forum à Paul-Valéry - Université Paul Valéry
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n° 85 avril 2005 Manifestation Les étudiants fêtent leur premier forum à Paul-Valéry Forum de la vie culturelle et sociale étudiante À l’initiative de l’équipe du Conseil de gestion de la Maison des étudiants, l’université Paul-Valéry a organisé le mercredi 13 avril à la Maison des étudiants une journée d’information et de sensibilisation sur les activités et les services culturels et sociaux de l’université (l’Espace sanitaire et social, le SCUIO, le SCAC, le SUAPS, le CROUS, la mission «Égalité Femmes-Hommes»). [sommaire] > p. 2 > p. 3-4 > p. I-II Ouverte à tous, cette manifestation a été également l’occasion pour les étudiants de découvrir l’importante offre associative au sein de l’UPV. À cet effet, la salle polyvalente Charles-Camproux a accueilli les stands de présentation et d’exposition des différents services et associations. Deux concerts musicaux ont accompagné et animé cette journée bien particulière… ■ De nouvelles salles au Centre Du Guesclin à Béziers Michel Navratil (1908-2001), maître de conférences de philosophie (1953-1956), professeur de psychologie (1956-1969) Encart : recherche et dernières publications 2 ■ ACTUALITÉS De nouvelles salles au Centre Du Guesclin à Béziers L e mercredi 16 mars 2005 à 11h15, l’université Paul-Valéry a inauguré les salles Edgar-Faure, au Centre Du Guesclin à Béziers. Cette inauguration s’est révélée être un moment fort dans la concrétisation de la politique de développement et d’aménagement du site délocalisé. Quelque 240 places supplémentaires réparties en 5 salles permettront désormais de conforter l’aisance dans laquelle évoluent les étudiants du Centre Du Guesclin. Francis Idrac, préfet de la Région Languedoc-Roussillon, préfet de l’Hérault, et Christian Nique, recteur de l’Académie de Montpellier, chancelier des universités, ont répondu à l’invitation, de même que les représentants des collectivités territoriales, Jean-Claude Gayssot, vice-président du Conseil régional, Eliane Bauduin, vice-présidente du Conseil général, Raymond Couderc, maire de Béziers, président de la Communauté d’Agglomération Béziers Méditerranée et conseiller régional. L’aménagement des cinq salles EdgarFaure a été conçu par l’architecte Thierry Lissandre, et a été co-financé par l’université Paul-Valéry – Montpellier III, le Conseil régional Languedoc-Roussillon et la Communauté d’Agglomération Béziers Méditerranée. La cérémonie s’est déroulée en plusieurs temps. L’équipe de direction, conduite par M. Jean-Marie Miossec, président de l’UPV, a tout d’abord convié l’ensemble des personnalités présentes à une visite guidée des locaux dont l’amphithéâtre, qui peut accueillir jusqu’à 350 places et qui est équipé pour la visioconférence, le laboratoire du CERIC ainsi que le centre de documentation universitaire. Ensuite, Francis Idrac, préfet de la Région Languedoc-Roussillon, préfet de l’Hérault et Jean-Claude Gayssot, vice-président du Conseil régional, ont dévoilé la plaque inaugurale devant plus de 250 invités, dont les partenaires locaux de l’université, des enseignants et des étudiants. Tous ont ainsi pu visiter les salles EdgarFaure, nommées ainsi en mémoire de ce Biterrois, à la carrière politique éblouissante - il fut ministre de l’Éducation nationale à la suite des évènements de mai 68 - et dont le père, médecin militaire, a officié à la caserne Du Guesclin des Ier Hussards, à l’emplacement même où se dresse désormais le Centre universitaire. Les allocutions ont suivi la visite, chacun rappelant l’intérêt d’un développement raisonné du site universitaire, en liaison avec le tissu économique local. Personnalités, partenaires, enseignants et étudiants ont tous été conviés au vin d’honneur offert par l’université à cette occasion. ■ PALMES ACADÉMIQUES Le 30 mars 2005, Jean-Marie MIOSSEC, président de l’université PaulValéry, a remis les diplômes et insignes des nouveaux promus et nommés dans l’ordre des palmes académiques : Est promu au grade de Commandeur Jacques-Antoine MARTINI, secrétaire général d’établissement public d’enseignement supérieur Est promu au grade d’Officier Jacques DEKEISTER, professeur certifié de lettres modernes Sont nommés au grade de Chevalier