Installation d`un serveur J2EE

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Installation d`un serveur J2EE
CHAPITRE 1
Installation de l’environnement
Le but de cet ouvrage est de vous initier à la programmation J2EE pour concevoir des
sites Web en Java.
L’environnement J2EE fournit un ensemble d’API permettant de fabriquer des sites
Web dynamiques (c’est-à-dire interfacés avec des bases de données) avec une technologie Java.
Pour cela, on utilisera un serveur d’applications J2EE, et on installera les serveurs Jrun
et Tomcat.
L’utilisation d’un IDE (Integrated Development Environment) Java est pratiquement
obligatoire, on ne développe plus en utilisant un simple éditeur (tel que Notepad sous
Windows) et en exécutant des commandes shell pour compiler le code Java.
Aujourd’hui il existe deux grands IDE Java : Eclipse et Jbuilder. Nous avons choisi
Eclipse pour sa gratuité, sa robustesse et son extensibilité grâce aux plugins. Mais tous
les exemples de ce livre fonctionneraient également sous Jbuilder ou un autre IDE, du
fait de la portabilité de Java.
On utilisera également un plugin d’Eclipse permettant de faciliter le développement
J2EE : c’est le plugin Lomboz, fourni par Objectlearn.
De façon à être complet, on montrera comment porter les développements effectués,
d’un système d’exploitation vers un autre, par exemple de Windows vers Linux. C’est
l’intérêt de développer en Java : tout est portable, tant les outils de développement
que les programmes développés eux-mêmes.
Enfin une dernière remarque : tous les outils cités ici sont gratuits.
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Chapitre 1 — Installation de l’environnement
Installation d’un serveur J2EE
Pourquoi utiliser un serveur J2EE
L’utilisation d’un serveur J2EE est obligatoire pour qui veut faire de la programmation Web en J2EE.
En effet, un serveur HTTP classique reçoit des requêtes HTTP et renvoie des réponses
HTTP, mais ne connaît pas les servlets ni les pages JSP. On utilise donc un programme (le moteur de servlets contenu dans le serveur J2EE) qui vient combler ce
manque du serveur HTTP.
Bien souvent, le serveur J2EE utilisé contient aussi un serveur HTTP, ce qui fait qu’on
n’a pas besoin d’installer un serveur HTTP sur la machine serveur. Évidemment, si
vous utilisez un serveur J2EE qui n’est pas aussi serveur HTTP, vous devrez installer
un serveur HTTP parallèlement.
Les serveurs Jrun et Tomcat utilisés dans cet ouvrage incluent un serveur HTTP.
Un serveur J2EE sera aussi appelé un serveur d’applications (applications signifiant ici
applications Web).
Quel serveur J2EE choisir
Il y a de nombreux serveurs J2EE disponibles. On peut citer :
• Tomcat,
• Websphere,
• Jrun,
• Jboss ...
Ce sont les plus connus. Ils fonctionnent sur les principaux systèmes d’exploitation.
Ce qu’il est important de comprendre, c’est que ces serveurs ne servent qu’à fournir
une plateforme d’exploitation de l’API J2EE fournie par SUN.
Donc choisir un serveur J2EE ou un autre, à partir du moment où la norme J2EE est
bien implémentée par celui-ci, n’a que peu d’importance. Ce qui va faire la différence,
c’est la facilité d’installation du serveur, sa facilité de démarrage, le paramétrage qu’il
nécessite (moins il y a à paramétrer, mieux c’est), la place qu’il occupe sur le disque
(plus c’est petit, mieux c’est).
Pour réaliser cet ouvrage, nous avons utilisé Tomcat, Jrun et Jboss. À part la façon
d’installer chacun des serveurs et de les démarrer, ces serveurs ont un fonctionnement
identique, et les programmes développés pour un serveur peuvent sans grande difficulté fonctionner sur un autre serveur.
Tous les exemples de ce livre ont été testés avec Jrun (version 4), Tomcat (version 5.0)
et Jboss (version 3.2.1). Il peut arriver qu’un programme tourne sur un serveur et pas
sur un autre, et dans ce cas cela sera signalé dans l’ouvrage. Si cela se produit, c’est
en général, que le serveur J2EE n’implémente pas une partie de la norme J2EE la plus
Installation d’un serveur J2EE
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récente (en particulier la version de Jboss utilisée). Mais ceci sera très rare (en fait cela
ne concerne que les trois derniers exemples du livre).
