Document monnaie, Droit première année La monnaie : On
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Document monnaie, Droit première année La monnaie : On
Document monnaie, Droit première année La monnaie : On distingue trois fonctions à la monnaie : -Une fonction d’unité de compte, elle permet de comparer la valeur des différents biens, -Une fonction de réserve de valeur, qui assure la stabilité de la monnaie, -Une fonction d’intermédiaire des échanges, elle doit pour cela être acceptée par les autres. Différentes formes selon la civilisation et l’histoire, Monnaiemarchandise (bœuf), Monnaie métallique avec or et argent qui sont divisibles, conservables, stables car rares. Historiquement la réserve de valeur, donc la valeur intrinsèque, de la monnaie était importante dans les pièces qui contenaient ainsi une certaine quantité d’or et d’argent. Puis par la garantie de l’état, le sceau de l’état, la monnaie va acquérir un élément fiducier (billet, assignat) qui va déconnecter la créance du détenteur de la réserve de valeur intrinsèque de la monnaie. Controverse entre Malestroit et Bodin sur l’origine de l’inflation au XVIième siècle. Selon Malestroit, si inflation c’est qu’il y a dépréciation de la valeur intrinsèque de la monnaie européenne. Selon Bodin, si inflation c’est parce qu’afflux d’or et d’argent d’où croissance de la masse monétaire. Cet or et argent provenaient de la découverte de l’Amérique du Sud par l’Espagne et le Portugal. Arrivée d’or d’où stimulation de la consommation, d’où augmentation des prix en Espagne et déficit commercial d’où diffusion or et argent à l’ensemble des économies européennes d’où augmentation des prix en Europe, prémisses de la théorie quantitative de la monnaie. Le mécanisme de la création monétaire et multiplicateur de la masse monétaire : *La banque décide d’acheter un actif réel (immeuble) à un agent privé. La banque créée de la monnaie en créditant le compte de l’agent privé. Agent non financier Actif passif Intermédiaire financier bancaire Compte +10 Immeuble +10 Autres exemples *La banque achète des devises à un agent non financier (considérons une entreprise exportatrice qui demande la conversion des devises en monnaie nationale) *la banque accorde un prêt à un Agent Non Financier. L’opération de création monétaire suit la même logique mais au lieu d’être la contrepartie d’un actif réel (immeubles) ou d’un actif financier (devises), la monnaie est ici créée en contrepartie d’une créance de l’intermédiaire financier bancaire sur l’agent non financier (ménages). Ménages Intermédiaire financier bancaire Compte 100 Emprunts 100 Prêt 100 Compte ANF 100 créance Pour la banque, l’actif et le passif augmentent simultanément du même montant. Dans un système à une seule banque, il n’y a théoriquement aucune limite à la capacité de création monétaire tant que la monnaie est acceptée. Quand plusieurs banques de second rang sont dans le système, donc circulent 2 monnaies privées. Dans ce cas lorsqu’il y a des opérations entre agents non financiers, chacun ayant sa banque, il y a un règlement s’effectuant entre les banques. Exemple règlement de ANF1 à ANF2 de 100, ANF1 chez IFB1, ANF2 chez IFB2. IFB1 IFB2 Compte courant ANF1 –100 Compte IFB1 +100 Compte ANF2 +100 Compte IFB2 +100 Ainsi la création monétaire est limitée puisque les règlements interbancaires vont s’effectuer en monnaie banque centrale et les banques secondaires vont devoir se procurer de la monnaie qu’elles ne peuvent créer, ce qui implique un recours à la banque centrale qui supervise la création de monnaie par les banques de second rang. La monnaie banque centrale est détenue par les agents financiers (billets) et par les intermédiaires financiers bancaires dans le cadre de la monnaie interbancaire pour les transactions entre les banques. La monnaie banque centrale sera alors demandée à un intermédiaire financier bancaire dans deux cas de figures. -pour répondre à la demande d’un client (préférence pour la liquidité bancaire) -pour permettre la compensation interbancaire quand une banque est débitrice d’une autre banque. Ici la banque débitrice va refinancer des créances auprès de la banque centrale. Le processus de création monétaire reflète alors une croissance simultanée du passif et de l’actif de la banque centrale. Banque centrale Actif Passif Causes de l’émission Créances sur l’étranger, l’Etat L’économie. Montant de la Monnaie Emise Les limites de la création monétaire : La transformation : les banques prêtent à long terme des ressources en dépôts à court terme. En cas de crise de confiance il peut y avoir des problèmes. Pour lutter contre cela la banque centrale va imposer aux banques secondaires la détention de liquidités dans leur compte à la banque de France. Cette détention constitue