Info-Réseaux - Canadian Policy Research Networks

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Info-Réseaux - Canadian Policy Research Networks
Idées nouvelles
pour l'avenir du
Canada
Numéro 18
Été 2002
Dans ce numéro
Les villes canadiennes ............... 1
Apprentissage non structuré ...... 2
Nouvelles de la campagne ......... 3
Déterminisme démographique . 4
Économie mondiale .................. 4
Participation à la formulation
de politiques ............................ 5
Commentaire de la présidente ... 6
Le personnel .............................. 7
Sur l'Internet et dans les médias 7
Info-Réseaux
Les villes canadiennes, essentielles
à la santé de l’économie, de la
société et de l’environnement
La qualité des villes canadiennes est d’une importance vitale pour assurer la réussite
économique du Canada dans l’économie mondiale et maintenir le dynamisme de sa
société.
« Faire en sorte que les villes aient les ressources nécessaires pour remplir leur rôle crucial
en matière d’innovation économique nationale, de cohésion sociale et de viabilité de
l’environnement, doit être une priorité », de souligner Neil Bradford, auteur d’une
nouvelle étude majeure sur les villes réalisée pour les RCRPP.
Le coin des commanditaires ...... 8
Des gens à l'honneur ................. 8
Vous pouvez consulter
ou télécharger la
version complète des
rapports et des
présentations analysées
ici à partir de notre site
Web à l'adresse
www.rcrpp.org
Dans son rapport, Why Cities Matter: Policy Research Perspectives for Canada,
Bradford recense les études et il examine l’historique au Canada et à l’étranger des
conditions qui font des villes des moteurs de la croissance économique et du bien-être de
la société. Il dresse un inventaire des connaissances et des notions actuelles concernant
les villes et il fait la lumière sur des enjeux et des débats majeurs concernant la façon dont
elles fonctionnent et comment elles pourraient mieux fonctionner.
On commence à mieux comprendre la mondialisation mais il
reste beaucoup à faire pour cerner l’importance qu’a prise
la localisation comme force transitoire puissante dans nos
communautés. Ce rapport représente un apport important à
un débat national qui s’impose.
– Glen Murray, maire de Winnipeg
Institut de recherche national à but
non lucratif, les Réseaux canadiens
de recherche en politiques publiques
(RCRPP) ont pour mission de créer
des connaissances et d'orienter le
débat public sur des questions
économiques et sociales qui ont une
importance déterminante pour le
bien-être des Canadiens, afin de
contribuer à l'édification d'une société
plus humanitaire, plus juste et plus
prospère.
www.rcrpp.org
Le Canada est l’un des pays les plus urbanisés de la planète, avec près de 80 pour cent de
ses citoyens qui vivent dans des villes. Le fait que les sept plus grandes zones
métropolitaines génèrent 45 pour cent du PNB canadien témoigne de l’importance
économique de nos villes.
« Les services à haute teneur en savoir qui caractérisent la nouvelle économie mondiale »,
d’indiquer Bradford, « se développent dans des marchés du travail localisés, denses et
riches en capital humain et en interactions personnelles. Il s’agit d’un type
d’environnement que seules les villes peuvent offrir ».
Mais la réussite économique des villes n’est pas assurée. Les travailleurs et les
entreprises du savoir sont mobiles. Ils recherchent des régions urbaines qui
offrent des milieux favorables à l’innovation ainsi que des perspectives de qualité
de vie élevée.
1
À cet égard, les villes sont aussi des endroits où les
risques d’exclusion sociale sont les plus élevés.
Les gens qui vivent dans la pauvreté au Canada sont de
plus en plus concentrés dans les villes et à l’intérieur de
celles-ci. La population des zones métropolitaines s’est
accrue de près de 7 pour cent entre 1990 et 1995, mais le
nombre de personnes pauvres dans ces mêmes régions
a augmenté de près de 34 pour cent. La concentration
des pauvres dans des quartiers précis soulève, pour
reprendre les mots de Bradford, le défi de « gérer des
villes remplies de différences ».
« Il y a un lien important dans ce contexte entre la
réussite économique d’une ville et son succès à
éliminer les obstacles à la participation des citoyens »,
d’ajouter Bradford. « Les villes qui font des progrès
sur les deux fronts possèdent les niveaux les plus
élevés de qualité de vie, d’idées innovatrices et de
réseaux sociaux qui assurent le fonctionnement de la
nouvelle économie ».
Même si les villes sont d’une importance cruciale pour
la compétitivité économique et la stabilité sociale d’un
pays, elles sont mal préparées pour relever ces défis. Et
le transfert de responsabilités additionnelles par les
ordres supérieurs de gouvernement pendant les
années 90 (généralement sans les accompagner de
ressources suffisantes) a contribué à grever davantage
leurs capacités.
