antilla - Martinique
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andRé LesueuR : Rhums La mauny : « … On est en train de nous donner un 73 à la sauce 74… » une reconnaissance internationale du savoir-faire martiniquais n° 1455 - 12 mai 2011 n 2,20 € - [1981—2011…] Guadeloupe/Guyane: 2,30 euros - France: 2,60 euros - C.P. 0510 I 86520 - Issn : 0 757 555 Le phénomène PAILLE Le jeune chanteur regarde son pays dans les yeux n Le CGa : un partenaire de l’entreprise n FOOT : L’édifiante affaire d’un joueur de foot battu par un arbitre EDITORIAL/Henri PIED La deuXIÈme mORT de GéROnImO Je les appellerai Géronimo 1er et Géronimo II. Voyons ce qu’en dit Wikipédia… Directeur de la publication : Alfred Fortuné : 0596 56.81.87 Directeur de la rédaction : Henri Pied : 0596 75.48.68 Rédacteur en chef : Tony Delsham: 0596 75.48.68 Comité de rédaction: Tony Delsham, Henri Pied, Gérard Dorwling-Carter Secrétariat : Éliane Monlouis Maquette : Jacqueline Louis-Marie Commercialisation, marketing et publicité : Valentine Hellénis. PI MEDIAS sarl Conception couverture/Charte graphique : PI MEDIAS sarl. 0696 73 26 26 Collaborateurs : Sarah Netter, ADV, Nadia Celcal, Mike Irasque, Nathalie Laulé. Guadeloupe : Maryse Romanos: 0590836871 Guyane : Frédéric Farine: 0594913721. France : Sarah Netter Impression: Imp. ABSALON Attention : les documents, manuscrits ou non, restent la propriété de la rédaction. Antilla - B.P. 46 97281 Le Lamentin Cédex 1 Martinique FWI E-mail: [email protected] TÉLÉPHONE : 0596 75 48 68 Fax 0596 75 58 46 Geronimo (1er), né le 16 juin 1829 et mort le 17 février 1909, était un guerrier apache qui a combattu le Mexique et les États-Unis. Géronimo est admis au conseil de guerre des Apaches Chiricahuas en 1846. En 1858, après le meurtre de sa mère, de sa femme et de ses trois enfants par l’armée mexicaine près d’un village appelé Kas-ki-yeh par les Apaches, il commence des raids de représailles en territoire mexicain. En octobre 1862, il participe avec les chefs Cochise et Mangas Coloradas à la bataille d'Apache Pass. En janvier 1863, Mangas Coloradas malgré l'opposition de Géronimo, se rend dans la petite ville d'Apache Tejo pour y signer un traité de paix. Il y est torturé et assassiné. 24 ans plus tard, Géronimo, épuisé, fatigué de se battre, finit par se rendre le 4 septembre 1886 avec 16 guerriers, 12 femmes et 6 enfants. « C’est la quatrième fois que je me rends » dit-il. Les survivants sont ramenés à Fort Sill, en Oklahoma, en 1887. Geronimo se convertit alors au christianisme et devient fermier. [Mais Il regrette cependant jusqu'à la fin de ses jours de s'être rendu. Sa tombe au cimetière du camp militaire Fort Sill aurait été profanée vers 1918 par le groupe occulte de l'université Yale, Skull and Bones, qui conserverait encore actuellement le crâne, deux os, une bride et des étriers de Geronimo dans des locaux de l'ordre à New Haven. On compterait au nombre des profanateurs Prescott Bush, grand-père de l'ex-président Georges W. Bush… Parmi la nombreuse filmographie qui a inspiré les auteurs américains : I Kill Geronimo (1950)- Réalisation: John Hoffman Geronimo (1993)- Réalisation: Walter Hill Hot Shots ! 2 (1993) - Réalisation : Jim Abraham Geronimo (1962)- Réalisation : Arnold Levin L’Homme de San Carlos (1956) - Réalisation : Jess Hill Bronco Apache (1954) - Réalisation: Robert Aldrich Taza, fils de Cochise (1954) - Réalisation de Douglas Sirk Son of Geronimo, Apache Advenger (1952) - Réalisation: Spencer Gordon Bennet Au mépris des lois (1952) - Réalisation : Antilla 1455 - 12 Mai 2011 3 George Sherman Les Derniers Jours de la nation Apache (1952) – Réalisation : Ray Nazarro Le Dernier Bastion (1951) - Réalisation : Lewis Foster I Kill Geronimo (1 950)- Réalisation : John Hoffman La Flèche brisée (1950) - Réalisation : Delmer Daves Train for Alcatraz (1948) - Réalisation : Philip Ford La Vallée du Soleil (1942) - Réalisation George Marshall Geronimo le Peau rouge (1939) - Réalisation : Paul Sloane Le Massacre de Fort Apache (1939) Réalisation : Paul Stone La Chevauchée fantastique (1938) Réalisation : John Ford [Fin des citations de Wikipédia] ------ Geronimo II, alias Oussama Ben Laden, né le 10 mars 1957 à Riyad (Arabie saoudite) et mort le 2 mai 2011 Abbottabad (Pakistan), est un islamiste apatride responsable des attentats du 11 septembre 2001 commis aux États-Unis. Le message "Geronimo-EKIA", contraction de "Geronimo, Enemy Killed in Action" ("Geronimo, ennemi tué au combat") a servi au commando des forces spéciales américaines de la Marine pour aviser la Maison Blanche du succès de l'opération. Ce nom d'emprunt a suscité la colère des communautés indiennes américaines. [Fin des citations de Wikipédia] ---------------------------------------------Quel suprême aveu ou terrible gaffe que cette dénomination choisie par l’administration Obama, pour désigner Oussama Ben Laden ! De la part des communautés indiennes cela se comprend : on ne peut confondre ce « terroriste » avec leur « résistant ». Mais de la part du gouvernement des États-Unis alors ?… Soit que l’on déclare encore jusqu’à aujourd’hui Géronimo-Indien comme un criminel à perpétuité… Soit que l’on admette implicitement que ces ennemis de la nation américaine restaient liés, pour elle, par leur destin tragique, et que Géronimo-Indien et Géronimo-Arabe sont deux frères symboliques d’une résistance brisée ou tuée… Vraiment, très curieux… Henri PIED actualités Politique andré Lesueur : «… On est en train de nous donner un 73 à la sauce 74. » L a semaine dernière, nous faisions le point sur le curage de la rivière Salée. Parlons politique cette fois, avec un édile qui est aussi le président des Forces Martiniquaises de Progrès (FMP). Entre autres sujets ? Un certain vote, le 31 mars dernier au Conseil général… L’évènement majeur de ces dernières semaines a été le changement de présidence du Conseil général. Que vous inspire ce poids que prend le groupe Ensemble pour une Martinique nouvelle ? Majoritaire à la Région, idem au Département, il dirige les deux assemblées. On a peu entendu, me semble t’il, les représentants des FMP. Que vous inspire cette réalité, ce nouveau paysage politique ? En un mot, vous êtes en train de me parler de ce qu’on appelle communément ‘l’hégémonie du PPM’ ? rêt, me semble t’il, a être la plus consensuelle possible. Ou, pour ses détracteurs, du « néo-PPM ». Nous on veut garder notre originalité. Miguel (Laventure, ndr) et moi avons réuni nos collègues pour qu’il y ait une candidature au moment de l’élection à la présidence. Ca n’a pas été possible parce que chacun, vraisemblablement, avait en tête la défense de ses propres intérêts. A la Région ça ne se passe pas trop mal. On verra bien ce qui se passera au Conseil général, étant entendu qu’il n’y a pas une majorité, allons dire… Les adversaires politiques de Serge Letchimy et de Ensemble pour une Martinique nouvelle ont sous-entendu que Josette Manin ne sera pas une présidente libre de ses décisions. Qu’elle sera « téléguidée » par le président de Région en somme. Qu’en pensezvous ? C’est là une accusation facile ? Je ne peux pas parler pour elle. Je ne la connais pas plus que cela. Je sais que c’est une personne très sympathique, qui a une personnalité… Qui n’est pas écrasante. Pour le moins. Oui, quand on regarde l’élection, ça s’est joué à peu de choses. Par conséquent Mme Manin aura inté- Affirmée paraît-il. Oui, je pense qu’elle fera son job comme elle l’entend. Letchimy n’a-til pas dit qu’elle est libre ? Je pense qu’elle va exprimer sa liberté, metAntilla 1455 - 12 Mai 2011 4 tre en place sa vision, sa propre expérience, sa conception de l’organisation du travail et des relations humaines. On verra. D’autant que le Conseil général est dans une situation financière difficile. Donc on peut penser que Mme Manin n’aura pas une marge de manœuvre très grande, sinon que gérer dans la continuité. L’essentiel c’est la préparation de l’assemblée unique. Il y a un gros point d’interrogation : 2012, 2014 ? Justement, à titre personnel, l’option 2012… …FMP a pris l’option 2012. Nous pensons que les électeurs ont choisi, et que ce n’est pas la peine de faire attendre à Mathusalem. Mais il fallait préparer ça. Maintenant tout le monde s’est endormi, on n’a rien fait. Je connais le positionnement de FMP en faveur de 2012, mais est-ce que cette option vous semble « jouable » ? Plus le temps passe, moins ça devient jouable (sourire). Il y a eu les conclusions des rapporteurs du Sénat par exemple. Oui, il y a deux sénateurs de la commission des lois qui sont venus, qui ont interviewé beaucoup de gens, et qui disaient que ça ne leur paraissait pas réaliste, etc. Encore une fois je pense que les parlementaires ont leur libre arbitre, que ce ne sont pas des godillots, et qu’ils vont choisir en leur âme et conscience. Mais qui au Parlement pourra défendre les positions des FMP ? On sait par exemple que vous êtes contre l’existence d’un conseil exécutif et d’une assemblée délibérante. Nous avons commencé notre lobbying. On va écrire à tous les parlementaires, de gauche comme de droite. Je ne crois pas qu’ils soient tous au fait de ces problèmes-là, donc il faudra les éclairer, les informer. Il y a notamment le groupe centriste qui est prêt à porter nos doléances nos doléances, on verra ce que ça donnera. Il y a beaucoup d’élus qui en privé sont tout à fait d’accord avec nous, c’est ce que je ne comprends pas. Bon, le pays est ainsi fait. Ils nous disent Aux côtés de Miguel Laventure, à la Région (MI) ‘c’est vous qui avez raison, la commission permanente c’est plus réaliste.’ Ce qui est vrai, les Martiniquais savent ce qu’est la commission permanente. Ils savent très bien que dans une commission permanente classique, toutes les sensibilités sont représentées. On nous emmène dans un système qui ressemble étrangement à ce qui se passe dans le 74. On est en train de nous donner un 73 à la sauce 74. Il faut que les Martiniquais le sachent, et nous allons faire ce qu’il faut pour qu’ils le sachent. C'est-à-dire qu’on va, très rapidement je le pense, faire des réunions pour porter l’information un peu partout. Dernière question : pour en re- venir à l’élection à la présidence du Conseil général, savez-vous qui est l’auteur du fameux bulletin blanc dont on a beaucoup parlé ? Aucune idée. Ma question n’est évidemment pas innocente. J’avais bien compris (sourire). Je la pose car beaucoup d’observateurs ont « pointé du doigt » le conseiller du canton 9 de Fortde-France, mais aussi le groupe des quatre élus FMP. Je n’ai pas la réponse à cette question (sourire). Propos recueillis par Mike Irasque. n Chaque semaine… depuis 29 ans ! Antilla 1455 - 12 Mai 2011 5 actualités Politique, un nouveau parti martinique ecologie, pour un « sursaut politique » L une problématique mondiale, pas une problématique étroitement nationale. […] Martinique Ecologie se fait fort, non pas par imitation d’Europe-Ecologie, mais à l’unisson de tous les écologistes du monde […] de promouvoir l’idée d’un autre mode de développement […]. Louis Boutrin sera le tout premier garant de cette indépendance d’esprit et d’action. » Précisément, ce fut alors au président du parti de prendre la parole. e 6 mai dernier a vu le lancement officiel d’une nouvelle formation dans notre paysage politique : Martinique Ecologie. C’est en effet à l’auditorium de l’hôtel « La Batelière », devant une centaine d’auditeurs attentifs, que certains cadres du parti se sont succédé au pupitre, afin de décliner les raisons d’être et ambitions du mouvement. Dans son intervention-hommage à Louis Boutrin (intitulée « Portrait d’un battant »), Raphaël Confiant prit soin d’indiquer ceci : « … notre leader fut d’abord un militant associatif, ensuite un militant écologiste et ce n’est qu’en troisième lieu, après des années de militantisme associatif et écologiste, qu’il s’est lancé en politique. » Des précisions que la suite de son propos n’allait pas tarder à expliquer : « Ceux donc qui aujourd’hui tentent de faire de lui un homme à la recherche d’un poste ou d’un strapontin sont, pour employer un euphémisme, des esprits mal intentionnés. Quand on cherche un poste politique […], on ne perd pas de temps à militer dans l’ombre durant des années au niveau associatif. Je n’aurai pas la cruauté de nommer ici certaines personnes… . » Autre critique (éventuelle) « conjurée » par l’écrivain martiniquais : une dénomination très proche de celle du parti hexagonal, Europe-Ecologie. Ecoutons de nouveau l’intervenant : « … il (Louis Boutrin, ndr) n’ignore pas qu’il sera attaqué de partout sur le nom même du parti Louis Boutrin (MI) […]. Les mêmes mauvais esprits […] ne manqueront pas de nous accuser d’être une succursale d’Europe-Ecologie, ce qui est parfaitement ridicule. L’écologie est Raphaël Confiant (MI) Antilla 1455 - 12 Mai 2011 6 Pour Louis Boutrin, les conditions de création de Martinique Ecologie étaient amplement réunies. Une « triple dérive » (« financière, économique, environnementale »), nous contraignant selon lui à un « sursaut politique » (étant également entendu pour l’orateur, que l’écologie est « par essence politique »). S’il ne manqua pas de saluer le « travail d’éveil des consciences effectué par le Modémas », Louis Boutrin fit aussi le constat qu’il « reste beaucoup à faire », et qu’une « nouvelle génération, avec une autre vision du pays, une autre sensibilité, a décidé de remplir également cette mission ! ». A en croire l’orateur, les objectifs du parti doivent d’abord s’ancrer dans l’éthique (« une espèce en voie de disparition en politique » dira t’il). Une éthique revêtant en outre une triple dimension. Ethique de la « responsabilité », avec le « respect du principe de non cumul des mandats : pas plus de deux mandats politiques par élu » (« mandats électifs mais aussi communautaires »), ainsi que Composition du bureau de martinique ecologie Suite à l’assemblée générale constitutive du 3 février 2011, ce bureau est constitué d’un président, d’un secrétaire général, d’une secrétaire générale adjointe, d’une trésorière et d’un trésorier adjoint. Le parti comporte également un certain nombre de commissions. Une « commission formation », une « commission communication », et trois commissions « d’implantation territoriale » (dans le Nord Caraïbe, le Nord Atlantique et le Centre). Mike Irasque. n le « respect du droit des générations à accéder aux postes électifs » (« pas plus d’un seul renouvellement par mandat ») ; éthique de la « souveraineté » ensuite (« continuer le travail d’éveil et de conscience […] pour l’accession à une plus grande souveraineté ») ; éthique de « l’efficacité » enfin (une « obligation de résultats » en somme). Concernant les « pistes pour une meilleure valorisation environnementale » du pays, Martinique Ecologie propose la création d’outils spécifiques. Par exemple ? Un « Observatoire du foncier agricole » (« afin d’assurer cette veille foncière A l'auditorium (MI) que nous réclamons tous », dit Louis Boutrin) ; l’inscription de la Montagne Pelée au patrimoine mondial de l’Unesco, certes, mais également celle des Pitons du Carbet (« depuis le Piton Gelé, au Morne Rouge, jusqu’au Piton Dumauzé »). Et l’orateur de préciser : « Cette chaîne des Pitons s’inscrit dans un corridor écologique avec la Pelée et constitue une réserve de biodiversité tout à fait exceptionnelle. » En conclusion de son discours, Louis Boutrin, lançant un appel à rejoindre son parti, fit partager cette autre (et bien noble) ambition : « Il s’agit de redonner du sens à la participation, en un mot redécouvrir la citoyenneté et faire de chaque Martiniquais et chaque Martiniquaise, un citoyen, avec des droits ET des devoirs. » Rien que ça. Le leader de Martinique Ecologie sera-t-il entendu ? Le temps devrait le dire. Mike Irasque. n Otages : 500 jours de trop ! Vendredi 13 mai, cela fera 500 jours que Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont été enlevés avec leurs accompagnateurs, Mohammed Reza, Ghulam et Satar, dans la plaine de Kapisa, en Afghanistan, par un groupe de talibans. Ils étaient en reportage pour l'émission "Pièce à conviction" de France 3. Cette détention est la plus longue depuis les otages au Liban dans les années 80. Plus longue que celle de Georges Malbrunot et Christian Chesnot... Plus longue que celle de Florence Aubenas. Ils ont rejoint la douloureuse cohorte des journalistes otages au long cours. 500 jours loin de leur famille, loin de leurs amis, loin de nous. Aujourd’hui, nous sommes sans nouvelles sur leur état de santé, sans informations sur l’évolution des négociations avec les ravisseurs. Pour marquer cette date, sensibiliser l’opinion, demander une fois de plus au gouvernement de mettre tout en œuvre pour faire libérer ces deux journalistes et leurs trois accompagnateurs, le Club Presse Martinique appelle à un rassemblement le vendredi 13 mai prochain de 10 heures à 12 heures sur le Place Mgr Roméro, place de la cathédrale à Fort-de-France avec l’objectif de recueillir au moins 500 soutiens via l’opération « Coup de pouce aux otages ». Au cours de cette manifestation, le Club Presse Martinique a décidé d’y associer Thierry DOL et sa famille, otage de AQMI dans le désert du Mali pour marquer la solidarité martiniquaise avec la famille DOL. Merci de votre soutien et de votre présence ce jour-là ! Pour le Club Presse Martinique, Claude BOURGRAINVILLE (Président) 0696 205 218 [email protected] Antilla 1455 - 12 Mai 2011 7 actualités Le « Prix Carbet des Lycéens 2011 » de passage dans notre île Gisèle Pineau à la rencontre de nos lycéens On le sait, le « Prix Carbet des Lycéens 2011 » a été décerné, il y a quelques semaines, à Gisèle Pineau, pour son roman Folie, aller simple (Journée ordinaire d’une infirmière). Après dix éditions, il s’agit là d’une première pour un écrivain guadeloupéen. Le 10 mai dernier, à l’ancien COPES, c’est devant un auditoire composé d’enseignants et d’élèves de l’AMEP, des lycées Bellevue, Joseph Gaillard et du Séminaire Collège, que l’auteure est revenue, tout en douceur et sourires, sur la grande joie qu’elle avait éprouvée à l’annonce de ce Prix (et durant la cérémonie de remise). Sur sa passion de l’écriture également. Son besoin, physique, de mots. Gisèle PINEAU (MI) A la faveur de questions des lycéens, Gisèle Pineau évoqua bien-sûr l’un des sujets principaux du texte primé : le « monde » de la maladie mentale. Infirmière en unité psychiatrique depuis de nombreuses années, la romancière sait en effet de quoi elle parle. Ce contact répété, quotidien, avec la « marge » ; ces « fous », que l’on ne veut pas voir (car « reflets de nous-mêmes » ?). Outre sa grande part autobiographique (l’arrivée dans l’Hexagone, la Fac de lettres, les petits boulots), le livre décrit l’univers psychiatrique. Ses problématiques spécifiques, ses rituels, ses « délires », ses moments douloureux – dépressions, paranoïa, agressions physiques et verbales, suicides parfois –, mais aussi ses moments de complicité, de partage, de joie... Comme l’auteure le dit ellemême, un livre « écrit avec le cœur. » L’humanisme imprégnant ce texte, assurément l’une des raisons du choix des lycéens. Mike Irasque. n Les lycéens ont interprété des passages du livre récompensé (MI) Antilla 1455 - 12 Mai 2011 8 Partenaire des Entreprises Le Centre de Gestion agréé de martinique « Le Centre de Gestion Agréé, un partenaire de l’entreprise pour l’aider au mieux dans son développement par la prévention fiscale, économique et une assistance à la gestion…» Les Centres de Gestion Agréés, sont des associations loi 1901, créés par la loi d'orientation du commerce et de l'artisanat du 27 décembre 1973, dite « Loi Royer » et par la loi de finances du 24 décembre 1974. Ces structures permettent l’accès à de nombreux avantages fiscaux aux adhérents ainsi qu’une une aide à la gestion et au suivi de leur entreprise. Le CGA de Martinique a été créé le 1er janvier 1977 à l’initiative de membres de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Martinique, l’Ordre des Experts-Comptables, les Commerçants, Prestataires de Services, Industriels et Artisans… Toutes les entreprises au BIC à l’IR qui adhèrent avant le 31 mai, peuvent éviter une majoration de 25% du bénéfice imposable au titre des revenus de l’année 2011. En outre cette année, la nouveauté essentielle est la production d’un compte