Guinée - UNHCR
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Guinée Objectifs principaux Assurer une protection internationale à tous les réfugiés en Guinée, y compris aux nouveaux arrivants dans les zones frontalières ; prodiguer une assistance multisectorielle aux réfugiés vivant dans les camps ; renforcer leur autosuffisance grâce au développement d’activités génératrices de revenus. ■ Promouvoir le rapatriement librement consenti des réfugiés sierra-léonais si les conditions s’y prêtent. ■ Rassembler les camps de réfugiés afin de réduire leur nombre et de centraliser les programmes d’assistance (dans le cadre de la Chiffres prévisionnels politique de désengagement proPopulation Janv. 2003 Déc. 2003 gressif du HCR). 1 Réfugiés sierra-léonais 57 000 20 300 ■ Orienter l’assistance aux réfugiés 2 Réfugiés libériens 122 000 134 500 urbains sur des projets renforRéfugiés urbains 2 500 2 500 çant l’autosuffisance (activités Total 181 500 157 300 génératrices de revenus et forSelon les prévisions du HCR, quelque 35 700 réfugiés sierra-léonais devraient regagner leur pays en 2003 ; 24 300 mation professionnelle) et aider d’entre eux, actuellement hébergés dans des camps, recevront une assistance.Quelque 11 700 réfugiés non assistés, vivant à l’extérieur des camps, devraient regagner spontanément leur pays. Le HCR prévoit d’organiser la réinstallation les plus vulnérables. d’environ 1 000 réfugiés. Suivant l’évolution de la situation au Libéria, quelque 15 000 réfugiés pourraient arriver de ce pays en 2003. Le HCR ■ Rechercher des possibilités de prévoit également de transférer quelque 5 000 réfugiés des zones frontalières vers les camps et d’organiser la réinstallation de 2 500 réfugiés. réinstallation pour tous les réfugiés qui remplissent les critères Total des besoins : 23 371 111 dollars E.-U. requis. ■ Protéger l’environnement dans La sécurité physique des réfugiés dans les camps les camps actuels et dans leurs environs, et réhabiliter demeure l’une des préoccupations prioritaires du HCR. les zones ayant souffert de la présence des réfugiés. Le HCR négocie actuellement avec le Gouvernement de Guinée les derniers points d’un Accord de sécurité modifié, destiné à améliorer la sécurité dans les camps. Le Contexte nouvel accord visera essentiellement à renforcer les capacités de la brigade mixte (police et gendarmerie) par Faits nouveaux le biais de formations relatives aux droits de l’homme, ainsi que la protection spéciale accordée aux femmes en En 2002, la situation est demeurée relativement calme à vertu des conventions internationales. La présence d’éléKissidougou et dans les districts voisins, où sont instalments armés ayant été signalée dans le camp de réfugiés lés la plupart des réfugiés. Toutefois, les conditions de de Kouankan, le Gouvernement s’est vu rappeler son sécurité dans les régions frontalières de Guéckédou, obligation de veiller au caractère civil et humanitaire des Macenta et N’zérékoré restaient précaires, et l’accès à camps. Si une démarche très rigoureuse n’était pas certaines zones, à des fins de suivi régulier, était limité adoptée pour remédier aux problèmes de sécurité dans par la présence de militaires et d’autres éléments armés. ■ 1 2 Appel global 2003 du HCR 131 le camp, le HCR pourrait être contraint de se retirer du camp et de suspendre son assistance matérielle. Le Gouvernement a déclaré que la seule façon de garantir le caractère civil du camp consistait à transférer les quelque 33 000 réfugiés actuellement hébergés à Kouankan dans un site plus sûr. Si les nouveaux sites choisis sont approuvés par le Gouvernement, la réinstallation commencera fin 2002 et se poursuivra début 2003. Guinée L’amélioration de la situation en Sierra Leone suscite des espoirs chez des milliers de réfugiés désireux de regagner leur pays. Au cours des neuf premiers mois de l’année 2002, 18 622 réfugiés ont reçu l’assistance du HCR dans le cadre de l’opération de rapatriement librement consenti. Un accord a été conclu entre le HCR et le Gouvernement guinéen sur l’ouverture de six points supplémentaires de passage de la frontière. Toutefois, pour des raisons de sécurité et du fait du mauvais état des routes en Sierra Leone, les mouvements de rapatriement n’ont jusqu’à présent pu emprunter que le point de passage de Pamelap. Tandis que les réfugiés sierra-léonais commencent à regagner leur pays, la reprise et la recrudescence du conflit armé au Libéria ont entraîné un nouvel