Pendant les cinq dernières années, les recettes du
gouvernement fédéral et des provinces se sont accrues
de 33,2 et de 26,1 pour cent, respectivement. Les
recettes des gouvernements locaux n’ont progressé
que de 7,7 pour cent. Les paiements de transfert du
gouvernement fédéral et des provinces ne contribuent
qu’à 18,7 pour cent des recettes municipales totales,
comparativement à 27 pour cent dans les villes
américaines et à 31 pour cent dans le cas des villes
européennes. Les villes canadiennes sont davantage à
la merci des taxes foncières, une source limitée et moins
qu’idéale de recettes.
Bradford recommande d’accorder aux villes des outils
fiscaux plus prévisibles et mieux adaptés à leurs
responsabilités de plus en plus lourdes. Il préconise
aussi un apport local plus poussé à la prise de décision
publique, appuyé par une collaboration multiniveau à
l’échelle politique, en remplacement de ce que furent
dans le passé les décisions unilatérales et insensibles à
la dimension locale prises par les ordres supérieurs de
gouvernement.
Importance de
l'apprentissage non structuré
Presque tous les Canadiens parvenus à l’âge adulte participent de façon
délibérée à des activités d’apprentissage non structuré. Il s’agit
d’initiatives d’apprentissage que les gens considèrent comme
importantes et qu’ils entreprennent de leur propre gré, sans que celles-ci
ne soient soumises à des critères imposés de l’extérieur ou dirigées par
des enseignants accrédités.
Les gens consacrent, en moyenne, 15 heures par semaine à de telles
activités, selon des données contenues dans un nouveau document de
recherche publié par les RCRPP. Ce chiffre se compare à une moyenne
de quatre heures par semaine consacrées à des programmes
d’enseignement organisés. Le fait que les Canadiens qui détiennent un
emploi affectent une moyenne de six heures par semaine à des activités
d’apprentissage non structuré relié à leur emploi donne une idée de
l’incidence économique de ce type d’apprentissage.
En dépit de ces éléments de preuve, David Livingstone, auteur de Work
and Learning in the Information Age: A Profile of Canadians, publié
par le Réseau de la main-d’œuvre des RCRPP, soutient que l’importance
de l’apprentissage non structuré est largement ignorée au Canada. Ses
conclusions se fondent sur une analyse des résultats de la première
enquête nationale sur les activités d’apprentissage non structuré au
pays − il s’agit de l’enquête sur les Nouvelles approches de l’éducation
permanente, réalisée en 1998.
Pourquoi une évaluation inadéquate de l’apprentissage non structuré at-elle de l’importance ?
Selon Livingstone, l’une des raisons pour lesquelles près d’un Canadien
sur cinq estime que ses compétences ne sont pas pleinement utilisés au
travail est attribuable au fait que les employeurs ne profitent pas
pleinement de l’expérience et de l’apprentissage non structurés de leurs
employés. Le fait d’accorder aux travailleurs une latitude plus poussée
dans leur milieu de travail pourrait contribuer à modifier cette situation,
soutient-il. Il fait valoir aussi que les établissements d’enseignement
pourraient contribuer à améliorer l’accès des groupes marginalisés à des
possibilités de parfaire leur scolarité si les dirigeants de ces
établissements reconnaissaient l’apprentissage préalable non structuré
que possèdent les membres de ces groupes. Les concepteurs des
programmes d’études pourraient aussi adapter les programmes pour
tenir compte de l’apprentissage non structuré.
D’après la principale conclusion de l’auteur, les connaissances que les
travailleurs acquièrent de façon informelle au travail et ailleurs sont une
ressource qui possède un potentiel élevé tant en milieu de travail que
dans la communauté. « La question importante dans ce cas »,
souligne-t-il, « c’est qu’il nous faut évaluer le degré de pertinence de
ces connaissances générales et non structurées, au lieu de continuer à
les ignorer ».
« Notre intérêt national pour des politiques
efficaces visant à assurer une économie forte,
une société viable et une démocratie
dynamique n’en demande pas moins ».
2
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Nouvelles de la campagne : deux nouveaux
champions pour les RCRPP
« Nous n’aurions pas pu donner un meilleur départ à la Campagne des idées nouvelles des RCRPP que de demander à Purdy Crawford
d’en être le président honoraire », d’affirmer Courtney Pratt, président et chef de la direction de Toronto Hydro Corporation et président
de la Campagne. Purdy Crawford est bien connu partout au Canada pour son sens aigu des affaires et son dévouement à la
communauté. « Il est conscient de l’impact que les RCRPP exercent sur les politiques au pays et il est disposé à nous appuyer
publiquement ».