rendu de mission Il nous a paru important de rencontrer MM. Léo ATINE et Alfred MOUSSARD, respectivement Conseiller d’entreprise, Responsable et Président du CGA de Martinique. Pouvez-vous nous donner quelques chiffres? Le CGA de Martinique est composé d’une équipe de permanents qui assurent un accompagnement des commerçants, prestataires de services, industriels et artisans adhérents avec des technologies de pointe dans les domaines de la fiscalité et de la gestion, dans des locaux fonctionnels situés à la CCIM de Fort de France. Nous bénéficions de la force et de l’expérience d’un réseau national de adhérent au CGA? Les avantages sont de deux types, d’ordre fiscal et des avantages en termes d’assistance à la gestion et d’accompagnement du chef d’entreprise et de son activité. Les avantages d’ordre fiscaux sont: L’absence de majoration de 25 % du bénéfice imposable L’adhésion à un CGA procure un avantage substantiel. Les entreprises L’é́quipe du CGA avec au centre de gauche à droite MM. Alfred Moussard et Léo ATINE (PP) 114 Centres de Gestion Agréés regroupant 400 000 PME et TPE adhérentes représentant 2 millions d’emplois salariés et non salariés et capitalisant 70 milliards d’euros de chiffre d’affaires. En Martinique, nous comptons un peu plus de 850 adhérents, dans différents secteurs d’activités : commerce, services, industrie, artisanat. Quels sont les avantages d’être Antilla 1455 - 12 Mai 2011 9 non-adhérentes subissent une majoration de 25% de leurs revenus professionnels pour le calcul de l’impôt sur le revenu. Un exemple concret : Une entreprise adhérente réalise un bénéfice de 10 000 €, elle est effectivement imposée sur 10 000 €. Si elle n’était pas adhérente au CGAM, elle serait imposée sur un bénéfice augmenté de 25 % soit 12500 €: [(10000 + (10000 x 0,25)]. actualités Le Centre de Gestion Agréé de Martinique La dispense de majorations fiscales Sauf en cas de manœuvres frauduleuses, les majorations fiscales, de quelque nature qu’elles soient, ne sont pas applicables aux contribuables adhérents au CGA, qui auront fait connaître spontanément à l’administration fiscale, par lettre recommandée adressée dans les trois mois suivant leur adhésion au Centre de Gestion Agréé, les insuffisances, inexactitudes ou omissions que comportent leurs déclarations. Le bénéfice de cette mesure est subordonné à des conditions… La Possibilité de déduire le salaire du conjoint Pour les non adhérents mariés sous le régime de la communauté, la limite générale de déduction est de 13800 euros par an. Pour les adhérents du CGA, aucune limite n'est fixée. La Réduction d'impôt pour frais de comptabilité et d'adhésion Les adhérents ont droit à une réduction d'impôt égale aux frais engagés pour la tenue de leur comptabilité et leur adhésion au CGA. Cette réduction est plafonnée à 915 euros par an. Pour en bénéficier, les adhérents doivent: - réaliser un chiffre d'affaires qui ne dépasse pas les limites du régime fiscal de la micro-entreprise, - être imposés sur option à un régime réel. Les dépenses prises en compte au titre de la réduction d'impôt, ne sont pas admises dans les charges déductibles. Un délai de reprise réduit Le droit de reprise de l’administration au regard de ces impôts s’exerce jusqu’à la troisième année qui suit celle au titre de laquelle l’imposition est due. Depuis le 1er janvier 2010, le droit de reprise de l’administration est ramené à deux ans, au lieu de trois, lorsque le contribuable est adhérent d’un CGA. Le compte-rendu de mission : la nouvelle mission du CGA (art 1649 E quater et 1649 quater H du CGI) Depuis le 1er janvier 2010, les Centres de Gestion Agréés sont tenus d’adresser à leurs adhérents et à l’administration un compte-rendu de mission. Ce compte-rendu fait suite à un travail d’examen approfondi du dossier fiscal de l’adhérent. À l’issue du contrôle de concordance, de cohérence et de vraisemblance des déclarations de résultats, des documents comptables et des déclarations de TVA, le Centre de Gestion Agréé élabore le compte-rendu de mission. Ce compte-rendu permet au CGA de se prononcer, en fonction des documents et des éléments qui lui ont été communiqués par l’adhérent, sur la concordance, la cohérence et la vraisemblance des déclarations examinées. La découverte d’anomalies, ou d’erreurs doit être signalée au chef d’entreprise. Le CGA l’invite à fournir des explications. Le cas échéant, le CGA lui demande de procéder aux corrections nécessaires en produisant une déclaration de résultats ou de TVA corrigée ou rectificative. Avantages dans le domaine de la gestion: Les adhérents bénéficient de nos outils de gestion: Une base de données unique en France et en Martinique: Les statistiques professionnelles réalisées par les CGA permettent aux créateurs et aux entreprises de se positionner par rapport à leur secteur d’activité et à leurs concurrents. Le dossier de gestion, outil pédagogique, permet de visionner de façon simple et rapide l’activité de l’année écoulée. Les études économiques annexées sont un moyen d’approfondir la connaissance d’une profession et de permettre au chef d’entreprise de positionner son activité dans son secteur. Le suivi mensuel ou trimestriel de chiffre d'affaires permet de mieux suivre la concurrence et d’anticiper les changements pouvant intervenir dans une profession, et prévenir ainsi des difficultés de l’entreprise. L’observatoire des ventes de Antilla 1455 - 12 Mai 2011 10 fonds de commerce, base d'information sur les prix de vente pratiqués, est très utile pour tout vendeur ou repreneur d’entreprise sur le plan national. La formation et l’information sont des moyens pour le chef d’entreprise de mieux appréhender le monde qui l’entoure, de trouver des solutions pour demain, de s’ouvrir sur l’extérieur pour faire évoluer son entreprise. - Des formations spécialement conçues pour les chefs d’entreprise des TPE, leur conjoint et leurs salariés et adaptées à leurs attentes, sur des thèmes variés, liés à la vie de l’entreprise. - Des brochures d’information (mémentos) sont adressées aux adhérents sur des thèmes divers (fiscal et social…). En fonction de l’actualité du moment, des fiches d’information synthétiques peuvent être aussi adressées aux entreprises adhérentes par courriel. Quelles sont les conditions d’adhésion au CGA? Toutes les entreprises peuvent y adhérer, mais seules celles qui sont soumises à l’Impôt sur le Revenu (IR) peuvent bénéficier des avantages fiscaux dont nous avons parlé précédemment. Les autres bénéficient de nos autres prestations d’assistance à la gestion présentées précédemment. Quel est le coût de l’adhésion? Adhérer au CGA de Martinique ne coûte annuellement que 346,80 euros plus 75 euros de droit d’entrée. À partir de la seconde année le coût n’est donc que de 346,80 euros. Vu le faible coût de l’adhésion par rapport à l’importance des avantages dont peuvent bénéficier les entreprises adhérentes, comment se fait-il que vous n’ayez pas plus de membres ? Quelles sont vos actions pour cette année afin d’y remédier? Notre objectif principal est effectivement de pouvoir accompagner un nombre plus important d’entreprises dans leur développement en leur prodiguant nos conseils, des pistes de solutions et en leur faisant bénéficier (pour celles éligibles, des avantages fiscaux). Le nombre d’adhérent aurait pu être bien plus important, mais il faut savoir que de par notre spécificité, nous n’avons pas le droit de faire de la publicité ! Ce sont aux chefs d’entreprises de venir à nous. Nous pensons néanmoins renforcer nos actions de formations et d’informations et de sensibilisations sur le rôle du CGA auprès des entrepreneurs de toute sorte. Nous allons aussi développer encore plus nos relations avec nos prescripteurs que sont les experts comptables, la Chambre d’Agriculture, la Chambre des Métiers ou encore la Chambre de Commerce et d’Industrie de Martinique. Les entretiens de l’excellence – martinique 2011 - Le 21 mai 2011 Une première en Martinique : une rencontre inédite entre une cinquantaine de professionnels de haut niveau, pour la plupart Antillais, avec des collégiens et des lycéens martiniquais. Olivier Laouchez Le mot de la fin… Le chef d’entreprise doit absolument comprendre que nous ne sommes pas là pour faire de la délation. Notre rôle est d’être un partenaire du chef d’entreprise tout au long de la vie de son entreprise et de faire en sorte que celle-ci perdure. En plus des différents avantages et services, l’exercice de notre mission de prévention fiscale permet de faire en sorte que les pièces que les entreprises transmettent à l’administration fiscale soient conformes. Philippe PIED. n Rencontre-débat « Kabéché » samedi 21 mai 2011 Radio Asé Pléré Annou Lité et le Restaurant “Ô Porte d’Afrique” ont le plaisir de vous inviter à la rencontre-débat « Kabéché » le samedi 21 mai 2011 de 11h30 à 13 h autour du thème: “Les séquelles de la traite négrière sur l’Afrique” au restaurant Ô Porte d’Afrique - 20 rue de la Fontaine Gueydon Fort de France. Cette rencontre-débat sera animée par: ● Kinvi Logossah, universitaire, spécialiste de l’Afrique Noire ● Adams Kwateh, journaliste à France Antilles Vous avez la possibilité de déjeuner sur place en réservant au 0596 71 97 53 ou au 0696 21 64 86. Cette rencontre-débat sera retransmise en direct sur les ondes de Radio Asé Pléré Annou Lité 94,9 MHz/107,8 MHz. n En partenariat avec l’Université AntillesGuyane, et sous le parrainage d'Olivier LAOUCHEZ, Président Directeur général de TRACE TV, le Club XXIème Siècle propose, pour la première fois à la Martinique, « Les Entretiens de l’Excellence », manifestation destinée à sensibiliser et à informer les collégiens et les lycéens sur les filières d’excellence proposées par le système d’enseignement supérieur français (Grandes Écoles, Universités). Cette manifestation, entièrement gratuite, se déroulera le samedi 21 mai 2011, dans l’enceinte de l’Université Antilles-Guyane (Campus de Schœlcher). Fort du succès remporté, depuis la 1ère édition de 2006, à Sciences Po Paris (plus de 1 000 collégiens/lycéens venus des quartiers populaires d’Ile de France en 2010), et après le succès de l’édition de Pointe-à-Pitre en avril 2010 (650 jeunes participants), le Club XXIème Siècle a souhaité lancer cet évènement en Martinique en invitant une cinquantaine d’intervenants autour de 8 ateliers thématiques : Métiers de l’Ingénieur Banque- Finance- Gestion Journalisme – Media Commerce- Marketing- Communication Haute fonction publique Métiers du droit Métiers de la santé Entrepreneurs Dans chaque atelier seront présentés le métier et la filière de formation qui y mène, ainsi que la manière d’y accéder. Les intervenants, venus de Guadeloupe, de Martinique et de Paris, présenteront leur parcours académique, leur activité professionnelle et fourniront aux jeunes des conseils et astuces pour assurer leurs réussites futures. Outre l’Université des Antilles et de la Guyane, avec qui nous renouvelons le partenariat noué en 2010 à l’occasion de la 1ère édition en Guadeloupe, le Club XXIème Siècle tient à remercier chaleureusement pour leur soutien et leur engagement l’ensemble de ses partenaires pour cette première édition en Martinique, à savoir : le Fonds social européen, le Conseil Général de la Martinique, la Fondation KPMG, la Fondation UAG-GBH, et le Rectorat de la Martinique. [A propos du Club XXIème Siècle - Le Club XXIème Siècle cherche à promouvoir au sein du CAC 40, des médias et de la politique, la diversité à travers plusieurs actions, notamment en interrogeant les dirigeants sur leur action en faveur de la diversité, en lançant des initiatives au sein d’ateliers et en menant des actions dirigées vers les collégiens, les lycéens, les étudiants, les jeunes diplômés et les jeunes entrepreneurs. La participation du Club à « Talents des cités », ses actions de coaching de jeunes diplômés ou encore plusieurs grands colloques, au Sénat et à Sciences Po, sur la question de la diversité en entreprise et dans le monde politique illustrent, parmi ses nombreux projets, son esprit, entre réflexion et pragmatisme.] >> Relations Presse : Laurence BIRON [email protected] n Date : samedi 21 mai 2011 de 08h à 13h Adresse : Université AntillesGuyane – Campus de Schoelcher – 97275 Schoelcher Inscription obligatoire sur le site (nombre de places limité) : www.lesentretiens.org Antilla 1455 - 12 Mai 2011 11 actualités Emplois des Travailleurs Handicapés Opcalia, représentant de l’OeTh en martinique De gauche à droite : MM. Charles Pagesy (Président de l'Opcalia), David Zobda (Conseil Général), Alain Carrée (Président d'OETH), et Camille Chauvet (Conseil Régional) (PP) O PCALIA Martinique et l’association OETH (Obligation d’Emplois des Travailleurs Handicapés), ont signé ce mardi 10 mai un accord de partenariat désignant Opcalia Martinique comme son représentant sur place. Outre les représentants de ces deux structures, étaient présents les représentants du Conseil Général en la personne de son Vice-Président M. David Zobda, le Conseil Régional représenté par M. Camille Chauvet, les responsables d’associations et de certains établissements de santé. Opcalia Martinique, assurera donc à partir de ce mois, la collecte des contributions financières des établissements en faveur de l’emploi des travailleurs handicapés. Dans les établissements contribuant à l’OETH, nous retrouvons beaucoup de maisons de retraites, d’établissements spécialisés, de crèches. ment d’un travailleur handicapé, de l’accueil d’un stagiaire, de l’embauche de CDD, de contrat aidé, de CDI. Dans ce cadre, nous retrouverons des aides comme des primes forfaitaires. L’OETH, représentée donc par Opcalia Martinique sur notre département, est une association à but non lucratif, qui a pour mission d’informer et de conseiller les établissements dans leurs actions en faveur de l’emploi des travailleurs handicapés, et de proposer des mesures pour sécuriser leurs parcours professionnels à chaque étape. En effet, l’OETH engage ses actions sur 4 grands champs: La professionnalisation. Différents cas de figures, soit un bilan de l’évaluation professionnel est nécessaire à titre préventif, soit l’OETH accompagne les établissements dans la professionnalisation des personnes handicapées. Il peut s’agir du bilan d’évolution professionnel, il consiste à identifier et évaluer les acquis de la personne afin d’élaborer un projet professionnel compatible avec les opportunités internes et les restrictions médicales de la personne. La prise en charge porte sur les frais réels. Il peut aussi s’agir d’embaucher en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage. Dans ce contexte, l’OETH prend en charge les coûts restant à la charge de l’employeur déduction faite L’insertion. Il s’agit notamment de bilan ergonomique dans le cadre de l’insertion en amont de la prise de poste. La prise en charge porte sur les frais réels plafonnés à 3 000 € et concerne la prestation de bilan. Il peut également s’agir de l’accompagneAntilla 1455 - 12 Mai 2011 12 des aides de tiers (Etat, collectivité, OPCA). Ce sont notamment les salaires, l’hébergement, les repas, les frais pédagogiques exceptionnels (livres, documentations). Le maintien dans l’emploi. Plusieurs options sont possibles : Un bilan maintien dans l’emploi destiné aux salariés en situation d’inaptitude ou présentant un risque d’inaptitude. Il peut permettre de mobiliser des prestations afin de faciliter la recherche et la mise en œuvre de solutions pour préserver l’emploi comme le bilan professionnel, le bilan médical fonctionnel, le bilan ergonomique. Une reconversion professionnelle ; Un aménagement de poste de travail, ce sont des financements sur du matériel ou des services (heures d’interprétariat). Et la prévention du handicap. Dans les établissements contribuant à l’OETH, nous retrouvons beaucoup de maisons de retraites, d’établissements spécialisés, de crèches. L’OETH a élaboré des aides répondant aux problématiques rencontrées par les salariés, notamment les risques TMS ou encore les risques psychosociaux. Dans ce contexte, OETH accompagne en finançant: Des études (diagnostic sur la situation de travail sous un angle er- du 13 au 21 mai: Lancement du 11è Konvwa pou Réparasyon 2011 Depuis 2001, le Mouvement International pour les Réparations (MIR), organise à chaque mois de mai le Convoi Pour Les Réparations. Il s’agit d’un moment de partage et d’échange qui se traduit par une grande marche aux flambeaux de Sainte Anne au Prêcheur en plusieurs étapes. Cette année, la thématique du convoi est : « REPARASYON SE RIMED VIOLANS », qui s’inscrit autour de la problématique de la violence dans notre pays sous domination. L’objectif est de dénoncer la généralisation et la banalisation de la violence dans notre société qui illustre les dégâts du capitalisme et du néocolonialisme, vecteurs des inégalités. Dans le cadre de ce 11ième KOVNWA Pou REPARASYON qui se déroulera du vendredi 13 mai au samedi 21 mai 2011, le Maire de SainteAnne, M. Garcin MALSA, et les membres du MIR, ont organisé une Conférence de Presse le 10 mai dernier. n Au centre, Madame Janvier-Désir, Directrice de Opcalia Martinique et à sa droite la directrice de MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapés de la Martinique), Mme Denise Désormeaux (PP) gonomique). Une formation d’un salarié qui deviendra animateur-prévention TMS qui aura en charge le suivi des actions sur le sujet; Un diagnostic sur les risques psychosociaux et l’accompagnement à la mise en œuvre de plan d’action préventif. Ces mesures sont financées par la collecte des contributions financières des établissements adhérents ne remplissant pas leur obligation d’emploi des travailleurs handicapés. En proposant ces mesures de financement, l’OETH encourage les entreprises à conduire une politique active en faveur de l’emploi des travailleurs handicapés. Il est important tout de même de savoir que c’est à l’employeur de solliciter OETH pour obtenir un financement. Philippe PIED. n Pour plus de renseignements, contacter Opcalia Martinique au 0596.50.79.31. sandrine Gruda s’investit pour les jeunes des Trois-Ilets La joueuse internationale de basket, Sandrine Gruda a rencontré les jeunes de la Ville à la cité Téraille le 11 mai dernier. Elle sera d'abord rreçue par Monsieur Laclef, élu de la Ville chargé des sports, pour une rencontre avec de jeunes iléens, parmi lesquels quelques basketteurs spécialement venus pour l’occasion. Organisée de concert par le Service Municipal d’Aide à l’Insertion, et le Service de la Culture, des Sports et des Loisirs des Trois Ilets, avec le soutien de la Mission Locale, du Pôle Emploi ainsi que de la SMHLM, cette rencontre s’inscrit pleinement dans les objectifs de Sandrine Gruda qui veut s’investir auprès des jeunes martiniquais en voie d’insertion ou de réorientation professionnelle. Très Sandrine GRUBA proche de ses racines, c’est une étape essentielle pour cette eurobasketwomen2009 jeune femme qui croit ardemment en la réussite par l’effort. Elle veut sensibiliser ce jeune public aux valeurs qui lui sont chères et qui lui ont permis d’accomplir ce parcours d’exception. Echanges, dialogues, découverte du sport de haut niveau sont prévus autour d’un pot d’accueil par le biais de témoignages croisés. Véritable partage d’expérience, cette rencontre s’étendra aux diverses préoccupations des jeunes d’aujourd’hui auxquelles Sandrine Gruda est particulièrement sensible. A l’heure où la toute nouvelle championne de Russie, s’apprête à rejoindre l’équipe de France pour débuter la campagne de préparation à l’Euro 2011 (18 au 3 juillet en Pologne), elle tient à soutenir les jeunes martiniquais dans leurs efforts en les encourageant à rester motivés et persévérants, deux piliers sur la base desquelles elle a tracé sa voie. Contact: Tél.: 0596 63 12 97 – Fax: 0596 71 43 10 p Antilla 1455 - 12 Mai 2011 13 actualités Vie des entreprises Les Rhums La mauny champions de l’export ? D ’importants importateurs chinois ont visité dernièrement, durant toute une semaine, notre île. Afin de consolider les liens qui les unissent depuis peu avec les Rhums La Mauny. Comment ? Pourquoi ? Réponses tout de suite. Ce jour-là, dans le fief des Rhums La Mauny situé à Rivière-Pilote, lieu d’implantation de la distillerie, une agitation inhabituelle avait lieu. Les dirigeants et spécialistes « maison » des spiritueux du Domaine s’affairaient avec force explications, dégustations, convivialité, autour d’un petit groupe d’hommes d’origine visiblement asiatique. Groupe d’hommes très attentifs à tout ce qu’on leur présentait et aux traductions simultanées qui s’en suivaient. Malgré leur allure vestimentaire décontractée, ils « pesaient » (eux – et, ou - leur société) chacun plusieurs millions d’euros. Dans l’ordre, d’ailleurs, plutôt de la dizaine, voire de la centaine ; selon des sources officieuses. La Chine, son Sud particulièrement (région connue pour son fort taux de – plutôt- récents millionnaires au m2) avec notamment Shanghai ; s’était déplacée sur nos terres. Afin de gagner et peut-être faire gagner à l’établissement renommé des parts de marché plus qu’appréciables. En fait, ce que ces hommes d’affaires recherchaient, c’était des précisions plutôt qu’une totale découverte. Car, depuis 2010, les Rhums La Mauny avaient déjà pénétré l’espace chinois. Par le biais de Yan Liu Trade International, filiale de Cognac Camus*. 