Charte V.V.E salon Bruxelles

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Charte V.V.E salon Bruxelles
Charte des Voyageurs
De l’Association des Voyageurs
et Voyagi
Voyagistes
agistes ÉcoÉco-responsables
http://blog.voyages-eco-responsables.org/
Pour que chaque voyageur puisse devenir responsable et comptable de ses actes d’achat et
comportements, voici les points auxquels il conviendrait de penser dans le cadre de tout voyage.
80 Conseils pour voyager éco
écoco-responsable
GÉNÉRALITÉS :
1 : S’informer
L’information véritable et préalable est indispensable à tout voyage.
2 : La désinformation
Attention l’information destinée au grand public constitue un formidable miroir déformant par le truchement du jeu des répétitions, de la
sélection des sujets, de l’intervention des lobbies L’information la meilleure est celle qui se situe au plus près de la source, ou celle relayée par
de grands médias à vocation internationale.
3 : « à voir », « à faire »
Ces rubriques classiques des guides de voyages conduisent inéluctablement à une concentration vers les lieux les plus réputés, les plus
fréquentés, mais pas nécessairement vers ceux qui présentent le plus d’intérêts.
4 : Le guide de voyage
Bien choisir son guide de voyage est en soi une démarche éco-responsable. Privilégier les guides informatifs et descriptifs au détriment de ceux
qui se contentent de compilations d’adresses, revient à mieux s’informer et éviter les lieux potentiellement surfréquentés.
5 : Vouloir tout voir
Une tendance bien actuelle contre laquelle il convient de s’élever. Elle conduit au tourisme routier et à la consommation de paysages.
6 : Sortir des sentiers battus
Louable intention, très rarement appliquée pour des raisons liées à la soumission au conformisme social, aux standards de confort développés
par notre société, et au manque de temps. En être conscient, favorise la lutte contre ces freins.
7 : Les peurs irrationnelles
Elles inhibent le visiteur, empêchent certaines rencontres qui auraient largement valu la peine d’être vécues, et occasionnent parfois des
réactions d’incompréhension de la part des accueillants, qui peuvent considérer ces comportements comme désagréables, voire impolis.
8 : La dictature de la météo
Participe très largement aux effets de concentration dans l’espace et dans le temps. Nuit à la faculté d’adaptation des voyageurs aux
conditions météorologiques, et favorise par ricochet l’utilisation des chauffages, des climatiseurs, et des canons à neige. Quant aux voyagistes
éco-responsables, ils retireront systématiquement de leur catalogue les périodes de mousson, et celles favorables aux cyclones et ouragans.
9 : Le tourisme
tourisme sexuel
Très souvent l’apanage du tourisme individuel, il concernerait environ 10% des voyageurs dans le monde, qui choisiraient leur destination à
cette fin. Il prend parfois des aspects méconnus du grand public. Y être attentifs et le combattre font évidemment partie des objectifs premiers
de cette charte.
10 : Respect des matières premières propres aux contrées visitées
Que ce soit le bois, l’eau, la faune, la flore, des coraux ou des minéraux, certaines matières premières font cruellement défaut aux autochtones
de certaines contrées La pression touristique accroît ces problèmes. Limiter sa consommation d’eau au strict minimum, utiliser du gaz pour la
cuisine, ne pas effectuer de prélèvements ou importer des éléments vivants extérieurs, sont autant de gestes éco-responsables. 300 litres d’eau
par jour, et une quantité trois fois supérieure à un autochtone, c’est ce que consomme en moyenne un touriste !
11 : Le juste prix et la dernière minute
Vouloir acheter son voyage systématiquement à moindre coût, et le plus tard possible, constituent les facteurs les plus socialement néfastes. Si
comme l’adage le dit « Tout travail mérite salaire », il convient aussi de le payer à son prix juste. La réduction du coût global d’un voyage se
fait systématiquement aux dépens des maillons de la chaîne les plus faciles à presser, tel un citron, car tout touriste, mange, dort et se déplace.
Comme chacun le sait, les biens afférents à ces services coûtent partout plus cher que par le passé.
