Dieudonné persona non grata

Transcription

Dieudonné persona non grata
L’Essentiel de l’info de Marc Knobel
Dieudonné persona non grata
Cela fait des années que nous entendons parler de l’ex-comique Dieudonné. Celui-ci ne
fait plus rire personne à l’exception notable de quelques extrémistes vengeurs et/ou
d’antisionistes obsessionnels qui « bouffent » ou veulent « bouffer » des Juifs, à toutes les
sauces. Pour Faurisson, par exemple, ce Dieudonné là est une mine, que dis-je : un vrai
trésor (sic). Car, Dieudonné sait provoquer et il ira toujours plus loin. Il ne lui suffit plus
aujourd’hui d’ailleurs d’inviter Faurisson au Zénith, il réalise un « film » :
« L’antisémite » et Dieudonné s’offre le luxe de faire jouer (dans le machin)…
Faurisson. Il fallait y penser, Dieudonné l’a fait. Cela doit le faire rire et Faurisson est
hilare. Entre potes, c’est sûr, on se comprend. Il suffit de quelques bonnes réparties (sur
les Juifs)… pour se pouffer de rire.
Seulement voilà, depuis quelques temps, Dieudonné fait moins le malin. A Montréal,
Une série de spectacles qu’il devait donner a été annulé à la suite notamment de
protestations d'une association juive. Le théâtre Corona, où il devait se produire, a en
effet préféré annuler les quatre représentations prévues. Le public ne pourra donc pas
assister au « show » intitulé « Rendez-vous Jésus ». La raison: « un différend
contractuel ». Dieudonné n'est pas au bout de ses peines avec son spectacle, qui a été
interrompu par la police mercredi soir du 9 mai 2012 à Bruxelles, où il risque de
nouvelles poursuites judiciaires pour "xénophobie" et "incitation à la haine raciale" en
Belgique. En France, une association juive a aussi demandé l'annulation du spectacle
qu'il doit présenter samedi au Zénith de Strasbourg.
Depuis et notamment sur le Net, de belles âmes crient à « l’inquisition » (ben voyons).
Les amis de Dieudonné sont sûrement secoués, car leur « star » ne peut se produire.
Mais, comment donc ? On oserait les priver de pareils délires antisémites ? De petitesses,
de bassesses ? Comment vont-elles pouvoir survivre à cela ?
On se le demande…
En attendant, place à une revue de presse qui porte essentiellement sur ce triste Sir,
persona non grata.
Marc Knobel
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Dieudonné dans ses œuvres (en 2009, déjà)
L'humoriste, qui n'a pas hésité à mettre à l'honneur le négationniste Robert
Faurisson, défend ses thèses devant un public acquis à sa cause. Récit d'une
soirée où, sous le show et la dérision, perce un discours tout sauf improvisé.
C'est lui qui l'assure, en montrant son bras: il leur a mis "jusque-là". Aux "médias", "censeurs"
de la République. Aux "sionistes" de tout poil et surtout du show-biz. Privé de scène nationale
depuis son dernier récital au Zénith, à Paris, avec l'historien négationniste Robert Faurisson en
invité surprise, Dieudonné s'en donne à coeur joie sur les planches de son propre théâtre, la
Main d'or (XIe arrondissement). J'ai fait l'con annonce, comme un aveu, le titre du spectacle.
Le con, c'est sûr. Mais sciemment. Car, sous le burlesque apparent, une formidable rhétorique
est à l'oeuvre, obscure au novice, limpide à tous les autres.
Faurisson a des choses à dire
"Dieudo? C'est notre dieu!" La réponse a fusé avant même la question. Mounir, 17 ans, Iliès,
20 ans, et Ayham, 22 ans, sont "fans absolus" de l'humoriste subversif. Les trois amis de
Seine-Saint-Denis ne font pas l'assemblée, mais sont symptomatiques. Ils n'ont raté aucun des
derniers spectacles de leur idole et collectionnent ses DVD. Ils ont été aussi de toutes les
manifestations propalestiniennes, réfutent l'implication d'Al-Qaeda dans les attentats du 11
septembre 2001, dénoncent la "mainmise des sionistes" sur le monde en général, la France en
particulier, ne croient aucun média traditionnel et, au final, l'avouent sans peine : oui, ils sont
antisémites.
"Dieudonné n'est pas antisémite, il ne cherche à convaincre personne", plaide Me Jacques
Verdier, son avocat. Ayham, lunettes fines en métal et sourire angélique, est étudiant dans une
école d'ingénieurs aéronautiques et "rêve d'entrer un jour à l'Assemblée", dit-il. Veste en cuir
ajustée et pantalon taille basse, Iliès suit, lui, des cours d'art dramatique et rêve de crever
l'écran. Le plus jeune, Mounir, "très pratiquant", ne laisse apparaître que deux magnifiques
yeux verts derrière un foulard à damiers et une calotte musulmane. Des trois, il est celui qui
clame le plus ostensiblement son aversion envers les "sionistes", mais ses amis opinent.
