Chine - Direction générale du Trésor

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Chine - Direction générale du Trésor
Le Point sur la relation
économique bilatérale Chili Chine
Juillet 2015
© DG Trésor
Historiquement, la Chine et le Chili ont entretenu des liens diplomatiques et commerciaux étroits. Le
Chili fut la première nation d’Amérique latine à établir des relations diplomatiques avec la République
populaire en 1970.
La Chine est devenue en 2009 le premier partenaire commercial du Chili. En 2014, les échanges
entre les deux pays se sont élevés à 33,5 Mds USD. Ils ont été dynamisés par la signature d’un accord
visant à mettre en place le libre-échange en plusieurs étapes, en vigueur depuis le 1er octobre 2006. Les
exportations chiliennes vers la Chine restent largement dominées par le cuivre et donc très
dépendantes du cycle économique chinois. Le Chili, premier exportateur mondial de cuivre en 2014
avec une production de 5,7 Mds de tonnes, constitue un partenaire commercial notable pour couvrir les
besoins de l’économie chinoise en matières premières.
En revanche, les IDE entre les deux pays demeurent faibles. En décembre 2014, le stock d’IDE
chinois au Chili entré via le DL 6001 depuis 1974 s’élevait à 116,7 millions USD soit 0,1% des IDE
entrants2 alors que le stock d’IDE chiliens en Chine était de 308 millions USD soit 0,3% du total des
IDE sortants3.
La visite du Premier ministre chinois Li Keqiang en mai 2015 s’est concrétisée par la signature d’une
série d’accords visant à dynamiser les échanges commerciaux et les IDE entre les deux pays. Le Chili
a présenté des projets d’investissements en Chine pour plus de 20 Mds USD, principalement dans le
secteur minier, énergétique et des infrastructures. Aucune annonce chiffrée n’a été jusqu’à présent
effectuée par la délégation chinoise sur le sujet.
Le Chili et la Chine entretiennent des relations commerciales étroites, très dépendantes
Le décret-loi 600 est un dispositif juridique, entré en vigueur en 1974, régulant l’entrée des IDE au Chili et présentant des conditions avantageuses pour les
investisseurs étrangers, en particulier la stabilité fiscale.
1
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Source Comité des Investissements Etrangers (CIE)
3
Source Direction générale des relations économiques internationales (Direcon)
AMBASSADE DE FRANCE EN
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du cuivre pour le Chili
i.
La Chine est le premier partenaire commercial du Chili
La Chine est le principal partenaire commercial du Chili. En 2014, les échanges commerciaux entre les deux pays se sont élevés à
33,5 Mds USD4, soit 23% des échanges commerciaux du Chili avec un excédent commercial de 3,3 Mds USD pour le Chili5.
L’accord de libre-échange (TLC) mis en œuvre en plusieurs étapes a largement contribué à la croissance substantielle du
commerce bilatéral. L’accord de libre-échange sur les marchandises, entré en vigueur le 1er octobre 2006, fut le premier signé par la Chine
avec un pays n’appartenant pas à l’ASEAN. Il a été complété par un accord de libre-échange sur les services, entré en vigueur en août 2010,
et par un accord complémentaire sur les investissements, entré en vigueur en 2014 et visant à améliorer l’Accord de Protection et de
Promotion des Investissements en vigueur depuis 1995.
Les exportations chiliennes vers la Chine ont plus que quadruplé de 2005 à 2014, passant de 4,6 Mds à 18,4 Mds USD. Depuis le 1er janvier
2015 et après un abaissement progressif des tarifs douaniers en 10 ans, 97,2% des produits chiliens contenus dans le TLC peuvent
désormais entrer sur le marché chinois sans droit de douane (à l’exception de 214 produits exclus du TLC).
De leur côté, les exportations chinoises vers le Chili ont été multipliées par un facteur six entre 2005 et 2014, passant de 2,5 Mds à 15,1 Mds
USD.
ii.