12 : Les souvenirs de voyage
Animaux vivants, médicaments contenant des espèces menacées, objets de pacotille réalisés avec des espèces protégées, statuettes en bois
exotique, plantes vivantes : Tout est dit sur le site : www.wwf.ch/souvenir
En règle générale favorisez plutôt l’artisanat local fait main, vendu sur les marchés.
13 : Utiliser des produits
produits pour le loisir, conçus de manière responsable
Sacs de couchage et sacs à dos et de voyage en chanvre, lampes frontales à diodes (LED), lampes et chargeurs solaires ou à manivelles…
Des idées dans : Le catalogue Goodplanet.org : 1000 façons de consommer responsable www.goodplanet.org
MOYENS DE TRANSPORT / DÉ
DÉPLACEMENTS
14 : Une activité douce : la
la randonnée pédestre
L’un des modes de déplacements les moins polluants et le plus naturel. Il convient néanmoins de respecter les consignes des espaces protégés, ne
pas vouloir observer la faune de trop près, et être vigilant à ne pas faire que passer lors de la traversée d’un village ou de zones habitées.
15 : Des modes de déplacement alternatifs et non polluants
polluants
Il existe un nombre croissant de modes de transport non polluants, issus soit du passé (équidés ou assimilés), soit des technologies (glisse, rail,
câble…). Ne pas les considérer uniquement pour leur côté ludique, aiderait à constituer un véritable panel de transports alternatifs, à
privilégier pour tout déplacement.
16 : Les transports en commun
Issus d’un service public en voie de désagrégation dans bon nombre de pays, leur développement est souvent freiné par différents lobbies. Les
privilégier constitue néanmoins un acte éco-responsable, pour la moindre quantité de CO2 émise par personne transportée, et pour leur rôle
social évident.
17 : Le transport aérien
L’avatar du tourisme responsable. À éviter au maximum tant que des solutions alternatives au combustible utilisé ne sont pas développées. Il
convient donc de privilégier, autant que faire se peut, d’autres moyens de transport, et d’éviter de prendre l’avion pour de courts séjours.
18 : Compenser ses propres émissions de CO2
Il s’agit d’œuvrer à financer des projets devant fournir de l’énergie plus propre à des pays en voie de développement. En aucun cas cela doit
devenir un droit à polluer. La compensation ne se suffit pas à elle-même. Elle doit être liée à une limitation des émissions, et comme le
préconise V.V.E, à d’autres actions complémentaires en partenariat avec les populations locales des pays visités.
LE TEMPS
19 : Voyager moins souvent plus longtemps : privilégier le temps
Les notions de slow-travel et de voyage immobile deviennent primordiales. Prendre le temps de la visite, de la rencontre représente à la fois une
plus-value au voyage et un acte éco-responsable.
20 : Éviter la concentration dans le temps : Partir hors saison
Observer les comportements de masse et faire ses choix à contre-courant évite les problèmes de concentrations spatiales et temporelles.
MODE SOCIÉ
SOCIÉTAL
21 : Privilégier
Privilégier le mode contemplatif
Le mode comportemental du contemplatif est celui qui se trouve le plus en adéquation avec les objectifs d’un voyage éco-responsable. Regarder,
profiter, partager, faire fonctionner ses cinq sens, et jouir du silence…
22 : Déterminer
Déterminer sa propre typologie de voyageur et les effets qui en découlent
Choisir un séjour en all-inclusive (tout-compris), sur un bateau de croisière, faire un tour du monde, marcher dans le désert ou traverser des
villages africains ne conduisent pas aux mêmes effets en retour sur les peuples des pays visités, et émet plus ou moins de gaz à effet de serre.
En prendre conscience conduit à déterminer ses choix en connaissance de cause.
23 : Se méfier du conformisme social
Faire comme son voisin, ou encore mieux, partir pour faire comme tout le monde, demander un confort standardisé, constituent des formes
insidieuses d’inadaptation aux milieux rencontrés, et participe largement à l’instauration des surfréquentations.
24 : Éviter la surenchère
Emmener les enfants plus loin, dépenser plus, comme acheter la plus grosse voiture, représentent la forme moderne du « paraître » largement
connue des sociétés aristocratiques. Bien des dégradations sont commises en son nom.
