antilla - Martinique

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antilla - Martinique
andRé LesueuR :
Rhums La mauny :
« … On est en train
de nous donner
un 73 à la sauce
74… »
une reconnaissance
internationale
du savoir-faire
martiniquais
n° 1455 - 12 mai 2011 n 2,20 € - [1981—2011…]
Guadeloupe/Guyane: 2,30 euros - France: 2,60 euros - C.P. 0510 I 86520 - Issn : 0 757 555
Le phénomène PAILLE
Le jeune chanteur regarde son pays dans les yeux
n Le
CGa :
un partenaire de l’entreprise
n
FOOT :
L’édifiante affaire d’un joueur
de foot battu par un arbitre
EDITORIAL/Henri PIED
La deuXIÈme mORT de
GéROnImO
Je les appellerai Géronimo 1er et
Géronimo II.
Voyons ce qu’en dit Wikipédia…
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Geronimo (1er), né le 16 juin 1829 et
mort le 17 février 1909, était un guerrier
apache qui a combattu le Mexique et les
États-Unis. Géronimo est admis au conseil
de guerre des Apaches Chiricahuas en
1846. En 1858, après le meurtre de sa
mère, de sa femme et de ses trois enfants
par l’armée mexicaine près d’un village appelé Kas-ki-yeh par les Apaches, il commence des raids de représailles en territoire
mexicain.
En octobre 1862, il participe avec les
chefs Cochise et Mangas Coloradas à la
bataille d'Apache Pass. En janvier 1863,
Mangas Coloradas malgré l'opposition de
Géronimo, se rend dans la petite ville
d'Apache Tejo pour y signer un traité de
paix. Il y est torturé et assassiné.
24 ans plus tard, Géronimo, épuisé, fatigué de se battre, finit par se rendre le
4 septembre 1886 avec 16 guerriers, 12
femmes et 6 enfants. « C’est la quatrième
fois que je me rends » dit-il. Les survivants
sont ramenés à Fort Sill, en Oklahoma, en
1887. Geronimo se convertit alors au christianisme et devient fermier. [Mais Il regrette
cependant jusqu'à la fin de ses jours de
s'être rendu.
Sa tombe au cimetière du camp militaire
Fort Sill aurait été profanée vers 1918 par le
groupe occulte de l'université Yale, Skull
and Bones, qui conserverait encore actuellement le crâne, deux os, une bride et des
étriers de Geronimo dans des locaux de
l'ordre à New Haven. On compterait au
nombre des profanateurs Prescott Bush,
grand-père de l'ex-président Georges
W. Bush…
Parmi la nombreuse filmographie qui a
inspiré les auteurs américains :
I Kill Geronimo (1950)- Réalisation: John
Hoffman Geronimo (1993)- Réalisation: Walter Hill
Hot Shots ! 2 (1993) - Réalisation : Jim
Abraham
Geronimo (1962)- Réalisation : Arnold
Levin
L’Homme de San Carlos (1956) - Réalisation : Jess Hill Bronco Apache (1954) - Réalisation: Robert Aldrich
Taza, fils de Cochise (1954) - Réalisation de Douglas Sirk
Son of Geronimo, Apache Advenger
(1952) - Réalisation: Spencer Gordon Bennet
Au mépris des lois (1952) - Réalisation :
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
3
George Sherman
Les Derniers Jours de la nation
Apache (1952) – Réalisation : Ray Nazarro Le Dernier Bastion (1951) - Réalisation :
Lewis Foster
I Kill Geronimo (1 950)- Réalisation :
John Hoffman
La Flèche brisée (1950) - Réalisation :
Delmer Daves
Train for Alcatraz (1948) - Réalisation :
Philip Ford La Vallée du Soleil (1942) - Réalisation
George Marshall
Geronimo le Peau rouge (1939) - Réalisation : Paul Sloane
Le Massacre de Fort Apache (1939) Réalisation : Paul Stone
La Chevauchée fantastique (1938) Réalisation : John Ford
[Fin des citations de Wikipédia]
------
Geronimo II, alias Oussama Ben
Laden, né le 10 mars 1957 à Riyad
(Arabie saoudite) et mort le 2 mai
2011 Abbottabad (Pakistan), est un
islamiste apatride responsable des
attentats du 11 septembre 2001
commis aux États-Unis. Le message
"Geronimo-EKIA", contraction de "Geronimo, Enemy Killed in Action" ("Geronimo,
ennemi tué au combat") a servi au commando des forces spéciales américaines
de la Marine pour aviser la Maison Blanche
du succès de l'opération. Ce nom d'emprunt a suscité la colère des communautés
indiennes américaines.
[Fin des citations de Wikipédia]
---------------------------------------------Quel suprême aveu ou terrible gaffe
que cette dénomination choisie par l’administration Obama, pour désigner Oussama
Ben Laden !
De la part des communautés indiennes
cela se comprend : on ne peut confondre
ce « terroriste » avec leur « résistant ».
Mais de la part du gouvernement des
États-Unis alors ?…
Soit que l’on déclare encore jusqu’à aujourd’hui Géronimo-Indien comme un criminel à perpétuité…
Soit que l’on admette implicitement que
ces ennemis de la nation américaine restaient liés, pour elle, par leur destin tragique, et que Géronimo-Indien et
Géronimo-Arabe sont deux frères symboliques d’une résistance brisée ou tuée…
Vraiment, très curieux…
Henri PIED
actualités
Politique
andré Lesueur : «… On est en train
de nous donner un 73 à la sauce 74. »
L
a semaine dernière, nous
faisions le point sur le curage de la rivière Salée.
Parlons politique cette fois, avec
un édile qui est aussi le président
des Forces Martiniquaises de Progrès (FMP). Entre autres sujets ?
Un certain vote, le 31 mars dernier
au Conseil général…
L’évènement majeur de ces
dernières semaines a été le changement de présidence du Conseil
général. Que vous inspire ce
poids que prend le groupe Ensemble pour une Martinique nouvelle ? Majoritaire à la Région,
idem au Département, il dirige les
deux assemblées. On a peu entendu, me semble t’il, les représentants des FMP. Que vous
inspire cette réalité, ce nouveau
paysage politique ?
En un mot, vous êtes en train de
me parler de ce qu’on appelle communément ‘l’hégémonie du PPM’ ?
rêt, me semble t’il, a être la plus
consensuelle possible.
Ou, pour ses détracteurs, du
« néo-PPM ».
Nous on veut garder notre originalité. Miguel (Laventure, ndr) et
moi avons réuni nos collègues pour
qu’il y ait une candidature au moment de l’élection à la présidence.
Ca n’a pas été possible parce que
chacun, vraisemblablement, avait
en tête la défense de ses propres
intérêts. A la Région ça ne se passe
pas trop mal. On verra bien ce qui
se passera au Conseil général,
étant entendu qu’il n’y a pas une
majorité, allons dire…
Les adversaires politiques de
Serge Letchimy et de Ensemble
pour une Martinique nouvelle ont
sous-entendu que Josette Manin
ne sera pas une présidente libre
de ses décisions. Qu’elle sera
« téléguidée » par le président de
Région en somme. Qu’en pensezvous ? C’est là une accusation facile ?
Je ne peux pas parler pour elle.
Je ne la connais pas plus que cela.
Je sais que c’est une personne très
sympathique, qui a une personnalité…
Qui n’est pas écrasante. Pour
le moins.
Oui, quand on regarde l’élection,
ça s’est joué à peu de choses. Par
conséquent Mme Manin aura inté-
Affirmée paraît-il.
Oui, je pense qu’elle fera son job
comme elle l’entend. Letchimy n’a-til pas dit qu’elle est libre ? Je pense
qu’elle va exprimer sa liberté, metAntilla 1455 - 12 Mai 2011
4
tre en place sa vision, sa propre expérience, sa conception de l’organisation du travail et des relations
humaines. On verra. D’autant que le
Conseil général est dans une situation financière difficile. Donc on peut
penser que Mme Manin n’aura pas
une marge de manœuvre très
grande, sinon que gérer dans la
continuité. L’essentiel c’est la préparation de l’assemblée unique. Il y
a un gros point d’interrogation :
2012, 2014 ?
Justement, à titre personnel,
l’option 2012…
…FMP a pris l’option 2012. Nous
pensons que les électeurs ont
choisi, et que ce n’est pas la peine
de faire attendre à Mathusalem.
Mais il fallait préparer ça. Maintenant tout le monde s’est endormi,
on n’a rien fait.
Je connais le positionnement
de FMP en faveur de 2012, mais
est-ce que cette option vous
semble « jouable » ?
Plus le temps passe, moins ça
devient jouable (sourire).
Il y a eu les conclusions des
rapporteurs du Sénat par exemple.
Oui, il y a deux sénateurs de la
commission des lois qui sont venus,
qui ont interviewé beaucoup de
gens, et qui disaient que ça ne leur
paraissait pas réaliste, etc. Encore
une fois je pense que les parlementaires ont leur libre arbitre, que ce
ne sont pas des godillots, et qu’ils
vont choisir en leur âme et
conscience.
Mais qui au Parlement pourra
défendre les positions des FMP ?
On sait par exemple que vous
êtes contre l’existence d’un
conseil exécutif et d’une assemblée délibérante.
Nous avons commencé notre
lobbying. On va écrire à tous les
parlementaires, de gauche comme
de droite. Je ne crois pas qu’ils
soient tous au fait de ces problèmes-là, donc il faudra les éclairer, les informer. Il y a notamment le
groupe centriste qui est prêt à porter nos doléances nos doléances,
on verra ce que ça donnera. Il y a
beaucoup d’élus qui en privé sont
tout à fait d’accord avec nous, c’est
ce que je ne comprends pas. Bon,
le pays est ainsi fait. Ils nous disent
Aux côtés de Miguel Laventure, à la Région (MI)
‘c’est vous qui avez raison, la commission permanente c’est plus réaliste.’ Ce qui est vrai, les
Martiniquais savent ce qu’est la
commission permanente. Ils savent
très bien que dans une commission
permanente classique, toutes les
sensibilités sont représentées. On
nous emmène dans un système qui
ressemble étrangement à ce qui se
passe dans le 74. On est en train de
nous donner un 73 à la sauce 74. Il
faut que les Martiniquais le sachent,
et nous allons faire ce qu’il faut
pour qu’ils le sachent. C'est-à-dire
qu’on va, très rapidement je le
pense, faire des réunions pour porter l’information un peu partout.
Dernière question : pour en re-
venir à l’élection à la présidence
du Conseil général, savez-vous
qui est l’auteur du fameux bulletin blanc dont on a beaucoup
parlé ?
Aucune idée.
Ma question n’est évidemment
pas innocente.
J’avais bien compris (sourire).
Je la pose car beaucoup d’observateurs ont « pointé du doigt »
le conseiller du canton 9 de Fortde-France, mais aussi le groupe
des quatre élus FMP.
Je n’ai pas la réponse à cette
question (sourire).
Propos recueillis par
Mike Irasque. n
Chaque semaine… depuis 29 ans !
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
5
actualités
Politique, un nouveau parti
martinique ecologie,
pour un « sursaut politique »
L
une problématique mondiale,
pas une problématique étroitement nationale. […] Martinique Ecologie se fait fort,
non pas par imitation d’Europe-Ecologie, mais à l’unisson de tous les écologistes du
monde […] de promouvoir
l’idée d’un autre mode de développement […]. Louis Boutrin sera le tout premier garant
de cette indépendance d’esprit et d’action. » Précisément, ce fut alors au
président du parti de prendre
la parole.
e 6 mai dernier a vu le
lancement
officiel
d’une nouvelle formation dans notre paysage politique : Martinique Ecologie.
C’est en effet à l’auditorium de
l’hôtel « La Batelière », devant
une centaine d’auditeurs attentifs, que certains cadres du
parti se sont succédé au pupitre, afin de décliner les raisons
d’être et ambitions du mouvement.
Dans son intervention-hommage à Louis Boutrin (intitulée
« Portrait d’un battant »), Raphaël Confiant prit soin d’indiquer ceci : « … notre leader fut
d’abord un militant associatif,
ensuite un militant écologiste et
ce n’est qu’en troisième lieu, après
des années de militantisme associatif et écologiste, qu’il s’est lancé
en politique. » Des précisions que
la suite de son propos n’allait pas
tarder à expliquer : « Ceux donc qui
aujourd’hui tentent de faire de
lui un homme à la recherche
d’un poste ou d’un strapontin
sont, pour employer un euphémisme, des esprits mal intentionnés. Quand on cherche un
poste politique […], on ne perd
pas de temps à militer dans
l’ombre durant des années au
niveau associatif. Je n’aurai
pas la cruauté de nommer ici
certaines personnes… . »
Autre critique (éventuelle)
« conjurée » par l’écrivain martiniquais : une dénomination
très proche de celle du parti
hexagonal, Europe-Ecologie.
Ecoutons de nouveau l’intervenant : « … il (Louis Boutrin, ndr)
n’ignore pas qu’il sera attaqué
de partout sur le nom même du parti
Louis Boutrin (MI)
[…]. Les mêmes mauvais esprits
[…] ne manqueront pas de nous accuser d’être une succursale d’Europe-Ecologie,
ce
qui
est
parfaitement ridicule. L’écologie est
Raphaël Confiant (MI)
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
6
Pour Louis Boutrin, les
conditions de création de
Martinique Ecologie étaient
amplement réunies. Une « triple dérive » (« financière,
économique, environnementale »), nous contraignant selon lui à
un « sursaut politique » (étant également entendu pour l’orateur, que
l’écologie est « par essence politique »). S’il ne manqua pas de saluer le « travail d’éveil des
consciences effectué par le Modémas », Louis Boutrin fit aussi le
constat qu’il « reste beaucoup
à faire », et qu’une « nouvelle
génération, avec une autre vision du pays, une autre sensibilité, a décidé de remplir
également cette mission ! ».
A en croire l’orateur, les objectifs du parti doivent d’abord
s’ancrer dans l’éthique (« une
espèce en voie de disparition
en politique » dira t’il). Une
éthique revêtant en outre une
triple dimension. Ethique de la
« responsabilité », avec le
« respect du principe de non
cumul des mandats : pas plus
de deux mandats politiques par
élu » (« mandats électifs mais
aussi communautaires »), ainsi que
Composition du bureau de
martinique ecologie
Suite à l’assemblée générale constitutive du 3 février 2011, ce bureau est
constitué d’un président, d’un secrétaire
général, d’une secrétaire générale adjointe, d’une trésorière et d’un trésorier
adjoint. Le parti comporte également un
certain nombre de commissions. Une
« commission formation », une « commission communication », et trois commissions « d’implantation territoriale »
(dans le Nord Caraïbe, le Nord Atlantique
et le Centre). Mike Irasque. n
le « respect du droit des générations à accéder aux postes électifs » (« pas plus d’un seul
renouvellement par mandat ») ;
éthique de la « souveraineté » ensuite (« continuer le travail d’éveil et
de conscience […] pour l’accession
à une plus grande souveraineté ») ;
éthique de « l’efficacité » enfin (une
« obligation de résultats » en
somme).
Concernant les « pistes pour une
meilleure valorisation environnementale » du pays, Martinique Ecologie propose la création d’outils
spécifiques. Par exemple ? Un
« Observatoire du foncier agricole »
(« afin d’assurer cette veille foncière
A l'auditorium (MI)
que nous réclamons tous », dit
Louis Boutrin) ; l’inscription de la
Montagne Pelée au patrimoine
mondial de l’Unesco, certes, mais
également celle des Pitons du Carbet (« depuis le Piton Gelé, au
Morne Rouge, jusqu’au Piton Dumauzé »). Et l’orateur de préciser :
« Cette chaîne des Pitons s’inscrit
dans un corridor écologique avec la
Pelée et constitue une réserve de
biodiversité tout à fait exceptionnelle. »
En conclusion de son discours,
Louis Boutrin, lançant un appel à rejoindre son parti, fit partager cette
autre (et bien noble) ambition : « Il
s’agit de redonner du sens à la participation, en un mot redécouvrir la
citoyenneté et faire de chaque Martiniquais et chaque Martiniquaise,
un citoyen, avec des droits ET des
devoirs. » Rien que ça.
Le leader de Martinique Ecologie
sera-t-il entendu ? Le temps devrait
le dire.
Mike Irasque. n
Otages : 500 jours de trop !
Vendredi 13 mai, cela fera 500 jours que Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont été enlevés avec leurs accompagnateurs, Mohammed
Reza, Ghulam et Satar, dans la plaine de Kapisa, en Afghanistan, par un
groupe de talibans. Ils étaient en reportage pour l'émission "Pièce à
conviction" de France 3.
Cette détention est la plus longue depuis les otages au Liban dans
les années 80.
Plus longue que celle de Georges Malbrunot et Christian Chesnot...
Plus longue que celle de Florence Aubenas.
Ils ont rejoint la douloureuse cohorte des journalistes otages au long
cours.
500 jours loin de leur famille, loin de leurs amis, loin de nous.
Aujourd’hui, nous sommes sans nouvelles sur leur état de santé, sans
informations sur l’évolution des négociations avec les ravisseurs.
Pour marquer cette date, sensibiliser l’opinion, demander une fois de plus au gouvernement de mettre tout en œuvre pour faire libérer
ces deux journalistes et leurs trois accompagnateurs, le Club Presse Martinique appelle à un rassemblement le vendredi 13 mai prochain
de 10 heures à 12 heures sur le Place Mgr Roméro, place de la cathédrale à Fort-de-France avec l’objectif de recueillir au moins 500
soutiens via l’opération « Coup de pouce aux otages ».
Au cours de cette manifestation, le Club Presse Martinique a décidé d’y associer Thierry DOL et sa famille, otage de AQMI dans le désert du Mali pour marquer la solidarité martiniquaise avec la famille DOL. Merci de votre soutien et de votre présence ce jour-là !
Pour le Club Presse Martinique, Claude BOURGRAINVILLE (Président) 0696 205 218
[email protected]
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
7
actualités
Le « Prix Carbet des Lycéens 2011 » de passage dans notre île
Gisèle Pineau à la rencontre de nos lycéens
On le sait, le « Prix Carbet des
Lycéens 2011 » a été décerné, il y
a quelques semaines, à Gisèle Pineau, pour son roman Folie, aller
simple (Journée ordinaire d’une infirmière). Après dix éditions, il s’agit
là d’une première pour un écrivain
guadeloupéen.
Le 10 mai dernier, à l’ancien
COPES, c’est devant un auditoire
composé d’enseignants et d’élèves
de l’AMEP, des lycées Bellevue, Joseph Gaillard et du Séminaire Collège, que l’auteure est revenue, tout
en douceur et sourires, sur la
grande joie qu’elle avait éprouvée à
l’annonce de ce Prix (et durant la
cérémonie de remise). Sur sa passion de l’écriture également. Son
besoin, physique, de mots.
Gisèle PINEAU (MI)
A la faveur de questions des
lycéens, Gisèle Pineau évoqua
bien-sûr l’un des sujets principaux
du texte primé : le « monde » de la
maladie mentale. Infirmière en unité
psychiatrique depuis de nombreuses années, la romancière sait
en effet de quoi elle parle. Ce
contact répété, quotidien, avec la
« marge » ; ces « fous », que l’on
ne veut pas voir (car « reflets de
nous-mêmes » ?).
Outre sa grande part autobiographique (l’arrivée dans l’Hexagone,
la Fac de lettres, les petits boulots),
le livre décrit l’univers psychiatrique.
Ses problématiques spécifiques,
ses rituels, ses « délires », ses moments douloureux – dépressions,
paranoïa, agressions physiques et
verbales, suicides parfois –, mais
aussi ses moments de complicité,
de partage, de joie...
Comme l’auteure le dit ellemême, un livre « écrit avec le
cœur. » L’humanisme imprégnant
ce texte, assurément l’une des raisons du choix des lycéens.
Mike Irasque. n
Les lycéens ont interprété des passages du livre récompensé (MI)
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
8
Partenaire des Entreprises
Le Centre de Gestion
agréé de martinique
«
Le Centre de Gestion
Agréé, un partenaire de
l’entreprise pour l’aider
au mieux dans son développement par la prévention fiscale,
économique et une assistance
à la gestion…»
Les Centres de Gestion
Agréés, sont des associations
loi 1901, créés par la loi d'orientation du commerce et de l'artisanat du 27 décembre 1973,
dite « Loi Royer » et par la loi
de finances du 24 décembre
1974. Ces structures permettent l’accès à de nombreux
avantages fiscaux aux adhérents ainsi qu’une une aide à la
gestion et au suivi de leur entreprise. Le CGA de Martinique
a été créé le 1er janvier 1977 à
l’initiative de membres de la
Chambre de Commerce et d’Industrie de Martinique, l’Ordre
des Experts-Comptables, les
Commerçants, Prestataires de
Services, Industriels et Artisans…
Toutes les entreprises au
BIC à l’IR qui adhèrent avant le
31 mai, peuvent éviter une majoration de 25% du bénéfice imposable au titre des revenus de
l’année 2011.
En outre cette année, la nouveauté essentielle est la production d’un compte rendu de
mission Il nous a paru important de rencontrer MM. Léo
ATINE et Alfred MOUSSARD,
respectivement Conseiller d’entreprise, Responsable et Président du CGA de Martinique.
Pouvez-vous nous donner
quelques chiffres?
Le CGA de Martinique est composé d’une équipe de permanents qui
assurent un accompagnement des
commerçants, prestataires de services, industriels et artisans adhérents
avec des technologies de pointe dans
les domaines de la fiscalité et de la
gestion, dans des locaux fonctionnels
situés à la CCIM de Fort de France.
Nous bénéficions de la force et de
l’expérience d’un réseau national de
adhérent au CGA?