Les exportations chiliennes sont largement dominées par les matières premières, en particulier le cuivre, et donc très
dépendantes de la conjoncture chinoise
Les exportations du Chili vers la Chine sont très largement issues du secteur minier, en particulier du cuivre, qui représente 77%6
des exportations totales vers la Chine.
A elle seule, la Chine absorbe 38% des exportations chiliennes de cuivre vers l’ensemble du monde. Vient ensuite l’industrie du bois et
papier (cellulose principalement) avec 8% des exportations totales en 2014. Les exportations de produits agricoles se situent en 3ème position
avec 5% du total en 2014, constituées en majorité de fruits (raisin et cerises notamment dont le Chili a été le premier fournisseur en 2014).
L’augmentation d’exportations de fruits a été forte ces dernières années (hausse de 80% des exportations de cerises en 2014).
Les exportations du Chili vers la Chine sont peu diversifiées et très dépendantes de la conjoncture chinoise, ce qui risque de peser
sur l’excédent commercial chilien dans les années à venir7. En effet, le ralentissement chinois s’est poursuivi en 2014 (7,4% de
croissance contre une croissance annuelle moyenne de 10% dans les années 2000). Dans le même temps, après avoir atteint des niveaux
historiques en 2011-2012, (4 USD/livre en 2011, contre une valeur moyenne de 2,35 USD/livre sur la période 2001-2010), le prix du cuivre est
retombé en 2013 et 2014, respectivement à 3,32 USD/livre puis à 3,11 USD/livre.
De plus, la faible diversification des exportations chiliennes limite leur effet bénéfique sur la croissance économique à long terme
du Chili. A la différence de la relation économique qui a existé entre le Japon et les tigres asiatiques dans les années 1960, le commerce de
l’Amérique latine avec la Chine n’a pas entraîné de gains de productivité ou de transferts de technologies. De 2000 à 2014, la productivité
globale des facteurs n’a contribué qu’à 0,4% de la croissance annuelle chilienne contre 2,5% pour le capital et 1,4% pour le travail8.
iii.
Les exportations chinoises vers le Chili sont nettement plus diversifiées et dominées par l’électronique, les matériels de
télécommunication et le textile
Les exportations chinoises vers le Chili sont nettement plus diversifiées, avec notamment l’électronique, les communications, le textile et dans
une moindre mesure le secteur automobile. En 2014, les deux principaux produits importés sont les téléphones portables (8,5%) et les
ordinateurs (4,8%)9.
II. Les investissements directs étrangers entre les deux pays demeurent faibles
4
Source Banque Centrale du Chili
5 Le solde excédentaire depuis 10 ans s’est nettement réduit ces dernières années en raison de la forte hausse des produits importés par le Chili (+55% entre
2010 et 2014).
6
Source Pro Chile
7
Les exportations chiliennes de cuivre vers la Chine ont baissé entre 2013 et 2014 de 15,1 à 14,2 Mds.
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Source Diario Financiero El Desafío es la productividad
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Source Banque Centrale rapport sur le Commerce Extérieur
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i.
Les investissements directs étrangers entre les deux pays demeurent faibles
En décembre 2014, le stock d’IDE chiliens en Chine s’élevait à 308 millions USD soit 0,3% du montant total investi par le Chili à l’extérieur,
matérialisé par 60 entreprises chiliennes environ. Le secteur industriel chinois constitue le principal récepteur de capitaux avec 73% du
montant total investi, principalement l’industrie métallurgique. Viennent ensuite les services, en particulier le transport maritime et le
commerce avec 27% du total.
De 1974 à 2014, le flux d’IDE chinois au Chili entré via le régime du DL 600 a été de 116,7 millions USD soit 0,1% du montant total. Ces IDE
ont été orientés principalement vers les services financiers (41% en stock en 201210), l’industrie du bois (36%) et le secteur minier (20%).
ii.