40 000 caisses annuelles Ils étaient d’ailleurs accompagnés d’un représentant de cette maison, établi dans cette contrée du monde, Rodney Tomes, qui nous expliquait : « C’est un marché qui vient à peine de débuter en Chine. Le seul rhum qu’ils ont l’habitude de consommer étant un rhum industriel (Bacardi). Suite à une foire nous avons voulu découvrir les rhums La Mauny. Et suite à cela, nous vendons actuellement à peu près 40 000 caisses de rhums par an. Étant donné que cela démarre et que petit à petit ce produit est introduit dans les familles (qui ont un fort pouvoir d’achat) ; nous espérons que ce chiffre de 40 000 caisses annuelles, deviendra mensuel. Si nous avons commencé à vendre dans le Sud, c’est que les gens de cette partie de la Chine boivent énormément d’alcool importé. Alors que ceux qui vivent dans le Nord privilégient les boissons locales. De plus, les gens du Sud sont un peu les miroirs de la Chine : s’ils se mettent à cette « mode » les autres suivront. C’est pour cela que nous avons ciblé notre action sur ces gros importateurs. » Une action effectivement ciblée et soignée. A dessein. Rodney Tomes n’en fait pas un secret : « Le rhum agricole ne doit Rhums La mauny: une reconnaissance internationale du savoir-faire martiniquais 2011 Concours Général Agricole de Paris : Médaille d’or pour le Rhum Blanc La Mauny 55 % vol. Médaille d’argent pour le Rhum Blanc La Mauny 50 % vol. Médaille de bronze pour le Rhum Vieux VO. 2010 US International Review of Spirits : Médaille d’or pour le Rhum Vieux VSOP Concours Mondial Bruxelles : Médaille d’or pour le Rhum Blanc La Mauny 50 % vol. Les importateurs chinois, avec à droite Rodney Tomes Concours Général Agricole de Paris : en casquette, et devant lui (en pantalon de couleur somMédaille d’argent pour le Rhum Blanc La Mauny 50 % vol. bre) François de Lavigne Sainte-Suzanne) (ADV) Médaille d’argent pour le Rhum Vieux La Mauny XO Antilla 1455 - 12 Mai 2011 14 pas se développer par le biais d’un marketing pur et dur. Nous préférons que les personnes les mieux placées pour sa vente viennent eux-mêmes découvrir tout le processus de fabrication (qu’ils ne connaissent pas). Effectuer des tests sur différents types de rhums. Pour ensuite sélectionner ce qui pour eux (dans leur pays et selon leur culture) pourrait se vendre le mieux. Dans la mesure où les Chinois sont de gros consommateurs d’alcool. C’est pour eux un lien : une façon d’établir des relations et des amitiés entre les gens. » François de Lavigne Sainte-Suzanne (Directeur Général Groupe BBS*) confirmait cette implication ciselée : « Effectivement on pourrait qualifier cette semaine de semaine chinoise chez nous. Puisque c’est la première fois que cette notable délégation d’importants grossistes chinois vient aux Antilles. Ce sont des clients qui ont commencé à vendre (dans le Sud de la Chine et dans la région de Shanghai) nos rhums depuis moins d’un an. Et qui sont surtout venus voir comment découvrir et apprécier les rhums agricoles. Puisque la Chine est un pays où l’on vend beaucoup de rhums industriels ; et ils ne connaissent pas très bien les rhums agricoles. Ils sont absolument curieux de tout, et passionnés par ce type de rhums. Et c’est pour cette raison qu’ils sont venus nous visiter. Tous ces marchés asiatiques de l’extrême orient sont des marchés dits émergents qui s’intéressent de plus en plus - avec peut-être l’enrichissement de la population - à ces alcools, un peu plus sophistiqués que ce qu’ils ont l’habitude de consommer. Et en même temps on s’aperçoit que le rhum est aussi un ambassadeur pour le tourisme aux Antilles. Car cela a permis d’attirer des Chinois, et peut-être d’autres, qui vont venir visiter la Martinique. Puisque, au cours de leur séjour nous avons prévu de les emmener visiter le Nord de la Martinique ; nous leur avons organisé selon leur souhait une journée en mer avec de la pêche au gros. Et nous les emmènerons éventuellement visiter d’autres distilleries… » Au programme étaient également prévu du Quad au sein de paysages remarquables du Sud ; et, tous les jours, des arrêts gastronomiques dans diverses tables réputées de notre département… » Maintenir le marché Cette politique volontaire face à des marchés prometteurs, les Rhums La Mauny la mènent depuis déjà nombre d’années. Des importateurs de différents points du monde (Russes, Américains, Belges, Cavistes renommés français, etc.) ont régulièrement bénéficié de cet investissement en temps et en visites tyAntilla 1455 - 12 Mai 2011 15 piques; à l’amortissement, jusqu’à ce jour, indéniable. Car, exportés depuis 1977, Les Rhums La Mauny sont aujourd’hui présents dans plus de 40 pays (Europe, Vietnam, Singapour, Maroc, Finlande, Japon, Russie, Australie, etc.). L’offensive sur cette partie de l’Asie se fera semble-t-il sur deux fronts. Le « front » haut de gamme comme le souligne François de Lavigne Sainte-Suzanne : « Nous venons de commencer à vendre et les perspectives sont extrêmement prometteuses. Surtout pour les rhums vieux. Puisque les Chinois ont l’habitude de consommer des alcools blancs… Nos rhums blancs ont bien entendu très belle acceptabilité. Mais ce sont surtout nos rhums vieux qui peuvent faire concurrence aux autres alcools âgés dans le monde ; comme les whiskys âgés, les cognacs, les armagnacs. Et ils sont extrêmement Qui est mr Qiu? Mr Qiu un des plus gros importateurs chinois présents récemment dans notre île, ravi par la découverte de nos atouts, promet de revenir un jour avec sa famille. Il nous confiait côté Bisness : « Nous sommes venus en Martinique visiter la distillerie de façon à mieux connaître les rhums. Car nous pensons que c’est une très grosse opportunité de vente, pour nous en Chine… Dans les prochaines années nous espérons avec ma compagnie atteindre l’objectif d’au moins 1 000 caisses par mois. » actualités Notre rhum s’exporte intéressés par ce type de produits… ». Et peut-être celui plus « grand public » comme l’envisagent également fortement Rodney Tomes et le groupe qu’il représente. Optimiste face à l’évolution des ventes si la gestion reste rigoureuse : « Je ne peux pas présager de l’avenir… Tout simplement parce que le marché chinois est un marché qui peut changer du jour au lendemain… Si vous avez la bonne côte, il peut grimper en flèche. Mais il faut pouvoir le maintenir… Par exemple, s’il y a une chose qui peut faire défaut : c’est le manque de stock. Il suffit qu’il y ait un manque de stock ne serait-ce qu’un seul jour : le marché tombe et c’est fini… L’intérêt pour nous est de vendre un maximum de caisses dans les pubs et les bars ; très nombreux en Chine. Sachant qu’il y a un mode de consommation un peu particulier : il y a des salons privés, et le principe est que quand on est invité par quelqu’un ; on doit boire autant que son hôte… De plus, dans ce genre d’établissements, il y a des demoiselles qui sont Les visiteurs très intéressés par la chaîne d’embouteillage totalement reconstruite en 2001. là pour faire boire le client. Et elles boivent beaucoup aussi. Donc l’intérêt est de vendre à ces endroits qui font consommer un maximum de clients… Quand nous aurons réussi à capturer cette part du marché, le reste se fera tout seul. (…)Le whisky est le principal concurrent. Ils boivent du vin en très petite quantité, car ils n’apprécient que moyennement les alcools aux saveurs fruitées ; ou sucrés. Ils préfèrent les alcools bruts, purs, comme le rhum blanc. Un peu de whisky, du bourbon ; et les rhums Bacardi » Ce qui est certain pour l’instant, c’est, qu’indéniablement, notre merveilleux TiPunch n’a, quant à lui, aucune, mais aucune chance de percer. Les chefs d’entreprises chinois, comme le représentant de la filiale de Cognac Camus sont unanimes : « Ils ont déjà une façon de boire le rhum chez eux : c’est de le boire avec du thé Antilla 1455 - 12 Mai 2011 16 glacé » Arrêtez de faire la moue, il paraît que c’est très bon ! Rodney Tomes conclut : « Et étant donné qu’ils n’ont aucune affection pour les alcools sucrés ; le Ti Punch ne pourra donc pas s’intégrer dans les mœurs chinoises… ». Texte et photos Annick de Vassoigne. n *Cognac Camus: Fondée en 1863, la maison Camus est l’une des dernières grandes maisons familiales de Cognac. Leader sur le marché des Duty free, elle cultive, depuis 5 générations, la passion des produits d’exception. *La Mauny-Bellonie Bourdillon SCrs nous avons reçu… Le Guide Pratique du Contribuable Le Guide Pratique du Contribuable est édité par l'Union SNUI-SUD Trésor Solidaires. En couverture : - Impôt de Solidarité sur la Fortune 2011 - Actualité : • Votre magazine fiscal. • Les nouvelles de février/avril Sur INTERNET : www.leguideducontribuable.com. n Artiste, une nouvelle génération s’impose… Paille : « On nous a vendu un rêve, qui est dangereux… » I l est l’un des chanteurs préférés d’une frange conséquente de la jeunesse martiniquaise. Son nom : Yoni Alpha. Mais ses nombreux fans le connaissent avant tout par son nom d’artiste : Paille, un renvoi au chapeau qu’il porte immanquablement sur scène ou dans ses clips. S’il peut être intarissable sur la musique qu’il pratique avec succès, le reggaedancehall, le jeune homme de 29 ans a des choses à exprimer sur bien d’autres sujets. commencer par ceux qui concernent son pays… Les vérités de « l’homme Paille ». cess’, avoir plus d’efforts à faire, partir un peu plus tard du boulot. Et les gens ne veulent pas. Ils sont persuadés que le bonheur – c’est un modèle occidental, qui est faux –, c’est le confort et la possession. C'est-à-dire que du moment que j’ai de l’argent pour payer mes factures, que j’ai un écran plat, que j’ai ma voiture, j’ai réussi. On nous a vendu un rêve, qui est dangereux. Comme c’est un bonheur qui n’est que relatif, au final ces gens-là sont hypermalheureux quand ils réalisent qu’à 50 mètres d’eux il y a quelqu’un qui a une plus grosse télé, voiture, etc. On est toujours dans cette course. Quand j’ai A Paille: Le but, quand tu as fait 5 ou 6 ans d’étude, c’est quand même d’avoir une rétribution financière qui te permette de te dire «Ouf, je peux payer le prêt étudiant que j’ai fait,», etc. Or, tu peux avoir Bac + 27, tu commences au SMIC, et après si tu ne connais pas le fils d’untel ou untel, tu restes à stagner dans le fameux «ascenseur social», qui est bloqué au premier depuis 150 ans. On a quand même des exemples qui me permettent de positiver. Et puis la Martinique est un pays tellement beau, il y a quand même une certaine joie de vivre qui transpire: tu appelles deux copains, tu vas boire une bière près de la mer. Quelque part, quand tu as fait ça deux trois fois dans la semaine, tu ne peux pas être malheureux (sourire). Par contre, il y a un truc qui me dérange, c’est l’immobilisme ambiant, la tiédeur. S’il y a une révolte ou un énervement en moi, ça doit venir de là. Je suis de plus en plus confronté aux lenteurs administratives etc., et je réalise que ce n’est pas tant une incapacité qu’une volonté de ne pas bouger. Parce que bouger ça sous-entendrait changer leurs ‘pro- des anecdotes de ma mère ou de ma mamie, il y a bien plus de bonheur qui transpire de ce qu’elles me racontent, que ce que moi je suis capable de vivre à l’heure actuelle. Au contraire, je suis obligé de partir dans des trucs un peu artificiels, genre m’habiller bien pour aller en soirée, boire deux « feu » pour avoir une « hauteur », et puis me persuader qu’on est heureux, alors que non. Cet immobilisme-là a tendance à cautionner ça et à le renforcer, parce Antilla 1455 - 12 Mai 2011 17 que si demain tout le monde se disait ‘bon, man ka fè an sakrifis, zafè kò lavi’, quitte à gagner moins, avoir une voiture ou une télé moins grosse, ‘je vais faire des choses viables, qui auront un écho dans l’éternité, des choses pour que demain mes enfants ou petits-enfants ne soient pas en train de me maudire en se disant mais quel monde ils m’ont laissé… .’ Cet immobilisme que tu décris, tu le perçois dans toutes les couches sociales? Quand j’ai fait mon Master, on m’a demandé de trouver un sujet, et le premier jet que j’avais c’était ‘le tête à queue du paradigme du bien’. Tu as deux mecs dans la même commune en Martinique. Tu en as un qui connaît le fis de untel, qui pourra entrer en boîte, payer une bouteille de champagne, s’amuser, et puis tu en as un qui n’a pas de relations, pas de réseau, qui va se retrouver devant la boîte, à qui on va dire ‘non, casse-toi’, etc. Ce même gars-là, il va se dire ‘bon, je n’ai pas de réseau, je vais vous faire assez peur pour que j’ai les mêmes avantages que celui qui vous faîtes entrer. Donc je vais me rendre dangereux. Puisque si j’essaie d’aller dans le chemin droit, du bien, vous m’écrasez, je me crée un chemin qui va vous obliger à me respecter.’ Mais certains font l’impasse sur le « chemin droit » et passent directement à l’intimidation, non? Parce qu’ils ne sont pas plus bêtes que nous. Si j’ai cette réflexion-là, je pense qu’ils l’ont aussi. A l’heure actuelle, tu auras beau faire tous les efforts que tu veux, si tu n’as pas un réseau ou la chance de tomber sur les bonnes personnes, tu pars avec un gros handicap dans la vie, un véritable handicap. Beaucoup d’observateurs pointent aussi une faillite collective. Notamment une faillite de nos hommes politiques. Un constat que tu par- actualités Artiste, une nouvelle génération… tages? Clairement. On n’a jamais la réflexion qui va plus loin que la cellule familiale. Les gens vont vous dire ‘mon fils a réussi, donc finalement peut-être que j’ai réussi.’ C’est faux. Parce que tous les petits martiniquais qui sont dans des chemins un peu bizarres, sont forcément les fils de gens que tu connais. Ça veut dire que la faillite est forcément collective. Et si la réussite de ton fils écrase celle des autres, ca veut dire que le modèle que nous avons n’est pas viable. Les politiciens, ce sont eux qui ont décidé d’avoir les réponses. Si vous avez pris du temps à faire des discours, à critiquer ceux qui étaient déjà en place, soi-disant parce que vous avez des réponses, faites la preuve de ce que vous avez avancé. Je suis pour qu’on arrête cette logique du carriérisme politique. Un politicien qui n’a pas réussi, et bien on en change… En 2011, les hommes politiques – politique au sens noble du terme –, sont une « espèce » en voie d’extinction selon toi? Tu veux dire les gens qui travaillent dans l’altruisme ? Le maire du Prêcheur (Marcellin Nadeau, ndr), il a fait un festival comme Kaskòd. C’était un suicide économique j’imagine. Mais ça a tellement d’importance d’avoir des mecs qui fassent des choses comme ça, que quelque part j’aurais eu un maire comme ça, j’aurais eu envie de voter pour lui. Et ça n’a pas que des connotations préchotines ou microcosmiques, il a quand même essayé de faire un truc qui puisse rayonner. Quand j’entends des maires ou des élus qui, parce qu’on leur dit qu’on a une manifestation avec des jeunes ou un public un peu moins « stable » que ceux qui vont voir ‘Les amis du Nord’ par exemple, décident, la veille du concert, d’annuler, je me dis que ces gars-là n’ont pas de cran. On en est toujours là en 2011? C’est tellement vicieux qu’en général ils vous demandent d’avoir l’avis de « la commission de sécurité la veille, en sachant que vous n’aurez pas le temps de faire les modifications qu’elle va vous demander. Ca va jusque là. Tu as des gars qui décident d’investir, de faire des choses, et, parce que dans la commune de telle personne il y a eu un wélélé, le mec décide de cracher dans la soupe de l’autre. Ce que tu dis là pose la question du rapport de l’homme politique – martiniquais en l’occurrence – à la jeunesse, et plus précisément son rapport à ses codes culturels, musique en tête. Comment qualifies-tu ce rapport? Il y a une scission. Une incompréhension plus dangereuse que toutes les problématiques de chômage qu’on puisse soulever. Elle est gravissime. J’ai eu vraiment la chance d’avoir des grands frères, des cousins que j’admirais assez pour suivre leur exemple. Quand mon grand cousin a eu sa licence par exemple, il était hors de question pour moi d’avoir un niveau d’études inférieur. Le positif a amené du positif. Du moment où les jeunes n’en ont plus rien à faire de ce que les adultes pensent d’eux – et que la réciproque est vraie –, forcément le fossé se creuse, les codes deviennent incompréhensibles pour les uns comme pour les autres. Le jeune de maintenant ne comprend pas pourquoi ses parents ont fait les choix qu’ils ont fait. Mais on avait un lien – on l’a jusqu’à maintenant, je pense qu’il existe – on a des choses qui nous rallient. Un ‘tchip’ martiniquais peut être compris par tous les Martiniquais, qu’ils habitent au Bostwana ou en Russie. Tchip, c’est quelque chose de chez nous; le regard, le « toisé », des gestes parfois un peu négatifs mais qui font partie de notre sémiotique, de toute la symbolique créole. Malavoi fait partie de ma sémiotique. Quand tu entends si vous avez pris du temps à faire des affiches, des discours, à critiquer ceux qui étaient déjà en place, soidisant parce que vous avez des réponses, faites la preuve de ce que vous avez avancé. Je suis pour qu’on arrête cette logique du carriérisme politique. un politicien qui n’a pas réussi, et bien on en change… » Antilla 1455 - 12 Mai 2011 18 le petit battement de la biguine et puis les violons qui entrent, quel que ce soit le groupe au monde qui va essayer de faire ça, tu vas te dire ‘ça me rappelle Malavoi.’ On avait des choses qui nous unissait, on avait la possibilité et puis on a foiré le virage. Je pense qu’on l’a foiré parce que la mondialisation est un phénomène qui, quand on n’est pas préparé, bousille tout. Et elle a vraiment bousillé notre Martinique. C'est-à-dire? Elle nous a offert des possibilités, ouvert des horizons qu’on n’était pas encore prêts à voir. Quand tu compares un clip de Beyoncé (star étasu- nienne mondiale de « pop music », ndr) à un clip de Valérie Louri, forcément on ne tient pas la comparaison. Comparaison qui n’a d’ailleurs pas de sens. Oui. Sauf que la mondialisation est venue dans l’affaire. Et au final on s’est dévalorisé parce qu’on ne s’est pas vu beau, pas efficaces. Quand le mec a 70 meufs (femmes, ndr), pin-up, avec de grosses voitures, et puis que moi je vais faire un clip sur le quai de Schoelcher avec des copains, forcément je parais ridicule. Mais ce n’est pas l’essentiel. Avant d’ouvrir les esprits à ce flot de nouvelles technologies que la Martinique est en train de vivre pleinement, on aurait dû préparer les gens culturellement. Trinidad comme Sainte- Lucie ont l’ADSL, mais il y a le Friday night et Machel Montano (vedette trinidadienne de soca, ndr) continue à remplir des stades de 50.000 personnes. Ils étaient assez solides culturellement pour dire à la mondialisation ‘on va faire exactement ce que tu fais d’habitude, on va choisir les pans de mondialisation qui seront viables pour notre société.’ Sauf que, la Martinique n’étant pas prête, elle a tout pris: la banalisation du sexe, cette violence gratuite. Parce que la confrontation entre les riches et les pauvres n’existait pas vraiment en Martinique. On était un peu dans une logique de « grande famille » : “ou fen ? La ni dé tinen, vini manjé”. Beaucoup d’observateurs pensent que le chômage est le fléau n° 1 du pays. Soyons très optimistes: si le chômage venait à diminuer grandement, ça y est, la Martinique repartirait sur de nouvelles bases ? Cette problématique conditionne t’elle toutes les autres? Je pense que c’est plus une résultante qu’une problématique première. Le modèle français, c’est l’État-providence. C'est-à-dire que, quand ça ne va pas, j’essaie de soigner les bobos, mais, quand il y a de l’argent – pour les krachs boursiers, pour les banques qui sont redevenues tout aussi riches qu’avant –, personne ne me donne un peu d’argent. Forcément c’est un système qui va se casser la gueule. C’est aussi un système pernicieux, dans la mesure où il ne met pas en avant les efforts personnels. Il te restreint à une forme de « médiocrité »; tout le monde doit être dans une sorte de classe moyenne, où on peut te « presser » – parce qu’ils n’ont pas assez de blé pour se barrer en Suisse, et en même temps s’ils sont trop pauvres, on est obligés de les aider financièrement. Donc on essaie de mettre tout le monde dans une sorte d’agglomérat du milieu. Tout le monde a bac + 2 à l’heure actuelle. En Martinique les mecs font un calcul tout bête : en travaillant ils risquent d’être plus pauvres qu’en ne travaillant pas. C’est vraiment une économie. Tu as des gens qui programment toute une vie en se disant ‘voilà comment je vais pouvoir vivre du système.’ Et ça c’est la faute au système justement, non? Oui, et c’est la faute au contexte dans lequel ce système a été placé. Qu’on le veuille ou non, le Martiniquais a un rapport au travail qui est particulier: man ké fè travay bétjé-a. Jusqu’à maintenant c’est une expression qui est généralement dite sans y réfléchir, mais qui est profonde de sens. Pour pouvoir subir les 400 ans d’esclavage sans aller prendre une corde pour se pendre, il fallait dévaloriser le travail qu’on faisait. Presque se dire ‘man ka rand missié an service, et si je veux je peux arrêter.’ Alors que c’était évidemment faux. Les gars étaient obligés de dévaloriser le travail pour pouvoir peutêtre réussir à se regarder dans la glace, ou tout simplement pouvoir s’endormir. Il y a quelques années, des statistiques disaient que 70 % des Martiniquais étaient persuadés que si le patron n’est pas Blanc, l’entreprise va se casser la gueule. Ce qui est d’une violence symbolique terrible. Ça fait froid dans le dos. Et beau- pas, ou très peu. Le RMI et le RSA, ce n’est pas parce qu’on a envie d’aider les gens. C’est pour que les intéressés puissent injecter de l’argent dans l’économie. Or, ça coûte plus cher que ce que ça rapporte. Le travail est surtout un groupement social et un lieu d’épanouissement. Soit il y aura une révolte personnelle, en se disant ‘je vaux mieux que ce genre de petits boulots’, et à ce moment-là les gens vont aller dans une logique propre à ce qu’ils ont envie de faire ; soit ils vont se sentir valorisés par le travail qu’ils vont faire, en se disant ‘voilà je suis inséré dans un groupe, on fait des choses.’ Je suis peut-être naïf, candide, en disant ça, « …je pense que tôt ou tard, il faudra expliquer aux gens que ce n’est pas possible de réussir à vivre sans rien faire. Vous devez vous inscrire dans un travail collectif. » coup de personnes sont les premiers acteurs du ralentissement du système. Si tu prends deux heures pour aller à la poste poster ton courrier et que ton entreprise ne fonctionne pas pendant ces deux heures – on ajoute à ça une heure et demie dans les embouteillages –, le travail effectif est bien moins conséquent… Et je pense que tôt ou tard, il faudra expliquer aux gens que ce n’est pas possible de réussir à vivre sans rien faire. Vous devez vous inscrire dans un travail collectif. Quitte à ce qu’on les oblige. Voilà, tu as tant d’allocations, ça sous-entend que tu me dois tant d’heures de travail. Des gazons à couper, des vieilles bâtisses à repeindre, plein de choses qui ne demandent pas de qualifications extraordinaires. Que justement on les valorise par le fait d’être insérés dans un groupe qui fait des choses. En fait tu en appelles à une série de révolutions individuelles? Oui, mais qui ne peut passer, tôt ou tard, que par un aspect législatif. On leur a laissé le choix pendant assez longtemps pour voir ça ne fonctionne Antilla 1455 - 12 Mai 2011 19 mais je suis sûr que c’est beaucoup plus viable que de laisser les gens dans une sorte de crasse intellectuelle, devant les séries télés que nos chaînes nous proposent. Des changements de majorité politique se sont produits ces derniers mois. Que t’inspirent les « plans » destinés à notre jeunesse? Sincèrement, ça fait un petit moment que je me suis un peu détourné de tout ça. Depuis cette histoire de 7374, où j’ai entendu une voiture passer qui disait aux gens ‘si vous voter pour le 74, on va vous retirer les allocations; on va finir comme Haïti’, je me suis dit que le niveau politique en Martinique est vraiment trop bas pour qu’on s’y intéresse. Je me suis dit qu’ils sont prêts à tout. Le but n’est même pas de dire aux gens la vérité; c’est “annou éséyé trapé an manda, an foss pour les prochaines élections”. Une vraie déception pour moi. (Fin de la première partie) Propos recueillis par Mike Irasque. n actualités Aux milles cœurs des Sports L’édifiante affaire d’un joueur de foot battu par un arbitre… P as d’arbitres de football officiant un match en Guadeloupe, les arbitres ont déposé le sifflet en solidarité avec leur collègue, Rollin Boisne Noc tabassé par des joueurs de l’Evolucas après qu’il ait frappé le capitaine de Petit-Bourg. L’assistant de cet arbitre agresseur a reçu un coup de chaise sur la tête au cours de la bagarre générale. Rollin Boisne Noc est connu en Martinique. Et cette affaire a des répercussions dans nos deux iles… L’Aiglon du Lamentin qui dispute la finale de la Ligue Antilles de football en Guadeloupe, ce samedi 14 mai, contre l’Etoile de Morne à l’Eau, a préparé le match en ayant à l’esprit un mouvement de grève des arbitres en solidarité avec l’un des leurs. Les lamentinois n’ont pas cependant apprécié l’arbitrage du guadeloupéen, Steeve Zabeau, le dimanche 1er mai au stade Pierre Aliker, même s’ils ont gagné aux tirs au but le RC Rivière-Pilote pourtant favori. Le directeur de jeu a expulsé l’un des atouts offensifs de l’Aiglon, l’haïtien Brunel Fucien. Une décision injustifiée pour l’Aiglon… L’arbitre guadeloupéen, Steeve Zabeau, est solidaire de son collègue, Rollin Boisne Noc qui observe 12 jours d’ITT pour avoir été battu par des joueurs de l’Evolucas. Il est à l’origine de ce triste pugilat pour avoir donné un violent coup de poing au capitaine de l’Evolucas, David Ohald, qui lui a lancé son maillot au visage. L’affaire fait grand bruit dans l’île sœur mais aussi en Martinique où le bras armé de la ligue de football, reste vigilante. La commission de discipline de la délégation régionale de rugby de Martinique, confrontée pourtant à des matches très chauds, a pour sa part moins de travail que celle de la ligue de football. Les placages à retardement, les coups portés dans les mêlées et touches au Robert, Trinité, Diamant font partie d’un match du championnat de rugby. Le ton monte quand le jeu se durcit, des bagarres éclatent mais les rugbymen des deux camps fraternisent au coup de sifflet final. Les vaincus forment une haie d’honneur pour applaudir les vainqueurs puis refont le match autour d’un verre. Dans le monde du football martiniquais où Samuel Perreau se bat avec sérieux pour que la discipline soit plus attractive, pas un trimestre sans que le référé central ne soit pris à partie, insulté lors d’un match. Plus le cham- pionnat approche de sa fin, plus les nerfs sont à fleur de peau. L’ancien arbitre de football, Claude Chadet qui traîne une blessure au front, en sait quelque chose pour avoir été battu au Marin. L’assistante femme arbitre, Marie-Line Minar, n’oubliera pas de sitôt le coup de poing que lui a donné le joueur du CS Bélimois, Édouard Sénéron, au stade Georges Gratiant dans le cadre de la rencontre de PHR CS Bélimois-US Marinoise. L’attaquant bélimois accusé d’avoir agressé physiquement Marie-Line Minar a écopé de six ans de suspension et 200 euros d’amende tandis que son club se voyait retirer 5 points. Un joueur du Santana, Claude Germé, se retrouve dans de sales draps pour avoir bousculé l’arbitre assistant, Jean-Claude Marie-Luce, et giflé l’arbitre Nazaire Loiseau lors de la rencontre Santana-Réal de Tartane le 17 avril. La commission régionale d’arbitrage et l’UNAF ont demandé à leurs membres de faire preuve de rigueur et d’être irréprochables sur un terrain de football. un arbitre de football frappe un joueur en plein match puis se fait lyncher Un arbitre de football assénant un violent coup de poing à un joueur, c’est un cas d’espèce. Il y a eu certes des scènes dignes d’un western comme à Cali en Colombie où un arbitre battu par des joueurs est revenu avec un fusil et a tiré dans le tas faisant deux morts. En France, un arbitre lynché au cours d’un match a reconnu l’un de ses agresseurs dans un supermarché de la banlieue parisienne et lui a infligé une correction. À Castelnaudary, un arbitre a frappé un dirigeant de club qui avait tenté de le bousculer. Un arbitre de football martiniquais, insulté par un supporter dans une boîte de nuit de Fort-de-France et non dans un stade, ne s’est pas laissé intimider et a failli en venir aux mains avec l’assaillant si les vigiles ne s’étaient pas interposés. L’incident survenu au stade de Vieux-Habitants en Guadeloupe, a marqué les esprits car, pour une fois, c’est un arbitre qui a porté un coup à un joueur en premier. Ce qui devrait être un banal match de la 19ème journée du championnat de Guadeloupe de division d’honneur s’est terminé par une bagarre générale avec des blessés conduits à l’Hôpital de BasseTerre et l’intervention des gendarmes en tenue de combat pour tenter de ramener le Antilla 1455 - 12 Mai 2011 20 calme dans le stade de Vieux-Habitants où il y avait près de 200 spectateurs. Rollin Boisné Noc qui est arbitre depuis 1988 est l’acteur principal de ce film d’action. Il a mis le feu aux poudres en expulsant un joueur de l’Evolucas, Bruno Miché, puis le capitaine David Ohald qui a refusé de lui donner le nom de l’un de ses coéquipiers averti dont le numéro était dissimulé derrière un chasuble. Rollin Boisne Noc avait donné un carton jaune à un joueur de l’Evolucas Manuel Rullé qui s’échauffait avec un ballon derrière le but. Le capitaine de l’Evolucas, expulsé, a refusé de quitter le terrain et a manifesté sa colère. David Ohald a fini par suivre les conseils de son entraîneur Laurent Sylvestre qui lui a demandé de se calmer et de regagner les vestiaires. On en serait resté là et ce match du championnat de division d’honneur aurait repris si le capitaine de l’Evolucas n’avait pas déposé son maillot sur l’épaule de l’arbitre pour certains ou le jeter sur l’arbitre Rollin Boisne Noc pour d’autres. David Ohald qui refuse de porter le chapeau dans cette affligeante affaire qui aura des suites judiciaires a déclaré qu’il a simplement dit à l’arbitre « Comme vous m’avez expulsé, je vous donne mon maillot ». Rolin Boisne Noc a vu rouge et a donné un violent coup de poing au capitaine de l’Evolucas David Ohald. David Ohald est certes tombé mais il n’y a pas eu de K.O. En se relevant, il n’a pu éviter une chaise balancée par l’un des assistants de l’arbitre à croire des supporters de l’Evolucas. L’arbitre Rollin Boisne Noc a reçu des coups de poings, de pieds de la part des joueurs déchaînés de l’Evolucas. Un véritable lynchage qui a nécessité son évacuation à l’hôpital de Basse-Terre. Rollin Boisne Noc qui souffre du thorax a un œil tuméfié et diverses contusions. Son assistant un certain Cabarrus a reçu un coup de chaise en plein visage. L’arbitre central du match JSVH-Evolucas qui se remet difficilement de son passage à tabac par les joueurs de l’Evolucas et le délégué de la ligue de football ont envoyé chacun un rapport qui est examiné par la commission régionale de l’arbitrage et celle de discipline. Les entraîneurs de division d’honneur qui craignent des partis pris… Le président de la ligue de football de Guadeloupe, Guy Roch, a demandé une enquête approfondie pour déterminer les responsabilités et veut des sanctions exemplaires. Le club hôte la JSVH est aussi dans le collimateur de la ligue de football pour n’avoir pas pris les dispositions en matière de sécurité pour éviter ce grave incident qui ternit le football guadeloupéen. L’arbitre agresseur-agressé Rollin Boisne Noc soutenu par ses collègues a porté plainte tout comme le capitaine de l’Evolucas David Ohald. Les arbitres de football solidaires de leur collègue Rollin Boisne Noc ont déposé le sifflet. Ils ont profité de cette affaire pour régler quelques comptes avec la ligue de football de Guadeloupe qui ne tient pas ses pro- Le triomphe antillo-guyanais du messes disent-ils. Un basket-ball martiniquais corps arbitral guadeloupéen qui en a assez Dominé à domicile lors du GuyMarGua réservé aux minimes des menaces, intimida- le basket-ball martiniquais suscitait des interrogations. On n’actions, provocations de cordait guère de chances aux représentants martiniquais à Cayenne toutes sortes à chaque dans le cadre du tournoi Antilles-Guyane séniors. L’USAC, dont la match depuis quelques participation était mise en cause pour un manque d’obligations enmois. Les arbitres gua- vers les jeunes, a fait taire ses détracteurs en gagnant avec la madeloupéens qui refusent nière le tournoi masculin. 2 victoires sur le New Star de d’être indispensables Guadeloupe 65 à 60 et l’ASC Tours de Guyane 66-48. Les saen terme d’équité ont léennes de l’Eclair ont remporté le titre antillo-guyanais en battant fait comme leurs ho- les guadeloupéennes de la MJCA [45 à 43] et Sinnamary de mologues de Marti- Guyane [58 à 37]. Michel Pommier, le président de la ligue de nique. Ces derniers basket contesté pour la gestion du dossier USAC, est heureux. remontés contre les in- L’USAC a répondu à ses attentes. Reste maintenant à la tutelle pajures des spectateurs et risienne à confirmer la présence de l’USAC aux finalités de Natioles comportements de nale 3. Luc Edon. p dirigeants, joueurs situation regrettable pour les entraîneurs avaient cessé de diriger des rencontres de de division d’honneur qui craignent des football lorsque Marie-Line Minar avait partis pris d’autant plus que le sprint final reçu un coup de poing du joueur bélimois est lancé pour désigner le champion, les Édouard Sénéron. Les matches de la équipes qui joueront la Ligue Antilles et 20ème journée du championnat de Guacelles reléguées. deloupe de division d’honneur ont été diLuc Edon. p rigés par des bénévoles tirés au sort. Une L’affaire des quotas de noirs: le talent la seule discrimination? C ’est un recruteur de Bordeaux habitué à parcourir les Antilles-Guyane à la recherche de talents qui le dit « La direction de mon club ne m’a jamais demandé de limiter le nombre de noirs. Ce qui m’intéresse c’est la qualité technique du joueur, son intelligence de jeu et ses capacités athlétiques. Quelle que soit sa couleur de peau. Rien d’autres » Bordeaux est connu pour avoir un centre de formation ou tout critère à connotation ethnique est exclu. Ses équipes de jeunes sont constituées de beaucoup d’Africains, d’Arabes et d’Antillais. P as mal de joueurs d’origine africaine composent les clubs huppés de Ligue 1 comme Marseille, Lille, Rennes, Montpellier, Bordeaux etc. D’Aulas à Dassier en passant par Nicollin et autres Triaud, la couleur de peau ne leur pose aucun problème. Le président d’une équipe de l’élite française de football n’a aucun état d’âme à présenter une équipe 100 % noire à condition que les joueurs soient bons et forts pour gagner les compétitions. En basketball, le tempo est le même. On cherche avant tout les meilleurs. Deux recruteurs professionnels de basket-ball mandatés par Villeurbanne et Cholet ont tenu à assister au dernier Guymargua réservé aux minimes. Ils étaient venus détecter des noirs, chabens et autres costauds bons scoreurs qui apporteront une plus-value aux effectifs déjà en place. Quel que soit le centre de formation de l’hexagone chargé de former la future élite de football, de basket-ball, de handball en France connue pour son passé colonial, le problème des quotas des noirs n’existe pas. L’idée d’imposer 30 % de noirs ou moins paraît impensable. « Dans chaque centre de formation, on recrute comme on veut » estime un connaisseur du milieu reconverti dans l’immobilier en Martinique. En fait, le talent compte. Les places sont cependant chères. Et les recalés nombreux. En Martinique, des footballeurs passés par les centres de formation de France ou le National sont revenus au pays. Ils n’ont pu faire carrière au sein de l’élite car les clubs qui voulaient les recruter avaient mieux qu’eux. On peut citer Livaye Aliker (Aiglon), Wilfried Thallien (ex Racing) Manuel Mencé (RCRP). Deux joueurs indiscutables de la sélection de Martinique Steeve Gustan (Club Franciscain), Johan Deluge (Émulation) ont multiplié sans succès les essais avec des clubs de l’hexagone. Le meilleur buteur du championnat de division d’honneur Kévin Parsemain courtisé un moment par Fréjus club de National n’a toujours pas décroché un contrat pro. À en croire plusieurs voix autorisées, les recruteurs des clubs professionnels ne sont pas intéressés par le championnat de division d’honneur. Aucun d’entre eux ne fait son marché dans cette compétition. Un technicien de Lens est catégorique : le niveau du championnat de division d’honneur est Antilla 1455 - 12 Mai 2011 21 bas. Et de me faire remarquer que le représentant martiniquais en coupe de France se fait battre régulièrement par un club de CFA à domicile. Un informateur de Lyon en poste en Martinique m’a avoué avoir du mal à proposer des joueurs confirmés à des clubs rhodaniens. Tous manquent dit-il de culture tactique. Et de me démontrer que la sélection de Martinique n’a aucune chance de se qualifier pour la Gold Cup si elle n’est pas renforcée par de bons professionnels. Reste la question du racisme et la problématique de trop de noirs ou de blancs dans une équipe, elle sera toujours posée. Le club de rugby du Diamant a une ossature très blanche. Ses dirigeants ne peuvent pas être taxés de baigner dans du communautarisme et de pratiquer de l’apartheid. Les cadres techniques métros font tout pour que des Martiniquais du Diamant pratiquent le rugby. Au Robert, métros et noirs martiniquais s’entendent à merveille au sein de l’équipe championne de Martinique de rugby. L’entraîneur Bolo Litadier n’a aucun souci à verser dans la diversité en titularisant un blanc de l’hexagone meilleur qu’un nègre local ou chaben. Samuel Perreau président de la ligue de football avait lancé l’idée de joueurs haïtiens pouvant porter les couleurs de la sélection de Martinique au nom du règlement de la coupe des régions, il a eu droit à un lynchage sur le NET. De nombreux footeux martiniquais ne voulaient pas de footballeurs haïtiens en sélection alors qu’ils adulent les rois du compas. La discrimination, il y a à dire et à redire mais le problème de fond est avant tout pour certains le talent. Luc Edon. n actualités n Mi lang Kréyol la… KRÉYOLAD 368/Hebdo1455 de JID Bel poveb kréyol 152 de Jid “Nonm ka di san fè, Bondié ka di san fè”. mové tan SOS URGENCES SAMU : 15 POMPIERS : 18 POLICE : 17 URGENCE EUROPEENNE : 112 S.O.S. MEDECIN : 0596.63.33.33 T oupandan yonndé moun té ka désann Pigeon Island adan Festival Jazz Sent-Lisi, Matinik, té konnet an katastrof pabò Moutte. Lawout jis koupé. Tjenz fanmiy oblijé kité kay-yo pas ni an ranfalman téren ki fet é jik ni an tanp évanjélis ka mènasé désgrenngolé. Asiparé, lé zenjénié té ké di i ka glisé dis santimet pa jou. Ni sa ki ja pati, pas yo sav kapon viv lontan. Mé ni anlo ki fini konstui é yo poko menm fini péyé kay-la. La yo ké alé ? Sé an véritab dram, pas menmsi ni adan ki asiré, si gouvelman pa désidé sé katastrof natirel, yo ké ped sadin épi karang. Mové tan-an ladjé bon dlo anlè nou an tan karenm-tala. Misié limè Foyal jik di karenm-tala pa gra selman mé i ja kité obez ka alé. Erezdibonnè Prézidan la Répiblik kòm chonjé zanset-nou ki té anba jouk lesklavaj. Adan « Jardin du Luxembourg » gouvelman mété an plak pou chonjé-yo. Sa ka fet an menm tan yo ka di ni trop neg an étjip Lafrans. Ni moun ki mandé poutji sé pa an jou férié. (Asiré sé pa travayè). Sé pa pou yo chonjé (yo pa bizwen sa) mé pou yo rété bò kay-yo oben alé bò lanmè. Ni dot ki di fok lékol-la okontrè fè tianmay-nou sav ki ja ni dizan Lalwa Taubira té voté pou nou chonjé lé zabolision. Adan tout lo polémik-tala man ka mandé es sé pa pousa an gro tronb-dlo fet asou lanmè ? Erezdibonnè i pa fè pies déga. Menmsi soley ka déviré pianm pianm, nou toujou la bien doubout pou konnet listwa-nou. Kontel sa ki pasé Senpiè oben Préchè. Tout bagay ka chanjé, anni gadé lopital Lanmanten ka chayé pou alé Mango Vulcin. Atjelman pou monté Moutte fok chanjé chimen. Akondi pawol-la : lè ou pé pa travèsé lariviè fok rondi’y ! Jid Antilla 1455 - 12 Mai 2011 22 CENTRE ANTI POISON : 0596.75.15.75 CENTRE HOSPITALIER : 0596.55.21.50 AMBULANCE 24/24 H : 0596.63.22.22 CLINIQUE : 0596.71.22.22 DEPANNAGES AUTOMOBILES : 0596.70.18.88 REMORQUAGE 24/24 H : 0596.70.18.88 BATEAU : 0596.66.10.00 ELECTROMENAGERS : 0596.51.81.00 T.V. HI-FI VIDEO : 0596.51.81.11 ELECTRICITE : 0596.66.10.00 CLIMATISATION . 