02013-Master ACA-RES-M1M2-Sinologie - Aix

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02013-Master ACA-RES-M1M2-Sinologie - Aix
SINQ17 • SINR10
Aix-Marseille Université • Département des Études Asiatiques • section chinoise
Master Aire Culturelle Asiatique • Spécialité Recherche en Sinologie
Pierre KASER
2013/2014
1. LIN Yutang 林語堂 (1895-1976), La Chine et les Chinois (1935).
(S et P. Bourgeois, trad., 1937). Paris : Payot & Rivages, (1937) 1997.
« À vivre en Chine, on ne peut s’empêcher de penser à ce pays, toujours avec compassion, parfois avec désespoir,
mais rarement avec discernement et compréhension. On aime la Chine, ou on la hait. (...).
On aime la Chine ou on la prend en aversion, puis on fait en sorte de justifier ses goûts. »
2. Élie FAURE (1873-1937), Histoire de l’art. L’art médiéval.
Paris : Livre de poche. « Art ». (1912-1923-1926) 1976.
« L’Inde, c’est nous encore. (...) En Chine, au contraire, nous ne comprenons plus.
Bien qu’enfermant le tiers des hommes, ce pays est le plus lointain, le plus isolé de tous.
Il s’agit là d’une méthode qui nous échappe presque absolument, d’un point de départ qui n’est pas le nôtre,
d’un but qui ne ressemble pas au nôtre, d’un mouvement vital qui n’a ni la même allure ni le même sens
que le nôtre. Réaliser l’unité de l’esprit, c’est à cela, sans doute, que le Chinois tend comme nous.
Mais il ne cherche pas cette unité sur les routes où nous la cherchons. »
3. Gaspar de CRUZ (1570) dans Jonathan D. SPENCE,
La Chine imaginaire. Les Chinois vus par les Occidentaux de Marco Polo à nos jours.
Montréal : Presses de l’Université de Montréal, 2000, pp. 40-41.
« La Chine est bien plus que ce qu’elle paraît et ce qu’on y voit fait une impression très différente de ce
qu’on a entendu dire ou de ce qu’on a lu à son égard ; c’est ce que moi-même et d’autres avons conclu
après avoir vu comment était la Chine. Il faut la voir et non pas seulement en entendre parler, car entendre
parler de la Chine ne vaut pas avoir vu la Chine. »
4. Michel de MONTAIGNE (1533-1592), Essais (éd. posthumes de 1596)
« En Chine, royaume dont le gouvernement et les arts (...) surpassent nos exemples en plusieurs parties d'excellence, et dont
l'histoire m'apprend combien le monde est plus ample et plus divers que ni les anciens ni nous ne pénétrons, les fonctionnaires
envoyés par le prince pour visiter l'état de ses provinces punissent ceux qui ont commis des malversations et rémunèrent aussi
avec libéralité ceux qui se sont bien comportés. »
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« Aborder la Chine, la mentalité, la civilisation,
la culture chinoises exige de notre part une grande humilité.
Cela est plus aisé à prôner qu’à réaliser. »
Ivan P. KAMENAROVIC, La Chine classique.
Paris : Les Belles Lettres, 1999. p. 7.
SINOLOGIE/SINOLOGY, HANXUE 漢學 et GUOXUE 國學
SINOLOGIE
[sinóló∑i] n. f. (Le Grand Robert électronique, 1994)
◊ Didact. Ensemble des études relatives à la Chine (langue, civilisation, histoire). DÉR. Sinologique.
Etym. 1814, in D.D.L.; de sino-, et -logie.
SINO- Élément signifiant «de la Chine», du lat. médiéval sinae, n. grec (Ptolémée) d'une ville d'Extrême-Orient (sino-coréen, enne;
sino-indien, ienne ; sino-tibétain, aine). > Sinologie, sinologue.
-LOGIE, -LOGIQUE, -LOGUE Éléments, du grec logia « théorie », de logos « discours », entrant dans la composition de nombreux
mots de formation française empruntés du latin, du grec ou empruntés à d'autres langues modernes (anglais : -logy, italien : -logia, etc.).
SINOLOGUE [si-no-lo-gh'] s. m.
Celui qui connaît la langue chinoise, qui s'applique à l'étude de cette langue ou de l'histoire de la Chine. Sinae, nom
latin que les géographes modernes ont donné à la Chine (il provient du grec, nom dans Ptolémée, d'une localité de
l'extrême Orient), et du grec, doctrine.
Définition prise sur XMLittré, site proposant une version interrogeable en ligne du dictionnaire de la langue française d'Émile Littré
publié à partir de 1863, puis dans sa deuxième édition en 1872-1877 http://francois.gannaz.free.fr/Littre/xmlittre.php?requete=s2450
Voir aussi http://www.cnrtl.fr/definition/sinologie
-
SINQ17 : S1, mardi 10:00-12:00
MCC : moyenne de deux notes obtenues par la production
1. d’une fiche analytique et critique sur un sinologue (ou institution de recherche sinologique)
2. des fiches ad hoc pour une œuvre chinoise de son choix ayant été traduite en français [fiche œuvre,
fiche(s) pour la (ou les) traduction(s), fiche pour le (ou les) traducteur(s)] sur l’espace wiki du projet
ITLEO. [http://itleo.pbworks.com/- accès réservé]
SINR10 : S2, mardi 13:00-14:00
MCC : Synthèse écrite du travail de recherche en cours, exposant clairement la problématique et les
étapes du travail à accomplir en M2, suivie d’une bibliographie sommaire faisant apparaître les éléments
de base sur lesquels va s’appuyer le travail. Cette synthèse d’une page maximum est à rendre à la fin du
semestre après avoir été présentée en cours. La note prendra en compte la qualité de la synthèse écrite,
mais aussi celle de la prestation orale.