afflux de réfugiés libériens en Guinée. Au 12 septembre 2002, 27 714 nouveaux demandeurs d’asile libériens avaient été enregistrés, en majorité des femmes (59 pour cent) et des enfants (23 pour cent) ; de ce fait, le nombre total de réfugiés libériens résidant dans les camps s’élevait à plus de 50 600. Contraintes La délivrance de cartes d’identité aux réfugiés enregistrés demeure une priorité. Les cartes d’identité destinées aux réfugiés sierra-léonais hébergés dans des camps étaient prêtes dès la fin de l’année 2001 ; toutefois, ce n’est que très récemment que le Gouvernement a autorisé leur distribution. On espère que la distribution de cartes d’identité aux réfugiés libériens ne subira pas de tels retards. Pour des raisons de sécurité nationale, le Gouvernement a eu des difficultés à sélectionner des sites adaptés à l’accueil et à l’hébergement des nouveaux arrivants libériens dans la région forestière de Guinée. En conséquence, des milliers de réfugiés sont restés pendant de longues périodes dans les zones frontalières instables, où le HCR et ses partenaires ne pouvaient pas assurer leur protection ni leur fournir une assistance matérielle régulière. 132 Appel global 2003 du HCR Stratégie Réfugiés sierra-léonais et libériens : le HCR poursuivra ses efforts pour assurer la protection de tous les réfugiés en Guinée. Une assistance matérielle élémentaire sera distribuée aux nouveaux arrivants libériens (15 000 en 2003 selon les estimations) ainsi qu’aux quelque 61 500 réfugiés libériens et aux 35 500 réfugiés sierra-léonais résidant dans les camps. Les réfugiés participeront à la conception, à la préparation et à la mise en œuvre des activités dans les différents secteurs d’assistance. Dans tous les camps, des comités représentant les réfugiés, démocratiquement élus (et comprenant impérativement 50 pour cent de femmes), prendront des décisions concernant les diverses activités et participeront à la gestion générale des camps. Ces comités seront régis par les codes de conduite élaborés en 2002. Afin de prévenir l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants dans les camps de réfugiés, des mesures seront prises pour renforcer les programmes de lutte contre les violences sexuelles ou liées à l’appartenance sexuelle. Une série d’ateliers de sensibilisation sera organisée pour permettre aux réfugiés et au personnel humanitaire de détecter et de prévenir ce type d’abus et d’y réagir. La coordination des mécanismes d’orientation médicale sera améliorée et les victimes de violences bénéficieront d’un soutien psychosocial et d’une aide juridique. En 2002, les organisations humanitaires et de développement (Équipe des Nations Unies dans le pays et ONG) ont adopté un Code de conduite à l’intention du personnel humanitaire travaillant en Guinée. Ce Code comprend une stratégie commune visant à garantir l’application, par tous les acteurs impliqués dans les programmes de développement et d’aide humanitaire, des mesures de prévention et de prise en charge des abus sexuels et de l’exploitation sexuelle. Le HCR enregistrera tous les nouveaux arrivants dans les camps et réactualisera tous les mois la base de données afin de rendre compte de l’évolution démographique résultant notamment des naissances, des décès et des départs (rapatriements et réinstallations). L’opération d’enregistrement concernera également les réfugiés vivant en dehors des camps. Le HCR sera ainsi en mesure d’établir des statistiques exactes et de délivrer des papiers d’identité à tous les réfugiés. Le HCR estime à quelque 15 000 le nombre de réfugiés qui arriveront du Libéria au cours de l’année 2003. Ces 15 000 personnes, ainsi que les quelque 5 000 devant être relogées à plus grande distance des zones frontalières, seront hébergées dans les camps de réfugiés d’Albadaria, dans les abris qui devraient être libérés par les Sierra-Léonais regagnant leur pays. Les réfugiés des camps de Kola et de Lainé qui vivent encore dans des abris communautaires recevront une assistance technique pour construire des maisons familiales. Tous les enfants en âge d’aller à l’école auront accès à l’enseignement primaire et secondaire. Le HCR et ses partenaires encourageront la scolarisation des fillettes Guinée Le programme d’assistance en faveur des réfugiés sierra-léonais et libériens vivant dans les camps portera sur l’ensemble des secteurs essentiels, notamment sur les vivres, l’eau, la santé et l’assainissement, l’éducation et la