Des bases bibliques concernant l`homme et la femme

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Des bases bibliques concernant l`homme et la femme
Des bases bibliques concernant l’homme et la femme
Elke Werner
traductrice: Simone Hartel
Préambule :
Le mot « homme » a deux significations en français. Pour parler de l’homme en tant qu’être
humain masculin nous utilisons ici une minuscule. Si nous parlons des Hommes en tant
qu’espèce humaine, nous utilisons la majuscule.
Les versets bibliques sont tirés de la version « Bible du semeur ».
Des bases bibliques concernant l’homme et la femme
Pourquoi est-ce que les chrétiens qui lisent la même bible arrivent à des résultats différents
concernant la question suivante: Quelles fonctions est-ce que la femme peut remplir dans
l’assemblée?
Je me suis posée cette question maintes fois. Tout le monde veut connaître la volonté de Dieu
et la remplir, non?
Il n’empêche que les uns tirent de la Bible une restriction pour la femme concernant son
service dans certains domaines et tâches tandis que les autres se sentent encouragé par la
Bible à un engagement égal pour la femme et l’homme. D’où est-ce que ca vient?
La question n’est pas simple. Cela vient certainement d’un tas de choses différent: des
traditions, traductions, influences culturelles et décisions fondamentales d’une église, mais
aussi d’une approche différente aux textes bibliques qui relatent de ce sujet.
Un filtre pour la lecture
D’un côté, le lecteur est toujours en danger de trouver dans un texte ce qu’il a déjà pensé
d’avance qu’il allait y trouver. C’est très rare que nous réussissons de lire les textes d’une
manière nouvelle et fraîche et de voir des aspects différents de ceux que nous avons déjà
entendu dans des prédications. Cette information préalable devient un filtre, par lequel
seulement certains contenus du texte pénètrent dans la perception subjective.
Mais il est aussi bien possible, que le filtre ajoute des informations nouvelles que le texte ne
contient pas. Voici un exemple:
Nous connaissons tous l’histoire de Paul en chemin pour Damas, où il voit une grande lumière
et tombe du cheval. Une scène connue, non? Celui qui lit le texte de manière précise voit
qu’on ne parle pas d’un cheval. Nous ne savons pas s’il y allait à pied ou à cheval. Il
n’empêche que cette image s’est établie dans la tête de beaucoup mais si elle ne correspond
pas forcement avec le texte biblique (voir Apôtres 9,1 et suivant.). Et cette image comprend le
cheval. Dans notre tête il devenu partie intégrale du texte biblique.
Ou prenons les trois mages qui sont venus à la crèche pour voir l’enfant. C’est une idée fixe
pour beaucoup. Mais leur nombre n’est pas donné (voir Matthieu 2). Mais est-ce que nous ne
serions pas nombreux à dire qu’ils étaient trois?
Nous voyons que c’est très facile d’ajouter des informations à un texte biblique, qui viennent
de l’extérieur et que nous enregistrons inconsciemment comme partie intégrante du texte.
Fil rouge ou puzzle?
D’un autre côté, les résultats différents de la lecture de la Bible concernant la question de la
femme viennent aussi de l’approche différente. Les uns interprètent les versets qui parlent des
femmes de manière isolée et construisent ensuite une image complète de beaucoup de pièces
isolées. Cet abord ne considère pas assez la situation des assemblées de l’époque qui ont reçu
des ordres concrets et, sans différenciation, nous appliquons tout à notre situation actuelle de
manière littérale.
D’autres, je me trouve parmi eux, essayent de trouver un fil rouge dans la Bible entière. Ce fil
rouge part du récit de la création, il passe par les paroles de Jésus du règne de Dieu dans le
“royaume de Dieu” qui a commencé en Jésus et va jusqu’à la création d’un monde nouveau
au retour du Christ. Devant cet arrière plan je considère ensuite les versets différents.
Si nous voulons comprendre ce que Dieu pense de l’homme et de la femme, nous devons
commencer par regarder les passages qui révèlent ce que Dieu a dit à l’origine, à la création
de l’homme et de la femme.
Ensuite il est important de voir que cette volonté initiale a été détruite par le péché. Ce qui
était et est le bon plan de Dieu avec ce monde est seulement rétabli par la venue de Jésus et du
“Royaume de Dieu”.
Mais la puissance du Mal avec toutes ses conséquences sur la vie de l’Homme et de la nature
est seulement anéantie de manière définitive quand Jésus reviendra, quand il jugera ce monde
et créera un ciel et une terre nouvelle.
Si nous voulons savoir ce que Dieu veut vraiment pour l’homme et la femme, nous devons
regarder précisément ces passages où le règne de Dieu sur son monde est encore intact,
illimité et sans réserve.
L’homme et la femme dans la création
Quel aspect a le fil rouge?
Commençons par le récit de la création. Les deux récits dans Genèse 1 et 2 nous donnent un
bon aperçu du plan initial de Dieu avec ce monde. Et avec Adam et Eve. Tout au début, tout
était comme Dieu le voulait à l’origine. Rien n'était encore détruit par le péché, mais tout était
très bon. Les deux récits (Genèse 1,1 à 2,4 et Genèse 2, 5-25) ont des aspects principaux
différents sous lesquelles ils parlent de la création de l’Homme. Le premier, dans Genèse 1,1
montre que l’Homme est la couronne de la création, l’apogée. Le second regarde l’événement
principal, la création de l’Homme, comme sous une loupe et le raconte de manière beaucoup
plus détaillée. La création du jardin d’Eden est secondaire dans le deuxième récit de la
création de l’Homme. Pour la juste compréhension des textes nous sommes obligés de voir les
informations des deux récits. Ils se complètent parce qu’ils sont écrit d’un point de vue
différent.
Le premier récit de la création dans Genèse 1,1
Dans les versets 1 à 25, il est décrit de manière détaillée comment Dieu créa la terre et les
animaux.
Dans la création, la trinité de Dieu en tant qu’unité mais aussi reconnaissable en tant que
trinité est à l’œuvre. Dieu le père (V. 1), Dieu l’esprit Saint (V. 2: L’esprit de Dieu planait sur
les eaux) et le fils (la Parole: et Dieu dit.). Cela fait partie de l’être de Dieu, qu’il travaille et
agit en harmonie et en coopération au sein de la trinité. Uniquement par la parole prononcée
de Dieu se forment les cieux, la terre, la lumière, les ténèbres, les mers, la flore, la faune, le
soleil, la lune, les étoiles, les oiseaux, les poissons et les autres animaux.
