L`intégration et la cohésion sociale dans la ville de Verviers
Transcription
L`intégration et la cohésion sociale dans la ville de Verviers
L’intégration et la cohésion sociale dans la ville de Verviers Un état des lieux Jérémy Mandin Centre d’Etude de l’Ethnicité et des Migrations Institut des Sciences Humaines et Sociales Université de Liège www.cedem.ulg.ac.be Introduction : Intégration, de quoi parle-t-on ? Aujourd’hui le mot « intégration » est largement utilisé : - Dans les médias Dans le champs politique Dans la vie de tous les jours L’utilisation de ce terme est problématique à plusieurs égards : - L’intégration comme processus à sens unique Certains doivent-ils s’intégrer plus que d’autres ? L’ambiguïté entre politiques d’intégration et politique d’immigration. Introduction : Intégration, de quoi parle-t-on ? Pendant des années, on pense difficilement l’intégration des migrants. - Les immigrés sont vus comme une force de travail (accords bilatéraux) dont on n’imagine pas l’installation durable. Ou éventuellement comme un facteur de dynamisme démographique (Rapport Sauvy, 1962) L’insertion des migrants se fait surtout dans des « espaces intermédiaires » (syndicats, etc.) Extrait vidéo « Les Turcs à 20 000 », (1964) SONUMA http://www.sonuma.be/archive/les-turcs-%C3%A0-20000 Introduction : Intégration, de quoi parle-t-on ? En 1974, avec la crise économique, les pouvoirs publics interrompent le recrutement de travailleurs étrangers. - Progressivement, le mythe du « retour » est ébranlé - La question de la présence durable des migrants et de leur insertion sociale commence à se poser. - A Verviers une édition spéciale du journal « Le Jour » propose un dossier sur « Les étrangers dans la ville » en 1975. - Dans les années 80 et 90 l’arrivée de l’extrême droite dans la vie politique belge contribue à reformuler les problématiques de l’immigration et de l’intégration. En 1996, 7 Centres Régionaux d’Intégration sont créés en région wallonne dont 1 à Verviers. Introduction : Intégration, de quoi parle-t-on ? Du côté des sciences sociales, la notion d’intégration est aussi sujette à discussion. - Dans les années 20, des auteurs américains décrivent un processus linéaire, progressif et irréversible vers une assimilation des migrants à travers plusieurs étapes (Burgess et Park, 1921). - Par la suite, les limites de ces théories seront démontrées En Europe, la sociologie de l’immigration émerge tardivement dans les années 70 - Les sociologues partagent l’optimisme dans les capacités intégratrices du système. - La question des origines est retenue comme secondaire par rapport à d’autres caractéristiques telles que la classe sociale. - La sociologie de l’immigration en France émerge dans les années 70 (Sayad). Introduction : Intégration, de quoi parle-t-on ? Aujourd’hui on remarque plusieurs tendances relatives aux discours sur l’intégration : - L’intégration comme processus unilatéral L’intégration comme responsabilité du migrant La focalisation sur les dimensions linguistiques et socio-professionnelles Des injonctions ciblées sur certains types de migrants Une tonalité d’avantage « assimilationniste » Parallèlement, les phénomènes migratoires évoluent et contribuent à reformuler la question de l’intégration - Diversification de la diversité - Existence de migrations temporaires ou pendulaires - Etc. Introduction : Intégration, de quoi parle-t-on ? Mais alors que mettre derrière la notion d’intégration ? « Le processus qui consiste à devenir une partie acceptée de la société » (Penninx, 2004) « un processus d’inclusion des immigrants dans les institutions et les relations de la société d’accueil. » (Bosswick et Heckmann, 2006) Extrait Vidéo « Immigration et intégration » , (1971) SONUMA http://www.sonuma.be/archive/immigration-et-int%C3%A9gration Plan de la présentation I – Quelques données sur la population étrangère à Verviers - Une ville en situation migratoire et post migratoire - Répartition spatiale des populations étrangères à Verviers II – La question de l’insertion des personnes d’origine étrangère dans différents aspects de la vie sociale - Les ressources et les stratégies d’insertion des verviétois d’origine étrangère - L’insertion scolaire - L’insertion professionnelle III – La question des représentations et des interactions entre les différentes populations de Verviers - Ce que les verviétois