Lettre d`information Volet mer Du Système d`Information Nature et

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Lettre d`information Volet mer Du Système d`Information Nature et
Lettre d’information
Volet mer
Du Système d’Information
Nature et Paysage
1)
Le SINP Mer a 1 an (par Alain Pibot, Agence des aires marines protégées)
Si le SINP a plusieurs années maintenant, son volet marin n’en est qu’à ses premiers pas. Et pourtant
… En un an, l’équipe SINP Mer a rencontré plus de 500 producteurs de données sur le patrimoine
naturel marin, fait connaître la démarche et su fédérer la plupart des acteurs autour de l’idée d’un
système d’information unique et partagé. Cette équipe a adapté l’outil SINP aux nombreuses
spécificités marines, découpage emboité (et aujourd’hui accepté) du territoire maritime national,
dictionnaire technique adapté, métadonnée intégrant les unités de mesure, la terminologie, les
référentiels marins ou encore mise en interopérabilité des systèmes et des réseaux marins. Elle a
également mis en place un tissu relationnel entre les principaux producteurs. Enfin, et c’est sans doute
là l’une des plus belles réussite de l’équipe SINP Mer, l’année 2009 aura permis de mettre en commun
les compétences de différents établissements publics autour d’un projet majeur de suivi de la
biodiversité nationale. Le pari n’est pas encore tout à fait gagné, mais des jeux très importants de
données seront, dans les semaines à venir, mis à disposition de tous, après un travail fastidieux et
complexe, mélange le droit de la propriété, de techniques de bancarisation, de qualification scientifique
de la donnée et de confiance entre des producteurs très attachés à « leurs » données et un enjeux
global de suivi et de préservation de la biodiversité qui évolue beaucoup plus vite que nos mentalités et
nos habitudes de travail.
L’équipe SINP Mer vous souhaite à tous une excellente
et fructueuse année de la biodiversité.
2)
Le Paysage dans le SINP Mer (par Olivier Musard, Agence des aires marines
protégées)
Il existe deux perceptions principales du terme paysage : ce peut être la perception des volumes et des
couleurs par l’œil humain, et leur interprétation esthétique plus ou moins objective. C’est le sens
commun et l’acception courante du terme dans la communauté non biologiste, et c’est le sens retenu
jusqu’à présent par le SINP.
Mais cela peut aussi être la représentation objective de
l’arrangement des matières biotiques et abiotiques dans un
espace donné, en dehors de toute considération esthétique.
En partie absent des réflexions scientifiques françaises, le
« paysage sous-marin » s’est immiscé depuis peu dans un
corpus qui se doit d’être, avant tout, transdisciplinaire et ouvert
sur des rapports de culture tout en intégrant des thématiques
propres à la géographie (cartographie, problèmes scalaires,
emboîtement d’échelle). Du général au particulier, c'est-à-dire,
du géosystème à la micro-biocénose, l’interprétation et l’usage du
paysage sous-marin comme clé de lecture participent à l’appropriation croissante de la frange sousmarine du littoral ou de la mer en général.
Ce sujet rencontre donc un écho de plus en plus important mais sa dimension conceptuelle et
opérationnelle reste toujours en questionnement, au moins en France.
Lors de la mise en œuvre du volet mer du SINP, la lettre « P » a failli être ôtée, faute de référentiels
scientifiques clairs. La relance des ZNIEFF-Mer, avec un indicateur « paysage sous-marin », suggère
qu’il y a tout intérêt à traduire concrètement ce que cette notion veut dire et quelle grille de lecture cela
suppose de mettre en œuvre.
Des projets d’observatoires photographiques des paysages sous-marins se font jour. Des initiatives
autour de la mise en œuvre d’indices paysages se développent. La modélisation et le recours à des
méthodes d’analyses prédictives permettent de développer des cartes de type « Marine Landscape » à
petites et moyennes échelles.
C’est dans ce contexte que l’Agence des aires marines protégées organisera à l’automne 2010 sous
label SINP Mer, un séminaire scientifique sur les paysages sous-marins en partenariat avec le MNHN,
l’Ifremer, le laboratoire LADYSS du CNRS. Un appel à communication sera prochainement lancé pour
ce séminaire.