Les avantages sont de deux types,
d’ordre fiscal et des avantages en
termes d’assistance à la gestion et
d’accompagnement du chef d’entreprise et de son activité.
Les avantages d’ordre fiscaux
sont:
L’absence de majoration de
25 % du bénéfice imposable
L’adhésion à un CGA procure un
avantage substantiel. Les entreprises
L’é́quipe du CGA avec au centre de gauche à droite MM. Alfred Moussard et Léo ATINE (PP)
114 Centres de Gestion Agréés regroupant 400 000 PME et TPE adhérentes représentant 2 millions
d’emplois salariés et non salariés et
capitalisant 70 milliards d’euros de
chiffre d’affaires. En Martinique, nous
comptons un peu plus de 850 adhérents, dans différents secteurs d’activités : commerce, services, industrie,
artisanat.
Quels sont les avantages d’être
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
9
non-adhérentes subissent une majoration de 25% de leurs revenus professionnels pour le calcul de l’impôt
sur le revenu. Un exemple concret :
Une entreprise adhérente réalise
un bénéfice de 10 000 €, elle est effectivement imposée sur 10 000 €.
Si elle n’était pas adhérente au
CGAM, elle serait imposée sur un bénéfice augmenté de 25 % soit
12500 €: [(10000 + (10000 x 0,25)].
actualités
Le Centre de Gestion Agréé de Martinique
La dispense de majorations fiscales
Sauf en cas de manœuvres frauduleuses, les majorations fiscales, de
quelque nature qu’elles soient, ne
sont pas applicables aux contribuables adhérents au CGA, qui auront fait
connaître spontanément à l’administration fiscale, par lettre recommandée adressée dans les trois mois
suivant leur adhésion au Centre de
Gestion Agréé, les insuffisances,
inexactitudes ou omissions que comportent leurs déclarations. Le bénéfice
de cette mesure est subordonné à
des conditions…
La Possibilité de déduire le salaire du conjoint
Pour les non adhérents mariés
sous le régime de la communauté, la
limite générale de déduction est de
13800 euros par an.
Pour les adhérents du CGA, aucune limite n'est fixée.
La Réduction d'impôt pour frais
de comptabilité et d'adhésion
Les adhérents ont droit à une réduction d'impôt égale aux frais engagés pour la tenue de leur comptabilité
et leur adhésion au CGA. Cette réduction est plafonnée à 915 euros par
an.
Pour en bénéficier, les adhérents
doivent:
- réaliser un chiffre d'affaires qui ne
dépasse pas les limites du régime fiscal de la micro-entreprise,
- être imposés sur option à un régime réel.
Les dépenses prises en compte
au titre de la réduction d'impôt, ne
sont pas admises dans les charges
déductibles.
Un délai de reprise réduit
Le droit de reprise de l’administration au regard de ces impôts s’exerce
jusqu’à la troisième année qui suit
celle au titre de laquelle l’imposition
est due. Depuis le 1er janvier 2010, le
droit de reprise de l’administration est
ramené à deux ans, au lieu de trois,
lorsque le contribuable est adhérent
d’un CGA.
Le compte-rendu de mission : la
nouvelle mission du CGA (art 1649 E
quater et 1649 quater H du CGI)
Depuis le 1er janvier 2010, les
Centres de Gestion Agréés sont tenus
d’adresser à leurs adhérents et à l’administration un compte-rendu de mission. Ce compte-rendu fait suite à un
travail d’examen approfondi du dossier fiscal de l’adhérent. À l’issue du
contrôle de concordance, de cohérence et de vraisemblance des déclarations de résultats, des documents
comptables et des déclarations de
TVA, le Centre de Gestion Agréé élabore le compte-rendu de mission. Ce
compte-rendu permet au CGA de se
prononcer, en fonction des documents et des éléments qui lui ont été
communiqués par l’adhérent, sur la
concordance, la cohérence et la vraisemblance des déclarations examinées. La découverte d’anomalies, ou
d’erreurs doit être signalée au chef
d’entreprise. Le CGA l’invite à fournir
des explications. Le cas échéant, le
CGA lui demande de procéder aux
corrections nécessaires en produisant
une déclaration de résultats ou de
TVA corrigée ou rectificative.
Avantages dans le domaine de
la gestion:
Les adhérents bénéficient de nos
outils de gestion:
Une base de données unique en
France et en Martinique: Les statistiques professionnelles réalisées
par les CGA permettent aux créateurs
et aux entreprises de se positionner
par rapport à leur secteur d’activité et
à leurs concurrents.
Le dossier de gestion, outil pédagogique, permet de visionner de
façon simple et rapide l’activité de
l’année écoulée. Les études économiques annexées sont un moyen
d’approfondir la connaissance d’une
profession et de permettre au chef
d’entreprise de positionner son activité dans son secteur.
Le suivi mensuel ou trimestriel
de chiffre d'affaires permet de mieux
suivre la concurrence et d’anticiper les
changements pouvant intervenir dans
une profession, et prévenir ainsi des
difficultés de l’entreprise.
L’observatoire des ventes de
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
10
fonds de commerce, base d'information sur les prix de vente pratiqués,
est très utile pour tout vendeur ou repreneur d’entreprise sur le plan national.
La formation et l’information
sont des moyens pour le chef d’entreprise de mieux appréhender le monde
qui l’entoure, de trouver des solutions
pour demain, de s’ouvrir sur l’extérieur
pour faire évoluer son entreprise.
- Des formations spécialement
conçues pour les chefs d’entreprise
des TPE, leur conjoint et leurs salariés et adaptées à leurs attentes, sur
des thèmes variés, liés à la vie de
l’entreprise.
- Des brochures d’information (mémentos) sont adressées aux adhérents sur des thèmes divers (fiscal et
social…). En fonction de l’actualité du
moment, des fiches d’information synthétiques peuvent être aussi adressées aux entreprises adhérentes par
courriel.
Quelles sont les conditions
d’adhésion au CGA?
Toutes les entreprises peuvent y
adhérer, mais seules celles qui sont
soumises à l’Impôt sur le Revenu (IR)
peuvent bénéficier des avantages fiscaux dont nous avons parlé précédemment. Les autres bénéficient de
nos autres prestations d’assistance à
la gestion présentées précédemment.
Quel est le coût de l’adhésion?
Adhérer au CGA de Martinique ne
coûte annuellement que 346,80 euros
plus 75 euros de droit d’entrée. À partir de la seconde année le coût n’est
donc que de 346,80 euros.
Vu le faible coût de l’adhésion
par rapport à l’importance des
avantages dont peuvent bénéficier
les entreprises adhérentes, comment se fait-il que vous n’ayez pas
plus de membres ? Quelles sont
vos actions pour cette année afin
d’y remédier?
Notre objectif principal est effectivement de pouvoir accompagner un
nombre plus important d’entreprises
dans leur développement en leur prodiguant nos conseils, des pistes de
solutions et en leur faisant bénéficier
(pour celles éligibles, des avantages
fiscaux). Le nombre d’adhérent aurait
pu être bien plus important, mais il
faut savoir que de par notre spécificité, nous n’avons pas le droit de faire
de la publicité ! Ce sont aux chefs
d’entreprises de venir à nous.
Nous pensons néanmoins renforcer nos actions de formations et d’informations et de sensibilisations sur le
rôle du CGA auprès des entrepreneurs de toute sorte. Nous allons
aussi développer encore plus nos relations avec nos prescripteurs que
sont les experts comptables, la
Chambre d’Agriculture, la Chambre
des Métiers ou encore la Chambre de
Commerce et d’Industrie de Martinique.
Les entretiens de l’excellence –
martinique 2011 - Le 21 mai 2011
Une première en Martinique : une rencontre inédite entre une cinquantaine de professionnels de haut niveau, pour la plupart Antillais, avec des
collégiens et des lycéens martiniquais.
Olivier Laouchez
Le mot de la fin…
Le chef d’entreprise doit absolument comprendre que nous ne
sommes pas là pour faire de la délation. Notre rôle est d’être un partenaire du chef d’entreprise tout au long
de la vie de son entreprise et de faire
en sorte que celle-ci perdure. En plus
des différents avantages et services,
l’exercice de notre mission de prévention fiscale permet de faire en sorte
que les pièces que les entreprises
transmettent à l’administration fiscale
soient conformes.
Philippe PIED. n
Rencontre-débat
« Kabéché »
samedi 21 mai 2011
Radio Asé Pléré Annou Lité et le Restaurant “Ô Porte d’Afrique” ont le plaisir de
vous inviter à la rencontre-débat « Kabéché » le samedi 21 mai 2011 de 11h30 à 13 h
autour du thème: “Les séquelles de la traite
négrière sur l’Afrique” au restaurant Ô Porte
d’Afrique - 20 rue de la Fontaine Gueydon Fort de France.
Cette rencontre-débat sera animée par:
● Kinvi Logossah, universitaire, spécialiste de l’Afrique Noire
● Adams Kwateh, journaliste à France
Antilles
Vous avez la possibilité de déjeuner sur
place en réservant au 0596 71 97 53 ou au
0696 21 64 86.
Cette rencontre-débat sera retransmise
en direct sur les ondes de Radio Asé Pléré
Annou Lité 94,9 MHz/107,8 MHz. n
En partenariat avec l’Université AntillesGuyane, et sous le parrainage d'Olivier LAOUCHEZ, Président Directeur général de TRACE
TV, le Club XXIème Siècle propose, pour la première fois à la Martinique, « Les Entretiens de
l’Excellence », manifestation destinée à sensibiliser et à informer les collégiens et les lycéens
sur les filières d’excellence proposées par le système d’enseignement supérieur français
(Grandes Écoles, Universités). Cette manifestation, entièrement gratuite, se déroulera le samedi 21 mai 2011, dans l’enceinte de
l’Université Antilles-Guyane (Campus de
Schœlcher).
Fort du succès remporté, depuis la 1ère édition de 2006, à Sciences Po
Paris (plus de 1 000 collégiens/lycéens venus des quartiers populaires d’Ile de
France en 2010), et après le succès de l’édition de Pointe-à-Pitre en avril 2010
(650 jeunes participants), le Club XXIème Siècle a souhaité lancer cet évènement en Martinique en invitant une cinquantaine d’intervenants autour de 8 ateliers thématiques :
Métiers de l’Ingénieur Banque- Finance- Gestion Journalisme – Media
Commerce- Marketing- Communication
Haute fonction publique Métiers du droit Métiers de la santé Entrepreneurs
Dans chaque atelier seront présentés le métier et la filière de formation qui
y mène, ainsi que la manière d’y accéder. Les intervenants, venus de Guadeloupe, de Martinique et de Paris, présenteront leur parcours académique, leur
activité professionnelle et fourniront aux jeunes des conseils et astuces pour
assurer leurs réussites futures.
Outre l’Université des Antilles et de la Guyane, avec qui nous renouvelons le partenariat noué en 2010 à l’occasion de la 1ère édition en Guadeloupe,
le Club XXIème Siècle tient à remercier chaleureusement pour leur soutien et
leur engagement l’ensemble de ses partenaires pour cette première édition en
Martinique, à savoir : le Fonds social européen, le Conseil Général de la Martinique, la Fondation KPMG, la Fondation UAG-GBH, et le Rectorat de la Martinique.
[A propos du Club XXIème Siècle - Le Club XXIème Siècle cherche à promouvoir au sein du CAC 40, des médias et de la politique, la diversité à travers
plusieurs actions, notamment en interrogeant les dirigeants sur leur action en
faveur de la diversité, en lançant des initiatives au sein d’ateliers et en menant
des actions dirigées vers les collégiens, les lycéens, les étudiants, les jeunes
diplômés et les jeunes entrepreneurs. La participation du Club à « Talents des
cités », ses actions de coaching de jeunes diplômés ou encore plusieurs grands
colloques, au Sénat et à Sciences Po, sur la question de la diversité en entreprise et dans le monde politique illustrent, parmi ses nombreux projets, son esprit, entre réflexion et pragmatisme.] >> Relations Presse : Laurence BIRON
[email protected] n
Date : samedi 21 mai 2011 de 08h à 13h Adresse : Université AntillesGuyane – Campus de Schoelcher – 97275 Schoelcher Inscription obligatoire
sur le site (nombre de places limité) : www.lesentretiens.org
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
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actualités
Emplois des Travailleurs Handicapés
Opcalia, représentant de
l’OeTh en martinique
De gauche à droite : MM. Charles Pagesy (Président de l'Opcalia), David Zobda (Conseil Général),
Alain Carrée (Président d'OETH), et Camille Chauvet (Conseil Régional) (PP)
O
PCALIA Martinique et
l’association
OETH
(Obligation d’Emplois
des Travailleurs Handicapés), ont
signé ce mardi 10 mai un accord
de partenariat désignant Opcalia
Martinique comme son représentant sur place. Outre les représentants de ces deux structures,
étaient présents les représentants du Conseil Général en la
personne de son Vice-Président
M. David Zobda, le Conseil Régional représenté par M. Camille
Chauvet, les responsables d’associations et de certains établissements de santé.
Opcalia Martinique, assurera
donc à partir de ce mois, la collecte
des contributions financières des établissements en faveur de l’emploi des
travailleurs handicapés. Dans les établissements contribuant à l’OETH,
nous retrouvons beaucoup de maisons de retraites, d’établissements
spécialisés, de crèches.
ment d’un travailleur handicapé, de
l’accueil d’un stagiaire, de l’embauche
de CDD, de contrat aidé, de CDI.
Dans ce cadre, nous retrouverons des
aides comme des primes forfaitaires.
L’OETH, représentée donc par
Opcalia Martinique sur notre département, est une association à but non lucratif, qui a pour mission d’informer et
de conseiller les établissements dans
leurs actions en faveur de l’emploi des
travailleurs handicapés, et de proposer des mesures pour sécuriser leurs
parcours professionnels à chaque
étape.
En effet, l’OETH engage ses actions sur 4 grands champs:
La professionnalisation. Différents cas de figures, soit un bilan de
l’évaluation professionnel est nécessaire à titre préventif, soit l’OETH accompagne les établissements dans la
professionnalisation des personnes
handicapées. Il peut s’agir du bilan
d’évolution professionnel, il consiste à
identifier et évaluer les acquis de la
personne afin d’élaborer un projet professionnel compatible avec les opportunités internes et les restrictions
médicales de la personne. La prise en
charge porte sur les frais réels. Il peut
aussi s’agir d’embaucher en contrat
de professionnalisation ou d’apprentissage. Dans ce contexte, l’OETH
prend en charge les coûts restant à la
charge de l’employeur déduction faite
L’insertion. Il s’agit notamment de
bilan ergonomique dans le cadre de
l’insertion en amont de la prise de
poste. La prise en charge porte sur les
frais réels plafonnés à 3 000 € et
concerne la prestation de bilan. Il peut
également s’agir de l’accompagneAntilla 1455 - 12 Mai 2011
12
des aides de tiers (Etat, collectivité,
OPCA). Ce sont notamment les salaires, l’hébergement, les repas, les
frais pédagogiques exceptionnels (livres, documentations).
Le maintien dans l’emploi. Plusieurs options sont possibles : Un
bilan maintien dans l’emploi destiné
aux salariés en situation d’inaptitude
ou présentant un risque d’inaptitude. Il
peut permettre de mobiliser des prestations afin de faciliter la recherche et
la mise en œuvre de solutions pour
préserver l’emploi comme le bilan professionnel, le bilan médical fonctionnel, le bilan ergonomique. Une
reconversion professionnelle ; Un
aménagement de poste de travail,
ce sont des financements sur du matériel ou des services (heures d’interprétariat).
Et la prévention du handicap.
Dans les établissements contribuant à
l’OETH, nous retrouvons beaucoup de
maisons de retraites, d’établissements
spécialisés, de crèches. L’OETH a élaboré des aides répondant aux problématiques rencontrées par les salariés,
notamment les risques TMS ou encore les risques psychosociaux. Dans
ce contexte, OETH accompagne en finançant: Des études (diagnostic sur
la situation de travail sous un angle er-
du 13 au 21 mai:
Lancement du
11è Konvwa
pou Réparasyon 2011
Depuis 2001, le Mouvement International pour les Réparations (MIR),
organise à chaque mois de mai le
Convoi Pour Les Réparations.
Il s’agit d’un moment de partage et
d’échange qui se traduit par une grande
marche aux flambeaux de Sainte Anne au
Prêcheur en plusieurs étapes. Cette année,
la thématique du convoi est : « REPARASYON SE RIMED VIOLANS », qui s’inscrit
autour de la problématique de la violence
dans notre pays sous domination. L’objectif
est de dénoncer la généralisation et la banalisation de la violence dans notre société qui illustre les dégâts du capitalisme et du néocolonialisme, vecteurs des inégalités. Dans le
cadre de ce 11ième KOVNWA Pou REPARASYON qui se déroulera du vendredi 13 mai
au samedi 21 mai 2011, le Maire de SainteAnne, M. Garcin MALSA, et les membres du
MIR, ont organisé une Conférence de Presse
le 10 mai dernier. n
Au centre, Madame Janvier-Désir, Directrice de Opcalia Martinique et à
sa droite la directrice de MDPH (Maison Départementale des Personnes
Handicapés de la Martinique), Mme Denise Désormeaux (PP)
gonomique). Une formation d’un salarié qui deviendra animateur-prévention TMS qui aura en charge le suivi
des actions sur le sujet; Un diagnostic sur les risques psychosociaux et
l’accompagnement à la mise en
œuvre de plan d’action préventif.
Ces mesures sont financées par la
collecte des contributions financières
des établissements adhérents ne remplissant pas leur obligation d’emploi
des travailleurs handicapés.
En proposant ces mesures de financement, l’OETH encourage les entreprises à conduire une politique
active en faveur de l’emploi des travailleurs handicapés. Il est important tout
de même de savoir que c’est à l’employeur de solliciter OETH pour obtenir un financement.
Philippe PIED. n
Pour plus de renseignements,
contacter Opcalia Martinique au
0596.50.79.31.
sandrine Gruda s’investit pour les jeunes des Trois-Ilets
La joueuse internationale de basket, Sandrine Gruda a rencontré les jeunes
de la Ville à la cité Téraille le 11 mai dernier.
Elle sera d'abord rreçue par Monsieur Laclef, élu de la
Ville chargé des sports, pour une rencontre avec de jeunes
iléens, parmi lesquels quelques basketteurs spécialement
venus pour l’occasion. Organisée de concert par le Service
Municipal d’Aide à l’Insertion, et le Service de la Culture, des
Sports et des Loisirs des Trois Ilets, avec le soutien de la
Mission Locale, du Pôle Emploi ainsi que de la SMHLM, cette
rencontre s’inscrit pleinement dans les objectifs de Sandrine
Gruda qui veut s’investir auprès des jeunes martiniquais en
voie d’insertion ou de réorientation professionnelle. Très Sandrine GRUBA
proche de ses racines, c’est une étape essentielle pour cette eurobasketwomen2009
jeune femme qui croit ardemment en la réussite par l’effort.
Elle veut sensibiliser ce jeune public aux valeurs qui lui sont chères et qui lui ont permis
d’accomplir ce parcours d’exception. Echanges, dialogues, découverte du sport de haut
niveau sont prévus autour d’un pot d’accueil par le biais de témoignages croisés.
Véritable partage d’expérience, cette rencontre s’étendra aux diverses préoccupations
des jeunes d’aujourd’hui auxquelles Sandrine Gruda est particulièrement sensible.
A l’heure où la toute nouvelle championne de Russie, s’apprête à rejoindre l’équipe
de France pour débuter la campagne de préparation à l’Euro 2011 (18 au 3 juillet en
Pologne), elle tient à soutenir les jeunes martiniquais dans leurs efforts en les encourageant à rester motivés et persévérants, deux piliers sur la base desquelles elle a tracé sa
voie. Contact: Tél.: 0596 63 12 97 – Fax: 0596 71 43 10 p
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
13
actualités
Vie des entreprises
Les Rhums La mauny
champions de l’export ?
D
’importants importateurs
chinois ont visité dernièrement, durant toute
une semaine, notre île. Afin de
consolider les liens qui les unissent depuis peu avec les Rhums
La Mauny. Comment ? Pourquoi ?
Réponses tout de suite.
Ce jour-là, dans le fief des Rhums
La Mauny situé à Rivière-Pilote, lieu
d’implantation de la distillerie, une
agitation inhabituelle avait lieu. Les
dirigeants et spécialistes « maison »
des spiritueux du Domaine s’affairaient avec force explications, dégustations, convivialité, autour d’un petit
groupe d’hommes d’origine visiblement asiatique. Groupe d’hommes
très attentifs à tout ce qu’on leur présentait et aux traductions simultanées qui s’en suivaient. Malgré leur
allure vestimentaire décontractée, ils
« pesaient » (eux – et, ou - leur société) chacun plusieurs millions d’euros. Dans l’ordre, d’ailleurs, plutôt de
la dizaine, voire de la centaine ; selon
des sources officieuses. La Chine,
son Sud particulièrement (région
connue pour son fort taux de – plutôt- récents millionnaires au m2) avec
notamment Shanghai ; s’était déplacée sur nos terres. Afin de gagner et
peut-être faire gagner à l’établissement renommé des parts de marché
plus qu’appréciables.
En fait, ce que ces hommes d’affaires recherchaient, c’était des précisions plutôt qu’une totale
découverte. Car, depuis 2010, les
Rhums La Mauny avaient déjà pénétré l’espace chinois. Par le biais de
Yan Liu Trade International, filiale
de Cognac Camus*.
40 000 caisses annuelles
Ils étaient d’ailleurs accompagnés
d’un représentant de cette maison,
établi dans cette contrée du monde,
Rodney Tomes, qui nous expliquait :
« C’est un marché qui vient à peine
de débuter en Chine. Le seul rhum
qu’ils ont l’habitude de consommer
étant un rhum industriel (Bacardi).