La création de l’Homme cependant est introduite d’une autre façon. Dieu parle au début à luimême: Et Dieu dit : Faisons les hommes pour qu'ils soient notre image, ceux qui nous
ressemblent. Qu'ils dominent sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les
bestiaux sur toute la terre et sur tous les reptiles et les insectes. Dieu créa les hommes pour
qu'ils soient son image, oui, il les créa pour qu'ils soient l'image de Dieu. Il les créa homme et
femme. (1,26-27) Dieu a prit une décision qui mena à la création de le l’homme et de la
femme. Son but était de se créer un vis-à-vis. Ainsi surgit l’Homme: un homme et une femme.
L’Homme: féminin/masculin?
Aujourd’hui, beaucoup de personnes partent du principe que chaque personne est masculin
autant que féminin et que c’est seulement la pondération des parties masculines et féminines
définit si un individu se considère comme femme ou homme. La bisexualité, l’homosexualité
et même la transsexualité est expliquée par ce point de vue. Seul l’équilibre des parties
féminines et masculines conduit d’après ce point de vue à l’identité harmonieuse.
D’après nous, cette façon de voir ne se confirme pas dans le récit de la création. Au lieu de
cela, il montre que depuis le commencement il est définit si l’Homme est un homme ou une
femme. Les deux vis-à-vis de Dieu de la même manière. Dans la complémentarité réciproque
se révèle la totalité dans laquelle Dieu nous a crée.
Ce que représente un Homme en tant que vis-à-vis de Dieu ne peut être compris qu’en
regardant l’homme et la femme ensemble. Dans les deux se trouvent beaucoup de
caractéristiques de Dieu car les deux ont été crées pour qu’ils soient son image. Mais ils
diffèrent de manière cruciale dans leur sexualité car ils sont femme et homme. Le verset 27 le
dit très clairement : Dieu créa les hommes pour qu'ils soient son image, oui, il les créa pour
qu'ils soient l'image de Dieu. Il les (au pluriel) créa homme et femme. Les deux sont Homme,
les deux sont des vis-à-vis de Dieu, les deux ont été crée par lui, mais ils ne sont pas
identiques. Adam est un homme et Ève une femme. La sexualité les différencie.
La même bénédiction – la même mission
Dieu a placé les deux personnes sous sa bénédiction (Genèse 1,28) : Dieu les (au pluriel) bénit
en disant : Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre, rendez-vous en maîtres, et
dominez les poissons des mers, les oiseaux du ciel et tous les reptiles et les insectes.
La bénédiction est destinée aux deux personnes. Sans allocation sexuelle, Dieu donne cette
mission à l’homme et la femme. Les deux sont censés régner, les deux sont censés prendre de
la responsabilité envers eux-mêmes et envers leur descendance et les deux doivent se rendre
maîtres de la Terre. Sans différenciation. Dieu ne définit pas de tâches spéciales ou des
champs d’action différents. Dans ce texte, il ne se trouve pas d’indice concernant une
domination de l’homme sur la femme. Aucun Homme ne doit régner sur un autre. Nous ne
trouvons pas non plus une restriction de la responsabilité sur le domaine domestique pour la
femme. De la même manière nous ne trouvons pas de restriction de ce genre concernant le
planning familial. Les deux ont une responsabilité totale sous la bénédiction de Dieu. Ils sont
responsables pour la création entière. Responsable ensemble.
Et Dieu trouve ceci très bon. Dieu considéra tout ce qu'il avait créé, et trouva cela très bon.
(V. 31)
Le second récit de la création
Prenons un instant pour considérer le deuxième récit de la création. Comme déjà mentionné, il
s’agit d’un autre point de vue duquel tout cela est raconté. L'Eternel Dieu façonna l'homme
avec de la poussière du sol, il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l'homme devint
un être vivant. (Genèse 2,7) Dans ce passage, il devient clair que l’Homme en tant que
création de Dieu, comme les animaux, est formé de la poussière du sol. La différence est que
Dieu lui insuffle le souffle de vie. Ensuite Dieu crée un environnement dans lequel l’Homme
pourra vivre. Il crée un jardin avec des fruits pour que l’Homme puisse se nourrir (V. 9). Mais
dès le commencement, Dieu lui assigne des limites qu’il doit respecter. Et l'Eternel Dieu
ordonna à l'homme : Mange librement des fruits de tous les arbres du jardin, sauf du fruit de
l'arbre du choix entre le bien et le mal. De celui-là, n'en mange pas, car le jour où tu en
mangeras, tu mourras. (V. 16-17)
La femme en tant qu’aide
Après toutes les mesures que Dieu a prises pour prendre soin de l’Homme, il se rend compte,
qu’il lui manque encore quelque chose. Même s’il avait la communion totale avec Dieu et
même si les animaux étaient à son service, l’homme était seul. Il lui manquait un vis-à-vis à
son niveau, quelqu’un comme lui-même. L'Eternel Dieu dit : Il n'est pas bon que l'homme soit
seul, je lui ferai une aide qui soit son vis-à-vis. (V. 18) Surtout dans des traductions plus
anciennes, ce passage est souvent mal compris. Ici il ne s’agit pas d’une bonne femme au
foyer, qui est constamment autour de son mari et qui est toujours à sa disposition en tant
qu’aide serviable. Le texte hébreu parle plutôt d’un vis-à-vis, qui est comme lui, c’est-à-dire
qui lui correspond. Le mot utilisé « ezer », ce qui signifie « aide », est utilisé 20 fois dans
l’Ancien Testament, dont 15 fois pour adresser Dieu en tant que secours. Un exemple dans
Psaume 33,20 : Oui, nous comptons sur l'Eternel, il est notre secours et notre bouclier. Le
mot hébreu « ezer » signifie aussi aide en tant que sauveur ou secours, comme dans Exode
18.4 : « Le Dieu de mon père m'a secouru et m'a délivré de l'épée du pharaon. »
Il n’est donc pas possible de déduire une position soumise ou inférieure de la femme à partir
du mot hébreu « ezer ». Nous voyons l’importance d’une traduction correcte. Si nous utilisons
plutôt une traduction qui va dans la direction d’assistante (comme cela se faisait souvent dans
une traduction allemande courante), nous ne saisissons pas la signification de « secours » et
nous interprétons le texte différemment. La traduction contient souvent aussi une partie de
l’interprétation. Mais le texte original est clair : La femme n’est pas une aide subordonnée en
tant qu’organe exécutif. Cela devient encore plus clair par l’auxiliaire « ezer ke-negdo »,
littéralement « son équivalent, son pendant » (V. 18). Cela signifie qu’elle est son vis-à-vis,
qu’elle lui convient, qu’elle est au même niveau que lui. Ainsi on pourrait traduire plus
exactement : Je veux créer un secours pour lui, un pendant qui lui convient.
