L`extrême-droite : planche de salut de M. Gattaz

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L`extrême-droite : planche de salut de M. Gattaz
L’extrême-droite : planche de salut de M. Gattaz
Par Patrick Le Hyaric
Il est des interventions présentées comme combattant
l’extrême-droite qui sont en fait son meilleur support. Celle
du président du Medef, M. Gattaz, portée par nos confrères
du « Parisien », largement relayée par les grands médias,
est de celle-là. Le choix de ce journal populaire n’est pas
innocent.
Reprenant cette abomination selon laquelle « Le PenMélenchon, même combat », M. Gattaz n’hésite pas à
expliquer que « le programme de Mme Le Pen rappelle
étrangement le programme commun de la gauche de
1981 ».
La ligne de conduite du représentant du grand patronat est
de pousser à son terme la banalisation de l’extrême-droite
en mettant un trait d’égalité entre elle et la gauche de 1981,
entre elle et la gauche de transformation sociale
d’aujourd’hui, entre un projet ultraréactionnaire, raciste et
nationaliste et le progrès social, le partage, la solidarité.
Il n’y a rien de tel pour entretenir la désespérance sociale et
les divisions sur lesquelles prospèrent la loi du capital ; rien
de tel pour suggérer à celles et ceux qui souffrent du
chômage, des bas salaires, de la violence de la précarité, de
la désindustrialisation et de la mal vie, de voter pour
l’extrême-droite lepéniste, puisque la majorité d’entre eux,
en 1981, avait accordé ses suffrages à François Mitterrand.
Il le confirme, quelques lignes plus loin, lorsqu’il répond
qu’il « ne dit rien » à ses adhérents qui entretiennent des
accointances avec la cheftaine de l’extrême-droite. Qui ne
dit mot consent !
Le président régional du syndicat patronal de ProvenceAlpes-Côte d’Azur confirme en disant qu’il était « prêt à
s’adapter en cas de victoire de l’extrême-droite dans cette
région ». Bien sûr ! Il y a déjà une quarantaine de patrons
sur la liste de Maréchal-Le Pen. Au même moment, le
président du groupe Michelin déjeunait paisiblement avec
le premier de la liste d’extrême-droite de la région
Auvergne-Rhône-Alpes.
Derrière ce paravent se cache la vraie stratégie du
défenseur du grand capital qui avait promis de créer un
million d’emplois si le gouvernement lui donnait de
l’argent, encore et encore. Il a eu les milliards et il en veut
davantage, l’emploi, lui, attendra.
Pour cela, c’est la tambouille du projet « d’union sacrée »
au service des oligarques qui marine dans les vieilles
marmites des puissances d’argent et de certains cercles et
officines politiques parisiens –dont nous nous honorons de
ne pas faire partie- pour l’après-régionale.
M. Gattaz appelle « la droite et la gauche classique » à faire
« leur révolution culturelle » en détruisant l’Etat et en
mettant l’entreprise au cœur de leur logique pour que les
« alternances politiques soient plus sereines pour les
entreprises et leurs salariés ». Autrement dit, changer de
gouvernement si vous voulez, mais c’est nous qui aurons le
pouvoir !
Tout est dit !
Dans l’actuel climat troublé, angoissant, il s’agit de
susciter, d’aider, de promouvoir la montée de l’extrêmedroite pour créer un choc si puissant qu’il conduirait à
réclamer cette « union sacrée » contre le travail et la
création, contre les services publics et un projet de « mieux
vivre ».
Il reste quelques jours pour contrer cette sainte alliance
avec le vote pour les listes de rassemblement avec le Front
de gauche.

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