Suite à une foire nous avons voulu
découvrir les rhums La Mauny. Et
suite à cela, nous vendons actuellement à peu près 40 000 caisses de
rhums par an. Étant donné que cela
démarre et que petit à petit ce produit
est introduit dans les familles (qui ont
un fort pouvoir d’achat) ; nous espérons que ce chiffre de 40 000 caisses
annuelles, deviendra mensuel. Si
nous avons commencé à vendre
dans le Sud, c’est que les gens de
cette partie de la Chine boivent énormément d’alcool importé. Alors que
ceux qui vivent dans le Nord privilégient les boissons locales. De plus,
les gens du Sud sont un peu les miroirs de la Chine : s’ils se mettent à
cette « mode » les autres suivront.
C’est pour cela que nous avons ciblé
notre action sur ces gros importateurs. »
Une action effectivement ciblée et
soignée. A dessein.
Rodney Tomes n’en fait pas un
secret : « Le rhum agricole ne doit
Rhums La mauny: une reconnaissance
internationale du savoir-faire martiniquais
2011
Concours Général Agricole de Paris :
Médaille d’or pour le Rhum Blanc La Mauny 55 % vol.
Médaille d’argent pour le Rhum Blanc La Mauny 50 % vol.
Médaille de bronze pour le Rhum Vieux VO.
2010
US International Review of Spirits :
Médaille d’or pour le Rhum Vieux VSOP
Concours Mondial Bruxelles :
Médaille d’or pour le Rhum Blanc La Mauny 50 % vol.
Les importateurs chinois, avec à droite Rodney Tomes Concours Général Agricole de Paris :
en casquette, et devant lui (en pantalon de couleur somMédaille d’argent pour le Rhum Blanc La Mauny 50 % vol.
bre) François de Lavigne Sainte-Suzanne) (ADV)
Médaille d’argent pour le Rhum Vieux La Mauny XO
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
14
pas se développer par le biais d’un
marketing pur et dur. Nous préférons
que les personnes les mieux placées
pour sa vente viennent eux-mêmes
découvrir tout le processus de fabrication (qu’ils ne connaissent pas). Effectuer des tests sur différents types
de rhums. Pour ensuite sélectionner
ce qui pour eux (dans leur pays et
selon leur culture) pourrait se vendre
le mieux. Dans la mesure où les Chinois sont de gros consommateurs
d’alcool. C’est pour eux un lien : une
façon d’établir des relations et des
amitiés entre les gens. »
François de Lavigne Sainte-Suzanne (Directeur Général Groupe
BBS*) confirmait cette implication ciselée : « Effectivement on pourrait
qualifier cette semaine de semaine
chinoise chez nous. Puisque c’est la
première fois que cette notable délégation d’importants grossistes chinois vient aux Antilles. Ce sont des
clients qui ont commencé à vendre
(dans le Sud de la Chine et dans la
région de Shanghai) nos rhums depuis moins d’un an. Et qui sont surtout venus voir comment découvrir et
apprécier les rhums agricoles.
Puisque la Chine est un pays où l’on
vend beaucoup de rhums industriels ;
et ils ne connaissent pas très bien les
rhums agricoles. Ils sont absolument
curieux de tout, et passionnés par ce
type de rhums. Et c’est pour cette raison qu’ils sont venus nous visiter.
Tous ces marchés asiatiques de l’extrême orient sont des marchés dits
émergents qui s’intéressent de plus
en plus - avec peut-être l’enrichissement de la population - à ces alcools,
un peu plus sophistiqués que ce
qu’ils ont l’habitude de consommer.
Et en même temps on s’aperçoit
que le rhum est aussi un ambassadeur pour le tourisme aux Antilles.
Car cela a permis d’attirer des Chinois, et peut-être d’autres, qui vont
venir visiter la Martinique. Puisque,
au cours de leur séjour nous avons
prévu de les emmener visiter le Nord
de la Martinique ; nous leur avons organisé selon leur souhait une journée
en mer avec de la pêche au gros. Et
nous les emmènerons éventuellement visiter d’autres distilleries… »
Au programme étaient également
prévu du Quad au sein de paysages
remarquables du Sud ; et, tous les
jours, des arrêts gastronomiques
dans diverses tables réputées de
notre département… »
Maintenir le marché
Cette politique volontaire face à
des marchés prometteurs, les
Rhums La Mauny la mènent depuis
déjà nombre d’années. Des importateurs de différents points du monde
(Russes, Américains, Belges, Cavistes renommés français, etc.) ont
régulièrement bénéficié de cet investissement en temps et en visites tyAntilla 1455 - 12 Mai 2011
15
piques; à l’amortissement, jusqu’à ce
jour, indéniable. Car, exportés depuis
1977, Les Rhums La Mauny sont aujourd’hui présents dans plus de 40
pays (Europe, Vietnam, Singapour,
Maroc, Finlande, Japon, Russie,
Australie, etc.).
L’offensive sur cette partie de
l’Asie se fera semble-t-il sur deux
fronts. Le « front » haut de gamme
comme le souligne François de Lavigne Sainte-Suzanne : « Nous venons de commencer à vendre et les
perspectives sont extrêmement prometteuses. Surtout pour les rhums
vieux. Puisque les Chinois ont l’habitude de consommer des alcools
blancs… Nos rhums blancs ont bien
entendu très belle acceptabilité. Mais
ce sont surtout nos rhums vieux qui
peuvent faire concurrence aux autres
alcools âgés dans le monde ; comme
les whiskys âgés, les cognacs, les
armagnacs. Et ils sont extrêmement
Qui est mr Qiu?
Mr Qiu un des plus gros importateurs chinois présents récemment dans notre île, ravi par la
découverte de nos atouts, promet
de revenir un jour avec sa famille.
Il nous confiait côté Bisness :
« Nous sommes venus en Martinique visiter la distillerie de façon
à mieux connaître les rhums. Car
nous pensons que c’est une très
grosse opportunité de vente, pour
nous en Chine… Dans les prochaines années nous espérons
avec ma compagnie atteindre l’objectif d’au moins 1 000 caisses par
mois. »
actualités
Notre rhum s’exporte
intéressés par ce type de produits… ». Et peut-être celui plus
« grand public » comme l’envisagent
également fortement Rodney Tomes
et le groupe qu’il représente. Optimiste face à l’évolution des ventes si
la gestion reste rigoureuse : « Je ne
peux pas présager de l’avenir… Tout
simplement parce que le marché chinois est un marché qui peut changer
du jour au lendemain… Si vous avez
la bonne côte, il peut grimper en
flèche. Mais il faut pouvoir le maintenir… Par exemple, s’il y a une chose
qui peut faire défaut : c’est le manque
de stock. Il suffit qu’il y ait un manque
de stock ne serait-ce qu’un seul jour :
le marché tombe et c’est fini… L’intérêt pour nous est de vendre un maximum de caisses dans les pubs et les
bars ; très nombreux en Chine. Sachant qu’il y a un mode de consommation un peu particulier : il y a des
salons privés, et le principe est que
quand on est invité par quelqu’un ; on
doit boire autant que son hôte… De
plus, dans ce genre d’établissements, il y a des demoiselles qui sont
Les visiteurs très intéressés par la chaîne d’embouteillage totalement
reconstruite en 2001.
là pour faire boire le client. Et elles
boivent beaucoup aussi. Donc l’intérêt est de vendre à ces endroits qui
font consommer un maximum de
clients… Quand nous aurons réussi
à capturer cette part du
marché, le reste se fera
tout seul. (…)Le whisky
est le principal concurrent. Ils boivent du vin
en très petite quantité,
car ils n’apprécient que
moyennement les alcools aux saveurs fruitées ; ou sucrés. Ils
préfèrent les alcools
bruts, purs, comme le
rhum blanc. Un peu de
whisky, du bourbon ; et
les rhums Bacardi »
Ce qui est certain
pour l’instant, c’est,
qu’indéniablement,
notre merveilleux TiPunch n’a, quant à lui,
aucune, mais aucune
chance de percer. Les
chefs d’entreprises chinois, comme le représentant de la filiale de
Cognac Camus sont
unanimes : « Ils ont déjà
une façon de boire le
rhum chez eux : c’est de
le boire avec du thé
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
16
glacé »
Arrêtez de faire la moue, il paraît
que c’est très bon ! Rodney Tomes
conclut : « Et étant donné qu’ils n’ont
aucune affection pour les alcools sucrés ; le Ti Punch ne pourra donc pas
s’intégrer dans les mœurs chinoises… ».
Texte et photos
Annick de Vassoigne. n
*Cognac Camus: Fondée en 1863, la maison Camus est l’une des dernières grandes
maisons familiales de Cognac. Leader sur le
marché des Duty free, elle cultive, depuis 5
générations, la passion des produits d’exception.
*La Mauny-Bellonie Bourdillon SCrs
nous avons reçu…
Le Guide Pratique
du Contribuable
Le Guide Pratique du Contribuable est édité par l'Union SNUI-SUD
Trésor Solidaires.
En couverture :
- Impôt de Solidarité sur la Fortune
2011
- Actualité :
• Votre magazine fiscal.
• Les nouvelles de février/avril
Sur INTERNET : www.leguideducontribuable.com. n
Artiste, une nouvelle génération s’impose…
Paille : « On nous a vendu
un rêve, qui est dangereux… »
I
l est l’un des chanteurs préférés d’une frange conséquente de la jeunesse
martiniquaise. Son nom : Yoni
Alpha. Mais ses nombreux fans
le connaissent avant tout par
son nom d’artiste : Paille, un
renvoi au chapeau qu’il porte
immanquablement sur scène ou
dans ses clips. S’il peut être intarissable sur la musique qu’il
pratique avec succès, le reggaedancehall, le jeune homme de
29 ans a des choses à exprimer sur bien d’autres sujets.
commencer par ceux
qui concernent son
pays… Les vérités de
« l’homme Paille ».
cess’, avoir plus d’efforts à faire, partir
un peu plus tard du boulot. Et les gens
ne veulent pas. Ils sont persuadés que
le bonheur – c’est un modèle occidental, qui est faux –, c’est le confort et la
possession. C'est-à-dire que du moment que j’ai de l’argent pour payer
mes factures, que j’ai un écran plat,
que j’ai ma voiture, j’ai réussi. On nous
a vendu un rêve, qui est dangereux.
Comme c’est un bonheur qui n’est que
relatif, au final ces gens-là sont hypermalheureux quand ils réalisent qu’à 50
mètres d’eux il y a quelqu’un qui a une
plus grosse télé, voiture, etc. On est
toujours dans cette course. Quand j’ai
A
Paille: Le but, quand tu as fait 5
ou 6 ans d’étude, c’est quand même
d’avoir une rétribution financière qui
te permette de te dire «Ouf, je peux
payer le prêt étudiant que j’ai fait,»,
etc. Or, tu peux avoir Bac + 27, tu
commences au SMIC, et après si tu
ne connais pas le fils d’untel ou untel,
tu restes à stagner dans le fameux
«ascenseur social», qui est bloqué
au premier depuis 150 ans. On a
quand même des exemples qui me
permettent de positiver. Et puis la
Martinique est un pays tellement
beau, il y a quand même une certaine
joie de vivre qui transpire: tu appelles
deux copains, tu vas boire une bière
près de la mer. Quelque part, quand
tu as fait ça deux trois fois dans la semaine, tu ne peux pas être malheureux
(sourire). Par contre, il y a un truc qui
me dérange, c’est l’immobilisme ambiant, la tiédeur. S’il y a une révolte ou
un énervement en moi, ça doit venir de
là. Je suis de plus en plus confronté
aux lenteurs administratives etc., et je
réalise que ce n’est pas tant une incapacité qu’une volonté de ne pas bouger. Parce que bouger ça
sous-entendrait changer leurs ‘pro-
des anecdotes de ma mère ou de ma
mamie, il y a bien plus de bonheur qui
transpire de ce qu’elles me racontent,
que ce que moi je suis capable de vivre
à l’heure actuelle. Au contraire, je suis
obligé de partir dans des trucs un peu
artificiels, genre m’habiller bien pour
aller en soirée, boire deux « feu » pour
avoir une « hauteur », et puis me persuader qu’on est heureux, alors que
non. Cet immobilisme-là a tendance à
cautionner ça et à le renforcer, parce
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
17
que si demain tout le monde se disait
‘bon, man ka fè an sakrifis, zafè kò lavi’,
quitte à gagner moins, avoir une voiture
ou une télé moins grosse, ‘je vais faire
des choses viables, qui auront un écho
dans l’éternité, des choses pour que
demain mes enfants ou petits-enfants
ne soient pas en train de me maudire
en se disant mais quel monde ils m’ont
laissé… .’
Cet immobilisme que tu décris,
tu le perçois dans toutes les
couches sociales?
Quand j’ai fait mon Master, on m’a
demandé de trouver un sujet, et le premier jet que j’avais c’était ‘le tête à
queue du paradigme du bien’. Tu as
deux mecs dans la même commune
en Martinique. Tu en as un qui
connaît le fis de untel, qui pourra entrer en boîte, payer une bouteille de
champagne, s’amuser, et puis tu en
as un qui n’a pas de relations, pas
de réseau, qui va se retrouver devant la boîte, à qui on va dire ‘non,
casse-toi’, etc. Ce même gars-là, il
va se dire ‘bon, je n’ai pas de réseau, je vais vous faire assez peur
pour que j’ai les mêmes avantages
que celui qui vous faîtes entrer.
Donc je vais me rendre dangereux.
Puisque si j’essaie d’aller dans le
chemin droit, du bien, vous m’écrasez, je me crée un chemin qui va
vous obliger à me respecter.’
Mais certains font l’impasse
sur le « chemin droit » et passent
directement à l’intimidation, non?
Parce qu’ils ne sont pas plus
bêtes que nous. Si j’ai cette réflexion-là, je pense qu’ils l’ont aussi. A
l’heure actuelle, tu auras beau faire
tous les efforts que tu veux, si tu n’as
pas un réseau ou la chance de tomber
sur les bonnes personnes, tu pars avec
un gros handicap dans la vie, un véritable handicap.
Beaucoup d’observateurs pointent aussi une faillite collective. Notamment une faillite de nos hommes
politiques. Un constat que tu par-
actualités
Artiste, une nouvelle génération…
tages?
Clairement. On n’a jamais la réflexion qui va plus loin que la cellule familiale. Les gens vont vous dire ‘mon
fils a réussi, donc finalement peut-être
que j’ai réussi.’ C’est faux. Parce que
tous les petits martiniquais qui sont
dans des chemins un peu bizarres,
sont forcément les fils de gens que tu
connais. Ça veut dire que la faillite est
forcément collective. Et si la réussite de
ton fils écrase celle des autres, ca veut
dire que le modèle que nous avons
n’est pas viable. Les politiciens, ce sont
eux qui ont décidé d’avoir les réponses. Si vous avez pris du temps à
faire des discours, à critiquer ceux qui
étaient déjà en place, soi-disant parce
que vous avez des réponses, faites la
preuve de ce que vous avez avancé.
Je suis pour qu’on arrête cette logique
du carriérisme politique. Un politicien
qui n’a pas réussi, et bien on en
change…
En 2011, les hommes politiques
– politique au sens noble du terme
–, sont une « espèce » en voie d’extinction selon toi?
Tu veux dire les gens qui travaillent
dans l’altruisme ? Le maire du Prêcheur (Marcellin Nadeau, ndr), il a fait
un festival comme Kaskòd. C’était un
suicide économique j’imagine. Mais ça
a tellement d’importance d’avoir des
mecs qui fassent des choses comme
ça, que quelque part j’aurais eu un
maire comme ça, j’aurais eu envie de
voter pour lui. Et ça n’a pas que des
connotations préchotines ou microcosmiques, il a quand même essayé de
faire un truc qui puisse rayonner.
Quand j’entends des maires ou des
élus qui, parce qu’on leur dit qu’on a
une manifestation avec des jeunes ou
un public un peu moins « stable » que
ceux qui vont voir ‘Les amis du Nord’
par exemple, décident, la veille du
concert, d’annuler, je me dis que ces
gars-là n’ont pas de cran.
On en est toujours là en 2011?
C’est tellement vicieux qu’en général ils vous demandent d’avoir l’avis de
«
la commission de sécurité la veille, en
sachant que vous n’aurez pas le temps
de faire les modifications qu’elle va
vous demander. Ca va jusque là. Tu as
des gars qui décident d’investir, de faire
des choses, et, parce que dans la commune de telle personne il y a eu un wélélé, le mec décide de cracher dans la
soupe de l’autre.
Ce que tu dis là pose la question
du rapport de l’homme politique –
martiniquais en l’occurrence – à la
jeunesse, et plus précisément son
rapport à ses codes culturels, musique en tête. Comment qualifies-tu
ce rapport?
Il y a une scission. Une incompréhension plus dangereuse que toutes les
problématiques de chômage
qu’on puisse soulever. Elle est
gravissime. J’ai eu vraiment la
chance d’avoir des grands
frères, des cousins que j’admirais assez pour suivre leur
exemple. Quand mon grand
cousin a eu sa licence par
exemple, il était hors de question pour moi d’avoir un niveau
d’études inférieur. Le positif a
amené du positif. Du moment
où les jeunes n’en ont plus rien
à faire de ce que les adultes
pensent d’eux – et que la réciproque est vraie –, forcément
le fossé se creuse, les codes
deviennent incompréhensibles
pour les uns comme pour les
autres. Le jeune de maintenant ne comprend pas pourquoi ses parents ont fait les choix qu’ils
ont fait. Mais on avait un lien – on l’a
jusqu’à maintenant, je pense qu’il
existe – on a des choses qui nous rallient. Un ‘tchip’ martiniquais peut être
compris par tous les Martiniquais, qu’ils
habitent au Bostwana ou en Russie.
Tchip, c’est quelque chose de chez
nous; le regard, le « toisé », des gestes
parfois un peu négatifs mais qui font
partie de notre sémiotique, de toute la
symbolique créole. Malavoi fait partie
de ma sémiotique. Quand tu entends
si vous avez pris du temps à faire des affiches, des discours, à critiquer ceux qui étaient déjà en place, soidisant parce que vous avez des réponses, faites la
preuve de ce que vous avez avancé. Je suis pour qu’on arrête cette logique du carriérisme politique. un politicien qui
n’a pas réussi, et bien on en change… »
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
18
le petit battement de la biguine et puis
les violons qui entrent, quel que ce soit
le groupe au monde qui va essayer de
faire ça, tu vas te dire ‘ça me rappelle
Malavoi.’ On avait des choses qui nous
unissait, on avait la possibilité et puis
on a foiré le virage. Je pense qu’on l’a
foiré parce que la mondialisation est un
phénomène qui, quand on n’est pas
préparé, bousille tout. Et elle a vraiment bousillé notre Martinique.
C'est-à-dire?
Elle nous a offert des possibilités,
ouvert des horizons qu’on n’était pas
encore prêts à voir. Quand tu compares un clip de Beyoncé (star étasu-
nienne mondiale de « pop music »,
ndr) à un clip de Valérie Louri, forcément on ne tient pas la comparaison.
Comparaison qui n’a d’ailleurs
pas de sens.
Oui. Sauf que la mondialisation est
venue dans l’affaire. Et au final on s’est
dévalorisé parce qu’on ne s’est pas vu
beau, pas efficaces. Quand le mec a
70 meufs (femmes, ndr), pin-up, avec
de grosses voitures, et puis que moi je
vais faire un clip sur le quai de Schoelcher avec des copains, forcément je
parais ridicule. Mais ce n’est pas l’essentiel. Avant d’ouvrir les esprits à ce
flot de nouvelles technologies que la
Martinique est en train de vivre pleinement, on aurait dû préparer les gens
culturellement. Trinidad comme Sainte-
Lucie ont l’ADSL, mais il y a le Friday
night et Machel Montano (vedette trinidadienne de soca, ndr) continue à remplir des stades de 50.000 personnes.
Ils étaient assez solides culturellement
pour dire à la mondialisation ‘on va
faire exactement ce que tu fais d’habitude, on va choisir les pans de mondialisation qui seront viables pour notre
société.’ Sauf que, la Martinique n’étant
pas prête, elle a tout pris: la banalisation du sexe, cette violence gratuite.
Parce que la confrontation entre les
riches et les pauvres n’existait pas vraiment en Martinique. On était un peu
dans une logique de « grande famille » : “ou fen ? La ni dé tinen, vini
manjé”.
Beaucoup d’observateurs pensent que le chômage est le fléau n° 1
du pays. Soyons très optimistes: si
le chômage venait à diminuer grandement, ça y est, la Martinique repartirait sur de nouvelles bases ?
Cette problématique conditionne
t’elle toutes les autres?
Je pense que c’est plus une résultante qu’une problématique première.
Le modèle français, c’est l’État-providence. C'est-à-dire que, quand ça ne
va pas, j’essaie de soigner les bobos,
mais, quand il y a de l’argent – pour les
krachs boursiers, pour les banques qui
sont redevenues tout aussi riches
qu’avant –, personne ne me donne un
peu d’argent. Forcément c’est un système qui va se casser la gueule. C’est
aussi un système pernicieux, dans la
mesure où il ne met pas en avant les
efforts personnels. Il te restreint à une
forme de « médiocrité »; tout le monde
doit être dans une sorte de classe
moyenne, où on peut te « presser » –
parce qu’ils n’ont pas assez de blé pour
se barrer en Suisse, et en même temps
s’ils sont trop pauvres, on est obligés
de les aider financièrement. Donc on
essaie de mettre tout le monde dans
une sorte d’agglomérat du milieu. Tout
le monde a bac + 2 à l’heure actuelle.