Semblable, mais différent
La position spéciale de la femme en tant que vis-à-vis de l’homme est renforcé par la manière
dont elle est crée. Premièrement, Dieu crée les animaux et les amène devant l’Homme. Il
donne un nom à chacun d’entre eux. Mais il ne trouve aucun être qui lui ressemble et qui
pourrai finir avec sa « solitude ». Alors Dieu lui-même trouve une solution à ce problème. Il
laisse l’Homme s’endormir et prends une de ses côtes. Il en forme un deuxième Homme, une
femme. Quand Dieu conduit ce nouvel Homme au premier Homme, celui-ci s’exclame toute
de suite : Voici bien cette fois celle qui est os de mes os, chair de ma chair. Elle sera appelée
« femme » car elle a été prise de l'homme. (V. 23). On ne peut pas décrire mieux ce qui s’est
passé ici. La femme est comme une partie de lui-même, du même matériel que lui.
Elle lui convient tellement, qu’il l’appelle comme lui-même tout en ne cachant pas la
différence. Dans le texte hébreu se trouve un jeu de mots : isch – l’homme devient ischa : la
femme. Une forme féminine de l’Homme.
Avant la création de la femme, Dieu a formé de la poussière du sol tout ce qu’il a crée. C’est
différent pour Ève. On pourrait penser, que la correspondance exacte de l’homme et de la
femme était tellement importante pour lui, qu’il ne l’a pas crée à partir de la terre, mais
d’exactement le même matériel dont était formé Adam, d’Adam lui-même. Elle n’est pas le
deuxième essai de créer un Homme. Elle n’est pas moins bonne ni meilleure qu’Adam. Elle
est comme lui. Et il n’empêche qu’elle est formée différemment – une nouvelle création à part
entière.
Soumission par donation du nom ?
Mais ils existent d’autres arguments avec lesquels on essaye de justifier une domination
d’Adam sur Ève. Deux interprétations que je veux remettre en question se trouvent à deux
endroits. L’une d’entre elle est la donation du nom.
Certains interprètes pensent qu’Adam a pris sa position de domination sur les animaux par le
fait qu’il leur a donné des noms. Il avait du pouvoir sur eux. Il était supérieur. Il avait le droit
de leur donner des noms. Comme il donne aussi un nom à la femme quand il la voit pour la
première fois, cela montrerait clairement qu’il serait aussi supérieur.
Si on regarde le texte de plus près on se rend compte qu’ici Adam ne donne pas un nom
spécifique à la femme. Il manifeste plutôt son égalité par une exclamation spontanée : isch –
ischa (voir ci-dessus).
C’est seulement après la chute originelle qu’il lui donne le nom de Ève : celle qui fait la vie
(Genèse 3,20).
Si la donation du nom est vraiment reliée avec l’autorité, Adam ne la prise qu’après la chute,
dans un monde tombé. Une telle domination n’était pas prévue dans le plan initial de Dieu.
Le récit de la création (Genèse 2,23) montre seulement qu’Adam la reconnait en tant que
personne de son genre. Cela dit, il n’y a pas d’autre endroit dans la Bible où la domination est
exprimée par la donation d’un nom. Les noms sont souvent plutôt quelque chose comme un
programme ou la description de la tâche de toute une vie d’une personne.
Par ailleurs les noms sont souvent aussi donnés par les femmes. Un exemple est Anne, à lire
dans 1. Samuel 1,20. Elle reçoit un fils en tant que réponse à sa prière. Elle l’appelle Samuel,
car elle l’a demandé de Dieu. Elqana, son mari, n’était pas impliqué.
Prédominance par suite dans le temps ?
La chronologie. Certains interprètes déduisent une hiérarchie du fait qu’Adam a été crée en
premier. Ils disent que celui qui vient en premier a des droits meilleurs et une position
supérieure. Un peu comme nous le connaissons de l’époque du droit d’héritage.
Si on regarde encore une fois le premier récit de la création de ce point de vue, il est
rapidement clair que cet argument est une base fragile. Car nous lisons ici que les animaux,
même les vers ont été crée avant Adam. Est-ce qu’ils le dominent pour autant ? Non.
La suite dans le temps ne décide pas de la hiérarchie. Dieu a donné à Adam et Ève l’autorité
sur les animaux. Ils ne l’ont pas reçu par le déroulement de la création.
Homme et femme en tant qu’organisme nouveau
On revient à notre texte : C'est pourquoi un homme se séparera de son père et de sa mère et
s'attachera à sa femme, et les deux ne feront plus qu'un. (V. 24) Nous trouvons un indice ici
que la position de la femme n’est pas juste celle d’un appendice. La prédiction de Dieu devrait
être différente si elle est inférieure à l’homme depuis sa création. En effet, ce serait elle qui
devrait quitter sa famille et s’attacher à son mari (le mot hébreu utilisé signifie « coller »). Et
non pas inversement l’homme à elle.
L’unité de l’homme et la femme dans le mariage ne peut être comparée avec aucune autre
relation. Les deux deviennent un nouvel organisme (« une chair »), une unité inséparable. En
tout cas c’est ainsi que Dieu l’a prévu dans la création et l’a déclaré très bon.
Une personne célibataire, une personne « à moitié » ?
Je ne veux pas conclure ce passage sans dire quelque chose concernant les personnes
célibataires. Le fait que Dieu a crée l’homme et la femme en tant que vis-à-vis l’un pour
l’autre ne signifie pas qu’une personne célibataire n’est qu’une demi-créature. La
complémentarité réciproque de l’homme et de la femme se porte sur toute la vie dans toutes
ses dimensions et domaines, non seulement dans celui du mariage.
Jésus a plu Dieu dans tout. Et il n’était pas marié. Ceci nous montre clairement qu’un individu
non marié est aussi bien vis-à-vis et image de Dieu qu’un couple marié. Il vit aussi bien
qu’eux selon la volonté de Dieu. Et il a la même valeur devant Dieu, marié ou célibataire.
Il devient clair dans les deux récits de la création qu’aucun des deux sexes n’est plus vis-à-vis
de Dieu que l’autre. L’homme n’est pas plus similaire à Dieu ou plus proche de Dieu que la
femme. C’est pour cela que nous ne pouvons pas déduire une autorité donnée par Dieu,
instaurée initialement pendant la création, de l’homme sur la femme. Les hommes et les
femmes ont besoin les uns des autres dans tous les domaines de la vie. C’est seulement
ensemble qu’ils atteignent le but de Dieu, en étant des partenaires équivalents, de même rang,
qui s’acceptent dans leur différence unique et voulue par Dieu pour se mettre en œuvre
ensemble pour ce monde.