mettent derrière le mot « immigré » - Comment les relations s’organisent au quotidien Plan de la présentation Les données présentées ici sont issues du rapport de recherche: L’intégration et la cohésion sociale dans la ville de Verviers Un état des lieux Auteurs du rapport : Jérémy MANDIN et Sonia GSIR Stagiaire : Carmeline GODFIRNON Direction de la recherche : Marco MARTINIELLO Mai 2012 I – Quelques données sur la population étrangère à Verviers Avertissement sur les données disponibles Les statistiques publiées en Belgique sont basées sur la population légale. Certaines personnes ne sont donc pas prises en compte. Ex : les étrangers en situation irrégulière, les personnes qui ne souhaitent pas s’inscrire à la commune, les demandeurs d’asile en cours de procédure, les personnes qui restent de courts séjours, etc. Le critère disponible pour observer l’origine de la population est la nationalité. Les populations « d’origine étrangères » sont parfois mesurées par le critère de la nationalité à la naissance. Des problèmes et des questionnement subsistes sur l’opportunité et la façon d’estimer ce que l’on appelle parfois les « seconde générations ». Une ville en situation migratoire et post-migratoire En 2011 on compte 6208 étrangers pour 55 695 habitants En 1975 : 11,5 % de population étrangère En 2011 : 11,15 % de population étrangère (Liège ~17%) En 1975 : 38 nationalités représentées En 2011 : 117 nationalités représentées Verviers accueille depuis longtemps des personnes immigrés (travailleurs, étudiants, négociants, réfugiés) … … et continue à accueillir de nouveaux migrants. La ville est dans une situation migratoire et post-migratoire Où habitent les personnes étrangères à Verviers ? Où habitent les personnes étrangères à Verviers ? De manière générale on observe : - Une concentration globale de la population à Verviers - Une concentration à Verviers plus importante pour les personnes étrangères - Une concentration à Verviers encore plus importante pour les personnes étrangères extérieures à l’UE. Où habitent les personnes étrangères à Verviers ? Au niveau urbain, la ville de Verviers connait un double mouvement : - Un mouvement de périurbanisation concernant une périphérie plutôt aisée. - Une paupérisation du centre-ville avec des personnes qui partent vers la périphérie et une situation socio-économique précaire. Si on regarde la répartition des différentes populations verviétoises on se rend compte que : - Les populations étrangères sont sur représentées dans les quartiers connaissant des difficultés socio-économiques (ex : Hodimont, Centre-ville, etc.) - Les populations sont sous représentées dans les quartiers plus aisés (ex : Heusy, etc.) II – La question de l’insertion des personnes d’origine étrangère dans différents aspects de la vie sociale Comment les étrangers arrivant à Verviers peuvent-ils entamer leur insertion dans la ville ? Les solidarités communautaires « Oui, moi j’ai mon papa qui aidait tous ceux qui arrivaient après (…). Mon père a aidé des gens et des gens et des gens. Parce que c’est normal, ceux qui arrivaient les premiers eh bien, quand il y en avait un autre qui arrivait eh bien, on l’aide. » (Habitante, E 66) Les pratiques d’entraide sont diverses (information, logement, soutien moral, etc.). Ces réseaux communautaires ne sont pas des circuits fermés et semblent rarement exclusifs. Comment les étrangers arrivant à Verviers peuvent-ils entamer leur insertion dans la ville ? Le réseau associatif et institutionnel Présence du CRVI Présence des services publics locaux (FOREM, CPAS, Administration communale, Conservatoire, etc.) Réseau associatif dense Certaines personnes n’ont pas facilement accès aux ressources de ce réseau Comment les étrangers arrivant à Verviers peuvent-ils entamer leur insertion dans la ville ? Les immigrés verviétois comme acteurs ! « Oui pendant mes études [à Verviers] je jouais au foot pour vivre aussi parce que j’avais ma bourse en Tunisie mais elle n’était pas extraordinaire. Elle m’aidait aussi mais le reste, tout le reste, c’était grâce au football. Avec le foot, on me donne de l’argent que je réparti pour le loyer, pour m’habiller, pour manger. Et c’est avec ça que j’ai réussi à vivre pendant mes études, c’est avec le football. Oui, oui j’étais content, en plus bon j’étais un bon joueur. » (Habitant, E 12) Les immigrés sont des acteurs. Ils participent