En Martinique les mecs font un calcul
tout bête : en travaillant ils risquent
d’être plus pauvres qu’en ne travaillant
pas. C’est vraiment une économie. Tu
as des gens qui programment toute
une vie en se disant ‘voilà comment je
vais pouvoir vivre du système.’
Et ça c’est la faute au système
justement, non?
Oui, et c’est la faute au contexte
dans lequel ce système a été placé.
Qu’on le veuille ou non, le Martiniquais
a un rapport au travail qui est particulier: man ké fè travay bétjé-a. Jusqu’à
maintenant c’est une expression qui
est généralement dite sans y réfléchir,
mais qui est profonde de sens. Pour
pouvoir subir les 400 ans d’esclavage
sans aller prendre une corde pour se
pendre, il fallait dévaloriser le travail
qu’on faisait. Presque se dire ‘man ka
rand missié an service, et si je veux je
peux arrêter.’ Alors que c’était évidemment faux. Les gars étaient obligés de
dévaloriser le travail pour pouvoir peutêtre réussir à se regarder dans la
glace, ou tout simplement pouvoir s’endormir. Il y a quelques années, des statistiques disaient que 70 % des
Martiniquais étaient persuadés que si
le patron n’est pas Blanc, l’entreprise
va se casser la gueule.
Ce qui est d’une violence symbolique terrible.
Ça fait froid dans le dos. Et beau-
pas, ou très peu. Le RMI et le RSA, ce
n’est pas parce qu’on a envie d’aider
les gens. C’est pour que les intéressés
puissent injecter de l’argent dans l’économie. Or, ça coûte plus cher que ce
que ça rapporte. Le travail est surtout
un groupement social et un lieu d’épanouissement. Soit il y aura une révolte
personnelle, en se disant ‘je vaux
mieux que ce genre de petits boulots’,
et à ce moment-là les gens vont aller
dans une logique propre à ce qu’ils ont
envie de faire ; soit ils vont se sentir valorisés par le travail qu’ils vont faire, en
se disant ‘voilà je suis inséré dans un
groupe, on fait des choses.’ Je suis
peut-être naïf, candide, en disant ça,
«
…je pense que tôt ou tard, il faudra expliquer aux gens
que ce n’est pas possible de réussir à vivre sans rien
faire. Vous devez vous inscrire dans un travail collectif. »
coup de personnes sont les premiers
acteurs du ralentissement du système.
Si tu prends deux heures pour aller à
la poste poster ton courrier et que ton
entreprise ne fonctionne pas pendant
ces deux heures – on ajoute à ça une
heure et demie dans les embouteillages –, le travail effectif est bien moins
conséquent… Et je pense que tôt ou
tard, il faudra expliquer aux gens que
ce n’est pas possible de réussir à vivre
sans rien faire. Vous devez vous inscrire dans un travail collectif. Quitte à
ce qu’on les oblige. Voilà, tu as tant
d’allocations, ça sous-entend que tu
me dois tant d’heures de travail. Des
gazons à couper, des vieilles bâtisses à
repeindre, plein de choses qui ne demandent pas de qualifications extraordinaires. Que justement on les valorise
par le fait d’être insérés dans un groupe
qui fait des choses.
En fait tu en appelles à une série
de révolutions individuelles?
Oui, mais qui ne peut passer, tôt ou
tard, que par un aspect législatif. On
leur a laissé le choix pendant assez
longtemps pour voir ça ne fonctionne
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
19
mais je suis sûr que c’est beaucoup
plus viable que de laisser les gens
dans une sorte de crasse intellectuelle,
devant les séries télés que nos chaînes
nous proposent.
Des changements de majorité
politique se sont produits ces derniers mois. Que t’inspirent les
« plans » destinés à notre jeunesse?
Sincèrement, ça fait un petit moment que je me suis un peu détourné
de tout ça. Depuis cette histoire de 7374, où j’ai entendu une voiture passer
qui disait aux gens ‘si vous voter pour
le 74, on va vous retirer les allocations;
on va finir comme Haïti’, je me suis dit
que le niveau politique en Martinique
est vraiment trop bas pour qu’on s’y intéresse. Je me suis dit qu’ils sont prêts
à tout. Le but n’est même pas de dire
aux gens la vérité; c’est “annou éséyé
trapé an manda, an foss pour les prochaines élections”. Une vraie déception
pour moi.
(Fin de la première partie)
Propos recueillis par
Mike Irasque. n
actualités
Aux milles cœurs des Sports
L’édifiante affaire d’un joueur de foot
battu par un arbitre…
P
as d’arbitres de football officiant
un
match
en
Guadeloupe, les arbitres ont
déposé le sifflet en solidarité avec leur
collègue, Rollin Boisne Noc tabassé par
des joueurs de l’Evolucas après qu’il
ait frappé le capitaine de Petit-Bourg.
L’assistant de cet arbitre agresseur a
reçu un coup de chaise sur la tête au
cours de la bagarre générale. Rollin
Boisne Noc est connu en Martinique.
Et cette affaire a des répercussions
dans nos deux iles…
L’Aiglon du Lamentin qui dispute la
finale de la Ligue Antilles de football en
Guadeloupe, ce samedi 14 mai, contre
l’Etoile de Morne à l’Eau, a préparé le
match en ayant à l’esprit un mouvement de
grève des arbitres en solidarité avec l’un des
leurs. Les lamentinois n’ont pas cependant
apprécié l’arbitrage du guadeloupéen,
Steeve Zabeau, le dimanche 1er mai au
stade Pierre Aliker, même s’ils ont gagné
aux tirs au but le RC Rivière-Pilote pourtant
favori. Le directeur de jeu a expulsé l’un
des atouts offensifs de l’Aiglon, l’haïtien
Brunel Fucien. Une décision injustifiée
pour l’Aiglon…
L’arbitre guadeloupéen, Steeve Zabeau,
est solidaire de son collègue, Rollin Boisne
Noc qui observe 12 jours d’ITT pour avoir
été battu par des joueurs de l’Evolucas. Il
est à l’origine de ce triste pugilat pour avoir
donné un violent coup de poing au capitaine
de l’Evolucas, David Ohald, qui lui a lancé
son maillot au visage. L’affaire fait grand
bruit dans l’île sœur mais aussi en
Martinique où le bras armé de la ligue de
football, reste vigilante. La commission de
discipline de la délégation régionale de
rugby de Martinique, confrontée pourtant à
des matches très chauds, a pour sa part
moins de travail que celle de la ligue de
football. Les placages à retardement, les
coups portés dans les mêlées et touches au
Robert, Trinité, Diamant font partie d’un
match du championnat de rugby. Le ton
monte quand le jeu se durcit, des bagarres
éclatent mais les rugbymen des deux camps
fraternisent au coup de sifflet final.
Les vaincus forment une haie d’honneur pour applaudir les vainqueurs puis
refont le match autour d’un verre. Dans le
monde du football martiniquais où Samuel
Perreau se bat avec sérieux pour que la discipline soit plus attractive, pas un trimestre
sans que le référé central ne soit pris à partie, insulté lors d’un match. Plus le cham-
pionnat approche de sa fin, plus les nerfs
sont à fleur de peau. L’ancien arbitre de
football, Claude Chadet qui traîne une
blessure au front, en sait quelque chose pour
avoir été battu au Marin.
L’assistante femme arbitre, Marie-Line
Minar, n’oubliera pas de sitôt le coup de
poing que lui a donné le joueur du CS
Bélimois, Édouard Sénéron, au stade
Georges Gratiant dans le cadre de la rencontre de PHR CS Bélimois-US Marinoise.
L’attaquant bélimois accusé d’avoir agressé
physiquement Marie-Line Minar a écopé de
six ans de suspension et 200 euros
d’amende tandis que son club se voyait retirer 5 points. Un joueur du Santana, Claude
Germé, se retrouve dans de sales draps
pour avoir bousculé l’arbitre assistant,
Jean-Claude Marie-Luce, et giflé l’arbitre
Nazaire Loiseau lors de la rencontre
Santana-Réal de Tartane le 17 avril.
La commission régionale d’arbitrage et
l’UNAF ont demandé à leurs membres de
faire preuve de rigueur et d’être irréprochables sur un terrain de football.
un arbitre de football frappe
un joueur en plein match puis
se fait lyncher
Un arbitre de football assénant un violent coup de poing à un joueur, c’est un
cas d’espèce. Il y a eu certes des scènes
dignes d’un western comme à Cali en Colombie où un arbitre battu par des joueurs
est revenu avec un fusil et a tiré dans le tas
faisant deux morts. En France, un arbitre
lynché au cours d’un match a reconnu l’un
de ses agresseurs dans un supermarché de
la banlieue parisienne et lui a infligé une
correction. À Castelnaudary, un arbitre
a frappé un dirigeant de club qui avait
tenté de le bousculer.
Un arbitre de football martiniquais, insulté par un supporter dans une boîte de
nuit de Fort-de-France et non dans un
stade, ne s’est pas laissé intimider et a
failli en venir aux mains avec l’assaillant
si les vigiles ne s’étaient pas interposés.
L’incident survenu au stade de Vieux-Habitants en Guadeloupe, a marqué les esprits car, pour une fois, c’est un arbitre qui
a porté un coup à un joueur en premier. Ce
qui devrait être un banal match de la
19ème journée du championnat de Guadeloupe de division d’honneur s’est terminé par une bagarre générale avec des
blessés conduits à l’Hôpital de BasseTerre et l’intervention des gendarmes en
tenue de combat pour tenter de ramener le
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
20
calme dans le stade de Vieux-Habitants où
il y avait près de 200 spectateurs. Rollin
Boisné Noc qui est arbitre depuis 1988 est
l’acteur principal de ce film d’action. Il a
mis le feu aux poudres en expulsant un
joueur de l’Evolucas, Bruno Miché, puis
le capitaine David Ohald qui a refusé de
lui donner le nom de l’un de ses coéquipiers averti dont le numéro était dissimulé
derrière un chasuble. Rollin Boisne Noc
avait donné un carton jaune à un joueur de
l’Evolucas Manuel Rullé qui s’échauffait
avec un ballon derrière le but. Le capitaine
de l’Evolucas, expulsé, a refusé de quitter
le terrain et a manifesté sa colère.
David Ohald a fini par suivre les
conseils de son entraîneur Laurent Sylvestre qui lui a demandé de se calmer et
de regagner les vestiaires. On en serait
resté là et ce match du championnat de division d’honneur aurait repris si le capitaine de l’Evolucas n’avait pas déposé son
maillot sur l’épaule de l’arbitre pour certains ou le jeter sur l’arbitre Rollin Boisne
Noc pour d’autres. David Ohald qui refuse de porter le chapeau dans cette affligeante affaire qui aura des suites
judiciaires a déclaré qu’il a simplement dit
à l’arbitre « Comme vous m’avez expulsé,
je vous donne mon maillot ». Rolin Boisne
Noc a vu rouge et a donné un violent coup
de poing au capitaine de l’Evolucas David
Ohald. David Ohald est certes tombé mais
il n’y a pas eu de K.O. En se relevant, il
n’a pu éviter une chaise balancée par l’un
des assistants de l’arbitre à croire des supporters de l’Evolucas.
L’arbitre Rollin Boisne Noc a reçu des
coups de poings, de pieds de la part des
joueurs déchaînés de l’Evolucas. Un véritable lynchage qui a nécessité son évacuation à l’hôpital de Basse-Terre. Rollin
Boisne Noc qui souffre du thorax a un œil
tuméfié et diverses contusions. Son assistant un certain Cabarrus a reçu un coup
de chaise en plein visage. L’arbitre central
du match JSVH-Evolucas qui se remet
difficilement de son passage à tabac par
les joueurs de l’Evolucas et le délégué de
la ligue de football ont envoyé chacun un
rapport qui est examiné par la commission
régionale de l’arbitrage et celle de discipline.
Les entraîneurs de division
d’honneur qui craignent des
partis pris…
Le président de la ligue de football de
Guadeloupe, Guy Roch, a demandé une
enquête approfondie pour déterminer les
responsabilités et veut des sanctions
exemplaires. Le club hôte la JSVH est
aussi dans le collimateur de la ligue de
football pour n’avoir pas pris les dispositions en matière de sécurité pour éviter ce
grave incident qui ternit le football guadeloupéen. L’arbitre agresseur-agressé Rollin Boisne Noc soutenu par ses collègues
a porté plainte tout comme le capitaine de
l’Evolucas David Ohald. Les arbitres de
football solidaires de leur collègue Rollin
Boisne Noc ont déposé le sifflet. Ils ont
profité de cette affaire pour régler
quelques comptes avec la ligue de football
de Guadeloupe qui ne tient pas ses pro-
Le triomphe antillo-guyanais du
messes disent-ils. Un
basket-ball martiniquais
corps arbitral guadeloupéen qui en a assez
Dominé à domicile lors du GuyMarGua réservé aux minimes
des menaces, intimida- le basket-ball martiniquais suscitait des interrogations. On n’actions, provocations de cordait guère de chances aux représentants martiniquais à Cayenne
toutes sortes à chaque dans le cadre du tournoi Antilles-Guyane séniors. L’USAC, dont la
match depuis quelques participation était mise en cause pour un manque d’obligations enmois. Les arbitres gua- vers les jeunes, a fait taire ses détracteurs en gagnant avec la madeloupéens qui refusent nière le tournoi masculin. 2 victoires sur le New Star de
d’être indispensables Guadeloupe 65 à 60 et l’ASC Tours de Guyane 66-48. Les saen terme d’équité ont léennes de l’Eclair ont remporté le titre antillo-guyanais en battant
fait comme leurs ho- les guadeloupéennes de la MJCA [45 à 43] et Sinnamary de
mologues de Marti- Guyane [58 à 37]. Michel Pommier, le président de la ligue de
nique. Ces derniers basket contesté pour la gestion du dossier USAC, est heureux.
remontés contre les in- L’USAC a répondu à ses attentes. Reste maintenant à la tutelle pajures des spectateurs et risienne à confirmer la présence de l’USAC aux finalités de Natioles comportements de nale 3. Luc Edon. p
dirigeants,
joueurs
situation regrettable pour les entraîneurs
avaient cessé de diriger des rencontres de
de division d’honneur qui craignent des
football lorsque Marie-Line Minar avait
partis pris d’autant plus que le sprint final
reçu un coup de poing du joueur bélimois
est lancé pour désigner le champion, les
Édouard Sénéron. Les matches de la
équipes qui joueront la Ligue Antilles et
20ème journée du championnat de Guacelles reléguées.
deloupe de division d’honneur ont été diLuc Edon. p
rigés par des bénévoles tirés au sort. Une
L’affaire des quotas de noirs:
le talent la seule discrimination?
C
’est un recruteur de Bordeaux habitué à parcourir les Antilles-Guyane à la
recherche de talents qui le dit « La direction de mon club ne m’a jamais demandé
de limiter le nombre de noirs. Ce qui m’intéresse c’est la qualité technique du joueur,
son intelligence de jeu et ses capacités athlétiques. Quelle que soit sa couleur de peau.
Rien d’autres » Bordeaux est connu pour avoir un centre de formation ou tout critère à
connotation ethnique est exclu. Ses équipes de jeunes sont constituées de beaucoup
d’Africains, d’Arabes et d’Antillais.
P
as mal de joueurs d’origine africaine composent les clubs huppés de Ligue 1 comme
Marseille, Lille, Rennes, Montpellier,
Bordeaux etc. D’Aulas à Dassier en passant par Nicollin et autres Triaud, la couleur de peau ne leur pose aucun problème.
Le président d’une équipe de l’élite française de football n’a aucun état d’âme à
présenter une équipe 100 % noire à condition que les joueurs soient bons et forts
pour gagner les compétitions. En basketball, le tempo est le même. On cherche
avant tout les meilleurs. Deux recruteurs
professionnels de basket-ball mandatés
par Villeurbanne et Cholet ont tenu à
assister au dernier Guymargua réservé
aux minimes. Ils étaient venus détecter
des noirs, chabens et autres costauds bons
scoreurs qui apporteront une plus-value
aux effectifs déjà en place. Quel que soit
le centre de formation de l’hexagone
chargé de former la future élite de football, de basket-ball, de handball en France
connue pour son passé colonial, le problème des quotas des noirs n’existe pas.
L’idée d’imposer 30 % de noirs ou
moins paraît impensable. « Dans chaque
centre de formation, on recrute comme on
veut » estime un connaisseur du milieu
reconverti dans l’immobilier en
Martinique. En fait, le talent compte. Les
places sont cependant chères. Et les recalés nombreux.
En Martinique, des footballeurs passés par les centres de formation de France
ou le National sont revenus au pays. Ils
n’ont pu faire carrière au sein de l’élite car
les clubs qui voulaient les recruter avaient
mieux qu’eux. On peut citer Livaye
Aliker (Aiglon), Wilfried Thallien (ex
Racing) Manuel Mencé (RCRP). Deux
joueurs indiscutables de la sélection de
Martinique Steeve Gustan (Club
Franciscain), Johan Deluge (Émulation)
ont multiplié sans succès les essais avec
des clubs de l’hexagone. Le meilleur
buteur du championnat de division d’honneur Kévin Parsemain courtisé un
moment par Fréjus club de National n’a
toujours pas décroché un contrat pro. À en
croire plusieurs voix autorisées, les recruteurs des clubs professionnels ne sont pas
intéressés par le championnat de division
d’honneur. Aucun d’entre eux ne fait son
marché dans cette compétition. Un technicien de Lens est catégorique : le niveau
du championnat de division d’honneur est
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
21
bas. Et de me faire remarquer que le
représentant martiniquais en coupe de
France se fait battre régulièrement par un
club de CFA à domicile.
Un informateur de Lyon en poste en
Martinique m’a avoué avoir du mal à proposer des joueurs confirmés à des clubs
rhodaniens. Tous manquent dit-il de culture tactique. Et de me démontrer que la
sélection de Martinique n’a aucune
chance de se qualifier pour la Gold Cup
si elle n’est pas renforcée par de bons professionnels. Reste la question du racisme
et la problématique de trop de noirs ou de
blancs dans une équipe, elle sera toujours
posée. Le club de rugby du Diamant a
une ossature très blanche. Ses dirigeants
ne peuvent pas être taxés de baigner dans
du communautarisme et de pratiquer de
l’apartheid. Les cadres techniques métros
font tout pour que des Martiniquais du
Diamant pratiquent le rugby. Au Robert,
métros et noirs martiniquais s’entendent à
merveille au sein de l’équipe championne
de Martinique de rugby. L’entraîneur Bolo
Litadier n’a aucun souci à verser dans la
diversité en titularisant un blanc de l’hexagone meilleur qu’un nègre local ou chaben. Samuel Perreau président de la
ligue de football avait lancé l’idée de
joueurs haïtiens pouvant porter les couleurs de la sélection de Martinique au
nom du règlement de la coupe des
régions, il a eu droit à un lynchage sur le
NET.
De nombreux footeux martiniquais ne
voulaient pas de footballeurs haïtiens en
sélection alors qu’ils adulent les rois du
compas. La discrimination, il y a à dire et
à redire mais le problème de fond est
avant tout pour certains le talent.
Luc Edon. n
actualités
n Mi
lang Kréyol la…
KRÉYOLAD 368/Hebdo1455 de JID
Bel poveb
kréyol 152 de Jid
“Nonm ka di san
fè, Bondié ka di san
fè”.
mové tan
SOS
URGENCES
SAMU : 15
POMPIERS : 18
POLICE : 17
URGENCE EUROPEENNE : 112
S.O.S. MEDECIN :
0596.63.33.33
T
oupandan yonndé moun té ka désann Pigeon Island adan Festival
Jazz Sent-Lisi, Matinik, té konnet an katastrof pabò Moutte. Lawout jis koupé.
Tjenz fanmiy oblijé kité kay-yo pas ni an ranfalman téren ki fet é jik ni an
tanp évanjélis ka mènasé désgrenngolé. Asiparé, lé zenjénié té ké di i ka glisé
dis santimet pa jou.
Ni sa ki ja pati, pas yo sav kapon viv lontan. Mé ni anlo ki fini konstui é yo
poko menm fini péyé kay-la. La yo ké alé ?
Sé an véritab dram, pas menmsi ni adan ki asiré, si gouvelman pa désidé sé
katastrof natirel, yo ké ped sadin épi karang.
Mové tan-an ladjé bon dlo anlè nou an tan karenm-tala. Misié limè Foyal
jik di karenm-tala pa gra selman mé i ja kité obez ka alé.
Erezdibonnè Prézidan la Répiblik kòm chonjé zanset-nou ki té anba jouk
lesklavaj. Adan « Jardin du Luxembourg » gouvelman mété an plak pou
chonjé-yo. Sa ka fet an menm tan yo ka di ni trop neg an étjip Lafrans.
Ni moun ki mandé poutji sé pa an jou férié. (Asiré sé pa travayè). Sé pa
pou yo chonjé (yo pa bizwen sa) mé pou yo rété bò kay-yo oben alé bò lanmè.
Ni dot ki di fok lékol-la okontrè fè tianmay-nou sav ki ja ni dizan Lalwa
Taubira té voté pou nou chonjé lé zabolision.
Adan tout lo polémik-tala man ka mandé es sé pa pousa an gro tronb-dlo fet
asou lanmè ? Erezdibonnè i pa fè pies déga.
Menmsi soley ka déviré pianm pianm, nou toujou la bien doubout pou konnet listwa-nou. Kontel sa ki pasé Senpiè oben Préchè.