Purdy Crawford est actuellement avocat-conseil dans le cabinet d’avocats Osler, Hoskin & Harcourt, président de AT&T Canada et
chancelier émérite de l’Université Mount Allison. M. Crawford a pris sa retraite en 1995 alors qu’il était PDG d’Imasco mais il est
demeuré en poste à titre de président non-exécutif jusqu’en février 2000. Il a participé à des levées de fonds pour de nombreux
organismes de charité au Canada, dont le
programme de développement de la petite
enfance de Centraide, 1,2,3 GO!, et de
De gauche à droite :
nombreuses universités.
Courtney Pratt, président et
chef de la direction de
Toronto Hydro Corporation et
président de la Campagne
des idées nouvelles, Judith
Maxwell, présidente des
RCRPP, et Purdy Crawford,
avocat-conseil dans le
cabinet Osler, Hoskin &
Harcourt et président
honoraire de la Campagne
des idées nouvelles.
Quand on lui a demandé pourquoi il avait
accepté d’être président honoraire de la
campagne de levée de fonds des RCRPP,
M. Crawford a répondu : « Je m’intéresse
vraiment aux questions de politiques
publiques et j’aime le modèle de
fonctionnement des RCRPP. Avec le
leadership exceptionnel de Judith Maxwell
et mon expérience en matière de levée de
fonds, il était invitant de devenir président
honoraire ».
Une autre figure emblématique du monde des affaires canadien, Paul Desmarais, fils, président et chef de la direction de Power
Corporation du Canada, qui a apporté un soutien annuel aux RCRPP depuis 1996, fut l’hôte récemment d’un dîner pour les RCRPP
auquel étaient invités trente-six chefs d’entreprises et d’organismes communautaires à Montréal. Ce fut une rencontre mémorable au
cours de laquelle Judith Maxwell, fondatrice et présidente des RCRPP, a eu l’occasion de partager avec ce groupe de Canadiens en vue
certaines des idées nouvelles que les RCRPP créent pour les Canadiens et leur avenir.
Quand on lui a demandé pourquoi il pense que les RCRPP sont importants pour le Canada, M. Desmarais a répondu : « Les
RCRPP jouent un rôle de chef de file en contribuant à façonner le Canada que nous voulons pour nos enfants. L’avenir du Canada
est déterminé par l’action d’organisations comme les RCRPP et je suis fier d’être associé à un organisme aussi sérieux ».
Le dîner de Montréal fut le premier
d’une série d’événements qui se
tiendront partout au pays en
préparation pour le lancement officiel au
cours de la prochaine année de la
Campagne des idées nouvelles. Le
coup d’envoi de la Campagne a été
donné récemment avec une
participation de 100 pour cent des
membres du conseil d’administration et
du personnel de direction des RCRPP.
La Campagne des idées nouvelles a
pour but d’accumuler des fonds afin
d’élargir les capacités de recherche des
RCRPP et de permettre à l’organisme de faire avancer le dialogue national concernant ce que nous
sommes en tant que Canadiens et ce qui fonctionne dans le contexte propre au Canada. Pour en
apprendre davantage sur la Campagne, veuillez communiquer avec Pamela Miles, vice-présidente au
Développement, par téléphone au (613) 567-7472 ou par courriel à l’adresse : [email protected].
www.rcrpp.org
De gauche à droite : Paul
Desmarais, fils, président et
co-chef de la direction, Power
Corporation du Canada, en
compagnie de Judith
Maxwell, présidente des
RCRPP, d’Arthur Kroeger,
président du conseil
d’administration des RCRPP,
et de Stephen Jarislowsky,
président, Jarislowsky Fraser
Limited, bavardant avant le
dîner à l’extérieur des
bureaux de Power
Corporation du Canada à
Montréal.
3
Déterminisme
démographique : un
mauvais fondement pour
une politique à l'égard du
vieillissement
Il n’y a rien d’inévitable au sujet d’un âge « normal » de la retraite. La
retraite est une institution bâtie par la société. Néanmoins, les politiques
à l’intention de la population vieillissante au Canada continue de
postuler que la vie professionnelle se termine à l’âge de 65 ans.
Il s’agit d’un exemple de ce que Victor Marshall appelle notre « tracé de
vie institutionnalisé ». Marshall, directeur de l’Institute on Aging de
l’Université de la Caroline du Nord, est l’auteur, en collaboration avec
Margaret Mueller, d’un nouveau document de recherche.
