Florac, capitale du parc national des Cévennes | Cévennes

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Florac, capitale du parc national des Cévennes | Cévennes
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village troglodyte existait pourtant dès l’Âge du Bronze dans les
rochers de Rochefort (1054 m d’altitude) où fut construit le premier
château féodal.
Les temps historiques
Les débuts. C’est autour du quartier du Fourniol, sur la petite
hauteur qui domine le Vibron et au pied de l’église, que s’installe le
village médiéval.
L’âge d’or. A l’apogée démographique du XIXe s, la cité vit de
l’élevage, de la fabrique des tissus en laine (les cadis) du commerce
(soie, bestiaux, fruits), et de son rôle administratif.
Les temps modernes. L’agriculture a disparu de Florac ainsi que les
activités qui lui étaient directement liées. L’activité économique est
liée à l’artisanat, au commerce, à l’administration et au tourisme.
La population (1000 habitants en 1679, 1700 en 1734, 2263 en
1852) est demeurée à peu près stable depuis le début du XXe siècle
(autour de 2000 habitants) : c’est exceptionnel en milieu rural où la
démographie a beaucoup chuté.
Un carrefour de voies de communication
Situé entre le mont Lozère, les Cévennes et la région des Causses
(Méjean-Sauveterre) et des Gorges du Tarn, le sillon creusé par les
rivières autour du vallon de Florac constitue un carrefour de
communication articulées autour des ponts et gués qui permettaient
de franchir les eaux : pont de la draille, gué et pont du Tarn (1653),
pont de Barre (1693) et pont de la Bécède (1665-1708).
11. La source du Pesquié
La source du “Pêcher” sort d’un gros éboulis par plusieurs venues
d’eau (les griffons), dont aucune n’a pu être pénétrée jusqu’à présent.
Beaucoup d’eau, en quantité irrégulière
Débit d’étiage (basses eaux) : entre 80 l/s et 200 l/s
Débit moyen : entre 1 250 l/s et 7 000 l/s
Température moyenne : entre 10°0 et 10°2
D’où vient l’eau qui alimente cette source ?
La roche calcaire possède quantité de cavités, petites ou grandes, qui
s’imprègnent d’eau jusqu’à en stocker des quantités considérables. Les
sources jaillissent au contact des couches imperméables du sol
(marnes, schiste…) à la base des calcaires. Mais, compte-tenu de la
disposition des couches géologiques ici, et avec la présence de marnes
imperméables qui constituent un replat (La Planilière) à mi-versant,
l’eau devrait s’écouler en direction du Tarn et il ne devrait pas y avoir
de source à Florac !
• Unique
La plus grande partie des eaux drainées par la surface du Causse
s’écoule vers l’ouest (du côté du Tarn : Montbrun, Ste Enimie,
St Chély, La Malène, Les Vignes…). Seule une petite partie
(nord-est, entre le Col de Perjuret et Florac) du Causse est drainée
vers le Tarnon.
• Obstinée
Entre la source du Pêcher et la surface du Causse se glisse une
couche de marnes imperméables dont l’épaisseur varie de 50 à
200 mètres et qui devrait être étanche ! Mais l’eau parvient à passer
l’obstacle !
• Hasardeuse
C’est le jeu des failles (fractures de l’écorce terrestre avec
déplacement des deux blocs mobilisés) qui, mettant en
communication deux zones perméables, rend possible l’alimentation
de la source du Pêcher.
12. château et foirail
Rebâti en 1652, après les guerres de religion, le château de Florac
occupe l'emplacement de l'ancien château féodal dont on retrouve
mention dès le début du XIIIe siècle. Il est construit sur un mamelon
de tuf et cette roche, avec le calcaire, a été utilisée pour sa
construction. Le tuf est une roche issue des dépôts de la source : les
eaux contiennent du carbonate de calcium qui a emprisonné mousses,
brindilles, feuillages… Ces végétaux, en se décomposant, ont libéré
les alvéoles creuses qui le caractérisent.