Guy AZEMA, ingénieur de recherche Christian BARDY, ingénieur d’études Catherine BERTHET-CAHUZAC, maître de conférences en espagnol Michelle DUPORT, ingénieur d’études Béatrice SAVAJOL, professeur certifié d’éducation physique et sportive Patrick TACUSSEL, professeur des universités en sociologie Le Dit de l’UPV adresse ses félicitations aux collègues promus et nommés. [POUR LA PETITE HISTOIRE] Les palmes académiques sont la plus ancienne des distinctions décernées à titre civil. Instituées sous cette dénomination par Napoléon pour honorer les membres de l’Université, elles remontent à 1808. Les modalités de leur attribution ont été étendues en 1866 à des personnes non enseignantes ayant rendu des services éminents à l’éducation. Le décret du 4 octobre 1955 a institué l’ordre des palmes académiques, comportant les grades de Chevalier, d’Officier et de Commandeur. BON À SAVOIR ■ Michel Navratil (1908 – 2001), maître de conférences de philosophie (1953-1956), professeur de psychologie (1956-1969) L’histoire de vie du professeur Michel Navratil offre de multiples entrées. Il en est une que nous voudrions développer ici : celle de premier titulaire d’une chaire de psychologie à la Faculté des lettres de Montpellier. L e père de Michel Navratil, un tailleur d’origine morave, s’installe à Nice en 1902. Il y rencontre sa future épouse, une Piémontaise. De cette union naissent deux garçons. En 1912, le sort de cette famille bascule. Le père profite du weekend de Pâques pour enlever ses enfants. Direction Calais, Douvres, Londres, Southampton. De là, embarquement avec passeport d’emprunt sur un paquebot à destination des États-Unis. Départ le 10 avril, en seconde classe. Depuis, Michel Navratil et son jeune frère comptent parmi les 713 rescapés du naufrage du Titanic survenu le 15 avril. Pas leur père. Ce dernier les confie in extremis à des passagères de première classe qui quittent le navire par le dernier canot de sauvetage. Il faudra plusieurs semaines à leur mère pour les retrouver. Celle-ci les reconnaît sur une photo du Figaro qui accompagne un article sur deux jeunes orphelins français rescapés de la catastrophe. Michel Navratil, né à Nice le 12 juin 1908, n’a alors pas tout à fait quatre ans. Lorsqu’il décède le 30 janvier 2001, à l’âge de 92 ans, s’éteint le dernier survivant de sexe masculin du Titanic. Ce premier aspect de la biographie de Michel Navratil ne doit pas nous faire oublier la carrière universitaire de cet agrégé de philosophie. Car de retour en France, le jeune Navratil collectionne les prix d’excellence scolaire. Il n’a que 20 ans lorsqu’il entre à l’École normale supérieure. Un problème pulmonaire retarde le temps d’une cure son itinéraire sans briser toutefois une vocation de philosophe que sa rencontre avec Gabriel de Retz renforce. L’agrégé de 1936 enseigne depuis longtemps la philosophie lorsqu’il entreprend la préparation d’une thèse sous la direction d’Étienne Souriau et obtient un détachement temporaire au CNRS de 1944 à 1949. Il est en poste au lycée Saint-Louis de Paris depuis 1950 lorsque, le 23 juin 1952, il soutient ses thèses de philosophie. Une thèse complémentaire : Introduction critique à une découverte de la pensée. Une thèse prin-cipale : Les Tendances constitutives de la pensée vivante. C’est enfin à la Faculté des lettres de Montpellier qu’il fait carrière universitaire. Il y est recruté en 1953 comme maître de conférences de philosophie. Il seconde le professeur Aimé Forest qui assure l’enseignement de la philosophie depuis 1942, et avec lequel il partage une même sensibilité d’universitaire catholique. Michel Navratil succède à Ferdinand Alquié, élu à la Sorbonne. Ce dernier enseignait à Montpellier depuis 1946, c’est-à-dire depuis le départ de Jean Guitton. À leur côté, on trouve un assistant, Pierre Aubenque, et un chef de travaux, Roger Chabal. Mais Michel Navratil devient rapidement professeur de… psychologie et ce dès 1956. Il est ainsi le premier titulaire de la première chaire de psychologie créée à Montpellier. On peut lire dans le Registre des délibérations du conseil de la Faculté des lettres de Montpellier, en date du 6 juin 1956, les conditions institutionnelles de la création de cette nouvelle chaire : «Étant donné que M. Etiemble vient d’être