Tout bagay ka chanjé, anni gadé lopital Lanmanten ka chayé pou alé Mango
Vulcin. Atjelman pou monté Moutte fok chanjé chimen. Akondi pawol-la : lè
ou pé pa travèsé lariviè fok rondi’y ! Jid
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
22
CENTRE ANTI POISON :
0596.75.15.75
CENTRE HOSPITALIER :
0596.55.21.50
AMBULANCE 24/24 H :
0596.63.22.22
CLINIQUE : 0596.71.22.22
DEPANNAGES
AUTOMOBILES : 0596.70.18.88
REMORQUAGE 24/24 H :
0596.70.18.88
BATEAU : 0596.66.10.00
ELECTROMENAGERS :
0596.51.81.00
T.V. HI-FI VIDEO : 0596.51.81.11
ELECTRICITE : 0596.66.10.00
CLIMATISATION . 0596.52.24.25
CLIM AUTO : 0596.51.50.15
PLOMBERIE : 0596.66.10.00
SOS PISCINE : 0596.77.62.39
LOCATIONS
VOITURES : 0596.51.22.88
Le regard de Gérard DORWLING-CARTER
Ben Laden Tué :
Que Va-T-IL se PasseR ?
O
ussama Ben Laden, l'ennemi public numéro un des
États-Unis et des pays alliés a été tué un dimanche au Pakistan
à l’occasion d'un raid d’un corps délite de l'armée américaine sur la ville
d'Abbottabad, non loin de la capitale
Islamabad. Ben Laden se cachait
dans une sorte de mini-forteresse coupée du monde extérieur, près d'une
base militaire pakistanaise, alors
qu’on aurait pu le croire terré dans les
grottes de Tora Bora, à la frontière
entre l'Afghanistan et le Pakistan.
Oussama Ben Laden
(Prise sur le NET)
La figure du Yéménite disent les
spécialistes du terrorisme appartenait
depuis longtemps déjà au passé, ses imprécations n'effrayant pas vraiment. La
plupart des spécialistes le considérant
plus comme un terroriste devenu emblématique, efficace pour médiatiser
Al-Qaïda.
C’est l’occasion de rappeler
qu’Oussama Ben-Laden, l’homme d’affaires, après avoir été promu par l'Arabie saoudite et la CIA dans la lutte
contre l'Armée rouge en Afghanistan,
n'a jamais été le cerveau d'Al-Qaïda. Ce
rôle en fait revient à Aman al-Zawahiri,
médecin égyptien sexagénaire, homme
fort de la Gama'a al-Islamiyya égyptienne, un groupe fondé par les Frères
musulmans, qui a rencontré Oussama
Ben Laden en Afghanistan et fondé
avec lui l'organisation Al-Qaïda. Sa tête
est toujours mise à prix pour 25 millions de dollars.
Mort ou vivant, ce rôle d’image em-
blématique de Ben Laden auprès des
peuples ennemis des États-Unis continuera. Comme celle du Che pour la révolution cubaine !
Car si l’Al-Qaïda de septembre 2001 lors de l'organisation des attentats contre les tours de New York et
le Pentagone est depuis longtemps terminée, sa possibilité de frappe quasiment nulle, depuis dix ans d’autres
groupes, au Yémen (Aqpa - Al-Qaïda
dans la péninsule arabique) et dans le
Sahel (Aqmi - Al-Qaïda au Maghreb islamique), qui sont en réalité des
groupes d’action terroriste ont leur propre logique et n'obéissent qu'à leurs
propres chefs, sont apparus. Mais la
mort de Ben Laden, est symboliquement importante : celle du martyr qui va
susciter des vocations terroristes de par
le monde.
Il est aussi vrai que par certains
choix, les Américains semblent tout
faire pour créer une telle situation :
Tout d’abord en décidant de ne pas
diffuser de photographies de la dépouille d'Oussama Ben Laden, au motif
qu’elles pourraient « déclencher des
violences, menacer la sécurité des
États-Unis et devenir un instrument de
propagande islamiste », mais surtout en
estimant que la seule parole du président américain suffisait pour convaincre le reste du monde de la mort du
terroriste…
Aussi en fournissant des informations truffées d’imprécisions sur le déroulement de l’assaut contre Oussama
Ben Laden, puis l’administration a décidé d’adopter le silence radio le plus
total.
Autre point qui demande approfondissement, avant de quitter la résidence
d'Abbottabad, le commando américain
a pris la précaution d’emporter tout ce
qui pouvait fournir des informations,
soit a-t-on su, une dizaine d'ordinateurs
et disques durs et une centaine de CD,
DVD et clés USB. Toute la question est
de savoir si le résultat du travail constitué par le groupe de travail ad hoc
constitué par la CIA sera fourni aux
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
23
États intéressés.
Face à cette façon très « américaine » de faire, le haut-commissaire de
l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay a demandé la "divulgation complète
des faits précis" sur les circonstances
dans lesquelles le chef d'Al-Qaïda,
Oussama Ben Laden, a été tué. Et sur la
façon dont les choses se sont passées,
là aussi elle estime que tout le monde
doit être informé.
Au-delà de la question de la nondiffusion de photos reste le problème
que pose l’immersion de la dépouille de
cet homme en haute mer, en dépit des
principes fondamentaux de sa foi religieuse, il aurait dû avoir été enterré sur
le côté droit, la tête vers La Mecque.
Il y a aussi l’aspect tout à fait
étrange de cette histoire, celle d’un
homme ennemi mondial numéro 1, traqué par la presque totalité des nations,
à une époque où les systèmes d’espionnage par satellite permettent de localiser le moindre battement de cil d’une
personne et dont la tête était mise à prix
(le FBI offrait 25 millions de dollars
pour tout renseignement), qui a pu tenir
tête ainsi, durant dix années, au géant
américain.
Ainsi doit-on conclure qu’Oussama
Ben Laden portait le titre justifié d’ennemi mondial numéro 1, en tant que
super-terroriste. Sinon, cette affaire ne
serait qu’une farce et on l’aurait laissé
faire pour mieux mailler le terrorisme
international et l’anéantir plus efficacement.
Autre hypothèse l’affaire Ben
Laden pourrait être une vaste imposture
– sanglante – des États-Unis pour justifier leur impérialisme…
Alors là nous éprouvons une immense gêne, que cela soit Barak Hussein Obama qui soit à la tête de ce
complot sordide.
Gérard Dorwling-Carter. n
actualités
Mémoire et histoire de l’esclavage
Intervention de mme marie-Luce PenChaRd
ministre chargée de l’Outre-mer
Je suis très heureuse de vous accueillir au ministère de l’outre-mer, avec
Françoise Verges, présidente du comité
pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, ainsi que l’ensemble du CPMHE
dont je salue les membres.
Nous vous avons invités pour vous
présenter la journée nationale des
mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions, fixée à la
date du 10 mai depuis un décret de
2006, en référence au vote à l’unanimité
par le Sénat de la loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite
négrière et de l’esclavage en tant que
crime contre l’humanité.
Le Sénat devient désormais le lieu de
mémoire de cette journée du 10 mai.
Cette journée a pour ambition de rassembler les français autour de la compréhension de leur passé et en l’honneur
de tous les combattants pour l’abolition
de l’esclavage. J’insiste sur l’importance
de cette commémoration qui participe à
la cohésion de la nation française autour
de sa mémoire partagée.
Elle revêt cette année une double importance :
- Elle s’inscrit dans l’année des outremer. A cet égard, cette journée prend
une toute autre dimension : cette
cérémonie sera présidée, comme en
2008, par le Président de la République,
qui dévoilera cette année une stèle rendant hommage à la fois aux abolitionnistes mais aussi aux victimes de
l’esclavage qui par leurs luttes, ont participé au fondement de notre République
et à l’affirmation de la dignité humaine.
Je félicite à ce titre Françoise Verges et
le comité pour la mémoire et l’histoire de
l’esclavage, et Serge Romana, qui ont
très largement contribué à cette
commémoration qui s’inscrit sur ces
différents volets.
- 2011 est par ailleurs l’année du
dixième anniversaire de la loi du 21 mai
2001 reconnaissant la traite négrière et
l’esclavage comme crime contre l’humanité, qui a permis à la France d’engager
un travail de mémoire décisif. Je laisserai le soin à Françoise Verges de vous
en dresser un premier bilan.
Le même jour, chaque département
commémorera aussi cette journée nationale, au cours de laquelle seront
présentés des
évènements organisés par des
associations,
des institutions
culturelles ou
des
actions
pé d agogiques
des
écoles.
C’est dans ce
cadre que je M-Luce PENCHARD
me rendrai à (ADV)
Lyon le 10 mai
après-midi pour des manifestations organisées par le préfet du Rhône.
Avant de vous laisser en compagnie
de Françoise Vergès, je souhaiterais saluer l’action déterminée du comité pour
la mémoire et l’histoire de l’esclavage
dans son combat inlassable pour faire
comprendre et faire partager le combat
des esclaves qui ont tant contribué à
donner à la France sa dimension des
droits de l’homme, afin que leur souvenir trouve toute sa place dans l’histoire
de notre pays.
Je vous remercie de votre attention.
le 04 mai 2011. n
Le sénaT se mOBILIse POuR Les FILIÈRes aGRICOLes des dOm
Le 3 mai, le Sénat a adopté à l’unanimité une résolution européenne, déposée par les sénateurs Serge
LARCHER (Martinique - SOC) et Éric
DOLIGÉ (Loiret - UMP), respectivement
président et rapporteur du Comité de
suivi de la mission commune d’information sur la situation des DOM de
2009, pour demander compensation du
préjudice auquel l’accord de Genève de
2009 sur la banane et ceux de mars
2010 conclus entre l’Union européenne
et l’Amérique centrale d’une part, la Colombie et le Pérou, d’autre part, exposent l’agriculture en outre-mer. La
résolution demande également l’inclusion de mécanismes de sauvegarde
opérationnels et la réalisation systématique, par la Commission européenne,
d’études d’impact avant la conclusion
d’accords commerciaux mais aussi au
cours de leur mise en œuvre.
En échange d’un meilleur accès essentiellement pour ses produits industriels et ses vins et spiritueux, l’Union
européenne a accordé aux deux États
andins une amélioration de leur potentiel
d’exportation de bananes, de sucre, de
rhum et d’autres produits comme ceux
de la pêche, qui menace le cœur des
économies ultramarines.
En effet, la banane représente 57 %
de la production agricole en Martinique
et la canne à sucre 20,3 % de la production agricole en Guadeloupe. Le commerce extérieur des DOM est lui aussi
étroitement dépendant de ces produits :
ainsi, pour La Réunion, le sucre représente 38,5 % des exportations en valeur.
Comme l’a déclaré M. Serge LARCHER,
« il nous faut sauvegarder l’essentiel :
les dizaines de milliers d’emplois qui
sont en jeu derrière ces pourcentages ».
Le 24 septembre 2010, la Commission européenne a proposé un règlement portant mesures spécifiques dans
le domaine de l’agriculture en faveur des
régions ultrapériphériques (RUP) qui
aménage le régime existant appelé
« POSEI » (Programmes d’Options Spécifiques à l’Éloignement et l’Insularité),
déjà en place depuis près de 20 ans. Or,
ce texte ne tient pas compte, selon Éric
DOLIGÉ, de « l’impact potentiellement
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
24
dévastateur sur l’agriculture des RUP »
de ces récents accords commerciaux.
La France estime à 40 millions d’euros par an le besoin de compensation de
pertes de revenu et de restructuration
pour la filière ; or, la Commission européenne n’envisage aujourd’hui qu’une
compensation de 4 millions d’euros, soit
dix fois moins !
La résolution adoptée par le Sénat
pourra être invoquée par le Gouvernement français pour obtenir meilleure
compensation et rappeler à nos partenaires que la France n’entend pas renoncer à son agriculture, ni à son
modèle social dans l’économie mondialisée. M. Bruno LE MAIRE, ministre de
l’agriculture, de l’alimentation, de la
pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire, a salué son adoption,
estimant en séance publique que cette
résolution du Sénat arrivait « à point
nommé ».
Contact :
Ali Si-Mohamed – 01 42 34 25 11
mailto : [email protected]
- Paris, le 4 mai 2011 - n
Débat sur le sport
en sport aussi : le nécessaire débriefing
Par Paul GABOURG
E
t boudoum ! Chacun
s’était jusque-là contenté
du consensus marchand
sur les termes de l’échange : le
sportif contre le potentiel « performances »
récupérable.
Jusqu’à ces jours derniers ce
consensus-là faisait les affaires
des parties.
Ceux qui ont passé leur vie à pommader les dispositions généreuses de la
France éternelle commencent à en prendre pour leur grade.
Et c’est là une saine opération de débriefing, qui débouchera tôt ou tard sur
l’identification et la définition politique de
nos liens avec la France et les Français.
Cela peut partir de trois fois rien. Les
Martiniquais se souviendront facilement
de la polémique qui a opposé il y a
quelque vingt ans des instances sportives de ce pays, s’agissant de la qualification en termes d’explosion de joie pour
les vainqueurs d’un match de football, à
l’occasion d’enlacements et d’embrassades furieusement équivoques de
joueurs se roulant sur le terrain « comme
on fait en métropole », soulignaient des
observateurs.
Pas très loin de nous, il y a quelque
temps, le gouvernement costa-ricien
avait opposé son niet au débarquement
d’une cargaison de makoum sur son sol,
préférant renoncer à la manne touristique que de faire un accueil feuille de
vigne à ces bougres-là. Il ne s’agissait
pas d’interdire l’expression de la sexualité de ces braves gens, mais plus prosaïquement de prévenir toute tentative
d’organiser des rencontres susceptibles
de faciliter l’expansion de MST et autres
inconvénients concurrents.
Revenons aux pratiques de nos régions.
Dans ce petit pays nôtre où on a vu
avec quelle facilité des marchands venus
d’ailleurs ont convaincu nos grandmères, mères et épouses de faire l’acquisition de couvertures chauffantes
pour l’hiver dans les années 50-60, on
ne doit point s’étonner de la modernisation des techniques de recrutement avec
l’aide de la détresse économique bien
gérée. Jusqu’au jour où nous apprenons
la nouvelle tendance à travers une remarque exaspérée : « quant même,
quant même, il faut mettre un terme à
cette surreprésentation de blacks dans
nos blanches institutions, quant même
Vous
appréciez
Antilla
depuis
longtemps…
Alors,
faites lire
Antilla
autour
de vous…
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
25
quant même ! ».
En dépit de tout cela, nos compatriotes du pays Martinique n’ont toujours
pas fait la moindre révolution cérébrale
malgré les exemples que nous avons
mis en orbite au niveau mondial.
Ou alors, expliquez-moi comment il
est possible de qualifier un club sportif
de chez nous La Gauloise ?
Si ce n’est pas mortel, c’est tout de
même singulièrement cocasse quand
vous entendez le mot suivant d’un participant à un colloque universitaire qui n’a
pas hésité à nous définir comme étant
« les petits hommes verts de la Caraïbe ». Petits… et verts, nanisme et curiosité géopolitique.
C’est dire combien il demeure vital
que notre pays consolide sa culture spécifique et demeure constamment vigilant
pour assurer les bases de sa projection
autonome dans l’avenir, la première
marche de cette projection étant naturellement la Caraïbe. Et dans la Caraïbe, y
compris sportive, la connaissance impérative de quatre langues : Anglais, Espagnol, Portugais, Créole pour assurer
notre développement endogène en toute
intelligence, étant entendu que la langue
française nous assure le lien avec la
France et les Français. n
actualités
DOM/TOM
La mort de Bernard stasi,
bref ministre des dOm Par Yves-Léopold Monthieux
B
ernard Stasi vient
de décéder. Il faisait partie des
trois jeunes loups de la majorité dénommés les 3 « S »
au début des années 1970,
qui, directement ou non,
ont eu un rapport avec les
DOM : Olivier Stirn (RPR),
Jean-Pierre Soisson (UDF)
et Bernard Stasi, lui-même
(Centriste). Il a été le premier à être nommé ministre, un bref ministre des
DOM, en 1973. En effet, il y
demeurera moins d’un an,
ses idées avancées ayant
déplu au gouvernement de
Pierre Messmer qui avait
été, lui, ministre d’Etat de
l’outremer deux ans plus tôt.
Olivier Stirn, le second « S »,
sera plus tard, lui aussi, ministre
des DOM. C’est sous l’exercice de
ce dernier que les H’mongs seront
introduits en Guyane. On se rappelle qu’Aimé Césaire s’y était opposé au cours de son discours à
l’Assemblée nationale du 13 novembre 1975. C’est ce jour-là qu’il
avait évoqué le « génocide par
substitution » et jamais, comme on
le laisse volontiers accroire, pour
évoquer le Bumidom. Il est vrai que
le chiffre de 30.000 H’mongs avait
été prononcé. En réalité ils furent
moins de 2000.
Aujourd’hui les H’mongs sont
fêtés par la population guyanaise
unanime, dont ils font désormais
partie intégrante, et leur réputation
dépasse les frontières du département. En effet, trente-cinq ans plus
tard, leur installation en Guyane apparaît comme un succès tant par
les progrès qu’ils ont apportés au
développement de l’agriculture
guyanaise que par la qualité des
rapports noués avec la population.
Bernard Stasi
(Sur le Net)
Avec le centre spatial de Kourou, ils
font partie des facteurs allogènes
du décollage de la Guyane. On aimerait bien avoir l’avis des sociologues et des politiques sur une
opération qui avait été en son
temps désavouée par toute la
gauche.
Notons que le troisième « S »,
Jean-Pierre Soisson, ancien minis-
tre de Giscard d’Estaing, fut
la première grosse « prise »
de la gauche après 1981. On
lui a reproché de s’être fait
réélire, grâce aux voix du
Front national, alors qu’il était
ministre de François Mitterrand, au poste de Président
du conseil régional de Bourgogne. En ces temps de
montée en force du parti
d’extrême-droite on se rappelle que ce soutien du FN
ne fut pas désavoué par le
PS. N’était-ce pas, après
l’accueil fait par la gauche à
ce parti à l’assemblée nationale en 1986, une nouvelle
pierre apportée à l’essor de
ce mouvement qui conduit à
ce bal des hypocrites auquel on assiste aujourd’hui ?
Homme ouvert mais non obnubilé par des postes ministériels,
Bernard Stasi fut le seul des trois à
ne pas se compromettre dans des
ralliements politiciens de circonstance. D’où peut-être sa nomination
consensuelle en qualité de médiateur de la République.
le 04 mai 2011. n
RLDM
RADYO LÉVÉ
DOUBOUT MATINIK
sèl radyo ki kantékant épi pèp Matinik
90.8 FM • 97.5 FM • 91.0 FM
Tél.: 0596628899 - Fax: 0596628990
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
26
Social. Pour les 5300…
nOn aux emplois-kleenex
OuI à la dignité et au respect
L
e Collectif pour l’emploi
des 5300 – contre la précarité et l’exclusion est de
nouveau mobilisé résolument une
fois de plus depuis mars, car de
nouvelles menaces pèsent sur les
personnes en contrat aidé CUICAE.
C’est notre mobilisation qui a permis
en novembre 2010 de revenir sur l’arrêt
brusque et sans préavis des contrats
aidés, qui rejetait dans la précarité des
salarié-es, pour la grande majorité de
jeunes femmes seules en charge de
leurs jeunes enfants, mettait en péril
des associations obligées de faire appel
à ces contrats, faute de financements
suffisants et pérennes, et menaçait
toute la population qu’elles ont en
charge : personnes fragilisées en situation de handicap, de violences, de difficultés, enfants, jeunes, élèves à
encadrer… etc
Aujourd’hui de nouvelles interruptions de contrats se font, malgré des
promesses ministérielles :
- on veut revenir au niveau de 2009
(4 300 contrats alors qu’en 2010 il y en
a eu 5 300)
- on veut nous faire croire qu’en 6
mois une personne en situation d’exclusion sera réinsérée, formée, opérationnelle, prête à revenir sur le marché de
l’emploi, si difficile en ce moment
- on nous dit « que si c’est terminé
en mars, ils n’ont qu’à attendre et revenir en septembre »… comme des marionnettes qu’on jette à la poubelle et
qu’on ramasse après
- on refuse de comprendre qu’on ne
peut mettre en face d’un public en difficulté ou un jeune à encadrer une personne différente tous les 6 mois
Ce gouvernement, fidèle à ses
principes, est dans un traitement
aveugle et uniquement financier de
cette mesure, au lieu de voir la réalité
de chez nous, sans aucune véritable
politique de l'emploi. Il mène sa politique de « 2 poids 2 mesures » :
- d’un côté, il étrangle les associations, leur refuse les moyens de
fonctionner pour remplir à sa place
ses missions d’intérêt public et social,
- de l’autre, il fait des cadeaux au
privé, leur permettant d’utiliser le
système des emplois aidés. Cela permet à certains patrons de développer
et d’organiser la précarisation des
emplois, en détruisant les emplois
durables, afin d’avoir des salarié-es
à prix réduit, avec des salaires de misère, qui doivent se taire par peur de
perdre du non-renouvellement de
leur maigre emploi.
Il profite de la détresse humaine, de
la pénurie des emplois, de la souffrance
des salarié-es.
Pour nous, s’il vaut mieux, dans
l’état actuel de la situation, avoir un emploi aidé plutôt que de ne rien avoir,
c’est l’emploi de droit commun qui
est la meilleure façon pour des personnes de se réaliser, de se projeter
dans l’avenir, tant professionnel que
personnel, d’envisager une vie stable
et digne.
La lutte du Collectif est donc celle de
toutes celles et tous ceux qui se battent,
dans tous les secteurs, contre la précarité et l’exclusion.
Voilà pourquoi nous devons rester déterminé-es.
Nous voulons le respect et la dignité ! Nous voulons des emplois durables ! Nous voulons la reconnaissance
des associations d'utilité publique et sociale, Nous voulons le respect des publics en difficulté et des jeunes !