formation professionnelle. En plus des distributions régulières de vivres à tous les réfugiés vivant dans les camps, des repas chauds seront servis aux nouveaux arrivants durant leur transfert entre les zones de transit et les camps, ainsi qu’aux réfugiés transférés d’un camp à un autre. Pour veiller à ce que les réfugiés reçoivent la ration alimentaire qui leur convient exactement, le suivi du panier alimentaire sera renforcé. Afin de fournir un volume suffisant d’eau potable aux réfugiés, les infrastructures hydrauliques en place seront entretenues, et de nouveaux équipements seront construits selon les besoins. Les réfugiés vivant dans les camps bénéficieront tous d’un traitement médical gratuit dans les postes de santé établis sur chaque site. Les activités relatives à la vaccination (fièvre jaune, rougeole), à la santé génésique et au VIH/SIDA demeureront prioritaires. Des protections périodiques seront distribuées à toutes les femmes âgées de 12 à 55 ans. Parmi les réfugiés vivant à l’extérieur des camps à Macenta et à N’zérékoré, seuls les plus vulnérables bénéficieront de soins de santé gratuits et de rations alimentaires d’appoint. Dans les camps, le HCR renforcera les programmes spécialement destinés à ces groupes vulnérables, notamment l’orientation et l’aide psychosociale et les activités récréatives pour les enfants et les adolescents. L’Organisation accordera également une attention particulière à la recherche de solutions durables au sort des enfants séparés de leurs familles. Le HCR prodigue souvent une assistance humanitaire en partenariat avec d’autres organisations. L. Taylor / HCR Appel global 2003 du HCR 133 Guinée réfugiées et le recrutement d’enseignants de sexe féminin. Afin de permettre aux mères adolescentes d’aller à l’école, le HCR organisera, en sollicitant le concours de la communauté, des garderies où les jeunes mères pourront laisser leurs enfants pendant la journée. Des activités génératrices de revenus et des formations professionnelles seront mises en place pour renforcer l’autosuffisance des réfugiés. Les réfugiés, en particulier les femmes, recevront des formations portant sur la mise au point et la gestion de petits projets générateurs de revenus. Des formations professionnelles seront dispensées dans les domaines de la menuiserie, de la maçonnerie, de l’électricité, du secrétariat et de l’informatique. En septembre 2002, au vu de l’amélioration notable des conditions de sécurité et de la situation politique en Sierra Leone, il a été décidé que le HCR ne devait plus se contenter de faciliter le rapatriement des réfugiés sierra-léonais, mais le promouvoir, dans la limite de ses ressources. En 2003, l’Organisation continuera à promouvoir le rapatriement librement consenti des réfugiés si les conditions de sécurité et d’autres facteurs conditionnant le retour demeurent favorables. Le HCR prévoit d’aider quelque 24 300 réfugiés à regagner leur pays en facilitant leur transport à partir des camps, tandis que 11 700 autres réfugiés vivant en dehors des camps regagneront spontanément leur pays. Dans le même temps, l’Organisation envisagera d’autres solutions, telles que la réinstallation, pour remédier durablement au sort d’un millier de Sierra-Léonais et de 2 500 Libériens, en privilégiant les femmes vulnérables et d’autres groupes particulièrement exposés. Tout au long de l’année, le HCR poursuivra sa politique de désengagement progressif en réduisant le nombre camps et en centralisant les programmes d’assistance aux réfugiés sierra-léonais. Le camp de Sembakounya sera fermé, et les réfugiés qui désirent continuer à recevoir une assistance seront relogés dans les camps d’Albadaria. Dans le cadre de sa stratégie de désengagement et de fermeture des camps, le HCR envisage de céder au Gouvernement les structures hydrauliques, sanitaires, éducatives ou autres, de sorte qu’elles soient mises à la disposition des autorités et aux populations locales. Dans le cadre des projets de protection et de réhabilitation de l’environnement, le HCR s’attachera en priorité à atténuer les dommages causés à l’environnement et à prévenir toute dégradation ultérieure. Différentes activités seront entreprises à cet effet : citons notamment le marquage des arbres dans les camps de réfugiés et aux alentours afin de désigner ceux qui ne doivent pas être abattus ; la création de pépinières d’arbres destinés au reboisement ; la fabrication de réchauds écologiques, que les ménages