nommé mcf en Sorbonne, en date du 1er avril 1956, et que la deuxième chaire de littérature française sera de ce fait vacante à compter du 1er octobre 1956, le conseil de la faculté, après examen de la situation, demande que cette chaire soit transformée en chaire de psychologie au bénéfice de M. Navratil actuellement mcf de philosophie.» Bref, il profite localement de la promotion de René Etiemble et plus généralement de la volonté de Gaston Berger, directeur de l’enseignement supérieur, de voir se développer au sein de l’université les sciences humaines et sociales. Michel Navratil s’entoure rapidement de quelques collaborateurs avec lesquels il met en place la formation de psychologie : Robert Lafon (psychiatre, professeur à la faculté de médecine) qui enseigne la sémiologie, les grands syndromes, la psychopathologie ; Jean-Louis Faure (psychiatrepsychanalyste) qui enseigne la psychopathologie de l’enfant ; Roger Chabal pour les questions de l’enfant et de la pédagogie ; Pierre Martin (médecin chef de l’hôpital psychiatrique de Montpellier) fait des cours de psychopathopsychanalytique tandis que son épouse, Madame Martin, traite la question des tests. Ces choix témoignent d’un rapprochement évident avec les lieux de soins cliniques et d’une voie nettement médicale et psychanalytique que la nomination du psychosociologue Jean Dubergé ne corrigera guère. L’orientation que Michel Navratil donne à la psychologie montpelliéraine n’est pas sans rappeler les premiers contacts noués par Henri Delacroix avec les cliniques montpelliéraines au tout début du XXe siècle et n’est pas sans lien avec l’intérêt que Michel Navratil accorde aux écrits de Jacques Lacan avec lequel il a eu, selon sa fille, Michèle Montrelay, une correspondance. Cette dernière a le souvenir d’une carte de Jacques Lacan à son père qui commençait par : «Cher ami de toujours». Cinq certificats sont alors nécessaires pour obtenir la nouvelle licence : les certificats de psychologie générale, de psychologie ➔ ■■■ Bibliographie sélective de Michel Navratil «Introduction», Gabriel de Retz, Poèmes, 1946. Introduction critique à une découverte de la pensée, 1954. ■ Les Tendances constitutives de la pensée vivante, 1954. ■ «La philosophie générale d’Étienne Souriau», in Alfred Weber et Denis Huisman, Tableau de la philosophie contemporaine, 1957. ■ Notices dans Robert Lafon, Vocabulaire de psychopédagogie et de psychiatrie de l’enfant, 1963. ■ «Affirmation de la mort de Dieu et théologie», Cahiers universitaires catholiques, 1969. ■ «La conception forestienne du recueillement et de sa portée», Les Études philosophiques, 1986. ■ ■ 3 4 ■ BON À SAVOIR ➔ de la vie sociale, de psychologie de l’enfant et pédagogie, de physiologie générale et de physiologie comparée. Au tournant des années 1960, cette nouvelle filière certifie à peu près cinq candidats par an, dont notre collègue Claude Bruère-Dawson, actuellement professeur de psychopathologie… Ce dernier se souvient volontiers de son professeur de psychologie générale d’alors. De sa retenue qui impressionnait au point parfois de rendre les étudiants timides. Si le premier contact n’était pas toujours facile, la disponibilité du professeur était sans faille pour quiconque faisait l’effort d’accepter sa rigueur. Michel Navratil pratiquait par exemple, en amont des examens de fin d’année, un contrôle continu qui reposait sur la préparation de dissertations qui donnaient lieu, au moment de la correction, à un véritable travail pédagogique en tête à tête. Professeur et étudiant s’y apprivoisaient doucement autour d’une formulation maintes fois revue et corrigée. Les étudiants n’étaient certes pas nombreux, mais Michel Navratil faisait montre d’une grande attention à leur égard, d’une écoute, d’une capacité à entendre le désir de connaissance de chacun, aptitude qu’il utilisait pour guider ses élèves sans jamais uti- liser pouvoir ou séduction. Chaque quart de point était pesé ; les jurys étaient interminables se souvient encore Huguette Courtès, professeur émérite de philosophie à l’université Paul-Valéry. Il est un fait : Michel Navratil n’a pas beaucoup publié. Il avait manifestement choisi de donner du temps au temps. Le moindre de ses textes est réécrit, travaillé à l’infini. Ses notes de cours