L'expérience nous montre que seule
une participation déterminée et massive
nous permettra d'avancer sur notre ac-
tion contre la
précarisation encore plus grande des
milliers de femmes et d'hommes en
contrat aidé, dans l'angoisse du renouvellement de leur contrat.
Voici pourquoi le Collectif pour l'Emploi des 5 300 - contre la précarité et
l'exclusion vous a appellés à une mobilisation conséquente lors du rendezvous du 10 mai.
Contact : UFM - 17 rue Lamartine
– 97200 FORT-DE-FRANCE – Tél. :
05.96.71.26.26 - Fax. : 05.96.63.65.19
Web :
www.unionfemmesmartinique.com – E-mail : [email protected] n
La sPam et l'aGPam
vous invitent
Claude MARIE-LOUISE, Président
de l’AGPAM (Association de Gestion et
de Protection des Animaux de la Martinique) et Véronique ALEXANDRE BEROARD, Présidente de la SPA
Martinique (Société Protectrice des Animaux de la Martinique) vous invitent cordialement à participer au colloque Des
îles, des animaux et des hommes, de «
mach ! »* vers le respect, le Vendredi 13
mai 2011à 8H30 précises à la Caisse régionale du Crédit Agicole Place d’Armes
au Lamentin. Contacts : Françoise
ROSE-ROSETTE 06 96 32 28 00 [email protected] Patricia LOWENSKI - 0696 23 59 67
*Interjection visant à repousser un chien
COMMISSION PERMANENTE du Conseil de la Culture, de l'Éducation et de l'Environnement (renouvellement du 12 AVRIL 2011)
Président :
Gérard LACOM
Vice-Présidents :
Claude PETIT
Georges SERVIER
Louis YANG-TING
Justin DANIEL
Membres :
Jean-Luc EGA
Evelyne PRIVAT-LAVOL
Christian BOUTANT
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
27
André GERCE
Edouard CHEMIN
Jean-Georges VOISIN
Contact : CONSEIL DE LA CULTURE DE L’EDUCATION ET DE
L’ENVIRONNEMENT DE LA MARTINIQUE
Hôtel de Région – Plateau Roy Cluny –
Rue Gaston Deferre – 97200 Fort de
France
Tél. : 05 96 59 64 79 – 05 96 59 80 59 /
Télécopie : 05 59 63 21 / e-mail : [email protected]
actualités
Points de vues
supplique contre la mémoire sélective
Par Jacky ESPARTERO,
Membre de FAIRE GAGNER SAINT-PIERRE et Membre du Parti Régionaliste Martiniquais
T
ous les ans, Médias, Responsables politiques de
tous bords, Intellectuels
et Historiens s'agitent à l'approche de la commémoration du
22 mai, date anniversaire de l'abolition de l'esclavage.
Dans cette effervescence, tout à fait
justifiée et compréhensible, certains, à
travers divers rassemblements et
prises de parole, s'efforcent d'expliquer
dignement, et de façon pédagogique
notre douloureux passé ; d'autres, que
je qualifierais d'opportunistes nostalgiques nous ressassent leurs sempiternelles discours haineux, porteurs de
rancœur ; je veux parler des concepteurs du ''convoi pour la réparation''.
Mais, à se demander, pourquoi et
comment, ceux-là mêmes, revendicateurs du respect du Devoir de mémoire
et du droit à la réparation se trouvent
brutalement frappés d’amnésie et de
cécité, au point d'oublier, et pour les
plus atteints, de nier l'existence du
8 mai, jour anniversaire de la commémoration de la catastrophe de 1902 à
Saint-Pierre ?
A tous ceux là, et sans vouloir m’ériger en Historien fouettard, donneur de
leçons, je leur dis avec modestie, que
« Devoir de mémoire, Convoi pour la
Réparation et autres manifestations
célébrés le 22 mai, ne doivent pas
nous faire oublier que le 8 Mai 1902,
Saint-Pierre, Capitale de la Martinique
était rayée de la carte avec tous ses
habitants, d'origines et de couleurs diverses ». Si le reste de la Martinique
pleurait, c'étaient la Caraïbe, et une
partie de ce monde qui souffraient ; car
Saint-Pierre était mondialement
connue et reconnue.
Aujourd'hui, il est difficilement acceptable, et cela est ressenti par tous
les Pierrotins comme une violence, de
constater que chaque année, ce 8 mai,
date anniversaire de cette tragédie, se
passe dans l'indifférence générale
voire le mépris le plus complaisant.
D’ailleurs, 2011 n’échappant pas à
la règle, Alfred MARIE-JEANNE et Raphaël MARTINE, tous deux en grande
détresse, en ont profité, de façon méprisante pour les disparus de 1902 et
indigne pour les Martiniquais, pour exploiter une cérémonie du souvenir dont
l’objet principal et unique est le respect
de l’hommage rendu aux disparus de
la catastrophe du 8 mai 1902.
Dans un discours inventaire, Alfred
MARIE-JEANNE a voulu régler ses
comptes avec Serge LETCHIMY ; ce
n’était ni le jour, ni le lieu pour le faire.
Raphaël MARTINE, quant à lui, n’a
toujours pas compris qu’il était le Maire
de tous les Pierrotins, et non celui d’un
clan.
A tous nos élus, aux médias et autres forces vives de ce pays, au Peuple Martiniquais fiers de son histoire,
revendicateurs inlassables, je dis qu'il
est encore temps de faire taire cet assourdissant oubli.
A mes compatriotes les plus revendicateurs, et qui n'hésitent pas à s'autoproclamer,
l'instant
d'une
commémoration, gardiens de notre
mémoire collective, je leur dis que si le
respect du Devoir de Mémoire si souvent rappelé haut, fort, et porté même
par certains au fronton de leur mairie
n'était pas expurgé et exploité honteusement, ce Devoir de mémoire prendrait dès lors, légitimement toute sa
place. n
Le snes et le lycée schœlcher
J
eudi 5 mai, le Président de la
Région, Serge Letchimy, est
venu au lycée Schœlcher présenter à la communauté scolaire le
projet de reconstruction du lycée, le
projet de lycée transit et répondre aux
questions des présents qu’ils soient
parents, élèves, personnels ou représentants syndicaux.
D’ores et déjà, et contrairement à
certains esprits chagrins qui ont une mémoire particulièrement courte, le nouveau projet — tel qu’il nous a été
présenté — est une réussite architecturale indiscutable comparée à la barre de
l’ancien projet. Alors que ce dernier tentait de raser l’existant pour en faire un
ouvrage sans âme et sans intérêt architectural, le projet de l’équipe de Serge
Letchimy donne envie de soutenir, et
d’en voir l’achèvement rapide, puisqu’il
représente une sorte d’écriture architec-
turale à plusieurs mains qui, en s’enracinant dans notre passé en conservant
l’entrée de l’actuel lycée, progressivement, à mesure que l’on s’avance, autorise une modernité de bon aloi.
Quant au projet de lycée de transit, il
nous permet de proposer à toute la communauté scolaire actuelle du lycée
Schœlcher de se retrouver dans des locaux sécurisés, protégés contre les
risques sismiques, totalement rénovés
pour recevoir une population scolaire en
disposant des salles adéquates.
L’ensemble de l’opération est en soit
déjà une prouesse tant par les défis relevés, que par la rapidité de la réponse
apportée à ces défis. Il restera évidemment des inquiétudes à mesure que la
réalisation concrète avancera, mais
d’ores et déjà, nous pouvons mesurer le
chemin parcouru puisqu’en septembre 2009 l’ancienne Région demandait
l’éparpillement de notre population lyAntilla 1455 - 12 Mai 2011
28
Le Lycée Schœlcher
(LL)
céenne sur l’ensemble des établissements de la Martinique, comme on éparpille les cendres d’un défunt. L’ancien
Président de Région, dans une colère de
tyran contrarié, déclarait que le lycée
Schœlcher ne serait plus ni reconstruit,
ni rénové.
Aujourd’hui, il renaît et gageons que
toute sa communauté œuvrera, comme
le SNES, pour qu’il retrouve sa place
symbolique au cœur de notre île. Il nous
permettra alors, réconciliés avec nousmêmes, et forts de cette conscience,
d’affronter l’avenir avec détermination,
ouverts au Tout Monde et à l’Océan cher
à Césaire laminaire. n
A propos des « discriminations »…
Le sport : une arme à double tranchant pour
les Blacks-Beurs Par Yves-Léopold Monthieux
dans les domaines judiciaire et administratif. Elle peut également avoir un
effet ghetto que traduisent des sorties
du type : « lorsque vous êtes Noir vous
courez plus vite, lorsque vous êtes
Noir vous êtes moins intelligent », formule qui rappelle la phrase de Senghor : « l’émotion est nègre comme la
raison est hellène ». Dès lors, l’opinion
n’est pas loin de considérer les
athlètes noirs comme des chevaux de
course ou des amuseurs qu’il convient
de confiner aux seules activités ludiques.
L
a capacité des hommes à
tomber des nues semble
inépuisable. Elle se vérifie
même devant l’évidence. Il faut être
terriblement naïf pour imaginer que
la présence, en nombre, de Noirs
en Equipe de France pourrait ne
pas susciter d’interrogations à tous
les niveaux de la société française,
et même à l’étranger. Il est peu de
secteurs d’activités où en grattant
un peu on ne retrouve pas des
comportements ou des faits de racisme. Or le foot-ball regroupe un
échantillon assez significatif de la
société française. De purs esprits
avaient considéré non sans légèreté la performance mondiale de
1998 et l’adhésion des Français à
leur équipe black-blanc-beur
comme la défaite du racisme. C’est
comme si les foules attirées aux
USA par les athlètes noirs de la
boxe ou du basket-ball n’étaient
mus que par des sentiments vertueux.
Reste que la domination des Noirs
dans le sport français de haut niveau
m’a toujours paru à double tranchant.
Il facilite l’intégration des jeunes, leur
permet de s’élever dans la hiérarchie
sociale et même de devenir des stars.
Mais c’est une goutte d’eau dans la
mare. L’absence des Noirs est chronique dans les secteurs du pouvoir
économique et politique et s’aggrave
En matière raciale ou identitaire
il est difficile de tenir le juste propos. Depuis le début de l’affaire
presque toutes les déclarations se
sont retournées contre leurs auteurs.
Il est presque toujours possible de
trouver un trait raciste derrière un propos anodin. Peu habitués à contourner les chausse-trappes, les joueurs
tombent dans le panneau. Des enfouissements refont surface et une
ligne de partage se dessine entre
d’anciennes vedettes, qui pourrait devenir fossé. En revanche, généralement avertis de la délicatesse du sujet,
les hommes politiques évitent de prendre clairement position sur cette affaire. Pour des raisons diverses, tout
le monde se dit surpris : c’est un peu le
bal des faux-c… . Seul Pape Diouf,
l’ancien président de l’Olympique de
Marseille, a osé affirmer d’emblée qu’il
n’est pas surpris par les révélations de
Médiapart.
La volonté des institutions, y
compris la presse, a toujours été de
calmer les esprits. Ainsi, dans sa
« une » du 24 octobre 2007 titré « Stupiditaire, mon cher Watson » le Canard enchaîné avait choisi le mot
stupide pour qualifier l’ancien prix
Nobel James Watson après que celuici eût affirmé que « les Africains sont
moins intelligents que les Occidentaux ». Dans les 24 lignes que contenait l’article, pas une seule fois le mot
racisme n’a figuré. Selon le journal saAntilla 1455 - 12 Mai 2011
29
tirique, il se serait juste agi d’une
connerie. Une seule réaction martiniquaise s’était alors fait connaître par
un papier signé « Stupiditaire ne suffit
pas mon cher Canard ».
Médiapart rompt le silence et se
distingue. Edwy Plénel ébranle une
institution, assure la publicité de son
livre « Le Président de trop », l’objectif final étant d’atteindre le Président de
la République, l’homme autant que
l’institution dont il a été victime sous
François Mitterrand. C’est Nicolas Sarkozy, le « Président de trop », dont la
politique décrite comme discriminatoire serait, selon l’auteur, directement
responsable des comportements racistes relevés au sein de la FFF. Le
Canard enchaîné et les diamants de
Bokassa avaient eu raison de Valéry
Giscard d’Estaing, Edwy Plénel et Médiapart comptent bien se payer Nicolas Sarkozy. Au besoin, en
instrumentalisant la FFF.
Depuis le début de cette affaire,
des réactions fusent, des motions
sont votées. Cependant, tout en demeurant vigilants nous devrions ne
pas en rajouter, s’il est vrai que certaines de nos pratiques, qui laissent
froids nos hémicycles et nos rédactions, se rapprochent des méthodes
discriminatoires que nous sommes
prompts à dénoncer lorsqu’elles proviennent d’ailleurs. Ainsi, c’est la Fédération française qui dit oui à nos
« frères haïtiens » et c’est la Ligue de
la Martinique qui leur dit non au nom
du nationalisme martiniquais. Par ailleurs, on ne peut pas être fier de ces
concours de beauté où la couleur de
l’épiderme, au titre de l’identité martiniquaise, est le premier critère de sélection. Il n’est pas commode d’affronter
les huées de l’assistance lorsque le
degré de pigmentation de la peau paraît insuffisant. Il demeure que sous
toutes les latitudes, la pureté identitaire associée au nationalisme est le
fourrier du racisme.
le 5 mai 2011. n
actualités
A propos des « discriminations »…
BLaCK, BLanC, BeuR : le jeu de Le Pen
Par Philippe PETIT, Président du « Mouvement Libéral Populaire »,
Président de « Ducos Football Club », Secrétaire de « Génération Martinique »
I
l est toujours dommage et
triste de voir une image fantastique et un rêve réalisé se déchirer même plus d’une dizaine
d’années après.
Oui, France 98 est inoubliable pour
tous les fans de foot, et plus encore
pour l’ensemble de la nation française
-DOM compris- dont la pensée de
l’universalisme républicain triomphait
d’un communautarisme diviseur, synonyme de repli sur soi et porteur du
germe xénophobe.
Et pour beaucoup, dont moi, c’était
un coup fatal à la montée d’un racisme
résurgent fondé sur la peur de la
construction européenne, de la mondialisation et des technologies révolutionnaires de communication et
d’échanges.
Hélas, les mêmes technologies utilisées sournoisement sont venues
nous rappeler qu’il ne faut jamais transiger avec les principes sous peine de
revivifier tous les instincts grégaires
humains.
Oui, François BLAQUART, le DTN
(Directeur Technique National) de la
FFF (Fédération Française de Football) a eu tort de parler de ratios ou de
quotas à respecter dans le football,
modèle d’intégration s’il en est. D’autant plus que les binationaux censés
fournir les autres nations après avoir
été formés par la notre existent dans
tous les pays… Joakim Noah, le fils de
Yannick, à la fois américain, français
et suédois -donc trinational- a été
formé aux Etats-Unis- et nous
sommes bien contents de le récupérer pour l’équipe de France…
Oui, le sélectionneur, Laurent
BLANC, a eu tort de cautionner ces
idées sous prétexte que le football espagnol engrange maintenant des résultats, oubliant par la même le
métissage culturel qui avait porté
l’équipe de France sur le toit du
monde en 1998.
Oui, la FFF mérite au moins un
carton jaune en attendant une réorga-
nisation qui devient de plus en plus urgente, dans la mesure où personne
n’arrive à cerner les différents responsables et l’organigramme réel de cette
fédération où les techniciens semblent
couper des représentants officiels.
Mais de grâce, que nos internationaux d’origine domienne (LAMA,
THURAM) ou africaine (VIERA) n’en
rajoutent pas dans la chasse à
l’homme car, comme tous le reconnaissent, Laurent BLANC n’est pas raciste et ne mérite pas d’être démis de
son poste de sélectionneur.
Et le danger serait d’alimenter le
fossé entre la déclaration universelle
des droits de l’homme, la laïcité
source de tolérance et d’humanisme,
et un communautarisme raciste, religieux, social qui exacerbe négativement les différences au lieu des les
enrichir, et qui pourrisse la tradition
d’accueil de la France et en fasse demain une terre d’extrême droite.
A un an des élections présidentielles, chacun d’entre nous doit comprendre que la France -comme la
Martinique d’ailleurs- est une terre
d’immigrations successives où
chaque génération a porté sa pierre
à l’édifice d’une société dont l’article
premier de la Constitution proclame
qu’elle est « une république indivisible, laïque, démocratique et sociale ».
Alors que faire pour arrêter la polémique et surtout éviter que nos enfants ne soient victimes d’une
quelconque discrimination ?
Eduquer sans cesse et toujours
sur les valeurs de la solidarité humaine, sur l’inanité du racisme (CESAIRE : « je m’estime bêcheur de
cette unique race »). Mais il faut surtout que nos compatriotes évitent
l’autodénigrement -ou son contraire
la vanité excessive- et continuent
leur lutte, par le mérite et la créativité, pour intégrer toutes les sphères
de décision nationale (entreprises,
partis politiques, magistrature, médias, etc…) -à l’image d’une société
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
30
Philippe PETIT
(TD)
américaine, dont nous sommes pourtant totalement éloignés culturellement
dans sa forme communautaire et sa
violence-.
C’est à ce prix que seront éradiqués tous les préjugés inutiles, les
contrevérités et pire encore, les rancunes qui persistent à travers les siècles et qui font le jeu politique et
culturel des extrêmes.
Philippe PETIT. n
(((RBR))) la première radio urbaine
Tél : 0596 60 00 90
Fax : 0596 73 06 53
Email : [email protected]
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Débats : une analyse toute en nuance à propos du mot «Créole»
L’universitaire maurice Bellerose du Parti
communiste martiniquais intervient dans le débat
«Quand l'association “Tous Créoles !” veut modifier
la définition du mot “créole” dans les dictionnaires français»
R
oger de Jaham, président
de l'association “Tous
Créoles !”, a publié un
texte bien argumenté dans lequel il
annonce l'ambition de celle-ci de
“contribuer à faire évoluer dans un
proche avenir la définition du terme
“créole”, afin de le rendre conforme
aux réalités du XXIè siècle”. À cet
effet, l'association propose, dit-il,
« la création d'un Comité “Réflexion
créole” qui réunirait des personnalités issues du Monde créole, c'està-dire aussi bien de la Caraïbe et de
l'Océan indien que de l'Europe ou
d'Amérique du Nord ».
Il est précisé
que ce projet
“vient d'être inscrit au programme officiel
du Commissariat
pour “2011, l'Année des outremer français” par
Monsieur Daniel
Maximin”. Et une
liste de 16 personnalités que
Roger de JAHAM Monsieur
de
Jaham
pense
solliciter est présentée. On y trouve les noms des Antillais suivants : Pascal Saffache, Gerry
L'Étang, Jean Bernabé, Édouard de Lépine, André Lucrèce, Ernest Pépin,
Jacky Dahomey, Lambert-Félix Prudent
et Patrick Chamoiseau. Raphaël
Confiant, le représentant le plus prolixe
et le plus connu à l'échelle mondiale du
courant de la Créolité est “oublié”.
Raphaël Confiant a réagi à cette initiative conformément à son caractère de
polémiste, dénonçant dans Montray
Kreyol “les délires étymologiques de
Tous Créoles”. Après avoir rappelé que
le terme “créole” a signifié dès le 17e siècle “né et élevé aux Amériques” et s'est
appliqué aussi bien aux Noirs qu'aux
Blancs, il invite “Tous Créoles!” à poser
la question de savoir “pourquoi les
Békés, tout de suite après l'abolition de
l'esclavage (1848) se sont arrogés le
terme ‘créole”. En fait, il apporte sa réponse à la question: “Pourquoi les Békés
décident-ils subitement qu'ils sont les
seuls créoles ? La réponse est simple :
tant que les nègres étaient esclaves et
donc des sous-hommes, des non-citoyens, la question de savoir qui était légitime à la Martinique ne se posait pas.
Mais à partir du moment où l'esclavage
est aboli, se pose la question de l'autochtonie c'est-à-dire qui est légitime sur
cette terre. En clair : à qui appartientelle ? Donc, en s'appropriant le terme
“créole” à leur seul profit, les Békés ont
voulu signifier par là qu'ils étaient les
seuls propriétaires légitimes de la Martinique. Que les Nègres n'étaient que des
“Affriquains” qu'il convenait de rapatrier
sur le continent noir”.
Confiant en profite pour s'en prendre
aux “noiristes et afro-centristes” qui refusent catégoriquement que le terme
“créole” soit utilisé à propos des Nègres,
leur rappelant que “les nègres et les mulâtres furent les principaux fondateurs
durant quatre siècles de la culture créole,
même si les Bekés, puis plus tard Indiens, Chinois et Syro-libanais, portèrent
leur pierre à l'édifice”.
Nous allons essayer d'apporter
notre contribution à ce débat passionné en rappelant l'origine et l'évolution sémantique du mot “créole”. Mais
auparavant, nous tenons à préciser que
Roger de Jaham entend faire disparaître
une définition raciale et surannée qui, ditil, est celle “donné généralement dans
les dictionnaires faisant actuellement autorité” : “personne de race blanche née
dans les régions intertropicales”. Raphaël Confiant qui, on l'a vu, définit le
“créole” comme celui qui est “né et élevé
aux Amériques”, explique que ce terme
vient du verbe latin “creare” qui veut dire
“créer”, et condamne toute tentative d'en
donner une nouvelle définition, soi-disant
plus moderne. En réalité, comme on peut
le constater en consultant le Grand Dictionnaire Encyclopédique de Larousse,
le terme “créole”, ne vient pas du latin,
mais de l'espagnol “criollo”, qui lui-même
dérive du portugais “crioulo”. On y lit
exactement ceci: “Créole adj. et n. (esp.
criollo; du port. crioulo, Noir né dans les
colonies). Se dit d'une personne dont les
ascendants sont originaires d'Europe et
qui est née dans les anciennes colonies
européennes (Antilles, Réunion, etc.)