seront encouragés à utiliser ; et l’organi- 134 Appel global 2003 du HCR sation de programmes éducatifs sur l’environnement. Par ailleurs, le nettoyage et le reboisement des anciens sites d’accueil de réfugiés seront entrepris. Réfugiés urbains : quelque 2 500 réfugiés vivent actuellement à Conakry. Pour favoriser l’indépendance financière des réfugiés, le HCR continuera à soutenir des formations professionnelles et des activités génératrices de revenus. Les réfugiés recevront des indemnités mensuelles et bénéficieront de soins médicaux gratuits. Le Comité national d’éligibilité se réunira chaque semaine pour accorder le statut de réfugié aux personnes visées par les Conventions applicables. Organisation et mise en oeuvre Structure de gestion Au total, 186 postes ont été approuvés pour la Guinée : 41 fonctionnaires internationaux, 142 collaborateurs nationaux et 3 administrateurs auxiliaires. L’Organisation bénéficiera également des services de 15 VNU. En conséquence du processus de fermeture des camps, les effectifs du bureau extérieur de Dabola seront progressivement réduits à leur niveau minimum. Selon la progression des activités de rapatriement, ce bureau pourrait être fermé à la fin de l’année 2003. Coordination Le HCR continuera à participer aux réunions sousrégionales sur le rapatriement librement consenti des réfugiés sierra-léonais afin de coordonner les stratégies, les politiques et les activités. En 2003 le processus du PARinAC sera renforcé, et une attention particulière sera accordée à la formation du personnel des partenaires d’exécution. Des réunions de coordination, bimensuelles à Conakry, hebdomadaires sur le terrain, seront organisées avec des partenaires gouvernementaux, non gouvernementaux ou membres du système des Nations Unies. Au titre de la coopération interorganisations, le HCR participera activement aux réunions régulières des institutions des Nations Unies sur l’Évaluation commune des pays (ECP) et le Plan-cadre pour l’aide au développement (UNDAF). La coordination des stratégies et des activités menées par les organisations et les acteurs humanitaires des Nations Unies sera assurée grâce à des réunions hebdomadaires présidées par le Coordonnateur humanitaire. Tous les six mois, des mis- sions communes d’évaluation du statut nutritionnel des réfugiés seront organisées avec le PAM, complétant ainsi les réunions bimensuelles du personnel d’encadrement des deux organisations à Conakry. Le HCR entretiendra des relations régulières avec le PNUE et le PNUD, concernant le financement des programmes environnementaux. Le HCR sollicitera le soutien d’autres organisations de développement, telles que la BAD et la Banque mondiale, pour financer des programmes de développement dans les zones affectées par la présence de réfugiés. Le HCR organisera des missions communes avec les donateurs dans ses zones d’opération et continuera à procéder à des échanges d’informations avec les donateurs, à l’occasion de réunions mensuelles à Conakry. Bureaux Conakry Kissidougou Guinée N’Zérékoré Dabola Partenaires Organismes gouvernementaux Bureau national de coordination pour les réfugiés Direction nationale des eaux et forêts Ministère de l’administration du territoire, de la décentralisation et de la sécurité Radio rurale de Guinée ONG Action commune des Églises Action contre la Faim Budget ( dollars E.-U. ) American Refugee Committee Association pour le développement de la riziculture et du palmier Activités et services Programme annuel Centre canadien d’étude et de coopération internationale Abris/autres infrastructures Comité international de secours Activités génératrices de revenus Croix-Rouge guinéenne Appui opérationnel (aux partenaires) Concern Universal Assainissement Environnement et développement – Action et coopération Assistance juridique 661 101 Handicap International Besoins domestiques 939 403 Médecins Sans Frontières Eau 315 825 Organisation catholique pour la promotion humaine Education 884 171 Organisation pour le développement intègre communautaire Production vivrière 356 426 Première Urgence Santé 779 608 571 887 550 078 3 422 137 269 331 Services communautaires 811 339 Autres Sylviculture 347 784 Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit Transport/logistique Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Vivres Total des opérations 19 926 426 OIM Appui au programme 3 444 685 VNU Total 3 420 187 628 423 23 371 111 Appel global 2003 du HCR 135