État neurologique
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PROGRAMME D’INTÉGRATION DE BASE EN SOINS CRITIQUES LES SOINS ET LA SANTÉ (Module B) ÉTAT NEUROLOGIQUE Par : Chantal Lévesque et Nathalie Bourdages Septembre 2011 Page 2 sur 147 TABLE DES MATIÈRES OBJECTIFS DE L’INFIRMIÈRE EN INTÉGRATION RAPPEL ANATOMO-PHYSIOLOGIQUE 1. Le système nerveux central (SNC) 1.1 L’encéphale 1.2 Les méninges 1.3 La moelle épinière 2. Le système nerveux périphérique(SNP) 3. Transmission de l’influx nerveux 4. Mécanismes de compensation cérébrale 4.1 L’encéphale 4.2 La circulation sanguine cérébrale 4.3 Le liquide céphalo-rachidien (LCR) 4.4 La compliance cérébrale ÉVALUATION DES SIGNES NEUROLOGIQUES 1. L’état de conscience 2. L’évaluation des pupilles 3. La fonction motrice 4. Les signes vitaux 5. Les vomissements – céphalées HYPERTENSION INTRACRÂNIENNE (HTIC) 1. Manifestations cliniques 2. Facteurs augmentant l’HTIC 3. Modalités de traitement de l’HTIC 4. Interventions infirmières PATHOLOGIES DE L’ÉTAT NEUROLOGIQUE 1. Introduction 2. Troubles neurovasculaires 2.1 Types d’AVC hémorragiques 2.1.1 Hémorragie sous arachnoïdienne (HSA) 2.2 Ischémie cérébrale transitoire (ICT) 2.3 AVC ischémique 2.4 Anévrismes cérébraux 2.5 Hydrocéphalie 2.6 Vasospasme 5 6 7 8 12 13 13 14 15 15 18 24 28 35 35 39 44 45 48 49 49 51 52 53 55 55 56 56 56 60 62 76 77 78 Page 3 sur 147 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. Hémorragies cérébrales 3.1 Hématome épidural 3.2 Hématome sous-dural aigu et chronique 3.3 Hématome sous-dural chronique 3.4 Hémorragie ou hématome intracérébral Traumatismes crâniens 4.1 Fracture du crâne 4.2 Commotion cérébrale (TCCL) 4.3 Contusion Tumeurs cérébrales Méningites et abcès 6.1 Méningites 6.2 Abcès cérébral Convulsions (états épileptiques) 7.1 Épilepsie Classification des crises d’épilepsie Paralysie de Bell Syndrome de Guillain-Barré (polyradiculonévrite) Traumatismes de la moelle épinière RÉFÉRENCES ANNEXES Annexe A Notions sur les nerfs crâniens et rachidiens. Annexe B Postures anormales observées chez un patient inconscient Annexe C Dérivation ventriculaire externe (DVE) et Camino Annexe D Examens diagnostiques neurologiques Annexe E Moelle épinière Annexe F Lexique – types de crises épileptiques Annexe G Anatomie et physiologie du système neurologique Autres annexes 79 79 81 82 82 83 83 84 84 85 95 95 99 100 100 104 105 107 109 113 115 116 119 121 127 133 135 138 140 Page 4 sur 147 OBJECTIFS DE L’INFIRMIÈRE EN INTÉGRATION • Décrire les notions d’anatomo-physiologie du système nerveux central et périphérique • Effectuer une évaluation neurologique en tenant compte des résultats normalement observés • • Reconnaître les signes d’hypertension intracrânienne Connaître les principales pathologies de l’état neurologique et leurs manifestations cliniques • Sélectionner les interventions infirmières et intervenir en fonction des manifestations cliniques observées • Se familiariser avec les principaux tests diagnostiques, les modalités de traitement • Connaître les médicaments spécifiques aux problèmes neurologiques • Connaître et prodiguer les soins en vue de soulager la douleur • Connaître et maîtriser les techniques de soins spécifiques aux neurosciences • Communiquer et intervenir en fonction des caractéristiques du patient, des besoins psychosociaux, des ressources personnelles et familiales • Compléter les notes d’observation à partir des principes de documentation en soins infirmiers • Connaître les critères du transport et déplacement sécuritaire de la clientèle Page 5 sur 147 RAPPEL ANATOMO-PHYSIOLOGIQUE 1. Système nerveux central (SNC) 2. Système nerveux périphérique (SNP) 3. Transmission de l’influx nerveux 4. Mécanismes de compensation cérébrale Le SNC est composé de l'encéphale, de la moelle épinière et des méninges. Le SNP est composé de nerfs crâniens et de nerfs rachidiens. Système nerveux Système nerveux central Encéphale Système nerveux périphérique Nerfs crâniens Neurones sensitifs (afférents) (sauf I & II) Neurones moteurs (efférents) Moelle épinière Nerfs rachidiens Neurones sensitifs (afférents) Neurones moteurs (efférents) Page 6 sur 147 1. Le système nerveux central (SNC) Encéphale Cerveau Diencéphale/cervelet Tronc cérébral Dure-mère Arachnoïde Pie-mère Moelle épinière Méninges Page 7 sur 147 1.1 L’encéphale L'encéphale comprend le cerveau, le diencéphale, le cervelet et le tronc cérébral. Le cerveau constitue la majeure partie de l'encéphale et est enfermé dans une boîte osseuse appelée crâne. Le cerveau comprend deux hémisphères (droit et gauche). L’hémisphère gauche est dominant chez 95% des individus et ceux-ci sont en majorité droitiers. Les hémisphères sont recouverts d’une mince couche d’épaisseur nommée le cortex cérébral. Le cerveau se divise en aires corticales (Aires de Brodmann) et en 4 lobes, lesquels sont engagés dans les fonctions du système nerveux, dont la motricité, les perceptions sensorielles (ex. douleur, température), la communication, la mémorisation, l’analyse : Lobe frontal: est le plus gros des quatre lobes. Il régit l'affect, le jugement, la personnalité et les inhibitions. L'aire de Broca, impliquée dans l'articulation des mots est située dans ce lobe. o Région du cerveau la moins connue. o Ce lobe entretient des liens étroits avec le système limbique, moteur et sensoriel et contribue à leur régulation associé à plusieurs psychopathologie! o Fonctions cognitives et émotives (intention et conscience). o Le bulbe olfactif se retrouve dans la portion inférieure du lobe. o Aire de Broca qui est interconnectée avec la région temporale supérieure. o Personnalité, jugement, humour. Page 8 sur 147 Lobe pariétal: joue un rôle d'ordre exclusivement sensoriel. Il régit l'interprétation des perceptions sensorielles, à l'exception de l'odorat. o Perception du toucher, de la douleur, de notre position corporelle. o Intègre nos expériences sensorielles en provenance de la peau, des muscles, des jointures. o La partie supérieure du lobe est essentielle pour une image complète du soi dans l’espace et permet des comportements d’interaction avec les objets qui entoure la personne. Lobe occipital : assure l’interprétation de l’information visuelle. o C’est le lobe ayant les fonctions les plus simples. o Il est impliqué dans la perception visuelle. Cortex visuel dans cette zone. o Reconnaissance des visages. Lobe temporal: régit le goût, l’odorat, l'audition et la mémoire à court terme. L'aire de Wernicke, impliquée dans la compréhension du langage, est située dans ce lobe. o Impliqué dans une variété de fonctions sensorielles. o Impliqué dans la mémoire et les émotions. o Cortex auditif qui permet de percevoir et de localiser les sons. o Aire de Wernicke est impliquée dans la reconnaissance des paroles. o La région inférieure sert à percevoir les formes visuelles et les couleurs. o Les émotions qui sont entreprises par le cortex sont localisées dans les pôles des lobes temporaux. Le diencéphale est formé du thalamus, de l'hypothalamus, de l'hypophyse et du système limbique. Il est important de se rappeler que le thalamus est la porte d’entrée des informations sensitives provenant de l’organisme en direction du cortex cérébral. L’hypothalamus est le centre de régulation o des fonctions physiologiques (TA, FC, FR et amplitude, motilité du système digestif, T corporelle, diamètre des pupilles, etc.). Il régularise le SNA (système nerveux autonome) ou involontaire, sympathique et parasympathique ainsi que le système nerveux somatique ou volontaire. De plus, l’hypothalamus aide l'hypophyse à maintenir l'équilibre hydrique et assure la thermorégulation en déclenchant la vasoconstriction ou la vasodilatation. L’hypophyse est considérée comme la glande maîtresse parce qu'elle régit la production d'un grand nombre d'hormones et de nombreuses fonctions. Les hormones hypophysaires ont une action sur le fonctionnement des reins, du pancréas et des organes de reproduction. Le cervelet occupe la partie postérieure et inférieure de la cavité crânienne et représente la deuxième plus grande partie de l'encéphale. Il est formé de deux lobes, appelés hémisphères cérébelleux et d'une partie centrale appelée vermix. Il coordonne les mouvements, le maintien de la posture et l'équilibre. Page 9 sur 147 Le tronc cérébral est placé entre le cerveau et la moelle épinière. C’est à ce niveau que les nerfs crâniens émergent. Il est constitué du bulbe rachidien, de la protubérance et du mésencéphale. Il agit également sur le SNA. Le bulbe rachidien forme la partie inférieure du tronc cérébral. La plupart des fibres motrices et sensitives se croisent à ce niveau. Il contient le centre cardio-vasculaire et le centre de la respiration. D'autres centres du bulbe règlent des fonctions telles que la déglutition, la toux, le vomissement, l'éternuement et le hoquet. La protubérance (pont de Varole) est située au-dessus du bulbe rachidien et en avant du cervelet. Elle relaie les influx nerveux à l'intérieur de l'encéphale et entre les diverses parties de l'encéphale et de la moelle épinière. Les centres pneumotaxique et apneustique contribuent à la régulation de la respiration (de même que le bulbe rachidien, tel que cité précédemment). Le mésencéphale ou le cerveau moyen relaie les influx moteurs depuis le cortex cérébral jusqu'à la protubérance et à la moelle épinière, de même que les influx sensitifs depuis la moelle jusqu'au thalamus. Il coordonne les mouvements des globes oculaires en réaction à des stimuli visuels et à d'autres stimuli et il coordonne les mouvements de la tête et du tronc en réaction aux stimuli auditifs. Page 10 sur 147 Référence : Tortora, G.J.et Grabowki, S.R. (2001). Principes d’anatomie et de physiologie, ERPI : St-Laurent (Québec), p.470 Page 11 sur 147 1.2 Les méninges Les méninges sont des enveloppes qui recouvrent la moelle épinière et l'encéphale. Elles sont respectivement appelées méninges rachidiennes et crâniennes et ainsi protègent des chocs et des infections. Ce sont la dure-mère, l'arachnoïde et la pie-mère. La dure-mère est la plus superficielle des trois méninges et est composée de tissu conjonctif fibreux. Au niveau de l'encéphale, la dure-mère est accolée au crâne. Au niveau de la moelle épinière, elle est accolée au canal rachidien. L'espace épidural est situé entre l'os (crâne et vertèbres) et la dure-mère. L'espace sous-dural est situé entre la dure-mère et l'arachnoïde. L'arachnoïde est la méninge moyenne, elle est située entre la dure-mère et la pie-mère. Elle n'est pas vascularisée et est constituée de délicates fibres collagènes et de quelques fibres élastiques. L'espace sous-arachnoïdien est situé entre l'arachnoïde et la pie-mère. Il contient le liquide céphalo-rachidien. La pie-mère est la méninge la plus interne. C'est une mince couche transparente de tissu conjonctif qui adhère à la surface de la moelle épinière et de l'encéphale. Elle est composée de faisceaux entrecroisés de fibres collagènes et de quelques minces fibres élastiques. Elle contient de nombreux vaisseaux sanguins qui fournissent des nutriments et de l’oxygène. Référence : Marieb, E.N. (1999). Anatomie et physiologie humaines, 2ième Édition, ERPI, St-Laurent (Québec), p.431 Page 12 sur 147 1.3 La moelle épinière La moelle épinière s'étend depuis le bulbe rachidien, soit la partie la plus inférieure de l'encéphale, jusqu'au bord supérieur de la deuxième vertèbre lombaire où elle se termine en une bandelette fibreuse rattachée au coccyx. 2. Le système nerveux périphérique (SNP) Le système nerveux périphérique est composé de 12 paires de nerfs crâniens et de 31 paires de nerfs rachidiens qui proviennent de l'encéphale et de la moelle épinière (voir annexe A). L'élément d'entrée du SNP est composé de cellules nerveuses appelées neurones sensitifs ou afférents qui conduisent les influx nerveux depuis des récepteurs sensitifs situés en diverses parties du corps jusqu'au SNC et qui se terminent dans ce dernier. L'élément de sortie est composé de cellules nerveuses appelées neurones moteurs ou efférents qui proviennent du SNC et qui conduisent les influx nerveux jusqu'aux muscles et aux glandes. Le SNP peut être divisé en système nerveux somatique et en système nerveux autonome. Le système nerveux somatique (ou volontaire) (SNS) est composé aussi bien de neurones sensitifs qui conduisent l'information depuis des récepteurs cutanés et sensoriels spéciaux situés principalement dans la tête, la paroi corporelle et les membres jusqu'au SNC, que de neurones moteurs issus de ce dernier qui conduisent les influx nerveux au muscle squelettique seulement. Comme ces réactions motrices peuvent être maîtrisées consciemment, cette partie du SNS est volontaire. Le système nerveux autonome (SNA) (ou involontaire) est composé aussi bien de neurones sensitifs qui transmettent l'information depuis des récepteurs situés principalement dans les viscères jusqu'au SNC, que de neurones moteurs issus de ce dernier qui conduisent les influx nerveux aux muscles lisses et cardiaque, de même qu'aux glandes. Comme les réactions motrices du SNA ne sont habituellement pas maîtrisées consciemment, ce dernier est involontaire. La partie du SNA comporte le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique. Règle générale, les viscères reçoivent des instructions en provenance de ces deux systèmes qui, d'habitude, agissent à l'opposé l'une de l'autre. En effet, les processus que les neurones sympathiques favorisent comportent souvent une dépense d'énergie alors que les processus que favorisent les neurones parasympathiques restaurent et conservent l'énergie corporelle. Page 13 sur 147 ACTIONS DES SYSTÈMES SYMPATHIQUE ET PARASYMPATHIQUE SITES SYSTÈME SYMPATIQUE SYSTÈME PARASYMPATHIQUE Vaisseaux Vasoconstriction Vasodilatation Cœur Accélération Ralentissement Coronaires Dilatation Constriction Pupilles Dilatation Contraction Bronches Inhibition Contraction Estomac Dilatation Contraction Inhibition Stimulation Inhibition Stimulation Relâchement des muscles/ Contraction muscles/ relâchement Contraction sphincter sphincter Sécrétions gastriques et pancréatiques Intestin Vessie 3. Transmission de l’influx nerveux L’influx nerveux est transmis vers les aires du cortex cérébral via les voies afférentes sensitives. Il existe plusieurs récepteurs sensoriels qui sont situés sous la peau, dans les muscles, les organes et les articulations. Les différents stimuli tels la douleur, la chaleur, le toucher sont captés et transportés tel un influx nerveux vers le cortex. L’influx nerveux en provenance du cortex est transporté via plusieurs voies efférentes motrices ou des faisceaux moteurs vers le corps tout entier. Certains faisceaux (pyramidaux) émanent du cortex et empruntent la moelle épinière pour le transport de l’influx. Ces commandes motrices permettent un mouvement volontaire ou la stimulation des muscles. D’autres faisceaux (extrapyramidaux) transportent l’influx sans traverser la moelle épinière au niveau du bulbe rachidien. Ils contrôlent notamment les mouvements semi-automatiques comme la marche. Page 14 sur 147 4. Mécanismes de compensation cérébrale Une activité complexe et essentielle du cerveau est de maintenir la pression intracrânienne (PIC) constante, dans les valeurs ne s’écartant pas de la normale. Pour ce faire, il doit y avoir un équilibre dynamique constant entre les 3 composantes de la boîte crânienne, c’est-à-dire l’encéphale, la circulation sanguine cérébrale et le liquide céphalorachidien (LCR). Lorsqu’une des composantes est atteinte, l’équilibre est rompu. Conséquemment, pour préserver l’homéostasie, des mécanismes de compensation cérébrale permettront de pallier aux insultes telles l’ischémie, les tumeurs, les traumatismes. Il importe donc de bien saisir la dynamique entre ces trois composantes afin de mieux comprendre les limites des mécanismes de compensation ainsi que la physiopathologie à la base des affections les plus courantes de l’état neurologique. 4.1. L’encéphale Le tissu cérébral occupe 80% du volume dans l’encéphale. Il est composé de 2 types de cellules nerveuses dont les neurones et les cellules gliales. Neurones : Les neurones sont responsables de la transmission de l’influx nerveux. Tel que cité précédemment, l’influx voyage via les voies afférentes ou efférentes. Cellules gliales à deux classes : • Microglies: protègent le cerveau contre les micro-organismes en phagocytant les microbes et éliminant les débris des cellules mortes. • Macroglies: rôle de support du système nerveux, assurant des fonctions protectrices, structurelles et nutritives des neurones. Cellules gliales du système nerveux central : • Oligodendrocytes: produisent la gaine de myéline (essentiel à la propagation des influx) • Épendimocytes: produisent le LCR dans les ventricules et favorisent sa circulation. • Astrocytes: contact avec les capillaires sanguins et entourant la fente synaptique empêchant la dispersion des neurotransmetteurs. Apport d’énergie. Cellules gliales du système nerveux périphérique : • Cellules satellites: analogues aux astrocytes. Entourent les neurones sensoriels et autonomes. • Cellules de Schwann: assurent la myélinésation des axones. Page 15 sur 147 Il est important de noter que les cellules gliales consomment beaucoup d’énergie pour effectuer leur travail et maintenir leur intégrité. Même si l’encéphale représente 2% de la masse corporelle, il requiert 20% à 25% de la production totale en oxygène et en glucose par l’organisme pour fonctionner et produire l’ATP (adénosine). Cet important neurotransmetteur permet aux neurones de communiquer entre eux et transporter l’influx nerveux. En présence d’une ischémie, causée par une mauvaise perfusion cérébrale ou une demande accrue en oxygène, la production d’ATP est compromise. Cela provoque une cascade d’événements et une réponse inflammatoire, dont la libération excessive de glutamate. Normalement, une petite quantité de glutamate est nécessaire aux neurones pour communiquer entre eux. Une forte concentration de ce neurotransmetteur (qui est un acide aminé) surexcite les neurones. Conséquemment, une accumulation de l’ion calcique intracellulaire peut se produire tout comme l’exode du potassium hors de la cellule. Lorsque le calcium n’est pas régulé adéquatement, des enzymes protéolytiques sont produites causant la destruction de la structure même de la cellule. Page 16 sur 147 Donc, 3 processus conduisent à l’accumulation de calcium intracellulaire et ultimement, à la mort cellulaire, soit : - Production excessive de glutamate; - Transport inadéquat du sodium/potassium; - Production d’enzymes protéolytiques. Dans une telle situation, les cellules endommagées deviennent œdémateuses et les capillaires deviennent perméables (œdème vasogénique). Cela contribue à l’œdème cérébral ainsi qu’à une augmentation du volume cérébral. La compression progressive qui en résulte augmente l’ischémie et réciproquement, le manque d’oxygène augmente l’œdème cérébral. Ce cercle vicieux exige aux autres composantes de la boîte crânienne une adaptation de l’espace occupé pour pallier à la situation et contrer l’augmentation de la pression intracrânienne. Il s’agit d’un mécanisme de compensation. Figure illustrant la cascade d’événements lors de l’ischémie cérébrale : Ischémie/insulte/demande accrue en O2 ↑ Volume cérébral ↓ ATP (adénosine triphosphate) ↑ Production glutamate ↑ Ca ++ Oedème + intracellulaire et sortie du K Production d’enzymes protéolytiques Cellules en souffrance ↑ PIC Mort cellulaire Tiré et adapté de Eigsti (2006) Page 17 sur 147 4.2. La circulation sanguine cérébrale La circulation sanguine du cerveau représente la deuxième composante de la boîte crânienne. Elle est particulière, car elle s’effectue contre les forces de la gravité; les artères alimentent le cerveau à partir d’un niveau inférieur et les veines le drainent à partir d’un niveau supérieur. Le sang artériel est acheminé au cerveau par deux artères carotides internes et deux artères vertébrales, ainsi que leurs nombreuses ramifications. Les artères carotides internes sont des branches de l'artère carotide primitive; elles assurent une grande part de l'irrigation de la région antérieure du cerveau. Les artères vertébrales émergent des artères sous-clavières. Elles cheminent de chaque côté des vertèbres cervicales et pénètrent dans le crâne par le trou occipital. Les deux artères vertébrales se rejoignent au niveau du tronc cérébral pour former le tronc basilaire. Elles irriguent la majeure partie de la région postérieure du cerveau. Le tronc basilaire se divise ensuite pour former les deux artères cérébrales postérieures. À la base du cerveau, autour de l'hypophyse et entre les chaînes des artères vertébrales et des artères carotides internes, se trouve un anneau d'artères. Il s'agit de l'hexagone artériel de Willis, formé des artères carotides internes, des artères cérébrales antérieures et moyennes, ainsi que des artères communicantes antérieures et postérieures. Le flux sanguin provenant de l'hexagone artériel de Willis influence directement la circulation cérébrale antérieure