Devoirs à la maison : temps d`apprentissage scolaire ou
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Devoirs à la maison : temps d`apprentissage scolaire ou
www.zupdeco.org Communiqué de presse Rentrée 2014 Devoirs à la maison : temps d’apprentissage scolaire ou amplificateur d’inégalités sociales ? Résultat exclusif du sondage OpinionWay pour ZUPdeCO Paris le 30 septembre 2014. A l’occasion de la rentrée scolaire 2014/2015, l’association en faveur de l’égalité des chances à l’école ZUPdeCO s’est penchée sur la délicate question des devoirs à la maison et plus spécifiquement sur la perception qu’en ont les familles françaises d’aujourd’hui. Parents d’élèves en école élémentaire ou au collège, comment vivent‐ils ce rendez‐vous incontournable du quotidien ? Qu’il s’agisse d’un moment privilégié d’échanges et de transmission des savoirs ou alors source de tensions révélateur de difficultés, quel est le niveau d’implication des Français dans ce temps de scolarité à domicile et s’estiment‐ils en capacité d’aider leurs enfants tout au long de leur parcours ? A travers le sondage exclusif réalisé en son nom par l’institut OpinionWay, ZUPdeCO s’est attachée à aller au‐delà du clivage pour ou contre les devoirs pour déterminer si chaque enfant bénéficiait, en 2014, des mêmes chances de réussite. En effet, les devoirs à la maison sont‐ils un temps d’instruction comme un autre ou participent‐ils à creuser un peu plus les inégalités ? Résultats… Depuis 2007, l’association ZUPdeCO accompagne à travers tout le territoire des jeunes en difficultés scolaires issus de familles défavorisées. Grâce à un dispositif de tutorat solidaire, elle propose un soutien scolaire gratuit à ceux dont les parents n’ont ni les capacités ni les moyens financiers suffisants pour les aider. Engagée en faveur de l’égalité des chances à l’école, ZUPdeCO a souhaité par l’intermédiaire de cette étude valider une forte perception terrain et connaitre avec précision la réalité française face à un moment décisif sur le plan de la réussite scolaire, tout sauf anodin dans la vie des familles. « Ce moment consacré aux devoirs après l’école recouvre une réalité profondément inégalitaire. L’enfant qui ne peut bénéficier du soutien de ses parents se retrouve de fait renvoyé soir après soir à une situation injuste par rapport à ses camarades. Notre objectif n’est pas de débattre de l’utilité de donner ou non des devoirs, mais nous souhaitons poser la question du rôle de l’école. Chaque année, ce sont plus de 140.000 jeunes qui quittent le système scolaire sans diplôme ni qualification avec des conséquences sociales et économiques dramatiques pour la société dans son ensemble. Ce sont des vies, des talents gâchés dont peu parviennent ensuite à se relever. Donner à tous les mêmes chances de réussite et prouver que le décrochage scolaire n’est pas une fatalité, est possible. Raison pour laquelle nous agissons désormais pour que les devoirs soient faits à l’école, durant le temps scolaire. La première édition de ce sondage représente un outil précieux pour dépasser les dogmes et a priori. Il était temps de faire toute la transparence sur ce sujet et les résultats de cette étude encouragent notre démarche » précise François‐Afif Benthanane, fondateur de ZUPdeCO. Les devoirs à la maison: une habitude bien ancrée dans le quotidien des familles… Neufs parents sur dix déclarent que leur enfant en primaire* ou collège a des devoirs écrits à la maison chaque jour ou régulièrement (dont 55% chaque jour). Les devoirs sont considérés comme un élément essentiel de l’acquisition des connaissances (83% pour qui cela est important, dont 26% de très important), cela n’empêche pas un nombre conséquent de parents (41%) de considérer qu’il y a trop de devoirs à la maison (dont 10% beaucoup trop, et 31% un peu trop) même s’ils restent tout de même une courte majorité (53%) à trouver la quantité de devoirs adaptée. 10% Beaucoup trop 31% Un peu trop 53% Juste ce qu'il faut Pas assez Pas du tout 5% 1% … et à laquelle les parents se plient bon gré mal gré. Les parents semblent pour la plupart participer à la tâche quotidienne des devoirs à la maison. 58% disent aider systématiquement ou souvent leur enfant. A noter, un écart de 19 points entre les parents d’enfants en primaire et les parents d’enfants au collège : 67% des parents d’enfants en primaire déclarent aider systématiquement ou souvent leur enfant contre seulement 48% des parents d’enfants au collège. 