à la vie collective et deviennent eux même des ressources pour la ville. Comment les enfants d’immigrés vivent-ils leur insertion dans la vie sociale à Verviers ? Plusieurs « types » de parcours ont été rencontrés : Carmen : Un projet de vie redéfini Duran : La mobilisation de réseaux alternatifs suite à la perte de son emploi Nader : Une identité plurielle assumée L’école dans le processus d’intégration des jeunes d’origine étrangère Une mixité sociale et ethnique imparfaite dans les établissements scolaires « Le haut de la ville ira moins facilement dans les écoles du bas de la ville mais le bas de la ville ne monte pas, ça c’est clair donc il y des difficultés de descendre et il y a quasi une impossibilité à monter si je dois un peu, difficulté à descendre, impossibilité à monter, si je dois caricaturer, c’est ça. » (Enseignement secondaire, Heusy) Un phénomène de ségrégation sociale contribue à distinguer les écoles du « haut » et du « bas » de Verviers L’école dans le processus d’intégration des jeunes d’origine étrangère Des stratégies d’évitement existent vis-à-vis des écoles les plus populaires « [Le directeur] disait que maintenant, il y a beaucoup de parents qui hésitent à mettre leurs enfants (…) parce que au niveau circulation ils sont obligés de passer rue Spintay et puis par la place Verte et puis, ils se rendent compte que [l’école] est située vraiment à la limite de ce quartier ghetto et ça fait peur à beaucoup de gens. » (Enseignante, focus group) Les écoles « bricolent » pour permettre l’accueil d’enfants migrants S’insérer sur le marché du travail à Verviers Le marché du travail est aussi un lieu où se construisent des stéréotypes « Mais souvent avec les immigrés souvent ce qui se passe c’est que ils restent pas. A un moment donné ils décrochent et ils abandonnent. Et alors pour quelle raison ? Ben j’ai eu deux, trois expériences avec des… avec des… des noirs hein. Je peux pas dire quel pays, si c’est Rwanda ou Congolais, je ne saurais pas dire mais bon… Ça se passait relativement bien et puis… Mais ce qu’il y a… Ils ont pas la même mentalité. Ils sont cools quoi, ils sont vraiment cools donc ils viennent, ils viennent pas et donc dans leur tête c’est normal, ils ont pas l’impression de faire du mal hein. » (Commerçant, E 54) Se pose alors la question des pratiques de discrimination S’insérer sur le marché du travail à Verviers Un cas de discrimination qui s’enracine : le port du foulard au travail A Verviers, les femmes portant le foulard rencontrent des difficultés pour trouver du travail dans certains secteurs (par ex. la vente). Les structures chargées d’accompagner les travailleuses tendent à anticiper ce problème et à les réorienter vers d’autres secteurs. S’insérer sur le marché du travail à Verviers Face à ces stéréotypes ou à ces difficultés, les travailleurs d’origine étrangère développent plusieurs stratégies - Transformer l’a priori négatif en a priori positif - La culture d’origine comme facteur de sociabilité au travail - S’arranger avec le racisme au travail : un processus de refoulement « Ou des fois on me posait des questions sur la religion mais c’était pas dans le but de savoir, c’était plus dans le but de pouvoir se moquer, tout ça tu vois ? Alors moi je répondais tu vois naïvement parce que moi je me dis « ils veulent s’intéresser donc je leur réponds ». Bah eux non après ils allaient aussi trouver les responsables en disant « Ah il parle toujours de religion, ça ne va pas… ». Après c’est vrai j’ai commencé à connaître tout doucement les gens et j’ai essayé d’un petit peu les cerner, et de faire aussi le tri : Quand est ce que je vais répondre vraiment et argumenter et quand je vais leur dire… maintenant des fois quand on parle de religion et tout ça, j’ai envie de lâcher « Bah je sais pas… » parce que je sais bien qu’ils veulent tous se moquer. Tu vois tout ça c’est avec l’expérience par après quoi. » (E 15) III – La question des représentations et des interactions entre les différentes populations de Verviers Quelles sont les catégories utilisées par la population majoritaire de Verviers pour parler des populations d’origine étrangère ? Une première distinction rencontrée oppose « les belges » aux « étrangers » Cette catégorisation ne recoupe pas le critère de la nationalité - Certaines personnes étrangères peuvent être rangées parmi « les belges » - Au