et postérieure, et les artères qui le composent peuvent devenir des voies de circulation de remplacement si une des artères principales s'obstrue. Le cas échéant, les neurones situés en aval de l'occlusion ne sont plus irrigués et meurent rapidement, ce qui peut provoquer un accident vasculaire cérébral (AVC) aussi appelé infarctus cérébral. Les conséquences dépendent des artères atteintes et de la région irriguée. Le tissu cérébral exige un apport sanguin constant pour s’alimenter en oxygène et en éléments nutritifs essentiels, par exemple le glucose. Pour assurer le fonctionnement optimal du tissu cérébral, le débit sanguin cérébral doit être 15% du débit cardiaque. Page 18 sur 147 L’autorégulation cérébrale est la propriété des vaisseaux sanguins du cerveau à maintenir un flux artériel constant, en dépit des variations de la PA systémique. Cela permet la nutrition continuelle des cellules nerveuses en oxygène et en glucose, lequel ne peut être emmagasiné pour la production de l’énergie. Les artérioles cérébrales ont la capacité de changer de diamètre, soit par la vasodilatation ou la vasoconstriction. - Si ↑ PA systémique est détectée, le diamètre des artérioles cérébrales ↓ - Si ↓ de la PA systémique est détectée, le diamètre des artérioles cérébrales ↑ Le flux sanguin cérébral dépend donc de la PA. Cependant, on ne peut établir le niveau de perfusion d’un organe de façon efficace, seulement à partir de la systolique. Même si la systolique est normale alors que la diastolique est anormale, on sait que le débit à un organe est diminué tout comme l’oxygénation. C’est pourquoi, on tient compte de la pression artérielle moyenne (PAM) pour mieux saisir le mécanisme de l’autorégulation et de la perfusion optimale des organes vitaux. De plus, d’un point de vue statistique, il a été démontré via la recherche que la PAM, mesurée chez une variété importante de patients, demeure un paramètre physiologique plus stable. L’autorégulation fonctionne de manière optimale lorsque la pression artérielle moyenne (PAM) reste dans les limites de la normale, soit : Page 19 sur 147 - PAM optimale entre 60 - 130 mm Hg - Autorégulation inefficace si : PAM < 60 mm Hg PAM > 130 mm Hg La PAM se calcule ainsi: - PA diastolique + 1/3 de la PA différentielle La pression artérielle différentielle est la pression systolique – la pression diastolique Donc, PAM = PA diastolique + (systole - diastole) 3 - Exemple clinique : PAM = 60 + (120 – 60) = 60 + 60 = 60 + 20 = 80 3 3 Page 20 sur 147 Le drainage veineux du cerveau n'est pas relié à la circulation artérielle. Les veines du cerveau se rendent à la surface du cerveau où elles rejoignent de plus grosses veines. Ces dernières traversent l'espace sous-arachnoïdien et se déversent dans les volumineux sinus de la dure-mère. Les sinus se vident dans la veine jugulaire interne en direction de la circulation centrale. Les veines du cerveau, contrairement aux autres veines, ne sont pas dotées de valvules pour empêcher le flux rétrograde. Dans une situation d’insulte telle que la présence d’une tumeur cérébrale, plus son volume augmente, plus le drainage veineux sera accru pour compenser la réduction d’espace dans la boîte crânienne. Cependant, ce mécanisme de compensation a ses limites et des signes d’hypertension intracrânienne peuvent apparaître. Le système nerveux central est inaccessible à un grand nombre de substances qui circulent dans le sang (colorants, médicaments, antibiotiques), grâce à un mécanisme de protection naturel appelé barrière hémato-encéphalique. Les membranes capillaires des plexus choroïdes filtrent les substances qui pénètrent dans le liquide céphalo-rachidien ; la diffusion des grosses molécules en est réduite. La barrière hémato-encéphalique influence le traitement des affections du système nerveux central, notamment le choix des médicaments. Page 21 sur 147 Tiré de Laterreur (p. 81, document initial) Page 22 sur 147 Tiré de l’Internet Page 23 sur 147 4.3. Le liquide céphalo-rachidien (LCR) Le LCR est constamment sécrété ou produit par les plexus choroïdes des ventricules et réabsorbé par les villosités arachnoïdiennes (granulations de Pacchioni). La formation et la réabsorption du LCR s'effectuent au rythme de 20 ml/heure; le LCR en circulation est en moyenne de 150 ml. Le LCR est un liquide clair, incolore, ayant la consistance de l'eau et circulant dans l'espace sousarachnoïdien, les ventricules de l'encéphale et le canal de l'épendyme. Le LCR a trois fonctions principales : 1. La protection mécanique. Le LCR protège le tissu délicat de l'encéphale et de la moelle épinière contre les chocs. 2. La circulation. Le LCR constitue un milieu au niveau duquel s'effectuent les échanges de substances nutritives et des déchets entre le sang et le tissu nerveux. 3. La protection chimique. Tout changement de la composition ionique du LCR dans l'encéphale pourrait perturber grandement la production des potentiels des neurones. + + + + Il est constitué de glucose, de protéines, d'acide lactique, d'urée, de cations (Na , K , Ca , Mg ) et - - d'anions (Cl , HCO3 ). Il renferme également quelques lymphocytes. Page 24 sur 147 Les ventricules cérébraux Les ventricules cérébraux forment un système continu de cavités intracérébrales : 2 ventricules latéraux: chaque hémisphère cérébral comprend une cavité appelée ventricule latéral. Des prolongements sont appelés cornes (antérieures, postérieures, latérales). Une cloison verticale sépare les 2 ventricules latéraux soit le septum lucidum. Chaque ventricule e communique avec le 3 ventricule par un petit orifice appelé le trou de Monro ou foramen interventriculaire. e 3 ventricule: cavité logée dans le diencéphale. Il est traversé par une commissure grise e (commissure interthalamique) et communique avec le 4 ventricule par l'aqueduc de Sylvius. e 4 ventricule: cavité pyramidale située dans le cerveau postérieur juste en-dessous du cervelet. Ses parois latérales sont percées par 2 orifices, les trous de Luscha et son toit, d'un seul orifice, le trou de Magendie. Page 25 sur 147 Tiré de Marieb (1999), p. 432 Page 26 sur 147 Tiré de Marieb (1999) Page 27 sur 147 4.4. La compliance cérébrale C’est la capacité du cerveau, lors d’un processus expansif, à compenser temporairement l’augmentation de volume et de pression par des mécanismes d’adaptation. La compliance cérébrale fait référence aux mécanismes de compensation cérébrale suivants : 1. Diminution de production de LCR, secondaire à une diminution du volume sanguin cérébral 2. Augmentation de l’évacuation du LCR, de l’encéphale dans l’espace sous-arachnoïdien 3. Augmentation de la réabsorption du LCR dans les volumineux sinus de la dure-mère et au niveau des villosités arachnoïdes 4. Vasoconstriction artérielle consécutive à une diminution du volume sanguin cérébral 5. Hyperventilation spontanée afin de provoquer une vasoconstriction des vaisseaux cérébraux et exercer un contrôle sur le volume sanguin cérébral 6. Déplacement des structures cérébrales et engagement (herniation) La pression intracrânienne (PIC) La PIC est la pression exercée à l'intérieur de l’encéphale par les 3 composantes suivantes : le tissu cérébral, le volume sanguin et le liquide céphalo-rachidien. Elle doit être en équilibre dynamique constant et se maintenir dans les limites de la normale, soit : PIC normale 0 à 15 mmHg Si l'une des composantes de la boîte crânienne (encéphale, circulation sanguine, LCR) augmente de volume, une diminution dans le volume de l'une ou des deux autres composantes peut apparaître pour maintenir la PIC normale. Cela s'appelle la compensation. CERVEAU 80% CERVEAU Hématome 10% 80% (140ml) LCR SANG LCR SANG 10% (150ml) 10% (150ml) 5% 5% Page 28 sur 147 Page 29 sur 147 L'hypertension intracrânienne (HTIC) Lorsque les mécanismes compensatoires sont épuisés, la pression intracrânienne augmente. L'HTIC est donc une augmentation soutenue de la PIC : > 15 mm Hg La notion de compliance cérébrale est mise en évidence par la courbe de Langfit qui démontre aussi les limites à ne pas dépasser. COURBE DE LANGFIT Du point « A » au point « B », le cerveau s’adapte assez bien à une augmentation de volume : la compliance est élevée, la PIC demeure dans les limites normales. De « B » à « C », la PIC s’élève malgré un faible ajout de volume : la compliance diminue. De « C » à « D », on remarque que toute addition de volume provoque une augmentation exponentielle de la PIC. A–B: adaptation B–C: ↑ PIC la compliance ↓ C–D: perte complète la compliance ↑ dramatique de la PIC Déplacement du tissu cérébral Page 30 sur 147 L’HTIC entraîne une diminution de la circulation sanguine pouvant provoquer l’ischémie cérébrale et des dommages neurologiques. L'HTIC non contrôlée peut conduire à l'engagement cérébral (aussi appelé herniation) et à la mort. L'engagement cérébral est le déplacement des structures cérébrales vers une zone de moindre résistance (latéralement, vers le bas, vers le haut), cela affecte directement les fonctions vitales. Référence :Linda D. Urden, Kathleen M.Stacy, Mary E. Lough, Critical Care Nursing 4th Édition p.712, 2002 Transport: • À moins d’une ordonnance médicale spécifique pour le transport, laisser le système de drainage ventriculaire externe en fonction, tel que prescrit. Mobilisation (lever au fauteuil ou transfert de lit) : • Interrompre le drainage ventriculaire externe avant de mobiliser le patient. Positionner le robinet o principal à 45 pour fermer le système dans toutes les directions. Recommencer toutes les étapes Page 31 sur 147 de la mise à niveau après la mobilisation. Remettre le système en drainage le plus rapidement possible, tel que prescrit par le médecin. • Lors de l’interruption du drainage TOUJOURS ÉVALUER L’ÉTAT NEUROLOGIQUE DU PATIENT. Surtout si la DVE draine +++. Une simple modification de pression intracrânienne peut créer des changements dans l’état de conscience. • Considérer que c’est du cas par cas. • Si un patient saigne beaucoup dans la tête, le temps de clampage de la DVE doit être très court. Mobilisation dans le lit : • Généralement, nous ne clampons pas la DVE. Par conséquent, nous devons ajuster le niveau lorsque la tête de lit est à plat. • Toujours du cas par cas! Page 32 sur 147 La pression de perfusion cérébrale (PPC) La PPC est la pression requise pour perfuser les cellules cérébrales. Elle représente le gradient de pression sanguine nécessaire pour maintenir le débit optimal, permettant ainsi une estimation de la compétence de la circulation cérébrale. Valeur normale de la PPC : 70 à 100mm Hg La PPC se calcule comme étant la différence entre la PAM et la PIC : PPC = PAM - PIC Une PPC > à 100 mm Hg indique une hyper perfusion, c’est-à-dire un débit sanguin cérébral accru causé par la perte des mécanismes de compensation. Conséquemment, il y a un risque d’hémorragie cérébrale ou d’œdème cérébral. À l’inverse, une PPC < à 70 mm Hg indique une hypo perfusion et lorsque la valeur se situe < 40mm Hg elle cause une ischémie cérébrale irréversible. 1) Exemple clinique où on doit agir sur la PAM lorsqu’elle est à la limite inférieure: PPC = PAM – PIC = 60 mm Hg – 10 mm Hg = 50 mm Hg → ischémie Pour augmenter la PPC à une valeur normale, une augmentation des volumes intraveineux ou l’administration de vasopresseurs est requis. 2) Exemple clinique où on doit agir sur la PAM lorsqu’elle est supérieure aux valeurs normales : PPC = PAM – PIC = 140 mm Hg – 10 mm Hg = 130 mm Hg → œdème cérébral ou risque de saignement Pour maintenir une PPC dans les limites de la normale, nous devons diminuer la PAM. Entre autre, en donnant certains hypotenseurs. Page 33 sur 147 3) Exemple clinique avancé Autre situation clinique plus complexe où on doit agir sur la PAM dont la valeur est inférieure à la normalité, dans le contexte d’un choc neurocardiogénique chez un patient connu hypertendu : PPC = PAM – PIC = 50 mm Hg – 10 mm Hg = 40 mm Hg → ischémie Pour améliorer la PPC, il est nécessaire d’augmenter la PAM en utilisant les vasopresseurs tel que cité précédemment et une médication qui agit sur la contractilité du cœur. 4) Exemple clinique où on doit agir sur la PIC lorsque sa valeur est supérieure à la norme : PPC = PAM – PIC = 70 mm Hg – 22 mm Hg = 48 mm Hg → ischémie Pour diminuer la PIC, il est nécessaire de diminuer la hauteur du système de drainage de la DVE (dérivation ventriculaire externe), de 10 cm à 5 cm au niveau du conduit auditif externe (trou de Monroe), afin de favoriser le drainage. Page 34 sur 147 ÉVALUATION DES SIGNES NEUROLOGIQUES LES « TOP » 5 DE L’ÉVALUATION NEUROLOGIQUE 1. L’état de conscience 2. L’évaluation des pupilles 3. La fonction motrice 4. Les signes vitaux 5. Les vomissements - céphalées 1. L’état de conscience er 1 signe et le plus important facteur qui indique l’état neurologique du patient Chez le patient conscient, état de conscience = 1 signe de détérioration Évaluation de l’état de conscience : er O : Observer sans stimulation P: Parler doucement et augmenter l’intensité de la voix pour provoquer l’éveil T: Toucher doucement et augmenter l’intensité au besoin S: Stimuler si aucune réaction significative, appliquer un stimulus douloureux Orientation dans les 3 sphères : TEMPS : Connaît-il le jour/mois/année ?? ESPACE : Sait-il où il est ?? PERSONNE : Reconnaît-il des personnes significatives?? Répond-il à l’appel de son nom ?? Page 35 sur 147 Quelques définitions : Alerte : En état d’éveil, répond immédiatement aux ordres simples. Léthargique : Réponse aux ordres simples peut être lente ou incomplète. À besoin de stimulation, mais capable d’obéir aux ordres simples. Stuporeux : Très somnolent, diminution de l’état de conscience. N’obéit pas aux ordres simples. Mouvements spontanés peuvent être notés. Comateux : Non éveillable. Pas de mouvement, pas de tonus musculaire. Pas de réponse aux stimuli douloureux. Flexion anormale ou extension anormale peuvent être présentes. Page 36 sur 147 NIVEAUX DE CONSCIENCE ÉVEILLÉ CONFUS Durée d’attention diminuée Alerte Devient facilement ÉTAT DE Répond désorienté : passe de CONSCIENCE immédiatement à l’état de somnolence l’approche le jour à l’agitation la nuit Désorienté par rapport ORIENTATION Orienté dans le à une ou plusieurs temps, l’espace, Temporosphères : temps, personne spatiale espace, personnes Répond aux questions Comprend les mots écrits et Répond adéquatement RÉPONSE parlés aux réponses Capable Troubles de mémoire VERBALE d’exprimer ses fréquents idées verbalement et par écrit RÉPONSE MOTRICE Mouvement tête et corps dans votre direction Difficulté à répondre aux ordres simples Répond aux ordres simples RÉPONSE AU STIMULI AUTRES Répond bien aux stimuli Répond plus ou moins bien aux stimuli (perception peut être altérée) Peut être présent : Hallucination Agitation Irritabilité Confusion nocturne LÉTHARGIQUE SEMI COMATEUX COMATEUX Très somnolent Non éveillable Non éveillable Non éveillable Pas de réponse Pas de réponse Pas de réponse Pas de réponse En général ne répond pas sauf a des stimuli répétés et rigoureux Pas de réponse Pas de réponse Pas de réponse OBNUBILÉ STUPOREUX Somnolent mais facilement éveillable avec stimulation Orienté dans le temps, l’espace et les personnes PROFOND Somnolent Apathique Éveillable avec stimuli Orienté dans le temps, l’espace et les personnes Répond lentement aux questions Processus mental lent Répond lentement aux ordres simples avec stimulation Répond lentement aux stimuli Répond aux questions avec un mot ou 2 Sons incompréhensibles Répond adéquatement aux ordres simples lorsque stimulé Pas de réponse sauf après stimulation répétée et rigoureuse Peut ouvrir les yeux, impossibilité de maintenir réponse Pas de mouvement spontané Pas de mouvement Pas de mouvement pas de tonus musculaire Répond aux stimuli Répond adéquatement mais lentement aux stimuli douloureux Stimulus douloureux peut provoquer un mouvement de retrait, ouverture des yeux grimaces, peut gémir Pas de réponse aux stimuli douloureux ou léger mouvement Pas de réponse aux stimuli douloureux Réflexe cornéen, pupillaire et pharyngé sont présents et intacts Reflexe cornéen pupillaire et pharyngé peuvent ou non être présents Décérébration et décortication peuvent être présents Aucun réflexe n’est présent Décérébration et décortication peuvent être présents Page 37 sur 147 Échelle de Glasgow Permet de suivre l’évolution de l’état de conscience du patient et de déterminer la durée et la profondeur du coma. Pointage le plus bas est 3 et le plus élevé est 15. Aucun pointage ne doit être donné à peu près. C’est toujours la meilleure réponse possible qui doit être maintenue; Il n’y a aucune place à l’interprétation. POINTAGE : 15 . . . . . . . . . . . . . . .Alerte et orienté 8 . . . . . . . . . . . . . . .COMA 9 . . . . . . . . . . . . . . .Sortie du COMA Entre 7 et 8 . . . . . . . .Indication d’intubation 4 . . . . . . . . . . . . . . .Mauvais pronostic 3 . . . . . . . . . . . . . . .COMA profond INDICATEURS DE RÉACTIVITÉ OUVERTURE DES YEUX MEILLEURE RÉPONSE MOTRICE MEILLEURE RÉPONSE VERBALE RÉSULTATS Ouvre les yeux spontanément Ouvre les yeux sur ordre verbal Ouvre les yeux à la douleur Pas de réponse Obéit à un ordre verbal Localise la douleur, s’en éloigne ou s’en défend Flexion ou retrait à la douleur sans la localiser Flexion anormale (décortication) Extension anormale (décérébration) Pas de réponse Orienté et parle Désorienté et parle Paroles inappropriées (phrase incomplète, mots au hasard ou répétition d’un mot) Sons incompréhensibles (murmure, plainte, pleurs, syllabes, essai d’articuler sans succès) Pas de réponse TOTAL 4 3 2 1 6 5 4 3 2 1 5 4 3 2 1 /15 Page 38 sur 147 2. L’évaluation des pupilles Grandeur 2 - - 3 4 5 6 7 8 9 Il existe une échelle en millimètre (inclure échelle) Normalement les deux pupilles sont égales La normale est entre 2 et 6 mm avec une moyenne d’environ 3.5 mm Que ce soit en raison d’un traumatisme ou d’une autre cause, les pupilles sont le reflet de l’état cérébral. Certains troubles neurologiques, certains comas et certains médicaments provoquent le phénomène de mydriase (dilatation pupillaire) ou de Myosis (constriction pupillaire). Le nerf optique transmet au cerveau les informations reçues par l’œil. Les 2 nerfs optiques se croisent. L’hémisphère droit du cerveau traite donc les informations de l’œil gauche et vice-versa. Le chiasma optique est la partie du cerveau où les 2 nerfs optiques se croisent, c’est le lieu du rassemblement des informations visuelles. Page 39 sur 147 TABLEAU : LES TERMES DESCRIPTIFS GRANDEUR CAUSES Pointe d’épingle Petite Consommation de drogues (les opiacés) ou une hémorragie pontique Présente chez une personne normale dans une pièce éclairée. Goutte ophtalmique, hémorragie pontique, syndrome de Claude Bernard-Horner, lésions bilatérales du diencéphale et coma métabolique. Moyenne Large Normale Si elles sont aussi non-réactives : Dommage du mésencéphale. Se produit dans une pièce non éclairée, peut-être reliée aux amphétamines ou agents mydriatiques ou aux blessures à l’orbite. Anormal : L’iris est non ou peu visible. Des pupilles bilatérales fixes et dilatées sont reliées à une anoxie-ischémie ou la mort. Dilatée Page 40 sur 147 Forme et symétrie - Normalement, les pupilles sont rondes - La forme est évaluée en regardant la forme du contour des pupilles - Une pupille est dite anormale lorsqu’elle est de forme ovoïde - Une pupille ovoïde est le signe d’un engagement cérébral précoce et de compression du nerf oculomoteur - La forme ovoïde de la pupille se trouve du même côté que la lésion. - Si non-traitement de l’engagement, la pupille continuera à se dilater et à devenir non réactive à la lumière - Si l’engagement est résorbé, la pupille reprendra sa forme normale Les principales formes anormales des pupilles sont présentées dans le tableau suivant. : TABLEAU : LES FORMES DES PUPILLES ET LEUR SIGNIFICATION FORMES CAUSES Reliée à une iridectomie : chirurgie des cataractes : une excision d’une partie de l’iris. La réaction à la lumière est pauvre. Traumatisme à l’orbite Présent lors du signe d’Argyll Robertson. Page 41 sur 147 Réaction à la lumière - Il s’agit d’observer un œil à la fois - Écarter la paupière et diriger rapidement le faisceau lumineux de la joue vers la pupille - Elle est décrite par les termes : vive, lente et fixe + et – - Le réflexe photomoteur, c’est lorsque la lumière est diffusée dans un œil, la pupille devrait se contracter immédiatement. Le retrait de la lumière devrait produire immédiatement une réponse de la pupille. - Le réflexe consensuel, c’est lorsqu’il y a introduction de la lumière dans une pupille, cela produit simultanément une constriction de l’autre pupille. Lorsque la lumière est retirée, cette pupille se dilate aussi. Page 42 sur 147 TABLEAU 2.5 : LES RÉPONSES ANORMALES DES PUPILLES RÉPONSES Compression du nerf oculomoteur CARACTÉRISTIQUES CAUSES Une compression du nerf Une pupille est plus dilatée que oculomoteur par un hématome, l’autre et ne réagit pas à la lumière. une tumeur ou un œdème L’autre pupille est normale. cérébral sur le même côté que la pupille dilatée. Dommage bilatéral au diencéphale