Changements par le péché
Une ruse fait tout tomber
Après avoir discuté longuement de la condition initiale de la création nous voulons regarder
maintenant les changements venus par la chute.
Qu’est-ce qui s’est passé ? Adam et Ève sont ensemble (Genèse 3,6) quand le serpent
commence la discussion avec Ève. Il use de la ruse. Personne ne pouvait s’attendre à une
chose pareille car avant cela, la ruse n’a jamais été utilisée dans le paradis. Ève entre donc
dans la conversation sans réticence ni avertissement. La ruse du serpent se trouve dans la
tactique de remettre l’instruction de Dieu en question. « Dieu vous a-t-il vraiment dit…“
(Genèse 3,1)
Déjà avant la création de Ève, Dieu donne l’avertissement à l’Homme, Adam, de ne pas
manger de l’arbre du choix entre le bien et le mal. Le texte ne précise pas si Ève entend cette
interdiction directement de la part de Dieu (en tout cas ce n’est pas raconté), ou si elle l’a
entendu d’Adam.
Le commandement de Dieu est transgressé
Ève répète le commandement de Dieu, toutefois avec un supplément : « Dieu a dit de ne pas
en manger et de ne pas y toucher sinon nous mourrons. » (Genèse 3,3) D’où vient ce
supplément ? Est-ce que Dieu a parlé avec elle personnellement et a étendu l’interdiction ? Où
est-ce qu’Adam lui a transmit cela ? Peut-être tout cela s’explique plus tard pendant
l’interrogation de Dieu, quand Adam lui pose directement une question concernant le respect
du commandement (V. 11) et Ève ne le mentionne pas. Elle, au contraire, dit qu’elle a donné
le fruit à Adam (V. 13).
Peut importe si elle a entendu le commandement directement de la part de Dieu ou si elle l’a
entendu indirectement d’Adam, on ne peut pas nier : Ève a transgressé le commandement de
Dieu. La ruse du serpent a eu du succès. Mais nous pouvons déduire du texte que Ève n’a pas
agit de la sorte selon sa fantaisie ou par rébellion délibérée. La femme vit que l'arbre était bon
à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence. (V. 6, version
Segond 1910). Elle réfléchit de manière rationnelle. Est-ce qu’on peut manger ce fruit ?
Qu’est-ce que cela m’apporte ? Réponse : de l’intelligence.
Et Adam, qu’est-ce qu’il fait ?
Elle prit donc de son fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et
il en mangea. (V. 6)
Pourquoi Adam n’est-il pas intervenu ? Pourquoi il n’a pas empêché ce que Ève voulait
faire ? Est-ce qu’il n’a pas reconnu la ruse du serpent, lui non plus ? Et s’il l’a reconnu,
pourquoi il n’a pas répété l’interdiction de Dieu ? Pourquoi il n’a pas chassé le serpent ? Si les
interprètes, qui disent que l’homme a de l’autorité sur la femme depuis la création, avaient
raison, la faute se trouverait premièrement chez Adam. Parce que cela voudrait dire qu’il
aurait négligé d’exercer son autorité sur Ève. Il se serait déjà écarté de la tâche qu’il lui a
confiée. Mais à aucun endroit, il n’est dit qu’il aurait voulu ou pu empêcher Ève d’agir de la
sorte. Ève se sent libre de prendre une décision par elle-même, tout comme Adam.
Il me semble beaucoup plus probable qu’Adam était aussi bien que Ève troublé par le serpent
et qu’il voulait manger du fruit. Et qu’il ne se sentait pas responsable de Ève d’une position
supérieure. Les deux ont décidé de transgresser le commandement. Aucun des deux n’a été
forcé.
Dieu demande des comptes
Les deux, Adam et Ève expérimentent les conséquences de leur péché. Les yeux des deux
s’ouvrent et ils voient qu’ils sont nus.
À partir de maintenant ils doivent se protéger l’un de l’autre, ils sont devenus vulnérables. Ils
cousent des vêtements de feuilles de figuier pour couvrir leur honte. Et ils se cachent devant
Dieu. Quand Dieu les trouve, il demande des comptes aux deux. Il commence par Adam.
Il demande directement à Adam s’il a transgressé le commandement que Dieu lui a donné.
Adam répond de manière évasive. Il donne la faute à Ève. C'est la femme que tu as placé
auprès de moi qui m'a donnée du fruit de cet arbre, et j'en ai mangé. L'Eternel Dieu dit à la
femme : Pourquoi as-tu fait cela ? (Genèse 3,12-13). Il ne l’interpelle pas concernant le
commandement mais concernant ce qu’elle a fait. Elle doit expliquer comment cela est venu.
C'est le Serpent qui m'a trompée, répondit la femme, et j'en ai mangé. (V. 13). Dieu accepte
cette explication. Dieu ne présume à aucun endroit qu’elle a péchée à cause d’une intention
mauvaise ou qu’elle est rebelle du fond en comble ou qu’elle ne voulait pas obéir à Adam. Il
accepte qu’elle ait été trompée par une ruse. Et il condamne le serpent trompeur en le
maudissant. Il n’empêche qu’Adam et Ève sont responsables de leur action.
Est-ce que Ève a conclu un pacte avec le Mal ?
Beaucoup de conclusions différentes ont été tirées du fait que Ève a suivi la tentation du
serpent. Ainsi, il y a certains interprètes qui attribuent une plus grande proximité au Mal à la
femme qu’à l’homme. Le serpent est devenu un compagnon permanent de Ève, jusqu’au
domaine de l’art religieux. Au fait, pourquoi on ne voit jamais Adam avec le serpent ? On a
déjà donné l’explication : Parce que Ève a obéi aux paroles du serpent. Cela n’est pas
soutenable. En effet, Adam s’est laissé aussi bien séduire que Ève.
Dieu savait combien l’acte de Ève allait avoir des conséquences négatives sur le jugement de
la femme de manière générale. C’est pour cela qu’il précise une chose très clairement : Il
sépare la femme du Mal.
Je susciterai l'hostilité entre toi-même et la femme, entre ta descendance et sa descendance.
(V. 15). Ève a cru le Mal. De même, elle a offert le fruit à Adam ; il a accepté.