--o-Trad. : Traducteur • Ed. : Editeur • C.R. : compte rendu • RBS : Revue bibliographique de sinologie (EHESS)
EHESS : École des Hautes Études en Sciences Sociales (Paris) • IHEC : Institut des Hautes Etudes Chinoises (Paris)
BIHEC : Bibliothèque de l’Institut des Hautes Etudes Chinoises (Paris) • EFEO : Ecole Française d’Extrême-Orient
IRASIA : Institut de Recherche sur l’Asie (UMR 7306 - CNRS-AMU) http://sites.univ-provence.fr/irsea/
Leo2t : axe de recherche « Littératures d'Extrême-Orient, textes et traduction »
ITLEO : Inventaire des traductions françaises d’Extrême-Orient - http://www.netvibes.com/leo2t#ITLEO
Blog de Leo2t : http://jelct.blogspot.com/ • Fil twitter de Leo2t : @JELEO2T - http://twitter.com/JELEO2T
Netvibes de Leo2t : http://www.netvibes.com/leo2t • Impressions d'Extrême-Orient (IDEO) http://ideo.revues.org/
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5. ETIEMBLE, « La philosophie et les religions de la Chine chez Marco Polo »,
Connaissons-nous la Chine ? Paris : Gallimard, coll. « Idées », n° 53, 1964.
« Marco Polo n’a pas vu la Chine. Enfin, il l’a bien vue, car il n’avait pas les yeux dans sa poche, mais il ne
l’a vue qu’à travers l’écran mongol. Écran linguistique d’abord, car si Marco Polo se targue de savoir
plusieurs langues (le mongol, le turc et le persan) et quatre écritures, sûrement le chinois n’est pas parmi
elles. (...) S’il n’a vu la Chine qu’à travers l’écran mongol, doublé de l’écran catholique, la faute n’en est
point à son intelligence, à son caractère, mais à son temps. (...) En cela même les faiblesses de son grand
œuvre nous doivent servir de leçon, et nous inviter, quand nous visitons la Chine actuelle, à ne la voir ni à
travers l’écran communiste, ni à travers l’écran capitaliste, mais d’un œil nu, d’un esprit toujours en éveil,
toujours prêt à comprendre afin de ne louer, de ne blâmer qu’à bon escient.
« Mais quoi ? Sommes-nous plus lucides ? Si nous lisons les innombrables ouvrages qui depuis la révolution
communiste, ont été barbouillés sur la Chine, combien peuvent se comparer, pour la richesse et la probité de
l’information, au récit de Marco Polo ? Communiste, ce voyageur-ci voit partout le paradis. Hostile de parti pris,
celui-là ne verra qu’enfer partout. Qui donc est assez fort pour penser contre son temps ? »
6. Comte Ludovic de BEAUVOIR (1867),
Voyage autour du monde. Pékin, Yeddo, San Francisco. Paris : Plon, 1872.
dans N. Boothroyd, M. Détrie, Le voyage en Chine. Paris : R. Laffont, « Bouquins », 1992, pp. 1116-7.
« Nous venons de traverser les trois quarts de Pékin, depuis les faubourgs de la ville chinoise, jusqu’aux
abords de la cité interdite ; nous avons, en près de deux heures, passé en revue, sans avoir le temps de les
détailler, les quartiers du commerce et les agglomérations des palais des mandarins ; (...) ma première
impression est celle-ci : quand on n’a pas vu Pékin, on ne sait pas ce que c’est que la décadence ; (...) Pékin
se ronge lui-même ; c’est un cadavre qui tombe chaque jour en poussière. »
7. Ange GOUDAR (1708-1791), L’espion Chinois. (1764),
Lettre V : Le mandarin Champ-pi-pi au mandarin Kié-tou-na, à Pékin.
« On dit que le gouvernement français est tombé en quenouille ; cela veut dire qu’il est dirigé
par une femme. Les plaisants de Paris disent à ce sujet que les affaires d’État sont en mouches et
en rubans, et les expéditions militaires en cornettes. Ils ajoutent qu’il y a cinq ou six jours dans
le mois, où les expéditions sont menées d’une manière extraordinaire, à cause d’une maladie
ordinaire, qui attaque celle qui gouverne, et que cette indisposition rend alors la monarchie
malade.
« À la Chine nous ne connaissons point le gouvernement en quenouille : ce n’est pas que nos
empereurs n’aient des faiblesses ; ils sont hommes : mais l’administration n’a rien à démêler
avec le lit du prince : ses devoirs ne sont jamais confondus avec ses plaisirs. Si quelqu’une de
ses esclaves acquiert de l’ascendant sur lui, c’est un empire domestique, et non point un empire
despotique. Sa domination ne passe pas la chambre, où ses charmes exercent un pouvoir absolu.
Dans ce tête-à-tête, elle peut tout ; hors de là, elle ne peut rien. Les affaires d’État ne souffrent
point, parce qu’elles n’ont rien de commun avec l’amour du monarque. Le prince peut être
faible, sans que l’empire cesse d’être fort. Personne n’obéirait au souverain, si on s’apercevait
que ses décrets émanent d’une esclave. Il est assez humiliant pour les hommes d’obéir à un
homme, sans y ajouter encore les caprices d’une femme.
(Bordeaux : L’Horizon chimérique, coll. « De mémoire ». 1990. p. 42 ; texte établi à partir de l’édition de
Cologne de 1773, ne présentant que 44 des 542 « lettres » de l’œuvre originale parue en 1764. Cf. Avant-propos
de Roger Gouze (« Des Chinois impitoyables », p. 10-16), présentation de Jean-François Lherete (« Ange
Goudar : un aventurier des Lumière s», pp. 17-29.)