Syndrome de Horner Les pupilles sont petites, égales et réactives à la lumière. Une blessure au thalamus et à l’hypothalamus. Possibilité d’un coma métabolique; acidocétose diabétique et débalancement métabolique. Les pupilles réagissent à la lumière. Une pupille est plus petite que l’autre. La paupière du même côté que la petite pupille présente une ptose. Une diminution de la lubrification de cet œil apparaît. Un dommage à l’hypothalamus, une lésion du bulbe ou de la colonne cervicale ou une occlusion de l’artère carotide. Les deux pupilles sont de dimension moyenne et ne réagissent pas à la lumière. Elles sont déviées vers le nez. Aucune innervation sympathique ou parasympathique, souvent suite à un infarctus cérébral ou à un engagement. Les pupilles sont petites ou en pointes d’épingle et non réactives. Hémorragie au niveau de la protubérance, une overdose de drogues (opiacés). Le pronostic est grave. Une diminution de l’état de conscience et une respiration anormale apparaissent. Les deux pupilles sont dilatées et non réactives. Elles sont fixes. Anoxie sévère, ischémie et mort cérébrale. Éliminer une réaction à l’atropine, car cela cause une dilatation des pupilles. Dommage au mésencéphale Dommage à la protubérance Pupilles dilatées et non réactives Page 43 sur 147 3. La fonction motrice Lors de l’évaluation de la force motrice, il faut considérer : Le tonus musculaire; La force musculaire; La présence de mouvements involontaires; L’équilibre, la démarche et la coordination. Il importe d’évaluer la capacité à répondre aux ordres simples Il est PRIMORDIAL de toujours comparer un côté à son opposé (symétrie) Chez le patient conscient…. Vérifier la symétrie et la force des muscles faciaux en demandant au client de sourire et de froncer les sourcils. Demander au client de bouger ses bras et ses jambes : vérifier la symétrie du mouvement et la présence de parésie ou de paralysie unilatérale. Pour les membres supérieurs Évaluer le tonus musculaire en faisant une flexion et une extension passives de chaque bras. Il devrait y avoir une légère résistance. Évaluer la force musculaire en demandant au client d’essayer d’étendre son bras pendant que vous le maintenez en flexion et demander au client de tenter de fléchir son bras pendant que vous le maintenez en extension. Évaluer la force de préhension en lui demandant de serrer vos deux premiers doigts. Demander au client de fermer les yeux et d’étendre ses deux bras vers l’avant, à la hauteur des épaules, les paumes vers le haut en maintenant la position 15 à 20 secondes. S’il y a faiblesse, il y aura chute et pronation du membre faible. Pour les membres inférieurs Demander au client de faire une dorsiflexion du pied et de pointer ses orteils contre vos mains. Mesurer la force des jambes en plaçant une main sur la cuisse du client et lui demander de la lever pendant que vous poussez dessus. Demander au client de lever sa jambe sans plier le genou aussi haut qu’il peut. Page 44 sur 147 Chez le patient inconscient… Appliquer un stimuli douloureux et noter si le client retire la partie stimulée. Évaluer la présence de paralysie des membres supérieurs en élevant les deux bras et en les relâchant simultanément. S’il y a descente plus rapide d’un des deux bras, cela indique une paralysie ou une parésie de ce membre. Pour évaluer la fonction motrice des membres inférieurs, plier les jambes du client pour mettre les talons sur le lit. Quand il y a relâchement, le membre normal tiendra cette position quelques secondes et retournera graduellement à sa position antérieure. Le membre faible ou paralysé s’affaissera dans une position d’extension avec une rotation externe de la jambe. Pour évaluer les muscles faciaux, appliquer un stimuli douloureux et noter la réaction musculaire de la figure pour vérifier s’il y a réponse bilatérale quand le client grimace ou bouge. Si un côté de la figure ne réagit pas, une paralysie faciale est présente. Rechercher et noter toutes les postures anormales telles qu’extension anormale (décérébration) et flexion anormale (décortication) ce qui indique une blessure sévère au cerveau (voir annexe B). Noter également la flaccidité, la perte de tonus musculaire, les contractures, la spasticité… 4. Les signes vitaux L’évaluation des signes vitaux est primordiale dans l’évaluation neurologique. Elle permet de dépister rapidement les signes d’une augmentation de la pression intracrânienne. Respiration Des changements du rythme respiratoire tels que Cheyne-Stokes, hyperventilation et période d’apnée peuvent signifier des lésions ou dommages au cerveau ou une augmentation de la pression intracrânienne (PIC). Lors d’une augmentation de la PIC, la fréquence respiratoire peut initialement être lente, mais à mesure que la PIC augmente, celle-ci devient plus rapide et la respiration devient presque toujours plus bruyante (ronflement bruyant et rapide). Page 45 sur 147 Pattern respiratoire : absent si intubé Cheyne-stokes = lésion : Respiration rythmique croissante et décroissante suivie période d’apnée 20 à 40 sec; Hémisphères; Mésencéphale; Protubérance; Cervelet. Hyperventilation centrale neurogénique : Respiration rapide, régulière profonde; Protubérance; Mésencéphale. Apneustique Respiration profonde pause 2-3 sec insp. et exp. Protubérance Respiration de biot (kussmaul) Irrégularité ampl. et fréqu. Tronc cérébral incomplet Bulbe rachidien Pression artérielle Hypotension : Surveiller si elle apparaît avec une tachycardie. L’hypotension et la tachycardie sont rarement dues à des dommages cérébraux sauf lors d’une détérioration létale (phase terminale). Surveiller si elle apparaît avec une bradycardie. Ces signes indiquent un traumatisme possible à la colonne cervicale ou une lésion au tronc cérébral, ce qui bloque l’influx nerveux sympathique. Hypertension Lors d’une atteinte neurologique, l’élévation brusque la pression artérielle est associée à de l’hypertension intracrânienne. Page 46 sur 147 Pulsation Tachycardie : Rarement d’origine neurologique sauf lors d’une atteinte du tronc cérébral ou d’une lésion de l’hypothalamus. Elle devrait être accompagnée d’une détérioration neurologique sinon il faut considérer la possibilité d’un choc hypovolémique ou autre. Bradycardie : Vérifier avant tout si le client présente ce type d’arythmie ou s’il prend une médication qui ralentit la fréquence cardiaque. Elle est associée à l’augmentation brusque de la PIC., Si la bradycardie est accompagnée d’hypotension, un choc spinal est à éliminer. Température Hypothermie : Surveiller dans les conditions de choc spinal ou de lésions hypothalamiques. Lors d’un choc spinal (atteinte à la moelle) le système nerveux ne peut commander la vasodilatation et la vasoconstriction des vaisseaux. Hyperthermie : Surveiller dans les conditions d’infections du système nerveux ou autre infection. Dans les conditions telles que l’hémorragie sous-arachnoïdienne et les lésions hypothalamiques, l’hyperthermie est légère et moins sévère que dans une infection. Page 47 sur 147 5. Les vomissements – Céphalées Les vomissements peuvent être causés par une augmentation de la PIC, sur le bulbe rachidien, et plus spécifiquement, dans le centre du vomissement. Les vomissements peuvent ou non être associés avec la nausée. Lorsqu’ils se présentent sans nausée, celle-ci est susceptible de se produire en jet. Les vomissements en jet sont un signe tardif de l’augmentation de la PIC. Bien que la céphalée ne soit pas toujours présente lorsque la PIC augmente, certains patients peuvent se plaindre d’une légère ou vague céphalée. Si le patient est connu pour avoir une pathologie intracrânienne (hématome, œdème cérébral, anévrisme, malformation artérioveineuse), une céphalée plus intense pourrait signifier une augmentation de l’étendue de la lésion, une hémorragie cérébrale, de l’œdème du tissu cérébral. Page 48 sur 147 HYPERTENSION INTRACRÂNIENNE (HTIC) 1. Manifestations cliniques Les signes et symptômes dépendent du compartiment affecté, de la localisation de la lésion et du degré de compliance intracrânienne. Manifestation cliniques précoces de l’HTIC 1) Détérioration de l’état de conscience 2) Vomissements Confusion, agitation, léthargie, désorientation Causes Diminution de l’apport en O2 au cortex Compression du tronc (formation réticulée) Souvent au réveil à cause de la stase veineuse et sans nausée. Pression sur les centres du vomissement (irritation des centres pneumogastriques) Souvent matinale Diminution du LCR (coussin du cerveau) entraînant une dilatation des vaisseaux (parties sensibles du cerveau). Une augmentation du C02 cause aussi une vasodilatation. 3) Céphalée Exacerbée par la toux et les changements de position. 4) Changements pupillaires Dilatation progressive, Pression sur le nerf oculomoteur (le 3 changement de forme (ovoïde) et crânien est écrasé) Insister sur : réaction plus lente à la lumière ième nerf Souvent ipsilatéral à la lésion Pression hémisphérique sur les structures visuelles. 5) Vision perturbée Baisse de l’acuité Vision embrouillée 6) Diminution de la fonction motrice Hémiparésie Controlatérale De la diplopie peut aussi survenir et est causée par une paralysie ou une parésie d’un ou plusieurs muscles oculaires Pression sur le faisceau pyramidal Page 49 sur 147 SIGNES TARDIFS DE L’HTIC 1. Augmentation des céphalées. 2. Diminution plus marquée de l’état de conscience : le patient devient stuporeux puis comateux et enfin sans réponse aux stimuli douloureux. 3. Dilatation et fixité des pupilles : tout d’abord fixité ipsilatérale puis fixité bilatérale. 4. Détérioration marquée de la fonction motrice : hémiplégie, décortication et décérébration, causées par l’augmentation de la pression sur le tronc (d’abord ipsilatérale puis bilatérale). 5. Triade de Cushing spécifique au syndrome d’engagement. a) HTA en réaction à l’augmentation de la PIC (phase de compensation), puis chute de TA décompensation. b) Bradycardie (pouls bondissant) phase de compensation causée par la tentative du cœur de pomper le sang vers les artères cérébrales comprimées et atteinte du bulbe. c) Altérations respiratoires le contrôle respiratoire se fait à plusieurs niveaux du cerveau, donc chaque type de respiration correspond à une atteinte différente, ex : Cheynes Stoke = compression hémisphérique, pauses respiratoires = lésions du tronc, … 6. Hypothermie causée par une dysfonction hypothalamique. 7. Perte des réflexes tronculaires (cornéen, oculocéphalique et oculovestibulaire) causée par la pression exercée sur le tronc, l’ischémie ou une diminution du flot local. Page 50 sur 147 2. Facteurs augmentant l’HTIC 1) Hypercapnie (PC02 > 45mmHg) 2) 3) - vasodilatation cérébrale - débit cérébral - volume cérébral - PIC - Effet moindre que PC02 - Vasodilatation cérébrale Hypoxémie (Pa02 < 50mmHg) Procédures respiratoires a) Succions : b) PEEP : - Pa02 et PC02 - pressions intra-thoraciques - TA - pression veineuse cérébrale - PIC c) Ventilation asynchrome (ex : Ambu) cause mêmes problèmes que PEEP 4) Médicaments vasodilatants (agents anesthésiques, médication antihypertensive et antihistaminiques) - débit cérébral - PIC 5) Positions corporelles a) Trendelenbourg diminution du retour veineux cérébral b) Position ventrale augmentation de pression intra-abdominale et intra-thoracique et gêne du retour veineux c) Flexion genoux sur hanches : augmentation de pression intra-abdominale d) Flexion exagérée de la tête : compression des jugulaires, diminution du retour veineux 6) Exercices isométriques Contractions musculaires sans mouvements (spasmes, frissons) TA, PIC 7) Valsalva (éternuer, forcer) : 8) Toux : idem Augmentation de pression intra-abdominale et intra-thoracique Page 51 sur 147 9) Augmentation du métabolisme (ex. : température augmentée, convulsions, éveil, hyperglycémie, hyponatrémie) : - métabolisme cérébral - débit cérébral - volume cérébral PIC 10) Regroupement des activités de soins (ex. : bain, succion, changement de positions et intubation) 11) Autres : − Hydrocéphalie − Méningite − Etc. 3. Modalités de traitement de l’HTIC Support respiratoire : Maintenir airway et oxygénation adéquate; normoventilation Hyperventilation transitoire si PIC Diurétiques osmotiques (Mannitol). Solution hypertonique qui appelle l’eau Corticostéroïdes (Décadron) utilisés surtout quand tumeurs et œdème Contrôle de la TA (re : médicaments) Sédation (hyperactivité qui augmente la PIC), coma barbiturique Contrôle de la température (éviter frissons qui augmentent la PIC) Contrôle des convulsions (Dilantin) Hypervolémie Contrôle de la douleur Multimonitorage : PIC (par le biais de la dérivation ventriculaire externe (DVE) ou du Camino) (voir annexe C), SvjO2, doppler transcrânien Chirurgies Page 52 sur 147 4. Interventions infirmières Évaluation neurologique et surveillance Assurer l'oxygénation : Maintenir les voies respiratoires dégagées. Procéder à des gaz artériels pour garder O2 et CO2 dans les limites normales. Aspirer les sécrétions seulement si nécessaire et se limiter à 10 secondes chaque fois. Hyperventiler avec ressuscitateur (Ambu) à 100% avant et après succion. L'hypoxémie peut davantage contribuer à l'ischémie cérébrale. L'hypercapnée cause la vasodilatation des vaisseaux cérébraux, augmentant le volume sanguin cérébral, donc augmentant la PIC. Assurer une position adéquate : Élever la tête de lit de 15-30 ou comme prescrit. Maintenir un bon alignement de la tête et du cou en employant un petit oreiller, une serviette roulée ou un sac de sable. Éviter une flexion excessive des hanches. Ces 3 interventions favorisent le retour veineux. Éviter les manoeuvres de Valsalva et les exercices isométriques : Éviter de faire forcer le patient et lui apprendre à expirer lors des déplacements au lit. Prévenir la constipation ou l'effort de défécation. Éviter les appuie-pieds de façon constante. Les manoeuvres de Valsalva et les contractions musculaires augmentent la PIC dû à l'augmentation des pressions intra-thoraciques et intra-abdominales qui diminuent le retour veineux cérébral. Limiter les stimuli nuisibles : Durant l'évaluation neurologique, n'utiliser que certains stimuli requis pour susciter une réponse. Procéder à l'évaluation neurologique à des intervalles spécifiques et au besoin, i.e. si changements. Limiter les interventions douloureuses si possible (prélever les échantillons sanguins par la canule artérielle ou ligne veineuse centrale) Page 53 sur 147 Éviter les tractions des tubes tels que tube endotrachéal, sonde urinaire. Éviter de toucher si non nécessaire. Éviter de réveiller le patient durant la période REM (Rapid eye movement) du sommeil. Éviter les stimuli auditifs non nécessaires : Limiter le bruit dans l'environnement. Parler doucement au patient avant de le toucher. Enseigner à la famille de parler doucement et d'apporter des enregistrements de musique préférée. Prévoir des périodes de repos. Prévenir les convulsions : Administrer les anticonvulsivants prescrits Prévenir l'hyperthermie : Monitoriser la température. Garder le patient légèrement recouvert. Administrer des antipyrétiques au besoin et utiliser le matelas réfrigérant, s'il y a lieu. Prévenir les effets cumulatifs : Planifier les activités de soins pour éviter les effets cumulatifs et de surstimulation. Soutien à la famille Notes en soins infirmiers Page 54 sur 147 PATHOLOGIES DE L’ÉTAT NEUROLOGIQUE 1. Introduction Dans le domaine des neurosciences, on retrouve les insultes primaires et secondaires. Atteinte du SNC causée par un événement traumatique incluant les troubles neurovasculaires, les hémorragies cérébrales, les traumatismes crâniens, les tumeurs, etc. L’intervention vise à prévenir les insultes secondaires. Insulte primaire Suite à l’atteinte initiale, les changements physiques ou chimiques qui en résultent et qui perturbent la perfusion cérébrale. L’intervention vise à traiter les causes pour maintenir ou rétablir la PPC. Insultes secondaires : Causes intracrâniennes Causes systémiques Insultes secondaires : Causes intracrâniennes HTIC Causes systémiques Hémorragies Oedème Hypoxémie Hyperhémie Hypotension Perfusion cérébrale Déséquilibre électrolytique Dissection de la carotide Convulsions Vasospasmes Autres: anémie Hyperthermie Hypercapnie Hypoglycémie Traduit de Bucher et Melander (1999), Traduction libre, p. 848 Page 55 sur 147 2. Troubles neurovasculaires 2.1. Types d’AVC hémorragiques : • Hémorragie parenchymateuse • Hémorragie intraventriculaire • Hémorragie sous arachnoïdienne (HSA) 2.1.1. Hémorragie sous arachnoïdienne (HSA) Physiopathologie Saignement dans l’espace sous arachnoïdien Étiologie : Rupture avec anévrisme cérébral (souvent a/n Hexagone de Willis) Malformation artério-veineuse Trauma Hypertension : hémorragie intra cérébrale Tumeur cérébrale Anomalie localisée au niveau du cerveau et consistant en la persistance d’une connexion entre artère et veine sans interposition du lit capillaire. Manifestations cliniques : céphalées, crises d’épilepsies ou hémorragie. Page 56 sur 147 Échelle Hunt et Hess Échelle qui évalue la sévérité des HSA Grade I Asymptomatique ou légère céphalée et légère rigidité de la nuque Grade II Paralysie de nerf crânien, rigidité de la nuque et céphalée modérée à sévère Grade III Somnolence, confusion ou déficit focal léger (hémiparésie) Grade IV Stupeur, hémiparésie modérée à sévère, début de décérébration / décortication Grade V Coma profond et décérébration / décortication Manifestations cliniques Altération état de conscience Céphalée subite Causées par la présence du sang qui est un irritant Raideur nuque pour les méninges a/n de la membrane arachnoïde Photophobie Nausée, vomissement Déficit mouvements extra oculaires Dilatation pupilles, ptose paupières Convulsion Œdème papillaire Atteinte des champs visuels Atteinte a/n III nerfs crâniens Tests diagnostiques CT scan Dans 92 % des situations, le scan démontre la présence de sang dans l’espace subarachnoïdien, 24 heures après le début du saignement. Ponction lombaire : Lorsque la tomodensitométrie est normal → il y aura décompte des cellules sanguines, 1 000 mm3 couleur rouge foncé (Bloody) confirme la présence d’une HSA Si processus infectieux → liquide apparence trouble Angiographie : Pour localiser l’anévrisme Définit ses détails anatomiques Identifie un vasospasme, un hématome ou d’autres anomalies vasculaires (MAV) IRM : Définit l’image avec plus de détails Localise petite tumeur (définit le détail des cellules et tissus) Localise petite hémorragie non visualisée au CT scan Peut détecter les aires cérébrales infarcisées quelques heures après l’incident Page 57 sur 147 Modalités de traitement/soins infirmiers À l’arrivée du patient à l’urgence, suite à l’évaluation médicale, l’infirmière s’assure de : Repos absolu au lit pour prévenir la récidive hémorragique : Chambre calme Lumière tamisée Visiteurs limités Tête de lit 30° Assistance dans les soins Prévenir constipation Prévention des thrombophlébites : Compression veineuse intermittente Bas élastiques Détection précoce des signes de thrombophlébites (douleur, œdème, rougeur) Traitement chirurgical : Craniotomie (anévrisme rompu causant HSA) - Mise en place d’un clip au niveau du collet de l’anévrisme (clippage d’anévrisme). Chirurgie pour MAV - Excision chirurgicale dépend de sa localisation et de sa grosseur - Excision de certaines MAV situées en profondeur dans le tissu cérébral pourrait causer des déficits neurologiques importants - Après avoir excisé la MAV; une basse pression doit être maintenue pour éviter le resaignement lors de la reperfusion dans la portion de l’artère où la chirurgie a eu lieu. Surveillance de l’état neurologique : État de conscience et orientation Pupilles Céphalées Altération du langage Soins infirmiers post-chirurgie crânienne : Évaluation neurologique chaque 1 heure Prévenir l’augmentation de la PIC (implique un monitoring de la pression intracrânienne et un système de drainage) Surveillance des échanges gazeux Signes vitaux Page 58 sur 147 Si chirurgie a/n fosse postérieure; on évite position dorsale et de plier le cou (afin de protéger la ligne de suture). Évite la tuméfaction de la région opérée, survient 24 heures-48 heures après la chirurgie Si chirurgie a/n fosse cérébrale antérieure ou moyenne : tête de lit 30-45° lorsqu’un volet osseux a été retiré (craniectomie), ne pas positionner le client du côté opéré. Surveiller pansement opératoire pour déterminer la couleur, l’odeur et la quantité d’écoulement. Aviser le médecin si saignement ou écoulement liquide clair abondant Soins de plaie Pansement selon établissement Surveillance équilibre électrolytique, osmolarité Bas thrombo embolique (appareil séquentiel) Soulager la douleur selon Rx Déficits moteurs et sensitifs : Signes vitaux Surveillance des signes (premières 24 heures après l’hémorragie) Surveillance du vasospasme (début 3 à 5 jours après l’hémorragie) Médications : Analgésiques Anticonvulsivants Émollients fécaux Stéroïdes Sédatifs Neuro intervention — Embolisation : Traitement endovasculaire qui consiste à obstruer thérapeutiquement un vaisseau cérébral. Cette obstruction