TERRITOIRES
25 : Identifier
Identifier un territoire
La notion de développement local n’a de sens que sur un territoire déterminé. Un territoire comprend des caractéristiques géographiques,
physiques, et humaines qu’il convient d’appréhender.
26 : Éviter la concentration dans l’espace : les lieux les plus fréquentés
L’information touristique, la facilité d’accès, une notoriété accidentelle (film, chanson, lieu de résidence de star…) comme la plage ou les pistes
de ski peuvent attirer la foule dans un même espace à un instant donné. Seul le facteur temps peut réellement résoudre ce problème. Aller
visiter les sites les plus connus doit se faire en dehors des périodes de surfréquenttion. Les autochtones savent toujours conseiller sur ce point.
27 : La notion d’ancrage territorial
L’implantation d’un lieu touristique devrait être établie en harmonie avec son environnement social et humain, et l’ensemble du territoire.
Transplanter des habitudes, des comportements étrangers ou standardisés dans des territoires qui n’y sont pas préparés est voué à l’échec sur le
plan social. Vu sur le court terme, il peut sembler qu’un développement soit bénéfique, alors qu’il n’est pas durable.
28 : Faire vivre un territoire
Consommer les produits locaux, acheter sur les marchés aux plus démunis, favoriser les écolodges, ou l’hébergement chez l’habitant, échanger
sa maison le temps des vacances avec d’autres familles… permettent de faire vivre un territoire de manière valorisante pour les autochtones.
29 : Évaluer
Évaluer la capacité de charge d’un lieu
Notion indispensable à l’évaluation des surfréquentations, la capacité de charge d’un territoire se mesure. Une fois déterminée, elle permet de
savoir quel nombre de personnes est acceptable par jour, et de réaliser les équipements en fonction du résultat.
La plupart du temps, des entreprises réalisent des équipements, des voyagistes organisent des voyages, et c’est seulement après, quand elles sont
avérées, que l’on se rend compte des surfréquentations. Le voyageur doit en être conscient.
LE CONFORT
30 : Savoir apprécier « l’inconfort »
Les standards de confort développés par les sociétés émettrices de touristes sont rarement durables, par la surconsommation d’énergie et de
biens qu’ils engendrent. Savoir retrouver le plaisir des choses simples constitue l’une des principales attitudes de tout voyageur éco-responsable.
31 : Ne pas exiger un confort inadapté au lieu d’accueil
La discordance entre les habitudes du touriste et le mode de vie des autochtones doit être limitée au maximum. L’utilisation de douches dans
le désert représente l’un des cas les plus extrêmes.
LA RENCONTRE
32 : Dire
Dire oui à une invitation, et prendre le temps
Un voyage commence quand on sait dire oui à une invitation, et prendre le temps de la vivre.
33 : Regarder
Regarder autrui sans se référer à ses propres valeurs
L’Autre possède d’autres jugements de valeur, et ils sont tout aussi respectables que les nôtres. Ce n’est pas parce qu’il vit dans la poussière
ou la boue qu’il est sale, et pas parce qu’il ne possède pas de biens matériels qu’il est miséreux. En revanche, certains manquent de tout, et en
premier lieu de nourriture équilibrée. Être capable d’estimer les besoins et les manques n’est pas chose aisée.
34 : S’intéresser
S’intéresser à l’autre
l’autre à travers sa vie de tous les jours
Les danses folkloriques, les rites religieux ou les manifestations les plus visibles ne sont pas les seuls points d’intérêt des populations
rencontrées. Leur simple vie de tous les jours possède déjà en soi, un intérêt de première importance.
35 : Estimer
Estimer la valeur des choses, autrement que par leur valeur marchande
Un regard, un sourire, partager le thé, se réunir autour d’un feu, n’ont pas de valeur marchande, mais participent à des échanges équilibrés
entre visiteur et accueillant. Distribuer des bonbons ou des stylos à des inconnus font intervenir une valeur marchande dans les échanges, et au
final déstructurent les sociétés réceptives.