Ont-ils été choqués, surpris, par la présence de Robert Faurisson au côté de l'humoriste, sur la
scène du Zénith ? "Pas du tout, pourquoi? Il faut le lire, l'écouter, il a des choses très
intéressantes à dire, Faurisson", répond de but en blanc l'étudiant. "Dieudonné est un héros, un
martyr, tout le monde devrait le soutenir", ajoute Mounir. Mettent-ils en doute l'existence des
chambres à gaz? "Des historiens le font, preuves à l'appui", rétorquent-ils de concert. "Les
médias manipulent l'opinion, l'école en rajoute une couche, s'enflamme Ayham. Les gens
croient tout ce qu'on leur dit, ils sont totalement conditionnés." Eux non, à l'évidence.
En cette soirée de janvier, à Paris, les initiés sont venus nombreux célébrer leur martyr. Public
cosmopolite mêlant habitants du quartier et lointains banlieusards, jeunes couples enlacés,
Blacks-Blancs-Beurs en survêt, copines sur leur trente et un, retraités en keffieh et crânes
rasés en bombers. Près de 250 fans au total, massés sur les banquettes de velours rouge, les
marches et même le sol du théâtre privé. Accolades, embrassades, politesses, on se croirait au
café des Sports un soir de finale. Simple illusion d'optique, confirmée par la suite.
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A propos du parrainage de Le Pen et de l'hommage rendu à Faurisson : "Ouh la la, je suis
monté très haut, dernier étage, au-dessus c'est le soleil!" balance Dieudonné à la manière d'un
détraqué en confession. Jouant les imbéciles pour plaider l'innocence, il récidivera peu après
en caricaturant le "fameux effet Dieudonné", rictus satanique à l'appui. Ce syndrome, racontet-il, dont Fofana et son gang des barbares auraient été "victimes" avant d'embarquer, le 21
janvier 2006, un jeune juif, Ilan Halimi, pour "le transformer en panini fromage".
Des juifs il n'est jamais question, mais de juifs, très souvent
L'auditoire est hilare, Dieudonné marque un point en champion de l'autodérision. Qui se méfie
des gens qui ne se prennent pas au sérieux? Erreur. Son seul but, il l'écrit sur son blog, est
bien d'"éveiller les consciences" par le rire. Efficacité garantie.
Un long dégagement sur les Pygmées d'Afrique, menacés d'extermination, et c'est le
capitalisme sauvage qui se retrouve en procès. Une allusion aux trois grands "génocides" de
l'humanité (ceux des Indiens d'Amérique, des Aborigènes d'Australie et des esclaves), et
l'Holocauste est ramené au rang de détail de l'Histoire. L'entrée en scène de son assistant
Jackie, flottant dans une nuisette "en hommage au maire de Paris", arborant une étoile jaune
géante à la poitrine achève la démonstration. A l'entendre, "c'est la loi", et certainement pas la
morale, qui "interdit" d'oublier la Shoah. "La télé, les informations, les manuels scolaires",
serviteurs zélés de la propagande d'Etat, se chargent si bien d'éduquer les consciences.
Hormis ce passage onirique, des juifs il ne sera jamais question. Mais de juifs, très souvent.
Julien Dray, ce voleur "par nature", dont le bras est "si long qu'il n'a pas besoin de se baisser"
pour lacer ses chaussures. Gad Elmaleh, "chouchou du show-business", ce fourbe, "capable de
lui piquer" ses meilleures idées. Enrico Macias, compositeur "de merde", indésirable en
Algérie et accompagnateur du chef de l'Etat français en Israël: "Maintenant, on paie les
vacances d'Enrico avec nos impôts." Nicolas Sarkozy surtout, ce "sioniste", vassal de George
W. Bush, "ami de Bolloré" et de tous les «capitalistes" réunis, aveugle aux souffrances
africaines pourvu que l'or noir coule à flots. Et enfin les Etats-Unis, cette autre "merde", valet
d'Israël, qui ont "organisé le 11 septembre" pour du gas-oil et "tué des millions de civils dans
le monde au nom de Jésus-Christ".
Dieudonné n'est jamais meilleur que dans l'imitation, il le sait. Pourfendeur du "soi-disant
modèle occidental", il se travestit pour convaincre. En raciste exterminateur de Pygmées, il
raconte le cynisme capitaliste. En chef d'Etat camerounais, marionnette de la France, son
"employeur" depuis une "indépendance de façade", il dit la cupidité et la barbarie des
"colons".