Dans leur étude intitulée Rethinking Social Policy for an Aging
Workforce and Society: Insights from the Life Course Perspective,
Marshall et Mueller soutiennent qu’une approche démographique en
matière de politiques publiques pourrait laisser de côté la dimension
temporelle des gens qui « vivent leur vie dans des conditions sociales et
démographiques en évolution ».
Depuis l’ère de l’industrialisation jusqu’à l’époque de l’État providence,
les politiques publiques se sont appuyées sur des notions précises
d’enfance, d’âge adulte et de vieillesse. Les politiques relatives à
l’éducation, au mariage, au rôle parental et à l’emploi, fondées sur ces
notions, ont eu pour effet d’institutionnaliser un tracé de vie normalisé.
Ce tracé de vie institutionnalisé au Canada répartit aujourd’hui la vie en
trois volets : l’éducation pendant l’enfance, le travail pendant la vie
adulte et une période de loisir pendant la vieillesse. Cette vision néglige
de tenir compte des complexités modernes des transitions préalables à la
carrière et à la retraite, sans mentionner la notion d’acquisition continue
du savoir. À cela s’ajoute l’évolution de la nature d’importantes
transitions familiales − le célibat, le mariage, l’éducation des enfants, le
nid vide − et le tableau est encore plus complexe. D’autres niveaux de
complexité découlent de l’incidence des relations humaines, ou des
« vies liées », de la race ou du sexe d’une personne.
Qu’est-ce que tout cela signifie donc pour la vision « alarmiste » actuelle
des conséquences du vieillissement de la génération du baby-boom ? Le
vieillissement rapide de notre population représente-t-il une crise ?
Marshall et Mueller soutiennent qu’une crise est absolument inévitable.
Une perspective de tracé de vie donne à penser qu’une solution
consisterait à reconnaître l’aptitude et l’intérêt des travailleurs
vieillissants à maintenir un rôle économique au-delà de l’âge de 65 ans.
Une autre option serait de reconnaître aux secteurs public et privé la
responsabilité de promouvoir une attitude différente à l’égard
du vieillissement, laquelle tiendrait compte de son potentiel
économique, ainsi qu’une interface mieux adaptée entre le
travail et la vie familiale.
4
Mondialisation,
cohésion sociale et
citoyenneté
À mesure que le Canada s’ouvre sur l’économie
mondiale, il affronte de nouveaux défis, non pas
uniquement sur le plan économique, mais aussi sous
l’angle de sa solidarité sociale. Notre engagement
envers la diversité et notre aptitude à gérer les conflits
qu’elle comporte nécessairement peuvent être
vulnérables dans le nouveau contexte. La tension est
aussi manifeste dans les processus par lesquels nous
définissons ce que signifie le fait d’être Canadien.
Jane Jenson, directrice du Réseau de la famille des
RCRPP et titulaire d’une chaire de recherche du Canada
de niveau 1 en gouvernance et citoyenneté à
l’Université de Montréal, a récemment fait une
présentation sur ce sujet lors d’une table ronde pour
des députés fédéraux.
Dans Globalization, Social Cohesion and Citizenship:
The Challenges, Jenson passe en revue les notions de
cohésion sociale (un processus, non une fin en soi) et
de citoyenneté (un statut et une relation avec des
limites et un contenu déterminés par l’action de l’État).
Elle poursuit en examinant les défis actuels qui se
posent à la citoyenneté et, notamment, le défi de la
diversité.
Elle s’arrête plus longuement sur ce qu’elle appelle le
« modèle de diversité du Canada » − un répertoire fondé
sur la notion selon laquelle l’unité et la diversité ne
s’excluent pas mutuellement. Le modèle comprend un
éventail de politiques et de pratiques et il s’appuie sur
des institutions démocratiques pour faire des choix
entre des valeurs concurrentes. Son succès nécessite
un équilibre et une sphère publique solide qui peut
inclure et intégrer des minorités dans ses délibérations.
Elle termine en soulevant plusieurs questions qui visent
à déterminer la mesure dans laquelle nos institutions
satisfont aux exigences d’un modèle de diversité qui
fonctionne bien.
Réseau électronique
Les Réseaux canadiens de recherche en politiques
publiques peuvent vous transmettre instantanément par
ordinateur des mises à jour régulières sur leurs
nouvelles publications. Recevez sans frais nos mises à
jour hebdomadaire en faisant parvenir un message
électronique à :
[email protected]
www.rcrpp.org
La
de
participation des Canadiens à la formulation
politiques : Il faut faire davantage
Les partis politiques au Canada, les députés et, à vrai dire, le
Parlement lui-même, ne sont pas aussi efficaces qu’ils pourraient
l’être en ce qui concerne la participation des Canadiens à leurs
délibérations. Les consultations publiques par la fonction
publique continuent d’avoir un caractère unilatéral.
