DCG RP1 Le pouvoir d™achat realites et evolutions

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DCG RP1 Le pouvoir d™achat realites et evolutions
Classes préparatoires
au
Diplôme de Comptabilité et Gestion
UE 13 – Relations
professionnelles
Le pouvoir d’achat : réalités et évolutions ?
Etude réalisée par :
Angélique DUNAND,
Ludivine LADET,
Nina HOUPILLARD,
Cathy MAISONNEUVE,,
étudiantes de Première année
mai 2008
2
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
3
1. QU’EST-CE QUE LE POUVOIR D’ACHAT ?
4
1.1
Définitions
1.1.1
Le pouvoir d’achat selon l’INSEE
1.1.2
Le pouvoir d’achat effectif selon Leclerc et le BIPE
4
4
5
1.2
6
Limites et critiques
2. CONSTATS
8
2.1
Ressentiment général
2.1.1 Les perceptions face au pouvoir d’achat
2.1.2 Facteurs explicatifs
2.1.3 Quelques avis de la population
8
8
10
13
2.2 - Etudes et évolutions
14
3. SONDAGE
18
4. SOLUTIONS
22
4.1
- Initiatives de l’Etat
4.2 - Présentation du nouvel indicateur voire des nouveaux
CONCLUSION
22
23
25
3
Introduction générale
La question du pouvoir d’achat fait régulièrement l’objet de controverse et reste le
sujet le plus préoccupant des français au cours de ces dernières années.
C’est pourquoi nous avons décidé de réaliser notre enquête sur ce thème nos
montrerons qu’il existe un décalage flagrant entre la perception qu’ont les ménages sur
l’évolution de leur pouvoir d’achat et les chiffres et études menés qui elles, affichent une tout
autre tendance.
En effet, l’opinion publique a l’impression que les prix depuis ces dernières années
n’ont cessé d’augmenter.
Les statisticiens et notamment l’INSEE, utilisant des méthodes stables et rigoureuses,
ne contredisent pas le phénomène ; mais l’exprime de manière plus modérée et des fois même
contradictoire.
Où est l’erreur ? Comment expliquer ce décalage ?
Alors que notre président Nicolas Sarkozy, se prétendait être « le président du pouvoir
d’achat », nous allons alors nous intéresser à ce qui a été mise en œuvre pour l’améliorer.
Nous nous interrogerons afin de savoir si ces mesures ont été suffisantes ?
Nous allons également essayer de préciser les notions qui entourent celle du pouvoir
d’achat afin de mieux comprendre le mécanisme de son évolution…et bien sûr nous
réaliserons une enquête sur le pouvoir d’achat grâce à un sondage afin d’obtenir nos propres
chiffres.
Nous allons aussi rechercher des enquêtes déjà réalisées et les comparer avec d’autres
afin d’avoir une vision la plus juste possible de la situation réelle.
Enfin, nous présenterons les solutions qui sont en train de se mettre en place afin de
pallier au problème de la mesure du pouvoir d’achat et porterons aussi souvent que possible
des remarques pertinentes sur l’ensemble de notre travail.
4
1. Qu’est-ce que le pouvoir d’achat ?
1.1 Définitions
Le pouvoir d’achat mesure la capacité de dépenser des ménages.
On distingue deux définitions du pouvoir d’achat : le pouvoir d’achat selon l’INSEE
(Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) et le pouvoir d’achat effectif
signifié par le groupe de distribution Leclerc et le BIPE (conseil en stratégie spécialisé dans
la prévision économique et la prospective appliquée)
1.1.1
Le pouvoir d’achat selon l’INSEE
L’INSEE donne deux visions du pouvoir d’achat : le pouvoir d’achat du salaire et le
pouvoir d’achat de la monnaie. Nous nous intéresserons particulièrement au pouvoir d’achat
du salaire.
Le pouvoir d’achat du salaire est la quantité de biens et de services que l’on peut
acheter avec une unité de salaire. Son évolution est liée à celles des prix et des salaires, il se
mesure en euros.
Ainsi, une augmentation des prix lorsque les salaires restent inchangés se traduit par
une perte de pouvoir d’achat, alors qu’une hausse des salaires supérieure à celle des prix se
traduit par un gain de pouvoir d’achat.
Cependant, il faut noter que l’INSEE privilégie comme notion statistique du pouvoir
d’achat celle du pouvoir d’achat du revenu disponible brut.
Le revenu disponible brut est égal à la somme des revenus d’activité (salaires), des
revenus du patrimoine (loyers perçus et imputés, dividendes…) et des revenus de transfert
(notamment les allocations de chômage et autres prestations sociales).