"Mensonges, mensonges, l'existence n'est-elle qu'un mensonge?" vibre-il soudain, l'œil
humide. Le magicien joue sa dernière carte: la sincérité. Dans une "tentative poético-musicale
sur fond de tragédie gréco-palestinienne", porté par un air de guitare manouche, Dieudonné
est Amid, un jeune Palestinien. "Amid a 22 ans et décide d'aller se faire sauter au milieu de ce
qu'il considère comme l'envahisseur", entonne le clown devenu grave. Le show s'achève sur
l'explosion du kamikaze dans un bus israélien. Tout est dit. Et le public est debout.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/dieudonne-dans-ses-oeuvres_743279.html?p=2
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Le discours de Dieudonné: un emprunt au
révisionnisme ?
Persona non grata en France en raison de ses nombreux délires antisémites, Dieudonné devait
revenir chez les 14-15-16 pour une série de spectacles. Déception totale chez les antisémites
et les amateurs d'humour bernés, ces spectacles ont été annulés suite aux pressions exercées
par le Centre consultatif des relations juives et israéliennes de Montréal.
Quelques agités du bocal comme le maire et commentateur Stéphane Gendron, qui avait
l'habitude de lui lécher les pompes, ainsi que les habituels judéophobes d'une certaine gauche
altermondialiste seront sans doute contraints de se faire rembourser leurs billets.
Et il s'en trouvera pour affirmer que cette annulation relève d'un complot juif en évitant,
évidemment, de noter que depuis de nombreuses années le personnage donne davantage dans
l'appel à la haine que dans l'humour. Ce que les Français savent depuis longtemps et
maintenant les Belges. Eux dont les autorités interrompaient un de ses récents spectacles.
Ce qui étonnera les observateurs cependant, c'est qu'un grand quotidien comme La Presse
légitimait encore (le 2 mai dernier) son soi-disant antiracisme en banalisant son discours
haineux au nom d'un anticonformisme qui se manifesterait aussi dans l'humour. Leurre.
En décembre 2008, Dieudonné a invité sur scène le révisionniste Robert Faurisson pour lui
remettre « le prix de l'infréquentabilité et de l'insolence ». L'humoriste, plusieurs fois appelé à
comparaitre devant la justice, s'en justifia plus tard en déclarant en substance qu'il ne
souhaitait que faire un coup d'éclat. Or, un simple survol de la stratégie discursive de
Dieudonné démontre que l'élève a bien appris les leçons du maître.
Dans l'article scientifique La place de l'autre dans un discours de falsification de l'histoire à
propos d'un texte niant le génocide juif sous le IIIe Reich paru dans la revue Mots* (qui se
consacre à l'analyse du discours) en 1984, Jacqueline Authier-Revuz (Université Paris III) et
Lydia Romeu (Institut national de la langue française) montraient comment Faurisson s'est
employé, dans l'avertissement aux lecteurs de son Mémoire en défense contre ceux qui
m'accusent de falsifier l'histoire*, à «faire jouer de façon retorse le rapport entre le discours et
la réalité, dans un affrontement à l'autre situé à deux niveaux distincts et complémentaires
dans l'économie de ce discours : celui d'une mise en scène et celui d'une mise en œuvre*».
Manichéisme et mise en scène d'un affrontement entre deux discours
Chez Faurisson, une des stratégies consiste en une mise en scène de l'affrontement par
l'emploie systématique d'un moi, un je vertueux, pour s'autoproclamer, tel un Don Quichotte
de la vérité, être le seul penseur qui possède le courage d'affronter les forces oppressives qui
tiennent un discours mensonger au sujet du génocide de millions de Juifs.
La méthode de Faurisson vise à renverser secrètement l'épreuve de force dans l'affrontement
des discours par un procédé clair : circonscrire la présence de l'Autre. Par exemple, certains
mots sont continuellement placés entre des guillemets et accompagnés de présuppositions de
façon à jouer la polysémie et l'équivoque. Faurisson parle de « témoignages » au sujet des «
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chambres à gaz » ou de « génocide » pour en nier l'existence. Comme si ces mots incarnaient
des choses non scientifiquement prouvées.
Dieudonné, lui, répand des rumeurs. Il « s'interroge » sur ces Juifs qu'il présume responsables
de la propagation du sida, d'une conspiration mondiale ou de l'esclavagisme. Un commerce
dont ils auraient détenu le monopole à 80 % selon lui.