37% ne le font que quand celui‐ci en exprime le besoin ou rencontre une difficulté, 4% uniquement quand leur emploi du temps le permet et 1% ne le font jamais. Le temps consacré est cependant limité, 84% des parents déclarant aider leurs enfants moins de 30 minutes (dont 47% moins de 15 minutes). Seuls 16% des parents consacrent plus de 30 minutes quotidiennes à l’aide aux devoirs. * A noter qu’une circulaire datant du 29 décembre 1956 (en application de l'arrêté du 23 novembre 1956) pose dans son principe la suppression des devoirs à la maison pour les élèves de primaire : « (…) aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe. Cette prescription a un caractère impératif (…).» 47% Moins de 15 minutes 37% De 15 à 30 minutes 12% De 30 à 45 minutes Plus de 45 minutes 4% Pour plus d’1/3 des parents (35%) les devoirs à la maison sont néanmoins soit une source de stress et de disputes, soit une source d’angoisse … Pour les parents « faire les devoirs avec leurs enfants » est principalement un moyen de contrôler les acquis et d’identifier les difficultés (48%), mais aussi un lien avec l’école qui leur permet de se tenir informé de ce qu’ils font durant la journée (42%). 10% des parents font confiance au corps enseignant en attendant les livrets d’évaluation pour se faire un avis. Un moyen de contrôler ses (leurs) acquis ou identifier ses (leurs) difficultés 48% Un lien qui permet de se tenir au courant de ce qu'il (ils) fait (font) à l'école Rien de tout cela, vous faites confiance au corps enseignant et attendez les livrets d'évaluations pour vous faire un avis 42% 10% Mais au quotidien, pour plus d’1/3 parents (35%), cela reste un moment difficile. Il s’agit même d’une source de stress et de disputes (26%), voire d’angoisse (9%). Cette perception des parents concerne en réalité des centaines de milliers d’enfants en France. En effet, en ramenant ce chiffre de 35% à l’ensemble de la population d’enfants scolarisés en primaire et au collège (7 494 200 enfants au total en France), cela représente 2 662 970 enfants. Un moment de partage et de convivialité, on se 36% Un moment du quotidien comme un autre 28% Une source de stress et de disputes 26% Une source d'angoisse, il (ils) n'y arrive(nt) pas et NSP 9% 1% Pour les parents d'enfants au collège, le moment des devoirs à la maison est un moment plus difficile que pour les parents d'enfants en primaire. Ainsi pour 27% d'entre eux (contre 24% pour les parents d’enfants en primaire) les devoirs sont une source de stress et de disputes et ils sont 11% (contre 8% pour les parents d’enfants en primaire) à décrire ce moment comme une source d’angoisse. L’environnement de travail considéré comme moyen ou clairement difficile pour 1 enfant sur 5 L’espace de travail dont disposent les enfants à la maison ne semble pas être un problème pour 81% des parents, notamment grâce à la présence d’une chambre ou d’une pièce calme. Mais 17% des parents qualifieraient les conditions de moyennes par manque d’espace ou pour cause d’environnement bruyant et 2% vont même jusqu’à dire qu’elles sont clairement difficiles. Les parents d’enfants scolarisés en ZEP sont nettement moins nombreux à décrire comme bonnes les conditions de travail (61% contre 83% chez ceux n’étant pas en ZEP). Il a de bonnes conditions de travail avec sa chambre ou une pièce calme 81% Il a des conditions de travail moyennes par manque d'espace et/ou environnement bruyant Il a des conditions de travail clairement difficiles par manque d'espace et/ou environnement bruyant 17% 2% Lorsque leur enfant rencontre des difficultés, une majorité de parents ne se sent pas suffisamment armée pour lui venir en aide. Ainsi, seuls 42% des parents se sentent en capacité de l’assister personnellement sur toutes les matières. Parallèlement, 47% des parents considèrent qu’ils sont en capacité de lui venir en aide seulement sur certaines matières. 19% cherchent des solutions sur Internet et plus d’un sur dix demandent de l’aide à l’entourage ou envisagent de faire appel à un professeur particulier ou au soutien scolaire (11% tous deux). Si une majorité de parents d’enfants en primaire (51%) se déclare en mesure d’aider son enfant sur toutes les matières, c’est loin d’être le cas pour ce qui est des parents de collégiens (29%). Vous vous sentez en capacité d'assister personnellement sur certaines matières 47% Vous vous sentez en capacité d'assister personnellement sur toutes les matières Vous recherchez sur Internet des solutions 42% 19% Vous demandez de l'aide à votre entourage 11% Vous pouvez / envisagez de faire appel à un professeur particulier ou soutien 11% Vous vous sentez impuissants à l'aider et reportez vos espoirs sur l'enseignant 3% Les devoirs des enfants : à la maison ou à l’école ? La tendance est claire… Malgré l’attachement exprimé et l’importance accordée aux devoirs écrits, pratiquement trois quarts des parents (70%) verraient d’un œil favorable le fait que leur enfant fasse ses devoirs à l’école à la fin des cours, dans le cadre du temps scolaire. Fait notable, 34% y sont même tout à fait favorables. Si 20% des parents se disent opposés à un tel système, 10% des parents ne se prononcent pas et estiment que cela mérite réflexion. Les parents issus des catégories populaires se montrent les plus enclins à une telle mesure (73% contre 67% pour les plus aisés et 65% chez les inactifs). 