Le château dépendait d’abord de la baronnie d’Anduze (XIIIe siècle)
qui régnait aussi sur Alès, Sauve et Sommières. Raymond d’Anduze,
baron de Florac, était seigneur de Chabrières, Montvert,
Eschamassou (Montvaillant), Pierrefort, Saint-Laurent-de-Trèves,
Castelbouc, Montbrun, Javillet, La Balme (Barre-des-Cévennes),
Caodaze (Vébron), Moissac et Saint-Etienne-Valfrancesque. Lui-même
rendait hommage à l’Évêque de Mende.
Aux siècles suivants, les seigneurs de Florac vont changer :
• A la fin du XIVe siècle, c’est le seigneur de Ventadour, puissante
famille du Limousin,
• Au milieu du XVe siècle jusqu’au milieu du XVIe, c’est la famille de
Poitiers Valentinois (Diane de Poitiers en fait partie).
• Puis la famille de La Mark (Ardennes), de Montmorency, de
Valois… Ces derniers vendront la baronnie à François de Mirand,
Trésorier général de France.
Au moment de la Révolution, le château était transformé en “grenier
à sel”. Vendu à l'Etat en 1810, il fut utilisé comme prison et il en
garde encore quelques vestiges (barreaux aux fenêtres, portes de
cellules…)
Depuis 1976, il est le siège du Parc national des Cévennes qui l'a
restauré et il abrite une exposition permanente dans un espace
scénographique quadrilingue (français, anglais, allemand,
néerlandais).
Cette fiche et le sentier qu’elle
commente ont été réalisés en
collaboration entre le Parc national
des Cévennes, l’O.T.S.I. et la
commune de Florac.
Avec la collaboration de :
M. Olivier Rampon, architecte
(Histoire et croissance urbaine de
Florac, mémoire de fin d’études
présenté et soutenu en juin 1985
auprès de l’Ecole d’architecture du
Languedoc-Roussillon). M. Henri
Paloc, hydrogéologue, ancien
directeur du B.R.G.M., Montpellier.
Bibliographie :
Les murailles de Florac, Revue du
Gévaudan F. Delmas, 1958.
Recherche géomorphologique sur la
partie orientale de la carte au
1/50 000 de Florac, étude spécifique
du karst, Jean-Jacques Delannoy,
U.E.R. de géographie de Lille, 1978.
Illustrations : Rose Argenson, Roland
Lesluin, Pierre Rouzo (Anagram).
Ce site est l’un des lieux de visite de l’écomusée du Causse et des gorges qui
propose expos, fermes traditionnelles, grotte, sentiers, promenades en barque…
Renseignements auprès des centres d'information du Parc et offices de tourisme.
Maquette et impression Parc national des Cévennes Florac 2008.
Florac,
une source dans la ville
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anciens remparts de Florac et vous vous trouvez à l'intérieur de la
ville médiévale, à côté de la sous-préfecture. Outre ses beaux platanes
centenaires (les plus âgés ont 190 ans) vous y trouverez :
– d’un côté, la statue de Léon Boyer, collaborateur de Gustave Eiffel
avec qui il a construit le viaduc de Garabit, mort au Panama en
1883 où il travaillait au percement du canal ;
– de l’autre le temple protestant et le monument aux morts.
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Monestier
Dans le cadre de l’Écomusée du Causse et des Gorges, la commune de
Florac et le Parc national des Cévennes vous proposent un itinéraire
autour de la Source du Pêcher, du Vibron et des vieux quartiers de
Florac, bourgade bâtie à la conjonction de quatre rivières (Vibron,
Tarnon, Mimente, Tarn) et de plusieurs axes de communications
historiques, depuis la draille des moutons transhumants, jusqu’aux
“grands chemins royaux et impériaux” entre le Languedoc et
l’Auvergne.
1. Plan du sentier
Le plan est placé à proximité de l’O.T.S.I. d’où le circuit démarre
pour s’achever au château, siège du Parc national des Cévennes,
passant par 12 “points d’interprétation” numérotés, les balises
(jaunes et bleues) reproduisant le logo de l’écomusée du Causse.
