AVEC MARCEL DUPRÉ
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AVEC MARCEL DUPRÉ
m 6 Comment de jeunes fermiers ou de jeunes métayers pourront-ils se procurer l'argent nécessaire à l'acquisition des quelques arpents qu'ils voudraient cultiver de toutes leurs forces et faire bénéficier de leur jeune initiative ? Le crédit, même le moins onéreux, ne pourrait s'amortir par le produit du sol, puisque le prix d'achat ne correspond pas au revenu réel et honnête que rapportera la terre qu'on aura acquise. On voit, tout de suite, l'aspect national de cette agitation spéculatrice. La terre de France, c'est le salut du pays. C'est sur elle que comptent le Maréchal et le Gouvernement pour assurer notre relèvement économique. Va-t-on la laisser devenir un objet d'agiotage ? Va-t-on confier son exploitation aux impurs du nouvel après-guerre qui essaient de transformer en valeurs « solides » les bénéfices récents de leurs louches transactions ? Les conséquences de cette augmentation inouïe du prix de la terre, c'est encore une fois la menace de la désertion des campagnes, alors que l'on entend prêcher partout la doctrine du retour à la terre. En tout cas, c'est sûrement le rendement du sol national diminué à un moment où notre ravitaillement dépend de l'utilisation de la terre et de l'effort de ceux qui la cultivent. Etude de M° Léon GUILLAUD cadastré sous les N'" 670 - 671 et avoué à Vienne, cours Wilson, 9 686 des mêmes plan et section, FABRIQUE D HUILE ae la contenance d'environ 46 AVIS DE POURSUITE ares 50 centiares, sur la mise à A. L À G I E R DE VENTE P r « de 1.200 Fr. 3, rue Cuvière, 3 VIENNE ( Isère ) 5 mo LOT. — Une terre, appelée A la requête de : P Mme MATHEVET Marie- « Les Bourges ou Rochebesses » Rosalie, Veuve en i rM noces de cadastrée sous le N- 4p des mêRADIO-SERVICE « EXPRESS » 'Vf. CHEYTION Adrien-Henri- mes plan et section, de la conte3, boulevard de la République Ëugène et en 2"",s noces de M. nance d'envirôn sept ares 80 centiares, Téléphone : 587 FOULIER J.oseph, demeurant à sur la mise à prix de. . 100 Fr. Roussillon ; Dépannage en 8 heures 2" Madame CHEYTION Maria6»" LOT. — Une pâture, appeRévision en 24 heures Rosalie, épouse de M. BRUN Ca- ee « les Bessets » cadastrée sous Modernisation en 48 heures mille, et ce dernier, demeurant le N" 438 de la section C du plan, ensemble à Salaise-sur-Sanne, 2" de la contenance de treize ares Agence DUCRETET-THOMSON Avenue N" 122 ; 25 centiares et une autre pâture 3° Madame FENESTRE Emi- appelée « Les Clastres » cadasliê-Marie-Louise, Veuve de M. trée sous les N°" 444 et 445 des INSTALLATIONS ET FOURNITURES CHEYTION François - Firmin- .ciemes plan et section, de U ÉLECTRIQUES Adrien, demeurant à Salaise-sur- contenance d'environ 70 ares iP A. C A M O U S Sanne, agissant tant en son nom centiares, 28, Cours Wilson personnel' qu'en .sa qualité de sur la mise à prix de. . 300 Fr. tutrice naturelle et légale de sa n est précisé qu'après les adVIENNE fille mineure, prénommée Hu- judications partielles, ces im0 guette ; ayant tous M , Léon. meubles seront exposés à nouGUILLAUD, pour avoué consti- veau aux enchères, sur réunion tué. de lots et enchère générale. En présence de M. CHEYTION La présente insertion est 'faite, Victor - Marius, demeurant à en conformité des dispositions itoussillon, ayant M e SANDIER de l'article 4 du Décret-Loi du 29 pour avoué constitué ; Novembre 1939 et en vertu d'une Et ' en exécution d'un juge- ordonnance rendue par M le ment contradictoi rement rendu, Président du tribunal civil de entre les parties sus-nommées, Vienne le 22 Octobre 1942, avec par le tribunal civil de Vienne, déclaration que, dans le MOIS le 26 juin 1942, enregistré, dé la présente insertion, tout inIl sera procédé à une date qui téressé appartenant à l'une des ON DEMANDE : sera ultérieurement fixjée, en la catégories visées à l'article l sr du Femme de ménage sachant cui- mairie de la commune de Cha- Décret du l or septembre 1939 et néac (Ardèche) et par le minis- à l'égard duquel, il ne sera pas siner, nourrie. e Personne sérieuse sachant cuisi tère de M OLLIEN, notaire à déjà intervenu une ordonnance ner et capable répondre au 3t-Martin-de-Valamas, à la ven- levant la suspension des délais, te