Mais ici, le texte dit très clairement, que Ève n’est pas alliée avec le Mal pour toujours en tant
que suite de la chute. Elle n’a pas conclu un pacte. Elle ne devient pas tentatrice en soi car
Dieu la libère lui-même de l’influence du serpent. Dorénavant, elle n’est pas complice du
serpent, mais elle est devenue l’ennemie du Mal par l’intervention directe de Dieu. La naïveté
de Ève envers le Mal n’existe plus. Elle se tient dorénavant contre le Mal comme contre un
ennemi.
Ici, nous lisons de deux mesures que Dieu a prises pour limiter les dégâts qui sont venus par la
chute :
1. Il sépare Ève du Mal.
2. Il tue un animal pour couvrir Adam et Ève avec des vêtements.
Les deux choses se passent directement après la chute.
Il promet la solution, qui va beaucoup plus loin, pour l’avenir : Un descendant de Ève, le
Messie, va libérer définitivement la création entière du pouvoir du Mal. Il va écraser la tête du
serpent. Même s’il deviendra dans ce moment lui-même une victime de sa morsure.
Des Torts dans l’histoire du christianisme
Pendant le développement du christianisme, les femmes ont du subir beaucoup de torts.
Souvent, on a déduit très volontairement de l’histoire de la chute originelle que Ève est non
seulement quelqu’un qui a été tenté, mais aussi la tentatrice. Les femmes ont été considérées
comme danger pour l’humanité et l’église parce qu’on on leur a attribué une proximité directe
avec le diable. Des procès contre des sorcières, l’inquisition et l’exclusion des femmes des
ministères de l’enseignement et de la prédication ne sont que quelques tristes conséquences.
On avait et on a parfois cette peur jusqu’aujourd’hui que les femmes ne peuvent pas résister
aux suggestions du diable parce qu’elles sont trop faibles pour se défendre.
On aurait pu épargner beaucoup de douleurs et de peines aux femmes dans l’église si on avait
pris plus au sérieux cette intervention de Dieu après la chute quand il a suscité de l’inimité
entre Ève et le serpent. Cela aurait rapidement démenti la théorie que les femmes peuvent être
plus facilement séduites que les hommes et que c’est une raison pour laquelle elles signifient
un danger pour les hommes. Malheureusement, certains chrétiens argumentent encore
aujourd’hui avec cette « faiblesse de la femme contre les attaques du Mal » pour exclure les
femmes des ministères de direction.
En quoi consistait la désobéissance de Ève ?
Certains interprètes considèrent le fait que Ève a mangée le fruit sans Adam et qu’elle s’est
soustrait ainsi de son autorité la véritable chute dans le péché. Mais Ève n’était pas toute seule
quand elle a mangé du fruit ; Adam était avec elle (Genèse 3,6).
Dieu ne désapprouve à aucun endroit le fait qu’elle ait prise l’initiative ou qu’elle ait agit sans
le consentement d’Adam. De la même manière, Adam ne doit pas se justifier pour n’avoir pas
utilisé sans autorité pour empêcher Ève de manger. Il n’est puni que pour son propre acte de
désobéissance contre le commandement de Dieu. Et c’est exactement ce qui se passe pour
chacun d’entre eux : ils sont imputés pour leur propre faute. Pas plus et pas moins.
De nouvelles relations sous le péché
Dieu leur montre quelles conséquences leur action va entrainer.
Dieu dit à la femme : Je rendrai tes grossesses très pénibles, et tu mettras tes enfants au
monde dans la souffrance. Ton désir se portera vers ton mari, mais lui te dominera. (V. 16).
Cela signifie pour Ève que mettre des enfants au monde sera accompagné de beaucoup de
peines.
Pour Adam, la désobéissance envers le commandement de Dieu a des conséquences dans son
monde de travail. Il dit à Adam : Puisque tu as écouté ta femme et que tu as mangé du fruit de
l'arbre dont je t'avais défendu de manger, le sol est maudit à cause de toi. (V. 17). Dieu
confronte Adam avec son vrai péché : il a placé la voix d’un homme au-dessus de la voix de
Dieu. Sa première loyauté n’était plus adressée à Dieu mais à une autre personne humaine : sa
femme. Et ensuite Dieu montre ce qui seront les suites du péché.
Ordre ou prédiction ?
Dieu maudit le serpent. Il prédit à la femme des douleurs pour donner naissances à des enfants
et la domination de l’homme sur elle. L’homme doit dorénavant souffrir du fait que Dieu a
maudit le sol. A partir de maintenant il doit se battre pour sa nourriture à la sueur de sons
front. Il est important de distinguer les différentes déclarations qui sont faites ici : Le serpent
et le sol sont maudits. Et non les hommes. Ce que Dieu prédit pour la suite de la vie d’Adam
et Ève ne sont pas des punitions qu’il leur fait subir. Dans ces déclarations de Dieu, il ne
s’agit pas d’un ordre de Dieu, mais d’une prédiction de ce qui allait se passer – Dieu décrit les
conséquences de la séparation de lui, l’expulsion du paradis.
Si nous considérions ces déclarations comme des ordres de Dieu, comme une punition donné,
nous ne pourrions pas accepter des mesures pour soulager les douleurs pendant la naissance.
Dans ce cas, seules les femmes qui donnent naissance à des enfants seraient sous le jugement
de Dieu. Celles qui n’ont pas d’enfants seraient sans punition. De même, tous les hommes
devraient être agriculteurs, devraient cultiver leurs terres et, dans nos pays froids, ils devraient
réfléchir pendant une longue période de l’année comment ils pourraient manger leur pain dans
la sueur de leur front. Ces exagérations montrent que dans le texte, il doit s’agir dans le fond
d’autre chose que d’une punition pour tous les hommes et toutes les femmes.
Domination en tant que suite du péché
Et qu’en est-il de la déclaration : « Ton désir se portera vers ton mari » ?
Est-ce que Dieu veut vraiment que le désir de Ève se porte vers son mari ? Est-ce qu’il n’a pas
dit, qu’il est un Dieu jaloux qui veut de nous, que nous le mettons au centre de notre vie ?
Comment cela va-t-il ensemble ? Est-ce qu’il veut vraiment qu’Adam domine sur Ève ? Et
quel aspect cette domination devrait-elle avoir ? Le même que celle sur les animaux ? Sur la
création ? Qu’est-ce qui deviendrait de l’égalité que Dieu a crée ?