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8. Jacques GERNET, L’intelligence de la Chine. Le social et le mental.
Paris : Gallimard, « Bibliothèque des histoires », 1994, p. 143.
« L’Occident imagine naïvement qu’il a tiré la Chine d’un long sommeil et le titre d’un ouvrage à succès d’un de
nos académiciens traduit bien cette suffisance ingénue. La Chine ne nous a pas attendus pour s’éveiller. (...)
[Mais] il est vrai que toutes les sociétés ont une vision ethnocentrique de l’autre, d’autant plus assurée qu’elle est
fondée sur l’ignorance. Elles n’en jugent, en fin de compte, qu’en fonction de leurs propres traditions sociales,
politiques, religieuses et morales, de leurs cadres mentaux et de leurs conceptions de l’homme et du monde. »
9a. Simon LEYS (Pierre RYCKMANS), Essais sur la Chine. Paris : Laffont, « Bouquins », 1998 :
« Pour l’Occident, le problème de la Chine est d’abord le problème de la connaissance de la Chine. La Chine est un de
ces singuliers révélateurs que, semble-t-il, nul n’aborde impunément : rares sont les auteurs qui savent en traiter sans
exhiber leurs fantasmes intimes ; dans ce sens, qui parle de la Chine parle de soi. Bien sûr, la part fantasmagorique est
toujours en proportion inverse du savoir réel. » La forêt en feu (1983)
« Du point de vue occidental, la Chine est tout simplement l’autre pôle de l’expérience humaine. Toutes les autres grandes
civilisations sont soit mortes (Égypte, Mésopotamie, Amérique précolombienne), ou trop exclusivement absorbée par les
problèmes de survie dans des conditions extrêmes (cultures primitives), ou trop proches de nous (cultures islamiques, Inde) pour
pouvoir offrir un contraste aussi total, une altérité aussi complète, une originalité aussi radicale et éclairante que la Chine. C’est
seulement quand nous considérons la Chine que nous pouvons enfin prendre une plus exacte mesure de notre identité et que
nous commençons à percevoir quelle part de notre héritage relève de l’humanité universelle, et quelle part ne fait que refléter de
simples idiosyncrasies indo-européennes. La Chine est cet Autre fondamental sans la rencontre duquel l’Occident ne saurait
devenir vraiment conscient des contours et des limites de son Moi culturel. » L’Humeur, l’Honneur, l’Horreur. (1991)
9b. Extrait de l’ « Avant-propos » donné en 1973 par Simon LEYS (Pierre RYCKMANS),
à Ombres chinoises (1974,1976, 1978) paru l’année suivante :
« Mais pourquoi diable êtes-vous retourné en Chine ?», me demandait l’autre jour à Paris un de
mes aînés en sinologie -- un savant pour qui j’ai par ailleurs beaucoup de respect et d’affection. J’avoue
que la question m’a laissé pantois. Y aurait-il donc des sinologues qui, hors de Chine, ne se sentent pas
en exil ? Et un autre -- un ami très cher pourtant -- m’a dit : « C’était très joli vos Habits neufs a, mais
j’espère quand même que maintenant vous n’allez plus perdre votre temps avec les affaires de Chine
contemporaine. Abandonnez plutôt cela aux journalistes, et revenez à vos travaux classiques. » Des
propos comme ceux-là me rappellent que « sinologie » rime hélas avec « assyrologie », voire même
avec « entomologie »b....
Dieu sait pourtant combien l’existence serait agréablement simplifiée si nous pouvions nous
persuader que seule la Chine morte doit faire l’objet de notre attention ! Comme il serait commode de
garder le silence sur la Chine vivante et souffrante, et de se ménager à ce prix la possibilité de revoir
une fois encore cette terre tant aimée -- mais je craindrais qu’un tel silence ne rejoigne alors celui que
visait Lu Xunc dans son propos célèbre :
« John Stuart Mill a dit que la dictature rendait les hommes cyniques. Il ne se doutait pas qu’il y aurait
des républiques pour les rendre muets » (Lu Xun quan ji, Pékin, 1963. vol. III, p. 396.)
Notes : a. Les habits neufs du président Mao (1971, 1987, 1989) : ouvrage dans lequel le sinologue Simon Leys/Pierre
Rykmans dénonçait les honneurs du maoïsme « au milieu de l’océan de bêtises et d’escroqueries intellectuelles qui baignait
les côtes poissonneuses de la maolâtrie intéressée de l’Occident » (Jean-François Revel dans sa « Préface » à la réédition des
écrits de Simon Leys (Essais sur la Chine, Paris : Robert Laffont, 1998, XII + 825 p.). b. Partie de la zoologie qui traite des
insectes. c. Lu Xun 鲁迅 (Luxun, Lu Hsün, 1881-1936) littérateur talentueux, grand savant fin connaisseur de la culture
classique, mais aussi penseur exigeant d’une inflexible rigueur morale, domine de sa stature considérable toute la littérature
chinoise de la première partie du XX° siècle. (Cf. Paul Bady, La littérature chinoise moderne. Paris : PUF, « Que sais-je ? »
n° 2755, 1993, p. 10-15 et suivantes.)
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10. Jean-François BILLETER, « Comment lire Wang Fuzhi ? »
(Note critique à propos de François Jullien, Procès ou Création.
Une introduction à la pensée des lettrés chinois. Essai de problématique interculturelle.
