Le reporting « intégrable
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Le reporting « intégrable
Le reporting « intégrable » ? Compte-rendu Club Prestige Finance & Gestion de la DFCG en partenariat avec Mazars Mardi 23 juin 2015 Alors que le reporting intégré se développe à grands pas, suscitant intérêt, débats et interrogations des parties prenantes, la DFCG et la SFAF ont organisé fin juin 2015 une manifestation en association avec le Medef et Europlace, autour de 2 tables rondes animées par CAPITALCOM et la DFCG, sur les leviers de mobilisation des acteurs – notamment financiers – vers l’intégration. De G à D : C. de la Marnierre (CAPITALCOM), A. de Bresson (Europlace), M-P. Peillon (SFAF, Groupama), S. Pottier (Crédit Agricole) et P. Peuch Lestrade (IIRC) En introduction, Philippe Audouin, Président de la DFCG et Membre du Directoire d’Eurazeo, rappelle que le rapport intégré a été défini comme l’une des priorités de la DFCG en 2015. L’association s’est prononcée en faveur d’un reporting plus intégré : le cadre de <RI> doit, selon elle, permettre une communication adaptée aux besoins de chaque entreprise, notamment pour les données extra-financières, et s’intégrer aux obligations déjà existantes 1ère table ronde - Reporting intégré : Une vision à 360 ° de L’entreprise Animée par Caroline de la Marnierre - Présidente fondatrice, CAPITALCOM Arnaud de Bresson - Managing Director, Europlace ; Marie-Pierre Peillon - Présidente de la Commission ESG-Immatériel, SFAF, et Directrice de la Recherche, Groupama AM ; Philippe Peuch Lestrade - Directeur Général Délégué, IIRC (International Integrated Reporting Council) ; Stanislas Pottier - Directeur du développement durable, Crédit Agricole. CAPITALCOM Diffusion limitée 1 Pour Caroline de la Marnierre, le rapport intégré présente une vision à 360° de l’entreprise, centrées sur 3 principales dimensions : (1) l’intégration de l’entreprise à son environnement, et notamment la capacité de l’entreprise de se connecter à son écosystème/ses parties prenantes, ainsi qu’à anticiper les évolutions de ses marchés ; (2) l’intégration de la RSE au business model et à la stratégie, et enfin (3) l’intégration dans le temps – sans doute la dimension la moins aboutie aujourd’hui, en France du moins. C’est la capacité de l’entreprise à faire le lien entre sa performance passée et future, qu’elle soit économique, financière ou extra-financière. 2 Aujourd’hui, aucun groupe n’est arrivé à maturité sur l’ensemble de ces 3 dimensions. C’est une démarche totalement empirique qui n’a pas vocation à être standardisée. Il s’agit de donner de la perspective en articulant des informations – souvent existantes – pour les rendre plus lisibles et plus pédagogiques. Pour Crédit Agricole, qui s’est récemment engagé en la matière, le rapport intégré est un instrument pour mieux expliquer la valeur de l’entreprise à ses investisseurs et à ses actionnaires. S’engager dans la démarche nécessite de lever des freins en interne, qui portent principalement sur la mobilisation de l’ensemble des directions – notamment financières et risques – souvent réticentes face aux contraintes réglementaires existantes. D’autres freins, comme le souligne Philippe Peuch-Lestrade, sont liés à une relative confusion entre outil – le rapport intégré – et process – le reporting intégré. Le reporting intégré s’inscrit dans une démarche de pilotage et doit alimenter la prise de décision stratégique. Le framework proposé par l’IIRC a pour vocation de créer un espace de réflexion commun entre entreprises et investisseurs, mais également de « tester » cette démarche et de « casser les silos » en interne. Pour Arnaud de Bresson, le rapport intégré doit ainsi synthétiser les facteurs clés de la stratégie, de l’analyse des risques et de l’ensemble des éléments financiers et extra-financiers (RSE, innovation…) qui impactent la création de valeur. Il devient ainsi un outil de compétitivité pour les entreprises et d’attractivité pour les capitaux. Marie-Pierre Peillon rappelle néanmoins qu’à l’heure actuelle, on peut observer une dichotomie entre analystes financiers – qui témoignent peu d’intérêt pour l’intégration, le prisme financier restant prédominant dans la décision finale – et analystes ISR. En tant qu’investisseur de long terme, la clarté de la stratégie et la compréhension du business model sont des éléments clés dans la décision d’investissement. Au-delà de la juxtaposition d’informations financières et extra-financières, il s’agit d’intégrer les éléments stratégiques dans les flux futurs et de démontrer l’impact sur les résultats. Les intervenants s’accordent sur les bénéfices qu’il y a à évoluer vers le rapport intégré, signe d’un changement de mentalité vers le moyen-long terme et d’une réponse à des besoins