ethnoscape - femmeuses

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ethnoscape - femmeuses
Cécile Proust
ETHNOSCAPE
Hannah Arendt l’avait très bien formulé dans les années 50 :
puisque les politiques n’ont pas réussi à comprendre et résoudre la
question des populations en déplacement, ils les transmettent à la
police. C’est une forme de délégation, de renoncement politique.
Michel Agier
Ethnoscape est une chorégraphie documentaire qui associe danses, chants,
vidéos, entretiens et textes. Elle est pensée pour des théâtres avec une
jauge de 100 à 200 personnes mais aussi pour des extérieurs et des lieux
atypiques chargés de leurs propres histoires.
Ethnoscape s’inscrit dans femmeuses, projet que mène Cécile Proust depuis
10 ans qui allie poétique et politique, questions de genre, postcolonialisme
et féminismes.
Projet a r tistique,
anthropologique
et
social, il est fait de
rencontres, d’invitations
et se conclut par
des spectacles
documentaires.
Ethnoscape propose de
partager le courage, la
détermination et l’élan
vital qui animent tous les migrants et les migrantes, sans pour autant faire
l’économie d’une analyse politique et historique des politiques migratoires
gouvernementales. Afin de partager avec des migrants l’espace de visibilité,
de représentation et de parole qu’est le plateau, Cécile Proust et le vidéaste
Jacques Hœpffner mettent en œuvre une série de rencontres et d’entretiens
qu’ils filment. Ces vidéos dans lesquels les migrants parlent, chantent et
dansent font partie intégrante de la chorégraphie documentaire.
Ethnoscape nous parle d’espaces, de frontières, de lois et de dispositifs de
contrôles, Cécile Proust manipule des cartes géopolitiques, la terre et l’eau
en laissant quelques fois s’échapper notre regard sur des images d’oiseaux
migrateurs. Des vidéos nous présentent le khabyle Lounis Saïdani qui
chante et danse sa montagne abandonnée, Angélique Willkie qui nous
parle de la Jamaïque de son enfance, de la Belgique de sa jeunesse et
de son Québec actuel. Le chant de l’activiste congolais John M’Paliza
accompagne une danse de Cécile Proust. Le sol est habité de photos et de
textes, le feu et l’air accompagnent les paroles et les corps.
Dans une danse finale, Cécile Proust dévoile comment des danses venues
de loin migrent par son corps, y déposent des mouvements et l’animent.
« Par ethnoscape, j’entends le paysage formé par les individus qui
constituent le monde mouvant dans lequel nous vivons : touristes,
immigrants, réfugiés, exilés... Ces déplacements humains créent une
caractéristique essentielle du monde qui semble affecter la politique
des nations et celles qu’elles mènent les unes vis-à-vis des autres. »
Arjun Appadurai
Ethnoscape est le résultat du travail au sein du projet européen et canadien
Migrant Bodies dans lequel Cécile Proust et Jacques Hœpffner travaillent
avec un groupe d’artistes. Depuis juillet 2014, les six chorégraphes
canadiens, croates, français et italiens, Ginelle Chagnon, Su-Feh Lee,
Manuel Roque, Jasna L-Vinovrski, Cécile Proust et Alessandro Sciarroni
ont migré entre l’Europe et le Canada accompagnés dans chacune des
villes par les vidéastes Sammy Chien, Xavier Curnillon, Jacques Hœpffner
et Matteo Maffesanti ainsi que par les écrivaines Sonia Chiambretto,
Marie Claire Forté, Alexa Mardon, et Anna Trevisan.
Durant un périple de près de 100 jours, ils ont rencontré des migrantes,
des migrants, des architectes, des chercheurs, des militants, des juristes,
des associations, des biologistes, des géographes, des écrivains, des
sociologues. Ils ont également observé la migration des cigognes à
Lonjsko Polge en Croatie, des oies à Cap Tourmente au Québec et des
saumons à Vancouver.