2. l’Esplanade
LLe passage de la sous-préfecture est l'un des nombreux passages
couverts qui se faufilent sous les maisons : vous venez de traverser les
AA partir du Planet, vous entrez dans l’un des plus vieux quartier de
Florac, celui du Prieuré créé en 1130 par les moines de la Chaise
Dieu (près de Brioude). La cité s’est développée d’abord autour de
l’axe de la draille qui traversait le Vibron au pont de la Draille, au
pied du quartier du Fourniol (cf. panneau N° 9, actuelle pisciculture)
et empruntait ensuite l’actuelle rue de l’église. Au XIIIe siècle, elle
n’était protégée que par des fossés remplis par les eaux de la source.
Les premiers remparts datent de la fin du XIVe siècle : ils ne
laissaient ouvertes que deux portes, l’une sur le faubourg du château
traversé par la “grande rue du Pêcher” (ou grand rue publique allant
de Florac à Barre), l’autre sur le faubourg du Thérond (route
d’Ispagnac et Mende). Ils protégeaient la ville des compagnies de
“routiers”, qui profitaient des troubles liés à la Guerre de cent ans,
pour piller et rançonner les habitants. Ils parvinrent néanmoins à
leurs fins, avant même que les remparts ne soient achevés.
Aux XVIe et XVIIe siècles de nombreux troubles religieux opposant
catholiques et protestants ont affecté les Cévennes, causant maintes
destructions. En 1622, on entreprend de restaurer les remparts de
Florac et quelques années plus tard, alors que Richelieu assiège La
Rochelle, le Marquis de Portes assiège Florac, sans succès. Sous les
ordres du Duc de Rohan, on renforce de nouveau les remparts mais
la capitulation de La Rochelle, Montauban et Montpellier entraîne la
signature de la paix d’Alais (juin 1629) entre Richelieu et le Duc de
Rohan. Les protestants conservent le droit de pratiquer leur religion
mais leurs fortifications sont détruites. C’est le cas des remparts de
Florac.
La maison où est installée le panneau est l'une des plus anciennes de
Florac : sa tour surveillait la porte du Thérond. C’est aussi le
carrefour entre l’ancienne route de Nîmes à Saint-Flour et l’ancienne
route de Florac à Séverac par le Causse.
4. la Grand-rue
Dans le prolongement de la rue du Pêcher (en occitan pesquié
= vivier) et de la rue du Thérond (mot d’origine gauloise signifiant :
la source), la rue Armand Jullié est l’ancienne rue commerçante,
bordée d’échoppes aux devantures caractéristiques. Florac comptait
des tanneurs, des potiers, des teinturiers, des bourreliers, des
cordonniers, de nombreux sabotiers, des serruriers, des maréchauxferrants, des tailleurs qui tenaient boutique sur cette rue, l’artère
principale du vieux Florac, appelée aussi “grande route de Nîmes à
Saint-Flour”.
C’est elle que traversaient les caravanes de muletiers qui
transportaient les marchandises entre l’Auvergne et le midi, auxquels
ont succédé les rouliers et les charretiers. Plus d’une vingtaine de
rouliers “remisaient” à Florac au début du XXe siècle : ils y faisaient
halte et prenaient des chevaux de renfort pour grimper les côtes qui
les attendaient sur la route.
5. l’église Saint-Martin
L’église primitive, celle du prieuré de la Chaise-Dieu, était à
l’emplacement de l’église actuelle, entourée d’un cimetière. Entre le
XIIIe et le XVe siècle, l’histoire de Florac sera marquée par les
rivalités qui opposaient le pouvoir du prieuré à celui du seigneur,
installé de l’autre côté du ruisseau du Bibrou (le Vibron). Elle fut
détruite en 1561 et un temple fut construit sur ses ruines.
Les guerres de religion ont plusieurs fois dévasté Florac : le temple fut
détruit a son tour, ainsi que l’horloge et le clocher, au début du siècle
suivant (1629).
L’église actuelle, d’architecture néoclassique, date de 1833, comme le
temple actuel, qui donne sur l’Esplanade. Elle comporte trois nefs,
une abside, une absidiole. Sa voûte en berceau est soutenue par des
arcades en plein cintre.
Le “pré de l’église” est l’ancien foiral des moutons, bâti sur le vieux
cimetière.