aux enchères publiques sur pourra former opposition à la letéléphone. Bonne à tout faire au courant. licitation, comme dépendant de vée de cette suspension par simFemme de ménage 2 heures cha* la succession de M. CHEYTION ple lettre recommandée adressée Adrien père, décédé, prisonnier au Greffier du Tribunal civil de que matin. Personne très sérieuse, 50 ans de guerre, le 31 mai 1915, des Vienne. environ, pour service de porte immeubles suivants, sis sur la Pour avis. en entretien cabinet médical. commune de Chanéac, sur les. Vienne, le 24 Octobre 1942. Bons gages, .très sérieuses ré- lotissements et mises à prix ciSigné : GUILLAUD, avoué. après : férences exigées. r T LOT. — Une maison d'haFemme de ménage 4 heures tous bitation et d'exploitation avec les matins. Pour tailleur ouvrier et ouvrière. dépendances, appelée « La Gran- Etude de M" MARMEY, notaire à Meyzieu (Isère) Domestique agricole, nourri, lo- gette » entourée de ' toute part par le tènement suivant : un tègé, pour région viennoise. DEUXIEME A,VIS Bonne à tout faire de 25 à 35 ans nement appelé « La Grangette » sachant cuisiner de préférence, « La bessée » en nature de terre, Suivant acte reçu par M* MARpâture, lande et bois de pin, capropre, active. MEY, notaire à Meyzieu, le 22 Femme ou jeune fille pour mé- dastré sous les N'* 1 - 2 - 3 - 4. septembre 1942, enregistré à nage et petits travaux basse- 14 - 15 - 16p - 17 - 18 - 19 - 20 Meyzieu le lendemain, F' 48, C* cour, banlieue Vienne. Bien 21p - 22 - 23 - 24p - 26 et 52p- de la section C. et 476 - 479 - 480 - 201, M. Jean-René-Louis BERnourrie, logée. LIOZ, employé, demeurant à Femme de ménage jeune, robus- 483 - 484 - 485 de la section D. Meyzieu, a vendu à M. Joseph te, propre, pouvant faire lava- du plan, de la contenance d'enGUILLOT, charcutier, et "Mme ges, sachant cuisiner pour 5 viron 13 hectares 92 ares 38 cenSuzanne-Jeanne BRONDEL, son tiares, personnes. épouse, demeurant ensemble à Femme de ménage capable, 2 h. surmela mise à prix de 15.000 Fr. 2 LOT. — Un prjé, appelé Vaulx-en-Velin, le fonds de comet demie le matin. Réf. exig. merce de café-restaurant et jeux Remplaçante dactylo pour les « sLes Eygas » cadastré sous les N" 446 et 447 de la section D. du de boules, exploité à Meyzieu, après-midi. plan de la contenance d'environ quartier de la Gare. Insertion parue au y Bulletin Etudiants donneraient leçons 61 ares 60 centiares, sur la mise à prix de 2.500 Fr. Officiel des Ventes de Fonds », toutes matières. Homme d'un certain âge, sérieux 3™ e LOT. — Un pré, autrefois du 14 Octobre 1942. Adresser les oppositions, s'il y 6.000 Frs de psnsion désire terre, appelé « Le Coulet » caconnaître personne âge en rap- dastré sous le N" 815 des mêmes a lieu, à Meyzieu, en l'étude de port ayant petite propriété. plan et section, de la contenance M* MARMEY, notaire, domicile A Vendre lampe balladeuse pour de 15 ares cinq centiares, sur la élu, dans les 20 jours qui suiforain. mise à prix de 1.000 Fr. vront le présent avis. A Vendre vélo femme. 4- LOT. — Un tènement en Ml'. BLANCHARD FRÈRES. VIENNE A Vendre charrette à bras, Pipe nature de pré et pâture, appelé « Sanastier et l'Anche Valette », Le Gérant : E. CHENEBON. à essence de 200 litres. de 100 jeux sont à sa merci. Il y a loin de l'orgue de Clicquot (1781) à celui de Cavaillé-Coll (1903), et à celui de S.-Vivien I Dans le recueillement du Heu, où s'est maintenant glissé un pâle rayon de soleil, Marcel Dupré, accoudé à la balustrade, veut bien , continuer à me chuchoter les grandes étapes de sa magnifique carrière : Premier prix de piano, d'orgue dès le premier concours, de fugue, et pour parfaire le tout grand prix de Rome, en 1914, avec « Psyché ». Passant, glissant vite, vite, sur tous les points saillants de ses années passées, de quelle modestie fait preuve le Maître, que le son grêle de l'horloge va bientôt me reprendre. Un nouvel arrivant se faufile près de nous. C'est un élève venu soumettre un manuscrit. Marcel Dupré a bondi à l'orgue, le jeune disciple se place à ses côtés, jette rapidement ses feuillets sur le pupitre. Inutile de dire, qu'aussitôt, les quelques marches, de chaque côté de la tribune, sont occupées, des visages curieux se montrent. Le Maître examine la