Je ne peux que tirer la conclusion que ces déclarations sont des descriptions des conséquences
du péché et non des ordres de Dieu pour nos actions et pour les relations entre les sexes. C’est
ainsi que la déclaration : « mais lui te dominera » (V. 16, aussi « il sera ton maître »,
traduction littérale du verset en allemand) devient compréhensible : il fait parti de la
conséquence du péché que la relation de l’homme et de la femme amène la domination de
l’un sur l’autre. Mais il n’est pas la volonté originelle de Dieu que l’homme domine la femme
ou inversement. Au contraire. Et Dieu ne va pas le laisser à ce stade là. Il promet dans le
même moment le sauveur, qui va écraser la tête du serpent, qui va alors définitivement
anéantir les conséquences du péché (Genèse 3,15). C’est exactement ce qui s’est passé en
Jésus.
Le combat entre les sexes est une conséquence du péché
Nous voyons ce que Dieu voulait réellement et depuis l’origine avant la chute dans le péché.
Contrairement à cela, ce que nous voyons et vivons dans notre monde aujourd’hui est depuis
toujours marqué par le péché et ses conséquences. Cela implique aussi le combat entre les
sexes et l’oppression de la femme. Il n’y a aucun endroit dans la Bible où Dieu approuve
l’oppression. Si Dieu avait voulu la domination de l’homme sur la femme il l’aurait déjà
instauré avant la chute. Nous ne trouvons pas d’indices pour cela. Au contraire. Même après
la chute, Dieu parle d’Adam et Ève comme « de l’Homme ». Dieu fait des vêtements pour les
deux. Et les deux sont chassés du paradis.
Puis il dit : Voici que l'Homme est devenu comme l'un de nous pour le choix entre le bien et le
mal (V. 22). (Le mot hébreu signifie ici « être humain ». Il n’est pas lié au sexe masculin.)
Aussi dans cela, Adam et Ève sont égaux. Les deux ont raté le but que Dieu avait prévu avec
sa création. Les deux vivent dorénavant dans la séparation de Dieu.
La bonne création de Dieu est détruite. Le péché chamboule tout. Le combat entre les sexes a
commencé.
Dans ce qui suit, nous allons regarder la position de l’homme et de la femme dans l’ancien
testament, avec le chemin de Dieu avec son peuple Israël et avec la nouvelle alliance en Jésus.
L’homme et la femme dans l’ancien testament
La création de Dieu avec son bon ordre est détruite parce que le péché a pris du pouvoir sur
les Hommes. Les Hommes ont étés chassés de la présence directe de Dieu. De la domination
commune sur la création est devenue une domination de l’homme sur la femme.
Ils se trouvent beaucoup d’exemples dans l’ancien testament où la domination de l’homme sur
la femme avait des conséquences négatives. L’humanité vivait selon d’autres lois et
commandements. Ils étaient marqués par le Mal et n’avaient rien à voir avec les bons plans de
Dieu. C’est pour cela que Dieu a jugé l’humanité. Il laissa mourir tout le monde sauf Noé et
sa famille dans le déluge.
Noé et sa famille avaient le droit de continuer à vivre parce qu’ils essayaient de vivre selon les
commandements de Dieu dans un monde païen et détaché de Dieu. Mais aussi cette tentative,
de recommencer à zéro avec les hommes et de redresser le règne de Dieu, a échoué.
Israël entre les cultes païens et la Parole de Dieu
Beaucoup de cultes païens se sont développés ayant déformés de manière extrême ce que
Dieu a voulu à l’origine : les femmes sont devenues de la marchandise, elles faisaient partie
de la possession des hommes, des esclaves, des êtres soumis et inférieurs, des campagnes de
jeu des hommes. La promiscuité, la prostitution et l’exploitation des femmes faisaient parties
de la culture et de la religion des païens. Et même le peuple de Dieu, qu’il avait choisi, en a
été influencé. Israël s’est maintes fois écarté des commandements de Dieu par l’influence des
pays voisins, des ennemis et des conquérants païens.
Cela se voyait ensuite aussi dans la position entre l’homme et la femme. Le principe patriarcal
de domination s’impose aussi dans le peuple de Dieu.
Pendant certaines époques, Israël a même adopté des pratiques païennes et barbares comme
l’adoration du Dieu Moloch qui impliquait le sacrifice d’enfants.
Des femmes dans des ministères de direction en Israël
Mais la restauration de la volonté initiale de Dieu se trouve aussi maintes fois dans les
histoires de l’ancien testament. Des femmes comme Sara, Esther, Déborah, Ruth et pleines
d’autres sont des signes que Dieu a aussi mis des femmes à l’honneur et qu’il les a utilisé pour
la réalisation de sa volonté.
Il y avait :
- Des prophétesses (Miryam : Exode 15,20 ; Houlda : 2. Rois 22,14 et Anne : Luc 2,36)
- Des juges (Déborah : Juges 4,5-7) et
- Des reines (Athalie : 2. Rois 11,3) en Israël
Des femmes avaient sans cesse des positions prééminentes et elles pouvaient, à leur manière,
remplir les missions de Dieu.
Dans la famille juive, la mère a jusqu’aujourd’hui une position spéciale. La vie religieuse
dans la maison est fortement empreins d’elle. Elle est autonome et libre dans sa propre
relation avec Dieu.
L’homme et la femme dans le royaume de Dieu
Qu’est-ce qui se passe quand le pouvoir du péché est brisé ?
Au début, Dieu a crée et installé Adam et Ève égaux et avec les mêmes droits. Après la chute
dans le péché, la relation change ; la conséquence du péché et du pouvoir du péché sur les
Hommes est que l’homme va dominer la femme. – Mais comment cela devrait-il vraiment
être d’après la volonté de Dieu ? Qu’est-ce qui se passe là, où le pouvoir du péché est brisé ?
Pour répondre à ces questions, nous devons nous occuper de la zone de règne de Dieu, le
« royaume de Dieu ». Jésus dit, que le royaume de Dieu a commencé en sa personne. Qu’est
qu’on entend par ce terme ?
Le terme en hébreu « malkut » et en grec « basileia » décrit « le royaume (= endroit où
quelqu’un est roi) de Dieu, le domaine de règne et de pouvoir de Dieu ». Dans le « royaume
de Dieu », donc dans ce domaine où Dieu est Seigneur absolu et illimité, est restauré ce que le
péché a détruit. En Jésus s’accomplit la promesse que Dieu a donné à Ève (Genèse 3,15) : Un
descendant de Ève (Dieu devient Homme en Jésus) viendra et écrasera la tête (vaincra la
mort) du serpent (le diable). Mais en faisant cela il sera mordu dans le talon (indice pour les
souffrances et la mort de Jésus à la croix).