Ainsi, s'il faut en croire le Larousse, bien
que le terme ait dans un premier temps
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
31
désigné le Noir né dans les colonies, il
ne s'applique qu'aux descendants d'Européens nés dans les anciennes colonies, ce qui est faux évidemment.
Passons maintenant au Breve diccionnario etimologico de la lengua castellana,
de Joan Corominas, publié en 1961. Il y
est écrit que le mot espagnol “criollo” est
une adaptation du portugais “crioulo” et
signifie: “blanc né dans les colonies”. Cependant, il est rappelé que “crioulo” a
d'abord désigné “l'esclave qui naît dans
la maison de son maître” et “l'esclave né
dans les colonies” (par opposition à celui
qui provient de la traite). Il semble donc
établi que les premiers “crioulos”, “criollos” et “créoles” étaient des Nègres esclaves, nés en Amérique, que les Blancs
distinguaient, on les appelaient ainsi, des
autres Nègres, également esclaves, récemment arrachés à la terre africaine.
Mais on sait également qu'aussi bien
dans les colonies espagnoles que dans
les colonies françaises d'Amérique, les
Blancs nés dans le pays se sont à leur
tour proclamés “criollos” - ou “créoles” -,
au point d'en arriver finalement à considérer qu'ils étaient les seuls à se dire
“criollos” ou “créoles”. Pour éviter tout
malentendu, il convient de préciser que
jusqu'à maintenant je ne me suis intéressé au terme “créole” qu'en référence
à l'homme dit créole, sans tenir compte
de la langue et de la culture créoles. Or,
ce que veulent faire apparemment Roger
de Jaham et ses amis, c'est explorer tout
le champ sémantique de ce terme, à la
faveur de la réflexion déjà engagée par
les écrivains de la Créolité - même si Raphaël Confiant semble être devenu persona non grata - et par Édouard Glissant,
lequel a cru déceler que le monde est en
train de se créoliser sous l'effet de la globalisation capitaliste.
Mais est-il nécessaire de réunir tant
d'intellectuels pour demander aux fabricants de dictionnaires de corriger la définition raciste et sotte qu'ils donnent
traditionnellement du mot “créole” ? Il
s'agit des termes “créolité”, “créoliser” ou
“créolisation”, le problème est différent et
un large et fructueux débat peut s'ouvrir,
en vue de nourrir les dictionnaires français.
M. Belrose,
In justice n° 16 du 21 avril 2011. n
actualités
Livres
Corps noirs, têtes républicaines
Le paradoxe antillais
Moïse UDINO. Essai. Edit. Présence Africaine
« Comme W.E.B. Du Bois il y a un
siècle dans Les Ames Noires, Moïse Udino
mêle éléments autobiographiques, analyses historiques et sociologiques pour
expliquer la situation des Antillais en
France. Longtemps médiateur de santé,
l’auteur a pu mesurer combien le malaise
culturel, racial et social des Antillais
jamais affiché, affecte les corps et brise les
âmes. L’Antillais, malade des préjugés
distillés par trois siècles de société coloniale, s’en révolte autant qu’il continue de
les manier contre lui-même. L’étude du
regard sur Soi et du regard qu’y porte
l’Autre devient aussi sous la plume de
Moïse Udino le conte d’une traversée de
la société française qui rend celle-ci lisible. Les souffrances personnelles des
Antillais s’inscrivent alors dans une histoire collective complexe en proie au
conflit aigu entre une identité habitée par
la représentation négative de soi et une
citoyenneté mesurée à l’aune de la position dans la société française. Quelle alternative, sinon l’invention d’autres valeurs,
sinon une stratégie de reconstruction de
soi? C’est tout le mérité de ce livre que
d’en poser aussi la question. »
titrant: « Ils sont 1 million en métropole…
Antillais, Guyanais, Réunionnais: leur vie,
leurs espoirs, leurs colères. On les fait venir
par milliers d’outre-mer. La plupart sont restés, ont fait des enfants et visent aujourd’hui
autre chose que des strapontins ou une place
de footballeur26. » Tout ou presque tout est
dit dans ce titre… »
Extraits
« (…) L’Antillais à Paris est malade de
lui-même, de ce qu’il dit aux autres, de ce
que son apparence fait présupposer. Il est
malade des préjugés, des idées toutes faites
qu’on a sur lui et dont il n’arrive pas à se
défaire. »
« L’histoire personnelle
(…) Issu d’une grande fratrie, j’ai très
vite été confronté à la question de mon positionnement dans la société. Il faut pouvoir
exister et trouver sa place dans une fratrie de
vingt-et-un enfants dont on est pénultième… »
« L’adolescence et l’environnement social
(…) La Cité Dillon était (et reste) scindée en plusieurs lots, eux-mêmes divisés par
une route principale. De part et d’autre de la
rue, le « Nord8 » et le « Sud ». Le Nord,
quartier populaire, abrite une population plus
argentée que le Sud… »
« Une posture floue. Entre acteur et chercheur
(…) Il y a trois ans, l’hebdomadaire
Marianne, dans le n° 517 du 17 au 23 mars
2007, a consacré un magazine aux Antillais,
Guyanais et Réunionnais de métropole en
Succession de moments historiques
« (…) C’est l’histoire d’un peuple en quête
de son identité. L’histoire des Antillais. Telle
que nous l’exposons, l’identité antillaise est
construite sur une succession de moments
historiques, emboîtés les uns dans les autres.
L’Antillais est passé tour à tour d’homme
libre à prisonnier, d’exilé à esclave à citoyen
français, puis de colonisés à assimilé, de
départementalisé à émigré, enfin. Il a
conquis sa liberté, mais se retrouve seul face
à son histoire, à son identité et à son identification à une culture traditionnelle régionale
lointaine, laquelle disparaît de son souvenir,
au fur et à mesure que se combinent l’éloignement et l’usure du temps.
L’émigration est le moment ultime, la
rentrée dans la modernité.»
Sentiment d’infériorité
En interrogeant mon propre parcours,
puis en le comparant à celui des Antillais de
la région parisienne, je cherche à montrer en
quoi ils sont amenés à revendiquer reconnaissance et considération à leur égard, en
guise de compensation au sentiment d’infériorité qu’ils vivent ressentent et reproduiAntilla 1455 - 12 Mai 2011
32
sent dans leur vie quotidienne. ( )
De cette histoire, il est resté des hommes
et des femmes membres de la société française d’aujourd’hui, qui font de leur histoire
demeurée oubliée la principale source de
revendications dans les luttes sociales
actuelles pour l’égalité et l’équité entre les
citoyens. Pour les Antillais, l’identité révèle
de nombreuses contradictions. La principale
oscille entre sentiment d’infériorité et besoin
de reconnaissance. Cette contradiction (sentiment d’infériorité et besoin de reconnaissance) dont la vie personnelle du citoyen
antillais est le champ de bataille, interroge la
République française sur le multiculturalisme, la diversité ethnique et met en évidence le rapport étroit qui existe entre le
corps physique « base de l’identité4 », le
corps social ou républicain et la psyché5 –
les phénomènes conscients et inconscients.
En effet, la disparition de l’esclavage pour
les Antillais reste liée à la Déclaration universelle des droits de l’homme, à celle du
droit du travail, de la liberté pour tous. Mais
l’euphorie de la liberté retrouvée dure peu de
temps. Les désormais anciens esclaves se
rendent vite compte que la « liberté générale » n’est pas l’égalité sociale.
Et un poème…
« Mon âge est hors du temps
C’est bien parce que je viens d’ailleurs
Qu’il s’est ainsi ouvert mon cœur.
C’est bien parce que ni mon âge
Ni même mes présages
Ne sauraient compenser le vide.
Vide qui nous tue et dont nous avons tous
besoin.
Pour placer quelque chose, nos armes, nos
décorations, notre tablier…
Mais aussi ce vide nous aide à glisser des
mots, casser nos peurs,
Ranger notre rancune, pour se dresser tel un
bouclier face au doute
Et espérer enfin trouver la paix
Et puisque tu sais lire, écrire et enseigner,
Que ces actes symboliques,
Servent à l’unité des hommes,
A la stabilité de la société humaine
Et à la continuité de la spiritualité. »
Expositions et défilé
• A la Bibliothèque Schœlcher, vendredi 20 mai 2011 à 18h30
Vernissage exposition-défilé « urban Bamboo »
proposée par Johanne JUSTON et Mickaëlle MERLIN
• 13 mai 2011
a livre ouvert
La Bibliothèque Schoelcher, la créatrice de bijoux fantaisie Johanne JUSTON et la créatrice de vêtements prêt-àporter Michaelle MERLIN vous proposent un regard croisé avec une collection intitulée « URBAN BAMBOO ».
Pour ce rendez-vous privilégié, les
deux jeunes créatrices ont choisi de sortir des sentiers battus. « L'idée est de
s'éloigner de l'imagerie habituelle liée à
la fête des Mères et de proposer une
collection originale, colorée, audacieuse
et résolument moderne ».
Johanne JUSTON, créatrice de la
marque
de
bijoux fantaisie
« Majoh », dont
la dernière exposition « des
bijoux à croquer » avait marqué les esprits ,
nous
revient
avec des créations uniques et
fait-main en argile polymère et y associe
une matière naturelle... le bambou.
« Il s'agit pour moi de magnifier ce
matériau, souvent confiné à des créations un peu convenues et traditionnelles
afin de proposer des parures plus
contemporaines ».
Michaëlle MERLIN, créatrice de
La Bibliothèque municipale de la
Ville de Schœlcher (espace Osenat)
vous attend donc vendredi 13 mai
2011 à 19 h 00, autour de ce bel
ouvrage de Lucien Pavilla « TUNNEL EPHEMERE ou l'épisode dramatique » pour échanger avec lui.
Renseignements au 0596 72 76 20.
ligne de vêtements de prêt à porter
SYRYZIA, qui en est à sa 4ème collection à la Martinique, nous propose des
vêtements chatoyants en soie, coton et
lin aux lignes graphiques et élégantes où
l'audace et le moderne se font écho...
« En cassant les codes habituels et
en donnant libre cours à ma fantaisie j'ai
voulu m'adresser à ce qui fait de chacun
de nous un être unique ».
Concerts, danses, expositions…
Vendredi 20 mai 2011 à 18h30 Bibliothèque Schoelcher.
SAMEDI 7 MAI : CONCERT DE
ZOZYO AVEC POGLO, KOLOBARST, MAX TELEPHE ET JOKO
5ème Rencontre Théâtre amateur
au Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France
Les 12, 13 et 14 Mai à 19 h 30. « Les sardines grillées » de Jean-Claude DANAUD avec Brigitte VILLARD-MAUREL et Juliette MOUTERDE. Mise en scène : Valer’
EGOUY. Création de la Compagnie VIRGUL’. Tout public. Prix : 18€ et 15€.
Renseignements et réservations : Tél. : 0596.59.43.29/0696.220.727. www.fortdefrance.fr / [email protected]
Valer'EGOUY, Metteur en scène, Manageur
personnel
Comédien Conteur Auteur Animateur
Directeur Artistique et Ingénierie
=======
• A l’ATRIUM
mois de mai 2011
VENDREDI 13 MAI : CONCERT
D’ALAIN JEAN MARIE ET
MORENA FATTORINI. Un duo piano
jazz et chanteuse lyrique
DIMANCHE 22 MAI : FETE DU
22 MAI - « L’ATRIUM SE TA ZOT »,
dès 15H DU THEATRE ET A 19H LE
DRUMS BRASS PROJECT. Grande
Exposition Permanente en avant
première du Parcours Sensoriel
JEUDI 26 MAI : GISELE
CREOLE DE ZADITH et COMPAGNIE CUBAINE
VIRGUL'
20, rue Auguste CAYOL
Morne Surey - Redoute
97200 Fort de France - MARTINIQUE
Mobile : 0696 455 150
Site :http://www.virgul972.com
SAMEDI 28 MAI : CONCERT
DE JESSICA DORSEY avec le
GOSPEL UP, MICHELE HENDERSON et LADY SWEET !
INFOLINE : 0596 60 78 78
L’Atrium, Cœur de vie culturelle !
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
33
La chronique
actualités
de JB
La Martinique après le débat sur les articles 73-74 : état de lieux
31. eléments de glossaire :
assimilation
par Jean Bernabé, professeur émérite des universités
I
nstruit et encouragé par les
réactions positives de lecteurs, je n’ai pas cru inutile
de prolonger cette chronique par le
rappel et l’approfondissement de
quelques notions qui en ont structuré le contenu.
ASSIMILATION : ce mot renvoie
au latin « similis » signifiant « semblable ». L’assimilation est étymologiquement le fait de rendre semblable.
Puisque ce terme revêt une importance capitale dans l’histoire des
pays (singulièrement la Martinique),
affectés par la colonisation française,
il est important d’en appréhender
toutes les implications.
Il y a assimilation et assimilation
Assimilation passive (être assimilé) n’est pas assimilation active
(assimiler). Le sens passif présente
une connotation liée à une forme
d’aliénation. Le sens actif intervient
couramment dans un contexte biologique : on assimile des aliments, par
exemple. Selon un proverbe africain,
un tigre mangeant une gazelle,
fabrique de la chair de tigre et non
pas de gazelle. Mais cette valeur
active concerne aussi les pratiques
socioculturelles, car si on peut être
culturellement assimilé, en revanche,
on peut aussi assimiler une culture.
Dans nos pays soumis à la colonisation française, d’inspiration centralisatrice, l’assimilation, quand elle est
passive, exprime un drame collectif
et, quand elle est active, caractérise
toujours parcours individuel.
Si Aimé Césaire a dénoncé l’assimilation sous sa forme passive, il n’a
pu le faire que pour avoir assimilé
(assimilation active) non seulement
les valeurs humanistes des
Lumières, mais encore les itinéraires
de grands écrivains parmi lesquels il
suffit de citer Arthur Rimbaud ou
encore Lautréamont. Rimbaud, le
prince des poètes a affirmé dans sa
fameuse Saison en enfer « Je suis
un Nègre », devenant par là-même le
fondateur paradoxal d’une Négritude
symbolique, bien antérieure à celle
assumée par l’Antillais Césaire,
l’Africain Senghor et le Guyanais
Damas. Cette sorte d’« aliénation
positive » à laquelle s’est livré cet
immense poète (dans sa Lettre à
Paul Démény, il disait que « Je est
un autre ») aura fait de lui, à travers
ces deux étonnantes professions de
foi, un des précurseurs de la reconnaissance des Arts nègres et de la
dignité africaine.
Le drame césairien
L’assimilation positive, fondement
d’échanges interculturels ne doit pas
être confondue avec l’aliénation culturelle générée par la domination
coloniale, aux stigmates encore très
visibles dans nos pays. L’action de
Césaire n’a pas transformé, de son
vivant, les pratiques d’assimilation
active d’individuelles en collectives.
Autrement dit, le mouvement de la
Négritude n’a pas eu l’effet désaliénant escompté par son initiateur antillais. Est-il choquant d’affirmer qu’aujourd’hui encore la représentation
que les Afro-descendants ont d’euxmêmes au plan esthétique, par
exemple, reste encore très marquée
par le complexe d’infériorité, en dépit
de tonitruantes affirmations de type
négriste, qui ne font qu’occulter la
réalité de la domination coloniale ?
Sur cette question-là, Frantz Fanon a
produit des analyses d’une intense
actualité. Il n’empêche, une graine a
été semée par les promoteurs de la
négritude et par leurs successeurs,
et la germination de celle-ci connaît
une diffusion, qui, malgré les aléas
de l’histoire n’est pas totalement insignifiante.
Les ruses de l’histoire antillaise
Pour le Césaire de 1946, l’accesAntilla 1455 - 12 Mai 2011
34
sion des Antillais à des droits semblables à ceux des Métropolitains
devait être émancipatrice. En fait, ce
fut le cas, mais à titre individuel et
sélectif, non pas collectif. En réalité,
le mécanisme de l’aliénation culturelle a été beaucoup plus rapide que
celui de l’assimilation sociale et politique (qui n’a pas pris moins d’une
cinquantaine d’années pour se
concrétiser), et ce déséquilibre-là a
été ravageur. En 1956, Césaire,
dénonçant les limites d’une décolonisation par intégration à la métropole, stigmatise les perversions et
dérives de la départementalisation,
précédemment appelée de ses
vœux, comme expression d’une
volonté ancienne de l’ensemble de la
classe politique (globalement mulâtre, au sens sociopolitique et non
racial du terme). Il s’est pourtant
gardé d’envisager pour la Martinique
l’autre modalité de décolonisation, à
savoir celle qui opère selon le principe de la rupture et ce, conformément au modèle historique de la
révolution américaine de 1776. Un
principe dont il serait trop long d’expliquer ici la genèse historique chez
les colons anglo-américains. Il me
suffira, pour l’éclairer, de suggérer le
schème de la créolité, comme désir
plus ou moins conscient d’enracinement dans un espace nouveau et de
distanciation par rapport aux Pères
européens.
La décolonisation par intégration
à la métropole française découle
d’une logique dont personne ne pouvait prendre conscience au moment
de la départementalisation des plus
anciennes colonies de l’Empire français. Cette logique relève, de façon
et mythique (de la nature et des
implications de laquelle Césaire ne
pouvait, à cette époque, prendre
conscience), la voie a tout naturellement été ouverte par lui-même au
concept d’autonomie (concept qui a
présidé à la fondation en 1958 du
Parti Progressiste Martiniquais), mais
pas à celui d’indépendance, prôné
seulement à partir des années 1960,
sur le modèle des indépendances
africaines, inspirées du modèle séparatiste américain. Tout cela étant dit,
si le modèle des indépendances africaines est séparatiste dans son principe, leur réalité, elle, ne l’a pas été
et ne l’est toujours pas vraiment. En
effet, les toute récentes manifestations de la Françafrique attestent que
le néo-colonialisme n’a pas épargné
les prétendues indépendances africaines. Jusques à quand ?
Toute identification plonge ses
racines dans le mythe, et le mythe
Genèse et effets d’une idéoloidentitaire selon lequel « la
gie de la décolonisation
Martinique, c’est la France » a maniUne telle vision politique explique
festement été profondément intériod’ailleurs le mécanisme du fédéraCompte-tenu de l’histoire
lisme étasunien, qui intègre préciparticulière de la martinique, d’une risé (à tort ou à raison, qui peut
en décider rationnellement ?)
sément la notion de diversité. En
part, et, d’autre part, des impératifs
par les populations. Il est même
un mot, le gouvernement améride désenkayaj de ce pays, la question
devenu une réalité politique
cain devient le colonisateur des
se pose de savoir comment, au-delà
(réversible ou non, qui peut le
parties non encore soumises de
des articles 73 et 74, instaurer une
voie praticable entre assimilation
dire ?) contre laquelle bute,
son territoire, lesquelles vont propolitique et séparatisme intégral.
notamment au plan électoral, le
gressivement se constituer en
discours indépendantiste-séparaEtat, au fur et à mesure de l’avancée
tiste. Compte-tenu de l’histoire partides conquêtes. Cette vision va très
culière de la Martinique, d’une part,
tion extra-continentale, il se trouve
loin, car selon l’esprit de la loi
et, d’autre part, des impératifs de
que pour des raisons liées à la mainMonroe (l’Amérique aux Américains)
désenkayaj de ce pays, la question
mise d’un pouvoir béké tirant profit
l’espace étasunien ne s’arrête à la
se pose de savoir comment, au-delà
de sa dépendance envers la métropartie septentrionale du continent
des articles 73 et 74, instaurer une
pole, ces territoires ont été pensés et
américain. D’où le monstre de l’impévoie praticable entre assimilation
ont fini par se penser comme « des
rialisme yankee ! C’est sur le modèle
politique et séparatisme intégral.
morceaux de France palpitant sous
séparatiste étasunien que s’est
Bien entendu, toute transition vers un
d’autres cieux ».
déroulée la révolution haïtienne (tel
statut significatif requiert le temps
Cette élaboration mythique tout
n’était pas au départ le point de vue
d’une réflexion approfondie voire
à fait « extra-ordinaire » est constitude Toussaint-Louverture, plutôt partid’une large consultation populaire,
tive d’un type particulier d’identité
san d’une large autonomie) qui a
selon un mode interactif inédit, sur
politique : tout en relevant objectiveabouti en 1804 à la création, dans
les ajustements nécessaires à prément d’une exocolonisation, nos
l’ex-colonie de Saint-Domingue, de la
voir en de nombreux domaines dont
pays se sont donc retrouvés subjecpremière république noire des
notamment la capacité d’emploi, les
tivement inscrits dans une endocoAmériques (république éphémère,
ressources, l’accès à une autosuffilonisation. Il est évident que, dans un
mais inauguratrice de l’indépendance
sance minimale, l’orientation éconotel cas de figure, ce qui prévaut ce
haïtienne). Pour un certain nombre
mique et le positionnement géopolin’est pas la rupture, mais l’intégrade raisons, il se trouve que la divertique.
tion dans l’instance colonisante. Bref,
sité ethnoculturelle de Saintla départementalisation, dont Césaire
Domingue se soldera par une scisProchain article :
s’est fait l’interprète et l’avocat, est le
sion du pays en deux Etats : Haïti et
La Martinique après le débat sur les
résultat obligé d’une vision politique
la République Dominicaine, le prearticles 73-74 : état de lieux
associant émancipation et assimilamier de ces deux pays n’ayant pas
32. Eléments de glossaire : créole et
tion socio-politique. Au nom d’une
réussi à coloniser le second.
autres
termes dérivés
endocolonisation paradoxale, fictive
très paradoxale, de ce qu’il convient
d’appeler une endocolonisation (ou
colonisation intérieure), opposée à
l’exo-colonisation (ou colonisation
extérieure). En faisant sécession
d’avec la couronne d’Angleterre, les
provinces américaines engagées
dans la révolution initiaient un mécanisme d’endocolonisation objective, en ce sens que les colons
anglais cessaient d’être une courroie
de transmission du centre impérial
britannique pour devenir les acteurs
de la poursuite de la conquête du territoire américain (au grand dam, bien
sur, des Amérindiens et des esclaves
d’origine africaine). De là vient précisément la pratique du communautarisme américain, qui traduit la prise
de conscience par les gouvernants
d’une réelle diversité ethnoculturelle
sur le même territoire.