contraire, certains sont durablement identifiés comme « étrangers » même s’ils sont belges. Quelles sont les catégories utilisées par la population majoritaire de Verviers pour parler des populations d’origine étrangère ? On rencontre un grand nombre de catégories basées sur un critère ethnique, c’est-à-dire basées sur l’identification de groupes par l’attribution de traits physiques, culturels ou psychologiques supposés les caractériser. Exemple : « Les Marocains », « Les Espagnols », « Les Turcs », « Les Italiens », etc. Certaines catégories sont racisées et sont construites sur un critère physique perçu comme facteur d’homogénéité Exemple : « Les Noirs » Certaines catégories se fondent sur un critère religieux Exemple : « Les Musulmans » Quelles sont les catégories utilisées par la population majoritaire de Verviers pour parler des populations d’origine étrangère ? Ce processus de catégorisation conduit à distinguer des groupes mais aussi à leur imputer certaines caractéristiques sensées être partagées par l’ensemble de leurs membres. Se dessine également une distinction entre les « premiers immigrés » et les « nouveaux » « Nous » « Premiers eux » Travailleurs Intégrés/fondus dans société Catholiques Ouvriers Culturellement proches « Nouveaux eux » Sans travail la Restant entre eux/ghettoïsés Musulmans Commerçants « étrangers » Culturellement éloignés Profitant du CPAS Ne respectant pas la loi Violents Bruyants Quelles sont les catégories utilisées par la population majoritaire de Verviers pour parler des populations d’origine étrangère ? La recherche à permit d’identifier 3 types de représentations des personnes étrangères utilisées par la population majoritaire. - L’étranger voyou qui ne respecterait pas la « norme ». - L’étranger profiteur qui est soupçonné de venir abuser du système social belge - L’étranger victime soumis à des réseaux ou à des mafias Comment les habitants parlent-il de la présence de personnes étrangères à Verviers ? Le registre de l’envahissement. Lors des entretiens, la présence des personnes d’origine étrangère dans la ville est souvent présenté comme un facteur de déclin de l’environnement urbain. « Ca c’est aggravé à cause de la population qu’on a ici à Verviers. Ca ne serait rien d’avoir quelques Marocains, quelques Noirs etcetera. Mais maintenant on en est infesté, envahi ! Et ça c’est un problème. Trop c’est trop. » (Commerçant, entretien) Les désagréments présents dans les quartiers populaires sont souvent attribués à la présence de populations étrangères, à leur « culture » supposée Comment les habitants parlent-il de la présence de personnes étrangères à Verviers ? Le registre de l’envahissement. Les comportements attribués aux « étrangers » sont ceux qui sont généralement attribués aux classes populaires (bruit, violence, faible éducation, etc.) A la catégorisation de la population en termes ethniques correspond donc une catégorisation de la population en termes de classe sociale Dans les représentations des habitants, la figure de « l’étranger » renvoie souvent à celle du « pauvre ». Le découpage de la ville en quartiers « fréquentables » et « non fréquentables » A cette catégorisation des personnes correspond un processus de catégorisation des différents espaces de Verviers en quartiers « fréquentables » ou « non fréquentables » Un exemple est la distinction que font les habitants entre le « haut » et le « bas » de Verviers Cette catégorisation est à la fois sociale (les quartiers du centre sont décrits comme en déclin, dégradés, etc.) et ethnique (utilisation du terme « ghetto »). Certains habitants reproduisent cette distinction entre lieux fréquentables et non fréquentables à l’intérieur de leur quartier ou de leur immeuble. Des habitants parlent de la « ville qui monte » pour exprimer leur crainte de voir leur quartier connaitre les difficultés du centre-ville Comment les différentes populations de Verviers interagissent ensemble ? Premièrement, on peut parfois constater un décalage entre les discours et les pratiques des habitants - Certaines personnes tenant des discours racistes ou xénophobes sont régulièrement en contact avec des personnes étrangères dans leur vie quotidienne et peuvent occasionnellement développer des relations cordiales avec ces dernières. - A l’inverse, certaines personnes qui valorisent l’aspect multiculturel de Verviers limitent leurs contacts