croisés de transparence et de simplification. Un processus en cours de maturation dont la bascule collective devrait s’observer d’ici à 3 ans. CAPITALCOM Diffusion limitée 2ème table ronde - Rapport intégré : quels enjeux et attentes pour les professionnels de la finance Animée par Laurent Mahéo – Président, DFCG Île-de-France Jean-Baptiste Bellon – Président, SFAF, Président fondateur, Trapeza Conseil ; Gérard Boivin - Président du conseil de surveillance, Unibel ; Hervé Philippe - Directeur Financier, Membre du Directoire, Vivendi ; Alban Eyssette, Associé Ricol-Lasteyrie, SFAF ; Emmanuelle Rigaudias - Associée responsable du département Développement Durable, Mazars. RSE & Selon Hervé Philippe, le rapport intégré doit faciliter la compréhension par les investisseurs – surtout de long terme – du business model, et non plus seulement de l’information financière passée. S’il constitue une réponse à la demande de simplification et de synthèse des éléments stratégiques, celle-ci peut également se trouver au travers d’autres sources, comme le « Mot du Président », ou l’avant-propos stratégique. Un constat partagé par Alban Eyssette, pour qui le rapport intégré doit également conforter les prévisions et le business plan de l’entreprise, formalisant ainsi une analyse déjà réalisée par les évaluateurs. Du point de vue des entreprises, le rapport intégré reflète, comme le souligne Gérard Boivin, une démarche interne, un système intégré de gestion : le reporting intégré nécessite des outils intégrés. Le Groupe BEL a ainsi construit, sur le long terme, sa vision de croissance rentable et durable, orientée sur la création de valeur pour les actionnaires mais également les autres parties prenantes du Groupe. Dans le cadre de l’élaboration de son premier rapport intégré, le groupe Mazars a mis en place une démarche très pragmatique, afin de favoriser l’appropriation par chacun des enjeux du reporting intégré. Un groupe de travail transverse, réunissant à la fois les fonctions supports, les métiers et les pays, a ainsi contribué à la réalisation du rapport, dans une optique d’amélioration continue. Il s’agissait notamment de restructurer l’information existante et de formaliser pour le Groupe sa création de valeur et ses enjeux. En conclusion, le rapport intégré doit capitaliser sur l’existant en permettant une vision globale des enjeux de l’entreprise et en proposant des clés de lecture sur la connectivité des différentes informations. Il s’agit « d’incarner » la réalité de l’entreprise, sa vision et sa stratégie et son business model, ainsi que ses processus internes, à court, moyen et long termes. CAPITALCOM Diffusion limitée 3 La manifestation s’est conclue par une intervention de Clara Gaymard, Présidente de GE France, Vice-Présidente de GE International et Présidente du Women’s Forum. Selon Clara Gaymard, l’entreprise est aujourd’hui un organisme vivant au sein de son écosystème, en interaction permanente avec ses différentes parties prenantes, internes et externes. Reflet de ce changement de paradigme profond, la conception de sa performance a également évoluée vers une performance plus globale, intégrant toutes ses dimensions, à la fois financière, économique, sociale, sociétale et environnementale. Le capital humain, la réputation, la capacité d’innovation et l’éthique sont autant d’actifs qui deviennent aujourd’hui des éléments clés de performance, au-delà des résultats financiers. L’exemplarité des dirigeants, notamment, est devenue un critère majeur pour les nouvelles générations, en recherche de « sens », en témoignent les résultats de nombreux sondages parus récemment. Le rapport intégré apparait ainsi comme un nouvel outil de communication mais aussi de pilotage permettant à chaque entreprise de valoriser son ADN et ses atouts ainsi que de mieux refléter sa capacité à créer de la valeur aujourd’hui et demain. A propos de CAPITALCOM Forte de son expérience dans la communication financière, CAPITALCOM, Agence de conseil en communication créée en 2005 par Caroline de La Marnierre, a développé une expertise complémentaire dans l’extra-financier en lui appliquant les méthodes et la rigueur propres à la communication financière. Anticipant l’urgente nécessité pour les entreprises – dans un contexte de mutation profonde – de prendre en compte l’interaction entre le financier et l’extra-financier, l’Agence propose une approche inédite de la performance responsable (corporate, financière et extra-financière), impliquant l’ensemble des parties prenantes. Elle réalise, pour ses clients, des benchmarks, des études auprès de parties prenantes, des veilles spécialisées, des rapports intégrés, des matrices de matérialité, etc. CONTACT | Nathalie Voisine | 01 45 49 94 15 |[email protected] CAPITALCOM Diffusion limitée 4