0596.52.24.25 CLIM AUTO : 0596.51.50.15 PLOMBERIE : 0596.66.10.00 SOS PISCINE : 0596.77.62.39 LOCATIONS VOITURES : 0596.51.22.88 Le regard de Gérard DORWLING-CARTER Ben Laden Tué : Que Va-T-IL se PasseR ? O ussama Ben Laden, l'ennemi public numéro un des États-Unis et des pays alliés a été tué un dimanche au Pakistan à l’occasion d'un raid d’un corps délite de l'armée américaine sur la ville d'Abbottabad, non loin de la capitale Islamabad. Ben Laden se cachait dans une sorte de mini-forteresse coupée du monde extérieur, près d'une base militaire pakistanaise, alors qu’on aurait pu le croire terré dans les grottes de Tora Bora, à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan. Oussama Ben Laden (Prise sur le NET) La figure du Yéménite disent les spécialistes du terrorisme appartenait depuis longtemps déjà au passé, ses imprécations n'effrayant pas vraiment. La plupart des spécialistes le considérant plus comme un terroriste devenu emblématique, efficace pour médiatiser Al-Qaïda. C’est l’occasion de rappeler qu’Oussama Ben-Laden, l’homme d’affaires, après avoir été promu par l'Arabie saoudite et la CIA dans la lutte contre l'Armée rouge en Afghanistan, n'a jamais été le cerveau d'Al-Qaïda. Ce rôle en fait revient à Aman al-Zawahiri, médecin égyptien sexagénaire, homme fort de la Gama'a al-Islamiyya égyptienne, un groupe fondé par les Frères musulmans, qui a rencontré Oussama Ben Laden en Afghanistan et fondé avec lui l'organisation Al-Qaïda. Sa tête est toujours mise à prix pour 25 millions de dollars. Mort ou vivant, ce rôle d’image em- blématique de Ben Laden auprès des peuples ennemis des États-Unis continuera. Comme celle du Che pour la révolution cubaine ! Car si l’Al-Qaïda de septembre 2001 lors de l'organisation des attentats contre les tours de New York et le Pentagone est depuis longtemps terminée, sa possibilité de frappe quasiment nulle, depuis dix ans d’autres groupes, au Yémen (Aqpa - Al-Qaïda dans la péninsule arabique) et dans le Sahel (Aqmi - Al-Qaïda au Maghreb islamique), qui sont en réalité des groupes d’action terroriste ont leur propre logique et n'obéissent qu'à leurs propres chefs, sont apparus. Mais la mort de Ben Laden, est symboliquement importante : celle du martyr qui va susciter des vocations terroristes de par le monde. Il est aussi vrai que par certains choix, les Américains semblent tout faire pour créer une telle situation : Tout d’abord en décidant de ne pas diffuser de photographies de la dépouille d'Oussama Ben Laden, au motif qu’elles pourraient « déclencher des violences, menacer la sécurité des États-Unis et devenir un instrument de propagande islamiste », mais surtout en estimant que la seule parole du président américain suffisait pour convaincre le reste du monde de la mort du terroriste… Aussi en fournissant des informations truffées d’imprécisions sur le déroulement de l’assaut contre Oussama Ben Laden, puis l’administration a décidé d’adopter le silence radio le plus total. Autre point qui demande approfondissement, avant de quitter la résidence d'Abbottabad, le commando américain a pris la précaution d’emporter tout ce qui pouvait fournir des informations, soit a-t-on su, une dizaine d'ordinateurs et disques durs et une centaine de CD, DVD et clés USB. Toute la question est de savoir si le résultat du travail constitué par le groupe de travail ad hoc constitué par la CIA sera fourni aux Antilla 1455 - 12 Mai 2011 23 États intéressés. Face à cette façon très « américaine » de faire, le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay a demandé la "divulgation complète des faits précis" sur les circonstances dans lesquelles le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, a été tué. Et sur la façon dont les choses se sont passées, là aussi elle estime que tout le monde doit être informé. Au-delà de la question de la nondiffusion de photos reste le problème que pose l’immersion de la dépouille de cet homme en haute mer, en dépit des principes fondamentaux de sa foi religieuse, il aurait dû avoir été enterré sur le côté droit, la tête vers La Mecque. Il y a aussi l’aspect tout à fait étrange de cette histoire, celle d’un homme ennemi mondial numéro 1, traqué par la presque totalité des nations, à une époque où les systèmes d’espionnage par satellite permettent de localiser le moindre battement de cil d’une personne et dont la tête était mise à prix (le FBI offrait 25 millions de dollars pour tout renseignement), qui a pu tenir tête ainsi, durant dix années, au géant américain. Ainsi doit-on conclure qu’Oussama Ben Laden portait le titre justifié d’ennemi mondial numéro 1, en tant que super-terroriste. Sinon, cette affaire ne serait qu’une farce et on l’aurait laissé faire pour mieux mailler le terrorisme international et l’anéantir plus efficacement. Autre hypothèse l’affaire Ben Laden pourrait être une vaste imposture – sanglante – des États-Unis pour justifier leur impérialisme… Alors là nous éprouvons une immense gêne, que cela soit Barak Hussein Obama qui soit à la tête de ce complot sordide. Gérard Dorwling-Carter. n actualités Mémoire et histoire de l’esclavage Intervention de mme marie-Luce PenChaRd ministre chargée de l’Outre-mer Je suis très heureuse de vous accueillir au ministère de l’outre-mer, avec Françoise Verges, présidente du comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, ainsi que l’ensemble du CPMHE dont je salue les membres. Nous vous avons invités pour vous présenter la journée nationale des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions, fixée à la date du 10 mai depuis un décret de 2006, en référence au vote à l’unanimité par le Sénat de la loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite négrière et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. Le Sénat devient désormais le lieu de mémoire de cette journée du 10 mai. Cette journée a pour ambition de rassembler les français autour de la compréhension de leur passé et en l’honneur de tous les combattants pour l’abolition de l’esclavage. J’insiste sur l’importance de cette commémoration qui participe à la cohésion de la nation française autour de sa mémoire partagée. Elle revêt cette année une double importance : - Elle s’inscrit dans l’année des outremer. A cet égard, cette journée prend une toute autre dimension : cette cérémonie sera présidée, comme en 2008, par le Président de la République, qui dévoilera cette année une stèle rendant hommage à la fois aux abolitionnistes mais aussi aux victimes de l’esclavage qui par leurs luttes, ont participé au fondement de notre République et à l’affirmation de la dignité humaine. Je félicite à ce titre Françoise Verges et le comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, et Serge Romana, qui ont très largement contribué à cette commémoration qui s’inscrit sur ces différents volets. - 2011 est par ailleurs l’année du dixième anniversaire de la loi du 21 mai 2001 reconnaissant la traite négrière et l’esclavage comme crime contre l’humanité, qui a permis à la France d’engager un travail de mémoire décisif. Je laisserai le soin à Françoise Verges de vous en dresser un premier bilan. Le même jour, chaque département commémorera aussi cette journée nationale, au cours de laquelle seront présentés des évènements organisés par des associations, des institutions culturelles ou des actions pé d agogiques des écoles. C’est dans ce cadre que je M-Luce PENCHARD me rendrai à (ADV) Lyon le 10 mai après-midi pour des manifestations organisées par le préfet du Rhône. Avant de vous laisser en compagnie de Françoise Vergès, je souhaiterais saluer l’action déterminée du comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage dans son combat inlassable pour faire comprendre et faire partager le combat des esclaves qui ont tant contribué à donner à la France sa dimension des droits de l’homme, afin que leur souvenir trouve toute sa place dans l’histoire de notre pays. Je vous remercie de votre attention. le 04 mai 2011. n Le sénaT se mOBILIse POuR Les FILIÈRes aGRICOLes des dOm Le 3 mai, le Sénat a adopté à l’unanimité une résolution européenne, déposée par les sénateurs Serge LARCHER (Martinique - SOC) et Éric DOLIGÉ (Loiret - UMP), respectivement président et rapporteur du Comité de suivi de la mission commune d’information sur la situation des DOM de 2009, pour demander compensation du préjudice auquel l’accord de Genève de 2009 sur la banane et ceux de mars 2010 conclus entre l’Union européenne et l’Amérique centrale d’une part, la Colombie et le Pérou, d’autre part, exposent l’agriculture en outre-mer. La résolution demande également l’inclusion de mécanismes de sauvegarde opérationnels et la réalisation systématique, par la Commission européenne, d’études d’impact avant la conclusion d’accords commerciaux mais aussi au cours de leur mise en œuvre. En échange d’un meilleur accès essentiellement pour ses produits industriels et ses vins et spiritueux, l’Union européenne a accordé aux deux États andins une amélioration de leur potentiel d’exportation de bananes, de sucre, de rhum et d’autres produits comme ceux de la pêche, qui menace le cœur des économies ultramarines. En effet, la banane représente 57 % de la production agricole en Martinique et la canne à sucre 20,3 % de la production agricole en Guadeloupe. Le commerce extérieur des DOM est lui aussi étroitement dépendant de ces produits : ainsi, pour La Réunion, le sucre représente 38,5 % des exportations en valeur. Comme l’a déclaré M. Serge LARCHER, « il nous faut sauvegarder l’essentiel : les dizaines de milliers d’emplois qui sont en jeu derrière ces pourcentages ». Le 24 septembre 2010, la Commission européenne a proposé un règlement portant mesures spécifiques dans le domaine de l’agriculture en faveur des régions ultrapériphériques (RUP) qui aménage le régime existant appelé « POSEI » (Programmes d’Options Spécifiques à l’Éloignement et l’Insularité), déjà en place depuis près de 20 ans. Or, ce texte ne tient pas compte, selon Éric DOLIGÉ, de « l’impact potentiellement Antilla 1455 - 12 Mai 2011 24 dévastateur sur l’agriculture des RUP » de ces récents accords commerciaux. La France estime à 40 millions d’euros par an le besoin de compensation de pertes de revenu et de restructuration pour la filière ; or, la Commission européenne n’envisage aujourd’hui qu’une compensation de 4 millions d’euros, soit dix fois moins ! La résolution adoptée par le Sénat pourra être invoquée par le Gouvernement français pour obtenir meilleure compensation et rappeler à nos partenaires que la France n’entend pas renoncer à son agriculture, ni à son modèle social dans l’économie mondialisée. M. Bruno LE MAIRE, ministre de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire, a salué son adoption, estimant en séance publique que cette résolution du Sénat arrivait « à point nommé ». Contact : Ali Si-Mohamed – 01 42 34 25 11 mailto : [email protected] - Paris, le 4 mai 2011 - n Débat sur le sport en sport aussi : le nécessaire débriefing Par Paul GABOURG E t boudoum ! Chacun s’était jusque-là contenté du consensus marchand sur les termes de l’échange : le sportif contre le potentiel « performances » récupérable. Jusqu’à ces jours derniers ce consensus-là faisait les affaires des parties. Ceux qui ont passé leur vie à pommader les dispositions généreuses de la France éternelle commencent à en prendre pour leur grade. Et c’est là une saine opération de débriefing, qui débouchera tôt ou tard sur l’identification et la définition politique de nos liens avec la France et les Français. Cela peut partir de trois fois rien. Les Martiniquais se souviendront facilement de la polémique qui a opposé il y a quelque vingt ans des instances sportives de ce pays, s’agissant de la qualification en termes d’explosion de joie pour les vainqueurs d’un match de football, à l’occasion d’enlacements et d’embrassades furieusement équivoques de joueurs se roulant sur le terrain « comme on fait en métropole », soulignaient des observateurs. Pas très loin de nous, il y a quelque temps, le gouvernement costa-ricien avait opposé son niet au débarquement d’une cargaison de makoum sur son sol, préférant renoncer à la manne touristique que de faire un accueil feuille de vigne à ces bougres-là. Il ne s’agissait pas d’interdire l’expression de la sexualité de ces braves gens, mais plus prosaïquement de prévenir toute tentative d’organiser des rencontres susceptibles de faciliter l’expansion de MST et autres inconvénients concurrents. Revenons aux pratiques de nos régions. Dans ce petit pays nôtre où on a vu avec quelle facilité des marchands venus d’ailleurs ont convaincu nos grandmères, mères et épouses de faire l’acquisition de couvertures chauffantes pour l’hiver dans les années 50-60, on ne doit point s’étonner de la modernisation des techniques de recrutement avec l’aide de la détresse économique bien gérée. Jusqu’au jour où nous apprenons la nouvelle tendance à travers une remarque exaspérée : « quant même, quant même, il faut mettre un terme à cette surreprésentation de blacks dans nos blanches institutions, quant même Vous appréciez Antilla depuis longtemps… Alors, faites lire Antilla autour de vous… Antilla 1455 - 12 Mai 2011 25 quant même ! ». En dépit de tout cela, nos compatriotes du pays Martinique n’ont toujours pas fait la moindre révolution cérébrale malgré les exemples que nous avons mis en orbite au niveau mondial. Ou alors, expliquez-moi comment il est possible de qualifier un club sportif de chez nous La Gauloise ? Si ce n’est pas mortel, c’est tout de même singulièrement cocasse quand vous entendez le mot suivant d’un participant à un colloque universitaire qui n’a pas hésité à nous définir comme étant « les petits hommes verts de la Caraïbe ». Petits… et verts, nanisme et curiosité géopolitique. C’est dire combien il demeure vital que notre pays consolide sa culture spécifique et demeure constamment vigilant pour assurer les bases de sa projection autonome dans l’avenir, la première marche de cette projection étant naturellement la Caraïbe. Et dans la Caraïbe, y compris sportive, la connaissance impérative de quatre langues : Anglais, Espagnol, Portugais, Créole pour assurer notre développement endogène en toute intelligence, étant entendu que la langue française nous assure le lien avec la France et les Français. n actualités DOM/TOM La mort de Bernard stasi, bref ministre des dOm Par Yves-Léopold Monthieux B ernard Stasi vient de décéder. Il faisait partie des trois jeunes loups de la majorité dénommés les 3 « S » au début des années 1970, qui, directement ou non, ont eu un rapport avec les DOM : Olivier Stirn (RPR), Jean-Pierre Soisson (UDF) et Bernard Stasi, lui-même (Centriste). Il a été le premier à être nommé ministre, un bref ministre des DOM, en 1973. En effet, il y demeurera moins d’un an, ses idées avancées ayant déplu au gouvernement de Pierre Messmer qui avait été, lui, ministre d’Etat de l’outremer deux ans plus tôt. Olivier Stirn, le second « S », sera plus tard, lui aussi, ministre des DOM. C’est sous l’exercice de ce dernier que les H’mongs seront introduits en Guyane. On se rappelle qu’Aimé Césaire s’y était opposé au cours de son discours à l’Assemblée nationale du 13 novembre 1975. C’est ce jour-là qu’il avait évoqué le « génocide par substitution » et jamais, comme on le laisse volontiers accroire, pour évoquer le Bumidom. Il est vrai que le chiffre de 30.000 H’mongs avait été prononcé. En réalité ils furent moins de 2000. Aujourd’hui les H’mongs sont fêtés par la population guyanaise unanime, dont ils font désormais partie intégrante, et leur réputation dépasse les frontières du département. En effet, trente-cinq ans plus tard, leur installation en Guyane apparaît comme un succès tant par les progrès qu’ils ont apportés au développement de l’agriculture guyanaise que par la qualité des rapports noués avec la population. Bernard Stasi (Sur le Net) Avec le centre spatial de Kourou, ils font partie des facteurs allogènes du décollage de la Guyane. On aimerait bien avoir l’avis des sociologues et des politiques sur une opération qui avait été en son temps désavouée par toute la gauche. Notons que le troisième « S », Jean-Pierre Soisson, ancien minis- tre de Giscard d’Estaing, fut la première grosse « prise » de la gauche après 1981. On lui a reproché de s’être fait réélire, grâce aux voix du Front national, alors qu’il était ministre de François Mitterrand, au poste de Président du conseil régional de Bourgogne. En ces temps de montée en force du parti d’extrême-droite on se rappelle que ce soutien du FN ne fut pas désavoué par le PS. N’était-ce pas, après l’accueil fait par la gauche à ce parti à l’assemblée nationale en 1986, une nouvelle pierre apportée à l’essor de ce mouvement qui conduit à ce bal des hypocrites auquel on assiste aujourd’hui ? Homme ouvert mais non obnubilé par des postes ministériels, Bernard Stasi fut le seul des trois à ne pas se compromettre dans des ralliements politiciens de circonstance. D’où peut-être sa nomination consensuelle en qualité de médiateur de la République. le 04 mai 2011. n RLDM RADYO LÉVÉ DOUBOUT MATINIK sèl radyo ki kantékant épi pèp Matinik 90.8 FM • 97.5 FM • 91.0 FM Tél.: 0596628899 - Fax: 0596628990 Antilla 1455 - 12 Mai 2011 26 Social. Pour les 5300… nOn aux emplois-kleenex OuI à la dignité et au respect L e Collectif pour l’emploi des 5300 – contre la précarité et l’exclusion est de nouveau mobilisé résolument une fois de plus depuis mars, car de nouvelles menaces pèsent sur les personnes en contrat aidé CUICAE. C’est notre mobilisation qui a permis en novembre 2010 de revenir sur l’arrêt brusque et sans préavis des contrats aidés, qui rejetait dans la précarité des salarié-es, pour la grande majorité de jeunes femmes seules en charge de leurs jeunes enfants, mettait en péril des associations obligées de faire appel à ces contrats, faute de financements suffisants et pérennes, et menaçait toute la population qu’elles ont en charge : personnes fragilisées en situation de handicap, de violences, de difficultés, enfants, jeunes, élèves à encadrer… etc Aujourd’hui de nouvelles interruptions de contrats se font, malgré des promesses ministérielles : - on veut revenir au niveau de 2009 (4 300 contrats alors qu’en 2010 il y en a eu 5 300) - on veut nous faire croire qu’en 6 mois une personne en situation d’exclusion sera réinsérée, formée, opérationnelle, prête à revenir sur le marché de l’emploi, si difficile en ce moment - on nous dit « que si c’est terminé en mars, ils n’ont qu’à attendre et revenir en septembre »… comme des marionnettes qu’on jette à la poubelle et qu’on ramasse après - on refuse de comprendre qu’on ne peut mettre en face d’un public en difficulté ou un jeune à encadrer une personne différente tous les 6 mois Ce gouvernement, fidèle à ses principes, est dans un traitement aveugle et uniquement financier de cette mesure, au lieu de voir la réalité de chez nous, sans aucune véritable politique de l'emploi. Il mène sa politique de « 2 poids 2 mesures » : - d’un côté, il étrangle les associations, leur refuse les moyens de fonctionner pour remplir à sa place ses missions d’intérêt public et social, - de l’autre, il fait des cadeaux au privé, leur permettant d’utiliser le système des emplois aidés. Cela permet à certains patrons de développer et d’organiser