En octobre 2014, Cécile Proust crée une première performance dans
la salle de douche de Circuit-Est à Montréal pour une jauge de 10
personnes; en février 2015 à Vancouver, c’est dans l’ascenseur du Dance
Center qu’elle choisit de présenter Migration as Empowerment. Dans cet
ascenseur qui restait en fonction se côtoyaient quelques spectateurs avertis
et des usagers qui découvraient la performance durant leurs trajets dans
les étages. Jouant de la rareté et de l’invisibilité, Cécile Proust a compensé
la minuscule jauge de l’ascenseur en donnant sa pièce pendant deux jours,
entre neuf heure et vingt et une heure, sur rendez-vous.
En mars 2015 à Vitry-sur-Seine, Cécile Proust et Jacques Hœpffner
continuent leur série d’entretiens filmés avec des personnes d’âges divers
venant d’Algérie, du Cambodge, du Mali, du Congo. Ils présentent à la
Briqueterie un spectacle de 25 minutes, préfiguration d’Ethnoscape.
Il s’agit maintenant de développer le travail d’Ethnoscape en continuant
les recherches historiques, les entretiens filmés auprès de migrants et de
produire une chorégraphie documentaire d’une heure pour trois artistes
chorégraphiques, tous les trois nourris d’expériences personnelles, de
réflexions et d’univers en lien avec les problématiques d’Ethnoscape.
Lounis Saïdani
pour Ethnoscape
Angélique Willkie
pour Ethnoscape
Prière laïque d’Erri de Luca pour les naufragés d’avril 2015
Mare nostro che non sei nei cieli e abbracci i confini dell’isola
e del mondo col tuo sale, sia benedetto il tuo fondale,
accogli le gremite imbarcazioni
senza una strada sopra le tue onde
i pescatori usciti nella notte,
le loro reti tra le tue creature,
che tornano al mattino con la pesca
dei naufraghi salvati.
Mare nostro che non sei nei cieli,
all’alba sei colore del frumento
al tramonto dell’uva e di vendemmia.
ti abbiamo seminato di annegati più di qualunque età delle tempeste.
Mare Nostro che non sei nei cieli,
tu sei più giusto della terraferma
pure quando sollevi onde a muraglia
poi le abbassi a tappeto.
Custodisci le vite, le visite,
come foglie sul viale,
fai da autunno per loro,
da carezza, abbraccio, bacio in fronte,
madre, padre prima di partire.
Notre mer qui n’es pas aux cieux
et qui de ton sel embrasses
les limites de ton île et du monde,
que ton fond soit béni
accueille les embarcations bondées
sans route sur tes vagues,
les pêcheurs sortis de la nuit,
et leurs filets parmi les créatures,
qui retournent au matin avec leur pêche
de naufragés sauvés.
Notre mer qui n’es pas aux cieux,
à l’aube tu es couleur de blé
au crépuscule du raisin des vendanges
nous t’avons semée de noyés plus que
n’importe quel âge des tempêtes.
Notre mer qui n’es pas aux cieux,
tu es plus juste que la terre ferme
même à soulever des murs de vagues
que tu abats en tapis.
Garde les vies, les visites tombées
comme des feuilles sur une allée,
sois leur un automne,
une caresse, des bras, un baiser sur le front,
de père et mère avant de partir.
Présentation de la compagnie
Les axes de travail de la compagnie Cécile Proust
Des projets artistiques et anthropologiques, mêlant poétique et politique
qui donnent lieux à des chorégraphies documentaires.