est obtenue par la mise en place, de manière sélective, d’une substance synthétique (coil) a/n du sac anévrysmal. Thrombus se forme autour du coil et oblitère le sac anévrysmal. Indiquée lorsque la chirurgie est non recommandée (grosseur, localisation, patient instable) ou lors de : - Anévrisme cérébral - MAV - Maladie ischémique cérébral (AVC) Se fait en radiologie sous anesthésie générale pour visualiser les vaisseaux (angiographie cérébrale). Cathéter inséré dans une artère région inguinale guidé à l’aide de l’image radiologique jusqu’à l’anévrisme. Par la suite, des coils (filament) sont poussés à l’intérieur du cathéter et largués dans l’anévrisme bouchant ainsi la cavité. Page 59 sur 147 Embolisation combinée avec chirurgie (MAV, etc.) ou embolisation simple Risques : - Hémorragique (perforation / guide, cathéter ou coils) - Thromboembolique (cathéters ou coils) - Site de ponction Suivi immédiat post embolisation - Anticoagulant (héparine) - Antiplaquettaire (Aspirine, Clodiprogel) - Surveillance du site de ponction - Aine - Présence des pls (thrombose) (distaux, tibiales, pédieux) - Hématome Système de fermeture du point de ponction — Angio-seal (Perclose) : - Permet l’hémostase sans compression - Efficace même sous anticoagulants - ↑ Risque d’infection N. B. : Si saignement avec angio-seal, ne pas comprimer (risque d’envoyer en circulation). Aviser neuroradiologiste 2.2. Ischémie cérébrale transitoire (ICT) Physiopathologie L’ICT est une dysfonction neurologique temporaire qui se manifeste habituellement par une perte soudaine de la fonction motrice, sensorielle ou visuelle. Elle peut durer quelques secondes ou quelques minutes, mais jamais plus de 24 heures. En général, le patient se rétablit complètement entre les accès. L’ICT constitue un avertissement important; c’est un signe avant-coureur de l’AVC. Facteurs de risques de l’ICT et de l’AVC HTA Fibrillation auriculaire Maladies coronariennes Cholestérol Athérosclérose Embonpoint Diabète Sédentarité Âge Alcool Cigarette Stress Antécédents d’ICT ou d’AVC Anovulants ou autres œstrogènes Et les autres Infection (abcès, méningite, embolie septique) Tumeur Paralysie de Todd (post-ictal) Page 60 sur 147 Migraine accompagnée Dissection des artères du cou (carotide, vertébro-basilaire) Encéphalopathie hypertensive Intoxication-métabolique Manifestations cliniques Faiblesse ou engourdissement temporaire et soudain du visage, du bras ou de la jambe ressenti dans une moitié du corps Baisse temporaire et soudaine de la vue ou perte de la vision d’un œil Difficultés passagères au niveau du langage et de la compréhension Paralysie, faiblesse ou engourdissement d’une moitié du corps Baisse partielle et soudaine de la vue Difficultés de langage et de compréhension Confusion Vertiges Céphalée Convulsions Diminution ou perte totale de la conscience Tests diagnostiques Scan, RMN, doppler carotidien, écho cardiaque, ECG, angiographie cérébrale Modalités de traitement/soins infirmiers Prévention des récidives et surtout de la survenue d’un AVC Contrôle des facteurs de risques Antiagrégants plaquettaires (AAS, Ticlid, Plavix) Anticoagulant Endartérectomie carotidienne Stent carotidien Page 61 sur 147 2.3. ACV ischémique Environ 80% des ACV sont ischémiques L’ACV ischémique survient lorsqu’un caillot de sang (thrombus) se forme et obstrue le débit sanguin dans une partie du cerveau. Les cellules de la partie atteinte sont privées d’oxygène et des éléments nutritifs dont elles ont besoin, elles finissent par mourir. Terminologie : 1. Thrombose : caillot de sang dans un vaisseau sanguin du cerveau ou du cou 2. Embolie cérébrale : caillot de sang ou autre matière migrant au cerveau depuis une autre partie du corps 3. Ischémie : diminution de l'apport sanguin dans une région du cerveau 4. Hémorragie cérébrale : rupture d'un vaisseau sanguin du cerveau avec saignement dans le tissu cérébral ou les espaces entourant le cerveau Il y a 2 types d’ACV : Ischémique vs Occlusion d’un vaisseau cérébral par un Hémorragique Saignement qui peut être : caillot intra parenchymateux; Peut être dû à une thrombose ou à une sous-arachnoïdien; embolie, d’origine cardiaque ou vasculaire. sous-dural (trauma); épidural (trauma). Absence de céphalée, ou céphalée légère Présence de céphalée Si l’ACV est hémorragique, cela se voit immédiatement au scan, c’est une zone blanche très dense. C’est une contre-indication absolue à la thrombolyse cérébrale. Page 62 sur 147 Un ACV peut être traité, c’est pourquoi il est essentiel d’en connaître les signes avant-coureurs : Page 63 sur 147 S’il y a atteinte de l’état de conscience, penser : Aux grands imitateurs : - Hypoglycémie (le plus fréquent); - Infection (abcès, méningite, embolie septique); - Tumeur; - Paralysie de Todd (post-ictal); - Migraine accompagnée; - Dissection des artères du cou (carotide, vertébro-basilaire); - Encéphalopathie hypertensive; - Toxi-métabolique; - Etc. À une hémorragie À de l’œdème cérébral À tout diagnostic différentiel (infection, intoxication, etc.) Les déficits neurologiques varient selon la zone du cerveau atteinte par la lésion, l'ampleur de l'ischémie et de l'efficacité de la circulation collatérale. Troubles neurologiques possibles associés : Troubles visuels (Hémianopsie homonyme, perte de la vision périphérique, diplopie) Troubles moteurs (hémiparésie, hémiplégie, ataxie, dysarthrie, dysphagie) Troubles sensoriels (paresthésies) Troubles du langage (Aphasie de Broca, aphasie de Wernicke, aphasie sensorielle) Troubles cognitifs (perte de la mémoire immédiate et à long terme, diminution du champ d'attention, diminution de la capacité de concentration, perturbation du raisonnement abstrait, baisse de l'acuité mentale, confusion) Troubles émotionnels (perte de la maîtrise de soi, instabilité émotionnelle, difficulté à tolérer le stress, dépression, repli sur soi, peur, hostilité et colère, sentiment d'isolement) Diminution ou perte totale de l’état de conscience Page 64 sur 147 Dominances des hémisphères Le cerveau est divisé en deux hémisphères (droit et gauche). Chacun comporte quatre lobes : frontal, temporal, pariétal et occipital. Chaque lobe contrôle une ou plusieurs fonctions : Lobe frontal : fonctions motrices et expressions faciales Lobe temporal : ouïe, mémoire et émotions Centre moteur de Broca : production du langage Lobe pariétal : compréhension des sensations et orientation spatiale Champ de Wernicke : compréhension du langage Lobe occipital : vision Cervelet : équilibre Tronc cérébral : respiration, déglutition, digestion, mouvements oculaires et battements cardiaque Chaque hémisphère a une préférence : Côté gauche : l’hémisphère dominant (activités du langage et du geste). Côté droit : l’hémisphère non-dominant (prend en charge l’espace corporel et extracorporel et l’attention). ACV hémisphère gauche Faiblesse ou paralysie du côté droit du corps Difficulté à lire, parler, penser et à calculer et diminution du jugement Comportement peut être plus lent et plus hésitant qu’à l’habitude Difficulté à acquérir de nouvelles connaissances ou à retenir de nouvelles informations Mémoire auditive : besoin de directives et de commentaires fréquents pour terminer des tâches Champ de vision affecté Frustrations et labilité Conscients de leurs déficits ACV hémisphère droit Faiblesse ou paralysie du côté gauche du corps Problème de la vue Difficulté à comprendre les relations spatiales telles que la distance, la profondeur, le haut et le bas, l’avant et l’arrière Difficulté à ramasser les objets, à boutonner une chemise ou lacer des souliers Difficulté à s’orienter sur une carte Problèmes de mémoire à court terme, peut se souvenir des évènements de plusieurs années, mais oublier ce qui vient de se passer il y a quelques minutes Problème de jugement et comportement impulsif Déni ou ne se rend pas compte de ses déficits Page 65 sur 147 Page 66 sur 147 Tests diagnostiques : Scan cérébral sans infusion. IRM va démontrer l’infarcisation du tissu cérébral. L’ECG et écho cardiaque peuvent être utiles pour savoir si l’AVC est d’origine cardiaque. Des analyses en biochimie et hématologie ainsi qu’une analyse de gaz sanguin seront faites. Doppler cervical. Angioplastie carotidienne Le test de Cincinnati : C’est un test qui se fait au triage de l’urgence pour déceler de façon précoce un ACV, il comporte 2 questions et 3 observations. Page 67 sur 147 Deux questions : A quelle heure les symptômes ont-ils commencé chez le patient? Est-ce que le patient était capable de marcher seul avant que les symptômes ne commencent? Trois observations : 1. Affaissement du visage (le patient montre ses dents ou sourit); 2. Déviation d’un bras; 3. Trouble de l’élocution. Affaissement du visage Normal (les deux côtés du visage bougent bien) Anormal (un côté du visage ne bouge pas aussi bien que l’autre) Déviation du bras Normal (les deux bras bougent de la même façon OU les deux bras ne bougent pas du tout) Anormal (un des bras ne bouge pas OU un des bras est moins élevé que l’autre) Trouble de l’élocution Normal (le patient prononce distinctement les mots corrects) Anormal (le patient articule mal, ne prononce pas les mots corrects ou est incapable de parler) UN RÉSULTAT ANORMAL POUR N’IMPORTE LEQUEL DE CES ITEMS (AFFAISSEMENT DU VISAGE, DÉVIATION DU BRAS OU TROUBLE DE L’ÉLOCUTION) INDIQUE UN AVC POSSIBLE. Cette échelle ne s’applique pas aux : 1) Victimes de traumatismes multiples (par exemple : accidents d’automobile, agressions, blessures par balle) 2) Lésions légères isolées (par exemple : entorses, maux de gorge, maux de dent, simples lacérations) 3) Patients en phase critique (par exemple : TA < 80, patients intubés) * D’après Kothari R, Hall K, Broderick J and Brott T. Early stroke recognition: a prehospital stroke scale. st Presented at: 21 International Joint Conference on Stroke and Cerebral Circulation, January 1996 (abstract) Stroke 1996: 27(1); 171 AVC ischémique aigus : critères de thrombolyse iv Pour savoir si le patient est admissible à la thrombolyse Critères d’inclusions : Début des symptômes de moins de 3 heures et clairement définis Dx clinique d’AVC ischémique Ct scan ne montrant pas d’hémorragie Page 68 sur 147 Critères d’exclusions : Diagnostic d’hémorragie cérébrale, HSA, anévrisme, MAV cérébrale ou tumeur cérébrale, AVC ischémique ou trauma crânien dans les 3 dernières semaines. Infarctus du myocarde dans les 3 dernières semaines. Tout saignement (ex : G-I ou G-U) dans les 3 dernières semaines. Chirurgie majeure dans les 2 dernières semaines. Utilisation d’anticoagulants dans les 48 dernières heures et PTT prolongé ou INR > 1.7. Décompte plaquettaire < 100,000. Toute pathologie qui pourrait augmenter les risques de saignement du patient. Glycémie < 3 ou > 22 mmol/l. Tension artérielle syst. > 185 ou diast. > 110. Convulsion au début de l’ACV actuel. CT scan montrant changements dans > 1/3 du territoire sylvien. Déficit neurologique s’améliorant rapidement. Déficit minime (ex : déficit sensitif isolé, asymétrie faciale isolée). Modalités de traitements/soins infirmiers Alors, si notre pt est admissible aux critères de thrombolyse (RTPA), le traitement doit se faire en dedans de 3 heures à partir du début des symptômes (2-3 infirmières et 1 médecin). Thrombolyse : Tissus plasminogènes activator (mt-PA) : Aussitôt le diagnostic établi, l’équipe de neurovasculaire est prévenue. On procède à l’évaluation du client selon les critères établis par (NINDS) National Institute of Neurologic Disorders, pour déterminer si on peut faire une thérapie intraveineuse par thrombolyse (rt-PA). - on prépare la thrombolyse selon le protocole, la RTPA est un médicament qui peut interrompre un ACV causé par un caillot sanguin en dissolvant celui-ci (on appelle la RTPA destructeur de caillots), on dit que son action est de lyser le caillot. Habituellement, la RTPA se fait à l’urgence et on ne déplace jamais (aucun transfert) le patient avant la fin de la perfusion. La posologie de la RTPA dépend du poids du patient : 0.9mg ⁄kg total - 10% de la dose totale de 0.9 mg/kg en bolus une seringue en 1-2 min. - 10% de la dose totale de 0.9 mg/kg sous pompe en 60 min. - Ensuite perfusion Nacl 0.9 40cc1h X 24h. Page 69 sur 147 Page 70 sur 147 Page 71 sur 147 Page 72 sur 147 Page 73 sur 147 Si le délai de 3 heures est passé, une évaluation par l’équipe de neurologie est faite, il pourrait procéder par méthode intra-artérielle (délai maximum de 6 heures). Cette méthode est plus complexe, elle se fait par angiographie, en neuro-vasculaire. C’est un traitement qui se fait par angio et par lequel on injecte une substance thrombolytique, l’ActivaseAlteplase, via le cathéter intra-artérielle au site même du thrombus (l’artère cérébrale moyenne est l’artère la plus souvent touchée par la thrombolyse). Après 6 heures, prévention des complications et stabilisation. Les ACV ne se ressemblent pas. Après un ACV, le rétablissement dépend de plusieurs facteurs, notamment de l’ampleur des dommages causés, des régions cérébrales touchées, ainsi que de l’état du patient avant l’ACV et de la récupération post thrombolyse lorsque celle-ci a eu lieu. Page 74 sur 147 ACV au tronc cérébral Ce type d’ACV est plutôt rare. Le tronc cérébral est la région situé à la base même du cerveau, juste audessus de la moelle épinière. Si vous subissez un ACV dans cette région vous risquez d’éprouver des problèmes de : respiration ou de fonction cardiaque; contrôle de la température du corps; équilibre et coordination; faiblesse ou paralysie des bras ou des jambes des deux côtés du corps; mastication, déglutition et parole; vision. ACV du cervelet Bien que les ACV au niveau du cervelet soient rares, ils peuvent entraîner de graves conséquences, parmi lesquelles sont les plus courantes : incapacité de marcher; problème de coordination et d’équilibre; étourdissements; maux de tête; nausées et vomissements. ACV lacunaire Les ACV lacunaires sont une série de petits ACV ischémiques. Un caillot (thrombus) bloque les petites artères du cerveau, ce qui entraîne habituellement une maladresse, une faiblesse et des changements émotifs. De petites sections du cerveau meurent, ce qui forment de petits trous appelés lacunes cérébrales. Page 75 sur 147 Anévrismes cérébraux 2.4. Physiopathologie L’anévrisme cérébral est la dilatation anormale de la paroi affaiblie d’une artère intracrânienne. Sous la pression sanguine, la paroi s’amincit peu à peu, se dilate et forme une espèce de pochette dans laquelle le sang s’accumule. La formation des anévrismes est souvent due à une faiblesse congénitale de la paroi de l’artère, mais certains sont acquis. Les anévrismes peuvent aussi être la conséquence de certaines conditions préexistantes comme l’athérosclérose, une maladie vasculaire hypertensive, une maladie héréditaire où à la suite d’un traumatisme crânien. Manifestations cliniques Anévrisme non rompu : Pas de symptôme. Ils sont découverts fortuitement lors d’examens radiographiques (scanner, IRM). Anévrisme rompu : La gravité des symptômes varie selon l’ampleur et la localisation de l’hémorragie. Manifestation par l’apparition soudaine et très intense d’un mal de tête. Brève perte de conscience, nausée, vomissement, intolérance à la lumière. Lorsque l’hémorragie est peu importante : raideur de la nuque (irritation des méninges). Lorsqu’elle est massive : entraîne des lésions cérébrales, peuvent induire le coma et même la mort. Des céphalées sentinelles (précédant quelques jours voire quelques heures la rupture de l’anévrisme) peuvent être des signes précurseurs. Tests diagnostiques CT scan CT angio Ponction lombaire Angiographie cérébrale IRM Modalités de traitement/soins infirmiers Anévrisme non rompu : Rarement découvert de façon fortuite. Vise avant tout à prévenir l’hémorragie Anévrisme rompu : La prise en charge doit être rapide pour limiter les répercussions de l’hémorragie et ses complications (hydrocéphalie, resaignement, vasospasmes). Page 76 sur 147 Deux méthodes utilisées pour exclure l’anévrisme de la circulation sont la chirurgie ou la neuro intervention (traitement endovasculaire). En chirurgie : clippage d’anévrisme : Elle consiste par craniotomie à poser un clip au niveau du collet de l’anévrisme interrompant ainsi sa vascularisation pour éviter un affaiblissement de ce dernier. Prodiguer des soins infirmiers tels que lors d’une craniotomie. 2.5. Hydrocéphalie Physiopathologie Accumulation anormale de LCR dans les ventricules de l’encéphale qui peut comprimer et endommager le tissu nerveux. Types d’hydrocéphalie : Hydrocéphalie non communicante (problème de réabsorption) Hydrocéphalie causée par une obstruction à un endroit quelconque du cerveau. Elle est la plus répandue. Hydrocéphalie communicante (problème de réabsorption) Hydrocéphalie causée par un déséquilibre entre la production et l’absorption du LCR dans le cerveau ou l’espace sous-arachnoïdien. Dans certains cas, on implantera une DVE et pour d’autres, une DVP. Manifestations cliniques : HTIC signes précoces signes tardifs Tests diagnostiques : scan cérébral Modalités de traitement/soins infirmiers : Surveillance des signes d’HTIC et de l’évolution DVE, DVP Page 77 sur 147 2.6 Vasospasme Physiopathologie Réaction vasomotrice et pariétale post-HSA Apparition 4e au 6e jour à partir du jour 1 du saignement Durée : ~ 5-14 jours après HSA Deuxième cause de mauvais pronostic après le grade de l’hémorragie initiale. L’origine serait à partir d’une substance spasmogène qui serait sécrétée à partir des débris (sang, caillot) reliée au processus de dissolution du sang. Provoquerait un spasme des vaisseaux (contractions des muscles lisses des artères) Modification de la concentration de calcium Échelle de Fisher Échelle de risque de vasospasme selon la présence de sang à la tomodensitométrie Grade I : Pas de sang Grade II : Sang diffus ou couche < 1 mm épaisseur Grade III : Caillot localisé ou couche ≥ 1 mm Grade IV: Caillot intracérébral ou intraventriculaire avec ou sans HSA diffuse Manifestations cliniques Signes souvent insidieux, graduels Modification état de conscience, confusion Céphalée qui augmente en intensité Parésie, paralysie Trouble du langage Déficits visuels Augmentation PA Tests diagnostiques Angiographie cérébrale Doppler transcrânien Modalités de traitement/soins infirmiers But : Augmenter la PPC Thérapie « triple H » et administration Nimodipine Hypertension → vasopresseur Page 78 sur 147 Hypervolémie → ↑ volume intra-vasculaire (débit soluté) vasodilatation des vaisseaux Hémodilution → ↓ viscosité ↑ Flot sanguin Nimodipine Antagoniste du calcium Augmente la circulation collatérale en dilatant de petites artères Peut limiter l’influx de Ca et prévenir des dommages irréversibles de neurones Traitement endovasculaire Angioplastie Indication lorsqu’il y a déficit clinique malgré Tx médical Quelquefois Papaverine, vasodilatateur, effet sur la circulation distale Inconvénient, durée de l’effet limité + HTIC Milrinone (traitement de recherche en cours) Magnésium Interventions infirmières Détection précoce et intervention rapide pour prévenir ischémie Changements rapportés au médecin Surveillance de l’état neurologique Soutien à la famille Documenter dans le bilan des 24 heures 3. Hémorragies cérébrales 3.1. Hématome épidural Physiopathologie Lors d’un TCC, il arrive que du sang se déverse dans l’espace épidural (espace qui sépare la boîte crânienne de la dure-mère). Cet hématome peut se former à la suite d’une fracture du crâne qui provoque une rupture ou une lacération de l’artère méningée moyenne. Celle-ci chemine entre la dure-mère et le crâne, juste sous l’os temporal. Une hémorragie de l’artère méningée moyenne entraîne rapidement une compression du cerveau. Manifestations cliniques Perte de conscience brièvement au moment de l’accident, puis semble se rétablir pendant un certain temps, jusqu'à ce que les mécanismes de compensation ne suffisent plus. C’est alors qu’une Page 79 sur 147 détérioration de l’état de conscience et l’apparition de déficiences neurologiques en foyer apparaissent ainsi que la fixité d’une pupille ou la paralysie d’un membre. L’état de la personne se détériore rapidement. Tests diagnostiques Tomodensitométrie Modalités de traitements /soins infirmiers Pratiquer des ouvertures dans la boîte crânienne (trou de trépan) pour abaisser de toute urgence la PIC, évacuer l’hématome et réprimer l’hémorragie. Il y a possibilité de craniotomie. Dans ce cas, on insère un drain afin de prévenir toute accumulation de sang. Surveillance de l’état neurologique et des signes vitaux. Soins infirmiers post opératoires de craniotomie et surveillance du drainage. Page 80 sur 147 3.2. Hématome sous-dural aigu et chronique Physiopathologie C’est une accumulation de sang entre la dure-mère et l’arachnoïde. Il est le plus souvent causé par un traumatisme et est généralement d’origine veineuse, dû à la rupture de petits vaisseaux qui irriguent l’espace sous-dural. Hématome sous-dural aigu Est associé aux TCC grave comportant Hématome sous-dural chronique Survient lors de TCC moins grave contusion ou lacération Manifestations cliniques Apparaissent 24-48 heures après l’accident Manifestations cliniques Apparaissent de 2 jours à 2 semaines après l’accident (hématome progresse lentement). Le caillot se brise et se calcifie. • Modification de l`état de conscience • Signes pupillaires (inégalité) • Hémiparésie • Les signes et symptômes sont : céphalée, confusion et désorientation. N.B. Il se peut aussi que la personne ne présente que des symptômes mineurs. Tests diagnostiques tomodensitométrie Tests diagnostiques tomodensitométrie Attention : Un état comateux, une augmentation de la PA accompagnée d’un ralentissement de pouls et de la respiration indiquent qu’il y a une expansion rapide de l’hématome. Modalités de traitements / soins infirmiers On procédera par un trou de trépan pour l’aspiration du caillot ou par craniotomie pour évacuer l’hématome. Un drain sera mis en place afin de faciliter le drainage pour au moins 24 heures dans la majorité des cas. Les soins infirmiers seront une surveillance postopératoire après craniotomie, surveillance neurologique, SV et tout signe d’hémorragie. Signes HTIC, gestion de la douleur. Page 81 sur 147 3.3. Hématome sous-dural chronique Saignement moins abondant que d’autres types d’hématomes, mais on observe une compression des tissus intracrâniens. Au bout de 2-4 jours, le sang se déverse dans l’encéphale et devient plus épais et sombre. Quelques semaines plus tard le caillot se rompt, devient moins visqueux, ensuite il se calcifie et s’ossifie. C’est alors que les symptômes apparaissent, des céphalées intenses et généralement intermittentes, des signes neurologiques en foyers, un changement de personnalité, une détérioration des facultés mentales et des convulsions localisées. Test diagnostique tomodensitométrie Modalités de traitements/soins infirmiers On évacue l’hématome par trou de trépan ou s’il est trop volumineux pour être aspiré, on procédera par craniotomie. Même soins infirmiers que les hématomes sous-dural aigus et subaigus. 