abondent en ratures et renvois. Jusqu’à son élocution, se souviennent les étudiants, qui était lente, soumise à la recherche du mot juste. Tout chez lui semblait venir de très loin ! De fait, devant lui, le jeune étudiant empressé devait marquer comme une pause ou une parenthèse tout entière réservée à la réflexion. Devant le maître, il n’était plus question de se disperser. Michel Navratil fut d’ailleurs l’homme d’une œuvre, sa thèse, une réflexion originale engagée à 20 ans, formulée à 40 et toujours travaillée à 60. Une analyse critique du «je pense», une psychanalyse de la compréhension, une méthode d’ouverture de la conscience du philosophe qu’il envisageait, la retraite venue, de compléter par un travail sur le savoir. Il n’aura pas le temps… Huguette Courtès, qui lui succède désormais au fauteuil de l’Académie des sciences et lettres de Montpellier qu’il occupait depuis 1974, témoigne, à l’occasion d’un éloge qu’elle lui consacre, qu’il avait su développer «la sérénité et l’optimisme que les grandes épreuves accordent à ceux qui ont frôlé la mort et qui désormais jouissent plus largement d’une vie offerte pour la seconde fois». Michel Navratil prend congé de l’université en septembre 1969, non sans avoir assumé la fonction d’assesseur du doyen, voire même de délégué de la Faculté des lettres au Conseil universitaire. Il y aura fait montre de sa courtoisie. Mais la tournure prise par les événements universitaires de 1968 ébranle quelque peu l’homme et le professeur. La temporalité de l’université de masse, qui pose ses premiers jalons, n’est pas la sienne. Il quitte ses fonctions discrètement, à l’âge de 61 ans… ■ [BLOC-NOTES… DERNIÈRE MINUTE] temps et de l’espace d’observation. Loin d'une représentation objective du monde qui m’entoure, j’ai trouvé dans cette superposition de vues la façon dont j’appréhende le monde que je regarde. Je n’assemble pas les photographies a posteriori, car mettre des photos côte à côte c’est vouloir les faire parler, c’est vouloir donner un «sens» ; mes images «n'ont pas de sens» ! Les candidats peuvent concourir dans la catégorie «grand public» ou dans la catégorie «jeunes». Les deux textes primés seront publiés dans Le Monde des livres et le Midi libre. Les participants doivent impérativement envoyer leurs critiques avant le jeudi 28 avril 2005 à : Président du jury du concours de critique - La Comédie du livre, 10, rue Joffre, 34000 Montpellier. Tél. 04 67 29 74 99. Mél. : [email protected] ■■■ Exposition photographique Une exposition photographique de Franck Leblanc se tiendra du lundi 4 avril au vendredi 15 avril, au Musée de l’Empereur Antonin (ancien musée des moulages), de 14 heures à 18 heures. Une rencontre avec l’auteur aura lieu le mardi 12 avril à 18 heures. Aux antipodes de «l’instant décisif» - écrit l’artiste - ma pratique est une photographie du === Prix de thèse sur les collectivités territoriales ■■■ Le Prix de thèse sur les collectivités territoriales a été créé en 1980 afin de récompenser les travaux universitaires de qualité, et de susciter l’intérêt des jeunes chercheurs pour le domaine des collectivités locales et territoriales quelle que soit la discipline concernée. Et compte tenu de l’élargissement de la décentralisation, il devient de moins en moins possible de limiter le champ d’études aux thèses sur les collectivités locales. L’action territorialisée de l’État ne peut plus être exclue du champ du Prix de thèse. Les candidats peuvent obtenir des informations en téléphonant au GRALE / université Paris I. Tél. : 01 44 78 33 44 === ■■■ Concours de critique littéraire À l’occasion de la 20e édition de la Comédie du livre de Montpellier, qui se déroulera du 20 au 22 mai 2005, le journal Le Monde, le quotidien Midi libre et l’association de la Comédie du livre organisent la troisième édition du grand concours de critique littéraire. Pour participer à ce concours, il suffit de rédiger une critique du dernier roman de l’auteur brésilien Chico Buarqué : Budapest aux éditions Gallimard. Jean-Paul Laurens Maître de conférences en sociologie PS : Je remercie chaleureusement Claude BruèreDawson pour le témoignage qu’il a eu la gentillesse de m’accorder et Huguette Courtès pour les informations qu’elle n’a jamais hésité à me communiquer. === ■■■ Un champion de France de l’UPV Il s’appelle Dieudonné Opota, étudiant en master 2 (AES) à la Faculté des Lettres de Montpellier en science des organisations et des institutions et il vient d’être consacré Champion de France universitaire de saut en hauteur. Il s’était déjà illustré l’an dernier en s’adjugeant le titre hivernal et estival de saut en hauteur. Cette année, qualificative aux Universiades (2ème manifestation sportive au plan mondial en nombre de participants. Les deux dernières éditions ont eu lieu à Daegu en Corée et Pékin en Chine) de Izmir en Turquie, Dieudonné va essayer d’atteindre les 2.25m fatidiques. La barre est haute mais il semble bien parti avec 2.18m au Championnat de France universitaire hivernal et une 1ère place en prime, le second accomplissant 2.08 m. Tout cela sous l’œil bienveillant de Jean Galfionne, ancien champion du monde. Qualifié en équipe de France universitaire l’an dernier pour le meeting international de New York, Dieudonné essaye d’allier l’excellence dans deux domaines : le sport et les études. Il y arrive parfaitement pour l’instant, espérons pour lui qu’il décrochera sa place pour les Universiades. [Directeur de la publication : Jean-Marie Miossec, président de l’université Paul-Valéry. Comité de rédaction: Mustapha Bensaada, Jean-Bruno Renard. Conception-réalisation: M. Bensaada. Photos : J-B Brun. ISSN: 1620-364X. Contact : Bureau de la Communication. Tél. : 04 67 14 55 10 / Mél. : [email protected]] I ■ RECHERCHE ET PUBLICATIONS NOUVELLES PUBLICATIONS ■■ L’Empreinte du social dans le roman depuis 1980, sous la direction de Michel Collomb, Montpellier, Centre d’Étude du XXe siècle de l’université Paul-Valéry, Service des publications de l’université Paul-Valéry – Montpellier III, 2005, 301 pages, 18 euros. Disponible au Service des publications de l’université Paul-Valéry et en librairie. >>> Peut-on parler d’un «retour du social» dans le roman depuis 1980 ? Les textes réunis dans ce volume d’actes du colloque tenu à Montpellier en février 2004 s’interrogent sur ce qui semble être une tendance de la nouvelle littérature : alors que le roman depuis Flaubert, Kafka et Joyce avait renoncé à se concevoir comme figuration et mode de connaissance de l’histoire sociale pour s’affirmer avant tout comme fait esthétique, il semblerait que, parmi les auteurs d’aujourd’hui, même ceux qui sont connus pour donner le primat à la forme et à l’expression littéraires manifestent une curiosité sociologique plus aiguë, répondant à la complexification toujours plus grande des phénomènes sociaux. En se féminisant, en promouvant des écrivains venus de la périphérie, le roman contemporain donne accès à des expériences de vie beaucoup plus différenciées qu’auparavant. Son étude ne permettrait-elle pas de distinguer les linéaments d’une interprétation du social spécifique au genre romanesque et fondée sur des repères qui suivent désormais des clivages inédits et expriment un imaginaire social à nouveau très vivace ? Les études réunies dans ce volume traitent de romanciers, français et étrangers, dont la notoriété s’est imposée depuis une vingtaine d’années, entre autres Jean Echenoz, Patrick Deville, François Bon, Annie Ernaux, Hervé Guibert, Marie N’Diaye, Michel Houellebecq, Fred Vargas, Mehdi Charef, Raymond Carver, Uwe Johnson, Chang-rae Lee, Marie Redonnet… Les auteurs des textes sont : Bruno Blanckeman, Hélène Boisson, Elisa Bricco, Isabelle Charpentier, Stéphane Chaudier, Jeanne-Marie Clerc, Michel Collomb, Philippe Marty, Jochen Mecke, MarieÉlaine Mineau, Pascal Mougin, Annie Pibarot, Isabelle Rabadi, Anne Roche, Mauricio Segura, Gérard Siary, Mirjam Tautz, Florence Thérond et Jean-Bernard Vray. === ■■ Identité sociale et ego-écologie. Théorie et pratique, sous la direction de Anne-Marie Costalat-Founeau, Édition SIDES, 2005, 211 pages, 22 euros. >>> Cet ouvrage développe une perpective psychosociologique de l’Identité, l’ego-écologie, qui intègre la transaction sujet - société. En effet, l’actuel changement social qui sera abordé à travers des réflexions et des situations, fait quotidiennement surgir des questions d’identité au regard des personnes en difficulté. Quelles explications donner aux problèmes posés par le genre ? quelles nouvelles orientations