6. l’ancien couvent
Cette maison est classée “monument historique” depuis 1999, pour
sa façade, sa toiture et son escalier intérieur qui donne accès à la tour,
d’où l’on domine tout Florac. La façade, travaillée avec beaucoup de
recherche, est de style Renaissance et date probablement de 1583
(inscription au dessus de la porte) date à laquelle le Sieur de La
Clamouze aurait créé un hôpital dans ce bâtiment.
Au XVIIe siècle elle fut occupée par un couvent des Capucins puis
transformée de nouveau en hôpital, siège de la sous-préfecture, et
enfin d’une institution religieuse. Les armoiries qui l'ornaient, ont été
saccagées pendant la Révolution.
Dans l’escalier intérieur et sur la façade deux devises sont gravées :
– “Nisi Dominus” : sauf si le maître,
– “Multa Renascentur quae iam cecidere” : bien des choses tombées
naguère vont renaître.
Maison dite : “de la congrégation”, elle est aujourd’hui utilisée
comme école privée. Il faut l’imaginer dans le contexte qui était le
sien lorsque ce quartier, très peuplé et animé par de nombreuses
activités économiques, grouillait de vie.
A la fin du XVIIe siècle, la population citadine était divisée ainsi :
– 15 % d’artisans du textile (fileuses, cardeurs, tireurs de laine…)
– 10 % d’ouvriers du cuir,
– 15 % de muletiers, voituriers, hôtes et cabaretiers vivant du passage
de ces transports,
– 5 % d’ouvriers du bois,
– 35 % de travailleurs et journaliers,
– 20 % de domestiques.
Tous ces gens avaient également une activité agricole (jardins, vignes,
châtaigneraies, bois, prés, terres labourables, petits troupeaux…).
Vingt pour cent de la population habitait hors les murs, dans les
hameaux ruraux.
7. le Vibron
Le Vibron fut, depuis le début des temps :
– ressource en eau potable (prises d’eaux) pour
alimenter les nombreuses fontaines dans les
différents quartiers de la ville, et pour
l’irrigation des jardins,
– énergie pour faire tourner jusqu’à 8 moulins
(dérivations),
– vivier où on élevait le poisson (bassins
d’élevage),
– eau courante où on
lavait le linge
(lavoirs), où l’on
traitait les peaux
(tanneries) et où l’on
évacuait les eaux
usées.
8. Le ferradou
Ce “travail” ou
“ferradou” servait à ferrer les bœufs. Il est situé sur le foirail, près du
poids public, où se tenaient les treize foires annuelles de Florac.
Autrefois, ces foires drainaient toute la population paysanne des
alentours et constituaient un élément essentiel de la vie économique et
culturelle du pays. Elles étaient un lieu d'échanges entre les régions
voisines. On y menait des moutons, des chèvres, des vaches, des
bœufs, des cochons, depuis les Causses, les Cévennes, le mont Lozère,
et de plus loin encore. On y vendait du vin, des châtaignes, du blé,
des fruits, des sabots, des tissus de laine… C’était une vrai fête que
certains arrosaient plus que de raison avant de repartir vers leur
village !
Aujourd'hui, le bétail n’est plus commercialisé de cette manière, mais
des foires plus modestes demeurent, chaque mois, ainsi qu’un marché
hebdomadaire, le jeudi.
9. la pisciculture
Installée en amont de l’ancien “Pont de la Draille”, la pisciculture a
continué une tradition d’élevage de poissons probablement très
ancienne. Derrière les bassins d’élevage se trouve l’un des anciens
moulins de Florac (le moulin de la source). Les moulins servaient à
plusieurs usages : mouture du blé, extraction de l’huile de noix,
foulage de la laine etc.
La Fédération départementale de pêche gère en Lozère cinq
piscicultures. Celle-ci a été créée en 1968 pour produire des truites
“arc-en-ciel”, d’origine américaine, différentes de l’espèce sauvage
autochtone, la truite “fario”.
10. le panorama et l’histoire
A l’époque gallo-romaine, Florac n’était sans doute qu’un domaine
rural. Son nom viendrait de Flor-i.Acun = domaine de Florus. Un

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