Préambule à l’installation d’un serveur J2EE
Cette partie est très importante, car j’ai remarqué qu’un serveur J2EE ne pouvait correctement fonctionner que si une certaine condition était remplie.
Cette condition est la suivante : avant l’installation du serveur, il est impératif que
le JDK (Java Development Kit) soit installé sur la machine où sera installé le serveur J2EE.
Pour cela, il faut télécharger et installer le JDK Standard Edition (abrégé en J2SE
SDK), disponible sur le site de Sun (http://java.sun.com/j2se/1.4.2/download.html).
Les deux versions les plus récentes du JDK sont 1.4 et 1.5 (aussi appelée version 5). La
version 1.4 fonctionnera pratiquement pour tous les serveurs J2EE, tandis que la version 1.5 ne fonctionnera que pour les serveurs les plus récents (ou du moins dans leur
version la plus récente, qui prend en compte la version 1.5).
Ni Jrun, ni Tomcat, même dans leur version la plus récente, ne sont compatibles avec
la version 1.5 du JDK (Jrun échoue dès le démarrage du serveur, tandis que Tomcat se
lance mais produit des erreurs d’exécution lors de l’affichage des pages JSP).
C’est pourquoi je vous conseille d’utiliser la version 1.4 du JDK, quel que soit le
serveur que vous utilisiez, ce qui permettra de faire fonctionner tous les exemples de
ce livre.
Installation du JDK sous Windows
Celle-ci ne pose pas de problèmes particulier. Il suffit de double cliquer sur le fichier
téléchargé, et l’installation s’effectue toute seule (il suffit d’indiquer le répertoire où
vous voulez installer le JDK).
Installation du JDK sous Linux
Une fois le téléchargement effectué, vous récupérez un fichier exécutable d’extension
.bin.
Le programme d’installation ne vous demande pas de choisir un répertoire d’installation, aussi pensez à déplacer ce fichier dans le répertoire où vous voulez que l’installation s’effectue (par exemple /home/eric).
Puis, dans ce répertoire, tapez la commande shell : ./j2sdk*.bin
Le fichier .bin s’exécute et le JDK s’installe dans le répertoire d’où vous avez lancé la
commande.
Installation de Jrun (version 4)
L’installation de Jrun suppose que vous ayez installé au préalable le JDK Standard Edition
version 1.4 (et surtout pas version 1.5 ), comme cela a été expliqué dans la section ci-dessus.
Pour installer Jrun, prenez la version "Developer" (version 4) disponible sur le site de
Macromedia (http://www.macromedia.com).
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Chapitre 1 — Installation de l’environnement
Installation sous Windows
Le programme d’installation va vous demander d’indiquer le chemin de la JVM choisie (Java Virtual Machine). Normalement, il doit vous indiquer par défaut le répertoire où vous avez installé le JDK. Si ce n’est pas le cas, indiquez ce chemin dans la
boite de dialogue affichée (par exemple c:\j2sdk1.4.2_05).
Lors de l’installation, choisissez d’installer Jrun en tant que service Windows, même
si l’installateur vous précise que ce choix est plus indiqué pour une utilisation de Jrun
lors d’une phase de déploiement et non pas une phase de développement.
En effet, j’ai remarqué que le démarrage du serveur Jrun pouvait quelquefois ne pas
fonctionner avec les outils d’administration fournis, alors que le démarrage de Jrun en
tant que service fonctionnait à tous les coups. L’essentiel c’est que Jrun démarre, n’est
ce pas ?
L’intérêt d’installer Jrun en tant que service Windows est que vous n’avez plus à le
démarrer par vous même; en effet il est démarré automatiquement par Windows lorsque votre ordinateur démarre ; et s’arrête lorsque vous éteignez votre ordinateur...
