Condoleezza Rice au Maghreb : Les dits et les non-dits

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Condoleezza Rice au Maghreb : Les dits et les non-dits
Condoleezza Rice au Maghreb : Les dits et les non-dits (GlobalNet Tunisie, 8/9/8)
(Sunday, 14 September 2008) - Contributed by Webmaster - Last Updated (Sunday, 14 September 2008)
Condoleezza Rice au Maghreb : les dits et les non-dits    GlobalNet Tunisie, 8/9/8Condoleezza Rice préconise une
politique américaine unifiée et cohérente envers le Maghreb et annonce une prochaine réunion avec ses homologues
maghrébins à New York.
La secrétaire d'Etat américaine a achevé hier une tournée effectuée aux pas de course dans les quatre pays du
Maghreb. Au menu de ses haltes à Tripoli, à Tunis, à Alger et à Rabat : la lutte contre le terrorisme, le règlement du conflit
du Sahara occidental, les prisonniers maghrébins de Guantanamo et le processus de réformes politiques.
Pourquoi maintenant ? Coutumière des déplacements au Moyen-Orient, Condoleezza Rice n’a jamais foulé le sol
maghrébin. Et voilà que quelques mois avant qu’elle ne quitte les commandes, elle se retrouve dans la région. Une visit
tardive, mais manifestement décisive, et qui garde quelque peu un aspect énigmatique. Puisque hormis les sujets
annoncés à l’avance : lutte contre le terrorisme, règlement du conflit du Sahara occidental, accélération du processus
création de l’Union du Maghreb arabe, le sort des prisonniers maghrébins de Guantanamo, aucune annonce
spectaculaire n’a été faite, pourtant les conciliabules entre Rice et les chefs d’Etats maghrébins auraient contenu b
d’engagements d’un côté comme de l’autre.
On aura constaté que le point fort de cette visite est la phase libyenne. Madame Rice, tout sourire, était contente de
rencontrer le leader libyen confirmant ainsi le dégel des relations entre Washington et Tripoli. Elle qui dit n’avoir jamais
pensé se rendre en Libye, un terrain jadis hostile et qui n’en est plus un, depuis que le leader libyen s’est assagi,
exhaussant directement ou indirectement toutes les injonctions américaines dont l’arrêt net de son programme
d’armement.
La richesse pétrolifère de la Libye ne peut pas laisser les Etats-Unis indifférents. En ces temps de crise énergétique
prolongée, mieux vaut diversifier les fournisseurs. La Libye constitue, de surcroît, un marché à grandes potentialités
pour les entreprises américaines qui cherchent à s’expatrier notamment dans les régions vierges et grandement rentabl
A côté de la Libye, l’Algérie est un pays clef pour l’Amérique. Condoleezza Rice n’a pas ; de ce fait, tari d’
Président Bouteflika, sa sagesse et sa lucidité. Là aussi, Washington entretient de grands espoirs, à caractère sécuritair
mais aussi économique. Telle par exemple, l’ouverture d’un bureau du FBI à Alger, ou encore un siège de l’Afric
(centre de commandement militaire pour l’Afrique), histoire de garder un œil vigilant sur la région et de faire front aux
menaces terroristes provenant du Maghreb. Des sujets qui auraient été certainement évoqués entre la secrétaire d’
américaine et les responsables algériens, mais on ne saura pas s’ils étaient tranchés ou non, étant frappés su sc
confidentiel.
Ce qu’on sait toutefois, c’est que la lutte contre le terrorisme a été le thème de discussion majeur entre Rice et les
responsables Maghrébins. D’où l’appel insistant de la secrétaire d’Etat américaine à la nécessité de trou
conflit du Sahara occidental. Un point d’achoppement qui entrave l’avènement d’un Maghreb uni. Elle a promis une
présence accrue de Washington lors du deuxième round des négociations, pour qui, une solution du litige est
impérative, histoire de réconcilier Alger et Rabat pour une meilleure collaboration bilatérale notamment sur le volet
sécuritaire. Un thème qui a dominé également les discussions de Mme Rice à Tunis, où elle s’est également attar
le dossier des réformes politiques, appelant à leur donner un coup d’accélérateur.
C’est là en gros ce qui transparaissait de la tournée marathon de la secrétaire d’Etat américaine au Maghreb. Quo
ne livre pas tous ses secrets, cette tournée marque un virage important dans les relations américano-maghrébines. Elle
prouve une volonté de l’Amérique de garder sous contrôle une région relevant jusque-là du pré carré européen
A l’heure où les zones d’influence traditionnelles des Etats-Unis sombrent dans le flou et le chaos, et à l’heure où
intérêts stratégiques leur sont disputés, notamment avec le conflit du Caucase et leur confrontation avec la Russie, il
n’est pas inutile pour Washington de lorgner du côté du Maghreb, histoire d’assurer ses arrières. Condoleezza Rice
ouvert la voie. La prochaine administration américaine, qu’elle soit républicaine ou démocrate, achèvera le travail.
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