Le revenu réel qui reste à la disposition des ménages pour à la fois la consommation et
l’épargne se calcule en déduisant l’augmentation des prix, c’est-à-dire l’inflation, de la
croissance des revenus.
5
1.1.2
Le pouvoir d’achat effectif selon Leclerc et le BIPE
Le pouvoir d’achat effectif du consommateur mesure le pouvoir d’achat dont
disposent les ménages après s’être acquitté des dépenses dites « contraintes ».
Le pouvoir d’achat effectif se calcule en trois étapes :
Etape 1 : calcul du revenu libéré des ménages
Etape 2 : estimation du revenu libéré à prix constants
Etape 3 : calcul du pouvoir d’achat effectif du consommateur
L’objectif de l’étape 1 est de dégager le revenu disponible brut net de charges de
contraintes, c’est-à-dire après paiement de toutes les dépenses « contraintes ».
Les dépenses « contraintes » s’entendent du caractère règlementaire ou contractuel : si
cette dépense n’est pas effectuée, soit on enfreint la réglementation, soit on rompt un contrat.
Ces dépenses représentent les dépenses dont la réduction à court terme entraînerait un coût
supplémentaire ou constituerait une infraction.
Exemples : pénalités en cas de non remboursement des engagements de crédits,
paiement de certaines assurances obligatoires…
Il faut donc soustraire au revenu disponible brut l’ensemble des dépenses
« contraintes ».
En moyenne, les charges contraintes représentent un tiers du revenu disponible brut.
Le revenu libéré des ménages ne représente donc que deux tiers du revenu disponible brut des
ménages.
La deuxième étape consiste à estimer le revenu libéré à prix constants, c’est-à-dire net
des hausses des prix de biens et services achetés par les ménages.
La troisième étape consiste à corriger le pouvoir d’achat effectif des ménages en
tenant compte du nombre et de la composition des ménages.
6
Attention : il ne faut pas confondre le pouvoir d’achat avec le niveau de vie. Le
niveau de vie est une notion quantitative désignant la quantité de biens et de services dont on
dispose grâce à son revenu.
C'est l'évolution du pouvoir d'achat qui est importante, c'est-à-dire la mesure de
l'augmentation, ou de la diminution, du niveau de vie potentiel du titulaire d'un revenu donné.
Le pouvoir d'achat se mesure donc en dynamique, en rapportant l'évolution d'un revenu
déterminé à l'évolution d'un indice de prix représentatif des biens et services dans lesquels on
souhaite mesurer le pouvoir d'achat (par exemple, l'indice des prix à la consommation, ou
l'indice des prix des produits agricoles).
Evolution
du
pouvoir d’achat
Evolution
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
3,4%
3,4%
3,6%
0,8%
2,6%
1,7%
2,3%
2,3%
3,5%
-0,8%
1,1%
-0,6%
0,6%
du
pouvoir d’achat
effectif
Tableau 1 : Evolutions respectives du pouvoir d’achat et du pouvoir d’achat effectif
1.2
Limites et critiques
Après avoir énoncé ces quelques notions, nous avons surtout remarqué que celles-ci
étaient assez controversées. De nombreux articles, journaux et également directeur de grand
groupe de distribution (notamment Michel-Edouard Leclerc) contestent les chiffres et les
définitions que l’INSEE fait du pouvoir d’achat.
Les critiques portent simultanément sur les deux composantes du pouvoir d’achat :
l’évolution du revenu des ménages et celle de l’inflation. En effet, l’INSEE pour mesurer
l’évolution du pouvoir d’achat déduit de la croissance des revenus, l’augmentation de prix.
Evolution du Pouvoir d’achat = Croissance des revenus – Augmentation des prix (Mesuré par l’indice des prix à la consommation).
Le rapport de la commission « Mesure du pouvoir d’achat des ménages » remis à
Christine Lagarde en Février 2008 et très clair sur les améliorations que doit apporter
l’INSEE.
7
En effet, ce rapport met en avant que l’INSEE ne doit pas abandonner ses indicateurs
actuels car ils permettent de prendre en compte des évolutions macroéconomiques et
conjoncturelles ainsi que de réaliser des comparaisons internationales, mais exige cependant
la mise en place d’indicateurs complémentaires afin de mieux refléter les réalités individuelles
et saisir les évolutions concernant le pouvoir d’achat et tous ce qui l’entourent.
L’aspect le plus critiqué est sans doute le calcul de l’indice des prix à la
consommation. En, effet, ayant une place importante dans la détermination du pouvoir
d’achat, on comprend bien que si son calcul reste insuffisant, l’évolution du pouvoir d’achat
sera alors faussée.