Lors de l’installation de Jrun, c’est en réalité trois serveurs que l’on installe : le serveur
admin, le serveur default, et le serveur samples. Lors de l’installation de Jrun en tant
que service Windows, seuls les serveurs admin et default sont apparemment
opérationnels, le serveur samples ne figure pas dans la liste des services. Ce n’est pas
grave, nous n’utiliserons qu’un seul serveur pour travailler, le serveur default.
• Démarrage d’un serveur Jrun :
Si celui-ci a été installé en tant que service, il est automatiquement démarré dès
la fin de l’installation de Jrun. La gestion des services Windows est accessible via
le Panneau de configuration / Outils d’administration / Services, et vous permet d’arrêter et démarrer chacun des serveurs si nécessaire.
S’il n’a pas été installé en tant que service, il faut utiliser le programme de lancement de Jrun placé dans le menu Démarrer.
Chaque serveur Jrun va utiliser le JDK précédemment installé, que vous avez indiqué
lors de l’installation.
Il peut arriver que vous souhaitiez vérifier que le JDK utilisé soit le bon. Pour cela,
éditez le fichier jvm.config situé dans le répertoire <rep install Jrun>\bin. Le JDK utilisé
est indiqué dans la variable d’environnement java.home située en haut du fichier.
Installation sous Linux
Lorsque le téléchargement de Jrun est terminé, vous récupérez un fichier exécutable
d’extension .bin.
Placez vous dans le répertoire où se situe ce fichier, et tapez la commande shell suivante : ./jrun*.bin
L’installateur de Jrun vous pose alors quelques questions, en particulier il vous
demande le répertoire d’installation (par exemple /home/eric), et également le numéro
de la machine virtuelle Java sélectionnée. À cette dernière question, répondez celle
proposée par défaut. Le choix effectué n’a que peu d’importance car il va être modifié
dans l’étape suivante.
Lorsque l’installation de Jrun est terminée, positionnez vous dans le répertoire bin
contenu dans le répertoire d’installation de Jrun (par exemple /home/eric/jrun4/bin).
Installation d’un serveur J2EE
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Editez le fichier jvm.config. En haut du fichier, la variable d’environnement java.home
est renseignée avec une valeur qu’il faut modifier. En effet, il faut indiquer le chemin
du JDK installé précédemment.
Par exemple : java.home = /home/eric/j2sdk1.4.2_05 si le JDK a été installé dans
ce répertoire. Sauvegardez ce fichier. Jrun est maintenant prêt à être démarré.
Comme lors de l’installation de Jrun sous Windows, c’est en réalité trois serveurs que
l’on a installé : le serveur admin, le serveur default, et le serveur samples.
• Démarrage d’un serveur Jrun : Chacun de ces serveurs peut être démarré de
façon indépendante.
Positionnez vous dans le répertoire bin de Jrun.
Pour démarrer le serveur admin, tapez : ./jrun -start admin &
Pour démarrer le serveur default, tapez : ./jrun -start default &
Pour démarrer le serveur samples, tapez : ./jrun -start samples &
Pour arrêter le serveur admin, tapez : ./jrun -stop admin
Pour arrêter le serveur default, tapez : ./jrun -stop default
Pour arrêter le serveur samples, tapez : ./jrun -stop samples
Installation de Tomcat (version 5.0)
L’installation de Tomcat version 5.0 suppose que vous ayez installé au préalable le JDK Standard Edition version 1.4 (et surtout pas version 1.5), comme cela a été expliqué dans une
section précédente.
Pour installer Tomcat, prenez la version 5.0 disponible sur le site de Jakarta (http://
jakarta.apache.org/tomcat/). La version 5.5, plus récente, n’a pas été testée ici.
Installation sous Windows
Lors de l’installation, il vous est demandé d’indiquer le chemin de la JVM (Java
Virtual Machine) sur votre système. Le chemin indiqué par défaut n’est pas le bon :
en effet il indique le chemin du JRE (Java Runtime Environment), alors qu’il faut le
chemin du JDK.
Le chemin de la JVM à indiquer doit correspondre au répertoire où vous avez installé le JDK (par exemple c:\j2sdk1.4.2_05).
Si vous laissiez le chemin par défaut (donc le chemin du JRE), cela n’empêchera pas
Tomcat de se lancer et de fonctionner, mais en partie seulement. En effet, toute la
partie de Tomcat qui gère les pages JSP (en particulier le compilateur JSP) ne sera pas
accessible, et l’accès aux pages JSP produira des erreurs.