avec les personnes étrangères dans les faits Deux éléments peuvent expliquer cela : - Premièrement, parler des autres c’est aussi un moyen de donner une image de soi (au sociologue par exemple). - Deuxièmement, il faut faire attention à ne pas donner trop d’importance à la dimension ethnique dans les relations sociales Comment les différentes populations de Verviers interagissent ensemble ? La recherche a permis d’identifier différents types d’interactions entre les différentes populations de Verviers Au niveau des relations de proximité - Le registre des nuisances - Le registre de la convivialité et de la solidarité quotidienne « Donc chaque fois à l’occasion de certaines fêtes disons pendant l’année, il y a encore maintenant et ça fait des années chaque fois ben ces gens-là [une famille marocaine] viennent chez mes parents apporter soit du couscous, des petits biscuits marocains qu’on aime bien avec du miel et tout et tout quoi. Donc je trouve que… voilà. Et en contrepartie, mon père qui est… cuisinier de métier mais bon pensionné parce que maintenant il a 91 ans, bah… il y a comme un échange on va dire. Bah quelque jours après il apporte la bonne tarte au riz qu’il a fait maison, une bonne tarte aux abricots, voilà. Donc tant que ça reste comme ça, c'est-à-dire un bon échange et tout et que c’est convivial et bien c’est très bien. » (Habitant de Stembert, Focus group du 19 mars 2012) Comment les différentes populations de Verviers interagissent ensemble ? La valorisation des quartiers populaires et multiculturels Certains aspects de la diversité verviétoise sont valorisés par une partie des habitants (diversité culinaire, culturelle, etc.) Certains habitants de la périphérie verviétoise prennent ainsi plaisir à fréquenter les magasins « étrangers » des quartiers populaires. On parle alors de « multiculturalisme soft » (Martiniello, 2011) Comment les différentes populations de Verviers interagissent ensemble ? Les pratiques d’évitement des quartiers centraux de Verviers Beaucoup d’habitants développent des stratégies d’évitement des quartiers du centre ville considérés comme « étrangers » ou « dégradés ». « Mme Z : Mais moi personnellement pour aller faire un tour, je n’irai pas là. Parce que vous ne vous sentez pas en sécurité c’est ça ? Mme Z : Oui c’est ça. Enfin l’autre jour, je suis descendue en ville, à Verviers, je suis descendue place verte. Il y a beaucoup de monde place verte. Je n’ai vu que des… Mr Z : Des étrangers. Mme Z : Que des… Mais des gens voilés, des arabes, des noirs des… Et bien j’ai pris mon bus. Je suis descendu du bus et j’ai pris l’autre pour remonter hein ! Je ne suis pas restée. » (Habitants, Entretien) Conclusion Verviers, comme de nombreuses villes d’Europe connait déjà depuis longtemps une situation de diversité culturelle et sociale Verviers connait un histoire déjà longue d’immigration. Les migrants participent activement à la vie de la ville. Ils sont des acteurs ! Beaucoup d’habitants développent une vision binaire de la ville divisée entre « eux » et « nous ». Cela influence également la façon de percevoir la ville Malgré l’existence de pratiques d’évitement, il ne faut pas sous-estimer les pratiques de cohabitation quotidiennes et aussi la volonté de nombreux verviétois de s’investir dans l’accueil de nouveaux arrivants Cinq propositions pour Verviers 1. Revaloriser Verviers par sa diversité, de façon à ce que les Verviétois (quelles que soient leurs origines et leurs nationalités) puissent ressentir une fierté de leur ville. 2. Communiquer la diversité en visant d’une part, à fournir des informations claires et précises sur les mouvements migratoires et sur l’histoire de l’immigration à Verviers et d’autre part, en soutenant une écoute des besoins et des attentes de l’ensemble de la population verviétoise en la matière. 3. Favoriser la connaissance et les rencontres des populations notamment par la création de lieux et de dispositifs encourageant les échanges entre les diverses populations. 4. Organiser l’accompagnement des nouveaux arrivants en valorisant les contacts avec les habitants de Verviers à travers un système de parrainage volontaire par exemple. 5. Promouvoir activement l’intégration sur le marché du travail en luttant contre les formes de discrimination notamment dans le secteur de l’emploi. Merci à Tous ! Pour trouver le rapport : http://orbi.ulg.ac.be