•
« Cette constatation devrait être une source de préoccupation au
moment où la confiance envers l’État est à la baisse, tandis que
les revendications en faveur de la participation des citoyens se
font plus pressantes », de dire Susan Phillips, auteure principale
d’un nouveau document de recherche des RCRPP.
•
« Une réforme importante s’impose pour faire participer les
citoyens d’une façon plus efficace ».
Dans Mapping the Links: Citizen Involvement in Policy
Processes, Phillips, qui enseigne à l’École d’administration et des
politiques publiques à l’Université Carleton, et son coauteur,
Michael Orsini, du Département de science politique du Collège
Glendon (rattaché à l’Université York), procèdent à une analyse
approfondie de la participation des citoyens à la formulation des
politiques et ils se demandent pour quelles raisons, en dépit des
arguments favorables qu’elle suscite, des progrès aussi limités
ont été accomplis.
Dans leur recherche d’une réponse à cette question, les auteurs
examinent les liens entre diverses dimensions de la participation
des citoyens, les étapes de
l’élaboration des politiques
et le fonctionnement de
trois groupes clés − le
Parlement, la fonction
publique et les intervenants
non gouvernementaux.
La participation des
citoyens à la formulation de
politiques vise plusieurs
objectifs − notamment,
l’occasion pour les
citoyens de présenter leurs
revendications en matière
de politiques, la possibilité
pour les gouvernements d’acquérir des connaissances sociales
et les occasions de développement communautaire.
« Ce que nous constatons », de souligner Phillips, « c’est que
les progrès dans ces domaines sont très inégaux ».
Phillips et Orsini concluent que les institutions traditionnelles
souffrent de lacunes :
• Les députés fédéraux (et provinciaux) recueillent des
renseignements utiles, mais ils ont une influence limitée sur
l’élaboration des politiques;
www.rcrpp.org
•
•
Les comités parlementaires fonctionnent dans
l’antagonisme, ils ont des ressources insuffisantes, ils
s’appuient surtout sur l’opinion de spécialistes et leur
impact est limité;
Les partis politiques pratiquent l’exclusion et ils limitent le
discours politique;
La fonction publique s’en remet trop souvent à des
communications à sens unique;
Les organisations de la société civile ont souvent des
ressources trop limitées pour participer pleinement et
plusieurs sont limitées dans leurs actions revendicatrices
par la réglementation gouvernementale.
« Ce qu’il nous faut, c’est une combinaison comprenant une
réforme de ces institutions, la création de nouvelles institutions
vouées à la participation des citoyens, un véritable virage
culturel sur le plan des attitudes et des investissements dans la
société civile », de soutenir Phillips.
Les auteurs recommandent de :
•
•
•
•
•
•
Confier aux partis politiques un rôle entre les élections en
renforçant leur capacité interne d’élaboration de politiques
et en fournissant plus d’occasions aux députés de participer;
Ouvrir des canaux d’influence pour les députés fédéraux (et
provinciaux);
Augmenter les ressources et assurer l’indépendance des
comités parlementaires;
Établir un processus de consultation publique plus inclusif,
plus délibératif et plus transparent pour la fonction
publique, qui est plus étroitement liée à la prise de décisions
en matière de politiques;
Appuyer l’établissement de processus démocratiques
renforcis dans les organisations communautaires et
l’investissement dans le renforcement des capacités à
l’échelle communautaire;
Encourager les médias à faire la promotion de l’aspect
délibération publique du rôle du journaliste.
Tout aussi important est l’appel des auteurs en faveur d’un
virage culturel qui permettrait de reconnaître la véritable valeur
de faire participer les Canadiens au processus d’élaboration des
politiques.
« La participation des citoyens doit être perçue non seulement
comme un instrument de collecte d’information mais aussi
comme un moyen de faire reculer les frontières de la citoyenneté
dans une société diversifiée, d’améliorer les compétences en
matière de citoyenneté et d’investir dans le renforcement des
capacités à l’échelle communautaire », de conclure les
auteurs.
5
Commentaire de la présidente
LA MAGIE DU DIALOGUE
L’un des plaisirs de mon travail aux RCRPP est celui
de rencontrer des gens de toutes les couches de la
société. L’hiver dernier, j’ai vécu l’expérience
remarquable de rencontrer des gens des quatre coins
du pays.
En partenariat avec la Commission Romanow, nous
avons organisé des sessions de dialogue d’une
durée de 12 jours à la grandeur du pays pour
considérer l’avenir des soins de santé au Canada.