Dieudonné, comme Faurisson, utilise donc la stratégie du je persécuté qui doit constamment
affronter les forces du mal. C'est-à-dire ces individus à l'esprit retors, millionnaires et racistes.
L'agitateur déguisé en comique prend toutefois la précaution de toujours utiliser le mot
sioniste avant de nommer des individus faisant partie de son complot mental (BHL, Alain
Finkielkraut, Arthur, Patrick Bruel, etc.). Des personnalités de confession juive évidemment
qui, excusez du peu, tireraient les ficelles de l'« axe américano sioniste », une variante du
vieux fantasme cristallisé par le célèbre faux Les Protocoles des Sages de Sion.
Falsification de l'histoire
Pour en arriver à falsifier l'histoire, Faurisson utilise une approche du déni et de l'inconscient.
On assiste chez lui à une mise à mort de l'autre discours. Dans ce dessein, il se réfère à deux
négationnistes français : Paul Rassinier, un homme de gauche, et Maurice Bardèche, un
homme de droite. Ensuite, il réinterprète le rôle des chambres à gaz en disant qu'elles
servaient en fait à « exterminer les poux ».
Dieudonné, parmi ses multiples stratégies, s'est appuyé un moment sur un « passage » de
l'ouvrage La Nation et la Mort de l'historienne juive Idith Zertal* pour qualifier la Shoah de «
pornographie mémorielle ». Le hic, c'est que l'historienne en question a déclaré n'avoir jamais
utilisé cette expression. Quant à la thèse de la traite négrière exercée par les Juifs - une
thématique qui revient de façon récurrente dans le discours de Dieudonné -, il s'agit d'un
emprunt grossier à l'antisémitisme classique élaboré par la propagande de l'organisation
américaine Nation of Islam*.
Stratégie de l'imposture
« Plus le mensonge est gros, plus il prend », disait Goebbels. Faurisson agit de même en
employant une stratégie de réduction des faits pour sa falsification de l'histoire. Sa démarche
« est donc placée ostentatoirement sous le signe d'une morale scientifique classique : celle qui
associe le respect de la vérité historique à une pratique de critique de textes. Sa particularité se
situe dans l'intensité avec laquelle il vit et met en pratique des exigences communément
admises », nous disent les deux chercheures dans la revue Mots. C'est par cette « intensité que
passe la perversion de ces exigences, qui les retourne en leur contraire: conception si
réductrice de l'histoire qu'elle en devient une négation de toute possibilité d'histoire.»
Chez Dieudonné, l'entreprise consiste aussi à pousser l'autre discours dans le vide. De faire de
sa radicale faiblesse une de ses plus sûres forces rhétoriques. Le mécanisme énonciatif de
Dieudonné vise donc à instaurer un combat manichéen en stigmatisant le discours de l'Autre,
les sionistes (par extension les Juifs), en les sommant de se défendre d'un complot qu'il
imagine.
En renversant le fardeau de la preuve de ce qu'il avance, comme le font par exemple les
adeptes de la théorie du complot entourant les événements du 11 septembre 2001, il place
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l'Autre dans une posture indéfendable. L'une de ses stratégies les plus habiles consiste non pas
à nier l'horreur du génocide juif, mais à le relativiser en se situant lui-même, aujourd'hui et sur
le plan historique au regard de son origine paternelle africaine, comme une victime des
Occidentaux en général et des Juifs soi-disant esclavagistes en particulier.
L'affrontement n'est plus comme chez Faurisson situé entre deux « interprétations »
historiques, mais bien dans le combat immédiat et futur contre les sionistes (lire les Juifs),
responsables de tous les maux de la planète.
Ainsi, à travers son discours « antisioniste » et son militantisme au sein du parti politique qui
s'y consacre, Dieudonné se réfère régulièrement à l'archive du vieil antisémitisme français des
années 30 ainsi qu'à l'imaginaire qui s'y rattache.
Que Dieudonné tente de se refaire une virginité aujourd'hui en déclarant au représentant de La
Presse que « tous les racismes sont condamnables » ne saurait camoufler les mèches qu'il
tente d'allumer sur toutes les tribunes depuis 2005.
Si tous les racismes sont effectivement condamnables, pour Dieudonné et un nombre hélas
important de ses admirateurs, il en demeure un qui l'est beaucoup moins que les autres... Bien
au contraire.
Claude André, Huffingtonpost.ca
1) La place de l'autre dans un discours de falsification de l'histoire, Authier-Revuz et Romeu,
Revue Mots, 1984
2) Mémoire en défense contre ceux qui m'accusent de falsifier l'histoire, Éditions La Vieille
Taupe, 1980 (Une librairie d'extrême gauche dont le nom fait référence à une célèbre citation
de Marx.)