Paris : Seuil, « Des Travaux », 1989, 318 p.)
dans Études chinoises, vol. IX n° 1, Printemps 1990, pp. 95-127.
« François Jullien parle volontiers de sortir la sinologie de l’isolement où l’étroitesse des
sinologues l’a enfermée selon lui. L’intention est excellente, mais la manière dont il s’y prend
n’est pas la bonne. Par ses généralisations, ces approximations, il conforte en effet le public
dans l’idée, encore trop répandue, qu’on peut très bien comprendre la Chine sans s’embarrasser
de connaissances positives. C'est rendre un mauvais service à la sinologie de l’introduire dans le
débat d’idées en jetant ses bagages par-dessus bord au passage. (p. 105)
Je ne crois pas qu'on puisse faire comprendre la pensée d'un philosophe chinois à un
lecteur non sinologue sans se souvenir du chemin que l’on a soi-même parcouru pour la
comprendre. F. Jullien perd de vue, quand il écrit, la voie qu'il a suivie pour entrer dans
l’œuvre de Wang Fuzhi. Il oublie qu'il lui a d'abord fallu apprendre le chinois, qu'il a peu à
peu appris à dire certaines choses qui ne se disent qu'en chinois, puis à penser ces choses-là ;
qu'il a modifié certaines de ses idées, certains de ses sentiments pour s'adapter à des
comportements nouveaux ; qu'il a fait l'expérience de manières inédites de sentir et d'agir et
trouvé dans la langue chinoise le moyen d'exprimer cette expérience de manière adéquate;
qu'il a enfin découvert par les auteurs, chez les philosophes, les diverses formes de sensibilité
et de pensée que les Chinois ont développées sur ces bases. Au terme de cet apprentissage, il
est devenu une sorte d'amphibie, il se meut dans deux milieux. Le risque que court le
sinologue est d'oublier ce cheminement et de s'adresser aux non sinologues comme si ce qui
va désormais de soi pour lui allait de soi pour les autres. Le risque est particulièrement grand
en philosophie, où la pensée prend une forme abstraite et oublie par conséquent plus
facilement tout ce qu'elle doit à la langue commune, aux habitudes prises dans son maniement
quotidien, à son substrat imaginatif et corporel. Si le sinologue veut vraiment introduire au
cœur d'une pensée philosophique chinoise un lecteur qui n'est pas passé par l'apprentissage de
la langue, il doit lui faire faire cet apprentissage. En philosophie, fort heureusement, la chose
est possible puisque l'activité philosophique consiste à réfléchir de manière méthodique à un
petit nombre de problèmes essentiels. Sur l'un au moins de ces problèmes, le sinologue
montrera donc à son lecteur d'où part la pensée chinoise, quels problèmes elle rencontre,
quelle solution lui apporte le philosophe. Il apprendra aux lecteurs les mots chinois qui
servent à identifier les données du problème, à poser le problème, à formuler les solutions. Ce
réapprentissage de la pensée se fera nécessairement à partir de données élémentaires qui sont
universellement accessibles. Il faut cet élément extérieur au système pour servir de point
d'appui et de point de départ à l’apprentissage. » (pp. 124-125).
-
11. Jean-François BILLETER,
Mémoire sur les études chinoises à Genève et ailleurs.
Genève : J.-F. Billeter, 1998, 95 p.
!
« Les études chinoises sont soit placées à part, dans des instituts spécialisés, soit encastrés dans des
facultés de lettres, mais de telle façon qu’elles ne peuvent y exercer une influence. Il en résulte dans les
deux cas un isolement néfaste pour elles. N’étant pas mises au défi de se faire entendre, elles n’ont pas
l’occasion de résoudre, ni bien souvent de percevoir, les problèmes de traduction, de transposition ou de
perspective sur lesquels butent les Européens quand ils cherchent à comprendre les choses chinoises. Il
en résulte un cercle vicieux. L’incapacité des sinologues à répondre aux questions qui leur sont adressées
aggrave leur isolement. » (p. 39)
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12. Jean-François BILLETER, « Le Houai-nan-tseu dans la Bibliothèque de la Pléiade »
Note critique sur Huainanzi. Philosophes taoïstes, tome 2. Paris : Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2003.
Études chinoises, vol. XXIII, 2004, pp. 455-464.
Repris pp. 95-110 de Jean-François BILLETER, Contre François Jullien. Paris : Allia, 2006. (pp. 106-107)
« Les sinologues devraient combattre ce mythe de la Chine « autre » parce qu’il est en lui-même
une régression intellectuelle et parce qu’il menace les études chinoises. L’étude du passé chinois est
en train de tomber en déshérence dans nos meilleures institutions parce qu’elle apparaît de plus en
plus comme une occupation dénuée de sens pour les étudiants. Pour renverser cette tendance, il faut
que les sinologues cessent de faire de l’étude de la Chine une fin en soi. »
•
13. Simon Leys, « Connaître et méconnaître la Chine »,
dans Simon Leys, Le bonheur des petits poissons. Lettres des Antipodes.
Paris . J.-C. Lattès, « Essais et documents », 2008, 214 pages, pp. 59-63.
« Au début du siècle dernier, la quête chinoise d’un [Victor] Ségalen [(1878-1919)], par exemple,
après un départ splendide, se solda par une triste faillite (...). Il quitta sans regret une Chine qui,
pensait-il, n’avait plus rien à lui enseigner -- mais en fait, il n’y était même pas entré.