conseiller aux jeunes, aux personnes issues de l’immigration, à tous les acteurs porteurs d'un nouveau projet professionnel ? Le vieillissement de la population pose par ailleurs un problème d’identité et il est associé à la précarité économique et à la solitude ; comment créer alors de nouveaux espaces de reconnaissance sociale ? L’égo-écologie développée dans cet ouvrage permet de montrer et de comprendre la force des mots identitaires qui sont des puissants outils transactionnels permettant de déployer le système de significations propre à un groupe ou à une personne. Ces mots, qui sont des représentations identitaires, expriment et contiennent tout le vécu expérientiel et en même temps le projet de vie. L’ouvrage qui s’organise en deux parties (théorie et pratique), présente les approches théoriques de l’ego-écologie fondée par Zavalloni et Louis-Guérin et discuté a travers d’autres modèles par CostalatFouneau et Gonzales-Rey. La deuxième partie expose des études de cas (Chauchat-Marchat, Hauchard, Guillen, Cardu), qui permettent de cerner des dynamiques identitaires à partir de la méthode l’I.M.I.S. (Investigateur multistade de l'identité sociale) et de repérer les contextes latents des représentations ainsi que les réseaux socio-affectifs qui les animent. Anne-Marie Costalat-Founeau est professeur de Psychologie sociale à l’UPV. dictoires ? Autant de questions auxquelles l’ouvrage répond, en discutant les différentes explications en présence et en proposant une hypothèse originale : l’effet de sens narratif n’est pas imputable au seul imparfait ; il est le produit de l’interaction tendanciellement discordante entre la demande du cotexte et l’offre aspectuelle de l’imparfait qui ne la satisfait pas. Par delà le traitement de ce tour particulier, c’est à une esquisse de l’analyse du fonctionnement des temps verbaux en contexte que cet ouvrage introduit, non sans humour et dans le plaisir renouvelé d’expliciter certains aspects de la production du sens en discours. Jacques Bres est professeur de sciences du langage à l’UPV. === ■■ Un Poète près de la mer. Hommage à Lorand Gaspar, actes de la journée d’études de Tunis du 23 octobre 2003, textes réunis par Maxime Del Fiol (université Paul-Valéry) et Moncef Khémiri (université de La Manouba), avec trois photos inédites de Lorand Gaspar, Tunis/Bordeaux, Sud Éditions/ Presses universitaires de Bordeaux, 2004, 15 euros. === ■■ Styles filmiques 1, Classicisme et «expres- sivisme» : Almodovar, Greenaway, Grémillon, Ophuls, Paradjanov, par Frank Curot, avec des textes de Monique Carcaud-Macaire, Philippe Roger et Daniel Serceau, Paris, Lettres Modernes Minard, coll. «Études cinématographiques», vol. 65, 2000, 242 p., 24,39 euros. Styles filmiques 2, Les réalismes : Cassavetes, Forman, Kiarostami, Loach, Pialat, par Frank Curot, Paris, Lettres Modernes Minard, coll. «Études cinématographiques», vol. 69, 2004, 294 p., 29 euros. === ■■ L’Imparfait dit narratif, par Jacques Bres, Paris, CNRS-Éditions. >>> Qu’est-ce qui fait que Maupassant peut écrire : «Huit jours plus tard elle mourait d’une fluxion de poitrine» (Les Bijoux), plutôt que, ce qui serait plus attendu : «Huit jours plus tard elle mourut d’une fluxion de poitrine» ? Depuis le début du XXème siècle, ce type d’emploi de l’imparfait a retenu l’attention des linguistes et, plus largement, de tous ceux qui s’intéressent aux énigmes du langage : comment expliquer qu’on puisse user d’un imparfait, dit narratif, dans ce type d’occurrence, en lieu et place d’un passé simple ou d’un passé composé ? Et au-delà, pour quelles raisons, pour quels profits ? Comment se fait-il que l’imparfait, qui normalement représente l’action dans son cours, semble ici la signifier globalement ? L’imparfait estil ce caméléon à même de prendre en contexte des valeurs non seulement différentes, mais contra- >>> Le volume 1 de Styles filmiques comprend un important essai de Frank Curot, MCF Docteur d’État en Études cinématographiques à l’UPV, sur la notion de style au cinéma. L’approche est structurée autour de trois dimensions fondamentales : la temporalité, Suite ➔ Supplément - Dit de l’UPV n° 85 / avril 2005 RECHERCHE ET PUBLICATIONS ■ la spatialité et la relation à la thématique. De la structure à la texture, les composantes