Globalement, cet indice mesure précisément l’évolution du prix d’un panier de biens
et services parfaitement identique entre deux périodes. Il a ainsi vocation à mesurer l’érosion
monétaire d’une période à l’autre, appelée aussi inflation et n’est donc pas une mesure de
l’évolution du coût de la vie. Ce mode de calcul est une source de confusion car ce panier de
biens et services reste totalement le même alors que nous savons que nos dépenses changent
ainsi que notre comportement de consommation.
Enfin ce rapport apporte des recommandations que l’INSEE devra prendre en compte.
Ici, il est question d’évaluer le pouvoir d’achat par unité de consommation ; d’apporter
des modifications aux méthodes de calcul en prenant en compte de manière plus spécifique
les dépenses contraintes ainsi que le coût du logement qui pèse de plus en plus lourd dans le
budget des ménages.
Cependant, une remarque de notre part est exprimée. En effet, certes ces améliorations
seront bénéfiques mais nous nous demandons si avec cette multiplication des indicateurs, la
mesure du pouvoir d’achat ne sera-t-elle pas rendu plus difficile ? Les ménages arriveront t-ils
à comprendre toutes ces statistiques et les mettre en corrélation ?
8
2. CONSTATS
2.1 Ressentiment général
2.1.1 - Les perceptions face au pouvoir d’achat
Le pouvoir d’achat est depuis quelques temps au cœur des préoccupations
économiques autant pour le gouvernement que pour les français alors que leurs salaires
stagnent et que les prix du pétrole et des produits alimentaires flambent.
Les plus fortes augmentations de prix au détail en magasin concernent les produits qui
ont subi les hausses les plus importantes des matières premières agricoles : pâtes alimentaires
(+16% sur un an, données Nielsen1), œufs (+14%), lait (+12%), beurre (+10%), farine
(+10%), riz (+9%), fromages (+8%), yaourt (+7%).
En revanche, les prix des produits d'hygiène et d'entretien ont généralement diminué.
Ce sont donc des produits de première nécessité qui ont augmenté, sans compter le
pétrole.
Une enquête d’opinion a été réalisée auprès des Français. Les résultats sont rassemblés
dans le tableau 2.
%
-
Le pouvoir d'achat augmente, et d'ailleurs c'est bien le cas
pour vous
- Le pouvoir d'achat augmente pour d'autres, mais ce n'est
pas le cas pour vous
- Vous n'avez pas le sentiment que le pouvoir d'achat
augmente ni pour vous ni pour d'autres
- Sans opinion
9
21
68
2
Source : SOFRES, octobre 2006.
Tableau 2 : Opinion des français face au pouvoir d’achat
1
Nielsen est un institut de sondage qui établi un panel de consommation.
9
Au final, se sont donc près de 9 Français sur 10 (89%) qui estiment que leur propre
pouvoir d’achat n’augmente pas. Ceci étant, la hausse du pouvoir d’achat paraît tout de même
crédible auprès d’un tiers des Français (30%).
D’après nos recherches, nous avons pu constater que les foyers ouvriers sont plus
nombreux que les autres à ressentir une augmentation de leur pouvoir d’achat (14%, contre
9% en moyenne). Cela nécessiterait un commentaire et une précision car la remarque est
surprenante.
Ce sont essentiellement les jeunes actifs (25-34 ans) et les foyers à faibles revenus qui
ne ressentent pas l’augmentation de leur pouvoir d’achat. Cela représente 26% de ceux
gagnant entre 800 et 1 200 euros, 21% de ceux qui gagnent entre 1 500 et 2 300 euros et 16%
des individus dont le foyer perçoit plus de 3 000 euros.
Enfin, ce sont les foyers aisés qui ont le sentiment que leur pouvoir d’achat
n’augmente ni pour eux, ni pour les autres : en effet, 72% des cadres et des professions
intermédiaires sont de cet avis, tout comme 74% des individus dont les revenus du foyer
dépassent 3 000 euros par mois.
Il semble donc y avoir un écart entre l’augmentation du pouvoir d’achat et les
perceptions des français face à cette augmentation.
Pourquoi un tel décalage ?
« Les consommateurs sont plus sensibles aux prix des produits qu’ils achètent souvent
et qui sont aujourd’hui en forte hausse (baguette, café, essence…), qu’aux baisses sur les
étiquettes des ordinateurs, téléviseurs… acquis ponctuellement », avance Jean-Louis
L’HERITIER, chef du département des prix à la consommation, des ressources et des
conditions de vie des ménages de l’INSEE.
Nous avons constaté que depuis la mise en place de l’euro la population s’est
beaucoup plus inquiétée de l’augmentation des prix et c’est pour cette raison que celle-ci
pense que le pouvoir d’achat baisse. En effet l’apparition de l’euro est un des principaux
facteurs de la hausse des prix, nous allons étudier ces facteurs dans la prochaine partie.