Chaque groupe comprenait environ 40 personnes,
choisies au hasard afin d’être représentatives de la
population canadienne. Les groupes incluaient des
jeunes et des aînés, des riches et des pauvres, des
personnes hautement scolarisées et d’autres
beaucoup moins instruites. (Les seules personnes
qui furent exclues étaient celles qui travaillaient dans
le système de santé et celles dont les connaissances
du français ou de l’anglais étaient trop limitées pour
leur permettre de participer efficacement au
dialogue.)
Lorsqu’ils se présentaient tôt le samedi matin, ces
citoyens nous étaient étrangers et ils l’étaient aussi
les uns pour les autres. Vers la fin de la journée, ils
étaient parvenus à établir un sentiment remarquable
de solidarité. Ces gens connaissaient beaucoup de
choses au sujet du système de santé par suite de
leur propre expérience ou des renseignements glanés
dans les médias. Ils ont pris connaissance avec
intérêt des quatre scénarios, avec leurs avantages et
leurs inconvénients, présentés dans le cahier du
participant. Mais une grosse surprise les attendait et
nous attendait.
En s’appuyant sur ce qu’ils avaient lu ou vu dans les
médias, ces citoyens s’attendaient à une journée de
conflit. Plusieurs questions à l’ordre du jour étaient
controversées mais, ce qu’ils ont pu constater, ce fut
l’émergence d’une base commune de valeurs
concernant les soins de santé. À mesure que ces
valeurs partagées faisaient surface d’une séance à
l’autre, chacun des 12 groupes a développé une
impression de communauté de vision − le sentiment
qu’ils étaient tous unis par un lien commun, que
j’appellerai la solidarité.
Les gens ont bien sûr débattu vivement la
question de savoir si le Canada avait
besoin d’un système privé parallèle, en
6
vertu duquel les patients peuvent
payer pour leurs propres soins.
Mais même ceux qui se sont
prononcés ardemment en faveur
d’un tel système ont indiqué
clairement qu’il nous fallait aussi
un système public robuste. Des
désaccords se sont manifestés
sur la question de savoir si la
présence d’un système privé
risquait de miner la qualité des
soins de santé financés par les fonds publics en y attirant les meilleurs
médecins et l’équipement de pointe. Après avoir considéré sérieusement le
pour et le contre, les groupes ont rejeté la notion de système privé parallèle.
Les participants furent cinglants dans leur critique de la façon dont le système
est géré à l’heure actuelle. Ils ont déploré le manque de transparence
concernant l’emploi des fonds et l’absence d’obligation de rendre compte en
matière de performance du système. Mais ils furent tout aussi sévères envers
eux-mêmes, pour la façon dont, en tant que patients et consommateurs, ils
faisaient un mauvais usage et abusaient des services de soins de santé. Ils ont
réalisé qu’ils devaient être redevables de la façon dont ils utilisent le système et
de la quantité de services qu’ils consomment.
Ce qui s’est passé, c’est que les gens ont participé à titre de citoyens − en tant
que patients, consommateurs, contribuables et membres de la collectivité. Ce
faisant, ils ont pu considérer le système dans une optique pragmatique. En tant
que consommateurs, ils avaient une longue liste de demandes à soumettre.
Mais, lorsqu’ils ont commencé à se percevoir comme les propriétaires et les
intervenants du système de soins de santé, ils se sont tournés résolument vers
la recherche de solutions aux problèmes pour sauvegarder l’assurance-maladie.
Mais leur vision pour l’assurance-maladie n’est pas le statu quo. Ces citoyens
étaient ouverts au changement, à des changements visant à assurer la viabilité
de l’assurance-maladie.
Ils ont redéfini leur propre responsabilité pour faire un usage judicieux des
ressources rares des soins de santé et ils ont formulé des conditions préalables
à l’augmentation des impôts pour soutenir le système : ils veulent voir a) une
meilleure efficience en matière de prestation de soins et de gestion du système,
et b) une obligation plus grande de la part des professionnels de la santé, des
gestionnaires et des gouvernements de rendre des comptes concernant la
performance du système.
Ce fut un privilège que d’être témoin de la magie de ce dialogue et je vous incite
à prendre connaissance du rapport préparé à votre intention. Vous pourrez le
trouver à l’adresse www.commissionsoinsdesante.ca ou à www.rcrpp.org au
début de juillet.
Judith Maxwell, présidente
www.rcrpp.org
Le personnel
Mary Pat MacKinnon est la nouvelle
directrice du Programme de participation
publique. Elle nous vient de la Canadian
Cooperative Association/Centrale des
caisses de crédit du Canada, où elle
occupait le poste de directrice des
Affaires gouvernementales et des
politiques; à ce titre, elle gérait un
important portefeuille d’affaires
gouvernementales et de projets de
recherche sur les politiques.
