont soit à l'étude (notamment sur l'isolation des bâtiments) soit en cours de réalisation comme pour l'éclairage des bureaux.… «C'est aussi pour cela qu'il est important que ce bilan soit public» observe Sabrina, « car nos engagements de diminution des émissions de GES devront être pris en compte et réalisés effectivement. Sans oublier que ces actions sont aussi, généralement, synonymes d'économie financière. Nous avons donc tout à y gagner.» 4 Par Anne Bellanova Le 28 septembre dernier, Romain Vedrenne, instituteur à Maripasoula, sur le fleuve Maroni, installait un atelier d'astronomie avec ses élèves lorsqu'ils ont eu la joie de voir passer Ariane 5 ! 50 succès consécutifs et plus ! Lancement Soyuz VS03 le 12 octobre 2012 © R. VEDRENNE Le 2 août aura donc marqué le 50ème succès consécutif d’Ariane 5, avec pour nobles passagers Intelsat 20 pour l'opérateur Intelsat et Hylas 2 pour l'opérateur européen Avanti Communications. Comme si cet anniversaire gonflait la motivation de la belle européenne, Ariane 5 ECA a repris son envol le 28 septembre avec à son bord GSAT-10 et Astra 2F, respectivement pour le compte de l’ISRO (Agence indienne) et l’opérateur luxembourgeois SES. Le 12 octobre, Soyuz prenait la relève pour son 3ème vol du CSG, emportant à nouveau 2 satellites de la constellation européenne Galileo, IOV-2 FM3 et FM4 du programme “IOV ” (In Orbit Validation) prénommés David et Sif. Visite ministérielle Dans le cadre de sa visite en Guyane, Victorin Lurel s’est rendu au Centre Spatial Guyanais vendredi 21 septembre. Ce fut l’occasion pour le Ministre de l'Outre-Mer de visiter les installations de la base spatiale guidé par Bernard Chemoul, directeur du CNES/CSG, ainsi que par Messieurs Patrick Loire et Joël Donadel, respectivement représentants d’Arianespace et de l’ESA à Kourou. © JM. GUILLON © L BARTHET-BARATEIG Accompagné par la député C. Berthelot (à gauche), Victorin Lurel (au centre) a particulièrement apprécié, lors de son passage au centre de contrôle Jupiter II, les explications de B. Chemoul (ici à droite) et de T. Vallée, Directeur des Opérations (à gauche) 12 / LATITUDE 5 / N°98 / OCTOBRE 2012 Vie de la Base Tour de Guyane 2012 Participation à la caravane, départ (fictif) de la maquette Ariane 5 au CSG et remise de récompense au maillot bleu de la combativité, le CNES a été très présent, cette année, au Tour cycliste de Guyane 2012. Samedi 25 août, c'est en présence de Bernard Chemoul, directeur du CNES/CSG, qu'a eu lieu le départ de l'avant-dernière étape du Tour, reliant Kourou à Matoury. Tous les coureurs étaient réunis le matin sur le parking du CSG pour les derniers préparatifs de la course. © S. MARTIN De l’ATV-3 à l’ATV-4 Alors que l’ATV-3 Eduardo Amaldi, amarré à l’ISS depuis le 29 mars, a effectué sa rentrée atmosphérique et s’est désintégré le 3 octobre au-dessus d’une zone inhabitée de l’océan Pacifique, son successeur baptisé Albert Einstein est bien arrivé au CSG mi septembre. Ce sont donc environ six mois de campagne qui redémarrent à Kourou pour des équipes à présent bien rôdées à ce “monstre” de technologie. Les encouragements de Bernard Chemoul au départ de l'avant-dernière étape du tour de Guyane. ALSG éco-citoyen En salle blanche de l'Ensemble de Préparation des Charges Utiles, pose de l'ATV-4 sur son support d'intégration. © S. MARTIN Décidément, Air Liquide Spatial Guyane se fait toujours précurseur des initiatives éco-citoyennes ! A l’occasion de la Journée mondiale sans voiture 2012, ALSG a proposé à ses salariés de se rendre sur le lieu de travail jeudi 4 octobre en vélo ! RDV donné à 6h45 sur le parking de l’accueil du CSG, 21 cyclistes ont pris le départ tous ensemble direction le bâtiment Lavoisier à quelques 15 km de là. Port du casque et du gilet réfléchissant obligatoire évidemment, « voiture-balai » pour la protection du convoi, tout le monde est arrivé à destination ! A l’arrivée au bureau, un petit-déjeuner attendait tous les participants pour les féliciter de leur démarche éco-citoyenne. Ceux qui ne pouvaient ou ne souhaitaient pas venir en vélo étaient invités à covoiturer avec leur collègues. Les „éco-salariés‰ dÊALSG ont couvert à vélo les 15 km de lÊaccueil du CSG au bâtiment Lavoisier dans une ambiance cordiale et détendue. LATITUDE 5 / N°98 / OCTOBRE 2012 / 13 14 / LATITUDE 5 / N°98 / OCTOBRE 2012 © P. BAUDON VA 209 dÊAriane 5 le 28 septembre 2012