page, donne son avis, montre tel ou tel registre lui semblant plus approprié, corrige d'un coup de crayoji précis, ébauche d'un geste l'ampleur du mouvement. Amicalement, il annote, on il réfute l'argument que lui oppose ce jeune homme fort expérimenté. II est 11 h. 15 ; le manuscrit réintègre aussitôt sa serviette, l'office va commencer. Un regard circulaire, Marcel Dupré s'assure que tous les regis- tres, les pédaliers, les glissoirs, sont au point voulu. Quelques secondes de silence... il attaque. Ses doigts s'emboîtent avec vigueur dans les touches, tirent ou repoussent les registres, les mains s'attardent pour accentuer le crescendo. A droite, à gauche les pieds jonglent avec les pédaliers, les glissoirs, qui sans bruit font leur besogne. Les nuances, les jeux de fond, que sais-je encore, se . laissent manœuvrer docilement. Le visage, demeuré impassible, reflète par instant une sorte de sérénité intérieure, un contentement passager. Extasiés, les curieux contemplent cet homme dont la dextérité peut faire plier à sa fantaisie le plus complet des instruments. Seul, un artiste peut en tirer un tel parti ! Avec une de ses compositions, d'un accent personnel, approprié au lieu, le Maître clôt son audition. Je n'ai garde d'oublier qu'il m'a promis de s'entretenir encore avec moi de ses voyages à l'étranger, et je l'attends au passage. Après les 10 récitals de 1940, au Conservatoire de Paris, et au Troccadéro, où il exécuta en entier, et de mémoire, l'œuvre d'orgue de J. S. Bach Marcel Dupré entreprend ses tournées. Londres le réclame d'abord. Avant d'aller, se faire entendre dans toutes les grandes villes d'Angleterre, Il joue à l'AÏbert-HalI. Ensuite, c'est la Belgique, la Suisse l'Italie, la Hollande, l'Ecosse, l'Irlande, les Etats-Unis, et, en 1939, l'Australie. — Vous devez arriver à un nombre GRAINETERIE Salle Chopin Intermezzo Entre deux réception officielles, les hôtes d'Inter-France avaient été invités à une soirée de « Variétés » organisée par M. Jean Bérard, que ses attributions de chargé de la propagande des œuvres musicales françaises à l'étranger qualifiaient tout particulièrement pour mettre au point un programme de la plus haute qualité en même temps que du plus aimable éclectisme. Pendant près de 2 heures, ce fut sur la petite scène de la Salle Chopin un défilé de vedettes, incarnation du sourire de Paris qui, dans ces heures dramatiques, perpétuent noa traditions de sang-froid, de lucidité et d'équilibre intellectuel. LE THEATRE. THEATRE MUNICIPAL « LES SALTIMBANQUES » Dimanche, en matinée et en soù;ée, « Les Saltimbanques seront donnés par une belle troupe que dirige M. Mignot. La représentation comportera deux attractions sensationnelles. On peut louer au Théâtre Munici pal. On vit tour à tour : :Jean Eigaud, le spirituel chansonnier, la brillante violoniste Lola Bobesco, l'élégant illuRADIO sionniste Ménito, les virtuoseB du musBIJOUTERIE BON JEAN/ cle 'Fred et Harry, et trois « touri de 5, rue Ponsard , Tél. 6-34 chant » aussi variés qu'attachants : celui de la fauvette Jacqueline Moreau de la sensible et émouvante Léo MarTAPISSERIE et jane, et de l'éblouissante fantaisiste MATELASSERIE Betty 'Spell. Soriée très réussie, très parisienne, qui montre que l'esprit français survit intact à tous les bouleversements et sourit à tous le» espoirs. Louis P R A T 74, rue Boson VIENNE PETITES flNNONCES JLe " Marché noir de la Terre Sous ce titre, le Pays de Savoie pousse un cri I d'alarme en ce qui concerne la spéculation agraire actuelle. Il est un fait sur lequel il semble inutile de revenir ; la possession de la terre par celui qui l'exploite, augmente son rendement: Au XVII" siècle déjà, le fabuliste écrivait que « l'œil du Maître engraissait le bétail ». Or, nous assistons aujourd'hui à une spéculation agraire qui risque de mettre entre les mains de simples hommes d'affaires la plus grande partie des biens fonciers actuellement à vendre. D'après nos informations, on pratique de divers côtés des prix astronomiques à l'hectare. Le prix de la terre, dans ces conditions, n'a aucun rapport avec celui de ses produits à moins que les acheteurs, ne comptent fournir exclusivement le marché noir. Il s'agit là d'un placement assez immoral de la part