34% Oui Non 70% 20% 36% 16% 10% 4% Le temps des devoirs étant pour un nombre conséquent de parents un moment de partage et de convivialité, il est logique de constater que si du temps était rendu disponible de fait de la suppression des devoirs à la maison, celui‐ci serait avant tout utilisé pour partager un moment ensemble (jeux, sorties…) pour 46% des parents. On observe que près d’un quart des parents (24%) mettrait à profit ce temps pour faire travailler davantage leur enfant, que ce soit en le faisant réviser ses leçons ou approfondir ses connaissances (18%) ou bien simplement en lui donnant d’autres exercices pour qu’il s’entraine (6%). Pour 18% des parents, ce temps pourrait être consacré à une activité extrascolaire alors que 12% des parents n’exploiteraient pas spécialement ce nouveau temps libre. C’est avant tout en province que l’on profiterait du temps supplémentaire pour en faire un moment de partage ensemble (48% contre 36% en région parisienne). Partager un moment ensemble (jeux, sorties...) 46% Lui proposer une activité extrascolaire 18% Le faire réviser ses leçons et approfondir ses connaissances 18% Lui donner d'autres exercices, rien ne vaut l'entraînement Rien de particulier 6% 12% « Ce temps des devoirs à la maison est – idéalement ‐ le moment consacré par un parent ou les parents pour valider le niveau de son enfant, pour l’aider, lui donner confiance, détecter ses difficultés, s’informer aussi sur le projet pédagogique de l’école… Alors oui, les parents qui ont un peu de temps et des « capacités » c’est‐à‐dire un savoir compatible avec l’enseignement scolaire peuvent accompagner leurs enfants. Mais ce n’est pas le cas de tous et loin s’en faut. Aujourd’hui, ce moment est devenu celui qui cristallise toutes les inégalités pour les enfants. Force est de constater que les parents d’élèves sont très conscients de cette réalité puisque 70 % d’entre‐eux sont favorables à la réalisation des devoirs à l’école sur le temps scolaire. Il faut résolument inclure le temps des devoirs comme un moment à part entière du temps scolaire, rien n’empêchera les parents qui le peuvent et qui le souhaitent d’aller plus loin à la maison », conclut François‐Afif Benthanane. NOTE METHODOLOGIQUE Étude réalisée auprès d’un échantillon de 1010 parents d’enfants scolarisés en primaire et collègue, issu d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Terrain réalisé entre le 10 et le 16 juillet 2014. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. OpinionWay a réalisé cette enquête en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252. A propos de ZUPdeCO : gommer les inégalités et donner à tous les mêmes chances de réussite Association de loi 1901 à but non lucratif, ZUPdeCO œuvre pour l’égalité des chances en faveur des jeunes en difficultés. Chaque année, ce sont plus de 140.000 jeunes qui quittent le système scolaire sans diplôme ni qualification. Donner les moyens à des jeunes en situation d’échec de devenir des acteurs essentiels de la société de demain et prouver que le décrochage scolaire n’est pas une fatalité, telle est l’ambition de ZUPdeCO qui agit à un double niveau : − − En amont, avec le tutorat solidaire : gratuit, ce programme d’accompagnement scolaire favorise la réussite de collégiens issus de familles défavorisées afin qu’ils obtiennent le premier diplôme de leur vie : le Brevet des collèges. Aujourd’hui, des étudiants bénévoles des grandes écoles et universités dans 12 départements assurent le relais de parents qui n’ont ni les capacités ni les moyens financiers de soutenir leur enfant. Depuis 2007, ce sont plus de 3.000 collégiens qui ont bénéficié du soutien de l’association. En aval, avec la Web@cadémie : Initiée en 2010 en partenariat avec l’EPITECH, la Web@cadémie forme gratuitement au développement Web, pendant un cursus de deux années, des jeunes de 18 à 25 ans passionnés d’informatique et sortis du système scolaire sans le baccalauréat. Présent sur le campus EPITECH Paris depuis 2010, la Web@cadémie a inauguré en avril 2013 sa première antenne régionale à Lyon. Contacts presse : Agence DAKOTA COMMUNICATION Christèle SOLIS : 01 55 32 10 42 / [email protected] Cécile CHAPRON : 01 55 32 10 43 / [email protected] Thomas SAINT‐JEAN : 01 55 32 10 41 / [email protected]