Depuis dix ans se développe au sein de la compagnie le projet femmeuses
qui interroge la construction des corps et des danses, la fabrique des genres
et les rôles sexués. femmeuses questionne les liens entre les arts, les pensées
féministes, postcoloniales et les études sur le genre. 31 femmeusesactions
voient le jour, qui prennent de multiples formes : spectacles, conférences,
performances, vidéos, entretiens, installations, programmations de
spectacles, commissariat d’expositions, programmes pédagogiques. Des
artistes de différents champs et des théoricien­-ne-s sont exposé-e-s, invité­
-e-s ou collaborent aux recherches de femmeuses : Vito Acconci, Christine
Bard, Gaëlle Bourges, Jessica Batut, Sylvie Blocher, Laure Bonicel,
Monica Bonvicini, Sylvia Bossu, Aline Caillet, François Chaignaud,
Audrey Chan, Patty Chang, Lynne Chan, Steven Cohen, Emmanuelle
Chérel, Fanny de Chaillé, Maria Adela Diaz, Mathieu Doze, Andrea
Fraser, Ghyslaine Gau, Ghazel, Clarisse Hahn, Jacques Hœpffner, Latifa
Laabissi, Sophie Laly, Laurence Louppe, Martha Moore, Laurence
Nicola, Pascal Queneau, Mickael Phelippeau, Aleka Polis, Beatriz
Preciado, Elisabeth Lebovicci, Vera Mantero, Laura Meritt, Zahia
Rahmani, Martha Rosler, Carole Roussopoulos, Anne Lenglet, Dayna
Mac Leod, Sophiatou Kossoko, Annie Sprinkle et Elizabeth Stephens,
Joanna Warsza, Christophe Wavelet, Takako Yabuki.
femmeuses est reçu dans des centres chorégraphiques nationaux français :
CCN de Montpellier, CCNRB de Rennes, CNDC d’Angers, dans des
festivals à l’étranger: City of Women à Ljubljana, Body-mind à Varsovie,
Temps-d’images à Lisbonne, au SESC de Belo Horizonte, au CCO de
Rio au Brésil, au MuCEM dans le cadre de Marseille Provence 2013…
dans différents musées, galeries et centres d’arts : Le centre Georges
Pompidou, le MAC/Val, Le lieu unique à Nantes, à Montehermoso en
Espagne, au Parc-Saint-Léger-centre d’art à Pougues-les-Eaux ainsi qu’à
Métavilla de Patrick Bouchain à la biennale d’architecture de Venise.
Les pratiques des espaces urbains que nous traversons ou investissons.
La compagnie crée des œuvres qui interrogent les pratiques des espaces
urbains et publics.
– À Boissy-Saint-Léger, en Île de France, par un travail dans un centre
commercial des années 70, lieu emblématique d’un espace urbain de
passage.
– Sur la petite ceinture parisienne en proposant une action dans un train.
– Pour Metavilla de Patrick Bouchain présenté au pavillon de la France à
la biennale d’architecture de Venise.
– femmeuses@inhotim a été créé in-situ dans le centre d’art à ciel ouvert
brésilien d’Inhotim, dans Desert Park (Dominique Gonzales-Foerster) et
Piscina (Jorge Macchi).
La vidéo et la confrontations des corps et des images.
La collaboration de Jacques Hœpffner y est déterminante.
La compagnie travaille actuellement à femmeuses en ville qui interroge les
femmes et leurs liens à l’espace urbain. Des séquences ont été tournées
à Rio de Janeiro et Belo Horizonte (Brésil), Marseille, Paris, Vitry-surSeine, Aubervilliers, Versailles, Zagreb et Bassano del Grappa.
Depuis une année Cécile Proust s’est engagée dans le projet Migrant
Bodies qui mobilise les outils artistiques pour mener une réflexion sur les
migrations et leur contribution à la diversité culturelle.
femmeuses@Inhotim
femmeuses #19
Ethnoscape
projet chorégraphique de Cécile Proust
3 performeurs
Cécile Proust, conception, chorégraphie, interprète
Gyslaine Gau, interprète
danseur/danseuse (en cours), interprète
2 créateurs
Jacques Hœpffner, scénographie, lumières et vidéos
Périne Cado, costumes, accessoires, régie
accompagnement
1 musicien (en cours)
1 collaboration artistique (en cours)
Ethnoscape (préfiguration)
https://vimeo.com/125792874
femmeuses #19
https://vimeo.com/86648475
femmeusesposturales
https://vimeo.com/69783062
femmeuses en ville
https://vimeo.com/123497257
https://vimeo.com/103895371
femmeuses@Inhotim
https://vimeo.com/92607456
https://vimeo.com/97267476
Cécile Proust
6, passage Dagorno 75020 Paris
T +33 6 60 49 19 01
[email protected]
http://www.femmeuses.org