3) La place de l'autre dans un discours de falsification de l'histoire, Authier-Revuz et Romeu,
Revue Mots, 8, p. 54. 1984
4) Entrevue audio avec l'auteur
5) On pourra lire à ce sujet le lumineux article : « Les Juifs, la traite des esclaves et l'histoire
des États-Unis », par François-Xavier Fauvelle-Aymar de l'Institut d'Études Africaines
(CNRS), Aix-en-Provence
nb : Une pléthore de déclarations de Dieudonné sont disponibles sur le site :
http://jeankoong.unblog.fr/2010/09/14/anthologie-dieudonne-dans-le-texte/
http://quebec.huffingtonpost.ca/claude-andre/dieudonnannul_b_1511578.html?ref=divertissement
Belgique. Le spectacle de Dieudonné arrêté pour
xénophobie
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Le soi-disant humoriste controversé Dieudonné risque de nouvelles poursuites judiciaires
pour « xénophobie » et « incitation à la haine raciale » en Belgique, où son spectacle a été
interrompu mercredi soir par la police.
Après s'être vu refuser ces derniers jours l'accès à deux salles à Anderlecht, dans
l'agglomération bruxelloise, puis dans la banlieue de la capitale belge, Dieudonné avait convié
ses fans mercredi soir au Fiesta Bar, une salle située sur le territoire de la ville de Bruxelles,
sans en avertir les autorités ni demander les autorisations requises.
La venue de Dieudonné, qui fait déjà l'objet de poursuites pour un spectacle donné en mars
près de Liège (est), où des propos antisémites auraient été prononcés, n'a toutefois pas
échappé aux autorités bruxelloises.
« Dès que nous l'avons su, j'ai demandé à la police d'être attentive et d'empêcher quelque
dérapage que ce soit au niveau du langage. Malheureusement, il y a eu dérapage, donc la
police est intervenue, a rédigé un procès-verbal et nous avons arrêté le spectacle », a déclaré
le bourgmestre (maire) de la ville, Freddy Thielemans.
« Dieudonné a dérapé, d'abord de façon xénophobe, avec des paroles xénophobes, et puis
ensuite avec incitation à la haine raciale », a-t-il ajouté, sans donner plus de détails sur les
paroles prononcées, mais en « condamnant fermement » l'attitude de l'humoriste.
La justice belge a été saisie de cette affaire.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/12/1351846-belgique-le-spectacle-de-dieudonnearrete-pour-xenophobie.html
Dieudonné risque d'être poursuivi en Belgique
L’humoriste français controversé Dieudonné risque de nouvelles poursuites judiciaires pour
«xénophobie» et «incitation à la haine raciale» en Belgique, où son spectacle a été
interrompu mercredi soir par la police, a indiqué jeudi la ville de Bruxelles.
Après s'être vu refuser ces derniers jours l’accès à deux salles à Anderlecht, dans
l’agglomération bruxelloise, puis dans la banlieue de la capitale belge, Dieudonné avait
convié ses fans mercredi soir au Fiesta Bar, une salle située sur le territoire de la ville de
Bruxelles, sans en avertir les autorités ni demander les autorisations requises.
La venue de Dieudonné, qui fait déjà l’objet de poursuites pour un spectacle donné en mars
près de Liège (est), où des propos antisémites auraient été prononcés, n’a toutefois pas
échappé aux autorités bruxelloises.
«Dès que nous l’avons su, j’ai demandé à la police d'être attentive et d’empêcher quelque
dérapage que ce soit au niveau du langage. Malheureusement, il y a eu dérapage, donc la
police est intervenue, a rédigé un procès verbal et nous avons arrêté le spectacle», a déclaré
le bourgmestre (maire) de la ville, Freddy Thielemans.
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«C’est Dieudonné qui a dérapé, d’abord de façon xénophobe, avec des paroles xénophobes,
et puis ensuite avec incitation à la haine raciale», a-t-il ajouté, sans donner plus de détails sur
les paroles prononcées, mais en «condamnant fermement» l’attitude de l’humoriste.
Le parquet de Bruxelles saisi
Alors que le premier spectacle était achevé, les policiers ont exigé que l’exploitant de la salle
ne permette pas l’entrée de quelque 300 spectateurs qui attendaient à l’extérieur pour assister
à la seconde représentation.
Durant une vingtaines de minutes, le comédien a tenté de convaincre la police et le
propriétaire de la salle de le laisser donner une deuxième fois son spectacle, prenant les
spectateurs restés dans la salle à témoin et réclamant en vain que les policiers viennent
s’expliquer sur scène, selon deux vidéos amateurs diffusées sur internet jeudi.