En Jésus vient le royaume de Dieu
La royauté de Dieu commence à nouveau avec la venue de Jésus. C’est pour cela qu’il est dit
qu’à la naissance de Jésus des mages de l’orient sont venus et ont demandé : Où est le roi des
Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile, et nous sommes venus lui rendre
hommage. (Matthieu 2,2) Dans le royaume de Dieu, Dieu règne lui-même sans réserve et il
reprend toute la création sous son autorité directe. Dans Psaume 103,19, il est dit que : Dans
les cieux, l'Eternel a établi son trône : il est le Roi, le Maître de l'univers entier.
Nous pouvons lire dans la vie de Jésus comme dans un livre ce que Dieu veut de nous, les
Hommes, parce que le royaume de Dieu vient avec lui. C’est pour cela que nous pouvons tirer
des conclusions de la manière dont Jésus a traité les femmes pour la signification des femmes
dans le royaume de Dieu et dans l’église.
Comment Jésus a-t-il traité les femmes ?
Il n’est pas possible ici de traiter ce sujet de manière très détaillé. Ici sont seulement quelques
pensées de Jésus et sa relation avec les femmes :
Contrairement aux chefs religieux juifs de l’époque, Jésus avait constamment une relation
positive avec les femmes :
-
Il a accepté qu’elles soient en route avec lui en tant que disciples. (Luc 8,2 : « Il était
accompagné des Douze et de quelques femmes qu'il avait délivrées de mauvais esprits
et guéries de diverses maladies : Marie, appelée Marie de Magdala1, dont il avait
-
chassé sept démons, Jeanne, la femme de Chuza, administrateur d'Hérode, Suzanne et
plusieurs autres. Elles assistaient Jésus et ses disciples de leurs biens. »
Il enseignait des femmes et des hommes (Matthieu 15,32…).
Il menait des conversations religieuses avec des femmes (Jean 4)
Il entretenait une amitié avec elles (Marie et Marthe ; Jean 11).
Il s’occupait des problèmes spécifiquement féminins, comme chez la femme avec les
hémorragies (Marc 5,21…) ou la veuve de Nain (Luc 7).
Il respectait et guérissait des femmes, comme par exemple la femme cananéenne
(Matthieu 15).
Dans ses paraboles, il racontait des histoires de la vie quotidienne des femmes, comme
par exemple la parabole de la pièce d’argent (Luc 15).
Il fait de quelques femmes les premiers témoins de sa résurrection (Jean 20, Matthieu
28).
C’est probablement l’argument le plus important pour l’estime des femmes.
Même si la parole d’une femme n’avait pas vraiment du poids devant les tribunaux à
l’époque, Jésus est apparu premièrement à des femmes et il les a envoyé ensuite aux hommes
pour qu’elles racontent qu’il était ressuscité. C’est la plus haute forme de la restauration de la
mission initiale que Dieu a donné à Adam et Ève : de raconter à ce monde que le règne Dieu
est venu par la résurrection de Jésus.
Le royaume de Dieu s’étend
En Jésus commence le « royaume de Dieu ». Mais il ne pas encore parfaitement là. Il est
comme du levain (Matthieu 13,33), comme une graine de moutarde (Matthieu 13,31), comme
un trésor dans le champ ou une perle précieuse (Matthieu 13,44…). Il a des conséquences,
mais il n’anéanti pas encore tout le Mal.
Jésus a appelé les Hommes à la conversion, à un retour et non à une soumission sous un règne
despotique. C’est seulement avec le retour de Jésus que le royaume de Dieu viendra dans
toute sa plénitude. Jésus va juger l’humanité et il la soumettra totalement au règne de Dieu.
Alors tout genou fléchira et toute bouche confessera, que Jésus est Seigneur.
Des indications prophétiques concernant le royaume de Dieu
Nous trouvons déjà dans l’ancien testament des indications concernant le royaume de Dieu :
Mais voici quelle alliance je vais conclure avec le peuple d'Israël : Après ces jours, déclare
l'Eternel, je placerai ma Loi au plus profond d'eux-mêmes, je la graverai dans leur cœur ;
moi, je serai leur Dieu, eux, ils seront mon peuple. Ils n'auront plus besoin de s'enseigner l'un
l'autre, en répétant chacun à son compagnon ou son frère : "Il faut que tu connaisses
l'Eternel!" Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu'aux plus grands, l'Eternel le
déclare, car je pardonnerai leurs fautes, je ne tiendrai plus compte de leur péché. (Jérémie
31,33-34).
Ce texte montre clairement qu’aucun Homme ne régnera plus sur un autre Homme dans la
nouvelle alliance de Dieu, comme cela était déjà au début. L’accès à Dieu que tout le monde
aura sera direct et indépendant d’autres personnes et le péché sera annulé par le pouvoir du
pardon.
Si le nouveau royaume de Dieu a commencé en Jésus, cela vaut déjà pour nous aujourd’hui.
Dieu ne pense plus au péché d’Adam. Et il ne pense plus au péché de Ève. En Jésus, toute
faute est pardonnée. Il écrit sa loi dans le cœur des hommes et des femmes.
Le Saint Esprit pour les hommes et les femmes
Cette promesse directe est complétée par cette prédiction dans Joël 3,1… : « Après cela, moi,
je répandrai mon Esprit sur tout le monde : vos fils, vos filles prophétiseront. Vos vieillards,
par des songes, vos jeunes gens, par des visions, recevront des révélations. Et même sur les
serviteurs, sur les servantes, moi, je répandrai mon Esprit en ces jours-là. »
C’est exactement ce qui est raconté dans l’Acte des Apôtres. Quand l’Esprit Saint est répandu
pendant la pentecôte, il est venu sur les hommes et les femmes de la même manière. Pierre
faisait écho à cela dans son discours au jour de pentecôte et il explique exactement avec les
mêmes mots que Joël ce qui s’est passé avec les disciples de Jésus (Actes des Apôtres
2,16…). Ni le texte de Joël, ni Pierre dans sa prédication ne différencient entre des effets
différents de l’Esprit sur l’homme ou la femme. L’un et l’autre sont saisis par l’action du
Saint Esprit. Et parce que l’Esprit Saint vient sur les hommes et les femmes, il est clair que les
hommes et les femmes reçoivent les dons de l’Esprit.