• Démarrage du serveur Tomcat : à la fin de l’installation, le programme d’installation vous demande si vous désirez lancer Tomcat. Le problème, c’est que
Tomcat n’est pas lancé malgré que vous ayez coché oui, car c’est le programme
Monitor Tomcat qui est lancé... Pour réellement lancer le serveur Tomcat, il faut
double cliquer sur l’icône Tomcat placée dans la barre de tâches, juste à coté de
l’horloge.
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Chapitre 1 — Installation de l’environnement
La fenêtre suivante apparaît alors :
Figure 1-1
De cette fenêtre, vous pouvez démarrer Tomcat en cliquant sur Start, ou arrêter
Tomcat en cliquant sur Stop.
Vous pouvez de plus paramétrer Tomcat pour qu’il se lance automatiquement
au démarrage de Windows : il suffit de modifier la valeur du champ Startup Type
en y indiquant Automatic. C’est ce que je vous conseille de faire, comme cela
vous n’aurez plus à vous demander si le serveur est lancé ou non.
Installation sous Linux
Lorsque le téléchargement de Tomcat est terminé, vous récupérez un fichier d’extension .zip. Faites l’extraction du contenu de ce fichier dans le répertoire où vous voulez
installer Tomcat. Par exemple /home/eric.
Lorsque cette extraction est terminée, positionnez vous dans le répertoire <rep install
Tomcat> / bin. Ce répertoire contient les fichiers de commande shell qui vont permettre de lancer Tomcat et de l’arrêter.
Toutefois, avant de pouvoir lancer Tomcat, il faut effectuer certains paramétrages des
fichiers de ce répertoire.
Installation d’un serveur J2EE
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Tout d’abord, les quatre fichiers startup.sh, shutdown.sh, catalina.sh et setclasspath.sh
doivent être exécutables, ce qui n’est pas le cas après l’installation ! Pour les rendre
exécutables, il suffit de taper les commandes suivantes :
chmod +x startup.sh
chmod +x shutdown.sh
chmod +x catalina.sh
chmod +x setclasspath.sh
Bien sûr, si vous utilisez le bureau KDE de Linux, vous pouvez rendre ces fichiers
exécutables également depuis celui-ci, sans avoir à taper les commandes ci-dessus (clic
droit sur le nom du fichier, puis Propriétés, onglet Droits d’accés).
Enfin, il faut maintenant éditer le fichier setclasspath.sh, pour définir deux variables
d’environnement nécessaires au lancement de Tomcat :
• JAVA_HOME doit être positionnée à la valeur du répertoire d’installation du
JDK (par exemple JAVA_HOME=/home/eric/j2sdk.1.4.2_05)
• BASEDIR doit être positionnée à la valeur du répertoire d’installation de Tomcat
(par exemple BASEDIR=/home/eric/jakarta-tomcat-5.0.30)
Ces variables d’environnement doivent être positionnées en haut du fichier, car les
instructions qui suivent les utilisent.
• Démarrage du serveur Tomcat : il suffit de taper la commande shell suivante,
depuis le répertoire bin de Tomcat : ./startup.sh
Pour arrêter le serveur, on tape la commande suivante depuis le répertoire bin
de Tomcat : ./shutdown.sh
Comment vérifier qu’un serveur J2EE est actif
Tout ce qui suit est indépendant du système d’exploitation sur lequel fonctionne votre serveur
J2EE (Windows, Linux ou autres). Les copies d’écran ci-dessous sont effectuées sur un système
Windows, mais auraient pu également être effectuées sur un autre système. Les principes sont
les mêmes quel que soit le système d’exploitation utilisé.
Une façon de vérifier qu’un serveur J2EE est actif, c’est de tenter d’accéder à une page
du serveur. Si le serveur est actif, la page doit normalement s’afficher. On va essayer
d’accéder à la page par défaut de chacun des serveurs.
Prenons le serveur default de Jrun : tapez http://localhost:8100 dans la barre d’adresses
du navigateur.
Si vous accédez à la page de bienvenue, c’est que le serveur default est opérationnel.

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