ce que l’on dénomme les réserves obligatoires (environ 5% du montant des dépôts à vue sont détenues sous forme d’argent non rémunéré). Le refinancement : les banques secondaires doivent se refinancer pour obtenir des liquidités Ce refinancement a un coût ce qui va permettre à la Banque centrale de contrôler la croissance de la masse monétaire. On définit alors la base monétaire comme la somme des billets des banques détenue dans le public et des réserves obligatoires. BM=B+R(réserves obligatoires constituées par les IFB) La masse monétaire totale est la somme des billets et des dépôts auprès des banques : MM=B(monnaie banque centrale)+D(monnaie privée) On peut aussi définir le coefficient de conversion de B en billets banque centrale par rapport à la monnaie en circulation. k=B/MM avec k la préférence pour la liquidité bancaire. Si l’Etat fixe un taux de réserve obligatoire qui est une proportion des dépôts gardés dans la banque secondaire ro=R/D BM=kMM+roD BM= kMM+ro(1-k)MM MM= k r01r0k BM , la masse monétaire globale est fonction de la Base monétaire le rapport k r01r0k étant le multiplicateur de la base monétaire. Deux limites à la capacité de création de la monnaie : *si la préférence pour la liquidité bancaire (k) augmente le multiplicateur de la base monétaire BM diminue. Si augmentation du taux de réserve obligatoire idem. *il existe une relation directe entre la base monétaire et la masse monétaire globale de l’économie. Deux politiques sont alors envisageables pour contrôler l’évolution de la masse monétaire : Si la banque centrale refinance sans discontinuité ce sont les banques qui déterminent la base monétaire et par là la masse monétaire globale. Si la banque centrale veut contrôler la masse monétaire, elle peut : -soit augmenter le taux de réserve obligatoire, -soit augmenter le coût de refinancement (politique des taux d’escompte) -soit appliquer une politique de contrôle strict de la croissance de la masse monétaire d’où la politique d’encadrement du crédit. Actuellement la politique de contrôle de la masse monétaire est basée sur le coût de refinancement principalement et sur les réserves obligatoires (règles prudentielles de l’accord de Bâle en 1988 définissants le ratio COOKE) ratio Cooke C'est un ratio qui définit le montant de fonds propres minimum que doit posséder une banque en fonction de sa prise de risque. Le ratio Cooke impose 2 contraintes : (fonds propres + quasi fonds propres) / ensemble des engagements > 8% fonds propres / ensemble des engagements > 4% ratio Mac Donough Ce ratio succèdera au ratio Cooke suivant les accords Bâle II en 2006. Il introduit pour son calcul la notion de risque et surtout les principes de leur surveillance constante. La politique d’encadrement du crédit au niveau des établissements bancaires a été appliquée jusqu’en 1987 (problème car pas de concurrence entre les établissements existants, norme de progression basées sur la taille de l’établissement fige les positions) La thèse des monétaristes Mv’=PT avec M masse monétaire, v’ vitesse de circulation de la monnaie pour transactions, P niveau général des prix, T volume global de transactions. L’ensemble de transactions est un rapport constant avec le pib produit chaque année. (T environ égal à 10 fois le PIB). On passe donc à l’équation : Mv=PY v, vitesse de circulation de la masse monétaire est constant ; v environ égal à (3 à 4) si on considère l’agrégat M1. La vitesse de rotation est le nombre de "circuits" que réalise la monnaie en un an, de quoi produire le PIB. Elle ne se "décrète" pas, c’est juste une donnée qui est une observable à postériori et sur laquelle les pouvoirs publics ne peuvent avoir aucune prise, sauf à créer un impôt sur la thésaurisation (thèse de Gesell). M1 PIB Vitesse de rotation de M1 2000 2481 9216 3,7 1995 1823 7675 4,2 Ln(M)+Ln(v)=Ln(P)+Ln(Y) Ln, logarithme népérien, en dérivant par rapport au temps il vient : M 0PY La croissance de la masse monétaire se décompose en croissance des prix et croissance du PIB. Une croissance importante des moyens de paiement se traduit par une croissance des prix. Même si l’inflation n’est pas d’origine monétaire dans le cycle initial, les sources d’inflation ne peuvent exister dans le court terme et elles se tariront nécessairement si elles ne sont pas alimentées par création monétaire excessive. Les monétaristes prônent à long terme une croissance de la masse monétaire qui soit identique à celle de l’économie réelle (naturelle). La question est : A CT, la croissance de la masse monétaire a t’elle une influence sur la production ? Selon les monétaristes non car les agents économiques anticipent l’augmentation du niveau des prix et l’effet de l’augmentation de la quantité de monnaie en circulation n’a alors d’influence que sur l’inflation.