Ces images, qui ne montrent que la fin de la représentation, ne permettent pas de juger si des
propos xénophobes ou antisémites ont été proférés.
Finalement, la salle s’est vidée dans le calme après que la police eut fait couper l'électricité,
selon les responsables de la ville. Les policiers n’ont procédé à aucune interpellation.
Le «PV de la police a été transmis au parquet», qui pourra entamer des poursuites, tandis que
les autorités bruxelloises étudient les suites judiciaires à donner à cette affaire, selon les
services du bourgmestre.
Dieudonné veut porter plainte
«Oui, les Juifs en prennent pour leur grade, mais les Chrétiens, les Musulmans, les Croyants,
les Chinois, les Noirs,... également. Tout le monde est concerné, même la communauté gay !»,
a déclaré sur son blog www.chrisactu.com, un spectateur.
Dieudonné a réagi jeudi en lançant un «appel à témoins» sur sa page Facebook.
«Hier soir, le gouvernement belge a fait interrompre le spectacle lors de la deuxième séance.
100 CRS (sic) et des camions anti-émeute ont encerclé les spectateurs et les ont fait évacuer»,
écrit-il. «Nous souhaitons porter plainte contre les autorités belges et avons besoin de vos
témoignages», ajoute-t-il.
http://www.liberation.fr/societe/2012/05/10/dieudonne-risque-d-etre-poursuivi-enbelgique_817960
Après Bruxelles, une association juive demande
d'annuler Dieudonné à Strasbourg
Une association juive (L'Union des étudiants juifs de France) demande l'annulation du
spectacle de l'humoriste controversé Dieudonné, programmé le 12 juin au Zénith de
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Strasbourg. L'association voit dans ce spectacle une "tribune politique incitant à la haine
raciale".
"Depuis plusieurs années, Dieudonné n'organise plus des spectacles comiques, mais des
tribunes politiques incitant à la haine raciale et à la haine antisémite", a dénoncé dans
un communiqué le président de l'UEJF, Jonathan Hayoun.
"J'appelle les dirigeants de la Ville de Strasbourg ainsi que le directeur du Zénith de
Strasbourg à annuler au plus vite" ce spectacle, ajoute M. Hayoun. Sollicités par l'AFP, la
municipalité et le Zénith n'ont pas réagi. Les places pour "Rendez-nous Jésus !" sont en
vente sur internet au prix de 38 euros.
Le spectacle de Dieudonné a été interrompu mercredi soir par la police belge à Bruxelles, où
l'humoriste risque de nouvelles poursuites judiciaires pour "xénophobie" et "incitation à la
haine raciale".
Midi Libre
http://www.midilibre.fr/2012/05/11/apres-bruxelles-une-association-juive-demande-dannuler-dieudonne-a-strasbourg,499767.php
CINÉMA. Dieudonné et son dernier film : encore
une triste provocation
Par Mathieu Géniole
Médias / Web / Nsfw
LE PLUS. Les démêlés judiciaires de l'humoriste et son virage à droite, voire à l'extrême
droite, ont défrayé la chronique. Il revient avec un film dont le propos laisse perplexe :
antisémitisme, homophobie, dérapages en série... Ne serait-il pas temps de mettre un
terme à tout cela, se demande notre chroniqueur Mathieu Géniole ?
Édité par Gaëlle-Marie Zimmermann Auteur parrainé par Aude Baron
C'était la semaine dernière, la veille de l'assaut contre l'appartement de Mohamed Merah :
Dieudonné sortait tranquillement son premier long-métrage, intitulé "l'Antisémite". Un film
que vous n'avez probablement pas vu puisqu'il n'est pas sorti en salles.
Deux jours plus tard, le film était disponible sur la plupart des sites de téléchargement
illégaux, donnant une certaine visibilité à l'œuvre.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il faut rappeller le pédigree très particulier de l'ancien
comparse d'Elie Semoun : depuis 2003 et un improbable sketch en direct sur France 3,
Dieudonné s'est enfoncé dans un antisémitisme sans nom, à tel point qu'il est désormais
contraint de faire ses spectacles sous le manteau, dans un bus itinérant.
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En plus de tenir ces propos, l'humoriste s'affiche aux côtés de Jean-Marie Le Pen, va soutenir
Kadhafi en Libye, et invite des négationnistes à ses spectacles. Autant de provocations qui ont
fait fuir ses derniers fans : Dieudonné n'intéresse aujourd'hui que des extrémistes et, plus
inquiétant, des jeunes sans conscience historique.