Il n’existe pas de don de l’Esprit spécifique pour les hommes ou les femmes
Aux endroits où les dons de l’Esprit sont cités ou expliqués dans le nouveau testament, il n’est
jamais question d’une attribution de certains dons à un sexe seulement. Par exemple, il n’est
jamais dit que le don du service est pour les femmes et le don de la prédication pour les
hommes. Au contraire. L’Esprit distribue comme il veut (1. Corinthiens 12,11). Et par là, les
hommes et les femmes reçoivent les mêmes dons. Pour le même service pour l’église.
De chaque pécheur devient un nouvel Homme par la foi en Jésus et en devenant rempli avec
le Saint Esprit. Du pécheur, qui a vécu sous la loi de Dieu, devient une nouvelle créature qui a
été restauré par Dieu. Paul le dit clairement (Galates 3,25-28) :
Mais depuis que le régime de la foi a été instauré, nous ne sommes plus soumis à ce gardien.
Maintenant, par la foi en Jésus-Christ, vous êtes tous fils de Dieu. Car vous tous qui avez été
baptisés pour le Christ, vous vous êtes revêtus du Christ. Il n'y a donc plus de différence entre
les Juifs et les non-Juifs, entre les esclaves et les hommes libres, entre les hommes et les
femmes. Unis à Jésus-Christ, vous êtes tous un.
À un autre endroit dans sa lettre d’enseignement aux chrétiens de Corinthe, Pierre mets en
avant l’égalité entre homme et femme et leur dépendance réciproque. Il écrit face à leurs
points de vue confus (1. Corinthiens 11,11-12) :
Toutefois, dans l'ordre établi par le Seigneur, la femme n'existe pas sans l'homme, et l'homme
n'existe pas sans la femme, car si la femme a été tirée de l'homme, celui-ci, à son tour, naît de
la femme et, finalement, tous deux doivent leur vie à Dieu.
Ici, il est enseigné de manière claire et nette, que dans le domaine où Dieu règne, dans son
église, l’homme et la femme sont relatifs et dépendants l’un de l’autre de la même manière.
La puissance de la résurrection restaure ce que Dieu avait crée
Les conséquences du péché sont annulées une fois pour toute par la mort et la résurrection de
Jésus. Là, où les Hommes commencent une nouvelle vie en Christ par la repentance et le
pardon, ils deviennent une nouvelle créature :
Ainsi, désormais, nous ne considérons plus personne d'une manière purement humaine.
Certes, autrefois, nous avons considéré le Christ de cette manière, mais ce n'est plus ainsi que
nous le considérons maintenant. Ainsi, celui qui est uni au Christ est une nouvelle créature :
ce qui est ancien a disparu, voici : ce qui est nouveau est déjà là. (2. Corinthiens 5,16-17).
Chacun, homme et femme est devenu une personne nouvelle par la nouvelle naissance, une
image de Dieu sauvé et restauré.
Celui qui croit en Jésus et qui devient un avec sa mort est née de nouveau, pour une espérance
vivante. Cela a beaucoup de conséquences. De la même manière que les hommes ne doivent
plus vivre et souffrir sous le péché originel d’Adam, les femmes sont aussi libérées des
conséquences du péché de Ève. Le sacrifice de Christ en sa mort, qu’il a subi à notre place,
entraine qu’ils peuvent devenir une création nouvelle en Jésus, à nouveau établis dans tous les
droits et devoirs que Dieu avait pour son peuple.
La nouvelle création
Comment sera-t-il quand Jésus reviendra et quand le règne de Dieu sera restauré de manière
parfaite ? Nous savons que Dieu va juger ce monde. L’injustice, la haine, la destruction et
toutes les conséquences du péché, aussi la mort, seront détruites. Nous ne savons pas encore
ce qui deviendra de nous après la résurrection.
Ce que l'on enterre, c'est un corps doué de la seule vie naturelle ; ce qui revit, c'est un corps
dans lequel règne l'Esprit de Dieu. Aussi vrai qu'il existe un corps doté de la seule vie
naturelle, il existe aussi un corps régi par l'Esprit. (1. Corinthiens 15,44)
Quand les sadducéens, qui ne croient pas à une résurrection des morts, voulaient tendre un
piège à l’argumentation de Jésus, il les surprend en répondant différemment de ce qu’ils
avaient attendu de lui. La question était : Une femme se marie avec plusieurs hommes
différents pendant sa vie, selon l’ordre de la loi, parce que ces maris consécutifs sont morts
l’un après l’autre et ces mariages étaient sans enfants. Au ciel, de quel mari sera-t-elle la
femme ? Jésus répond :
Vous êtes dans l'erreur, parce que vous ne connaissez pas les Ecritures, ni quelle est la
puissance de Dieu. En effet, une fois ressuscités, les hommes et les femmes ne se marieront
plus ; ils vivront comme les anges qui sont dans le ciel. (Matthieu 22,29-30)
Qu’est-ce que cela signifie pour nous en tant qu’hommes et femmes ? Cela pourrait signifier
que nous ne serions plus identifiables dans le ciel en tant qu’hommes ou femmes, que les
différences sexuelles n’existeront plus et que nous ne serions plus qu’en tant qu’ « Hommes »
des vis-à-vis de Dieu.
Pourquoi devrions-nous alors faire des différences entre l’homme et la femme dans l’église
maintenant, en ce qui concerne la valeur et les tâches, si ces différences n’existeront plus
après le retour de Jésus ?
Si l’église doit refléter ce que Dieu veut établir sous son règne à venir, nous devons considérer
la possibilité que ces différences spécifiques aux deux sexes n’existeront plus dans l’éternité.
Il est certain : le commencement du nouvel monde de Dieu en Jésus et son église est déjà là et
a de la validité.
Le nouveau ciel et la nouvelle terre
Autant que Dieu a investi l’homme et la femme de la même manière au commencement,
autant que Jésus a traité les hommes et les femmes de la même manière et autant que dans le
royaume de Dieu il ne sera ni homme ou femme, autant la différence entre l’homme et la
femme sera annulé au retour de Jésus. Nous le lisons comme cela dans l’Apocalypse 21,1-7 :
Puis je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre
avaient disparu, et la mer n'existait plus. Je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem,
descendre du ciel, d'auprès de Dieu, belle comme une mariée qui s'est parée pour son époux.
Et j'entendis une forte voix, venant du trône, qui disait : Voici la Tente de Dieu avec les
hommes. Il habitera avec eux ; ils seront ses peuples et lui, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il
essuiera toute larme de leurs yeux. La mort ne sera plus et il n'y aura plus ni deuil, ni plainte,
ni souffrance. Car ce qui était autrefois a définitivement disparu. Alors celui qui siège sur le
trône déclara : Voici : je renouvelle toutes choses !