Aujourd’hui les écrits d’un François Jullien sur la Chine semblent refléter une mésaventure
semblable (sans toutefois offrir de compensations littéraires) ; elle est bien analysée par JeanFrançois Billeter dans son Contre François Jullien (éd. Allia). Billeter est philosophie comme
Jullien mais, à la différence de ce dernier, il connaît la Chine et sait écrire le français (je me
demande d’ailleurs dans quelle mesure ce n’est pas l’opacité du jargon de Jullien qui lui a assuré le
plus clair de son autorité). Avec courtoisie mais rigueur, Billeter montre que le Chine dont parle
Jullien est une construction abstraite présentant peu de relations avec la mouvante réalité culturelle
et historique de la civilisation chinoise. Jullien glane ses matériaux un peu partout dans les textes
chinois (quelquefois il se contente de les piller dans les travaux de ses collègues), puis il les utilise
hors contexte, de façon anachronique ; assemblant ces éléments disparates en un vaste collage, il
intitule « pensées chinoise » ce qui n’est en fait que de la pensée-Jullien.
Je ne pense pas que l’erreur de Jullien ait été (comme le croit Billeter) d’avoir pris pour
point de départ « l’altérité » de la Chine. Celle-ci, loin d’être un mythe, est une réalité savoureuse,
capable d’inspirer ce désir passionné de connaissance dont parlait [Joseph] Needham
[(1900-1995)]. Non, le fond du problème, c’est que la Chine ne l’intéresse pas : pour lui, elle ne
présente nulle valeur intrinsèque ; il s’en sert comme d’une « commodité théorique » pour
considérer du dehors notre processus intellectuel. Mais comme Billeter le remarque avec
pertinence, « on ne saurait revenir sur soi sans avoir commencé par se porter ailleurs ».
Sur cette anthologie de chroniques publiées dans le Magazine littéraire,
voir http://jelct.blogspot.com/2008/04/le-bonheur-de-simon-leys.html
Sur la polémique entre Jean-François Billeter & François Jullien, on pourra consulter :
• Jean-François BILLETER, Contre François Jullien. Paris : Allia, 2006, 123 p.
• François JULLIEN, Chemin faisant, Connaître la Chine, relancer la philosophie. Paris : Le Seuil, « L'ordre
philosophique », 2007, 146 p.
Voir également « Débats » dans Etudes chinoises, vol. XXV, année 2006, pp. 173-198 :
- Fabrice FAVA, « A propos de Contre François Jullien », pp. 173-186
- Jean-François Billeter, « Réponse », pp. 187-198.
Pour une présentation des œuvres de Jean-François Billeter publiées aux éditions Allia, voir :
http://www.editions-allia.com/fr/auteur/32/jean-francois-billeter
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14. Léon VANDERMEERSCH, « Les études chinoises en France »
Dans le champ des sciences humaines, la place particulière qu’occupe la pensée chinoise tient à ce
que dans l’histoire de l’humanité, le monde sinisé est le seul à avoir développé une culture aussi approfondie
que celle de l’Occident (entendu ici Inde comprise), par des voies qui lui soient propres. La pensée chinoise
constitue ainsi un prisme assez raffiné pour n’être en aucun point opaque aux idées générées en Occident, ce
qui permet de faire apparaître, par transparence à travers ce prisme, l’analyse spectrale, en quelque sorte, des
contrastes des deux formes de pensée, d’une façon extraordinairement révélatrice des schèmes fondamentaux
des deux sortes de vision du monde : rationalité téléologique occidentale et rationalité morphologique
chinoise ; sens religieux d’une transcendance théologique dans la tradition occidentale et sens divinatoire
d’une structure cosmologique transphénoménale dans la tradition chinoise ; juridisme occidental et
ritualisme chinois ; individualisme occidental et communautarisme chinois, etc. Il y a là des constantes
profondément enracinées dans les mentalités,qui continuent de marquer, quelles que soient les mutations
dans leurs formes d’expression (par exemple, la mutation libérale de l’individualisme vs la mutation
totalitaire du communautarisme), un écart radical entre le monde chinois et le monde occidental. [...]
Pour jauger convenablement l’écart, les études classiques et les études contemporaines ont besoin les
unes des autres. J’ai toujours douté qu’on puisse faire une exégèse pertinente de Confucius ou de Laozi sans
avoir commencé par se frotter à la sinité vivante d’aujourd’hui, en étant allé sur le terrain chinois échanger
des idées en chinois avec les Chinois. Et à l’inverse, si les journalistes se complaisent à affubler le régime de
Pékin d’oripeaux tirés en vrac du musée des histoires dynastiques (références à l’autocratie impériale pour la
dictature du Parti, au Mandat du Ciel pour l’autolégétimation du pouvoir communiste, etc.), c’est bel et bien
que, déconcertés par la résistance à l’analyse des faits chinois, ils cachent leur perplexité derrière le clinquant
de formules pseudo-sinologiques. À quoi l’on peut voir du moins que traiter de la Chine exige un peu plus de
profondeur de champ que de traiter de l’Europe ou de l’Amérique. Bref, les études classiques et les études
contemporaines non seulement sont complémentaires, mais, de toute nécessité, ne peuvent se passer les unes
des autres.
Le problème, c’est que les difficultés du champ de ces études, le fait que la sinologie, discipline
encore fort jeune, manque encore d’un socle assuré de connaissances bien acquises ainsi que les outils de
formation de base qui vont de soi dans les autres disciplines, tout cela fait qu’il n’est pas possible de
maîtriser à la fois les deux domaines du classique et du contemporain. Ce que certains compensent en
affichant, depuis le bord qu’ils occupent, un outrecuidant mépris pour ce qui se fait sur l’autre bord : tel qui
se flatte d’érudition de langue écrite se gausse de la pratique du chinois parlé, qui lui échappe, comme d’une
affaire de perroquets, et tel autre, brillant pékinologue, s’esclaffe que ce n’est pas dans les Entretiens de
Confucius que se comprend la ligne de politique de Jiang Zemin vis-à-vis de Taïwan. [...]