10
Nos avis :
Angélique : n’ayant pas vécu le passage à l’euro je ne peux pas comparer l’évolution
des prix.
Cathy : Avant le passage à l’euro je portais peu d’intérêt aux prix et de ce fait je n’ai
pas de base de comparaison ; mais dans mon entourage j’entends souvent dire
qu’ « avant c’était moins cher ! ».
Ludivine : je ne me suis pas forcément aperçu d’une réelle augmentation des prix mais
plutôt d’un changement de mes besoins et donc une modification de ma consommation.
Nina : Ayant commencé à consommer après la mise en place de l’euro je ne me suis pas
rendu compte de la hausse des prix, à part peut être sur la baguette !
2.1.2 Facteurs explicatifs
Pourquoi les ménages perçoivent leur pouvoir d’achat baisser ?
C’est dans un premier temps le passage à l’euro qui à déstabilisé les ménages à
l’égard des prix.
En effet, l’euro a donné l’impression de la « vie chère », selon un rapport
Eurobaromètre de 2005, 93% des Français pensent que l'introduction de l'euro a accentué la
hausse des prix.
Cinq ans après le passage à la monnaie unique, l'euro continue donc de perturber les
habitudes de consommation : 35% des Français achètent moins car ils craignent de dépenser
trop, mais 33% achètent plus car ils ont du mal à se rendre compte de ce qu'ils dépensent. En
effet la complexité de conversion pose problème et oui, difficile de refuser à son enfant ce
petit sachet de bonbons à 0,85 euro ! Alors qu’avant, pour 5,50 francs, on hésitait davantage !
Il en est de même pour les pourboires !
Ensuite, il faut bien sûr parler de l’augmentation des prix qui depuis 2001 a approché
10%, dans certaines catégories telles que le transport, le tabac, le logement, l’eau, le gaz et
l’électricité les prix augmentent plus vite que l’inflation.
11
Tableau 3 : Récapitulatif des principales hausses de prix depuis 2001
(Alternative Economique, source : INSE)
D’après le tableau 3, en 5 ans, les prix ont augmenté en moyenne de 9,4 %. Un chiffre
qui cache des disparités importantes : alors que les loyers et l'essence ont décollé, le coût des
produits informatiques a parfois été divisé par deux en quelques mois. Mais ce sont des achats
moins fréquents.
12
Puis, la hausse insuffisante des salaires, voire leur stagnation est aussi un des
facteurs explicatifs de cette perception des ménages. En effet ceux-ci voient les prix
augmenter mais trouve toujours leurs salaires insuffisants malgré de légères hausses ; c’est
pourquoi ils estiment que leur pouvoir d’achat n’augmente pas, voire diminue.
Tableau 4 : Evolution du pouvoir d’achat des salariés (Alternative Economique, source :
INSE)
Mais pour la plupart ils se trompent, dans le tableau 4 ci-dessus (E), on remarque que
le pouvoir d’achat a diminué seulement pour les cadres et les professions intermédiaires dans
le domaine de la fonction publique, pour les autres il a augmenté ou stagné.
Pour résumer, d’après un sondage réalisé en mars 2007 à l’occasion de l’élection
présidentielle auprès des citoyens, 38% pensent que c’est le passage a l’euro qui engendre la
perception d’une stagnation ou d’une baisse du pouvoir d’achat, 23% pensent que c’est la
hausse des prix dans beaucoup de postes de consommation et 17% pensent que c’est la
stagnation ou la hausse insuffisante des revenus. Puis une minorité estime que cela est dû à la
perte de l’emploi, la multiplication des sollicitations à consommer, l’instabilité
professionnelle, la hausse des impôts locaux et la présence prolongée des enfants au domicile
parental.
13
2.1.3 - Quelques avis de la population
« Le pouvoir d'achat en "baisse"...le terme n'est que trop faible!!!De plus, depuis le
passage à l'euro nos achats (à commencer par l'alimentaire) ont augmenté de 50 à + de
100%. Les français moyens sont surendettés sans aucune aide mais payant plein pot toutes
sortes d'impôts et de taxes!!!On ne peut plus continuer comme cela, c'est beau d'aider le
Tiers-Monde mais occupons nous aussi de la qualité de vie de nos concitoyens...A l'heure de
la surconsommation à outrance, il faut se serrer la ceinture en travaillant 12h/jour...ce n'est
plus de la morosité, la situation est grave!!!! » (LCI.fr)
Souris66, Gard/Vaucluse Précisez en note de bas de page le site et la date de
consultation. Le mieux aurait été d’annoncer la source de vos citations sous forme d’une
petite introduction ;
« Y'en a vraiment qui pense qu'à eux !! L'augmentation du SMIC ne concerne pas tous
les français ! Les heures sup non plus ! Je suis cadre et pas question de facturer les heures
supplémentaires. Bref oui à une hausse du pouvoir d'achat mais pour TOUS les français !!!!!