36 : Le don
Le don doit être le résultat d'un échange, et la contrepartie est une condition indispensable à la vraie rencontre.
37 : Le pourboire
Il est toujours bien perçu et permet de montrer sa satisfaction, mais attention à ce qu'il reste en cohérence avec le niveau de vie, et les coutumes
du pays où les salaires sont souvent très faibles. En aucun cas, il ne doit être perçu comme un dû, sauf là où il n’est jamais inclus dans
l’addition.
38 : Apprendre les quelques mots indispensables
Respecter les populations locales commence avec l’apprentissage des quelques mots de base : Bonjour, merci, s’il vous plaît, au revoir. En
échange, vous recevrez très certainement un sourire, ou un rire, si la prononciation s’avère déplorable !
ÉCOTOURISME et RESPECT de L’ENVIRONNEMENT
39 : Intégrer la notion d’écologie (prélèvements, déchets)
La plupart des régions défavorisées du monde ne sont pas équipées pour éliminer les déchets générés par les pays du Nord : piles, bouteilles en
plastique, emballages. Il convient donc de partir avec le minimum d’objets non recyclables en ces contrées et de les ramener pour leur recyclage
en France. Une gourde permet de ne pas acheter d’eau embouteillée. Respecter les interdictions locales et internationales de prélèvements
(coraux, coquillages…) fait également partie des consignes relatives à cette rubrique.
40 : Privilégier les structures d’accueil ayant intégré la notion de développement durable
Écolodges, éco-rooms, campements, cabanes dans les arbres, constructions réalisées en matériaux naturels, équipées de chauffe-eau solaires, de
chauffage au bois, de systèmes de récupération d’eau de pluie, de toilettes sèches, de système de tri sélectif, et d’économiseurs d’eau, peuvent
diviser la consommation globale des bâtiments par quatre fois et plus.
41 : Respecter les consignes et interdictions
Dans les espaces protégés, les consignes et interdictions ont généralement été établies par les gestionnaires, conscients des problèmes spécifiques
aux territoires concernés. Les respecter permet d’annihiler l’effet cumulatif des comportements individuels, pouvant conduire à l’effet de masse.
42 : Déceler le piège de l’écotourisme business
L’écotourisme devient de plus en plus vendeur. Certains promoteurs, des hébergeurs, des voyagistes s’abritent derrière cette terminologie pour
vendre des prestations ayant lieu dans des espaces naturels, sans prise en compte de la préservation de ces derniers. Le savoir aiguise la
vigilance.
TOURISME INDIVIDUEL :
43 : Éviter le zapping permanent
Le zapping permanent devient une véritable tendance sociétale : elle consiste à cumuler le maximum d’activités dans un minimum de temps.
44 : Renoncer au tourisme routier
Camping-caristes itinérants, motards qui égrènent le franchissement des cols alpins comme on collectionne les médailles, familles qui
transforment la voiture suréquipée en lieux de séjours, le tourisme routier est en plein développement. Outre les émissions de CO2 qu’il génère,
il cumule pratiquement la totalité des effets pervers d’un tourisme qui ne rapporte rien à personne.
45 : Participer à l’économie locale
Boire un verre dans le petit bar du coin, manger une glace, s’arrêter à l’épicerie, sortir de l’hôtel en all-inclusive, permettent de faire vivre les
commerces locaux, d’améliorer le niveau de vie de la population, d’échanger, et de rencontrer.
46 : Ne pas se fier exagérément
exagérément à la technologie
Téléphone cellulaire, GPS, et autres gadgets robotisés ne constituent en aucun cas un élément de sécurité pour le citadin transplanté dans un
milieu naturel qu’il ne connaît pas. Rester humble et faire appel à un professionnel, le cas échéant, s’avèrent être des modes de comportement
éco-responsables.
SPORTS D’HIVER :
47 : Ne pas exiger la neige à tout prix
La montagne offre une multitude de possibilités d’évasion. Exiger la neige à tout prix par la fabrication de neige de culture, y compris celui de
la mauvaise qualité permanente, représente un non-sens absolu. Dégradation des paysages, gaspillage d’eau potable, accroissement des
accidents dus à l’augmentation des surfaces glacées, uniformisation des conditions… Sans parler de l’inefficacité des canons à neige si les
températures demeurent supérieures à - 4°c.