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La lettre SINP Mer - Janvier 2010
3)
Le réseau national d’observateurs subaquatiques (par Olivier Musard, Agence
des aires marines protégées)
Un projet de réseau national d’observateurs subaquatiques a été initié par l’Agence des aires marines
protégées, en lien étroit avec le SINP Mer, afin de répondre à une demande de plus en plus pressente
de la part des acteurs de la mer.
En 2009, le grenelle de la mer, la mise en place du volet-mer du SINP, les projets de réseaux vigienature et vigies-mer ont permis de consacrer encore plus largement l’intérêt d’accroître l’implication
des plongeurs sur la question des données liées à la biodiversité marine. En effet, la communauté de
plongeurs en scaphandre autonome ou en libre (apnée, pêche,…) est déjà très sensibilisée à ces
questions et investie depuis de très nombreuses années sur ces notions d’échanges de données et de
partage des observations. Plusieurs projets tels DORIS ont ainsi permis de répondre efficacement à
une partie des besoins.
Ce nouveau projet de science participative par rapport à l’environnement marin repose sur trois
objectifs :
- favoriser et accroître l’implication des observateurs sous-marins à travers des campagnes de
collectes ou de relevés qui participent d’une sensibilisation et d’une démarche éco-volontaire plus
larges vis-à-vis de la biodiversité marine ;
- accroître la lisibilité des projets, des dynamiques et des actions en cours en valorisant les jeux de
données obtenus pouvant alimenter in fine le Système d’Information de la Nature et des Paysages-mer
via l’INPN ou un autre outil ;
- constituer, identifier, faire valider ou porter à connaissance des bases de référentiels (protocoles,
correspondant-réseaux) avec et pour les gestionnaires d’aires marines protégées et hors aires marines
protégées.
4)
Valorisation des données : Les indicateurs dans le volet mer du SINP (par Julia
FOSSAT - Ifremer Brest et Alexandra GROSS – Equipe SINP Mer)
Le gouvernement français s’est engagé à travers différents engagements européens (Natura 2000,
Directive Cadre sur la Stratégie pour le Milieu Marin, etc.) et conventions internationales (Convention
sur la Diversité Biologique, Convention OSPAR, etc.) à stopper d’ici 2010 la perte de la biodiversité.
Une des spécificités du SINP mer est la valorisation des données récoltées à travers le développement
d’indicateurs. Ces indicateurs doivent permettre de souligner les enjeux de conservation de la
biodiversité marine.
C’est dans ce contexte que l’équipe SINP mer et une équipe de l’Ifremer ont travaillé au travers
d’approches complémentaires pour permettre d’identifier comment les données stockées dans le SINP
peuvent nourrir ces indicateurs.
Deux grands types d’inventaires ont été menés à ce jour :
• L’équipe de l’Ifremer* a réalisé un inventaire détaillé des indicateurs de biodiversité marine et côtière
issus des conventions et des cadres institutionnels. Ce travail de synthèse a été présenté le 15
décembre 2009 à Brest.
• L’équipe SINP mer** a recensé les dispositifs de collecte susceptibles de contribuer au
développement d’indicateurs. Une centaine de dispositifs de collecte a ainsi pu être associé à un
ou plusieurs indicateurs.
Cette réflexion se fait en lien avec le travail de l’Agence des Aires Marines Protégées sur les
indicateurs de pression et d’usage (via les Tableaux de bords des Mers Françaises (TBMF) et des
Aires Marines Protégées (TBAMP)).
L’étape suivante va consister à sélectionner un nombre limité d’indicateurs issus de cet inventaire et
d'en tester l’opérationnalité (disponibilité des données, échelles d’application, etc.). Il s’agira ensuite de
compléter la liste d’indicateurs actuelle par les indicateurs de biodiversité identifiés dans la littérature
scientifique.
Et toujours, pour plus d’information, www.naturefrance.fr
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La lettre SINP Mer - Janvier 2010