Donc jouons sur la TVA, la TIPP (et encore cela ne concerne que les automobilistes ...), et
mieux une baisse des charges pour les employeurs les obligeant à répercuter ce gain sur les
salaires de leurs employés. Si certains pensent ici que les cadres n'ont pas à se plaindre, ils se
trompent, nous n'avons droit à aucune aide et payons le max d'impôts. Si vous êtes comme
moi obligé de payer une pension alimentaire, je peux vous dire qu'en fin de mois, bah il reste
pas grand chose .... »(LCI.fr).
JMB, Falaise
« Le problème n'est pas vraiment lié aux taxes, mais à cette société de
surconsommation qui aliène les consommateurs de faux besoins, tolère la camelote, les
technologies qui deviennent rapidement obsolètes (et qui sont d'ailleurs rarement réparables
à prix correct même pour des pannes minimes). Tout est fait pour dépenser continuellement:
téléphonie, hi-fi, informatique, Internet, automobile, électroménager, télévision, etc. Il fût une
époque (encore proche) où les choses coûtaient très cher, mais étaient bien plus solides,
duraient vraiment longtemps et évitaient qu'on achète X fois la même chose en 10 ans. On
avait donc du pouvoir d'achat. Maintenant qu'on renouvelle tout à tour de bras, l'argent
passe dans les poches des industriels qui ont très bonne conscience de ce qu'ils font. Et le
gouvernement ferme les yeux bien entendu. » (LCI.fr)
David, Paris
14
« Les prix des loyers sont exorbitants, il est nécessaire de les faire baisser au
maximum. Avec l'euro les prix ont flambés partout même dans les grandes surfaces. » (LCI.fr)
Clo, Blanquefort
Notre avis : Tous semble attester d’un malaise face à la perte du pouvoir d’achat.
Cependant chacun pointe une difficulté en rapport avec ses besoins et sa situation
personnelle. Il semble alors complexe de satisfaire l’ensemble de la population.
2.2 - Etudes et évolutions
Dans cette partie nous chercherons à analyser l’évolution des budgets au sein de
familles dont les revenus et les conditions de vie différent les une des autres.
La 1ère famille est formée de 6 personnes, 2 adultes et 4 enfants en bas âge. Faute de
place en crèche la mère de cette famille a dû quitter son travail ; le foyer ne vit donc plus que
sur le salaire d’infirmier du père. Leurs revenus mensuels ont
baissés de 20% en 4 ans atteignant un montant de 2 880
euros en 2007. En conséquence de cette baisse, la répartition
de ce budget a donc également diminué dans la plupart des
postes de consommation. Ils ont ainsi modifié leur mode de
chauffage pour économiser sur l’électricité, réduit leur
abonnement télécoms, font plus attention aux produits
alimentaires qu’ils achètent afin de pouvoir joindre les « deux
bouts » à la fin du mois.
(Alternative Economique, source : INSE)
En fin de mois, le solde disponible pour cette famille est de 395 euros contre 878 euros
en 2003.
15
La 2e famille est composée de 2 adultes et de 2
enfants en bas âge. Leurs revenus mensuels se sont vus a
augmentés de 15%, suite à une augmentation de salaire
de monsieur, s’élevant donc à 7 500 euros par mois. En
règle générale, mis à part le loyer, les impôts et les
assurances qui n’ont pas évolués, leurs différentes
dépenses ont augmenté d’environ 20%. Malgré cela, ils
ne se privent pas de s’offrir régulièrement, lui des
costumes de grandes marques, et elle des virées aux
Galeries Lafayette ainsi que des vêtements de marques
pour elle et ses enfants.
Leur solde disponible en fin de mois a, paradoxalement, augmenté passant de 2 440
euros à 3005 euros.
Le 3e cas est celui d’un célibataire dont le salaire
mensuel n’a absolument pas évolué entre 2006 et 2007.
En revanche les budgets
des différentes
ventilations de son salaire ont en moyenne augmenté de
10%. Ce célibataire de 27 ans profite de la baisse des prix
des produits high-tech. Cela ne l’empêche pas de
remarquer que le budget de certaines de ses dépenses a
augmenté. Il a donc réduit ses achats de vêtements pour
consacrer l’essentiel de son budget aux loisirs comme la
plupart de jeunes urbains.
Mais pourquoi les budgets familiaux ont-ils évolués si différemment d’une famille
à l’autre ?
Pour répondre à cette question il faut regarder du côté de l’évolution des prix des
différents produits que nous consommons mais également du côté de l’évolution des salaires.