Quiconque étudie quoi que ce soit de la Chine ne saurait se passer de l’appui d’une culture
sinologique générale. Et s’il ne lui est pas indispensable, vu sa propre spécialité, de l’avoir acquise par luimême, il doit pouvoir au moins se référer à des travaux de sinologues généralistes.
Cf. OBADIA, Lionel, VANDERMEERSCH, Léon, « Les études chinoises en France »,
Perspectives Chinoises , n° 59 (mai-juin 2000), pp. 52-57. (Extraits tirés des pp. 53-54 & 57)
-
15. A voir en ligne l’intervention de Victor H. Mair à Beijing daxue 北京大學, 7 juin 2012 :
« Lecture on Sinology by Prof. Victor H. Mair »
URL : http://youtu.be/uk92zznkC9c (1 h. 58 mn. 40 s.),
Mis en ligne le 8 octobre 2012 par Xiang Wan.
---o---
TP - consulter les pages Wikipedia suivantes :
sinologie - http://fr.wikipedia.org/wiki/Sinologie
sinology - http://en.wikipedia.org/wiki/Sinology
sinologie - http://de.wikipedia.org/wiki/Sinologie
hanxue 汉学 - http://zh.wikipedia.org/wiki/汉学
ちゅうごくがく 中国学 - http://ja.wikipedia.org/wiki/中国学, etc...
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16. Charles Le Blanc, Profession sinologue.
Montréal : Les Presses de l’Université de Montréal, 2009, 71 p.
a. « La sinologie n’est [...] pas aussi mystérieuse qu’on pourrait le penser de prime abord. Le mot est plutôt récent, datant du
XIXe siècle : « sino » vient de Sina, le nom latin de la Chine, modifié pour former des mots composés (sinologie, sinophilie,
sinophobie, sinocentrisme, sion-japonais, etc.) ; « logie » vient du grec logos, « discours », « théorie », employé comme
suffixe pour désigner plusieurs sciences et disciplines. Le mot sinologie signifie donc « discours théorique ou scientifique sur
la Chine », comme le mot anthropologie signifie « discours théorique ou scientifique sur l’être humain ».
La sinologie fut une invention de l’Occident. L’approche des savants chinois sur leur culture et leur civilisation est très
différente, car elle ne comporte pas de dimension comparative inhérente. Or l’étude de la Chine par les Occidentaux est
toujours, au moins implicitement, comparative. Le point de départ du sinologue est toujours, consciemment ou
inconsciemment, comparatif : un regard occidental posé sur une réalité chinoise. Ce regard n’est pas nécessairement
subjectif ou biaisé ; il peut révéler des aspects de l’expérience sociale, religieuse et intellectuelle que les Chinois n’ont
jamais aperçus. Il peut tout autant mettre en lumière, par rétroaction, des côtés de l’expérience passés inaperçus chez les
penseurs qui ont formulé et codifié la vision du monde et le système de valeurs du monde occidental. Si la Chine est pour
nous l’Extrême-Orient, nous sommes, pour les Chinois, l’Extrême-Occident. » (pp. 12-13)
b. « La sinologie ambitionne de relever deux défis : comprendre la Chine en elle-même et faire comprendre la Chine en
Occident. » (p. 13)
c. « Pour saisir la Chine dans son devenir historique et dans son processus civilisateur, on doit se tourner vers et se
concentrer sur l’immense littérature qu’elle a produite et accumulée sur une durée non pas de siècles mais de
millénaires. » (p. 14)
d. « Quel que soit le champ de son étude - l’histoire, la philosophie, la littérature, la religion, ou des sujets plus
techniques comme la politique, l’économie, l’art, les sciences appliquées, etc. -, l’accès aux sources primaires en
chinois est toujours le premier passage obligé pour un sinologue. Travailler à partir d’ouvrages secondaires en
traduction est un pis-aller dont se garde tout sinologue digne de ce titre. Si la philosophie est l’amour de la sagesse, la
sinologie est l’amour des sources écrites. » (pp. 15-16)
e. « Un trait fondamental de l'évolution de la sinologie est sa correspondance avec l'esprit de chaque époque.
D'imaginaire avec Marco Polo, elle s'identifia aux missions chrétiennes avec Matteo Ricci, pour emprunter l'optimisme
parfois naïf des Lumières, celui d'un Leibniz ou d'un Voltaire. Les XIXe et XXe siècles, par les connaissances empiriques
et descriptives qu'ils produisirent des sociétés et des peuples de la planète, nous permettent de percevoir la Chine dans
une nouvelle perspective, ou, peut-être mieux, confirment une perspective émergente : l'anthropocentrisme et
l'humanisme de la civilisation chinoise. Nulle part ailleurs, la parole attribuée à Protagoras trouve-t-elle un champ aussi
riche d'application : « L'homme est la mesure de toutes choses, de l'existence des choses qui sont et de l'inexistence des
choses qui ne sont pas» (Platon, Théétète, i52a). Si tout l'effort de la sinologie fut de combler l'abîme linguistique et
cosmologique entre l'Occident et la Chine, il semble y avoir là la possibilité d'un nouveau départ pour une quête plus
approfondie et plus centrée sur le coeur de la civilisation chinoise : l'Homme.
Que devrait faire quelqu'un qui souhaiterait étudier ce coeur de la civilisation chinoise ? Deux choses me paraissent
essentielles en ce domaine.