la précarisation des emplois, en détruisant les emplois durables, afin d’avoir des salarié-es à prix réduit, avec des salaires de misère, qui doivent se taire par peur de perdre du non-renouvellement de leur maigre emploi. Il profite de la détresse humaine, de la pénurie des emplois, de la souffrance des salarié-es. Pour nous, s’il vaut mieux, dans l’état actuel de la situation, avoir un emploi aidé plutôt que de ne rien avoir, c’est l’emploi de droit commun qui est la meilleure façon pour des personnes de se réaliser, de se projeter dans l’avenir, tant professionnel que personnel, d’envisager une vie stable et digne. La lutte du Collectif est donc celle de toutes celles et tous ceux qui se battent, dans tous les secteurs, contre la précarité et l’exclusion. Voilà pourquoi nous devons rester déterminé-es. Nous voulons le respect et la dignité ! Nous voulons des emplois durables ! Nous voulons la reconnaissance des associations d'utilité publique et sociale, Nous voulons le respect des publics en difficulté et des jeunes ! L'expérience nous montre que seule une participation déterminée et massive nous permettra d'avancer sur notre ac- tion contre la précarisation encore plus grande des milliers de femmes et d'hommes en contrat aidé, dans l'angoisse du renouvellement de leur contrat. Voici pourquoi le Collectif pour l'Emploi des 5 300 - contre la précarité et l'exclusion vous a appellés à une mobilisation conséquente lors du rendezvous du 10 mai. Contact : UFM - 17 rue Lamartine – 97200 FORT-DE-FRANCE – Tél. : 05.96.71.26.26 - Fax. : 05.96.63.65.19 Web : www.unionfemmesmartinique.com – E-mail : [email protected] n La sPam et l'aGPam vous invitent Claude MARIE-LOUISE, Président de l’AGPAM (Association de Gestion et de Protection des Animaux de la Martinique) et Véronique ALEXANDRE BEROARD, Présidente de la SPA Martinique (Société Protectrice des Animaux de la Martinique) vous invitent cordialement à participer au colloque Des îles, des animaux et des hommes, de « mach ! »* vers le respect, le Vendredi 13 mai 2011à 8H30 précises à la Caisse régionale du Crédit Agicole Place d’Armes au Lamentin. Contacts : Françoise ROSE-ROSETTE 06 96 32 28 00 [email protected] Patricia LOWENSKI - 0696 23 59 67 *Interjection visant à repousser un chien COMMISSION PERMANENTE du Conseil de la Culture, de l'Éducation et de l'Environnement (renouvellement du 12 AVRIL 2011) Président : Gérard LACOM Vice-Présidents : Claude PETIT Georges SERVIER Louis YANG-TING Justin DANIEL Membres : Jean-Luc EGA Evelyne PRIVAT-LAVOL Christian BOUTANT Antilla 1455 - 12 Mai 2011 27 André GERCE Edouard CHEMIN Jean-Georges VOISIN Contact : CONSEIL DE LA CULTURE DE L’EDUCATION ET DE L’ENVIRONNEMENT DE LA MARTINIQUE Hôtel de Région – Plateau Roy Cluny – Rue Gaston Deferre – 97200 Fort de France Tél. : 05 96 59 64 79 – 05 96 59 80 59 / Télécopie : 05 59 63 21 / e-mail : [email protected] actualités Points de vues supplique contre la mémoire sélective Par Jacky ESPARTERO, Membre de FAIRE GAGNER SAINT-PIERRE et Membre du Parti Régionaliste Martiniquais T ous les ans, Médias, Responsables politiques de tous bords, Intellectuels et Historiens s'agitent à l'approche de la commémoration du 22 mai, date anniversaire de l'abolition de l'esclavage. Dans cette effervescence, tout à fait justifiée et compréhensible, certains, à travers divers rassemblements et prises de parole, s'efforcent d'expliquer dignement, et de façon pédagogique notre douloureux passé ; d'autres, que je qualifierais d'opportunistes nostalgiques nous ressassent leurs sempiternelles discours haineux, porteurs de rancœur ; je veux parler des concepteurs du ''convoi pour la réparation''. Mais, à se demander, pourquoi et comment, ceux-là mêmes, revendicateurs du respect du Devoir de mémoire et du droit à la réparation se trouvent brutalement frappés d’amnésie et de cécité, au point d'oublier, et pour les plus atteints, de nier l'existence du 8 mai, jour anniversaire de la commémoration de la catastrophe de 1902 à Saint-Pierre ? A tous ceux là, et sans vouloir m’ériger en Historien fouettard, donneur de leçons, je leur dis avec modestie, que « Devoir de mémoire, Convoi pour la Réparation et autres manifestations célébrés le 22 mai, ne doivent pas nous faire oublier que le 8 Mai 1902, Saint-Pierre, Capitale de la Martinique était rayée de la carte avec tous ses habitants, d'origines et de couleurs diverses ». Si le reste de la Martinique pleurait, c'étaient la Caraïbe, et une partie de ce monde qui souffraient ; car Saint-Pierre était mondialement connue et reconnue. Aujourd'hui, il est difficilement acceptable, et cela est ressenti par tous les Pierrotins comme une violence, de constater que chaque année, ce 8 mai, date anniversaire de cette tragédie, se passe dans l'indifférence générale voire le mépris le plus complaisant. D’ailleurs, 2011 n’échappant pas à la règle, Alfred MARIE-JEANNE et Raphaël MARTINE, tous deux en grande détresse, en ont profité, de façon méprisante pour les disparus de 1902 et indigne pour les Martiniquais, pour exploiter une cérémonie du souvenir dont l’objet principal et unique est le respect de l’hommage rendu aux disparus de la catastrophe du 8 mai 1902. Dans un discours inventaire, Alfred MARIE-JEANNE a voulu régler ses comptes avec Serge LETCHIMY ; ce n’était ni le jour, ni le lieu pour le faire. Raphaël MARTINE, quant à lui, n’a toujours pas compris qu’il était le Maire de tous les Pierrotins, et non celui d’un clan. A tous nos élus, aux médias et autres forces vives de ce pays, au Peuple Martiniquais fiers de son histoire, revendicateurs inlassables, je dis qu'il est encore temps de faire taire cet assourdissant oubli. A mes compatriotes les plus revendicateurs, et qui n'hésitent pas à s'autoproclamer, l'instant d'une commémoration, gardiens de notre mémoire collective, je leur dis que si le respect du Devoir de Mémoire si souvent rappelé haut, fort, et porté même par certains au fronton de leur mairie n'était pas expurgé et exploité honteusement, ce Devoir de mémoire prendrait dès lors, légitimement toute sa place. n Le snes et le lycée schœlcher J eudi 5 mai, le Président de la Région, Serge Letchimy, est venu au lycée Schœlcher présenter à la communauté scolaire le projet de reconstruction du lycée, le projet de lycée transit et répondre aux questions des présents qu’ils soient parents, élèves, personnels ou représentants syndicaux. D’ores et déjà, et contrairement à certains esprits chagrins qui ont une mémoire particulièrement courte, le nouveau projet — tel qu’il nous a été présenté — est une réussite architecturale indiscutable comparée à la barre de l’ancien projet. Alors que ce dernier tentait de raser l’existant pour en faire un ouvrage sans âme et sans intérêt architectural, le projet de l’équipe de Serge Letchimy donne envie de soutenir, et d’en voir l’achèvement rapide, puisqu’il représente une sorte d’écriture architec- turale à plusieurs mains qui, en s’enracinant dans notre passé en conservant l’entrée de l’actuel lycée, progressivement, à mesure que l’on s’avance, autorise une modernité de bon aloi. Quant au projet de lycée de transit, il nous permet de proposer à toute la communauté scolaire actuelle du lycée Schœlcher de se retrouver dans des locaux sécurisés, protégés contre les risques sismiques, totalement rénovés pour recevoir une population scolaire en disposant des salles adéquates. L’ensemble de l’opération est en soit déjà une prouesse tant par les défis relevés, que par la rapidité de la réponse apportée à ces défis. Il restera évidemment des inquiétudes à mesure que la réalisation concrète avancera, mais d’ores et déjà, nous pouvons mesurer le chemin parcouru puisqu’en septembre 2009 l’ancienne Région demandait l’éparpillement de notre population lyAntilla 1455 - 12 Mai 2011 28 Le Lycée Schœlcher (LL) céenne sur l’ensemble des établissements de la Martinique, comme on éparpille les cendres d’un défunt. L’ancien Président de Région, dans une colère de tyran contrarié, déclarait que le lycée Schœlcher ne serait plus ni reconstruit, ni rénové. Aujourd’hui, il renaît et gageons que toute sa communauté œuvrera, comme le SNES, pour qu’il retrouve sa place symbolique au cœur de notre île. Il nous permettra alors, réconciliés avec nousmêmes, et forts de cette conscience, d’affronter l’avenir avec détermination, ouverts au Tout Monde et à l’Océan cher à Césaire laminaire. n A propos des « discriminations »… Le sport : une arme à double tranchant pour les Blacks-Beurs Par Yves-Léopold Monthieux dans les domaines judiciaire et administratif. Elle peut également avoir un effet ghetto que traduisent des sorties du type : « lorsque vous êtes Noir vous courez plus vite, lorsque vous êtes Noir vous êtes moins intelligent », formule qui rappelle la phrase de Senghor : « l’émotion est nègre comme la raison est hellène ». Dès lors, l’opinion n’est pas loin de considérer les athlètes noirs comme des chevaux de course ou des amuseurs qu’il convient de confiner aux seules activités ludiques. L a capacité des hommes à tomber des nues semble inépuisable. Elle se vérifie même devant l’évidence. Il faut être terriblement naïf pour imaginer que la présence, en nombre, de Noirs en Equipe de France pourrait ne pas susciter d’interrogations à tous les niveaux de la société française, et même à l’étranger. Il est peu de secteurs d’activités où en grattant un peu on ne retrouve pas des comportements ou des faits de racisme. Or le foot-ball regroupe un échantillon assez significatif de la société française. De purs esprits avaient considéré non sans légèreté la performance mondiale de 1998 et l’adhésion des Français à leur équipe black-blanc-beur comme la défaite du racisme. C’est comme si les foules attirées aux USA par les athlètes noirs de la boxe ou du basket-ball n’étaient mus que par des sentiments vertueux. Reste que la domination des Noirs dans le sport français de haut niveau m’a toujours paru à double tranchant. Il facilite l’intégration des jeunes, leur permet de s’élever dans la hiérarchie sociale et même de devenir des stars. Mais c’est une goutte d’eau dans la mare. L’absence des Noirs est chronique dans les secteurs du pouvoir économique et politique et s’aggrave En matière raciale ou identitaire il est difficile de tenir le juste propos. Depuis le début de l’affaire presque toutes les déclarations se sont retournées contre leurs auteurs. Il est presque toujours possible de trouver un trait raciste derrière un propos anodin. Peu habitués à contourner les chausse-trappes, les joueurs tombent dans le panneau. Des enfouissements refont surface et une ligne de partage se dessine entre d’anciennes vedettes, qui pourrait devenir fossé. En revanche, généralement avertis de la délicatesse du sujet, les hommes politiques évitent de prendre clairement position sur cette affaire. Pour des raisons diverses, tout le monde se dit surpris : c’est un peu le bal des faux-c… . Seul Pape Diouf, l’ancien président de l’Olympique de Marseille, a osé affirmer d’emblée qu’il n’est pas surpris par les révélations de Médiapart. La volonté des institutions, y compris la presse, a toujours été de calmer les esprits. Ainsi, dans sa « une » du 24 octobre 2007 titré « Stupiditaire, mon cher Watson » le Canard enchaîné avait choisi le mot stupide pour qualifier l’ancien prix Nobel James Watson après que celuici eût affirmé que « les Africains sont moins intelligents que les Occidentaux ». Dans les 24 lignes que contenait l’article, pas une seule fois le mot racisme n’a figuré. Selon le journal saAntilla 1455 - 12 Mai 2011 29 tirique, il se serait juste agi d’une connerie. Une seule réaction martiniquaise s’était alors fait connaître par un papier signé « Stupiditaire ne suffit pas mon cher Canard ». Médiapart rompt le silence et se distingue. Edwy Plénel ébranle une institution, assure la publicité de son livre « Le Président de trop », l’objectif final étant d’atteindre le Président de la République, l’homme autant que l’institution dont il a été victime sous François Mitterrand. C’est Nicolas Sarkozy, le « Président de trop », dont la politique décrite comme discriminatoire serait, selon l’auteur, directement responsable des comportements racistes relevés au sein de la FFF. Le Canard enchaîné et les diamants de Bokassa avaient eu raison de Valéry Giscard d’Estaing, Edwy Plénel et Médiapart comptent bien se payer Nicolas Sarkozy. Au besoin, en instrumentalisant la FFF. Depuis le début de cette affaire, des réactions fusent, des motions sont votées. Cependant, tout en demeurant vigilants nous devrions ne pas en rajouter, s’il est vrai que certaines de nos pratiques, qui laissent froids nos hémicycles et nos rédactions, se rapprochent des méthodes discriminatoires que nous sommes prompts à dénoncer lorsqu’elles proviennent d’ailleurs. Ainsi, c’est la Fédération française qui dit oui à nos « frères haïtiens » et c’est la Ligue de la Martinique qui leur dit non au nom du nationalisme martiniquais. Par ailleurs, on ne peut pas être fier de ces concours de beauté où la couleur de l’épiderme, au titre de l’identité martiniquaise, est le premier critère de sélection. Il n’est pas commode d’affronter les huées de l’assistance lorsque le degré de pigmentation de la peau paraît insuffisant. Il demeure que sous toutes les latitudes, la pureté identitaire associée au nationalisme est le fourrier du racisme. le 5 mai 2011. n actualités A propos des « discriminations »… BLaCK, BLanC, BeuR : le jeu de Le Pen Par Philippe PETIT, Président du « Mouvement Libéral Populaire », Président de « Ducos Football Club », Secrétaire de « Génération Martinique » I l est toujours dommage et triste de voir une image fantastique et un rêve réalisé se déchirer même plus d’une dizaine d’années après. Oui, France 98 est inoubliable pour tous les fans de foot, et plus encore pour l’ensemble de la nation française -DOM compris- dont la pensée de l’universalisme républicain triomphait d’un communautarisme diviseur, synonyme de repli sur soi et porteur du germe xénophobe. Et pour beaucoup, dont moi, c’était un coup fatal à la montée d’un racisme résurgent fondé sur la peur de la construction européenne, de la mondialisation et des technologies révolutionnaires de communication et d’échanges. Hélas, les mêmes technologies utilisées sournoisement sont venues nous rappeler qu’il ne faut jamais transiger avec les principes sous peine de revivifier tous les instincts grégaires humains. Oui, François BLAQUART, le DTN (Directeur Technique National) de la FFF (Fédération Française de Football) a eu tort de parler de ratios ou de quotas à respecter dans le football, modèle d’intégration s’il en est. D’autant plus que les binationaux censés fournir les autres nations après avoir été formés par la notre existent dans tous les pays… Joakim Noah, le fils de Yannick, à la fois américain, français et suédois -donc trinational- a été formé aux Etats-Unis- et nous sommes bien contents de le récupérer pour l’équipe de France… Oui, le sélectionneur, Laurent BLANC, a eu tort de cautionner ces idées sous prétexte que le football espagnol engrange maintenant des résultats, oubliant par la même le métissage culturel qui avait porté l’équipe de France sur le toit du monde en 1998. Oui, la FFF mérite au moins un carton jaune en attendant une réorga- nisation qui devient de plus en plus urgente, dans la mesure où personne n’arrive à cerner les différents responsables et l’organigramme réel de cette fédération où les techniciens semblent couper des représentants officiels. Mais de grâce, que nos internationaux d’origine domienne (LAMA, THURAM) ou africaine (VIERA) n’en rajoutent pas dans la chasse à l’homme car, comme tous le reconnaissent, Laurent BLANC n’est pas raciste et ne mérite pas d’être démis de son poste de sélectionneur. Et le danger serait d’alimenter le fossé entre la déclaration universelle des droits de l’homme, la laïcité source de tolérance et d’humanisme, et un communautarisme raciste, religieux, social qui exacerbe négativement les différences au lieu des les enrichir, et qui pourrisse la tradition d’accueil de la France et en fasse demain une terre d’extrême droite. A un an des élections présidentielles, chacun d’entre nous doit comprendre que la France -comme la Martinique d’ailleurs- est une terre d’immigrations successives où chaque génération a porté sa pierre à l’édifice d’une société dont l’article premier de la Constitution proclame qu’elle est « une république indivisible, laïque, démocratique et sociale ». Alors que faire pour arrêter la polémique et surtout éviter que nos enfants ne soient victimes d’une quelconque discrimination ? Eduquer sans cesse et toujours sur les valeurs de la solidarité humaine, sur l’inanité du racisme (CESAIRE : « je m’estime bêcheur de cette unique race »). Mais il faut surtout que nos compatriotes évitent l’autodénigrement -ou son contraire la vanité excessive- et continuent leur lutte, par le mérite et la créativité, pour intégrer toutes les sphères de décision nationale (entreprises, partis politiques, magistrature, médias, etc…) -à l’image d’une société Antilla 1455 - 12 Mai 2011 30 Philippe PETIT (TD) américaine, dont nous sommes pourtant totalement éloignés culturellement dans sa forme communautaire et sa violence-. C’est à ce prix que seront éradiqués tous les préjugés inutiles, les contrevérités et pire encore, les rancunes qui persistent à travers les siècles et qui font le jeu politique et culturel des extrêmes. Philippe PETIT. n (((RBR))) la première radio urbaine Tél : 0596 60 00 90 Fax : 0596 73 06 53 Email : [email protected] Site : www.RBRfm.com Débats : une analyse toute en nuance à propos du mot «Créole» L’universitaire maurice Bellerose du Parti communiste martiniquais intervient dans le débat «Quand l'association “Tous Créoles !” veut modifier la définition du mot “créole” dans les dictionnaires français» R oger de Jaham, président de l'association “Tous Créoles !”, a publié un texte bien argumenté dans lequel il annonce l'ambition de celle-ci de “contribuer à faire évoluer dans un proche avenir la définition du terme “créole”, afin de le rendre conforme aux réalités du XXIè siècle”. À cet effet, l'association propose, dit-il, « la création d'un Comité “Réflexion créole” qui réunirait des personnalités issues du Monde créole, c'està-dire aussi bien de la Caraïbe et de l'Océan indien que de l'Europe ou d'Amérique du Nord ». Il est précisé que ce projet “vient d'être inscrit au programme officiel du Commissariat pour “2011, l'Année des outremer français” par Monsieur Daniel Maximin”. Et une liste de 16 personnalités que Roger de JAHAM Monsieur de Jaham pense solliciter est présentée. On y trouve les noms des Antillais suivants : Pascal Saffache, Gerry L'Étang, Jean Bernabé, Édouard de Lépine, André Lucrèce, Ernest Pépin, Jacky Dahomey, Lambert-Félix Prudent et Patrick Chamoiseau. Raphaël Confiant, le représentant le plus prolixe et le plus connu à l'échelle mondiale du courant de la Créolité est “oublié”. Raphaël Confiant a réagi à cette initiative conformément à son caractère de polémiste, dénonçant dans Montray Kreyol “les délires étymologiques de Tous Créoles”. Après avoir rappelé que le terme “créole” a signifié dès le 17e siècle “né et élevé aux Amériques” et s'est appliqué aussi bien aux Noirs qu'aux Blancs, il invite “Tous Créoles!” à poser la question de savoir “pourquoi les Békés, tout de suite après l'abolition de l'esclavage (1848) se sont arrogés le terme ‘créole”. En fait, il apporte sa réponse à la question: “Pourquoi les Békés décident-ils subitement qu'ils sont les seuls créoles ? La réponse est simple : tant que les nègres étaient esclaves et donc des sous-hommes, des non-citoyens, la question de savoir qui était légitime à la Martinique ne se posait pas. Mais à partir du moment où l'esclavage est aboli, se pose la question de l'autochtonie c'est-à-dire qui est légitime sur cette terre. En clair : à qui appartientelle ? Donc, en s'appropriant le terme “créole” à leur seul profit, les Békés ont voulu signifier par là qu'ils étaient les seuls propriétaires légitimes de la Martinique. Que les Nègres n'étaient que des “Affriquains” qu'il convenait de rapatrier sur le continent noir”. Confiant en profite pour s'en prendre aux “noiristes et afro-centristes” qui refusent catégoriquement que le terme “créole” soit