La nomination de Mary Pat marque un
tournant décisif dans le développement
des RCRPP. Après six années
d’expérimentation, le Programme de
participation publique est parvenu à
l’étape où il lui faut une directrice à temps
plein; on peut aussi le considérer
désormais comme le « quatrième réseau »
des RCRPP. Mary Pat a reçu le mandat
d’élaborer une vision stratégique pour le
Programme et de la mettre en application.
Mary Pat remplace Karen Jackson, qui a
terminé son affectation en vertu du
programme Échanges Canada, le 19 avril
dernier, pour reprendre un poste au
ministère du Développement des
ressources humaines. Sa dernière
mission aux RCRPP fut celle de directrice
de la recherche pour le Dialogue avec les
citoyens sur l’avenir des soins de santé
au Canada, au nom de la Commission
Romanow.
De gauche à droite : Louise Coupal Jauvin, Mary
Pat MacKinnon, Tanisha Stratton et Pauline
Bourque.
Nous souhaitons aussi la bienvenue à
Pauline Bourque, adjointe administrative
dans le cabinet de la présidente. Pauline
était à l’emploi de Nav Canada à titre
d’adjointe administrative depuis le début de
2000 et elle possède plus d’une dizaine
d’années d’expérience dans ce domaine.
Elle remplace Louise Coupal Jauvin, qui
occupe maintenant le poste d’adjointe
administrative auprès du directeur des
Affaires publiques et de la directrice de la
Participation publique. Félicitations à
Louise !
Et nous saluons l’arrivée de Tanisha
Stratton, qui s’est jointe à l’équipe des
Communications/Système informatique
pour remplir un éventail de tâches. Tanisha
vient de rentrer au Canada après avoir
passé une année à la Erasmus University de
Rotterdam dans le cadre d’un programme
d’échange d’étudiants à l’Université
Carleton, où elle poursuit des études pour
obtenir un diplôme en affaires publiques et
en gestion de politiques, avec une
spécialisation en communications et
politiques des technologies de
l’information.
Sur l'Internet et dans les médias
Les visiteurs du site www.rcrpp.org ont
téléchargé plus de 365 000 copies de
publications des RCRPP pendant les 12
derniers mois. Le téléchargement le plus
populaire depuis novembre 2000 a été
l’étude Work-Life Balance in the New
Millenium préparée par Linda Duxbury et
Chris Higgins (16 199 copies). Chaque
réseau a maintenant plusieurs publications
qui se sont « vendues » à plus de 4 000
exemplaires, un nombre très respectable.
Pour couronner cette bonne nouvelle,
notre nouveau site sur la qualité des
milieux de travail, www.qualitetravail.ca, a
accueilli plus de 32 000 visiteurs depuis
son lancement en septembre dernier.
Les trois derniers mois furent aussi
marqués par un bon nombre de mentions
dans les médias. Les propos de Judith
Maxwell devant un forum sur les soins de
santé qui s’est déroulé à Ottawa en mars
furent rapportés par CJOH TV et CHRO
TV. Elle a donné une entrevue au Hamilton
Spectator concernant la conciliation des
responsabilités professionnelles et
www.rcrpp.org
personnelles. Sa présentation sur
l’innovation à une conférence
économique de Statistique Canada fut
suivie d’articles dans le Toronto Star, le
Penticton Herald et le Kelowna Daily
Courier. Elle fut aussi invitée au réseau
CPAC pour parler de la participation du
public à l’élaboration des politiques.
Le Halifax Chronicle-Herald et le Halifax
Mail-Star ont présenté un compte rendu
de l’intronisation d’Allan Shaw, membre
du conseil d’administration des RCRPP,
au Temple de la renommée des gens
d’affaires de la Nouvelle-Écosse.
En ce qui concerne le Réseau de la
famille, le texte de Jane Jenson sur le
modèle de diversité canadien fut
reproduit dans la page en regard de
l’éditorial du Toronto Star et elle a aussi
livré des commentaires au journal Le
Devoir concernant la pertinence des
succès remportés par Jean-Marie LePen
en France pour le Canada. Un projet
conjoint de CourtTV Canada, des RCRPP
et de la Stratégie nationale sur la sécurité
communautaire et la prévention du crime a
mené à la préparation d’une série de
capsules télévisées contenant des
renseignements sur des projets innovateurs
de prévention du crime au pays à l’intention
des groupes de jeunes vulnérables. Un
compte rendu du projet fut diffusé par
Canadian New Media, tandis que les
capsules sont diffusées par les Canadian
Learning Televisions, CourtTV Canada et
CP/24, et qu’elles peuvent aussi être vues
sur MuchMusic. Enfin, le document de
recherche de Susan Phillips sur la
participation du public à l’élaboration des
politiques a reçu une bonne couverture dans
le Ottawa Citizen, le Globe and Mail, la
Montreal Gazette, le Sudbury Star, le
Hamilton Spectator, le Moncton
Times&Transcript, le Edmonton Journal, le
North Bay Nugget, le Welland-Port
Colborne Tribune et le Edmonton Sun, ainsi
que par la station CKNW Radio
de Vancouver.