Le Chili entend remédier à cette faiblesse par une stratégie d’attractivité spécifique à destination de la Chine
Quelques hypothèses peuvent être avancées pour expliquer cette faiblesse des IDE chinois au Chili : (i) l’étroitesse de son marché intérieur
(17,8 millions d’habitants) réduit les opportunités d’investissements par rapport à l’Argentine ou au Brésil ; (ii) Le secteur minier chilien est le
plus mature du continent : il est dominé par les entreprises anglo-saxonnes implantées depuis plusieurs dizaines d’années au Chili tandis que
les opportunités d’investissement offertes par la « petite mine » ne sont probablement pas de taille suffisante pour retenir l’attention des
acteurs chinois.
Depuis 2010, le Comité des investissements étrangers a mis en place une stratégie spécifique pour la Chine à travers notamment la création
d’un China Desk, une plateforme de dialogue en mandarin pour les investisseurs chinois potentiellement intéressés par le Chili.
Durant la visite du Premier ministre chinois Li Keqiang, le Chili a présenté à la délégation chinoise des projets d’investissements pour plus de
20 Mds USD dans le cadre de la première réunion interministérielle du Mécanisme de dialogue stratégique en matière de coopération et de
coordination économique, organisée dans le but de promouvoir l’investissement bilatéral. Ceux-ci se situent principalement dans le domaine
minier, énergétique et des infrastructures.
De façon générale, la transformation du CIE, qui gérait jusqu’à présent la promotion des IDE, en Agence de promotion des Investissements
Etrangers à partir de 2016 pourrait également contribuer à de dynamiser la stratégie du Chili en matière d’attraction d’IDE.
III. Perspectives ouvertes par la visite du Premier ministre chinois Li Keqiang
i.
Une série d’accords a été signée pour dynamiser les échanges commerciaux et les IDE
La visite de M. Li Keqiang s’est concrétisée par la signature de plusieurs accords qui ont pour objectif de dynamiser à la fois les échanges
commerciaux et les IDE entre les deux pays. Les ministères des finances chinois et chilien ont signé un accord visant à éviter la double
imposition et l’évasion fiscale. Les banques centrales des deux pays ont annoncé que s’établira à Santiago la première succursale de la
China Construction Bank dans la région. Elle fournira des services de règlements en yuans ainsi que des produits financiers (crédits,
financements de projets, paiements internationaux) afin de contribuer à dynamiser les échanges bilatéraux.
Un accord bilatéral sur un swap de devises, signé préalablement, est entré en vigueur le 25 mai 2015. Il ouvre une ligne de crédit d’un
montant maximal de 22 Mds de yuan et de 2 200 Mds de pesos (3,6 Mds USD). Les autorités chinoises ont par ailleurs décidé d’ouvrir au
Chili une facilité de 50 milliards de yuan (8 Mds USD) au sein du programme « Renminbi Qualified Foreign Institutional Investor » (RQFII) qui
permet à des investisseurs institutionnels étrangers d’acheter des titres directement sur les marchés financiers chinois.
ii.
Aucune annonce chiffrée de projets d’investissements au Chili n’a été effectuée par la délégation chinoise
Li Keqiang a rappelé à plusieurs reprises les possibilités ouvertes par les besoins en infrastructures du Chili et la capacité chinoise à
construire des équipements et des technologies à un prix très compétitif. Néanmoins, aucune annonce chiffrée n’a été effectuée par la
délégation chinoise sur le sujet. Le président de la Commission nationale du développement et de la réforme Xu Shaoshi a affirmé que la
Chine étudiait 17 méga projets d’infrastructures au Chili, en particulier l’installation de 3 000 kilomètres de fibre optique et d’un câble sousmarin entre le Chili et la Chine, et la participation d’entreprises chinoises à la construction de deux liaisons ferroviaires rapides bi-océaniques
(corredores bi-oceanicos) reliant le Chili au Brésil.
Copyright
Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse du
Service Économique de Santiago (adresser les demandes à [email protected]).
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Auteurs : A. Rouanet
Service Économique
Adresse : Carmencita 79, Las Condes – 6760234 Santiago du Chili
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Rédigé par : A. Rouanet
Revu par : B. Zanghellini
Version originelle
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