3.4. Hémorragie ou hématome intracérébral Physiopathologie L’hématome intra-cérébral est un épanchement de sang dans les tissus mêmes de l’encéphale. Il résulte souvent d’un choc touchant une zone limitée du crâne (plaie par projectile, par balle ou arme blanche). Il peut également provenir d’une hypertension systémique qui entraîne la dégénérescence et la rupture d’un vaisseau, la rupture d’un anévrisme sacciforme, une anomalie vasculaire, des tumeurs intracrâniennes, une affection générale (leucémie, hémophilie, aplasie médullaire et la thrombocytopénie). Il peut provenir de la prise de médicaments dont les anticoagulants oraux, amphétamine et drogues illicites (le crack et la cocaïne). Manifestations cliniques L’hématome intra-cérébral peut se constituer de façon insidieuse et se manifester par l’apparition de déficiences neurologiques suivies de céphalées. Test de diagnostique Tomodensitométrie IRM Lorsque disponible la tomodensitométrie par émission de positrons qui permet entre autre d’étudier la fonction cérébrale. Page 82 sur 147 Modalités de traitements / soins infirmiers La prise en charge et le traitement comprennent des soins de soutien, la surveillance de la pression intracrânienne, l’administration prudente de liquide et d’électrolytiques ainsi que l’administration d’antihypertenseurs. Le traitement va dépendre de la localisation, de sa taille et de son expansion. On peut recourir à une intervention chirurgicale (craniotomie). 4. Traumatismes crâniens 4.1. Fracture du crâne Physiopathologie Les fractures du crâne est une fissure du crâne causée par un choc d’une grande force; elles peuvent ou non s’accompagner de lésions à l’encéphale. Les fractures peuvent être ouvertes (traumatisme crânien ouvert) comportant une lacération (ou déchirure) de la dure-mère. Ex : blessure par balle ou arme blanche Les fractures peuvent être fermées. Dans ce cas, la dure-mère est intacte (traumatisme crânien fermé). Manifestations cliniques Les manifestations cliniques dépendent de la gravité et de la localisation des lésions cérébrales. Une douleur localisée et persistante constitue généralement un signe de fracture. Saignement du nez du pharynx ou de l’oreille. Saignement sous la conjonctive. Écoulement de LCR des oreilles ou du nez, qui peut entraîner une méningite (par la propagation des micro-organismes). Tests diagnostiques Les lésions les plus apparentes peuvent être décelées par un bref examen physique et neurologique, mais il faut utiliser la tomodensitométrie pour détecter les lésions moins évidentes. L’imagerie par résonance (IRM) peut aussi être utilisée pour plus de définition et selon la stabilité du patient. Modalités de traitements /soins infirmiers Si la fracture impliquée est fermée, le traitement peut être d’un court séjour en observation ou son congé à la maison avec surveillance. Sinon, lors de fracture dite ouverte, cela peut impliquer un séjour en observation, ou une intervention chirurgicale. Surveiller l’état de conscience, céphalées, nausées, vomissements et convulsions. Rassurer et informer le patient et la famille. Page 83 sur 147 4.2. Commotion cérébrale (TCCL) Physiopathologie Une commotion est un traumatisme léger au cerveau suite à un choc (cerveau secoué). Un simple ébranlement entraîne une dépolarisation de la membrane neuronale accompagnée de libération importante de neurotransmetteur entraînant une perte de conscience. C’est un traumatisme léger au cerveau suite à un choc. La personne qui subit une commotion s’évanouit : cette perte de conscience peut durer de quelques secondes à quelques minutes. Manifestations cliniques Céphalée; Épisode d’amnésie; Trouble de l’équilibre; Fatigue; Nausées; Troubles de la mémoire, de l’attention et de concentration; Changement de comportement (irritabilité et/ou agressivité); Troubles visuels. Tests diagnostiques Examen neurologique; Tomodensitométrie; RX crâne. Modalités de traitement/soins infirmiers Le patient avec plus de 5 minutes de perte de conscience, sera hospitalisé en observation pour une surveillance neurologique ou lors de l’aggravation des symptômes pour 24 heures ou plus. 4.3. Contusion Physiopathologie La contusion cérébrale est plus grave que la commotion, car le cerveau est plus touché. Elle entraîne un risque d’hémorragie ou un oedème. Manifestations cliniques Les signes cliniques et les symptômes dépendent de l’étendue de la contusion et de l’importance de l’œdème cérébral. Le tableau clinique ressemble un peu à celui du choc tel que : Pouls faible; T.A. basse; Respiration superficielle; Page 84 sur 147 Hypothermie. Le pronostic dépend de l’étendue et de la sévérité des lésions. Une contusion importante peut évoluer 2-3 jours après l’événement vers un œdème ou une hémorragie cérébrale, et ainsi produire un effet de masse et causer ↑ de la pression intracrânienne (pic). Test diagnostique Tomodensitométrie Modalités de traitements/soins infirmiers Monitoring de pression intracrânienne lors d’œdème cérébral important afin de surveiller la PIC. Lorsqu’il y a hémorragie et effet de masse, cela peut impliquer une chirurgie pour drainer le sang. Une surveillance étroite des signes neurologiques est requise, ainsi que toute activité épileptique. 5. Tumeurs cérébrales Physiopathologie Les cancers qui atteignent le cerveau comprennent différents types de néoplasme, chacun ayant sa propre physiopathologie, son pronostic et ses traitements propres. Les tumeurs cérébrales sont dites primitives lorsqu’elles proviennent du tissu du cerveau, et secondaires lorsqu’elles surviennent à la suite d’une métastase provenant d’un néoplasme malin situé ailleurs dans l’organisme. Les tumeurs primitives sont moins fréquentes que les métastases, environ 50% des tumeurs primitives sont bénignes et 50% malignes. Bénigne Maligne Croissance lente rapide, invasive Délimitation bien délimitée mal délimitée Différenciation Concentration cellulaire bien différenciée, tissus homologues faible immature, tissus hétérologues élevée taux de mutation élevé, Altération peu ou pas d’altération, nombreuses altérations cellulaire faible activité mitotique atypiques, division cellulaire importante Déroulement longue période, peu de courte période, souvent létale, symptômes, pas de présence de métastases, récidive métastases, récidive rare fréquente Page 85 sur 147 Les tumeurs cérébrales primitives prennent naissance dans les cellules et les structures situées à l’intérieur de l’encéphale. Les tumeurs cérébrales secondaires (ou métastatiques) se forment à partir de structures sises ailleurs dans l’organisme et représentent de 20% à 40% des cancers. En fait, les tumeurs cérébrales ne produisent que rarement des métastases à l’extérieur du SNC. Cependant, les lésions métastatiques du cerveau peuvent provenir des poumons, des seins, du pancréas, du foie, de la peau (mélanome) ou autres. Principales tumeurs intracrâniennes Tumeur Tissus d’origine % de tumeurs cérébrales Foyer courant Maligne ou bénigne Gliomes Astrocytome Tissus de soutien, cellules gliales et astrocytes 20 Substance blanche du lobe frontal et temporal chez l’adulte. Tumeur moyennement maligne, grade I et II Glioblastome multiforme Cellule souche (glioblaste) 20 Hémisphères cérébraux. Tumeur très maligne et infiltrante, grade III et IV Oligodendrogliome Cellules gliales et dendrites 2 Hémisphères cérébraux, la majorité au lobe frontal, certains dans les noyaux gris centraux et le cervelet. Tumeur bénigne (encapsulation et calcification) Épendymome Épithélium épendymaire 1 Tumeur bénigne à très Ventricules latéraux et IV maligne, la plupart ventricule. sont bénignes et encapsulées. Médulloblastome Tissus de soutien 1 Tumeur très maligne et infiltrante, Fosse postérieur, IV métastases à la ventricule, tronc cérébral moelle épinière et aux chez l’enfant. régions éloignées du cerveau Méningiomes Cellules endothéliales, tissus fibreux, cellules transitionnelles, angioblastes 20 Villosités arachnoïdiennes, duremère. Tumeur bénigne, encapsulation à l’extérieur du cerveau Tumeur bénigne ou faible degré de malignité, encapsulation Neurofibrome Gaine du nerf auditif 5 Entre la protubérance et le cervelet Tumeurs vasculaires Envahissement vasculaire artériel et veineux 3 Cortex pariétal près des vaisseaux cérébraux moyens. Tumeur bénigne Adénomes hypophysaires Hypophyse antérieur 10 Hypophyse Tumeur généralement bénigne Métastases Poumons, seins, reins, thyroïde, prostate 8 Cortex cérébral, diencéphale. Tumeur maligne Page 86 sur 147 Classification des tumeurs cérébrales chez l’adulte 1. Tumeurs intracérébrales Gliomes (tumeurs qui s’infiltrent dans n’importe quelle partie de l’encéphale) Types de tumeurs cérébrales les plus courantes : 1. Astrocytomes (stade l et II); 2. Glioblastomes multiformes (Astrocytomes stades III et IV); 3. Oligodendrogliomes (de faible malignité ou de malignité élevée); 4. Ependymomes (stades 1à IV); 5. Médulloblastomes. 2. Tumeurs prenant naissance dans les structures de soutien 1. Méningiomes; 2. Neurinomes (nerfs auditifs); 3. Adénomes hypophysaires. 3. Autres tumeurs 1. Angiomes; 2. Kystes dermoïdes. 4. Métastases Gliomes Les tumeurs gliales les plus fréquentes sont les astrocytomes. Ces tumeurs ne peuvent généralement pas être retirées complètement sans endommager gravement certaines structures vitales, car elles s’étendent en s’infiltrant dans les tissus neuraux voisins. Les tumeurs oligodendrogliales, autre type de tumeur gliale, représente 2% des gliomes. Sur le plan histologique, il est difficile de distinguer les astrocytomes des oligodendrogliomes, mais il est important d’y parvenir, car selon les recherches, ces derniers réagissent mieux à la chimiothérapie que les astrocytomes. Les gliobastomes multiformes représentent 20% des tumeurs issues de cellules gliales. Ce sont des tumeurs très malignes et infiltrantes. Ependymomes De bénignes à très malignes, tumeurs le plus souvent vues chez les enfants ou jeunes adultes et difficiles à atteindre chirurgicalement. Ces tumeurs se développent à partir des cellules qui tapissent e les parois des ventricules du cerveau, plus particulièrement le 4 ventricule. Médulloblastomes Tumeur très maligne, fréquente chez les enfants. Tumeur volumineuse à croissance rapide et non encapsulée. Elle est le plus souvent rencontrée dans le cervelet et deux fois plus fréquente chez les Page 87 sur 147 garçons. Elle survient habituellement entre 4 et 8 ans. Souvent, la tumeur est déjà à un stade d’invasion avancée au moment du diagnostic. Neurinomes du nerf auditif Le neurinome du nerf auditif est une tumeur du nerf crânien VIII, dont relèvent l’audition et l’équilibre. En général, il se situe juste à l’intérieur du conduit auditif interne. Les neurinomes du nerf auditif peuvent croître lentement et atteindre une taille considérable avant que les médecins ne parviennent à les diagnostiquer. La personne présente le plus souvent une perte d’audition, des acouphènes ainsi que des épisodes de vertiges et une démarche titubante. Quand la tumeur grossit, la personne peut éprouver de la douleur au visage du côté de la tumeur, en raison de la pression exercée sur le nerf crânien V. Adénomes hypophysaires Les tumeurs hypophysaires constituent environ 8 à 10% des tumeurs cérébrales; les symptômes qu’elles engendrent résultent de la pression exercée sur les structures adjacentes ou de changements hormonaux. L’adénome hypophysaire peut comprimer les nerfs optiques, le chiasma ou les voies optiques. La compression provoque des céphalées, des atteintes visuelles, des atteintes hypothalamiques (trouble du sommeil, de l’appétit, de la thermorégulation, de l’émotivité), une hypertension intracrânienne. Le dosage des différentes hormones sécrétées va permettre de poser le diagnostic. Différentes hormones : Hormone de croissance : GH Prolactine : PRL Hormone Folliculo-stimulante : FSH Hormone Lutéinisante : LH Thyréostimuline : TSH Adrénocorticotope : ACTH Mélano-stimuline : MSH Endorphines Et autres Ces tumeurs de l’hypophyse se divisent en deux groupes : Les tumeurs du premier groupe appelées tumeurs non-sécrétantes se manifestent par des signes causés par leur masse. Les symptômes produits par ces tumeurs sont la conséquence d’une pression sur les structures anatomiques avoisinantes. Elles peuvent provoquer des troubles visuels par compression des voies optiques ou une diminution de la sécrétion hormonale de l’hypophyse par compression de cette glande. Cette dernière situation conduit à ce qu’on appelle l’hypopituitarisme qui est caractérisé par une absence de menstruations, une diminution de la pilosité, une sensibilité accrue au froid et une réduction de l’activité des glandes normalement stimulées par l’hypophyse. Page 88 sur 147 Les tumeurs du second groupe appelées tumeurs sécrétantes se manifestent par des signes en rapport avec une activité hormonale anormale de la glande. Il y en a trois sortes : 1. Adénomes sécrétant de la prolactine : ces tumeurs perturbent la sécrétion hormonale normale, ce qui a pour conséquences une absence de menstruations et une infertilité chez la femme ainsi qu’une impuissance chez l’homme. Par ailleurs, la sécrétion exagérée de prolactine peut stimuler la glande mammaire et provoquer la sécrétion de lait (galactorrhée). 2. Adénomes sécrétant de l’hormone de croissance. Ces tumeurs sécrètent des quantités excessives d’hormone de croissance. Il en résulte un gigantisme chez l’enfant et une acromégalie chez l’adulte. 3. Adénomes sécrétant de l’ACTH (hormone adrénocorticotrope). Ces tumeurs sécrètent de l’ACTH qui stimule la production de cortisol par les glandes surrénales. Cet excès de cortisol diminue la réponse de l’organisme aux infections et aux blessures et augmente l’excrétion du potassium et l’absorption du sodium et de l’eau au niveau des reins. Une autre conséquence de cette surproduction de cortisol est une modification de la répartition des tissus graisseux dans le corps, qui contribue à créer cette apparence un peu bouffie (apparence Cushingoide) des patients présentant un adénome à ACTH. Le traitement des tumeurs hypophysaires sécrétantes peut être chirurgical, médicamenteux ou comporter de la radiothérapie. Page 89 sur 147 Page 90 sur 147 Angiomes Les angiomes cérébraux (masses composés principalement de vaisseaux sanguins anormaux) se manifestent soit dans les méninges (dure-mère, arachnoïde, pie-mère), soit à la surface de l’encéphale. Dans 83% des cas, ils sont situés dans le cervelet. Certains angiomes sont présents toute la vie sans jamais provoquer de symptômes, tandis que d’autres s’accompagnent des symptômes d’une tumeur cérébrale. Toute hémorragie cérébrale survenant chez une personne de moins de 40 ans peut être le signe d’un angiome. Kystes dermoïdes Tumeurs bénignes (plutôt rares 0,3%), se développent à partir des tissus congénitaux (formées avant la naissance). Ces tumeurs contiennent des poils, du matériel sébacé sécrété par les glandes sudoripares. Ils ont tendance à se situer sur la ligne médiane et se retrouvent donc dans la région de l’hypothalamus, au niveau du vermix cérébelleux et de la région pinéale. Ces kystes peuvent aussi se localiser au niveau des os du crâne ou de la colonne vertébrale. Le traitement est chirurgical et l’extirpation complète est généralement possible. Métastases cérébrales Comme dit précédemment, le cerveau est souvent le siège des métastases (propagation) d’une tumeur ayant pris naissance ailleurs dans le corps .Dans les grands centres de traitement, les métastases sont les types de tumeurs du cerveau et de la moelle épinière les plus fréquentes. Les cancers qui se propagent le plus souvent au cerveau sont les cancers du poumon, du sein, de la peau et du rein. La propagation d’une tumeur au cerveau peut provoquer des symptômes avant même que la première tumeur ne soit diagnostiquée. La propagation au cerveau de la plupart des tumeurs se fait par l’entremise du système sanguin qui se logent entre les matières blanche et grise. Ceci provoque souvent de l’œdème : le symptôme le plus fréquent est alors des maux de tête causés par la pression accrue de cet œdème. Manifestations cliniques Les tumeurs cérébrales peuvent provoquer des signes ou des symptômes neurologiques localisés ou systémiques. Les symptômes systémiques révèlent l’hypertension intracrânienne; les signes et symptômes localisés ou spécifiques les plus courants sont occasionnés par des tumeurs qui perturbent le fonctionnement de certaines régions de l’encéphale. Symptômes systémiques Les symptômes de l’hypertension intracrânienne résultent d’une compression graduelle de l’encéphale par la tumeur en expansion. Cette compression perturbe l’équilibre entre les trois éléments de la boîte crânienne. Page 91 sur 147 Symptômes locaux Les symptômes locaux les plus courants sont l’hémiparésie, les convulsions, les céphalées et les troubles mentaux. Lorsque certaines zones du cerveau sont touchées, d’autres signes et symptômes localisés s’ajoutent au tableau clinique. Troubles sensorimoteurs; Troubles visuels; Troubles cognitifs; Troubles du langage (aphasie par exemple). Il faut prêter attention à l’évolution des signes et symptômes, car ceux-ci reflètent la croissance et l’expansion de la tumeur. La progression rapide d’une hémiparésie est le plus souvent associée à un gliome dont la malignité est élevée Les tumeurs situées dans le cortex moteur se manifestent par des mouvements convulsifs unilatéraux. Quand la tumeur est située dans le lobe occipital, on observe une perte de vision dans la moitié du champ visuel, du côté opposé à la tumeur (hémianopsie homonyme). Les tumeurs du cervelet entraînent des étourdissements, une démarche titubante, une incoordination musculaire et un nystagmus (mouvements oculaires rythmiques et involontaires). Les tumeurs du lobe frontal provoquent souvent des troubles de la personnalité, des troubles émotionnels et comportementaux. La personne se montre très souvent désordonnée et négligente. De plus, elle a tendance à utiliser un langage obscène. Page 92 sur 147 Foyer de la tumeur et des symptômes révélateurs associés Foyer de la tumeur Symptômes révélateurs Hémisphère cérébral Lobe frontal (unilatéral) Hémiplégie unilatéral; convulsions; défaut de mémoire; changements de personnalité et de jugement; trouble de la vue. Lobe frontal (bilatéral) Symptômes associés aux tumeurs du lobe frontal unilatéral; démarche ataxique. Lobe pariétal Troubles du langage (si la tumeur est dans l’hémisphère dominant, incapacité à écrire, trouble de l’organisation spatiale; héminégligence). Lobe occipital Cécité et convulsions. Lobe temporal Sous-corticale Tumeurs du thalamus et de la région sellaire Peu de symptômes; convulsions, dysphagie Hémiplégie; autres symptômes peuvent dépendre du site d’infiltration. Symptômes sont associés à la compression du cerveau et dépendent de la localisation de la tumeur Céphalées, nausées ou vomissements en raison de la PIC; les autres symptômes dépendent du foyer de la tumeur. Céphalées, nausées, troubles de la vue, œdème papillaire, un nystagmus survient en raison d’une augmentation de la PIC; risque de diabète