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Sponsor Corner
Le coin des commanditaires
Conseil d'administration
orner
Jalynn Bennett
Gordon Betcherman
Robert Brown
La Fondation Laidlaw fut établie par
l’intermédiaire d’un fonds de dotation créé
par Robert A. Laidlaw en 1949 pour soutenir
des organisations bénévoles, éducatives et
culturelles en Ontario. La Fondation
distribue environ 2,7 millions de dollars
chaque année en subventions en Ontario et
dans l’ensemble du Canada. Les ressources
financières sont attribuées à des projets, des
études et d’autres activités de nature
expérimentale et de recherche, qui visent à
améliorer la qualité de vie des enfants
défavorisés, des jeunes et des familles, qui
contribuent à enrichir les ressources
intellectuelles et culturelles au pays, et qui
permettent de préserver notre patrimoine
naturel au profit des générations futures.
Comme le bien-être des enfants et des
jeunes figurent au cœur de la mission de la
Fondation, celle-ci fut une partenaire
majeure du programme de recherche du
Réseau de la famille, Agencement
optimal de politiques axées sur les
enfants au Canada. Ce programme a
permis de publier 10 rapports qui sont
utilisés et consultés par plusieurs
gouvernements provinciaux lorsqu’elles
mettent au point leurs propres
programmes et politiques à l’intention
des enfants. La Fondation Laidlaw est
aussi un bailleur de fonds des travaux
des RCRPP portant sur l’Apprentissage
et les activités récréatives; Pour une
citoyenneté commune − Choix
économiques et sociaux pour le
Canada; et Priorités urbaines, viabilité
sociale et rôle du gouvernement
fédéral.
Visitez le site de la Fondation à l’adresse
www.laidlawfdn.org.
Michèle Thibodeau-DeGuire
Jim Dinning
Robert Greenhill
Andromache Karakatsanis
Arthur Kroeger, président
Judith Maxwell
Peter Meekison
Courtney Pratt
Allan Shaw
Munir A. Sheikh
Edward Waitzer
Cynthia Williams
Des gens des RCRPP à l'honneur
Nous sommes fiers d’annoncer les réalisations
spéciales suivantes de gens des RCRPP.
Jim Dinning, vice-président exécutif, chargé du
développement durable et des relations extérieures
pour la société TransAlta, et membre le plus
récemment nommé du conseil d’administration des
RCRPP, recevait hier un doctorat honorifique en
droit de l’Université de Calgary.
Jim Dunning fut ministre de la Santé au travail et en
milieu communautaire, ministre de l’Éducation et
Trésorier provincial au sein du gouvernement de
l’Alberta. Dans ce dernier rôle, on lui attribue
largement le mérite d’avoir mis de l’ordre dans les
finances de la province. Il a quitté la politique pour
se joindre à TransAlta en 1997 et il a servi depuis à
titre de président de la Calgary Health Region, en
menant la campagne en faveur d’un nouvel hôpital
pour enfants.
Un communiqué de l’Université de
l’Alberta au sujet de la distinction qu’elle
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lui a accordée soulignait que « M. Dunning
possède une feuille de route impeccable et
impressionnante au service de la population de
l’Alberta. […] on le considère comme un membre
exceptionnel de la communauté avec une vision
qui profitera à la collectivité de Calgary pour des
années à venir ».
Nous lui transmettons nos félicitations !
Judith Hamel, adjointe de recherche auprès de la
directrice du Réseau de la famille, vient de se voir
octroyer la prestigieuse bourse de maîtrise en
science, que lui a décernée le FCAR (Fonds de
recherche sur la société et la culture) du Québec.
Cette bourse, d’une valeur de 15 000 $, aidera la
récipiendaire à poursuivre ses études de maîtrise en
science économique à l’Université de Montréal.
Elle projette de se spécialiser en économétrie et en
économie du développement.
Félicitations à Judith !
Info-Réseaux est publié quatre fois par
année par les Réseaux canadiens de
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Production:
Peter Puxley
Gisèle Lacelle
Louise Coupal Jauvin
ISSN 1 488-3457
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