16
Analysons dans un premier temps l’évolution du prix des produits.
Si l’on regarde les produits dérivés des matières premières comme par exemple un
camembert, la durée de travail nécessaire pour en acheter un, a diminué de moitié entre 1992
et 2007. Ainsi en règle général, la plupart des produits, l’alimentaire comme les biens et
services, sont logés à cette enseigne.
Ainsi le temps de travail pour acquérir une voiture est passé de 778h, en 1992, à 631h,
en 2007 ; pour 1kg d’entrecôte de bœuf, ce temps est passé de 1h et 11min, en 1992, à 1h et 4
min, en 2007, pour 500 gr de pâtes il faut maintenant 2 min contre 4 min en 1992…
Les seuls produits qui font exceptions sont les produits à base de pétrole, conséquence
directe de l’augmentation du prix du baril de pétrole, et ceux à base tabac, conséquence des
politiques de prévention de santé, et bien évidemment les matières premières.
Mais le fait que ces durées de travail aient diminué ne signifie pas que les prix ont
diminué.
L’explication est que les prix et les salaires n’ont pas évolués de la même manière et
au même rythme.
Ainsi, les graphique suivant illustrent les évolutions respectives des prix et des salaires
de différents postes de travail (employés, cadres, professions intermédiaires…)
En examinant de plus près les courbes, on peut remarquer que ces 3 dernières années,
les prix à la consommation ont donc augmenté beaucoup plus rapidement que les salaires
toutes catégorie salariales confondues.
17
Mais toutes les professions ne vivent pas cette augmentation du prix à la
consommation de la même manière car leur salaire évolue différemment.
Ainsi, en regardant le document
ci-contre, on se rend compte que les
agents de l’Etat on vus leur salaires
régresser alors que le salaire des
ouvriers à augmenté de 0,8%.
De manière générale, ce sont
tout de même les enseignants qui ont
vus leur salaire se dévaluer le plus,
environ -0,1% en moyenne par an
depuis 2000. En effet en 20 ans, les
enseignants
du
secondaire
et
du
supérieur auraient perdu 20% de leur
pouvoir d’achat alors que les professions libérales ont, elles, vu leurs revenus augmenter de
20% rien qu’entre 2001 et 2006. Les agents de l’Etat sont donc victimes des rigueurs
budgétaires mises en place par l’Etat.
Mais bien que certaines professions aient
vus leurs revenus s’améliorer, cela n’empêche
pas le fait que la France reste le pays dont
l’évolution des salaires entre 1996 et 2004 est la
plus faible même si l’Allemagne n’a que 0,1% de
plus.
18
On peut se demander, en voyant
que ce sont les ouvriers qui ont l’évolution
de salaire la plus forte (0,8%), si
l’augmentation de leurs revenus mensuels
n’est
pas
réévaluation
également
des
due
prestations
à
une
sociales.
Sachant que les prestations sociales sont
accordées essentiellement aux foyers dont
les revenus sont moyens, l’augmentation
des prestations sociales peut être la raison
de l’évolution des revenus des classes sociales dont les revenus sont moyens.
3. SONDAGE
Nous avons voulu sonder les personnes de notre classe afin de comparer nos résultats
avec ceux d’un sondage réalisé sur la répartition du budget des étudiants d’aujourd’hui.
Nous avons réalisé le sondage avec le logiciel Sphinx.
Notre enquête a ensuite été réalisée auprès des étudiants de la classe de DCG 1 de
l’ISTMontplaisir.
Voici les questions que nous avons proposées ?
19
Afin de mieux visualiser les réponses obtenues nous avons reproduit des graphiques
grâce au tableur Excel.
20
Voici la répartition du budget par postes principaux de dépenses :
Répartition du budget des étudiants
3%
2%
9%
21%
Alimentation
Loyer
9%
Transport
Sorties
Vêtements
13%
Livres
43%
Fournitures
Figure 1 : Répartition du budget des étudiants de la classe de DCG 1
Voici le schéma avec lequel nous avons comparé nos résultats :
Nous pouvons donc constater que certains postes sont inversés : dans notre sondage,
le loyer passe avant l’alimentation et les fournitures passent avant les livres ; pour le reste les
21
résultats sont identiques. Il faut tous de même préciser que ces sondages ont été faits à
différentes échelles.
Le budget moyen mensuel des étudiants de DGC 1 est de 455 €.
Etudiants percevant des aides
9,2
9
8,8
8,6
8,4
8,2
8
7,8
7,6
7,4
Série1
oui
non
Figure 2 : Nombre d’étudiants de la classe de DCG 1 percevant des aides
D’après la Figure 2, seulement la moitié des étudiants perçoivent des aides qui
recouvrent environs 50% de leur budget total.