insipide. Tumeurs du IV ventricule et cérébrales Céphalées, nausées, œdème papillaire en raison de l’augmentation de la PIC, démarche ataxique et changements au niveau de la coordination Tumeurs méningées Métastases Tumeurs de l’angle pontoAcouphène et vertiges, cécité. cérébelleux Céphalées au lever, somnolence, vomissements, démarche ataxique, faiblesse Tumeurs du tronc cérébral des muscles faciaux, perte auditive, dysphagie, dysarthrie, strabisme convergent ou autres changements de la vue, hémiparésie. Dépend des nerfs qui sont impliqués. Nerf cervical : douleur, faiblesse musculaire ou amyotrophie aux bras, au dos, au cou ou aux jambes. Tumeurs médullaires Nerfs thoraciques : douleur accentuée lors de respirations profondes et de toux, risque de difficulté à maîtriser la miction et la défécation selon le foyer de la tumeur. Page 93 sur 147 Tests diagnostiques Tomodensitométrie; Imagerie par résonance; Biopsie (pour qu’un diagnostic formel soit établi); Angiographie; Épreuves endocriniennes (lorsqu’un adénome hypophysaire est soupçonné); EEG. Modalités de traitement/soins infirmiers Médicamenteux : corticostéroïdes (décadron, solumédrol) Mannitol; Chirurgie (réséquer partiellement ou totalement la tumeur); Radiothérapie ; Chimiothérapie; Soutien à la famille et au patient, Il est important de se rappeler que chaque personne est différente, et que chaque tumeur est unique à cette personne, donc avant de décider des traitements, les médecins prennent en considération plusieurs facteurs dont : L’âge de la personne atteinte; La santé actuelle du patient (autre cancer); La localisation de la tumeur; La taille de la tumeur. Page 94 sur 147 6. Les méningites et abcès 6.1. Méningites Physiopathologie Le terme méningite signifie « inflammation des méninges ». Les méninges sont les membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Il y a inflammation des méninges par suite d’une infection du liquide entourant ces membranes. Ce liquide est appelé liquide céphalorachidien (LCR). Il y a de nombreuses causes de la méningite. Les plus courantes sont des bactéries ou des virus. On observe aussi des causes plus rares comme des champignons, mais seulement chez des personnes dont le système immunitaire est affaibli. Donc, la méningite est une inflammation des méninges, dont la pie-mère et la membrane arachnoïde qui enveloppe le cerveau et la moelle épinière. Une méningite apparaît généralement lorsque des bactéries ou des virus pénètrent dans le liquide qui entoure le cerveau. Parfois, ils pénètrent directement par suite d'une opération comme une neurochirurgie. Quelquefois, ils rongent les petits os du crâne comme dans des cas extrêmes de sinusite grave. Dans certains cas, ils sont transportés là par le sang et proviennent d'une infection ailleurs dans le corps comme une pneumonie (infection pulmonaire). Toutefois, règle générale, nous ne comprenons pas exactement comment ou pourquoi cela se produit. Page 95 sur 147 Certains médicaments et des produits chimiques irritants peuvent provoquer une inflammation du cerveau semblable à la méningite. On a aussi signalé de rares cas de vaccins causant une méningite. Il existe plusieurs types de méningites : La méningite virale (environ 80% des cas) : causée par des virus ou consécutive à un lymphome ou à une leucémie. Ces méningites sont généralement bénignes chez les patients sans déficit immunitaire. Le malade guérit spontanément sans séquelle et sans traitement, en quelques jours. La méningite bactérienne (environ 20 à 25% des cas) est une maladie grave qui évolue en l’espace d’un à deux jours, et qui peut mener à la mort en quelques heures seulement si elle n’est pas diagnostiquer et soigner à temps. Même si l’on survit à la maladie, une personne sur sept risque alors d’être atteinte de handicaps graves, comme la surdité ou une lésion cérébrale. Il existe plus de 50 espèces de bactéries pouvant provoquer la maladie. Il existe des formes différentes selon le type de bactéries en cause. Voici les plus fréquentes : Méningite à pneumocoques (streptococcus pneumoniae), environ 19%; Méningite à Hib (haemophilus influenzae de type B), plus rare, à cause de la vaccination des bébés; Méningite à méningocoques (Neisseria méningitidis), environ 13%; Méningite à Listeria (se trouve dans le sol, l’eau, les végétaux et les animaux (viande crue), transmission au fœtus.). Méningite à pneumocoques (Streptococcus pneumoniae). Cette bactérie, la même qui cause la pneumonie, est la principale cause de méningite en Amérique du Nord, tant chez les adultes que chez les enfants. Le Pneumocoque est une bactérie naturellement présente dans l’organisme humain au niveau de la bouche, du nez et du pharynx. Elle se transmet par contact avec les sécrétions du nez et de la gorge d’une personne infectée. Méningite à Hib (Haemophilus influenzae de type B). Avant les années 1990, c’était la principale forme de méningite bactérienne chez les enfants de moins de cinq ans, mais l'usage répandu du vaccin Hib a considérablement réduit sa portée. (À ne pas confondre avec le virus de l’influenza qui cause la grippe.) La bactérie H. influenzae est aussi une cause fréquente d’otites, de sinusites, de bronchites et d’autres infections des voies respiratoires. Toutefois, comme ces troubles ne sont pas causés par la bactérie de type B, le vaccin Hib n’a pas eu d’influence sur leur incidence. Page 96 sur 147 Méningite à méningocoques (Neisseria meningitidis). Cette bactérie est la seule qui cause des épidémies de méningite. On sait qu'elle est présente dans l'arrière-gorge ou le nez de beaucoup de gens (entre 10 % et 25 % de la population, selon l’Organisation mondiale de la Santé), sans provoquer de maladie; dans de rares cas, elle vient à bout des défenses naturelles de l'organisme et cause la méningite. Une forme plus grave de l’infection survient si les bactéries atteignent la circulation sanguine et les organes; on parle alors de méningococcémie. On connaît 13 souches de Neisseria m., regroupées par types sérologiques. Les souches A, B et C sont celles qui causent le plus souvent les épidémies. La souche de type B prédomine à l'heure actuelle en Amérique et en Europe, tandis que la souche de type A prédomine encore en Afrique et en Asie. Il existe 3 types de vaccins contre le méningocoque au Canada et chacun offre une protection différente. Méningite à Listeria (Listeria monocytogenes). Cette bactérie se trouve dans l'eau et le sol, et peut contaminer les végétaux et les animaux. Il arrive donc que la bactérie se retrouve dans certains aliments : les viandes crues, les charcuteries (dont les saucisses fumées à hot-dog, les fromages à pâte molle et les fromages au lait cru, les fruits et les légumes (sur la peau seulement). L'infection au Listeria monocytogenes chez un adulte est généralement bénigne, mais peut être transmise aux bébés et aux jeunes enfants chez qui, elle peut mener à la méningite; les femmes enceintes lui sont particulièrement susceptibles (20 fois plus que l'ensemble de la population) et peuvent transmettre l'infection à leur fœtus. Vaccination Certains types de méningite bactérienne peuvent être prévenus par la vaccination, mais pas tous. Aucun vaccin n’existe contre la méningite à méningocoque de type B. Aucun vaccin n'étant efficace pour toutes les bactéries susceptibles d'entraîner la méningite ou pour toutes les souches de ces bactéries, la vaccination ne peut pas garantir à 100 % l'immunisation. L'effet protecteur d'un vaccin est d'une durée limitée, qui diffère d’un vaccin à l’autre. Page 97 sur 147 Manifestations cliniques Forte fièvre; Céphalées sévères; Nausées et vomissements; Raideur de la nuque; Photophobie; Diminution de l’état de conscience; Augmentation de la pression intracrânienne; Convulsions dans 20% des cas; Signe positif de Kerning; Éruptions cutanées; Signe de Brudzinski. Le principal symptôme est certes la céphalée. Par contre, la plupart du temps, la méningite ne se résume pas à un seul symptôme, mais se manifeste par un ensemble de signes appelés syndrome méningé. Si les vaisseaux sanguins du cerveau présentent une inflammation, le cerveau ne recevra pas suffisamment d'oxygène, ce qui peut entraîner des étourdissements, réduire les réactions et, dans les cas graves, provoquer un coma. L'oxygénation insuffisante du cerveau peut également entraîner des convulsions. L'inflammation provoque une pression accrue sur le cerveau, ce qui peut susciter des vomissements. La personne atteinte pourra également présenter une éruption cutanée sous la forme de grappe de petits points rouges ou mauves semblables à des piqûres d'épingle. Lorsqu'on appuie sur ces taches, elles ne blanchissent pas comme la peau devrait normalement le faire. La peau elle-même peut présenter une teinte bleuâtre, appelée cyanose, qui découle d'une oxygénation insuffisante. Les symptômes de la méningite n'apparaissent pas tous simultanément et peuvent être moins évidents chez les personnes âgées. Page 98 sur 147 Tests diagnostiques La présence de symptômes, comme ceux indiqués plus haut, permet généralement de déceler la méningite. Le médecin confirmera le diagnostic avec d’autres examens. Examen physique; Ponction lombaire; Expectorations (pour déterminer l’agent causal) avant de débuter un antibiotique; Analyses sanguines; Craniographie (infection des sinus); Scan cérébral (pour augmentation de la PIC). En fonction des résultats obtenus, un traitement sera administré au patient. Plus la maladie est diagnostiquée précocement, meilleur sera le pronostic. Modalités et traitements/soins infirmiers (Il est dépendant du germe en cause) Vaccination; Antibiothérapie, pour patient et les personnes qui ont été en contact; Alitement et repos; Analgésique; Isolement; Signes neurologiques et signes vitaux; Hydratation intraveineuse. 6.2. Abcès cérébral L’abcès cérébral est une accumulation de pus dans le tissu cérébral. Le germe provient en général d’un foyer infectieux : dentaire, ORL (otite purulente, mastoïdite, sinusite), infection pulmonaire, endocardite d’Osler (infection microbienne des valves cardiaques). Les autres causes de la formation d’un abcès comprennent la thrombose veineuse septique secondaire à une infection pulmonaire, l’endocardite bactérienne, une fracture du crâne et une intervention neurologique non stérile. Même si l’abcès du cerveau est relativement rare, il s’agit d’une complication qu’on rencontre de plus en plus chez les personnes présentant une immunodépression causée par un traitement ou une maladie. Manifestations cliniques Les manifestations cliniques sont semblables à celles de la méningite et de l’encéphalite : Céphalée; Fièvre. Les signes d’une augmentation de la PIC peuvent se manifester par la somnolence, la confusion et les convulsions. Page 99 sur 147 Des symptômes focaux peuvent être présents et refléter la région locale de l’abcès. Par exemple, des anomalies du champ visuel ou des convulsions psychomotrices sont fréquentes en présence d’un abcès au lobe temporal alors que des troubles visuels et des hallucinations peuvent être présents lors d’un abcès occipital. Si l’abcès est au cervelet, il peut y avoir de l’ataxie (incapacité de coordonner les mouvements), une céphalée occipitale ou un nystagmus (mouvements rythmiques et involontaires du globe oculaire). Tests diagnostiques La ponction lombaire peut-être dangereuse en raison de l’hypertension intracrânienne. Scan cérébral; EEG; Craniographie. Modalités de traitements/soins infirmiers Le principal traitement dans les cas d’abcès cérébral est le traitement antimicrobien. Les autres manifestations sont traitées selon les symptômes. Lorsque la pharmacologie est inefficace, il est possible qu’un drainage ou que l’ablation de l’abcès soit nécessaire, si ce dernier est encapsulé. Le taux de mortalité est pratiquement de 100% si l’abcès n’est pas traité. Les interventions infirmières sont semblables à celles préconisées pour le traitement de la méningite ou de l’augmentation de la PIC. Signes neurologiques; Résultats d’analyses sanguines; Glycémie (lorsque des corticostéroïdes sont prescrits). 7. Convulsions (états épileptiques) 7.1. Épilepsie Physiopathologie Maladie neurologique chronique qui se présente sous différentes formes cliniques. Elle se caractérise par des convulsions récurrentes. Les crises peuvent parfois s’accompagner d’une perte de conscience, d’une hypertonie ou d’une hypotonie, d’une diminution ou d’une exagération des mouvements, ainsi que de troubles de comportement, de l’humeur et de la perception sensorielle. Il semble que l’épilepsie soit principalement due à une perturbation électrique (arythmie) des neurones situés dans une partie du cerveau. À cause de cette perturbation, ces neurones envoient des décharges électriques anormales, récurrentes et incontrôlées. Page 100 sur 147 Altérations physiologiques : Les messages envoyés par l’organisme sont transmis par les neurones (cellules nerveuses). Se fait par des décharges d’énergie électrochimique qui se propagent le long des nerfs. L’influx nerveux part en salve chaque fois qu’une cellule nerveuse doit exécuter une tâche. Parfois, la cellule nerveuse continue de décharger même si la tâche a déjà été exécutée. Lorsque ces décharges anormales et incontrôlées surviennent de façon répétée : épilepsie. Cause exacte de l’activité neurologique inconnue associée aux : Traumatisme lors de la naissance; Traumatismes crâniens; Certaines maladies infectieuses (bactériennes, virales ou parasitaires); Intoxications (par l’oxyde de carbone ou le plomb); Troubles de la circulation cérébrale : La crise d’épilepsie peut apparaître à partir d’un AVC (10-15%), souvent de nature hémorragique plutôt qu’ischémique; Les lésions cérébrales d’origine vasculaire peuvent être à l’origine d’une épilepsie donnant lieu à des crises récidivantes (MAV); Fièvre; Troubles métaboliques : hypoglycémie; hyponatrémie; anoxie aigu; encéphalopathie hépatique; insuffisance rénale; sevrage (intoxication éthylique); sevrage de barbituriques ou de benzodiazépines; Troubles nutritionnels; Toxicomanie; Tumeurs (méningiome, astrocytome plus fréquent); Abcès, malformations congénitales du cerveau; ACV. Dans la majorité des cas, la cause est inconnue (épilepsie idiopathique). Il existe une prédisposition héréditaire à certaines formes d’épilepsie. Dans 75 % des cas, l’épilepsie commence avant l’âge de 20 ans. Page 101 sur 147 Manifestations cliniques Crise épileptique généralisée (crise de grand mal) : La crise est tonicoclonique. Il n’y a ni avertissement ni « aura ». Perte de conscience de quelques secondes ou quelques minutes Le patient peut présenter une hypertonie généralisée suivi de périodes successives et irrégulières de relâchement musculaire et de contractions (contractions tonicocloniques généralisées). Les contractions simultanées du diaphragme et des muscles thoraciques peuvent provoquer un cri caractéristique. Souvent le patient se mord la langue ou les joues. La crise peut s’accompagner de cyanose et d’une salivaire abondante. La crise présente une incontinence urinaire ou fécale. Une ou deux minutes après la crise, les convulsions s’atténuent. Le patient se décontracte. Le patient respire bruyamment. Incontinence fréquente. Après la crise, le patient est souvent confus et difficile à stimuler. Il dort souvent pendant des heures. Les céphalées et les douleurs musculaires sont fréquentes. Tests diagnostiques Analyse biochimique, hématologique et sérologique; Tomodensitométrie pour détecter les lésions cérébrales, les anomalies focales, les anomalies cérébrovasculaires et les signes de dégénérescence du cerveau; L’EEG permet d’obtenir des données diagnostiques chez bon nombre de patients épileptiques et contribue à déterminer la nature des crises. Normalement, les anomalies révélées par l’EEG sont visibles entre les crises, sinon on peut les faire ressortir par une hyperventilation ou pendant le sommeil. Modalités de traitement/soins infirmiers Épilepsie : Se fait par un programme de longue durée qui, en plus de viser la suppression et la prévention des crises, doit répondre aux besoins particuliers du patient. Il n’existe pas de solution unique, car certaines formes d’épilepsie proviennent d’une lésion cérébrale tandis que d’autres sont dues à une altération de la chimie du cerveau. Médications utilisées : Epival, Dilantin,Tégrétol, Phénobarbital, Neurontin, Benzodiazépine (Rivotril, Ativan). Page 102 sur 147 Intervention en phase aiguë : Observation de la crise; Traitement de la crise; Enseignement; Intervention psychosociale. Lors de la crise, l’infirmière doit observer et noter tous les détails de l’événement, car le diagnostic et le traitement reposent souvent sur cette description : Événements qui ont précédé la crise; À quel moment s’est-elle déclenchée ? (ictus); Durée en temps de chaque phase; Description des événements durant la phase. Ex. : perte de connaissance, automatisme, raidissement, agitation désordonnée, absence totale de force musculaire. Pendant la crise : Calculer (minuter) la durée de la crise; Maintenir les voies respiratoires libres; Protéger la tête; Tourner le client sur le côté; Desserrer ses vêtements; Pas d’objet dans la bouche; Pour faire cesser la crise, on administre de l’Ativan ou Phénobarbital selon la prescription; L’infirmière installe la perfusion; Vérifier régulièrement les signes vitaux (hypotension secondaire aux médicaments) et les signes neurologiques; Surveiller le patient pour éviter qu’il ne se blesse (coussiner la civière au besoin); Remonter les côtés du lit; S’assurer que le patient respire et vérifier la saturation; Ne pas tenter de restreindre les mouvements du patient. Après la crise Aspiration au besoin; Vérifier si blessures physiques; Installer perfusion intraveineuse dès que possible; Apport en oxygène. Enseignement auprès du client et de son entourage. Page 103 sur 147 Classification des crises d’épilepsie Types de crises Crises partielles Simples Aura Complexes Crises généralisées Absences généralisées Petit mal Tonicocloniques Grand mal État de mal convulsif Status épilecticus Syndrome épileptique Description Sens modifiés, spasmes, agitation Le niveau de conscience n’est pas touché Forme très courante Le patient pressent sa crise Altération de sa conscience Gestes automatiques répétés Confusion après la crise Touche le plus souvent les enfants Yeux révulsés Étourdissements, inconscience Pas de souvenir de la crise Crises disparaissent après l’âge de 18 ans Chute au sol, spasmes Inconscience pendant toute la crise Salivation abondante Perte de l’urine Pas de souvenir de la crise Confusion et fatigue après la crise Série de convulsions constantes ou répétées Épisode de plus de 5 minutes ou de 2 convulsions successives sans reprise de conscience Forme la plus aiguë d’épilepsie Peut se terminer par une phase de coma Formes d’épilepsie à caractéristiques particulières Ex. : crises fébriles, spasmes infantiles Durée Quelques secondes 1 à 2 minutes 10 à 30 secondes 1 à 3 minutes 30 minutes Page 104 sur 147 8. Paralysie de Bell La paralysie de Bell (paralysie faciale périphérique) est causée par une inflammation du septième nerf crânien qui provoque de la faiblesse ou une paralysie des muscles faciaux du côté atteint du visage. Manifestations cliniques Fièvre; Acouphène; Déficience auditive; Douleur autour et derrière l’oreille; Incapacité de fermer l’œil complètement; Perte des plis dans le front; Flasticité du côté atteint du visage; Relâchement des muscles de la bouche; Incapacité de sourire, de froncer les sourcils ou de siffler; Sécheresse des yeux; Sensations douloureuses dans le visage; Trouble de l’élocution (plus rare). Tests diagnostiques Il n’y a aucune épreuve précise pour diagnostiquer la paralysie de Bell. Le diagnostic en est un d’exclusion (ACV). Modalités et traitements soins infirmiers Chaleur humide; Neurostimulation (maintenir le tonus musculaire et prévenir l’atrophie musculaire); Soins visent principalement à soulager les symptômes et à prévenir les complications; Corticostéroïdes (prednisone), à débuter le plus tôt possible, pour diminuer l’inflammation et l’œdème du visage; Analgésique pour soulager la douleur faciale; Enseignement au patient. La paralysie de Bell est considérée comme une affectation bénigne, dont le rétablissement complet est manifeste après six mois chez 85% des patients, surtout lorsqu’un traitement a été amorcé rapidement. Il est possible qu’un faible nombre de patients souffrent d’effets résiduels. Le reste des patients (15%) continueront d’éprouver des mouvements asymétriques au niveau des muscles faciaux. En général, le patient souffrant de paralysie de Bell n’a pas besoin d’être hospitalisé. Page 105 sur 147 Page 106 sur 147 9. Syndrome de Guillain Barré Physiopathologie Le syndrome de Guillain-Barré est une attaque auto-immune dirigée contre la myéline des nerfs périphériques. Elle entraîne une détérioration de celle-ci, de l’œdème et une inflammation des nerfs touchés, ce qui a pour effet de diminuer la neurotransmission aux nerfs périphériques. Facteurs Les facteurs fréquents qui précèdent le syndrome sont les stimulations du système immunitaire causées par une infection virale, un traumatisme, une chirurgie, une vaccination contre une infection virale, le VIH ou des néoplasmes lymphoprolifératifs. Page 107 sur 147 Manifestations cliniques Paresthésie (engourdissements, fourmillements) Faiblesse musculaire (tonus) des membres inférieurs Faiblesse musculaire (tonus) des membres supérieurs, tronc, visage Paralysie totale Troubles de déglutition, élocution et mastication (atteinte des nerfs crâniens; VII, VI, III, IX, V, X) Perte de sensibilité Troubles des sphincters Douleur lombaire et musculaire La douleur (caractérisée par des paresthésies ou des crampes) Hypotension Bradycardie, bloc cardiaque Tests diagnostiques Test d’électromyographie Test de conduction nerveuse (la vitesse de conduction nerveuse est lente au niveau des membres atteints) Modalité de traitements/soins infirmiers En raison des risques d’évolution rapide de la maladie et des risques d’insuffisance neuromusculaire qu’elle entraîne, le syndrome de Guillain-Barré exige une hospitalisation en soins intensifs. On doit surveiller tout changement dans la faiblesse motrice et la fonction respiratoire afin de déceler les besoins physiques et respiratoires de la personne. Une ventilation assistée peut être nécessaire pour renforcer la fonction pulmonaire et assurer une oxygénation adéquate. Page 108 sur 147 D’autres interventions visent à prévenir les complications de l’immobilité. L’utilisation d’agents anticoagulants et bas compressifs. On a recours à la plasmaphérèse (échange plasmatique) et à l’injection d’immunoglobulines par voie intraveineuse pour modifier directement le taux d’anticorps contre la myéline des nerfs périphériques. Plasmaphérèse C’est un échange plasmatique qui consiste à retirer de nombreux litres de plasma, soit de 2 à 5 litres de plasma contenant des substances anormales et les remplacer par des volumes égaux d’une substance semblable. Albumine 5%(250 ml); 5 à 40 traitements (peut varier); durée du traitement de 1 à 5 heures; tous les deux jours ou quotidiennement. 