La construction d’une identité
politique paradoxale
La colonisation française, quant à
elle, à part le cas de SaintDomingue, a fonctionné de façon
objective et apparente comme une
exocolonisation (c'est-à-dire dans
le cadre d’une dissociation géographique entre le territoire de la métropole colonisatrice et le territoire colonisé). Dans ce cas, c’est depuis le
centre que la périphérie extra-continentale est colonisée par l’intermédiaire d’« envoyés », administrateurs
et autres. Il y a bien eu dans le courant du XVIIème siècle un mouvement de rébellion des Békés martiniquais contre le pouvoir central, sous
la forme dite du gaoulé, mais cette
insurrection est restée sans lendemain. En sorte que précisément le
statut de vieilles colonies a produit
une intégration puissamment symbolique de ces dernières au sol de la
métropole. En effet, quoique en posi-
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
35
Annonces Légales
== 19231===
MHB CONSEILS
Société Unipersonnelle à
Responsabilité Limitée
en liquidation
Au capital de 1000 euros
Siège social et siège de la liquidation
à FORT DE FRANCE (97200)
13 Lotissement Berté
Route de Didier
RCS Fort-de-France B 495 118 440
Aux termes d’un procès-verbal de décisions du
26 décembre 2010, qui sera enregistré à FORT
DE FRANCE (972), l’Associé unique de la
Société « MHB CONSEILS » a décidé de prononcer la dissolution anticipée de la Société et
fixé le siège de la liquidation au siège social à
FORT DE FRANCE (97200) Lotissement
Berté N° 13, Route de Didier, et ce, à compter
du 26 décembre 2010.
M. Marc-Hervé BENOT, de nationalité
Française, né le 24 octobre 1961 à Quimper
(29), demeurant à FOUESNANT (29170),
Hent Lantecoste N° 14, a été nommé en qualité de liquidateur.
Pour les besoins de la liquidation tous documents et correspondances seront à adresser au
siège de la liquidation à FORT DE FRANCE
(97200) Lotissement Berté N° 13, Route de
Didier.
Le dépôt légal des actes sera effectué au Greffe
du Tribunal de commerce de Fort-de-France
(972).
Pour extrait
Le Liquidateur
**-**
Par décisions du 31 mars 2011, l’Associé
unique a approuvé les comptes définitifs de
liquidation et a constaté la clôture de la liquidation de la Société « MHB CONSEILS ».
M. Marc-Hervé BENOT, de nationalité
Française, né le 24 octobre 1961 à Quimper
(29), demeurant à FOUESNANT (29170),
Hent Lantecoste N° 14, a été définitivement
déchargé par l’Associé unique de son mandat
de Liquidateur.
Les comptes de liquidation seront déposés au
Greffe du Tribunal de Commerce de Fort-deFrance (972).
Le Liquidateur
al 19231.1455
== 19271===
« EPURE SARL »
Société à Responsabilité Limitée
au capital de 16 500,00 €
Siège social :
17 rue du Gouverneur Ponton
97200 FORT DE FRANCE
493 453 849 RCS FORT DE FRANCE
Par décision extraordinaire en date du 15 avril
2011 à Fort de France, l’associé unique a
décidé de transférer le siège social de la société
de son adresse actuelle à : 115 rue du
Professeur Raymond GARCIN, Route de
Didier à (97200) FORT DE FRANCE.
L’ensemble des pièces a été déposé au RCS de
Fort-de-France.
Pour avis
al 19271.1455
== 19272===
ALONE GRILL
Société à responsabilité limitée
au capital de 200,00 euros
Siège social : 183 avenue de la
Pointe des Nègres
97200 FORT DE FRANCE
525 257 945 RCS FORT DE FRANCE
Par décision extraordinaire en date du 29 avril
2011 à FORT DE FRANCE l’associé unique a
décidé de nommer gérante de la société, à
compter du 1er mai 2011, Madame DRAI
Isabelle, née FITOUSSI, le 5 juillet 1968 à
VILLIERS LE BEL, demeurant 122 rue
Charlotte – Les sommets de Terreville 97233
SCHOELCHER en remplacement de lui-même
dont les fonctions cessent à compter du même
jour.
L’ensemble des pièces a été déposé au RCS de
Fort de France.
Pour avis
al 19272.1455
== 19276===
AVIS DE CONSTITUTION
Par acte SSP en date du 29/04/2011, est constituée la Société présentant les caractéristiques
suivantes :
Forme : Société à responsabilité limitée.
Dénomination : BIG CHEF PAPILLON.
Capital : 100 euros. Siège : 38, avenue
Impératrice Joséphine 97229 LES TROISILETS. Objet : Tout type de restauration, traditionnelle ou rapide, sur place ou à emporter.
Durée : 99 ans. Gérant : Mme Monica BALLARDINI, demeurant 43, lotissement les
Papayers, Anse à l’Ane 97229 LES TROISILETS. Parts sociales : Cession libre entre
associés.
al 19276.1455
== 19273===
« SARL AGR PLOMBERIE »
Société à responsabilité limitée
au capital de 500,00 €
Siège social :
Rivière Caleçon - Morne Pitault
97232 LE LAMENTIN
483 663 365 RCS FORT DE FRANCE
Par décisions extraordinaire en date du 28
mars 2011, l’associé unique a décidé :
- la mise en dissolution de la société ;
- la nomination en qualité de liquidateur de
Monsieur AGRIDOS Rodrigue, demeurant
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
36
Rivière Caleçon, Morne Pitault à (97232) LE
LAMENTIN, avec tous pouvoirs à cet effet ;
- de fixer le siège de la liquidation au siège de
la société.
- d’approuver le rapport sur l’ensemble des opérations de liquidation ;
- d’approuver la clôture immédiate et sans partage de la liquidation ;
- de donner quitus au Liquidateur et le décharger de son mandat ;
L’ensemble des pièces a été déposé au RCS de
Fort-de-France.
Pour avis
al 19273.1455
== 19274===
SCI ELVA 2
Société Civile Immobilière
Capital social : 1 000 euros
Siège social : Chez SOVADOM
Centre Commercial de Dillon
97200 FORT DE FRANCE
490 949 062 RCS FORT DE FRANCE
Par décision de l’age du 14/04/2011, il a été
décidé de transférer le siège social :
- d’immeuble Sera, n°6 zone de Manhity 97232
LE LAMENTIN,
- à Chez SOVADOM, centre commercial de
Dillon 97200 FORT DE FRANCE.
L’article 5 des statuts a été modifié.
al 19274.1455
== 19275===
IT CARAIBES
SARL au capital de 9.600 €
RCS B 410 344 717
Aux termes d’une délibération en date du
22.11.2010, les associés ont décidé de transférer le siège social à compter du 01.12.2010.
L’article 4 des statuts est modifié comme suit :
Ancienne mention : Centre Commercial
Dillon, Immeuble la Rocade, 97200 FORT-DEFRANCE
Nouvelle mention : C/o Buro Club,
Immeuble Avantage, 11 rue des Arts &
Métiers, Dillon Stade, 97200 FORT-DEFRANCE.
Pour avis
al 19275.1455
== 19277===
AVIS DE CESSION
DE PARTS SOCIALES
Aux termes de l’AGE de la SCI MAMISSE en
date du 20/04/2011, il a été réalisé une cession
de parts sociales selon les modifications suivantes :
M. Pierre CHALONO associé cède 40 parts
sociales qu’il possède à Mme Gaële CHALONO.
La cession des parts sociales a été consentie à
un montant unitaire de 250 €, soit 10 000 €
pour l’intégralité.
L’ensemble des parts cédées sont entièrement
Annonces Légales
libérées à Mme Gaële CHALONO.
En conséquence de cette cession, les statuts se
trouvent modifiés.
al 19277.1455
== 19278===
SELARL Gladys RANLIN
& ASSOCIES
Immeuble AXA
Centre d’Affaires Dillon Valmenière
Route de la Pointe des Sables
97200 FORT DE FRANCE
Téléphone : 05.96.50.19.50
Télécopie : 05.96.50.19.30
AVIS DE CONSTITUTION
Avis est donné de la constitution d’une Société
présentant les caractéristiques suivantes :
Dénomination : ANGEL’S. Forme : Société
à responsabilité limitée. Siège : 116, rue
François Arago 97200 FORT DE FRANCE.
Objet : La vente de prêt-à-porter et tissus.
Durée : 99 ans. Capital : 1000,00 euros.
Gérance : Mademoiselle Sylvie FAYAD
demeurant Résidence Bellemare, Appartement
20, Bâtiment C, 97233 SCHŒLCHER.
Immatriculation : RCS de Fort-de-France.
Pour avis
al 19278.1455
== 19280===
MAINTENANCE INDUSTRIELLE
SERVICE
Société à responsabilité limitée
Au capital de 7500 euros
Siège social : 17 Lotissement
Saint-James
97250 SAINT PIERRE
AVIS DE CONSTITUTION
Aux termes d’un acte sous seing privé en date
à Saint-Pierre, du 03 mai, il a été constitué une
société présentant les caractéristiques suivantes :
Forme sociale : Société à responsabilité limitée. Dénomination sociale : MAINTENANCE INDUSTRIELLE SERVICE. Sigle :
« M.I.S. ». Siège social : 17 Lotissement SaintJames 97250 SAINT PIERRE. Objet social :
Maintenance industrielle. Durée de la
société : 99 ans à compter de la date de l’immatriculation de la Société au Registre du
commerce et des sociétés. Capital social :
7500 euros. Gérance : PODLECKI Louis
Davis demeurant 17 Lotissement Saint-James
97250 SAINT PIERRE.
Immatriculation de la Société au Registre du
commerce et des sociétés de Fort-de-France.
Pour avis
La Gérance
al 19280.1455
== 19279===
AVIS DE CONSTITUTION
Par acte sous seing privé en date du 27 avril
2011 enregistré aux Impôts de Fort-de-France
le 02 mai 2011, bordereau n° 2011/492 Case
n° 9, il a été constitué une Société Civile
Immobilière présentant les caractéristiques
suivantes :
Dénomination : SCI CAROLE. Forme :
Société Civile Immobilière. Capital :
1500.00 €. Siège social : Redoute voie n° 28
impasse Iréné Dongar 97200 FORT DE
FRANCE. Objet : L’acquisition de tous
immeubles ou biens immobiliers et en particulier des terrains à bâtir et la vente de tous
types de terrains et immeubles, la mise en
place de programme de construction collective
ou individuelle ou commerce. Durée : 99 ans.
Gérants : Monsieur CAROLE Eugène Albert,
né le 13 juillet 1927 à DUCOS, Nationalité
Française, demeurant : Redoute voie n° 28
Impasse Iréné Dongar 97200 FORT DE
FRANCE ; Monsieur CAROLE Jean-Pierre
Clotaire, né le 07 avril 1967 à Fort-de-France,
Nationalité Française, demeurant : Résidence
Kérima 7 rue Gérard Labrador 97233
SCHŒLCHER ; Monsieur CAROLE Yvon
Pierrot, né le 05 juin 1950 aux Trois-Ilets,
Nationalité Française, demeurant : Rue de la
mare 97232 LE ROBERT.
La société sera immatriculée au greffe du
Tribunal de commerce de Fort-de-France.
Pour insertion, les Gérants
al 19279.01455
== 19281===
J & C B.T.P.
Société à responsabilité limitée
au capital de 1 000 euros
Siège social : Route Neuve
97270 ST ESPRIT
Rectificatif à l’insertion n°18945
du 10/02/2011
Siège social : Route Neuve 97270 ST
ESPRIT. Gérance : Monsieur Raymond
CATAN, demeurant Route Neuve 97270 ST
ESPRIT, assure la gérance.
Pour avis
La Gérance
al 19281.1455
== 19282===
AVIS DE CONSTITUTION
Aux termes d’un acte ssp du 5 mai 2011, il a
été constitué la société suivante :
Dénomination sociale : SARL 2F A SERVICES. Capital souscrit : 3349 euros, libéré
à 50 %. Forme : Société à responsabilité limitée. Siège social : 1 Impasse du Flamboyant,
Pointe Savane 97231 LE ROBERT. Objet
social : Autres activités de soutien aux entreprises. Durée : 99 ans. Gérant : Mme Félide
FORTUNEE.
La Société sera immatriculée au RS de Fortde-France.
al 19282.1455
== 19283===
Maître Catherine RODAP
53 Lot Bellevue Acajou
97232 LAMENTIN
Tél. 05.96.73.78.48 – Fax
05.96.73.78.08
VENTE AUX ENCHERES
PUBLIQUES
Il sera procédé le MARDI 21 JUIN 2011, à 9
HEURES, à l’audience des criées du TGI de
Fort-de-France, Cité Judiciaire, 35 Bd du
Général de Gaulle FORT DE FRANCE, à la
vente aux enchères publiques au plus offrant
et dernier enchérisseur à l’extinction des feux :
Un terrain sis à FORT DE FRANCE, lieudit
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
37
« 32 route de Chateaubœuf », cadastré section
Z n° 132, pour 4 ares 32 centiares.
Selon procès-verbal de description dressé le 7
octobre 2010, par Me Claude LAURE, Huissier
de justice, le terrain n’est pas clôturé et est nu
de toute construction et de plantation.
Le cahier des charges a été déposé au Greffe
du TGI de Fort-de-France où toute personne
peut en prendre connaissance ainsi qu’au
Cabinet de l’Avocat.
Les enchères s’ouvriront sur la mise à prix de
35.000 Euros.
Les enchères se font par ministère d’Avocats
inscrits au Barreau de Fort-de-France.
Pour tout renseignement s’adresser au cabinet
de Mme RODAP.
Pour avis
al 19283.1455
== 19284===
GUYANE MEDIASTORE
Société par actions simplifiée
au capital de 20.000 €
Siège social : Immeuble Librairie
Antillaise - ZI de la Lézarde
97232 LE LAMENTIN
AVIS DE CONSTITUTION
Aux termes d’un acte sous seings privés en
date à Fort de France du 4 avril 2011 il a été
constitué une société présentant les caractéristiques suivantes :
Forme : Société par actions simplifiée.
Dénomination : GUYANE MEDIASTORE.
Siège : Immeuble Librairie Antillaise, ZI de la
Lézarde 97232 LE LAMENTIN. Durée : 99
ans à compter de son immatriculation au
Registre du commerce et des sociétés.
Capital : 20.000 €. Objet : La vente et la distribution tant en gros qu’en détail de tous produits de librairie, presse, papeterie, articles et
fournitures de bureau ou scolaires, petit mobilier et matériel bureautique, informatique, les
fournitures générales, la vente de tous supports d’information et de communication, ou
relatifs au domaine de la culture et des loisirs,
et toutes prestations de service associées.
Transmission des actions : La cession des
actions de l’associé unique est libre.
Président : Monsieur Marcel OSENAT,
demeurant Cap Est La Prairie 97240 LE
FRANCOIS. Commissaire aux comptes
titulaire : KPMG AUDIT DFA, siège social :
39, rue Garnier Pagès 97200 FORT DE
FRANCE. Commissaire aux Comptes suppléant : KPMG AUDIT PARIS-CENTRE,
domicilié : 2, B rue Villiers 92300 LEVALOIS
PERRET.
La Société sera immatriculée au Registre du
commerce et des sociétés de Fort-de-France.
POUR AVIS
La Présidente
al 19284.1455
== 19286===
DPS « ARTHUR LOYD »
Société à responsabilité limitée
Capital de 7623 €
Siège social : Immeuble Palmiste
Quartier Gondeau
97232 LE LAMENTIN
RCS Fort-de-France 438 938 318
Suivant assemblée générale ordinaire en date
Annonces Légales
du 3 mai 2011, les associés de la société DPS
ont décidé la suppression du nom commercial
« ARTHUR LOYO ». Cette décision est rétroactive au 1er janvier 2011.
Pour avis, le Gérant
al 19286.1455
== 19285===
AVIS D’ADJONCTION
D’UN NOM COMMERCIAL
COLYSEE
Société à responsabilité limitée
Au capital de 40.000 €
Siège social : Immeuble Palmiste
Quartier Gondeau
97232 LE LAMENTIN
RCS de FDF 444 777 379
Suivant assemblée générale ordinaire en date
du 3 mai 2011, les associés de la SARL COLYSEE ont décidé à l’unanimité l’adjonction du
nom commercial « GROUPIMO ENTREPRISE ».
Pour avis, le Gérant
al 19285.1455
== 19287===
CARBURANT ANTILLES SARL
Au capital de 7800 euros
C/o M. Hervé LAPU
Chemin Petit Coin – Desmarinières
97215 RIVIERE SALEE
RCS Fort-de-France 513 246 00017
N° Siret : 513 246 348 00017
AVIS DE PUBLICITE
Aux termes du procès-verbal de l’assemblée
générale extraordinaire du 20 avril 2011, il
résulte que :
- Le siège social a été transféré de C/o M.
Hervé LAPU, Chemin Petit Coin,
Desmarinières 97215 RIVIERE SALEE à C/o
M. François MARIE LOUISE, Croix Rivail
97232 LE LAMENTIN, à compter de ce jour.
L’article n° 5 des statuts a été modifié en
conséquence.
- La collectivité des associés a pris acte de la
démission de M. Guy CROSNIER DE LASSICHERE de ses fonctions de Gérant et a
nommé en qualité de nouveau gérant statutaire M. François MARIE LOUISE demeurant
Croix Rivail 97232 LAMENTIN pour une
durée indéterminée.
L’article n° 37 des statuts a été modifié en
conséquence.
Mention sera faite au RCS de Fort-de-France.
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I want it, I’ll get it !
Ou la réussite sociétale
Comédie Aigre-douce
Un spectacle construit par
HERVÉ DELUGE
Assistante: Caroline SAVARD
Chorégraphe : Dorothy CARLOS
Musique Jeff BAILLIARD
Lumière : Dominique GUESDON
& Marc-Olivier RENÉ
Photos : Nicolas DERNE/Affiche
Sandra MARAN
DISTRIBUTION : GUILLAUME
MALASNE, MARC JULIEN LOUKA,
KEVIN RAGALD, DOMINIQUE GUIGLI, KALTHOUM BEN M’BAREK,
NICOLE
OZIER-LAFONTAINE,
VERONIQUE GIFFARD, EMMANUELLE CLEMENT, AUDRAN FRANCOIS, DERIAU QETSIA.
Merci à André Theresia, Leyla
Lorne et Claude Bidoux, à l'atelier
Théâtre de VIRGUL', à l'AMSEC et à
l'ATRIUM.
Imaginez un monde où la loi du
marché serait le seul pilier de la
société; un monde où la philosophie,
la morale et la conscience se réduiraient à quelques émissions télévisées tard dans la nuit et à quelques
publications spécialisées.
Un univers dans lequel le seul
lien qui unit les hommes entre eux
est la production de valeurs financières et industrielles.
Une société où toute souffrance
est niée au nom d’une « saine et
sacro-sainte compétition » : ceux qui
échouent sont des perdants, des
sous-hommes, tout juste bons à disparaître de la surface du globe!
La « saine » compétition, voici
ce qui devra sélectionner naturellement les représentants de la race
nouvelle… Ce monde, c'est celui de
« I want it, I'll get it ou la Réussite
sociétale ».
Ici, le bonheur reposerait sur
trois principes fondamentaux :
Placement en bourse, technique de
communication et service de sécurité.
Voilà une comédie caustique et satirique créée à partir de matériaux issus
du réel : courrier des lecteurs de la
presse télévisuelle, extraits de textes
philosophiques tout à fait impénétrables, spéculations futuristes, entretiens d'embauche, stages en entreprises modernes et les mouvements
de février 2009.
Section Théâtre Amateur
Escrime : en route pour les JO de Londres 2012
Entrée en matière réussie
L’équipe de France Féminine d’Escrime a
pris un bon départ dans la course à la qualification olympique. Nos escrimeuses françaises ont
terminé 4ème, ce week-end, lors de l’étape de Rio
de Janeiro, après avoir été éliminées en ½ finale par
la Corée du Sud à la « mort subite ». Une entame
encourageante pour envisager la qualification aux JO
de Londres en 2012.
En individuel, Maureen Nisima s’incline en 16ème de finale face à la Russe
Shutova, Championne du Monde en 2009.
Queen Maureen reste concentrée pour les prochaines étapes de sélections aux
JO de Londres 2012 :
• Cuba: 21 et 22 mai – Épée Dame Seniors en Individuel
• Nankin: 11 et 12 juin – Épée Dame Seniors en Individuel
• Sydney: 24 au 26 juin – Épée Dame Seniors en Individuel et par Équipe
• Championnat d’Europe: Sheffield: 17 au 22 juillet
• Championnat du Monde: Catane: 8 au 16 octobre
Contact Presse: Agence COMÉCLA. / Marie-Christine Duval Tél.: 0174521973.
Portable: 0661509809 E-mail: [email protected] Site Internet: www.comecla.eu
Le 9 mai 2011
Antilla 1455 - 12 Mai 2011
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