stylistiques – et leur rapport à une qualité d’ensemble – peuvent se définir à travers des constantes et des degrés de généralisation ou de singularisation, du point de vue des styles individuels et collectifs ; à travers des typologies transhistoriques et transartistiques, notamment bipolaires ; enfin à travers des éléments qualifiants issus des autres arts. Cinq études de styles individuels complètent le volume : deux réalisateurs «classiques», Max Ophuls (pour le baroquisme) par Daniel Serceau, professeur à Paris I, Jean Grémillon (pour le classicisme) par Philippe Roger, MCF à Lyon II, et trois cinéastes «expressivistes», Pedro Almodovar, par Monique Carcaud-Macaire, MCF en cinéma à l’UPV, Peter Greenaway, par Frank Curot, et Sergueï Paradjanov, par Frank Curot. Le volume 2 de Styles filmiques, entièrement dû à Frank Curot, est consacré aux styles réalistes au cinéma. Une typologie des styles filmiques est proposée sur la base d’une opposition globale entre réalisme et «expressivisme». Entre ces deux extrémités du spectre stylistique, le classicisme est tantôt associable, tantôt opposable au réalisme. Choisissant de parler «des» réalismes plutôt que «du» réalisme, l’auteur montre d’abord la variété des styles réalistes, relatifs à leur contexte historique, culturel, social et idéologique. Dans un second temps, le réalisme est examiné comme style général, comme attitude créatrice transhistorique et transartistique, avec ses caractères récurrents et ses principes partagés. Les cinq études de styles individuels (Cassavetes, Forman, Kiarostami, Loach et Pialat) couvrent une période qui va de la fin des années 1950 à la fin des années 1990. === ■■ Ethnologies comparées, la revue en ligne du Centre d’études et de recherches comparatives en ethnologie (CERCE), vient de faire paraître son n° 8, printemps 2005, «Pays, terroirs, territoires». http://alor.univ-montp3.fr/cerce/r8/n.8.htm >>> Sommaire : - Un parcours ethnologique, entretien avec Françoise Héritier. - Avant-propos par Arnauld Chandivert. - Les pays de Pierre Foncin par Sylvie Sagnes. - Un “folklore” pour journalistes : la Confrérie des SOUTENANCES DE DOCTORAT ■■ La conquête de l’Algérie dans les écrits mili- taires français (1830-1847). Désignations et représentations de l’altérité,thèse en Sciences du langage par Mlle. Karima AIT DAHMANE, soutenue le vendredi 15 avril 2005. [BLOC-NOTES… DERNIÈRE MINUTE] ■■■ Valorisation de la recherche ÉGIDE annonce le lancement des appels à candidature 2006 pour les programmes d’actions intégrées (PAI), avec les pays suivants : Autriche, Norvège, Hongrie, République Tchèque, Turquie, Italie, Suisse, Macédoine, Lettonie, Serbie, Monténégro, Portugal, Espagne, Grèce, Pologne, Allemagne, Hong Kong, Slovénie, Slo- Chevaliers du Tastevin par Gilles Laferté. - On the origins of the Mission du Patrimoine Ethnologique par Herman Lebovics. - Territoire et “identité” : le cas du pays Couserans (Ariège-Pyrénées) par Arnauld Chandivert. - Henri Duveyrier face à Prosper Enfantin : rebelle ou rival ? par Dominique Casajus. - Méthodologie de recherche : la dimension du genre dans l’engagement politique local par Sandra Frey. - Paternité/maternité : butoir du nouveau modèle de couple hétérosexuel ? par Delphine Mandin. - Queeriser les recherches sur les rapports sociaux de sexe par Gaële Métivier. === === ■■ Pour une valorisation de la recherche ■■ Social Representations of Vocational Education and Training, The Case of the French VET Baccalauréat, par Bénédicte Gendron, Universität Bremen Press Ed., Brême, 135 pages. sur le genre et les rapports sociaux de sexe, actes du séminaire transdisciplinaire doctoral des 12 et 13 mai 2004 organisé par la mission égalité entre les femmes et les hommes, sous la direction de Geneviève Duché et Christa Dumas, Montpellier, université PaulValéry – Montpellier III, Service des publications, 2005, 214 p. Disponible à la Mission égalité femmes-hommes et au Service des publications de l’université Paul-Valéry. >>> Sommaire : - Éditorial par Geneviève Duché. - La représentation des maronnes dans la littérature antillaise par Marie-Christine Rochmann. - Le thème de la satire de la vieille femme de 1534 à 1636, chez les auteurs italiens, français et occitans par Benoît Vieu. - La femme