“5 men in a boat”

“5 men in a boat”
sans parler du chien…
Tout a commencé par un mail d’Emmanuel Pariselle, de retour d’une série de
concerts en Norvège avec Didier Oliver. Il y parlait de la création d’un groupe de
chants de marins au répertoire en quatre langues, ainsi que d’un projet déjà
avancé de tournée en France : « je fais venir l'an prochain en janvier le groupe “5
men in a boat”… Concerts fin janvier, 2011 au moins en Poitou ; il y a possibilité
de faire des ateliers d'accordéon, de violon, de musique scandinave, de musique
d'ensemble, et de shanties anglais… On peut aussi faire concert-bal. »
Pour en savoir plus, j’ai pris mon vélo électrique et je suis allé lui demander
quelques précisions.
Une ancienne relation montpelliéraine…
Emmanuel, dont on connaît dans ces colonnes la contribution à “l’autonomie
technique partielle en matière d’accordéons diatoniques”, raconte la genèse de cet
équipage international dans lequel il est au chant, à la flûte, au diatonique et au
concertina :
« D’abord, je n’ai jamais caché ma passion pour les chants de marins, notamment
quand on s’autorise à les interpréter avec plusieurs voix. J’avais déjà sévi avec
Didier et Claude Ribouillault dans “Rue des voiliers”, que ce dernier avait lancé
avec Paul Grollier. On peut dire que ça va aussi comme un gant avec ma passion
pour les concertinas que m’ont concoctés Rosalie et Colin Dipper.
L’autre raison c’est l’amitié qui nous lie, avec Didier Oliver, à un musicien et
chanteur norvégien remarquable… Frode Nyvold, c’est l'ami rencontré dans les
années 75 au folk club de Montpellier fondé par Didier, trois autres copains et moi.
Il nous a recontacté ces dernières années et invité à jouer dans son festival au folk
institut de Rauland, en Norvège. C'est un des grands spécialistes du chant
traditionnel norvégien, qu'il enseigne à Rauland. Son récent CD (un bravo dans
Tradmag) regorge de merveilles collectées entre autres par lui dans les ports de son
pays. Mais il est très ouvert à d’autres musiques et surtout à la musique occitane
qui a été… son sujet de thèse ! » Nyvold est une veritable autorité dans son
domaine : il a travaillé au Département de Folk Art et de Folk Music de l'Université
de Telemark depuis 1986. Il a fait des collectages de musique traditionnelle en
Norvège, en France et en Hongrie. Il est maintenant coordinateur professeurs /
étudiants dans le réseau Nordplus d’enseignement supérieur en musique
traditionnelle, “Nordtrad”.
Chant forte et accordéon pianissimo…
Gabriel Fliflet le dernier venu dans Five men in a boat mais, comme le dit
Emmanuel, « pas tombé de la dernière pluie, très polyvalent, très bon chanteur et
joueur d'accordéon à touches piano. On se dispute un peu les voix aigues dans les
polyphonies… » Gabriel, né en Finlande, a vécu en Suède jusqu'en 1964 avant de
venir, avec sa famille, à Bergen en Norvège. Il a dégoté son premier accordéon
(piano) à 7 ans. En grande partie autodidacte, il a joué de la musique traditionnelle
norvégienne, notamment des gammeldans (waltz, polka, mazurka, reinlender) au
sein du trio Rimfakse, depuis 1975. Il a aussi travaillé avec Willie Hunter et Willie
Johnson, musiciens bien connus des Shetland. Il s'est produit en duo avec Ole
Hamre, mais aussi Annbjørg Lien, Knut Reiersrud, Kari Bremnes et d'autres
musiciens norvégiens, presque grec comme Oluf Dimitri Røe, sami comme Ingor
Ántte Áilu Gaup, russe comme Raya ou danois comme Peter Bastian. Kornmo, son
groupe folk acoustique, fut créé en 2000.
Un gentil shanty chanteur…
Richard Burgess l'Anglais de la bande, s'est installé en Norvège en 1976 par
passion pour les cultures scandinaves. Il parle couramment le norvégien. Il est
excellent chanteur et multi instrumentiste (concertina anglais, guitare, cistre et
mandoline), adepte également des musiques des blakans. Il est aussi spécialiste des
"shanties" anglais, ces chants de marins magnifiques. Selon Emmanuel, « un
masterclass là-dessus avec lui est un vrai bonheur… » Il participe à des groupes
comme Foghorn et Traette Mænd, et a joué avec le regretté Tony Sheehan, membre
fondateur, précisément, de 5 men in a boat…
Bien sûr, Didier Oliver, le compère de toujours d’Emmanuel, assure souvent dans
le groupe, en plus du violon, de la mandoline et de la cornemuse des landes boha,
la voix de basse.
Ainsi ce groupe nouveau d’anciens,liés par une forte amitié, parodiant le titre de la
célèbre œuvre de Jérome K. Jérome, Three Men in a Boat (To Say Nothing of the
Dog) va nous proposer, à n’en pas douter, des moments qui ne manqueront pas de
chien…
Propos recueillis par Claude Ribouillault