10. Traumatismes de la moelle épinière Physiopathologie Les vertèbres les plus touchées sont les 5e, 6e et 7e vertèbres cervicales, la 12e vertèbre dorsale et la 1ère vertèbre lombaire, parce qu'elles sont situées aux endroits les plus mobiles de la colonne vertébrale (voir annexe E). Les lésions de la moelle épinière vont de la commotion (totalement réversible, sans lésion anatomique de la moelle) à la section complète de la moelle (causant une paralysie), en passant par la contusion, la lacération et la compression des tissus médullaires. Les blessures médullaires se divisent en deux catégories : les lésions primaires et secondaires. Les lésions primaires résultent du choc initial et sont permanentes. Les lésions secondaires sont le résultat d’une contusion ou d’une lacération des fibres nerveuses engendrant un œdème et la destruction de celle-ci. Quand une hémorragie se produit, du sang peut se déverser dans l'espace épidural, sous-dural ou sous-arachnoïdien du canal rachidien. Une série de phénomènes secondaires peuvent entraîner une ischémie, une hypoxie, un œdème et des lésions hémorragiques qui, à leur tour, provoquent la désintégration de la myéline et des axones. Ces réactions peuvent causer la dégénérescence de la moelle épinière au niveau de la vertèbre lésée. Ce processus serait réversible dans les 4-6 heures suivant l’accident (permet d’éviter que les lésions deviennent permanentes). En l’espace de 24 heures, l’œdème entraîne une lésion permanente. Toutefois, l’étendue de la lésion peut aller jusqu’à une semaine puisque l’œdème peut aggraver la lésion et détruire davantage de nerfs au-delà de 72 heures. Page 109 sur 147 Choc neurogénique Lorsqu’il survient, il est caractérisé par de l’hypotension, de la bradycardie, une sensation de chaleur et de sécheresse au niveau des membres. C’est une perturbation du SNA au niveau du système sympathique qui entraîne une perte de tonus vasculaire (vasodilatation massive périphérique), une stase veineuse et une diminution du débit cardiaque. Ces effets sont généralement associés à une lésion cervicale ou lésion thoracique haute. De plus, on peut observer de l’hypothermie et de l’hypotension orthostatique (chute de PA lors de position verticale du patient). Les conséquences peuvent amener de l’ischémie cérébrale ou des AVC. (Installer des bas compressifs et pied du lit élevé). Traitements : • Volume (cristalloïdes et voluven) + vasoconstricteurs • Inotrope + et chronotrope + • Matelas réchauffant • Intubation et augmentation de l’apport en oxygène pour favoriser la perfusion tissulaire. Sidération médullaire (choc spinal) Elle survient au moment de la lésion en réaction au traumatisme important au niveau de la moelle épinière et entraîne une dépression immédiate de toutes les fonctions de la moelle. Elle cause une suppression des réflexes transitoires : • Paralysie flacide • Absence de sensation cutanée • Perte des fonctions autonomes • Suppression profonde ou cessation des activités réflexes sous le site traumatisé. Manifestations cliniques Les manifestations sont en relation avec le niveau de la lésion et de sa gravité. Plus la lésion est haute, plus les séquelles sont graves en raison de la proximité de la moelle épinière cervicale et du tronc cérébral. Lorsque le patient se plaint de douleur aiguë, elle peut être au niveau du dos ou du cou et irradier parfois le long du nerf touché. L’absence de douleur ne signifie pas qu’il n’y a pas de lésions. De plus, les troubles de la fonction respiratoire sont liés au niveau où se produit la lésion, les abdominaux, les muscles intercostaux (T1-T12) et le diaphragme. Lorsque la lésion est plus haute (cervicale), on peut observer une insuffisance respiratoire aiguë, principale cause de décès. Page 110 sur 147 Tests diagnostiques Examen neurologique complet; Échelle Glasgow; Radiographie (profil de la colonne cervicale); Tomodensitométrie; IRM (si l’on soupçonne lésions des ligaments); Analyses sanguines (éliminer atteinte d’organe interne). Modalité de traitement Les objectifs initiaux à l’égard du client atteint d’une lésion médullaire consistent à prévenir l’aggravation des lésions médullaires et détecter les symptômes de déficiences neurologiques évolutives. Réanimation s’il y a lieu. Oxygène pour éviter hypoxie qui aggraverait la déficience neuro de la moelle. Intubation s’il y a lieu (éviter flexion et extension). Maintenir oxygénation. Stabiliser fonction cardiovasculaire. Administration de Méthylprednisone. Stabilisation de la colonne cervicale (collet cervical installé, mobilisation en bloc). Immobilisation de la colonne cervicale. Stabilisation de la colonne cervicale. Traction cervicale. Halo crânien soit avec traction ou après. Utilisation de l’échelle de ASIA. Chirurgical Lorsqu’il y a compression évidente de la moelle épinière, corps vertébraux fragmentés ou instables, présence de fragment osseux dans le canal vertébral, lors de plaie qui s’étend à la moelle épinière ou avec détérioration de l’état neurologique du patient. Laminectomie Excision de l’arc postérieur et du processus épineux d’une vertèbre, peut être indiqué lorsqu’il y a hématome épidural ou fragment osseux, plaie par pénétration qui requiert un débridement. Fusion Fusionner les corps vertébraux afin de stabiliser la colonne. Page 111 sur 147 Soins Infirmiers S’assurer de l’ABC; Surveillance neurologique; Immobilisation; Surveillance échange gazeux; Surveillance des glycémies (Méthylprednisone); Gestion de l’anxiété et de la douleur; Installer sonde urinaire; Auscultation et palpation de l’abdomen; Surveillance de manifestations cliniques de choc neurogénique. Page 112 sur 147 RÉFÉRENCES Andrus, C. (1991). Journal of neuroscience nursing. April 1991, 23 (2), 85-91. Bouvier, G., Pleines J. et Giroux J. C. (1978). Le nursing en neurologie et en neurochirurgie. St-Hyacinthe : Edisem. Brûlé, M. et Cloutier, L. (2002). L’examen clinique dans la pratique infirmière. St-Laurent : ERPI. Cambier, J., Masson M. et Dehen, H. (2004). Abrégés de Neurologie. Paris : Masson Clochesy, M., Breu, C., Cardin, S., Rudy, E. et Whittader, A. (1993). Critical Care Nursing. États-Unis : Saunders. Cournoyer, R., inf. M. SC. (2007). L’ACV. CHUM Deglim Hopfer J. et Hazard Vallerang A. (2003). Guide des médicaments. Montréal : ERPI. 632-633 et 301. e Deglim Hopfer J. et Hazard Vallerang A. (2008). Guide des médicaments. 3 édition. Montréal : ERPI. e Direction des soins infirmiers – CHUM. (2005). Guide clinique. 2 édition. Djeffal, C., inf. clinicienne. (2006). Adeneme hypophysaire. CHUM. Heitkemper, Margaret M. et Dirksens, Shannon R. (2003). Soins infirmiers médecine et chirurgie. Édition GB Beauchemin, 4, 245-249. La fondation canadienne des tumeurs cérébrales. (1996). 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Soins infirmiers médecine et chirurgie, 6. Montréal: Éditions du Renouveau Pédagogique. Page 113 sur 147 Tortora, G.J. et Anagnostakos, N.P. (1988). Principes d'anatomie et de physiologie. Montréal: CEC. Tortora, G. (2001). Principes d’anatomie et de physiologie. Édition ERPI. Trabacchi, G. et Heym, R. (1998). Croix-Rouge française, Revue de l'infirmière, sept. N°41. Urden, D.L.D., Kathleen, M.S. et Lough, M.E. (2002). Critical Care Nursing, Édition Mosby, 680-686. Woods, S.L. et al. (2005). Cardiac Nursing. Philadelphia : Lippincott. Internet Abcès du cerveau – Encyclopédie médicale. [En ligne]. Adresse URL : http://doctissimo.fr Anté-hypophyse – Wikipedia http://fr.wikipédia.org/wiki/ant%C3%A9-hypophyseinfo-radiologie.chhttp://www.info-radiologie.ch/diagnostic-radiologique-tumeurs-cérébrales.php Cœur et ACV – fondation des maladies du cœur. [En ligne]. Adresse URL : http://ww2.heartondstroke.ca Fondation des Maladies du http://www.qc.heartandstroke.ca Cœur du Québec 2000. 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Novembre 2008, Hôpital Notre-Dame du CHUM. Mise en page effectuée par madame Marilye Boutin, secrétaires à la DSI. Page 114 sur 147 ANNEXES Page 115 sur 147 Annexe A Notions sur les nerfs crâniens et rachidiens Page 116 sur 147 NOTIONS SUR LES NERFS CRÂNIENS ET RACHIDIENS Les nerfs crâniens Nerf Type Fonctions Application clinique 1. Olfactif: Sensoriel. Odorat. Anosmie (inaptitude à détecter une odeur particulière) 2. Optique: Sensoriel. Vision. Défaut du champ visuel et perte d'acuité visuelle. Une vision déficiente est appelée anopsie. 3. Moteur oculaire commun : Moteur. Motricité oculaire (en haut, en bas et en dedans), régulation de la taille de la pupille, accommodation, élévation de la paupière supérieure. Absence de réponse pupillaire consensuelle, mouvement incorrect de l'oeil et de la paupière soit le strabisme, la ptose et la diplopie. 4. Pathétique ou trochléaire: Moteur. Motricité oculaire (en bas et en dehors). Nystagmus, mouvement erratique de l'oeil, strabisme. 5. Trijumeau: Moteur. Mastication. Impossibilité de serrer les dents. Sensoriel. Sensibilité de la face, des dents, du cuir chevelu. Impossibilité de distinguer les sensations au niveau des joues, absence de clignement et de larmoiement. 6. Moteur oculaire externe: Moteur. Motricité de l'oeil vers l'extérieur. Diplopie dans le regard latéral. 7. Facial: Moteur. Mimique. Mimique faciale asymétrique, par exemple : tics ou sourire oblique; impossibilité de maintenir les yeux fermés ou de froncer les sourcils. 8. Auditif ou cochléo-vestibulaire: Sensoriel. Audition, équilibre. Hypoacousie, acouphènes, surdité, troubles de l'équilibre, ataxie. 9. Glosso-pharyngien: Moteur. Sécrétion salivaire, déglutition, réflexe nauséeux, régulation du réflexe de la pression artérielle et de la respiration. Excès de mucus dans la bouche; réflexe nauséeux altéré; nasonnement. Sensoriel. Goût, sensibilité de la langue. Impossibilité de reconnaître le goût amer. 10. Pneumogastrique ou vague: Moteur et sensoriel. Déglutition, phonation, ralentissement du coeur, accélération du péristaltisme, sensibilité du larynx et du pharynx. Troubles de la déglutition; aphonie; sensation de faim; hypotension orthostatique. 11. Spinal: Moteur. Mouvements des épaules, rotation du cou, mouvements de la tête ; phonation. Parésie du trapèze et du sterno-cléido-mastoïdien. 12. Grand hypoglosse. Moteur. Mobilité de la langue. Surface de la langue plissée, fasciculations linguales; dysarthrie; dysphagie. Le malade n'arrive pas à sortir la langue et à la maintenir en position médiane. Page 117 sur 147 Les nerfs rachidiens Les nerfs rachidiens relient le SNC aux récepteurs, aux muscles et aux glandes. Il y a 31 paires de nerfs rachidiens: 8 paires de nerfs cervicaux, 12 paires de nerfs thoraciques, 5 paires de nerfs lombaires, 5 paires de nerfs sacrés et 1 paire de nerfs coccygiens. Un nerf rachidien possède habituellement 2 points d'attache à la moelle épinière: une racine postérieure (fibres sensorielles) et une racine antérieure (fibres motrices). Ces racines s'unissent pour former un nerf rachidien au trou de conjugaison. Après être passé à travers son trou de conjugaison, un nerf rachidien se divise en plusieurs branches appelées rameaux. Les rameaux ventraux des nerfs rachidiens, sauf D2 à D12, forment des réseaux sur les côtés gauche et droit du corps, en s'unissant à un nombre variable de fibres venues des branches ventrales des nerfs adjacents, ce sont des plexus. Les principaux plexus sont : le plexus cervical le plexus brachial le plexus lombaire le plexus sacré La totalité de la peau est innervée par les nerfs rachidiens qui transportent des influx nerveux sensoriels somatiques jusque dans la moelle épinière. Tous les nerfs rachidiens, sauf C1, alimentent des branches qui se rendent. Un dermatome est un territoire cutané qui fournit de l'information sensorielle soit aux racines postérieures d'une paire de nerfs rachidiens, soit à un segment de la moelle épinière. La connaissance des dermatomes permet de déterminer quel segment de la moelle épinière ou quel nerf rachidien est affecté. Page 118 sur 147 Annexe B Postures anormales observées chez un patient inconscient Page 119 sur 147 POSTURES ANORMALES OBSERVÉES CHEZ UN PATIENT INCONSCIENT 1. Décortication : Lors d’une stimulation douloureuse, les membres supérieurs se mettent en flexion complète sur le thorax et les membres inférieurs se raidissent en extension. 2. Décérébration : Spontanément ou lors d’une stimulation douloureuse, les quatre membres se raidissent en extension et les paumes des mains se tournent vers l’extérieur. Ce signe a une valeur plus péjorative que la posture de décortication. Tiré de Nursing Photobook (1982). Coping with neurologic disorders. Pennsylvania : Intermed. Page 120 sur 147 Annexe C Dérivation ventriculaire externe (DVE) et Camino Page 121 sur 147 La dérivation ventriculaire externe (DVE) et le camino Le drainage ventriculaire externe est un système qui met en communication un ventricule cérébral latéral avec l’extérieur du crâne à l’aide d’un drain dont les buts sont : De drainer le liquide céphalo-rachidien (LCR); De surveiller la pression intracrânienne (PIC) et la pression de perfusion cérébrale (PPC). Lors de l’installation du drain ventriculaire, des trous de trépan sont pratiqués dans le crâne. Un petit cathéter est placé dans la corne antérieure du ventricule non dominant et l’extrémité du drain est dirigée sous la peau pour sortir plus loin afin de diminuer le risque d’infection. Des points de suture referment la peau au niveau des trous de trépan. Les étapes techniques Installation du capteur de pression au robinet principal de la tubulure du système de drainage ventriculaire; Vide d’air avec du NaCl de toute la tubulure en incluant le capteur de pression; Branchement par le médecin du drain ventriculaire au système de drainage; Prise du niveau au conduit auditif externe (CAE) à l’aide du rayon laser; Réglage de la hauteur du drainage et ouverture du système; Calibration du capteur à la pression atmosphérique; Lecture de pression intracrânienne (PIC) et de pression de perfusion cérébrale (PPC) Lignes directrices de la DVE et de la PIC Le système ne contient pas de latex et est compatible avec le système Interlink. Manipuler les tubulures et le système de drainage avec asepsie. Le rayon laser est au même niveau que le 0 cmH2O du système, que le robinet principal ainsi que le capteur de pression. Respecter, en permanence, le niveau de référence avec le conduit auditif externe (CAE) et la hauteur prescrite du drainage. Dès que la mobilisation du patient implique un changement de niveau du point de référence soit le CAE, le système de drainage doit être interrompu, remis au niveau après la mobilisation, puis ouvert au drainage le plus rapidement possible. Les filtres de la chambre à gouttes et du sac de drainage sont fonctionnels et ce, même s’ils sont imbibés de liquide céphalo-rachidien (LCR). Mettre des gants lorsqu’il y a des risques d’être en contact avec le LCR. Lorsque le sac de drainage est plein, il doit être changé et non vidé. Page 122 sur 147 Le rayon laser ne doit jamais être dirigé vers les yeux. Le changement du système de drainage et du capteur est à faire seulement lors du changement du drain ventriculaire. Vide d’air de la tubulure Ajouter le capteur de pression au robinet principal de la tubulure. Prendre une seringue de 20 ml et une canule Interlink, la remplir de NaCl sans préservatif. Désinfecter avec un tampon d’alcool le site d’injection du robinet distal (près de l’extrémité) de la tubulure. Faire le vide d’air de la tubulure : Fermer le robinet distal côté drainage; Faire le vide d’air de l’extrémité de la tubulure; Fermer le robinet distal côté patient et fermer le robinet principal côté drainage; Poursuivre le vide d’air jusqu’au capteur; Fermer le robinet principal en direction du capteur; Terminer le vide d’air jusqu’à la chambre à gouttes. Installer un bouchon non ventilé près du capteur. Le médecin procède lui-même au branchement du drain et du système de drainage. Page 123 sur 147 Page 124 sur 147 Réglage de la hauteur du drainage ventriculaire Mettre le système de drainage (0cm H2O) au niveau du CAE à l’aide du rayon laser. Ajuster la hauteur du drainage avec les ailettes et les fléchettes sur l’échelle graduée (en cm H2O) selon l’ordonnance médicale. A chaque heure, vider la chambre à gouttes dans le sac de drainage en tournant le robinet (situé entre les deux) vers le site d’injection puis fermer le robinet vers la chambre à gouttes. Changer le sac de drainage lorsqu’il est plein. Mettre des gants non stériles. Dévisser la jonction entre la chambre à gouttes et le sac de drainage. Refermer ce dernier avec un bouchon non ventilé. Réinstaller le nouveau sac aseptiquement, puis refermer l’embout vissant. Lecture de la PIC et de la PPC Laisser le système en drainage. S’assurer que le capteur de pression est au niveau du CAE à l’aide du rayon laser. Calibrer le capteur à la pression atmosphérique (le zéro) en enlevant le bouchon du capteur et en appuyant sur le zéro du moniteur. Remettre le bouchon du capteur. Calibrer lors de l’installation, aux 8 heures, lors du rebranchement du câble ou dans le doute. Pour une lecture : tourner le robinet principal en direction de la chambre à gouttes. Observer la courbe de PIC. Référence :Linda BUCHER et Sheila MELANDER,W.B. Saunders Company Critical Care Nursing p.838,1999 Page 125 sur 147 Faire la lecture de la PIC. Valeurs normales : 0-15 mm Hg Faire la lecture de la PPC. Valeurs normales : 70 à 100 mm Hg. Lorsque le système est en drainage, fermer le robinet principal en direction du capteur. Lorsque le drainage ventriculaire est interrompu, afficher en permanence la courbe de PIC et régler les alarmes maximale et minimale de la pression moyenne des ondes. Pansement En présence d’un pansement occlusif, renforcer au besoin. Lors du décollement, le retirer, nettoyer la plaie avec une compresse imbibée de NaCl et appliquer un pansement en nébulisation (Op-site) si disponible ou laisser à l’air. En présence d’un pansement en nébulisation (Op-site), ne pas frotter la plaie pour éviter d’enlever le produit. Laisser tel quel, le produit va crevasser naturellement. Page 126 sur 147 Annexe D Examens diagnostiques neurologiques Page 127 sur 147 EXAMENS DIAGNOSTIQUES NEUROLOGIQUES Tomodensitométrie appelé scanner cérébral, avec ou sans injection de produit de contraste, consiste en une analyse par ordinateur de tomographies (étude en coupes) multiples du tissu cérébral prises dans des plans successifs, de façon à fournir une image tridimensionnelle. Le tube de l'appareil tourne autour du patient. Un ordinateur mesure l'absorption des rayons X en fonction de la densité des tissus rencontrés et transforme ces variations de densité en variations de brillance sur un écran cathodique et les photographie. Les tissus opaques aux rayons X apparaissent blancs et les tissus radios transparents apparaissent plus sombres. Permet de détecter hémorragies, tumeurs, kystes, œdème, atrophie ou autres… Se présente sous forme d’image en noir et blanc. C’est plusieurs radiographies de coupes