Provenances des ressources
6%
29%
29%
Aides de l'Etat
Emploi régulié
Emploi saisonnier
3%
Aides des parents
Autres
33%
Figure 3 : Part des sources financières des étudiants de DCG 1
D’après la Figure 3, on constate que les ressources des étudiants viennent en majorité
des parents, de l’Etat et des emplois saisonniers.
22
4. SOLUTIONS
4.1 - Initiatives de l’Etat
Le gouvernement s’est plongé à plusieurs reprises dans la recherche de mesures en
faveur du pouvoir d’achat. En effet, la consommation étant un élément primaire de la
croissance, il fallait trouver un moyen de favoriser la consommation.
Plusieurs propositions ont été faites visant à cet objectif.
Fin janvier 2008, des mesures de la loi en faveur du pouvoir d’achat ont été adoptées
par les parlementaires. Cependant, il faut noter que celles-ci ne seront applicables qu’après la
promulgation de la loi.
Ces mesures s’adressent en particulier aux travailleurs et aux locataires.
Pour les salariés, le rachat des RTT sera désormais possible. Dans l’optique du
« travailler plus pour gagner plus », le salarié pourrait dorénavant, après accord avec son
employeur, renoncer à tout ou partie des temps de repos qui lui sont accordés. En échange, il
bénéficierait d’une majoration de salaire. A cela s’ajoute également les temps de récupération.
Autre mesure, le déblocage de la participation : la participation du salarié aux résultats
de l’entreprise pourra être débloquée sur simple demande du bénéficiaire dans la limite de
10000 euros nets. Quant aux entreprises de moins de 50 salariés, où la participation n’est pas
obligatoire, une prime exceptionnelle de 1000 euros maximum sera versée.
Pour les locataires, le montant de la caution versé aux propriétaires dans le cadre de la
location d’un logement passera à un mois de loyer hors charges contre deux auparavant.
L’augmentation des loyers était indexée sur l’indice des coûts de la construction,
dorénavant, elle sera indexée sur les prix à la consommation donc sur l’inflation.
L’allocation logement sera versée directement au propriétaire-bailleur. La Caisse
d’Allocation Familiale n’enverra donc plus la somme au locataire qui, à son tour, la faisait
parvenir au propriétaire.
23
Une autre disposition concerne la redevance-télé : les personnes qui étaient exonérées,
le resteront totalement. La loi sur le pouvoir d’achat revient donc sur la loi de finances
rectificative de 2007 qui prévoyait l’adossement de la redevance-télé à la taxe
d’habitation, qui ainsi conduisait les personnes bénéficiant de l’exonération à payer la moitié
de la somme due.
Cependant, il semble évident que les mesures apparaissent encore trop indirectes. En
effet, les ménages se sentent oppressés par la flambée des prix (le chariot de la ménagère
augmente globalement de 4% par an) et on peut s’imaginer que ces dispositions peuvent leur
sembler encore trop insuffisantes voire inadaptées face à cette perception qu’ils ont d’une
perte du pouvoir d’achat. Pour eux, le vrai problème ne se situe pas tant à ce niveau mais
plutôt à la source, à savoir l’augmentation des prix face à des salaires inchangés ?
Le mécontentement des français concernant leur pouvoir d’achat s’est notamment
vérifié lors de diverses « descentes dans les rues ». En effet, le 20 novembre 2007, la fonction
publique était en grève pour une amélioration des salaires. Le 24 janvier 2008, les
fonctionnaires se mobilisent à nouveau. Le 12 mars 2008, c'est la grève dans les FNAC, les
travailleurs veulent obtenir une hausse générale des salaires plus significative que le rachat
des RTT.
On s'aperçoit également que les manifestations des travailleurs pour une augmentation
de leurs salaires se sont multipliées au-delà des frontières nationales.
4.2 - Présentation du nouvel indicateur voire des nouveaux
La question de la mesure du pouvoir d’achat est devenue incontournable. En effet, on
reproche à l’INSEE d’utiliser des statistiques qui ne sont pas assez représentatives de la
réalité. L’écart entre la mesure officielle du pouvoir d’achat et le ressenti des ménages exige
une remise en cause de l’indicateur utilisé par l’INSEE.
C’est pourquoi la ministre de l’économie, Christine Lagarde, a mis en place en
Octobre 2007, la commission« Mesure du pouvoir d’achat des ménages » chargée de lui faire
des propositions. C’est chose faite.
En Février 2008, la commission vient de remettre son rapport et préconise donc la
mise en place d’un indicateur plus en adéquation avec la réalité vécue par les ménages.