dans les proverbes marocains par Laschkar Abdendi. - La représentation de la femme comme source de vie par Marcelino Chauque. - Images de la femme dans un recueil de sonnets du seizième siècle : l’exemple occitan de Louis Bellaud de la Bellaudière par Silvan Chabaud. - Lancelot ou l’autre désir par Anne Lauriol. - Séduire : Posséder ou mourir… par Christa Dumas. - Patterns d’activation cérébrale chez les groupes d’hommes et de femmes ayant des performances contrastes à une tâche de fluidité verbale grâce à l’Imagerie par Résonance Magnétique fonctionnelle par Stéphanie Saintpierre. - Rotation mentale et patterns d’activations cérébrales communs et spécifiques aux hommes et aux femmes : revue critique des travaux en IRMf par Christophe Gauthier. - Le réalisme magique chez les romancières contemporaines : folie, sorcellerie, résistance par Katherine Roussos. - Les mutilations sexuelles féminines face à la France : un choc culturel par Natacha Carbonne. Jury: Mme Afifa BERERHI, maître de conférences habilité, université d’Alger (Algérie) ; M. Henri BOYER, professeur, université Montpellier III ; M. Jacques FRÉMEAUX, professeur, université Paris IV ; M. Paul SIBLOT, professeur, université Montpellier III. === ■■ La néologie dans le français d’Algérie, thè- >>> Cet ouvrage rend compte de la partie française d'une recherche menée dans le cadre d'un contrat européen Leonardo sur «les représentations de la formation professionnelle en Europe». Pour le cas de la France, il s’est agi de saisir et d’appréhender les facteurs qui interviennent dans la construction du rapport à la formation, dans le cadre du baccalauréat professionnel. Particulièrement, l’auteur rend compte à partir d’analyses de données textuelles (traitées avec les logiciels Alceste et Modalisa) des expériences et événements ayant pu contribuer à la construction des représentations que se font les apprenants et leur famille de la formation «bac pro». De nature plurielle, ces expériences sont d’ordre psychologique, social, familial, professionnel et culturel mais également d’ordre scolaire et pédagogique. Parmi les thèmes majeurs marquant les discours des apprenants et les facteurs responsables de la dynamique de leur représentation, est mis en avant l’importance de la combinaison «école-entreprise», l’organisation de la formation (effectif de la classe, formation en alternance), les méthodes plurielles d’évaluation (l’évaluation formative versus l’évaluation sommative, la culture de l’évaluation versus celle de la notation), la considération de processus pluriels de raisonnement (du raisonnement pragmatique au raisonnement théorique) mais surtout, l’enseignement et la valorisation du savoir-être (estime de soi, confiance en soi, autonomie, responsabilité, travail en équipe). === ■■ Quadrant, n° 21, 2004, sous la direction d’Adrien Roig. Revue du Centre de recherche en littérature de langue portugaise, université de Montpellier III. 12 euros. Disponible au Service des Publications de l’université Paul-Valéry et en librairie. MAR épouse DJABELKHEIR, soutenue le samedi 16 avril 2005. se en Sciences du langage par Mme Naïma SEM- Jury : Mme Claudine BAVOUX, maître de conférences habilité, université de la Réunion ; M. Foudil CHERIGUEN, professeur, université de Bejaia (Algérie) ; M. Jean-François SABLAYROLLES, maître de conférences habilité, université Paris VII ; M. Paul SIBLOT, professeur, université Montpellier III. vaquie, Belgique (communauté flamande/communauté française), Pays-Bas, Chypre. Depuis plus de 40 ans, Égide assure la gestion des moyens de coopération de l’État (accueil de boursiers et d'invités étrangers, envoi d’experts en mission) et met également ce savoirfaire au service de l’ensemble des acteurs de la coopération internationale (laboratoires de recherche, universités, collectivités, etc.) Les programmes d’actions intégrées (PAI) s’ins- crivent dans le cadre de la politique de soutien aux échanges scientifiques et technologiques internationaux du ministère des Affaires étrangères et sont mis en œuvre avec le soutien du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Toutes les informations relatives aux programmes PAI sont en ligne sur le site Internet d’Égide, à l’adresse suivante : http://www.egide. asso.fr/pai II