transversales du cerveau. Fait pour s’assurer que l’ACV n’est pas hémorragique. L'imagerie par résonance magnétique est une technique basée sur le principe de la résonance des atomes d'hydrogène contenus dans l'eau composant nos cellules : 80% de notre poids est constitué d'eau. L'IRM se compose d'un aimant très puissant entourant un lit d'examen auquel sont connectées des antennes spécifiques. Sous l'action de certaines ondes de radiofréquences émises à partir d'antennes spécifiques, les noyaux d'hydrogène sont stimulés pendant quelques millisecondes. Après arrêt de la stimulation, les atomes d'hydrogène restituent cette énergie qui se dissipe dans différents plans de l'espace sous l'action du champ magnétique de l'aimant. L'énergie est alors captée par des antennes réceptrices puis analysée par un ordinateur qui crée, suivant la composante en eau des tissus analysés, leurs vascularisations et leurs pathologies éventuelles, une sorte de "carte énergétique" de la partie du corps étudiée. Les os ne font plus obstacle à l'exploration des tissus mous. Le champ magnétique est si puissant qu'il peut déplacer les objets métalliques, d'où certaines contreindications pour les porteurs de stimulateurs cardiaques, valves cardiaques artificielles métalliques, certaines prothèses et autres objets métalliques. Champ magnétique intense qui a un meilleur contraste que le Scanner. L’obscurcissement par les os qui apparaît dans la tomodensitométrie ne se manifeste pas dans l’IRM. Elle permet de définir l’image avec plus de détails, elle localise les petites tumeurs et les petites hémorragies non visualisées au Scanner. C’est une méthode diagnostique référée pour de nombreuses maladies neurologiques. Page 128 sur 147 L’IRM permet d’évaluer : Moelle épinière; Hémorragie; Infarcissement; Vaisseaux sanguins; Néoplasmes; Lésions osseuses. Ponction lombaire qui consiste à prélever du LCR (liquide céphalo-rachidien) de l'espace sousarachnoïdien de la région lombaire inférieure de la moelle épinière. L’espace entre L2 et S1 est choisi pour la ponction, parce que la moelle épinière se termine près de L2. C’est une intervention stérile. Buts : Aider au diagnostic par l'examen du LCR. Injecter des substances thérapeutiques ou diagnostiques. Administrer une anesthésie rachidienne. Procédure: Patient en décubitus latéral (position fœtale) ou position assise sur le bord du lit, la région lombaire fléchie pour obtenir le plus d'espace possible entre les vertèbres. Anesthésie locale. Ponction avec aiguille à PL et mandrin. Prélèvement ou injection. Retrait de l'aiguille et compression. Pansement adhésif. Repos au lit selon Rx. Bien hydrater. Surveillance de la motricité et sensibilité des membres, la diurèse, l'écoulement au site, la douleur, la céphalée. La ponction lombaire est contre-indiquée lors de HTIC, car il y a risque d’engagement. Donc, il est important de faire un fond d’œil avant chaque ponction lombaire, pour éliminer les signes d’hypertension intracrânienne (stase ou œdème papillaire). On introduit (le médecin) l’aiguille entre L4 et L5 (préférablement) dans l’espace sous- arachnoïdien pour voir s’il y a présence de sang. Il est très important que le patient ne bouge pas. On fait la ponction assis ou couché en position fœtale. Page 129 sur 147 Électroencéphalographie (EEG) est un enregistrement graphique de l'activité électrique produite par l'encéphale. Les ondes encéphaliques sont recueillies par des électrodes, de façon analogue à celles des impulsions électriques du cœur. Pour l'EEG, on place les électrodes sur le cuir chevelu, au-dessus de plusieurs zones de l'encéphale. La fréquence, l'amplitude et les caractères des ondes encéphaliques sont interprétés. Cet examen sert à évaluer les états épileptiques, les lésions cérébrales (hémorragie, abcès, néoplasme ou infarctus) et pour déterminer la mort cérébrale. Page 130 sur 147 Radiographie du crâne permet de visualiser les os de la boîte crânienne, les sinus nasaux et les calcifications cérébrales. Angiographie (artériographie) cérébrale fournit une radiographie du système vasculaire cérébral après injection dans une artère (fémorale, brachiale, carotide) d'un produit de contraste. On injecte le liquide de contraste (opacifiant), pour obtenir des images des artères et des veines, et on prend une série de radiographies. Permet de visualiser et localiser les abcès, MAV, anévrisme, hématome, certaines tumeurs… La surveillance post angiographie est très importante, il faut surveiller les réactions allergiques, les signes d’hémorragies au site ou les hématomes, les signes vitaux et signes neurologiques, ainsi que les pouls. Electromyographie et épreuve de conduction nerveuse L’électromyographie (EMG) enregistre l’activité électrique des nerfs de l’appareil locomoteur. L’enregistrement est visualisé sur un oscilloscope à rayons cathodiques. On insère aussi des aiguilles électrodes dans les muscles pour mesurer les unités motrices spécifiques. Un muscle normal au repos n’a pas d’activité électrique; celle-ci se produit lorsque le muscle se contracte. L’activité électrique est perturbée quand le muscle lui-même est malade (myopathie). Trouble de l’innervation musculaire Seul l’EMG peut détecter les fibrillations qui sont des contractions spontanées et indépendantes de fibres musculaires Elles apparaissent à l’EMG 1 à 3 semaines après que le muscle ait perdu son alimentation nerveuse. On utilise un stimulus pour étudier les conditions nerveuses par une brève décharge électrique à la partie distale d’un nerf sensoriel ou mixte; on enregistre l’onde de dépolarisation résultante à un point proche de la stimulation. Ex : On applique un stimulus à un doigt (bout). On place une électrode enregistreuse sur le nerf médian du poignet pour mesurer le temps compris entre le début du stimulus et l’apparition de l’onde de dépolarisation sur l’électrode; c’est ce qu’on appelle la vitesse de conduction nerveuse. La vitesse de conduction des nerfs endommagés est plus faible. Page 131 sur 147 Doppler carotidien : Cette échographie Doppler est utilisée pour distinguer des occlusions de la carotide ou de ses branches. Elle est pratiquée chez des sujets souffrant de céphalées et présentant des symptômes neurologiques tels que des épisodes d’ischémie transitoire, des hémiparésies et des déficits aigus de la vue ou de la parole. C’est la fréquence du signal réfléchi qui permet de déterminer la vitesse d’écoulement du sang, de voir comment le sang circule dans les artères carotides. On peut donc voir directement les sténoses ou les occlusions et l’interruption du flux artériel. Fait à l’aide d’une sonde sur la peau. Doppler transcrânien : On va mesurer la vitesse d’écoulement du sang dans les vaisseaux intracrâniens, aux endroits où l’os est de faible épaisseur. Site : Temporal; Orbital; Sous occipital. Le signal ultrason reçu est restitué graphiquement sous forme d’ondes. On calcule la vitesse maximale d’écoulement du sang et les rapports systoliques et diastoliques. ECG et échographie cardiaque sont faits pour savoir si l’ACV est d’origine cardiaque. Page 132 sur 147 Annexe E Mœlle épinière Page 133 sur 147 MOELLE ÉPINIÈRE Page 134 sur 147 Annexe F Lexique – types de crises épileptiques Page 135 sur 147 LEXIQUE – TYPES DE CRISES ÉPILEPTIQUES 1. Crises tonicocloniques 2. Crises toniques : Qui a rapport à la toxicité ou tonus 3. Crises cloniques : Convulsion caractérisée par une série rapide de contractions musculaires, plus ou moins régulières, produisant de grands mouvements 4. Absences : Brève suspension de la conscience avec interruption de toute activité, pâleur, fixité du regard, parfois myoclonies et amnésie complète consécutive 5. Crises atoniques : Diminution de la tonicité normale d’un organe contractile 6. Crises akinétiques : Forme mineure (petit mal) absence spécifique, dure quelques secondes. Peut s’accompagner d’une brève perte de connaissance. Perte soudaine et brève du tonus de posture avec chute de la tête en avant et si la crise se généralise, chute brutale. Peut être déclenché par hyperventilation ou lumières clignotantes Page 136 sur 147 LEXIQUE – TYPES DE CRISES ÉPILEPTIQUES 7. Crises tonicocloniques 8. Crises toniques : Qui a rapport à la toxicité ou tonus 9. Crises cloniques : Convulsion caractérisée par une série rapide de contractions musculaires, plus ou moins régulières, produisant de grands mouvements 10. Absences : Brève suspension de la conscience avec interruption de toute activité, pâleur, fixité du regard, parfois myoclonies et amnésie complète consécutive 11. Crises atoniques : Diminution de la tonicité normale d’un organe contractile 12. Crises akinétiques : Forme mineure (petit mal) absence spécifique, dure quelques secondes. Peut s’accompagner d’une brève perte de connaissance. Perte soudaine et brève du tonus de posture avec chute de la tête en avant et si la crise se généralise, chute brutale. Peut être déclenché par hyperventilation ou lumières clignotantes Page 137 sur 147 Annexe G Anatomie et physiologie du système neurologique Page 138 sur 147 ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU SYSTÈME NEUROLOGIQUE Page 139 sur 147 Autres annexes Page 140 sur 147 PRINCIPAUX MÉDICAMENTS EN SCIENCES NEUROLOGIQUES Nimodipine : Nimotop Classification : Bloqueur de canaux calciques Mécanisme d’action : • Inhibition de la pénétration des ions calcium dans les cellules des muscles lisses vasculaires. Ce qui entraîne l’inhibition du couplage, excitation – contraction et de la contraction suivante. • Vasodilatation périphérique puissant. Effets thérapeutiques : • Prévention du vasospasme (spasme vasculaire), après une HSA .Le nimotop traverse la barrière hémato encéphalique. Demi-vie : 1-2 heures d’action Pic d’action : 1 heure Durée : 4 heures Précautions et mises en garde : • Contre-indiqué si hypersensibilité e e • Syndrome de dysfonctionnement sinusal, Bloc AV 2 - 3 degrés (sauf s’il est porteur d’un stimulateur cardiaque); • PA < 90 mmhg; • Insuffisance hépatique grave (réduire la dose); • Personne âgée (réduire la dose); • IRA grave; • Œdème ou forte de la PIC; • Infarctus ou angine instable, insuffisance cardiaque. Mannitol 20 % : Classification : Diurétique osmotique Indications : • Œdème cérébral; • ↑ PIC ou pression intra oculaire. Mécanisme d’action : ↑ pression osmotique du filtrat glomérulaire inhibant ainsi la réabsorption de l’eau du NA, K, CL−, CA, PO 4, MG, de l’urée et de l’acide urique. Effets thérapeutiques : • Mobilisation de l’excès de liquide en cas d’insuffisance rénale, oligurique ou œdème; • ↓ PIC et pression intra oculaire; • ↑ Excrétion urinaire en cas de substances toxiques. Pharmacologie : • Le mannitol s’accumule seulement dans les espaces extracellulaires, il ne traverse la barrière hémato encéphalique et barrière oculaire. • Métabolisé par le foie Demi-vie : 100 minutes Début d’action : 30-60 minutes PIC d’action : 1 heure Page 141 sur 147 Durée : 6-8 heures Contre-indications et précautions : • Hypersensibilité • Insuffisance cardiaque grave • Œdème pulmonaire • Insuffisance rénale avancée • Anurie • Déshydratation grave • Hémorragie intracrânienne active • Surveillance électrolytique • Utilisation de filtre 0.22 micron (HAIV) • Rincer avec NS 0.9 Effets secondaires : • Confusion • Céphalées • Vision trouble • Insuffisance cardiaque • Œdème pulmonaire • Tachycardie • Nausée et vomissements • Insuffisance rénale • Déshydratation • Hypo ou hyperkaliémie • Hypo ou hypernatrémie Attention : phlébite aux points d’insertion iv Interactions : • L’hypokaliémie ↑ le risque de toxicité attribuable aux dérivés digitaliques Voies d’administration : • Mannitol 20 % iv • Vitesse d’administration 30-60 minutes N.B. L’extravasation peut provoquer de l’irritation et la nécrose tissulaire. NaCl 3 % : (chlorure de sodium) Classification : • Minéraux et électrolytes (solution de remplissage vasculaire) Indications : • Hydratation et apport de NACL en cas de carence. Maintien de l’équilibre hydroélectrique en cas de pertes marquées (diurèse excessive ou régime hyposodé strict) • La solution hypertonique 3% peut être administrée lorsqu’une réplétion sodique rapide s’avère nécessaire, comme dans les cas suivants : hyponatrémie – hypochlorémie – insuffisance rénale – insuffisance cardiaque. Page 142 sur 147 Mécanisme d’action : • Il apporte H²O interstitiel et de l’espace intracellulaire du cerveau dans le compartiment intra vasculaire région où la barrière hémato encéphalique est intacte. • Permet l’équilibre acidobasique et osmotique. • Il réduit le contenant en H²O, réduit l’effet de masse ainsi que la PIC (peut réduire ainsi l’ischémie). • Il restaure la [ ] de NA dans la normalité. N.B. Il réduit la PIC dans certaines conditions, lorsque le cas est réfractaire à L’hyperventilation et le mannitol. Au niveau rénal : Il augmente la perfusion rénale, la filtration glomérulaire et diminue l’absorption du sodium. Au niveau cardiovasculaire : augmentation de PAM, ↑ I.C. (effet inotrope) Contre- indications : • Rétention hydrique et hypernatrémie. Complications associées : • Neurologiques Le changement brusque de l’osmolarité (sérique et urinaire) et de la [ ] du NA peut résulter un coma ou des convulsions, une ↓ de l’état de conscience, une hémorragie sous-dural ou intra parenchymateuse et un effet rebond. • Systémiques Hyperosmolarité, insuffisance cardiaque, hypernatrémie, hypokaliémie, coagulopathie, phlébite et dysfonction rénale Début d’action : IV rapide (quelques minutes) PIC : fin de la perfusion Durée : inconnue Interactions : • Les quantités excessives de NACL peuvent contrecarrer partiellement les effets des antihypertenseurs. L’utilisation concomitante de corticostéroïdes peut entraîner une rétention sodique excessive. Voies d’administration : • NACL 3% : IV (hypertonique), 100 ml pendant 1 heure (la solution contient 50 mmol de sodium / 100 ml).La vitesse d’administration ne doit pas dépasser 100 ml/hre. Effets rencontrés chez les patients : • Céphalées, tachycardie, lassitude, sécheresse des muqueuses, nausée, vomissements, crampes musculaires (signes d’hyponatrémie) ou hypertension, tachycardie, fièvre, rougeur de la peau, irritabilité (signes hypernatrémie). Décadron : Classification : corticostéroïde Indications : traitement de l’œdème cérébral de causes diverses, dont les tumeurs cérébrales primaires ou métastatiques, AVC ischémique .Peut être utilisé préopératoire lors d’une augmentation de la PIC dans les tumeurs cérébrales ou en traitement palliatif lors de tumeurs cérébrales inopérables. Mécanisme d’action : À des doses thérapeutiques, tous les agents entraînent une suppression de l’inflammation et de la réponse immunitaire normale. Page 143 sur 147 Profil temps-action (effet anti-inflammatoire) : Début d’action : PO : inconnu IM, IV : rapide Pic: PO: 1-2 heures IM, IV: inconnu Durée: PO : 2,75 jours IM, IV : 2,75 jours Contre-indications, précautions : - Lors d’infections actives comme les méningites. Hypersensibilité à l’agent ou à ses ingrédients dans vaccination avec un virus vivant. Effets secondaires : Dépression du SNC, hypertension, ulcère gastroduodénal, nausée, vomissements, ralentissement de la guérison des plaies, fragilité cutanée, pétéchies, hyperglycémie, supression surrénalienne, thrombophlébite Interactions : Effets hypokaliémiques lors d’utilisation concomitante de diuritiques, pipéracilline, Ampho B, ticarcilline. Voies d’administration et posologies : Lors d’œdème cérébral : décadron (dexaméthasone) IM ou IV 10 mg IV initialement puis 4 mg IV toutes les 6 heures jusqu’à ce que les symptômes se dissipent. Le décadron devra être diminué après 2-4 jours et interrompu graduellement en 5-7 jours. Dilantin : (Phénitoïne) Classification : Anticonvulsivant Indications : Traitement et prévention des crises tonicloniques généralisées et des crises partielles. Mécanisme d’action : Inhibition de la propagation de la crise convulsive par inhibition du transport des ions sodium. Contre-indications : Bradycardie sinusale, bloc sino auriculaire, bloc AV 2 ième degré ou 3 ième degré, maladie hépatique ou rénale. Effets secondaires : Ataxie, œdème cérébral, hypotension, arythmie, hyperplasie gingivale, xérostomie, nausée, rash, confusion. Demi-vie : 22 hres Début d’action : 1-2 hres Pic : rapide Durée : 12-24 heures IV : état de mal épileptique 15-20 mg/kg puis 100 mg toutes les 6-8 heures, on ne doit pas dépasser un débit de 50 mg/minute. N.B. Lors de status épilepticus, 18 mg/ kg. Page 144 sur 147 me Note de M France Dion Pharmacienne, B.Pharm., M.Sc. Objet : Diminution de l’efficacité de la phénytoine lorsque administrée par levine en concomitance avec du gavage. L’administration de phénytoine (Dilantin ®) par levine chez un patient qui reçoit aussi un gavage peut réduire l’absorption de la phénytoine de 70 à 80%, diminuant l’efficacité de l’anticonvulsivant et risquant le retour des convulsions. Afin d’éviter cette interaction, il est suggéré d’administrer la phénytoine au moins deux heures après avoir cessé le gavage et rincé le tube. Le gavage devrait être redébuté au moins deux heures après que le patient ait reçu sa dose de phénytoine. Administrer la phénytoine à la même dose par voie intraveineuse permettrait aussi de limiter cette interaction et éviterait de suspendre l’administration de gavage. Le mécanisme de l’interaction n’est pas encore clairement expliqué. La phénytoine est un médicament avec une forte affinité aux protéines plasmatiques. Seule la fraction libre (non liée) du médicament est active et peut avoir un effet anticonvulsivant. On croit que la phénytoine administrée par le levine se lierait de la même façon aux protéines et/ou aux cations polyvalents du gavage. Le pH acide du gavage pourrait aussi influencer la solubilité et donc la disponibilité de la phénytoine, un médicament alcalin. La phénytoine pourrait aussi simplement s’adsorber sur le levine lui-même. Page 145 sur 147 Ativan : (lorazépam) Classification : Anxiolytique et hypo sédatif, anticonvulsivant (benzodiazépine) Indications : Traitement de l’état épileptique et traitement de l’anxiété. Mécanisme d’action : • Dépression du SNC. • Effets thérapeutiques : Sédation, soulagement de l’anxiété, diminution des convulsions. Pharmacocinétique : Le lorazépam traverse la barrière hématoencéphalique et placentaire. • Métabolisme hépatique important. Excrétion rénale principalement sous forme de métabolites. Demi-vie : 10-20 heures Début d’action IV : 15-30 minutes PIC IV : 15-20 Minutes Durée IV : 6-8 heures Contre-indications : Hypersensibilité, risque de sensibilité croisée avec d’autres benzodiazépines, coma dépression préexistante du SNC, glaucome à angle fermé, myasthénie grave. Précautions : Insuffisance hépatique, rénale et pulmonaire grave. Réduire la dose chez les sujets âgés. Effets secondaires : Étourdissements, somnolence, léthargie, céphalées, dépression, excitation paradoxale, vision trouble, dépression respiratoire. Lorsqu’il est administré IV rapidement peut causer apnée, arrêt cardiaque, bradycardie, hypotension, constipation, nausée, vomissements, rash, dépendance psychologique. Voies d’administration : Anticonvulsivant : 0,05mg/kg jusqu’à 4 mg. On peut administrer de nouveau cette dose de 10-15 minutes plus tard (ne pas dépasser 8mg/12 heures). Lorsqu’il est administré IV, donner à 2mg/minute. Thrombolytique : Activateur du plasminogène (rt-PA) Indications : Traitement de l’accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique aigu. Mécanisme d’action : Transformation du plasminogène en plasmine, ce qui permet la dégradation de la fibrine contenue dans les caillots. Permet une diminution des séquelles neurologiques d’un accident vasculaire cérébral. Pharmacocinétique : Rapidement métabolisé par le foie. Demi-vie : 26-46 minutes Alteplase (rt-PA) IV Début d’action : Inconnu Pic : 20 minutes à 2 heures Durée : Inconnue Page 146 sur 147 Contre-indications : Hémorragie interne active lors d’antécédents de traumatismes intracrâniens ou intraspinaux ou de chirurgie du SNC et d’AVC au cours des 2 derniers mois. Si néoplasme intracrânien ou malformation artérioveineuse ou anévrisme. AVC : À ces contre-indications s’ajoutent les suivantes : chirurgie intracrânienne ou intrarachidienne, traumatisme crânien grave ou AVC au cours des 3 derniers mois. Prise d’héparine et de warfarine (voir guide de médicaments). Effets secondaires : Hémorragie intracrânienne, céphalées, épistaxis, hémoptysie, bronchospasme, hypotension, hémorragie digestive ou rétropéritonéale, hémorragie aux points d’injection IV, réaction allergique. Interactions : Médicament : risque accru d’hémorragie lors de l’usage concomitant d’aspirine, d’AINS, de warafine, d’héparine. Voies d’administration et posologies : AVC ischémique aigu : Le traitement doit être amorcé dans les 3 heures qui suivent le début des symptômes d’AVC. IV adulte : 0,9 mg/kg (ne pas dépasser 90 mg), en perfusion d’une durée de 1 heure; 10% de cette dose est administrée sous forme de bolus intraveineux au cours de la première minute. N.B. Voir protocole de thrombolyse (urgence). Page 147 sur 147