48 : Ne pas exiger des pistes artificielles,
artificielles, et préférer les domaines skiables naturels
Le reprofilage des pistes de ski génère l’uniformisation des conditions, et par effet induit, pousse à l’accroissement du nombre de skieurs
évoluant hors-piste en toute méconnaissance du milieu montagnard. Sans parler des dégâts occasionnés aux sols et de l’accroissement de
l’érosion.
49 : Ne pas céder au marketing du toujours plus
La course effrénée que se livrent les stations de ski : nombre de pistes ou de kilomètres de pistes, nombre de remontées mécaniques,
pourcentage de pistes disposant d’un enneigement artificiel, services en tout genre, dont certains sont totalement déconnectés du milieu
montagnard…engendre des effets pervers multiples. S’y adjoint la communication sur des réalisations pharaoniques, dont certaines auraient
pu être réalisées à moindre coût, avec un meilleur impact social et de moindres conséquences environnementales.
50 : Circuler avec des pneumatiques adaptés
Permet d’enrayer l’exaspération des populations locales contre ceux qui s’arrêtent n’importe où pour mettre des chaînes, évite des accidents,
permettrait de diminuer les quantités énormes de sel épandu chaque année sur les routes (coût économique, et environnemental).
51 : Respecter les zones d’hivernage des animaux et nidification
Certaines zones d’hivernage des animaux, dont certains nichent au sol, et d’autres sont en voie de disparition, n’ont pas vocation à devenir un
terrain de jeu hivernal. Les respecter, c’est avant tout les connaître. L’information à ce propos constitue un des rôles dévolus aux
professionnels de la montagne. Se renseigner auprès d’eux en cas de doute.
52 : Évaluer
Évaluer ses propres limites
Connaître ses capacités physiques, ne pas se surestimer, permet de ne pas commettre d’imprudences qui peuvent occasionner des secours à
risque, et l’intervention d’un hélicoptère, générateur de perturbations pour la faune. Le métier de sauveteur en montagne est en outre l’un des
plus dangereux, et cette corporation compte un taux particulièrement élevé de victimes.
53 : Consulter le Guide Eco des stations de montagne,
montagne, édité par l’association MountainMountain-riders
Il permet une bonne compréhension des enjeux : http://www.mountain-riders.org/presse/guidevert.pdf
VOYAGES MARITIMES et de PLONGÉE
54 : Consulter La charte Internationale du plongeur responsable
Elle donne tous les conseils à suivre en la matière : www.longitude181.com
VOYAGES ORGANISÉS :
55 : Choisir son voyage et un organisme de voyages
Rien n’est anodin. Du choix de sa formule de voyage, et de celle du voyagiste, dépendent en grande partie les dégradations sociales et
environnementales occasionnées lors de ce dernier. La charte des Voyagistes éco-responsables permet de se poser les questions les plus
importantes.
56 : Bien choisir le type de voyage
De la typologie même du voyage découlent de nombreuses conséquences : Les croisières de luxe, et séjours en all inclusive sont celles qui
rapportent le moins aux populations locales. Inversement, les voyages exceptionnels, solidaires ou équitables se trouvent parmi ceux qui
bénéficient le plus aux accueillants, avec toutefois de notables disparités de l’un à l’autre. Il n’existe en ce domaine aucune recette miracle.
57 : Éviter le piège de l’agence locale
L’achat en direct de prestations à une agence locale, via Internet ne constitue pas la panacée universelle. Il n’existe pas de possibilité de vérifier
les exigences éthiques de ces prestataires, de savoir s’ils ne sont pas déjà devenus les potentats locaux qui étouffent toute velléité de concurrence.
En outre, cette solution inscrit le voyageur hors du champ d’action de la loi de 1992, régissant la vente des voyages en France, et de ce fait, le
prive de tout recours légal contre des agences qui disparaîtraient sans fournir les prestations payées.