On en arrive donc à ce projet fou, "l'Antisémite". Parlons du film en termes de cinéma pour
commencer : c'est terriblement mauvais. Pour faire court, rien ne fonctionne : on sent le
manque de moyens dans chaque plan, les acteurs jouent faux, et les gags sont lourds. Une
véritable claque pour la poignée d'irréductibles qui persistent à soutenir que "Dieudonné-esttoujours-drôle-si-on-oublie-ses-dérapages"...
Au delà de la forme, il y a évidemment le fond et c'est là que le film est choquant : il
commence par une visite négationniste d'Auschwitz, puis le personnage de Dieudonné
apparait habillé en sergent nazi qui bat sa femme. Accrochez-vous, c'est éprouvant :
Effroyable. On voit que le film est calibré pour un public un peu simplet avec ses intonations
qui distinguent bien l'humour ("lol c'est un beauf qui est violent") et la réflexion (Dieudonné
ne peux pas dire tout ce qu'il veut : smiley triste).
Au delà de l'antisémitisme gratuit, il y a aussi une homophobie permanente avec le
personnage du réalisateur, un homosexuel qui surjoue la folle en faisant des blagues de cul à
chaque réplique.
On atteint le Graal quand l'un des rares guests du film fait son apparition : Robert Faurisson
en personne, l'un des pires négationnistes en vie, qui vient deviser de conneries
philosophiques, trop content d'être réhabilité en gentil papy.
Je pense qu'on est tous d'accord pour dire que c'est éprouvant. Se pose maintenant une
question : quand va-t-on enfin mettre un terme à ce cirque ?
Dieudonné a été condamné plusieurs fois : pour diffamation, pour injures publiques, pour
incitation à la haine raciale. Ca dure depuis presque 10 ans et il s'en fout ouvertement. Puisque
la confiscation financière ne fonctionne visiblement pas, pourquoi les juges ne le condamnent
pas enfin à de la prison, au moins avec sursis ?
Une peine d'un an ferme est prévue pour incitation à la haine raciale, c'est une infraction grave
dans notre pays, mais il n'est visiblement pas envisageable en France d'enfermer quelqu'un,
non pour le priver de sa liberté d'expression, mais parce qu'il l'utilise pour attiser la haine et
stigmatiser l'autre.
L'humoriste a beau se prétendre censuré et privé de télé (et comment !), cet argument ne tient
plus à l'époque d'Internet, alors qu'il est suivi par plus de 100.000 fans. Imaginez 100.000
personnes, majoritairement jeunes, qui écoutent et partagent chaque jour les propos de
Dieudonné...
Le Facebook de Dieudonné, justement : il y annonce que la LICRA le poursuit en référé pour
des extraits de son film diffusés sur Internet. L'association lui réclame... 13.000 euros. Alors
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que Dieudonné a d'ores-et-déjà annoncé le tournage d'un nouveau film, qui peut croire
sérieusement qu'une condamnation aussi risible mettra fin à ses offenses ?
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/514798-cinema-dieudonne-et-son-dernier-filmencore-une-triste-provocation.html
L'Antisémite : le nanar bien nommé de Dieudonné
Alors que la Licra demande déjà son interdiction, zoom sur L’Antisémite, premier film de
Dieudonné, aussi mauvais techniquement que problématique idéologiquement.
Tiens le revoilà, lui, le « Banni » du cinéma français. Viré par la porte, il revient par la
fenêtre. Depuis une petite semaine, le premier film de Dieudonné se retrouve donc dispo un
peu partout sur le net. Son titre : L’Antisémite. Bien, bien, bien… Fort logiquement on a
affaire ici à un « nanar de comique télé », qui s’inscrit dans une grande tradition, aux côtés de
L’Ame Sœur (de Bigard), T’Aime (De Patrick Sébastien) ou des Cléfs de bagnole (de Baffie).
A ceci près que L’Antisémite repousse encore un cran plus loin l’amateurisme technique
inhérent au genre, tout en se doublant d’un fond idéologique parfaitement rance.
L'excuse du 25ème degré
Ça commence sur les chapeaux de roues avec une reconstitution façon « actualités Gaumont »
de la découverte d’Auschwitz par l’armée US à la fin de la guerre. Séquence où les camps
sont finalement représentés comme une succursale du Club Med, et les crematoriums comme
les restes d’une énorme barbecue party entre déportés. Trois minutes à peine pour se mettre
dans le bain du révisionnisme ambiant, en attendant quelques instants plus tard l’apparition en
guest de Robert Faurisson présenté ici comme un sympathique historien incompris. Après ce
prologue qui donne le « la », il s’agit de se mettre à raconter une histoire, et non plus de faire
n’importe quoi avec la grande, et c’est là que passée l’hallu initiale, les galères commencent
pour Dieudonné. Le pitch : poussé par sa femme mourante, un antisémite maladif accepte de
se faire psychanalyser par un thérapeute juif. Tout se complique quand on entend le premier
« Coupez ! », et que l’argument de base se met à servir de prétexte pour raconter un tournage
foireux et apocalyptique.