utilisé à propos des Nègres, leur rappelant que “les nègres et les mulâtres furent les principaux fondateurs durant quatre siècles de la culture créole, même si les Bekés, puis plus tard Indiens, Chinois et Syro-libanais, portèrent leur pierre à l'édifice”. Nous allons essayer d'apporter notre contribution à ce débat passionné en rappelant l'origine et l'évolution sémantique du mot “créole”. Mais auparavant, nous tenons à préciser que Roger de Jaham entend faire disparaître une définition raciale et surannée qui, ditil, est celle “donné généralement dans les dictionnaires faisant actuellement autorité” : “personne de race blanche née dans les régions intertropicales”. Raphaël Confiant qui, on l'a vu, définit le “créole” comme celui qui est “né et élevé aux Amériques”, explique que ce terme vient du verbe latin “creare” qui veut dire “créer”, et condamne toute tentative d'en donner une nouvelle définition, soi-disant plus moderne. En réalité, comme on peut le constater en consultant le Grand Dictionnaire Encyclopédique de Larousse, le terme “créole”, ne vient pas du latin, mais de l'espagnol “criollo”, qui lui-même dérive du portugais “crioulo”. On y lit exactement ceci: “Créole adj. et n. (esp. criollo; du port. crioulo, Noir né dans les colonies). Se dit d'une personne dont les ascendants sont originaires d'Europe et qui est née dans les anciennes colonies européennes (Antilles, Réunion, etc.) Ainsi, s'il faut en croire le Larousse, bien que le terme ait dans un premier temps Antilla 1455 - 12 Mai 2011 31 désigné le Noir né dans les colonies, il ne s'applique qu'aux descendants d'Européens nés dans les anciennes colonies, ce qui est faux évidemment. Passons maintenant au Breve diccionnario etimologico de la lengua castellana, de Joan Corominas, publié en 1961. Il y est écrit que le mot espagnol “criollo” est une adaptation du portugais “crioulo” et signifie: “blanc né dans les colonies”. Cependant, il est rappelé que “crioulo” a d'abord désigné “l'esclave qui naît dans la maison de son maître” et “l'esclave né dans les colonies” (par opposition à celui qui provient de la traite). Il semble donc établi que les premiers “crioulos”, “criollos” et “créoles” étaient des Nègres esclaves, nés en Amérique, que les Blancs distinguaient, on les appelaient ainsi, des autres Nègres, également esclaves, récemment arrachés à la terre africaine. Mais on sait également qu'aussi bien dans les colonies espagnoles que dans les colonies françaises d'Amérique, les Blancs nés dans le pays se sont à leur tour proclamés “criollos” - ou “créoles” -, au point d'en arriver finalement à considérer qu'ils étaient les seuls à se dire “criollos” ou “créoles”. Pour éviter tout malentendu, il convient de préciser que jusqu'à maintenant je ne me suis intéressé au terme “créole” qu'en référence à l'homme dit créole, sans tenir compte de la langue et de la culture créoles. Or, ce que veulent faire apparemment Roger de Jaham et ses amis, c'est explorer tout le champ sémantique de ce terme, à la faveur de la réflexion déjà engagée par les écrivains de la Créolité - même si Raphaël Confiant semble être devenu persona non grata - et par Édouard Glissant, lequel a cru déceler que le monde est en train de se créoliser sous l'effet de la globalisation capitaliste. Mais est-il nécessaire de réunir tant d'intellectuels pour demander aux fabricants de dictionnaires de corriger la définition raciste et sotte qu'ils donnent traditionnellement du mot “créole” ? Il s'agit des termes “créolité”, “créoliser” ou “créolisation”, le problème est différent et un large et fructueux débat peut s'ouvrir, en vue de nourrir les dictionnaires français. M. Belrose, In justice n° 16 du 21 avril 2011. n actualités Livres Corps noirs, têtes républicaines Le paradoxe antillais Moïse UDINO. Essai. Edit. Présence Africaine « Comme W.E.B. Du Bois il y a un siècle dans Les Ames Noires, Moïse Udino mêle éléments autobiographiques, analyses historiques et sociologiques pour expliquer la situation des Antillais en France. Longtemps médiateur de santé, l’auteur a pu mesurer combien le malaise culturel, racial et social des Antillais jamais affiché, affecte les corps et brise les âmes. L’Antillais, malade des préjugés distillés par trois siècles de société coloniale, s’en révolte autant qu’il continue de les manier contre lui-même. L’étude du regard sur Soi et du regard qu’y porte l’Autre devient aussi sous la plume de Moïse Udino le conte d’une traversée de la société française qui rend celle-ci lisible. Les souffrances personnelles des Antillais s’inscrivent alors dans une histoire collective complexe en proie au conflit aigu entre une identité habitée par la représentation négative de soi et une citoyenneté mesurée à l’aune de la position dans la société française. Quelle alternative, sinon l’invention d’autres valeurs, sinon une stratégie de reconstruction de soi? C’est tout le mérité de ce livre que d’en poser aussi la question. » titrant: « Ils sont 1 million en métropole… Antillais, Guyanais, Réunionnais: leur vie, leurs espoirs, leurs colères. On les fait venir par milliers d’outre-mer. La plupart sont restés, ont fait des enfants et visent aujourd’hui autre chose que des strapontins ou une place de footballeur26. » Tout ou presque tout est dit dans ce titre… » Extraits « (…) L’Antillais à Paris est malade de lui-même, de ce qu’il dit aux autres, de ce que son apparence fait présupposer. Il est malade des préjugés, des idées toutes faites qu’on a sur lui et dont il n’arrive pas à se défaire. » « L’histoire personnelle (…) Issu d’une grande fratrie, j’ai très vite été confronté à la question de mon positionnement dans la société. Il faut pouvoir exister et trouver sa place dans une fratrie de vingt-et-un enfants dont on est pénultième… » « L’adolescence et l’environnement social (…) La Cité Dillon était (et reste) scindée en plusieurs lots, eux-mêmes divisés par une route principale. De part et d’autre de la rue, le « Nord8 » et le « Sud ». Le Nord, quartier populaire, abrite une population plus argentée que le Sud… » « Une posture floue. Entre acteur et chercheur (…) Il y a trois ans, l’hebdomadaire Marianne, dans le n° 517 du 17 au 23 mars 2007, a consacré un magazine aux Antillais, Guyanais et Réunionnais de métropole en Succession de moments historiques « (…) C’est l’histoire d’un peuple en quête de son identité. L’histoire des Antillais. Telle que nous l’exposons, l’identité antillaise est construite sur une succession de moments historiques, emboîtés les uns dans les autres. L’Antillais est passé tour à tour d’homme libre à prisonnier, d’exilé à esclave à citoyen français, puis de colonisés à assimilé, de départementalisé à émigré, enfin. Il a conquis sa liberté, mais se retrouve seul face à son histoire, à son identité et à son identification à une culture traditionnelle régionale lointaine, laquelle disparaît de son souvenir, au fur et à mesure que se combinent l’éloignement et l’usure du temps. L’émigration est le moment ultime, la rentrée dans la modernité.» Sentiment d’infériorité En interrogeant mon propre parcours, puis en le comparant à celui des Antillais de la région parisienne, je cherche à montrer en quoi ils sont amenés à revendiquer reconnaissance et considération à leur égard, en guise de compensation au sentiment d’infériorité qu’ils vivent ressentent et reproduiAntilla 1455 - 12 Mai 2011 32 sent dans leur vie quotidienne. ( ) De cette histoire, il est resté des hommes et des femmes membres de la société française d’aujourd’hui, qui font de leur histoire demeurée oubliée la principale source de revendications dans les luttes sociales actuelles pour l’égalité et l’équité entre les citoyens. Pour les Antillais, l’identité révèle de nombreuses contradictions. La principale oscille entre sentiment d’infériorité et besoin de reconnaissance. Cette contradiction (sentiment d’infériorité et besoin de reconnaissance) dont la vie personnelle du citoyen antillais est le champ de bataille, interroge la République française sur le multiculturalisme, la diversité ethnique et met en évidence le rapport étroit qui existe entre le corps physique « base de l’identité4 », le corps social ou républicain et la psyché5 – les phénomènes conscients et inconscients. En effet, la disparition de l’esclavage pour les Antillais reste liée à la Déclaration universelle des droits de l’homme, à celle du droit du travail, de la liberté pour tous. Mais l’euphorie de la liberté retrouvée dure peu de temps. Les désormais anciens esclaves se rendent vite compte que la « liberté générale » n’est pas l’égalité sociale. Et un poème… « Mon âge est hors du temps C’est bien parce que je viens d’ailleurs Qu’il s’est ainsi ouvert mon cœur. C’est bien parce que ni mon âge Ni même mes présages Ne sauraient compenser le vide. Vide qui nous tue et dont nous avons tous besoin. Pour placer quelque chose, nos armes, nos décorations, notre tablier… Mais aussi ce vide nous aide à glisser des mots, casser nos peurs, Ranger notre rancune, pour se dresser tel un bouclier face au doute Et espérer enfin trouver la paix Et puisque tu sais lire, écrire et enseigner, Que ces actes symboliques, Servent à l’unité des hommes, A la stabilité de la société humaine Et à la continuité de la spiritualité. » Expositions et défilé • A la Bibliothèque Schœlcher, vendredi 20 mai 2011 à 18h30 Vernissage exposition-défilé « urban Bamboo » proposée par Johanne JUSTON et Mickaëlle MERLIN • 13 mai 2011 a livre ouvert La Bibliothèque Schoelcher, la créatrice de bijoux fantaisie Johanne JUSTON et la créatrice de vêtements prêt-àporter Michaelle MERLIN vous proposent un regard croisé avec une collection intitulée « URBAN BAMBOO ». Pour ce rendez-vous privilégié, les deux jeunes créatrices ont choisi de sortir des sentiers battus. « L'idée est de s'éloigner de l'imagerie habituelle liée à la fête des Mères et de proposer une collection originale, colorée, audacieuse et résolument moderne ». Johanne JUSTON, créatrice de la marque de bijoux fantaisie « Majoh », dont la dernière exposition « des bijoux à croquer » avait marqué les esprits , nous revient avec des créations uniques et fait-main en argile polymère et y associe une matière naturelle... le bambou. « Il s'agit pour moi de magnifier ce matériau, souvent confiné à des créations un peu convenues et traditionnelles afin de proposer des parures plus contemporaines ». Michaëlle MERLIN, créatrice de La Bibliothèque municipale de la Ville de Schœlcher (espace Osenat) vous attend donc vendredi 13 mai 2011 à 19 h 00, autour de ce bel ouvrage de Lucien Pavilla « TUNNEL EPHEMERE ou l'épisode dramatique » pour échanger avec lui. Renseignements au 0596 72 76 20. ligne de vêtements de prêt à porter SYRYZIA, qui en est à sa 4ème collection à la Martinique, nous propose des vêtements chatoyants en soie, coton et lin aux lignes graphiques et élégantes où l'audace et le moderne se font écho... « En cassant les codes habituels et en donnant libre cours à ma fantaisie j'ai voulu m'adresser à ce qui fait de chacun de nous un être unique ». Concerts, danses, expositions… Vendredi 20 mai 2011 à 18h30 Bibliothèque Schoelcher. SAMEDI 7 MAI : CONCERT DE ZOZYO AVEC POGLO, KOLOBARST, MAX TELEPHE ET JOKO 5ème Rencontre Théâtre amateur au Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France Les 12, 13 et 14 Mai à 19 h 30. « Les sardines grillées » de Jean-Claude DANAUD avec Brigitte VILLARD-MAUREL et Juliette MOUTERDE. Mise en scène : Valer’ EGOUY. Création de la Compagnie VIRGUL’. Tout public. Prix : 18€ et 15€. Renseignements et réservations : Tél. : 0596.59.43.29/0696.220.727. www.fortdefrance.fr / [email protected] Valer'EGOUY, Metteur en scène, Manageur personnel Comédien Conteur Auteur Animateur Directeur Artistique et Ingénierie ======= • A l’ATRIUM mois de mai 2011 VENDREDI 13 MAI : CONCERT D’ALAIN JEAN MARIE ET MORENA FATTORINI. Un duo piano jazz et chanteuse lyrique DIMANCHE 22 MAI : FETE DU 22 MAI - « L’ATRIUM SE TA ZOT », dès 15H DU THEATRE ET A 19H LE DRUMS BRASS PROJECT. Grande Exposition Permanente en avant première du Parcours Sensoriel JEUDI 26 MAI : GISELE CREOLE DE ZADITH et COMPAGNIE CUBAINE VIRGUL' 20, rue Auguste CAYOL Morne Surey - Redoute 97200 Fort de France - MARTINIQUE Mobile : 0696 455 150 Site :http://www.virgul972.com SAMEDI 28 MAI : CONCERT DE JESSICA DORSEY avec le GOSPEL UP, MICHELE HENDERSON et LADY SWEET ! INFOLINE : 0596 60 78 78 L’Atrium, Cœur de vie culturelle ! Antilla 1455 - 12 Mai 2011 33 La chronique actualités de JB La Martinique après le débat sur les articles 73-74 : état de lieux 31. eléments de glossaire : assimilation par Jean Bernabé, professeur émérite des universités I nstruit et encouragé par les réactions positives de lecteurs, je n’ai pas cru inutile de prolonger cette chronique par le rappel et l’approfondissement de quelques notions qui en ont structuré le contenu. ASSIMILATION : ce mot renvoie au latin « similis » signifiant « semblable ». L’assimilation est étymologiquement le fait de rendre semblable. Puisque ce terme revêt une importance capitale dans l’histoire des pays (singulièrement la Martinique), affectés par la colonisation française, il est important d’en appréhender toutes les implications. Il y a assimilation et assimilation Assimilation passive (être assimilé) n’est pas assimilation active (assimiler). Le sens passif présente une connotation liée à une forme d’aliénation. Le sens actif intervient couramment dans un contexte biologique : on assimile des aliments, par exemple. Selon un proverbe africain, un tigre mangeant une gazelle, fabrique de la chair de tigre et non pas de gazelle. Mais cette valeur active concerne aussi les pratiques socioculturelles, car si on peut être culturellement assimilé, en revanche, on peut aussi assimiler une culture. Dans nos pays soumis à la colonisation française, d’inspiration centralisatrice, l’assimilation, quand elle est passive, exprime un drame collectif et, quand elle est active, caractérise toujours parcours individuel. Si Aimé Césaire a dénoncé l’assimilation sous sa forme passive, il n’a pu le faire que pour avoir assimilé (assimilation active) non seulement les valeurs humanistes des Lumières, mais encore les itinéraires de grands écrivains parmi lesquels il suffit de citer Arthur Rimbaud ou encore Lautréamont. Rimbaud, le prince des poètes a affirmé dans sa fameuse Saison en enfer « Je suis un Nègre », devenant par là-même le fondateur paradoxal d’une Négritude symbolique, bien antérieure à celle assumée par l’Antillais Césaire, l’Africain Senghor et le Guyanais Damas. Cette sorte d’« aliénation positive » à laquelle s’est livré cet immense poète (dans sa Lettre à Paul Démény, il disait que « Je est un autre ») aura fait de lui, à travers ces deux étonnantes professions de foi, un des précurseurs de la reconnaissance des Arts nègres et de la dignité africaine. Le drame césairien L’assimilation positive, fondement d’échanges interculturels ne doit pas être confondue avec l’aliénation culturelle générée par la domination coloniale, aux stigmates encore très visibles dans nos pays. L’action de Césaire n’a pas transformé, de son vivant, les pratiques d’assimilation active d’individuelles en collectives. Autrement dit, le mouvement de la Négritude n’a pas eu l’effet désaliénant escompté par son initiateur antillais. Est-il choquant d’affirmer qu’aujourd’hui encore la représentation que les Afro-descendants ont d’euxmêmes au plan esthétique, par exemple, reste encore très marquée par le complexe d’infériorité, en dépit de tonitruantes affirmations de type négriste, qui ne font qu’occulter la réalité de la domination coloniale ? Sur cette question-là, Frantz Fanon a produit des analyses d’une intense actualité. Il n’empêche, une graine a été semée par les promoteurs de la négritude et par leurs successeurs, et la germination de celle-ci connaît une diffusion, qui, malgré les aléas de l’histoire n’est pas totalement insignifiante. Les ruses de l’histoire antillaise Pour le Césaire de 1946, l’accesAntilla 1455 - 12 Mai 2011 34 sion des Antillais à des droits semblables à ceux des Métropolitains devait être émancipatrice. En fait, ce fut le cas, mais à titre individuel et sélectif, non pas collectif. En réalité, le mécanisme de l’aliénation culturelle a été beaucoup plus rapide que celui de l’assimilation sociale et politique (qui n’a pas pris moins d’une cinquantaine d’années pour se concrétiser), et ce déséquilibre-là a été ravageur. En 1956, Césaire, dénonçant les limites d’une décolonisation par intégration à la métropole, stigmatise les perversions et dérives de la départementalisation, précédemment appelée de ses vœux, comme expression d’une volonté ancienne de l’ensemble de la classe politique (globalement mulâtre, au sens sociopolitique et non racial du terme). Il s’est pourtant gardé d’envisager pour la Martinique l’autre modalité de décolonisation, à savoir celle qui opère selon le principe de la rupture et ce, conformément au modèle historique de la révolution américaine de 1776. Un principe dont il serait trop long d’expliquer ici la genèse historique chez les colons anglo-américains. Il me suffira, pour l’éclairer, de suggérer le schème de la créolité, comme désir plus ou moins conscient d’enracinement dans un espace nouveau et de distanciation par rapport aux Pères européens. La décolonisation par intégration à la métropole française découle d’une logique dont personne ne pouvait prendre conscience au moment de la départementalisation des plus anciennes colonies de l’Empire français. Cette logique relève, de façon et mythique (de la nature et des implications de laquelle Césaire ne pouvait, à cette époque, prendre conscience), la voie a tout naturellement été ouverte par lui-même au concept d’autonomie (concept qui a présidé à la fondation en 1958 du Parti Progressiste Martiniquais), mais pas à celui d’indépendance, prôné seulement à partir des années 1960, sur le modèle des indépendances africaines, inspirées du modèle séparatiste américain. Tout cela étant dit, si le modèle des indépendances africaines est séparatiste dans son principe, leur réalité, elle, ne l’a pas été et ne l’est toujours pas vraiment. En effet, les toute récentes manifestations de la Françafrique attestent que le néo-colonialisme n’a pas épargné les prétendues indépendances africaines. Jusques à quand ? Toute identification plonge ses racines dans le mythe, et le mythe Genèse et effets d’une idéoloidentitaire selon lequel « la gie de la décolonisation Martinique, c’est la France » a maniUne telle vision politique explique festement été profondément intériod’ailleurs le mécanisme du fédéraCompte-tenu de l’histoire lisme étasunien, qui intègre préciparticulière de la martinique, d’une risé (à tort ou à raison, qui peut en décider rationnellement ?) sément la notion de diversité. En part, et, d’autre part, des impératifs par les populations. Il est même un mot, le gouvernement améride désenkayaj de ce pays, la question devenu une réalité politique cain devient le colonisateur des se pose de savoir comment, au-delà (réversible ou non, qui peut le parties non encore soumises de des articles 73 et 74, instaurer une voie praticable entre assimilation dire ?) contre laquelle bute, son territoire, lesquelles vont propolitique et séparatisme intégral. notamment au plan électoral, le gressivement se constituer en discours indépendantiste-séparaEtat, au fur et à mesure de l’avancée tiste. Compte-tenu de l’histoire partides conquêtes. Cette vision va très culière de la Martinique, d’une part, tion extra-continentale, il se trouve loin, car selon l’esprit de la loi et, d’autre part, des impératifs de que pour des raisons liées à la mainMonroe (l’Amérique aux Américains) désenkayaj de ce pays, la question mise d’un pouvoir béké tirant profit l’espace étasunien ne s’arrête à la se pose de savoir comment, au-delà de sa dépendance envers la métropartie septentrionale du continent des articles 73 et 74, instaurer une pole, ces territoires ont été pensés et américain. D’où le monstre de l’impévoie praticable entre assimilation ont fini par se penser comme « des rialisme yankee ! C’est sur le modèle politique et séparatisme intégral. morceaux de France palpitant sous séparatiste étasunien que s’est Bien entendu, toute transition vers un d’autres cieux ». déroulée la révolution