Que le champ d'étude spécialisé soit choisi ou non, il faut commencer par maîtriser la langue et l'écriture chinoises. Le
temps accordé à l'apprentissage linguistique est, sur la longue durée, du temps gagné. On peut étudier le chinois dans
plusieurs excellentes universités en Amérique ou en Europe, mais il faut encore prévoir un long séjour d'immersion en
Chine (deux ans ou plus). On acquiert ainsi une véritable autonomie en chinois parlé et écrit, et on parle, on lit et on
écrit avec facilité et plaisir, sans avoir à chercher les mots à tout bout de champ dans les dictionnaires. Atteindre le
niveau du plaisir est essentiel.
Une fois acquise la maîtrise de la langue et de l'écriture, on peut choisir le champ d'étude qui nous plaît. Il y a des
ouvertures dans presque tous les domaines des sciences humaines et des sciences sociales, avec une insistance peut-être
plus marquée, de nos jours, pour la linguistique, la littérature, l'histoire et l'anthropologie culturelle. La formation
linguistique doit continuer en parallèle de la spécialisation. Le critère d'embauché nécessaire et suffisant
est l'excellence de la formation obtenue.
Dans le domaine de la formation professionnelle et des sciences appliquées, les sujets d'actualité les plus prisés touchent
à l'international: économie internationale, commerce international, gestion internationale, droit international, etc. Un
étudiant qui maîtrise la langue et l'écriture et qui possède une formation de 2e ou 3e cycle en études internationales ou
une spécialisation dans un domaine international augmente beaucoup ses chances de trouver du travail. Mais la maîtrise
de la langue demeure toujours la pierre de touche de la formation fondamentale de tout sinologue. » (pp. 66-67)
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Bibliographie sommaire
BERGÈRE, Marie-Claire, PINO, Angel (éds), Un siècle d'enseignement du chinois à l'école des langues orientales :
1840 - 1945. Paris : L’Asiathèque, 381 p.
CARTIER, Michel, « La recherche sinologique à Taiwan et la taïwanisation des études chinoises », RBS, 1999, pp. 15-26.
COLLECTIF, Bref état de la sinologie française. A propos de quelques disciplines, 1991, 69 pages.
Actes de la journée d’études du 16 novembre 1991 organisée par l’Association Françaises d’Études chinoises
DAI Ren 戴仁 [DRÈGE Jean-Pierre] (ed.), Faguo dangdai Zhongguoxue 法國當代中國學. Beijing : Zhongguo shehui
kexueyuan, 1998, 3 + 8 + 3 + 614 p. (en chinois).
DEMIÉVILLE, Paul, « Aperçu historique des études sinologiques en France» , Acta Asiatica 11, Tôkyô, 1966, pp. 56-110.
(Conférences faites les 15 et 16 mars 1966 à l'Institut de recherches des sciences humaines de l'Université de
Kyôto.) Repris dans Paul DEMIÉVILLE, Choix d’études sinologiques, Leiden, 1973.
ETIEMBLE, Connaissons-nous la Chine ? Paris : Gallimard, coll. « Idées », n° 53, 1964, 183 p.
---, Les Jésuites en Chine. La querelle des rites (1552-1773). Paris : Juilliard, « Archives », n° 25, 1966, 301 p.
---, L’Europe chinoise (I) De l’Empire romain à Leibniz. Paris : Gallimard, « Bibliothèque des Idées », 1988, 436 p.
---, L’Europe chinoise (II) De la sinophilie à la sinophobie. Paris : Gallimard, « Bibliothèque des Idées », 1989, 402 p.
FRÈCHES, José, La sinologie. Paris : PUF, coll. « Que sais-je ?», n° 1610, 1975, 127 p.
GERNET, Jacques, Chine et christianisme. La première confrontation. Paris : Gallimard, «Bibliothèque des Histoires », 1991, 342 p.
GUOJI HANXUE 國際漢學, INTERNATIONAL SINOLOGY. (Guangzhou : Daxiang). 22 vols.
Revue du BEIJING WAIGUOYU DAXUE ZHONGGUO HAIWAI HANXUE YANJIU ZONGXIN 北京外國語大學中國海外
漢學研究中心, ZHANG Xiping 張西平 (ed.) [http://www.guoxue.com/magzine/interhanxue/interhanxueml.htm]
LE BLANC, Charles, Profession sinologue. Montréal : Les Presses de l’Université de Montréal, 2007, 71 p.
OBADIA, Lionel, VANDERMEERSH, Léon, « Les études chinoises en France - Entretien avec Léon Vandermeersch »,
Perspectives Chinoises, n° 59 (mai-juin 2000), pp. 52-57.
PELLETIER, Philippe, L’Extrême-Orient. L’invention d’une histoire et d’une géographie. Paris : Gallimard, « Folio
Histoire », n° 190, 2011, 867 p.
POUILLON, François (ed.), Dictionnaire des orientalistes de langue française. Paris : Karthala, 2012, xxvii, 1073 p.
[M1-032/920 POU] Voir les compléments mis en ligne sur le site Dictionnaire des orientalistes de langue
française, URL : http://dictionnairedesorientalistes.ehess.fr/
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE DE SINOLOGIE (RBS) (Paris, EHESS, 1989-2002)
Voir : http://www.editions.ehess.fr/revues/revue-bibliographique-de-sinologie/
SOYMIÉ, Michel, « Les études chinoises », Journal asiatique, Tome CCLXI, fasc. 1-4, 1973
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法國漢學史. Beijing : Xueyuan, 2009, pp. 1-14.
ZHANG Yinde, « La sinologie en Chine aujourd’hui : un champ spéculaire et spéculatif », Etudes chinoises, vol.