58 : Connaître les intervenants
Qui est le guide ? Le voyagiste qui vend le voyage le connaît-il et le rémunère-t-il directement ? Quelle est l’éventuelle agence locale utilisée pour
sous-traiter les services offerts au voyageur ? Tout voyageur éco-responsable doit connaître la réponse à ces questions avant le départ.
VOYAGES AVENTURE
59 : Respecter
Respecter les itinéraires : qui est le maître d’œuvre ?
La question du respect des itinéraires de ceux qui les ont élaborés constitue l’une des questions d’importance du voyage éco-responsable.
60 : Savoir distinguer l’original
l’original du standard
Bon nombre de circuits issus d’un savoir-faire véritable sont imités ou repris par d’autres. Connaître qui est le concepteur du voyage permet de
distinguer l’original du standard.
61 : Reconnaître
Reconnaître la qualité de l’accompagnement
L’accompagnement d’un voyage aventure doit être effectué par une personne compétente sur le territoire déterminé.
62 : Exiger un encadrement légal
En haute montagne, ce sera le guide de haute montagne (IUAGM). En montagne, sur les volcans et la plupart des terrains pouvant générer
un risque de par leur éloignement ou leur biotope particulier, ce sera l’accompagnateur en montagne diplômé (Brevet d’État français). Si le
voyage comporte des activités de ski, d’eau vive, d’escalade, de plongée…l’encadrement légal sera celui effectué par le breveté d’ État de la
discipline concernée.
63 : Privilégier le binôme guide français et guide local
La formule éthiquement et socialement la plus responsable est représentée par l’association du savoir-faire d’un guide local et d’un guide en
provenance du pays émetteur. Ce dernier est en outre le garant de la réalisation du contrat préalable passé entre le voyageur et le voyagiste.
64 : Privilégier l’organisme qui diminue le nombre d’intermédiaires
Certains voyagistes commercialisent des voyages sous-traités à des agences réceptives, qui sous-traitent elles-mêmes tout ou partie des prestations
offertes. Ces circuits longs ne favorisent en rien un voyage éco-responsable. En raison des marges que chaque intervenant s’octroie au passage,
cette tendance est celle qui rémunère et considère le moins chacun des acteurs.
65 : Déterminer la taille des prestataires et agences réceptives
La taille des agences réceptives représente une question essentielle. Une petite agence réceptive développant des partenariats exclusifs permettra
des échanges plus équilibrés que la grosse agence étrangère employant du personnel étranger pour l’organisation, et local pour les tâches
subalternes. Ne pas favoriser cette nouvelle forme de recolonisation par l’argent constitue un acte éco-responsable.
BIEN CHOISIR SA FORMULE
66 : Distinguer
Distinguer randonnée en liberté et randonnée en liberté !
Il existe plusieurs formes de randonnées en liberté (sans accompagnement). La version artisanale, est conçue et vendue par l’accompagnateur
en montagne disposant d’une habilitation, ou par un voyagiste ayant développé un partenariat avec une petite agence locale. Vente rattachée à
un territoire déterminé. Par ailleurs, il existe des catalogues entiers de randonnées en liberté proposées dans le monde entier par des voyagistes
qui sous-traitent leurs prestations. Les implications sociales, notamment en France, de ces formules bien distinctes, varient évidemment.
67 : Voyages sursur-mesure : attention
attention aux effets pervers !
Les remarques faites pour la randonnée en liberté sont également valables pour le secteur du voyage sur-mesure. L’un des effets pervers les plus
notoires, commun aux deux, est la suppression du guide français, qui dans bien des cas était le concepteur du voyage, et le garant de bonnes
relations avec ses amis du pays d’accueil.
68 : Voyages en famille : attention
attention au choc des cultures !
Un voyage en famille des catalogues d’aventure n’aura pas les mêmes conséquences sociales selon qu’il se déroule dans un pays du Nord, qu’il
ne fasse que passer dans un des pays les plus déshérités de la planète, ou qu’il immerge les enfants du Nord dans des modes de vie différents
(Touaregs, Berbères…). Le choc en retour sur les enfants-voyageurs, comme l’impact sur les populations locales dépendra très largement de la
formule choisie.
69 : Voyages
Voyages de stimulation (Incentive) : attention
attention aux standards !
