EXPO- sITION - Confort moderne

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EXPO- sITION - Confort moderne
EXPOsITION
RICHARD KERN / THE SOFT AND THE HARDCORE
LES 16 ET 17 OCTOBRE 2008
Transgression hardcore
Richard Kern est une figure majeure de la scène New-Yorkaise depuis la fin des années 70. Il
a traversé, appareil photo et caméra à la main, les sulfureuses années 80 du Lower east
side, le quartier où vivait toute la faune underground à cette époque. Témoin et acteur de
l’émergence de la scène punk américaine, la vingtaine de courts films réalisés entre 1984 et
1993, diffusés dans les pires endroits du quartier, créent le scandale et font date sous
le nom de cinéma de la transgression. Productions maisons, matériel low-fi, improvisations
et performances de ses amis, bandes-son rauques et agressives constituent la signature
stylistique de ses films. Le sexe comme arme de dénonciation politique, de réaction face au
conservatisme moral de la société américaine sous Ronald Reagan. Sexe, violence, crime,
nihilisme, religion sont les thèmes récurrents, ils sont manipulés sans limite dans des
scènes toujours plus extrêmes. On y voit défiler ses amis dont certains deviennent les figures
emblématiques du cinéma de Kern : Nick Zed, Karen Finley, l’icône du hate punk Lung Leg et
bien sûr, sa muse Lydia Lunch, indissociable de ses films. Les scénettes de Kern plongent le
spectateur dans des états de malaise oscillant entre excitation et répulsion, voyeurisme
et sensation d’être pris en otage. Il questionne nos perversions avec un sens de l’humour
aiguisé et noir.
Voyeurisme soft
Richard Kern a lâché la caméra en même temps que la drogue mais a toujours fait des photos.
Depuis son plus jeune âge, son père, journaliste dans un bled, l’emmenait prendre des clichés
des faits-divers locaux. Il se définit d’ailleurs comme photographe. Il réalise des portraits
de jeunes femmes dans son appartement. Pas de pause, juste l’envie des filles de s’exhiber
et de créer une relation à la fois intime et complexe, hors cadre avec le photographe. Le
voyeurisme traverse l’œuvre de Kern et plus encore dans une série récente, présentée pour
l’exposition, dans laquelle il met en scène des instants volés : des moments suggestifs. La
série nous fait passer de la pornographie hard de la sphère privée au soft non moins pervers
parce qu’y fusionnent indistinctement privé et public.
« «Voyeur» pourrait être aussi l’invective amusée lancée par le photographe au public
complaisant toujours prompt à admirer une esthétique banale de la pornographie tout en
parvenant à s’indigner devant la télé-réalité. »

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