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Caen par quartier et sa périphérie Où acheter selon son budget Alors que les studios de l’hypercentre se vendent toujours bien, la rive droite, en mutation, est promise à un bel avenir. Plus loin, Hérouville confirme son succès Valeurs sûres CENTRE-VILLE ANCIEN Ancien : 2 200-2 500 €/m2 Neuf : 3 000-4 500 €/m2 Dans l’hypercentre (Saint-Gilles, Canada, l’université, l’hôtel de ville), les prix vont de 2 400 à 2 800 euros/m2. Un studio de 20 m2 rue de la Pigacière, l’un des quartiers les plus chics de Caen, près du château, s’est vendu 56 000 euros : un investissement à but locatif – un marché qui a du succès pour les petites surfaces en raison de la grande concentration d’étudiants. « Les immeubles en hauteur et sans ascenseur dissuadent les personnes âgées », explique Me Cours-Mach, notaire à Caen. Un F1 de 22 m2 dans le quartier Saint-Sauveur, avec l’une des places les plus jolies de Caen, a été acheté 80 000 euros. Rue de la Croix-Guérin, un T3 de 62 m2 s’est négocié 162 000 euros. A deux pas du centre historique, près de l’hôtel de ville, rue Caponière, dans le programme Les Jardins du Carel (36 logements), les appartements de standing avec parking souterrain se vendent à partir de 147 000 euros (2 pièces) et 212 000 euros (3 pièces). VAUCELLES Ancien : 1 300-2 200 €/m2 Neuf : 2 200-3 500 €/m2 Vaucelles fait de la résistance. Le secteur aux maisons hétéroclites est moins coté que le centre mais correspond mieux au budget actuel des acquéreurs, qui s’orientent vers des biens en dessous de 200 000 euros. Une maison des années 1930 de 110 m2, sur les hauteurs de Vaucelles, s’est vendue 250 000 euros. Le marché des appartements reste actif jusqu’aux F3. Au-delà, les ventes ne se font pas. Rue de Vaucelles, un 95-m2 s’est négocié 158 000 euros. « Les biens de qualité et bien situés trouvent toujours des acquéreurs. Ce sont les biens plus classiques qui ne se vendent pas », constate Pascal Blot, de l’agence Orpi à Caen. Au nord de Vaucelles, dans le quartier Cygne-de-Croix, une maison de 90 m2 avec un terrain de 350 m2 a trouvé preneur à 170 000 euros. « L’architecture du quartier n’est pas très belle, mais les services s’améliorent, avec notamment l’ouverture prochaine d’une polyclinique », confie Me Cours-Mach. La rue de Branville et ses airs de village attire toujours les acquéreurs à la recherche de petites maisons et de jardinets au cachet indéniable. ☛ ● III Spécial immobilier En vogue HÉROUVILLE, SAINT-CLAIR Ancien : 1 200-1 500 €/m2 Neuf : 2 200-2 600 €/m2 Le marché devient plus dynamique à Hérouville grâce à la chute récente des prix et à l’image de la ville qui s’améliore depuis qu’ont été engagés des travaux dans le cadre de l’Agence nationale pour la Rénovation urbaine (Anru). « Le succès d’Hérouville a duré, finalement. Ce n’était pas juste un effet de rattrapage », constate Jean-Michel Boisset, notaire à Caen. Pour preuve : « De jeunes couples, principalement des primo-accédants, cherchent un logement dans le quartier de la Guérinière, qui avait plutôt mauvaise réputation avant d’être rénové », se réjouit Xavier Le Coutour, adjoint au maire de Caen. Autrefois populaire, la banlieue, qui compte 20 000 habitants, est en passe de devenir à la mode. Un seul regret : « Le Pass-Foncier a mal fonctionné ici, car la ville souhaitait le limiter au collectif », regrette l’adjoint au maire. BEAULIEU Ancien : 1 700-2 300 €/m2 Neuf : 2 800-3 500 €/m2 La partie ouest de Caen a vu sortir de terre près de 6 000 logements en moins de dix ans, près du stade d’Ornano. Son allure dynamique attire surtout les couples de jeunes cadres et les familles aux revenus confortables, mais aussi les retraités à la recherche d’appartements de qualité. Beaucoup de programmes