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ZURNDORFER, Harriet T., « A brief History of Chinese Studies and Sinology », in Zurndorfer, H. T., China Bibliography.
A Research Guide to Reference Works about China Past & Present. Leiden : E. J. Brill, 1995, p. 4-44.
[BU : 951-003 ZUR] Consultable en ligne sur GoogleBooks : http://tinyurl.com/q9zerxz
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Principales institutions
ASSOCIATION FRANÇAISES D’ÉTUDES CHINOISES (AFEC). <http://www.afec-etudeschinoises.com/>
Fondée en 1980, (elle) a pour vocation de regrouper toutes les personnes, étudiants, enseignants, chercheurs,
s'intéressant aux études chinoises. Fil Twitter : @etudeschinoises
L’AFEC publie Études chinoises : http://www.afec-etudeschinoises.com/-La-revueECOLE FRANÇAISE D’EXTRÊME-ORIENT (EFEO) http://www.efeo.fr/
Fondée en 1900 à Saigon, l’EFEO a pour mission la recherche interdisciplinaire sur les civilisations asiatiques,
de l'Inde au Japon. Elle est présente, grâce à ses 17 centres de recherche, dans 12 pays d'Asie. Cette spécificité
permet à ses 42 chercheurs permanents (anthropologues, archéologues, linguistes, historiens, philologues,
sociologues des religions, etc.) d'être sur les terrains de leurs études, et d'animer un réseau de coopérations
locales et d'échanges internationaux entre scientifiques orientalistes.
EUROPEAN ASSOCIATION OF CHINESE STUDIES/ASSOCIATION EUROPÉENNE D'ETUDES CHINOISES (EACS)
<http://www.chinesestudies.eu/> « Association ayant pour but de promouvoir et de favoriser par tous les
moyens toutes activités scientifiques relevant des études chinoises en Europe. »
INSTITUT DES HAUTES ÉTUDES CHINOISES (IHEC, directeur : M. Pierre-Etienne Will) http://tinyurl.com/ovfjcml
Fondé en 1927 par Paul Pelliot et Marcel Granet, il a été placé sous l'administration du Collège de France en
1972. Il abrite une des plus importantes bibliothèques sinologiques d'Europe (250 000 volumes ; 1300 titres de
périodiques dont 300 vivants). « La bibliothèque s'est trouvée enrichie, en 1951, par l'apport du fonds du Centre
d'études sinologiques de l'université de Paris qui était conservé à Pékin. Elle est spécialisée dans les recherches
sur la sinologie classique. Elle conserve en particulier de nombreuses monographies locales anciennes (difang
zhi), probablement la plus importante d'Europe, et des collectanea (congshu). Elle possède aussi une collection
d'ouvrages rares (shanben). » Accès au catalogue : http://tinyurl.com/ptjrgaz
• TIAN Tao 田濤, al., Falanxi xueyuan hanxue yanjiusuo hanji shanben shumu tiyao 法蘭西學院漢學研究所漢
籍善本書目提要. Catalogue annoté des ouvrages chinois rares conservés à l’Institut des hautes études
chinoises du Collège de France. Beijing : Zhonghua shuju, 2002, 3 + 6 + 7 +182 p.
• Publications : http://www.deboccard.com/francais/Rub/histo.htm • Cours du Collège de France :
HISTOIRE DE LA CHINE MODERNE, P.-E. WILL : http://www.college-de-france.fr/site/pierre-etienne-will/index.htm
HISTOIRE INTELLECTUELLE DE LA CHINE, Anne CHENG : http://www.college-de-france.fr/site/anne-cheng/index.htm
Principales revues
BULLETIN DE L'ÉCOLE FRANÇAISE D'EXTRÊME-ORIENT (BEFEO)
« [Il] publie annuellement des travaux scientifiques portant sur l’Asie, en français ou en anglais, dans tous les domaines des
sciences humaines et sociales. C’est l’une des revues les plus anciennes dans le champ des études asiatiques. » 107 n° de
1901 à 2003 en accès libre sur Persee.fr, URL : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/revue/befeo
ETUDES CHINOISES. Revue de l’Association française d’Etudes chinoises (AFEC).
En ligne : http://www.afec-etudeschinoises.com/-La-revue
Numéros anciens en consultation gratuite ; table des matières des derniers volumes.
EXTRÊME-ORIENT, EXTRÊME-OCCIDENT. (Presses Universitaires de Vincennes, Paris 8)
La revue consacre chaque numéro à un thème ou une question intéressant l’ensemble des productions culturelles
du monde sinisé (Chine, Corée, Japon, Viêt-Nam). Les différentes contributions élaborent par convergence des
éléments de réponse à partir des horizons et des savoirs les plus divers. En ligne :
PERSEE.FR [n° 1 à 29] : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/revue/oroc
REVUE.ORG [à partir du n° 30] : http://extremeorient.revues.org/
CAIRN.INFO : http://www.cairn.info/revue-extreme-orient-extreme-occident.htm
T’OUNG PAO 通報 International Journal of Chinese Studies. (Pierre-Étienne Will (Collège de France, Paris), Martin
Kern (Princeton University) et Paul W. Kroll (University of Colorado at Boulder), eds.)
Première revue internationale de sinologie, fondée, à Paris, en 1890 par Henri Cordier et Gustave Schlegel. Editée à
Leiden par Brill [http://www.brill.com/toung-pao] Pour consulter les anciens numéros (1890-1937), voir Bibliotheca
Sinica 2.0, URL : http://www.univie.ac.at/Geschichte/China-Bibliographie/blog/2010/06/21/toung-pao/ .
---Pierre Kaser • 020130707
[email protected] • http://kaser.hypotheses.org/
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