Noyé sous un fatras méta imbitable (film dans le film, virage mockumentary, doppelganger de
Dieudo interprété par lui-même, embardées gonzo-trash), L’Antisémite se met à ressembler
à une sorte de Ca tourne à Manhattan parasité par des mises en abîme infernales.
Naviguant dans un brouillard fictionnel à couper au couteau, le film reste suffisamment
opaque pour brandir à chaque débordement l’excuse du 25ème degré. De la mise à
distance comme principe de, euh, cinéma. Dès lors tout est possible, comme ce moment
où Alain Soral, toujours au bon endroit au bon moment, débarque dans le rôle d’un
producteur juif flanqué d’un imper en cuir - qui évoque immanquablement ceux de la
Gestapo - mais siglé ici d’une étoile de David. Qu’est-ce qu’on se marre, bon sang…
Un film inoffensif parce qu'avant tout irregardable
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Alors voilà ça distribue les taquets dans tous les coins, pas que pour les juifs du coup, non ça
serait dommage, Dieudo en garde un peu sous le coude pour la grande famille du cinéma
français et, ce qui dans son esprit équivaut à peu près au même, les pédés de tous horizons. 80
minutes, avec ça pour seul programme, forcément ça tire un poil en longueur. Heureusement
tout se finit bien, sur une énorme jam en public où Dieudo et ses copains reprennent le Chaud
Cacao d’Annie Cordy (refaçonné ici en « Shoah- nanas ») devant une foule en délire.
Les inévitables procès et demandes d’interdiction du film arrivent déjà - la Ligue contre le
racisme et l’antisémitisme a saisi mardi 10 avril le tribunal de grande instance de Paris pour
faire interdire le film au motif qu’il serait « raciste et antisémite » -, ainsi que les inéluctables
tweet-clash et autres polémiques 2.0 qui vont généralement de pair avec ce genre de package
à la con. Seul hic là-dedans, L’Antisémite est un film absolument inoffensif, parce qu’avant
tout irregardable, arythmique, nanardeux tendance interminable (on s’y est repris à cinq fois et
deux jours pour en venir à bout). Si c’est de la propagande, alors c’est la plus mal
confectionnée de toute l’histoire. Ici on préfère l’envisager comme l’œuvre terminale d’un
type complètement cramé, devenu malade à force de tourner en boucle, même plus capable de
griffonner une vanne potable sur 90 minutes de show. Pour lui c’est triste ; pour nous, une
perte de temps. Circulez y a plus rien à voir.
Romain Thoral
http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/REVIEW-L-Antisemite-le-nanar-biennomme-de-Dieudonne-3314946
Dieudonné, un nouveau spectacle en Tunisie
Le très controversé humoriste français, Dieudonné annonce sur sa page Facebooket et
son site officiel son prochain spectacle à Tunis. Ce sera le 7 juin prochain au Palais des
sports d'El Menzah.
Le comédien a annoncé l'évènement en changeant sa photo de couverture sur sa page
Facebook avec le message «Dieudo à Tunis». Mais aussi sur son site officiel « Bientôt à Tunis
!»
Après son avoir joué son one-man show intitulé «Mahmoud » le 16 mars 2011, où il a fait
salle comble, Dieudonné revient donc pour une seconde performance à Tunis.
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Le spectacle est parrainé par l'Association de la Jeunesse Sportive d'El Omrane. Contacté par
Tekiano, Yacine Khamassi, membre de l'équipe organisatrice, nous a affirmés que les billets
seront disponibles deux semaines avant le one-man-show. A noter qu'il s'agit de la même
équipe qui a organisé le premier passage de Dieudonné à Tunis.
Dieudonné a crée la polémique en France en soutenant l'extrême droite française et s'affichant
avec Jean-Marie Le Pen, mais surtout en s'attaquant aux juifs dans ses spectacles. Son premier
long métrage et dont il tient le rôle principale s'intitule « L'antisémite». Le film a fait l'objet
d'une plainte en France, déposée par la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) le
jugeant "antisémite" et "négationniste". En avril 2012, Le juge des référés du tribunal de
grande instance de Paris a refusé d'interdire à Dieudonné la diffusion et la vente de son longmétrage. Le film ne sera cependant pas diffusé en salles mais commercialisé sur internet
http://www.tekiano.com/kult/actu/5289-dieudonne-un-nouveau-spectacle-en-tunisie-.html
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