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Quatre propositions ont été formulées par le rapport :
L’INSEE doit en plus de son indicateur actuel du pouvoir d’achat,
publier un indicateur de pouvoir d’achat par unité de consommation.
C'est-à-dire la première personne d’un ménage est une unité de
consommation, chaque adulte supplémentaire à partir de 14 ans compte
pour 0,5 unité et chaque enfant comme 0,3.
-La commission encourage également l’INSEE à décomposer de
manière plus complète et plus systématique le revenu et la
consommation par niveau de vie, par catégories socioprofessionnelles
ou par types et tailles de famille.
-La commission préconise la publication d’un indicateur de « dépenses
pré-engagées », dépenses qui s’apparentent à des dépenses contraintes.
-Enfin, il s’agira de mieux prendre en compte le coût de l’immobilier en
créant un indicateur de pouvoir d’achat libéré enfin de mieux mesurer
l’évolution des coûts auxquels font face les ménages.
Après une interview de J.P Cotis, directeur de l’INSEE, faite par le magazine Capital,
date numéro celui-ci reconnaît les insuffisances de l’indicateur actuel. Il indique que grâce à
ces nouveaux indicateurs, mis en place dès le mois de Mai 2008, permettront de rendre mieux
compte du sentiment des français. Il espère également qu’en 2009, sera publier un indice qui
suivra la hausse du prix des logements.
À titre de comparaison, nous pouvons déjà un aperçu des améliorations apportées à la
mesure du pouvoir d’achat. En effet
d’après l’INSEE si le pouvoir d'achat
de
l'ensemble
des
ménages
a
progressé de 2,3 % en 2006, il
n'affiche plus qu'une hausse de 1,4 %
par unité de consommation sur la
période : soit une différence de 0,9
points selon l’indicateur prise en
compte sur la même période.
(Alternative Economique, source : INSE)
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Conclusion
Comme nous avons pu le voir la baisse du pouvoir d’achat est la préoccupation
numéro un des français. A l'heure où les prix flambent et où les entreprises cotées font des
bénéfices record, pourquoi ne pas tout simplement augmenter les salaires pour permettre aux
français d’obtenir une hausse de leur pouvoir d’achat ?
Pourquoi ne veut-on pas agir à la source du problème ?
Cela semble difficile actuellement, dans un contexte où les entreprises privilégient la
rémunération du capital à celle du travail.
Le problème s’est manifesté par de nombreuses grèves. En effet, en France des
tensions naissent dans les entreprises. Les français se sentent « pris en étau entre le poids
croissant des dépenses obligatoires et la flambée des prix ». Des conflits ont notamment éclaté
dans les banques (BNP Paribas, LCL), les assurances (GAN et GENERALI), la distribution,
l’industrie et les télécoms…
D’autres revendications sont apparues en dehors des frontières nationales. Par
exemple, en Allemagne, les syndicats se sont intéressés à la question du pouvoir d’achat lié à
« des années de modération salariale et au retour de l’inflation ».
Quant à la Grande-
Bretagne, alors que « le gouvernement maintient une stricte discipline salariale », le secteur
public se fait de plus en plus entendre. En Espagne, le gouvernement « a promis d’augmenter
fortement le salaire minimum et de réduire les impôts pour soutenir le pouvoir d’achat ».
Enfin, en Europe de l’Est, en Roumanie, « les ouvriers de l’usine DACIA viennent en effet
d’entamer leur deuxième semaine d’arrêt de travail afin d’obtenir une augmentation de
salaire de…70% » dans le but de percevoir un salaire total de 435 € par mois (Les Echos du
vendredi 4 avril 2008).
Cette situation risque de remettre en cause la paix sociale de notre pays indispensable
à la démocratie. Plus la vie « sera difficile » et plus la population va revendiquer jusqu’au jour
où elle n’acceptera plus ce manque de pouvoir d’achat.
Nous avons prêté une attention particulière au thème du pouvoir d’achat ; il s’agit d’un
sujet qui nous concerne tous, inscrit dans l’actualité et directement en corrélation avec nos
préoccupations présentes et futures.
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Bibliographie
Sites Internet :
www.tf1.lci.fr, consultation mars 2008.
www.documentfrançcaise.fr consultation mars 2008.
www.tns-sofres.com consultation mars 2008.
www.dgccrf.minefi.gouv.fr consultation mars 2008.
www.insee.fr consultation mars 2008.
www.vie-publique.fr consultation mars 2008.
www.lesechos.fr consultation mars 2008.
www.cnis.fr consultation mars 2008.
Revues et quotidiens :
Revue :
- Capital, février 2008
Quotidien :
- Les Echos des mois de janvier, février mars et avril 2008.
Alternative Economique,
février 2008
Prospectus :
Prospectus d’information de la banque BNP Paribas
.

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