Au sein des entreprises, comités d’entreprises, associations, de nombreux décideurs se transforment en organisateurs occasionnels de voyages.
Leurs critères restent très fréquemment en phase avec des standards peu compatibles avec les exigences des voyageurs éco-responsables. Il est
pourtant possible d’orienter leurs choix vers des solutions alternatives.
70 : Ne pas favoriser le pillage industriel
industriel
Dans le domaine du voyage d’entreprise, la mise en concurrence effrénée sur des projets et devis déterminés conduit bien souvent au pillage
industriel entre les agences elles-mêmes. Tout organisateur occasionnel de voyage doit être vigilant à ne pas favoriser ce pillage.
TOURISME SOLIDAIRE ET ÉQUITABLE :
71 : Savoir déterminer les besoins des communautés
B.A.BA des voyages solidaires et équitables, le choix des contrées, des actions à mener et des partenariats est crucial. Savoir prioriser les
besoins et les manques, déterminer les actions qui mèneront le mieux au résultat escompté, et choisir les acteurs les plus à même de les réaliser
représentent les qualités premières des voyagistes concernés. Être voyageur éco-responsable, c’est comprendre ces choix et devenir acteur à part
entière du projet.
72 : Élaborer des projets par une réflexion globale
Les projets de voyages solidaire et équitable doivent prendre en compte une problématique globale. Il faut éviter de donner à certains ce que
d’autres n’auront jamais, et faire en sorte que le projet puisse bénéficier à la part la plus large possible de la population. Cela nous ramène à
l’information préalable à laquelle tout voyageur éco-responsable a droit.
73 : S’assurer que les actions menées soient faites
faites en concertation avec d’autres ONG et les
gouvernements en place
L’accumulation de microprojets et leur juxtaposition est parfois plus néfaste que positive. Il convient de replacer tout microprojet dans son
contexte, notamment social et territorial.
TOURISME
TOURISME SOCIAL :
74 : Penser aux voyages à caractère social et éducatif
Il a de tout temps joué un rôle majeur dans l’éducation des voyageurs. Après être quelque peu tombé en désuétude, il doit relever les défis du
futur : Voyages de sensibilisation au respect des cultures et à l’environnement, voyages éco-volontaires, éco-colonies de vacances…Des
solutions existent pour les enfants et les jeunes.
TOURISME RESPONSABLE
75 : Exiger de savoir où va l’argent du voyage (la transparence)
Qu’elle concerne les voyages d’aventure, du tourisme solidaire ou équitable, la première des exigences de tout voyageur éco-responsable est celle
de la transparence. Quelle part revient aux acteurs ? (90% des revenus du tourisme dans le monde reviennent à des opérateurs du Nord dont
30% aux seules compagnies aériennes).
76 : Savoir décrypter un label
Décrypter un label implique d’en connaître l’intégralité des critères, et d’en analyser les implications de terrain prévisibles.
77 : Analyser
Analyser ses propres actes et prévoir les effets pervers
pervers
Reporter sur les autres la responsabilité des effets que l’on observe est une démarche facile. Analyser ses propres actes est une attitude moins
répandue. C’est cette démarche que propose humblement cette charte.
Tout choix en matière de tourisme engendre des effets induits, dont certains deviennent des effets pervers. Les prévoir permet d’en atténuer les
conséquences.
78 : Divulguer cette charte
Il s'agit de donner à tout un chacun une boite à outils lui permettant d'évaluer au plus près l'impact écologique et social de son acte d'achat, et
de décider en conséquence.
79 : Le sentiment de culpabilité
Dans la chaîne des responsabilités se trouvent beaucoup de décideurs et d’opérateurs privés. Seule une prise de conscience généralisée pourra
faire évoluer les choses.
80 : Tourisme durable
Bien évidemment, il n'est pas possible de respecter tous les critères pour chaque voyage, le voyage parfait n'existe pas.
Ne pas oublier cependant que le Tourisme durable demeure une utopie à réaliser le plus rapidement possible, en impliquant le plus grand
nombre d’acteurs et de partenaires.
©Association des Voyageurs et Voyagistes éco-responsables