dans le neuf, de 4 étages au maximum, avec balcons, espaces verts, parking et ascenseur, ont été construits ces trois dernières années, et de nombreuses ventes ont été réalisées, en partie dans le cadre de la loi Scellier. Stationnaires CENTRE-VILLE RECONSTRUCTION Ancien : 2 000-2 200 €/m2 Neuf : 2 500-3 000 €/m2 « C’est le flop ! », selon Pascal Lottin de l’agence Laforêt. Les ventes sont quasiment nulles depuis plusieurs mois. Les stocks ne cessent d’augmenter car les immeubles anciens datant d’après-guerre, rarement aux normes phoniques et thermiques, trouvent difficilement preneur. « Les prix risquent de décrocher si les propriétaires ne font pas un effort de mise aux normes, prévient Jean-Michel Boisset. Avec la conjoncture actuelle, les acquéreurs sont de plus en plus regardants sur les économies d’énergie et ne souhaitent pas s’engager dans des travaux importants. » Résultat : seuls les biens remis en état se vendent. En devenir DR LE PARADIS DES OISEAUX DE NUIT Du neuf demain sur les rives de l’Orne Lydie/Sipa Ancien : 1 500-1 800 €/m2 Neuf : 3 000-4 000 €/m2 Ancien : 1 500-2 000 €/m2 Neuf : 2 500-3 400 €/m2 Venoix compte de nombreux biens refuges pour ceux qui ne peuvent acheter à Beaulieu, où les prix n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. L’habitat, qui a une trentaine d’années, a plutôt bien vieilli, mais est rarement aux normes. Les primo-accédants à la recherche d’espace et fans de travaux (chauffage, isolation, etc.) en sont friands. Bien desservi par les bus, le quartier offre un accès rapide au centreville. Les clients tentent souvent de négocier mais les vendeurs sont réticents, « surtout s’ils cherchent à réinvestir », explique Me CoursMach. Un appartement de 65 m2 des années 1970 en bon état avec parking s’est vendu 115 000 euros. Par ailleurs, le promoteur Seri Ouest devrait lancer prochainement le programme Aurore, du T1 au T4, où le milieu de gamme se situera autour de 3 200 euros/m2. IV ● LE NOUVEL OBSERVATEUR En difficulté RIVE DROITE VENOIX Réhahn Croquevielle, rédacteur en chef du « Noctambule » « Caen est une ville où l’on peut beaucoup sortir. On y trouve de tout : des bars à concert, d’autres avec DJ, des pubs irlandais… Il y a de nombreux bars de nuit. Cependant, à cause des nouvelles réglementations, ils se transforment de plus en plus en discothèques pour pouvoir fermer plus tard. » Laurence Plainfossé, cofondatrice de la marque Heula « Nous venons de quitter Hérouville pour ouvrir notre boutique dans le passage du Grand-Turc, proche de la rue Saint-Pierre, l’une des artères les plus commerçantes de Caen. On aime ici la pierre typique de Caen, qui fut exportée par Guillaume le Conquérant en Angleterre. » DR UNE PIERRE À PART La crise a eu un impact direct dans ce secteur, « où les prix ont chuté de 15 à 20% », assure Pascal Lottin. Pour dynamiser la rive droite, la Ville lance un projet d’envergure sur les rives de l’Orne : 220 logements, dont 20% de logements sociaux, 25 000 m2 de bureaux, 25 000 m2 de surface commerciale, un complexe de 10 salles de cinéma, 870 parkings souterrains et un hôtel. Le chantier démarre dans deux mois, et la commercialisation avance bien pour les logements et les commerces. Il faut compter 4 500 euros/m2 pour un appartement. « On était assez inquiets pendant la crise, mais ça semble bien parti », rassure Xavier Le Coutour. La Ville devrait aussi racheter un terrain à la SNCF pour y construire 700 logements ainsi que des bureaux. Les rives de l’Orne deviendront le prolongement du centre-ville grâce à la presqu’île portuaire (80 hectares dans la ville à urbaniser), qui devrait compter 6 000 logements d’ici à quinze ans. Une bibliothèque est prévue entre le centre-ville et J. C. une rive de l’Orne, en bordure du bassin Saint-Pierre.