des gens qui montrent ainsi leur peu de confiance dans le relèvement du pays et qui, égoïstement, entendent se faire attribuer les petits privilèges alimentaires qui s'attachent à la qualité de producteur. Mais le mal est- •> plus grave. L'augmentation du prix de la terre empêche qu'elle ne revienne entre les mains des propriétaires « naturels », nous voulons dire de ceux qui la cultivent. A St-Sulpice AVEC MARCEL DUPRÉ le plus grand organiste du Monde (suite de la première page) Né à Rouen, Marcel Dupré évoque pour vous, Amis lecteurs, son enfance dans la ville musée. Sa vocation 11 la trouve dans sa famille. Ne comptet-elle pas ,en effet, de nombreux praticiens du plus beau, du plus merveilleux des instruments. Déjà formé et préparé par sa mère au dur métier d'organiste, il commence vers 7 ans ses études musicales. Possédant des dons remarquables, 11 fait l'an suivant ses débuts à Elbœuf, lors de l'inauguration de l'orgue de l'Immaculée-Conceptlon. Et deux ans plus tard, il étonne son auditoire en exécutant par cœur, à l'un des concerts des Festivals de l'Exposition de Rouen, des œuvres du grand J. S. Bach. « A 12 ans, je fus nommé titulaire du grand orgue de Saint-Vivien de Rouen » ajoute Marcel Dupré, s'interrompant soudain distrait par ce souvenir et son regard se pose sur le bel instrument où plus de 118 regirtre?, de 20 pédales en combinaison, de 6558 toyaux obéissent à «on appel, où plus 99 impressionnant de concerts ? — Plus de 500 et 8 tournées, m'estil répondu. L'Angleterre, surtout, fit le plus souvent appel à son immense talent. Lors du Festival Haendel, la plus grande manifestation musicale anglaise qui a lieu tous les 4 ans, Marcel Dupré fut invité à s'y produire. C'est, je crois, ce même « concerto en ré mineur » inscrit aujourd'hui au programme de Vienne, que le Maître, sous la direction de Sir Henry Wood, exécuta avec orchestre au « Crystal Palace ». Cette exécution qui se passait en 1926, comportait une cadence improvisée ainsi que le voulait au 18 a siècle la tradition. « Je revins en Angleterre en 1932 lorsque le plan du grand orgue de la Cathédrale de Westminster, que j'avais inauguré en 1922, fut terminé ». Dès 1926 également, le professorat le sollicitait et Marcel Dupré était nommé titulaire de la Chaire d'Orgue du Conservatoire, où il avait eu de célèbres prédécesseurs : César Franck, dont il Interprétera le 30, le « 2 8 Choral en si mieur », Widor, Alexandre Guilmant, son premier Maître, Gigout. Virtuose accompli des œuvres de Bach dont vous entendrez la « Fantaisie et fugue en sol mineur » Marcel Dupré est également un compositeur et un improvisateur d'un caractère assez spécial, d'où se dégagent une haute inspiration, un élan très personnel. Ses œuvres sont assez variées. Vous entendrez « Intermezzo de la 2* Sym- phonie ». « Final d'Evocation », « Improvisation sur un thème donné. Il existe encore bien des œuvres qu'il faudrait signaler pour être complet, depuis les compositions de la pluB haute inspiration jusqu'aux lourds traités techniques. Qui peut dire que la rosette de l'ordre de la Légion d'honneur qui l'accueillit en 1924 peut être portée par plus de mérite ? Marcel Dupré me montrant l e petit carnet où est noté l'itinéraire de la tournée qu'il va entreprendre ces jours* ci et qui le conduira à Montauban, Toulouse, Marseille), Grenoble, Vienne, et«. ajoute terminant l'entretien : « Je me réjouis beaucoup de jouer pour la première fois à Vienne dont j'entends parler depuis si longtemps par ma chère élève, Mlle Jacquemont. Voilà 10 ans que je fis sa connaissance, à l'issue d'un concert que je donnai à Lyon, et où j'exécutai mon « Chemin de la Croix ». Elle vint me trouver et me demanda de venir travailler avec moi, ce qu'elle a fait régulièrement chaque année jusqu'à la guerre. Son zèle et sa conscience artistiques sont très grands, et j'ai pour elle une très grande estime et affection. Ell e a certainement été l'âme "de ce concert à Vienne, et je pense qu'il serait légitime de le mentionner. » Nul doute que les Viennois éprouveront autant de plaisir que moi-même à voir et entendre ce maître éminent qui semble ne pas vouloir se souvenir qu'il est une des plus pures gloires1 de la musique française. EMILY BAUDOUIN,