haïtienne (tel statut significatif requiert le temps Cette élaboration mythique tout n’était pas au départ le point de vue d’une réflexion approfondie voire à fait « extra-ordinaire » est constitude Toussaint-Louverture, plutôt partid’une large consultation populaire, tive d’un type particulier d’identité san d’une large autonomie) qui a selon un mode interactif inédit, sur politique : tout en relevant objectiveabouti en 1804 à la création, dans les ajustements nécessaires à prément d’une exocolonisation, nos l’ex-colonie de Saint-Domingue, de la voir en de nombreux domaines dont pays se sont donc retrouvés subjecpremière république noire des notamment la capacité d’emploi, les tivement inscrits dans une endocoAmériques (république éphémère, ressources, l’accès à une autosuffilonisation. Il est évident que, dans un mais inauguratrice de l’indépendance sance minimale, l’orientation éconotel cas de figure, ce qui prévaut ce haïtienne). Pour un certain nombre mique et le positionnement géopolin’est pas la rupture, mais l’intégrade raisons, il se trouve que la divertique. tion dans l’instance colonisante. Bref, sité ethnoculturelle de Saintla départementalisation, dont Césaire Domingue se soldera par une scisProchain article : s’est fait l’interprète et l’avocat, est le sion du pays en deux Etats : Haïti et La Martinique après le débat sur les résultat obligé d’une vision politique la République Dominicaine, le prearticles 73-74 : état de lieux associant émancipation et assimilamier de ces deux pays n’ayant pas 32. Eléments de glossaire : créole et tion socio-politique. Au nom d’une réussi à coloniser le second. autres termes dérivés endocolonisation paradoxale, fictive très paradoxale, de ce qu’il convient d’appeler une endocolonisation (ou colonisation intérieure), opposée à l’exo-colonisation (ou colonisation extérieure). En faisant sécession d’avec la couronne d’Angleterre, les provinces américaines engagées dans la révolution initiaient un mécanisme d’endocolonisation objective, en ce sens que les colons anglais cessaient d’être une courroie de transmission du centre impérial britannique pour devenir les acteurs de la poursuite de la conquête du territoire américain (au grand dam, bien sur, des Amérindiens et des esclaves d’origine africaine). De là vient précisément la pratique du communautarisme américain, qui traduit la prise de conscience par les gouvernants d’une réelle diversité ethnoculturelle sur le même territoire. La construction d’une identité politique paradoxale La colonisation française, quant à elle, à part le cas de SaintDomingue, a fonctionné de façon objective et apparente comme une exocolonisation (c'est-à-dire dans le cadre d’une dissociation géographique entre le territoire de la métropole colonisatrice et le territoire colonisé). Dans ce cas, c’est depuis le centre que la périphérie extra-continentale est colonisée par l’intermédiaire d’« envoyés », administrateurs et autres. Il y a bien eu dans le courant du XVIIème siècle un mouvement de rébellion des Békés martiniquais contre le pouvoir central, sous la forme dite du gaoulé, mais cette insurrection est restée sans lendemain. En sorte que précisément le statut de vieilles colonies a produit une intégration puissamment symbolique de ces dernières au sol de la métropole. En effet, quoique en posi- Antilla 1455 - 12 Mai 2011 35 Annonces Légales == 19231=== MHB CONSEILS Société Unipersonnelle à Responsabilité Limitée en liquidation Au capital de 1000 euros Siège social et siège de la liquidation à FORT DE FRANCE (97200) 13 Lotissement Berté Route de Didier RCS Fort-de-France B 495 118 440 Aux termes d’un procès-verbal de décisions du 26 décembre 2010, qui sera enregistré à FORT DE FRANCE (972), l’Associé unique de la Société « MHB CONSEILS » a décidé de prononcer la dissolution anticipée de la Société et fixé le siège de la liquidation au siège social à FORT DE FRANCE (97200) Lotissement Berté N° 13, Route de Didier, et ce, à compter du 26 décembre 2010. M. Marc-Hervé BENOT, de nationalité Française, né le 24 octobre 1961 à Quimper (29), demeurant à FOUESNANT (29170), Hent Lantecoste N° 14, a été nommé en qualité de liquidateur. Pour les besoins de la liquidation tous documents et correspondances seront à adresser au siège de la liquidation à FORT DE FRANCE (97200) Lotissement Berté N° 13, Route de Didier. Le dépôt légal des actes sera effectué au Greffe du Tribunal de commerce de Fort-de-France (972). Pour extrait Le Liquidateur **-** Par décisions du 31 mars 2011, l’Associé unique a approuvé les comptes définitifs de liquidation et a constaté la clôture de la liquidation de la Société « MHB CONSEILS ». M. Marc-Hervé BENOT, de nationalité Française, né le 24 octobre 1961 à Quimper (29), demeurant à FOUESNANT (29170), Hent Lantecoste N° 14, a été définitivement déchargé par l’Associé unique de son mandat de Liquidateur. Les comptes de liquidation seront déposés au Greffe du Tribunal de Commerce de Fort-deFrance (972). Le Liquidateur al 19231.1455 == 19271=== « EPURE SARL » Société à Responsabilité Limitée au capital de 16 500,00 € Siège social : 17 rue du Gouverneur Ponton 97200 FORT DE FRANCE 493 453 849 RCS FORT DE FRANCE Par décision extraordinaire en date du 15 avril 2011 à Fort de France, l’associé unique a décidé de transférer le siège social de la société de son adresse actuelle à : 115 rue du Professeur Raymond GARCIN, Route de Didier à (97200) FORT DE FRANCE. L’ensemble des pièces a été déposé au RCS de Fort-de-France. Pour avis al 19271.1455 == 19272=== ALONE GRILL Société à responsabilité limitée au capital de 200,00 euros Siège social : 183 avenue de la Pointe des Nègres 97200 FORT DE FRANCE 525 257 945 RCS FORT DE FRANCE Par décision extraordinaire en date du 29 avril 2011 à FORT DE FRANCE l’associé unique a décidé de nommer gérante de la société, à compter du 1er mai 2011, Madame DRAI Isabelle, née FITOUSSI, le 5 juillet 1968 à VILLIERS LE BEL, demeurant 122 rue Charlotte – Les sommets de Terreville 97233 SCHOELCHER en remplacement de lui-même dont les fonctions cessent à compter du même jour. L’ensemble des pièces a été déposé au RCS de Fort de France. Pour avis al 19272.1455 == 19276=== AVIS DE CONSTITUTION Par acte SSP en date du 29/04/2011, est constituée la Société présentant les caractéristiques suivantes : Forme : Société à responsabilité limitée. Dénomination : BIG CHEF PAPILLON. Capital : 100 euros. Siège : 38, avenue Impératrice Joséphine 97229 LES TROISILETS. Objet : Tout type de restauration, traditionnelle ou rapide, sur place ou à emporter. Durée : 99 ans. Gérant : Mme Monica BALLARDINI, demeurant 43, lotissement les Papayers, Anse à l’Ane 97229 LES TROISILETS. Parts sociales : Cession libre entre associés. al 19276.1455 == 19273=== « SARL AGR PLOMBERIE » Société à responsabilité limitée au capital de 500,00 € Siège social : Rivière Caleçon - Morne Pitault 97232 LE LAMENTIN 483 663 365 RCS FORT DE FRANCE Par décisions extraordinaire en date du 28 mars 2011, l’associé unique a décidé : - la mise en dissolution de la société ; - la nomination en qualité de liquidateur de Monsieur AGRIDOS Rodrigue, demeurant Antilla 1455 - 12 Mai 2011 36 Rivière Caleçon, Morne Pitault à (97232) LE LAMENTIN, avec tous pouvoirs à cet effet ; - de fixer le siège de la liquidation au siège de la société. - d’approuver le rapport sur l’ensemble des opérations de liquidation ; - d’approuver la clôture immédiate et sans partage de la liquidation ; - de donner quitus au Liquidateur et le décharger de son mandat ; L’ensemble des pièces a été déposé au RCS de Fort-de-France. Pour avis al 19273.1455 == 19274=== SCI ELVA 2 Société Civile Immobilière Capital social : 1 000 euros Siège social : Chez SOVADOM Centre Commercial de Dillon 97200 FORT DE FRANCE 490 949 062 RCS FORT DE FRANCE Par décision de l’age du 14/04/2011, il a été décidé de transférer le siège social : - d’immeuble Sera, n°6 zone de Manhity 97232 LE LAMENTIN, - à Chez SOVADOM, centre commercial de Dillon 97200 FORT DE FRANCE. L’article 5 des statuts a été modifié. al 19274.1455 == 19275=== IT CARAIBES SARL au capital de 9.600 € RCS B 410 344 717 Aux termes d’une délibération en date du 22.11.2010, les associés ont décidé de transférer le siège social à compter du 01.12.2010. L’article 4 des statuts est modifié comme suit : Ancienne mention : Centre Commercial Dillon, Immeuble la Rocade, 97200 FORT-DEFRANCE Nouvelle mention : C/o Buro Club, Immeuble Avantage, 11 rue des Arts & Métiers, Dillon Stade, 97200 FORT-DEFRANCE. Pour avis al 19275.1455 == 19277=== AVIS DE CESSION DE PARTS SOCIALES Aux termes de l’AGE de la SCI MAMISSE en date du 20/04/2011, il a été réalisé une cession de parts sociales selon les modifications suivantes : M. Pierre CHALONO associé cède 40 parts sociales qu’il possède à Mme Gaële CHALONO. La cession des parts sociales a été consentie à un montant unitaire de 250 €, soit 10 000 € pour l’intégralité. L’ensemble des parts cédées sont entièrement Annonces Légales libérées à Mme Gaële CHALONO. En conséquence de cette cession, les statuts se trouvent modifiés. al 19277.1455 == 19278=== SELARL Gladys RANLIN & ASSOCIES Immeuble AXA Centre d’Affaires Dillon Valmenière Route de la Pointe des Sables 97200 FORT DE FRANCE Téléphone : 05.96.50.19.50 Télécopie : 05.96.50.19.30 AVIS DE CONSTITUTION Avis est donné de la constitution d’une Société présentant les caractéristiques suivantes : Dénomination : ANGEL’S. Forme : Société à responsabilité limitée. Siège : 116, rue François Arago 97200 FORT DE FRANCE. Objet : La vente de prêt-à-porter et tissus. Durée : 99 ans. Capital : 1000,00 euros. Gérance : Mademoiselle Sylvie FAYAD demeurant Résidence Bellemare, Appartement 20, Bâtiment C, 97233 SCHŒLCHER. Immatriculation : RCS de Fort-de-France. Pour avis al 19278.1455 == 19280=== MAINTENANCE INDUSTRIELLE SERVICE Société à responsabilité limitée Au capital de 7500 euros Siège social : 17 Lotissement Saint-James 97250 SAINT PIERRE AVIS DE CONSTITUTION Aux termes d’un acte sous seing privé en date à Saint-Pierre, du 03 mai, il a été constitué une société présentant les caractéristiques suivantes : Forme sociale : Société à responsabilité limitée. Dénomination sociale : MAINTENANCE INDUSTRIELLE SERVICE. Sigle : « M.I.S. ». Siège social : 17 Lotissement SaintJames 97250 SAINT PIERRE. Objet social : Maintenance industrielle. Durée de la société : 99 ans à compter de la date de l’immatriculation de la Société au Registre du commerce et des sociétés. Capital social : 7500 euros. Gérance : PODLECKI Louis Davis demeurant 17 Lotissement Saint-James 97250 SAINT PIERRE. Immatriculation de la Société au Registre du commerce et des sociétés de Fort-de-France. Pour avis La Gérance al 19280.1455 == 19279=== AVIS DE CONSTITUTION Par acte sous seing privé en date du 27 avril 2011 enregistré aux Impôts de Fort-de-France le 02 mai 2011, bordereau n° 2011/492 Case n° 9, il a été constitué une Société Civile Immobilière présentant les caractéristiques suivantes : Dénomination : SCI CAROLE. Forme : Société Civile Immobilière. Capital : 1500.00 €. Siège social : Redoute voie n° 28 impasse Iréné Dongar 97200 FORT DE FRANCE. Objet : L’acquisition de tous immeubles ou biens immobiliers et en particulier des terrains à bâtir et la vente de tous types de terrains et immeubles, la mise en place de programme de construction collective ou individuelle ou commerce. Durée : 99 ans. Gérants : Monsieur CAROLE Eugène Albert, né le 13 juillet 1927 à DUCOS, Nationalité Française, demeurant : Redoute voie n° 28 Impasse Iréné Dongar 97200 FORT DE FRANCE ; Monsieur CAROLE Jean-Pierre Clotaire, né le 07 avril 1967 à Fort-de-France, Nationalité Française, demeurant : Résidence Kérima 7 rue Gérard Labrador 97233 SCHŒLCHER ; Monsieur CAROLE Yvon Pierrot, né le 05 juin 1950 aux Trois-Ilets, Nationalité Française, demeurant : Rue de la mare 97232 LE ROBERT. La société sera immatriculée au greffe du Tribunal de commerce de Fort-de-France. Pour insertion, les Gérants al 19279.01455 == 19281=== J & C B.T.P. Société à responsabilité limitée au capital de 1 000 euros Siège social : Route Neuve 97270 ST ESPRIT Rectificatif à l’insertion n°18945 du 10/02/2011 Siège social : Route Neuve 97270 ST ESPRIT. Gérance : Monsieur Raymond CATAN, demeurant Route Neuve 97270 ST ESPRIT, assure la gérance. Pour avis La Gérance al 19281.1455 == 19282=== AVIS DE CONSTITUTION Aux termes d’un acte ssp du 5 mai 2011, il a été constitué la société suivante : Dénomination sociale : SARL 2F A SERVICES. Capital souscrit : 3349 euros, libéré à 50 %. Forme : Société à responsabilité limitée. Siège social : 1 Impasse du Flamboyant, Pointe Savane 97231 LE ROBERT. Objet social : Autres activités de soutien aux entreprises. Durée : 99 ans. Gérant : Mme Félide FORTUNEE. La Société sera immatriculée au RS de Fortde-France. al 19282.1455 == 19283=== Maître Catherine RODAP 53 Lot Bellevue Acajou 97232 LAMENTIN Tél. 05.96.73.78.48 – Fax 05.96.73.78.08 VENTE AUX ENCHERES PUBLIQUES Il sera procédé le MARDI 21 JUIN 2011, à 9 HEURES, à l’audience des criées du TGI de Fort-de-France, Cité Judiciaire, 35 Bd du Général de Gaulle FORT DE FRANCE, à la vente aux enchères publiques au plus offrant et dernier enchérisseur à l’extinction des feux : Un terrain sis à FORT DE FRANCE, lieudit Antilla 1455 - 12 Mai 2011 37 « 32 route de Chateaubœuf », cadastré section Z n° 132, pour 4 ares 32 centiares. Selon procès-verbal de description dressé le 7 octobre 2010, par Me Claude LAURE, Huissier de justice, le terrain n’est pas clôturé et est nu de toute construction et de plantation. Le cahier des charges a été déposé au Greffe du TGI de Fort-de-France où toute personne peut en prendre connaissance ainsi qu’au Cabinet de l’Avocat. Les enchères s’ouvriront sur la mise à prix de 35.000 Euros. Les enchères se font par ministère d’Avocats inscrits au Barreau de Fort-de-France. Pour tout renseignement s’adresser au cabinet de Mme RODAP. Pour avis al 19283.1455 == 19284=== GUYANE MEDIASTORE Société par actions simplifiée au capital de 20.000 € Siège social : Immeuble Librairie Antillaise - ZI de la Lézarde 97232 LE LAMENTIN AVIS DE CONSTITUTION Aux termes d’un acte sous seings privés en date à Fort de France du 4 avril 2011 il a été constitué une société présentant les caractéristiques suivantes : Forme : Société par actions simplifiée. Dénomination : GUYANE MEDIASTORE. Siège : Immeuble Librairie Antillaise, ZI de la Lézarde 97232 LE LAMENTIN. Durée : 99 ans à compter de son immatriculation au Registre du commerce et des sociétés. Capital : 20.000 €. Objet : La vente et la distribution tant en gros qu’en détail de tous produits de librairie, presse, papeterie, articles et fournitures de bureau ou scolaires, petit mobilier et matériel bureautique, informatique, les fournitures générales, la vente de tous supports d’information et de communication, ou relatifs au domaine de la culture et des loisirs, et toutes prestations de service associées. Transmission des actions : La cession des actions de l’associé unique est libre. Président : Monsieur Marcel OSENAT, demeurant Cap Est La Prairie 97240 LE FRANCOIS. Commissaire aux comptes titulaire : KPMG AUDIT DFA, siège social : 39, rue Garnier Pagès 97200 FORT DE FRANCE. Commissaire aux Comptes suppléant : KPMG AUDIT PARIS-CENTRE, domicilié : 2, B rue Villiers 92300 LEVALOIS PERRET. La Société sera immatriculée au Registre du commerce et des sociétés de Fort-de-France. POUR AVIS La Présidente al 19284.1455 == 19286=== DPS « ARTHUR LOYD » Société à responsabilité limitée Capital de 7623 € Siège social : Immeuble Palmiste Quartier Gondeau 97232 LE LAMENTIN RCS Fort-de-France 438 938 318 Suivant assemblée générale ordinaire en date Annonces Légales du 3 mai 2011, les associés de la société DPS ont décidé la suppression du nom commercial « ARTHUR LOYO ». Cette décision est rétroactive au 1er janvier 2011. Pour avis, le Gérant al 19286.1455 == 19285=== AVIS D’ADJONCTION D’UN NOM COMMERCIAL COLYSEE Société à responsabilité limitée Au capital de 40.000 € Siège social : Immeuble Palmiste Quartier Gondeau 97232 LE LAMENTIN RCS de FDF 444 777 379 Suivant assemblée générale ordinaire en date du 3 mai 2011, les associés de la SARL COLYSEE ont décidé à l’unanimité l’adjonction du nom commercial « GROUPIMO ENTREPRISE ». Pour avis, le Gérant al 19285.1455 == 19287=== CARBURANT ANTILLES SARL Au capital de 7800 euros C/o M. Hervé LAPU Chemin Petit Coin – Desmarinières 97215 RIVIERE SALEE RCS Fort-de-France 513 246 00017 N° Siret : 513 246 348 00017 AVIS DE PUBLICITE Aux termes du procès-verbal de l’assemblée générale extraordinaire du 20 avril 2011, il résulte que : - Le siège social a été transféré de C/o M. Hervé LAPU, Chemin Petit Coin, Desmarinières 97215 RIVIERE SALEE à C/o M. François MARIE LOUISE, Croix Rivail 97232 LE LAMENTIN, à compter de ce jour. L’article n° 5 des statuts a été modifié en conséquence. - La collectivité des associés a pris acte de la démission de M. Guy CROSNIER DE LASSICHERE de ses fonctions de Gérant et a nommé en qualité de nouveau gérant statutaire M. François MARIE LOUISE demeurant Croix Rivail 97232 LAMENTIN pour une durée indéterminée. L’article n° 37 des statuts a été modifié en conséquence. Mention sera faite au RCS de Fort-de-France. Pour avis al 19287.1455 == 00000=== Confiez-nous vos annonces légales Par Fax. : 0596-75-58-46 ou par mail : [email protected] ANTILLA Depuis 1981… (Tél. 0596-75.48.68) I want it, I’ll get it ! Ou la réussite sociétale Comédie Aigre-douce Un spectacle construit par HERVÉ DELUGE Assistante: Caroline SAVARD Chorégraphe : Dorothy CARLOS Musique Jeff BAILLIARD Lumière : Dominique GUESDON & Marc-Olivier RENÉ Photos : Nicolas DERNE/Affiche Sandra MARAN DISTRIBUTION : GUILLAUME MALASNE, MARC JULIEN LOUKA, KEVIN RAGALD, DOMINIQUE GUIGLI, KALTHOUM BEN M’BAREK, NICOLE OZIER-LAFONTAINE, VERONIQUE GIFFARD, EMMANUELLE CLEMENT, AUDRAN FRANCOIS, DERIAU QETSIA. Merci à André Theresia, Leyla Lorne et Claude Bidoux, à l'atelier Théâtre de VIRGUL', à l'AMSEC et à l'ATRIUM. Imaginez un monde où la loi du marché serait le seul pilier de la société; un monde où la philosophie, la morale et la conscience se réduiraient à quelques émissions télévisées tard dans la nuit et à quelques publications spécialisées. Un univers dans lequel le seul lien qui unit les hommes entre eux est la production de valeurs financières et industrielles. Une société où toute souffrance est niée au nom d’une « saine et sacro-sainte compétition » : ceux qui échouent sont des perdants, des sous-hommes, tout juste bons à disparaître de la surface du globe! La « saine » compétition, voici ce qui devra sélectionner naturellement les représentants de la race nouvelle… Ce monde, c'est celui de « I want it, I'll get it ou la Réussite sociétale ». Ici, le bonheur reposerait sur trois principes fondamentaux : Placement en bourse, technique de communication et service de sécurité. Voilà une comédie caustique et satirique créée à partir de matériaux issus du réel : courrier des lecteurs de la presse télévisuelle, extraits de textes philosophiques tout à fait impénétrables, spéculations futuristes, entretiens d'embauche, stages en entreprises modernes et les mouvements de février 2009. Section Théâtre Amateur Escrime : en route pour les JO de Londres 2012 Entrée en matière réussie L’équipe de France Féminine d’Escrime a pris un bon départ dans la course à la qualification olympique. Nos escrimeuses françaises ont terminé 4ème, ce week-end, lors de l’étape de Rio de Janeiro, après avoir été éliminées en ½ finale par la Corée du Sud à la « mort subite ». Une entame encourageante pour envisager la qualification aux JO de Londres en 2012. En individuel, Maureen Nisima s’incline en 16ème de finale face à la Russe Shutova, Championne du Monde en 2009. Queen Maureen reste concentrée pour les prochaines étapes de sélections aux JO de Londres 2012 : • Cuba: 21 et 22 mai – Épée Dame Seniors en Individuel • Nankin: 11 et 12 juin – Épée Dame Seniors en Individuel • Sydney: 24 au 26 juin – Épée Dame Seniors en Individuel et par Équipe • Championnat d’Europe: Sheffield: 17 au 22 juillet • Championnat du Monde: Catane: 8 au 16 octobre Contact Presse: Agence COMÉCLA. / Marie-Christine Duval Tél.: 0174521973. Portable: 0661509809 E-mail: [email protected] Site Internet: www.comecla.eu Le 9 mai 2011 Antilla 1455 - 12 Mai 2011 38